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[RP fermé] Nos vertus ne sont, le plus souvent...

Alphonse_tabouret
... que des vices déguisés.
François de La Rochefoucauld




Montant les escaliers qui les séparaient du vaste salon de la maison haute, le chat, deux jeunes filles aux joues fraiches sur les talons, ouvrait paresseusement la marche, jouant volontairement d’une certaine lenteur quand il sentait les souris s’agiter dans son dos et lever leurs museaux autour d’elles pour admirer le faste qu’on avait déployé dans cette partie-là du bordel.
Octobre avait jeté un automne vaguement humide sur Paris, froid quand la nuit venait, doux au petit matin, et avait définitivement enterré l’été qui les avait inondés, ramenant le fils de commerçant à reconsidérer son emploi du temps. Décembre ne tarderait plus, et c’était là leur premier Noel à célébrer depuis la réouverture du lupanar, autant dire que le félin ne laisserait pas passer cette occasion de marquer les esprits. Jusqu’ici, l’Aphrodite s’était contenté de parfumer la capitale de ses douceurs vénéneuses, mais pour cette soirée-là, c’est Paris tout entier qui voudrait la respirer jusqu’à l’extase.

Rendez-vous d’une fête et non plus bordel pour la soirée, rencontres masquées dont la fin des réjouissances serait sonnée aux douze coups de minuit laissant quatre heures pleines aux drogues, alcools et identités falsifiées, rien ne serait laissé au hasard pour que Noel ait une signification pour chacun.

Ils ne devraient plus tarder à se présenter, fit il en jetant un coup d’œil aux couturières qu’il avait convoqué, un mot ayant été laissé à chacun des courtisans pour réquisitionner leur présence à cette réunion. La fin d’année était peut être loin mais ils étaient nombreux et les déguisements pouvaient prendre un temps fou avant de devenir une seconde peau, il était bien placé pour le savoir. Souhaitez-vous quelque chose à boire pour patienter ?, demanda-t-il en passant derrière le bar. Après tout, à cette heure-ci, Adryan n’était pas de service et il semblait naturel au comptable, éternel serviteur entre ses murs, d’assurer la liaison.
Prenant note des deux verres d’orgeats réclamés par les mignonnes, il leur avança les verres avant de se saisir de la bouteille de Whisky, ne doutant pas un instant que l’après-midi serait éprouvante à ses nerfs autant qu’à sa patience, mais, orgueilleux, fier, et définitivement imbécile, le félin ne comptait abjurer aussi facilement

_________________
--Adryan
Réunion… Présence de mise… Blablabla… Si le juron n’avait pas fusé de sa bouche, les prunelles grises, elles, s’étaient empressées d’aller rejoindre le ciel dans un soupir significatif.

Quelle idée biscornue le comptable avait-il bien encore trouvée ? Finalement, la curiosité s’était faufilée, sournoise, et c’est d’une humeur plutôt clémente que l’enivreur passa le seuil du bordel. Humeur qui ne fit que s’éclaircir en voyant le comptable derrière le bar. Le pas long, il s’avança, hochant la tête devant deux donzelles inconnues qui par leur mises sages contrastaient avec le feutre sulfureux de la décoration du salon.


Bonjour.
Lança t-il simplement et prenant tout son temps pour s’asseoir exceptionnellement de l’autre coté du bar. Et à grand renfort de volonté pour masquer l’amusement qui le gagnait. Alphonse, un arak s’il vous plait. Bien dilué, évidement.
--Kayah
Nuit calme pour une revenante c'est donc avec joie que la joueuse allait revenir ici lieux, surtout qu'elle avait était convoqué par le beau brun, ah bha fallait pas croire l'idée de l'avoir dans son lit n'était pas partis.
Vêtue cette fois ci d'une robe carmin à l'encolure brodé de satin noir, ses cheveux ébène tressés dans une natte et bien entendu ganté de dentelle, la belle monta les escaliers lentement mais surement, ses talons claquant au rythme de son pas.

Un miroir apparut alors qu'elle était arrivé à destination et comme un appel à la contemplation, la narcissique de première se rajusta de cette escalade, quand ce fut fait Kayah sa tourna et pour son plus grand étonnement vit le patron derrière le bar et Adryan assis sur un tabouret, les rôles étaient inversés.
Puis la courtisane s'avança alors d'un pas comme à son accoutume lent, avant de poser son délicat séant sur un tabouret, ses jambes croisées et son dos bien droit, c'est qu'à ce moment là qu'elle vit deux donzelles qui n'avaient pas du tout l'air de putrelles... Elle les salua de la tête vaguement, elle connait pas elle dit pas bonjour c'est ainsi, enfin sauf les soirs bien évidemment.

Son regard se posa sur le patron puis sur Adryan, son coude se posa sur le comptoir alors que son visage se lova dans la paume de sa main ganté, un sourire amusé se dessina sur ses lèvres rougit et ses émeraudes s'illuminèrent de malice.

-"Bonjour à vous deux..."

Etienne_de_ligny
Une missive rendue en main propre et Etienne loue le ciel d’avoir été plus matinal qu’Aliénor. Après une brève lecture, il en comprend l’essence et l’urgence. Il allait devoir se rendre ce soir même à l’Aphrodite pour préparer une soirée unique qui mérite de longues semaines de réparation.
La journée est donc vouée à sa préparation et ce tout en restant aux côtés de sa sœur. Il ne quittera la demeure que le moment venu, préférant ainsi rattraper ses absences et ses négligences passées.

Finalement, l’heure fatidique approche et c’est à pas de loup que le Griffé s’extirpe de l’emprise de sa sœur. Doucement il regagne les ruelles parisiennes, leurs odeurs de sueurs, de pourris et d’opulence. Tout se mêle dans ces rues, luxe et pauvreté, péché et dévotion. Néanmoins, le noble malgré ses racines se glisse aisément dans les quartiers putrides afin de rejoindre La Désirable, l’Aphrodite. Il avance et retrouve les escaliers de la bâtisse. La porte se dresse devant lui, l’inspiration est prise alors que ses sens ont hâte de pénétrer les lieux pour y retrouver la perversité à l’état pure, calme et naturelle, sans artifice aucun. L’Aphrodite à cette heure, n’est pas censée être en tenue de cérémonie.

C’est Etienne…Quelqu’un m’ouvre ? Je me pèle les noix.

Toujours classe, distingué et légèrement cru. La franchise est selon lui, une forme de provocation et de charme. Néanmoins, Etienne conserve un masque, impassible grâce à cet humour tendancieux. Il le sait, derrière cette porte réside le Maître des lieux, la raison de son trouble. En effet, son entretien d’embauche lui avait laissé des séquelles ainsi qu’une dette amère. A nouveau il va devoir s’engouffrer dans les entrailles de la Maison Haute, au risque de succomber à nouveau à la tentation masculine.

_________________

L'Aphrodite, une invitation indécente.
--_le_portier


En train de fouiller dans le vestiaire à proximité de la porte à la recherche d’un billet doux d’une cliente qu’il avait laissé la veille en partant, Fabian sursauta presque d’entendre les coups portés sur le panneau de bois à cette heure-ci de la journée

C’est Etienne…Quelqu’un m’ouvre ? Je me pèle les noix.

Ouvrant la porte dans une moue peu avenante, le portier jaugea le jeune homme qu’il reconnut vaguement pour l’avoir entraperçu.


Le personnel passe d’habitude par la maison basse, maugréa-t-il, en le laissant passer, espérant que le patron ne le voit pas faire . Y a que ceux qu’ont d’la thune qu’on veut voir passer par là, alors la prochaine fois, tu fais le tour.

Il referma derrière lui et lui indiqua le salon où siégeaient déjà le comptable, le barman, Kayah et les deux couturières

Ils ont pas encore commencé, le prévint il en lui tournant le dos pour retourner vaquer à sa fouille.
--Angella



Un évènement dont le comptable avait le secret.

Non loin du salon, Angella avait vu le comptable entrer en mignonne compagnie, puis se fut Adryan de se prendre au jeu du client, personne ne l’avait remarqué la pauvrette, et c’était tant mieux, toute proche de l’entrée, elle attendait en silence.

Quelqu’un frappa a la grande porte, et tandis qu’elle s’avançait pour ouvrir, le portier sortie d’une pièce qu’elle connaissait bien, la demoiselle resta en retrait, écoutant l’homme maugréer après le nouveau venu.

Y a que ceux qu’ont d’la thune qu’on veut voir passer par là, alors la prochaine fois, tu fais le tour.
Elle se souvint de son premier jour, son arrivée, l’accueillant portier, la croyant cliente, puis sa froideur mécanique.
—toujours aussi charmant …

La petite chose salua … Etienne, semblait être son nom… de ce sourire polis qui était devenu une partie de son « personnage », et lui fit signe de la suivre vers le salon.

—les autres ne sont pas encore là, prend un verre en attendant, c’est le patron qui régale.
Elle se détourna pour partir, avant d’interrompre son geste, sa surveillance avait porté ses fruits, même si l’objet en lui-même était déjà dans les lieux avant son arrivée.

—ho, je voulais te prévenir, la petite brune glissa un regard vers le portier, un client un sans doute perdu quelque chose la dedans, dit-elle d’une voix égale, montrant le vestiaire du menton, un bout de papier.

Fichu fouillis qu’elle devait ranger sans arrêt, l’avantage était qu’elle y trouvait, parfois, des bricoles tout a fait utile, elle voulait le voir chercher encore un peu, mais bien décidé a ne pas laisser l’Aphrodite la changer, c’est contre son grès qu’elle lui rendis son bien, déposa lettre sur un guéridon de l’entrée, et partie sans un regard.

Alphonse_tabouret

Il était vraiment regrettable que le Castillon soit à ce point invivable, songea brièvement le comptable en regardant Adryan s’assoir au bar, lisant sur son visage une espièglerie rare, presque aimable, détaillant dans la courbe du sourire, une sensualité indéniable. En l’apercevant, la mine déjà exceptionnellement avenante du parasite s’était éclairée d’une telle façon que malgré le semblant de retenue qu’il observait, il était absolument évident que l’inversion des rôles lui plaisait.


Bonjour. Alphonse, un arak s’il vous plait. Bien dilué, évidement.

… Et pourquoi pas…

Une seconde il resta immobile, impassible, lointain comme à son habitude, avant d’incliner doucement la tête comme en proie à un examen méticuleux du nobliau, en laissant un sourire s’étirer et illuminer son visage, y tissant un air charmeur, doucement insolent mais amical. L’idée de faire ravaler son sourire à Adryan lui effleurait les tempes avec une envie aussi sournoise que pulsante, mais après tout, pourquoi gâcher l’après-midi si vite… Ne serait-il pas plus jouissif de piquer à froid Adryan après lui avoir offert le chaud qu’il suggérait ?


-Je croyais qu’on ne le diluait qu’à l’occasion des repas, fit le comptable sur le ton de la conversation, badin, parfaitement à l’aise dans ce rôle convivial, le geste sûr, élégant, et maitrisé quand il attrapait la bouteille d’alcool pour en verser un tiers dans un verre haut. Dois-je en conclure que vous souhaiteriez aussi quelque chose à vous mettre sous la dent ? Ses doigts saisirent l’une des bouteilles d’eau encore fraiche pour diluer l’alcool à raison des deux tiers restant. Il poussa le verre du bout des doigts vers le barman en se penchant vers lui, comme il l’avait si souvent vu faire avec les clientes, lui ajoutant d’un ton volontairement salé en le teintant pourtant assez d’espièglerie pour qu’Adryan ne s’en offusque pas. Nous avons pour habitude ici de répondre à toutes vos envies.

Le sourire s’étira félinement à l’entente des gloussements gênés des deux petites couturières dont les joues s’étaient empourprées mais dont les regards restaient vissés sur eux quand la lueur de ses prunelles continuait à danser, habilement maquillée d’une joie étudiée pour paraitre sincère. Se redressant en voyant arriver Kayah, Alphonse accueillit sa marche lente et posée en laissant affleurer ses crocs à son sourire. La courtisane avait des charmes qu’on ne pouvait ignorait, les cuisses aussi douces que chaleureuses, et sous airs sages, il savait la succube qui sommeillait, l’image distrayante de son visage égaré par l’extase aux efforts joints de leurs doigts impudiques lui revenant brièvement en tête quand elle prenait place

-"Bonjour à vous deux..."

-Kayah, c’est un plaisir de vous retrouver parmi nous. Puis je vous servir quelque chose ? lui demanda-t-il avec une docilité sur mesure, entendant la porte d’entrée jouer pour laisser passer un visiteur, sans se détourner de la brune fraichement revenue. L’art du comptoir, c’était l’art de l’attention, et pour l‘heure, le chat refusait de la laisser s’effilocher, sachant pertinemment lequel d’entre eux finirait par passer cette porte. Au chaud du costume qu’il avait choisi, la nausée se distilla, lancinante, aux traits du visage d’Etienne, au souvenir aussi cruel que brulant qu’il avait laissé sur lui, en lui… Amère victoire que la défaite qui amenait le prétexte recherché, car en laissant de Ligny le toucher, il l’avait forcé à amorcer de lui-même l’enfer qu’il lui avait promis, et pourtant, si la satisfaction était là à avoir mené le Griffé où il le voulait, il restait, crasseux, quelque part en lui, un malaise honteux, moelleux... méprisable.

Une silhouette se dessina dans le corridor, et reconnaissant Angella sans avoir à broncher, unique dans ces murs par sa taille minime, il s’étonna de se trouver à la fois soulagé, et contrarié, laissant rapidement ces sentiments-là se dissoudre au prix d’une froide colère contre lui-même.

Tu ne me vaincras pas.

Mantra absolu, vérité qu’il se répéta, il dirigea un visage souriant vers la soubrette, maitre absolu de ses ressentis puisqu’il en avait décidé ainsi.


-Vous arrivez à point nommé Angella, je m’apprêtais à poursuivre mon service. Que souhaitez-vous pour vous désaltérer ?

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Atlance
Contre toute attente il avait été embauché le brun .... lui même ni croyait pas.
On l'avait invité à une réception pour les costumes de Noel. Mais fidèle à lui-même, il avait encore une inquiétude notoire qu'en à ce rendez-vous. Il n'avait pas eu le temps d'être formé et il serait sans aucun doute la plus belle et facile proie qu'il aurait était donné à cette bande de fauves.

Il devait se vêtir plus que correctement, se donner sûrement un "air" , mais il n'y arriverait pas ... la lassitude était impossible à cacher, chez lui et quand bien même il y aurait arrivé , la meute aurait tôt fait de le percer à jour.

C’est donc avec un nœud du poids d'une enclume qu'il se prépara et s'avança vers le haut salon, dans lequel il mit les pieds pour la première fois. Le jouvenceau analysa discrètement ceux qui se prêtaient déjà à discuter ou boire. Après tout, la souris regarde où se trouve le chat avant de sortir de son trou , pourquoi ne ferait-il pas pareil ?!
Mais il y avait une nette différent entre cette souris et lui .... lui avait perdu , depuis bien longtemps , cet instinct salvateur, sinon il ne serait peut-être pas ici.
Craintif et anxieux, il préféra, pour le moment, saluer tout le monde d'un inclinaison de la tête et se faufila pour poser son séant dans un coin , et de rester à part , le temps de repérer le monde.




Trystan


On l'avait convoqué pour les costumes de noël. Trystan n'aimait pas forcément se grimer mais... pourquoi pas. Après tout c'était la première fois qu'il fêterait noël entouré de personnes qu'il côtoyait depuis un moment.
Il avait passé une dure soirée et c'est l'air légèrement hagard, les yeux encore embrumés de sommeil et la mâchoire se décrochant de temps en temps qu'il avança dans le salon.
Déjà pas mal de monde et il lança un jovial bonjour à l'assemblée avant de s'approcher du bar.

Chose étonnante c'était Alphonse derrière le bar qui prenait les commandes. Un petit sourire goguenard sur le visage il demanda :


Et la spécialité du patron, c'est... ?

--Dacien2
Un jour comme les autres. Enfin presque. L’Insolent débarqua dans la salle de la Maison Haute et constata en premier lieu que c’était le Flamand qui était au bar. Bizarre. Qu’est-ce que cela voulait dire encore. Deux donzelles frêles installées non loin de là. Mais qu’à cela ne tienne, Dacien pourrait peut-être s’en occuper plus tard. Ben quoi, même si c’était les couturières, on pouvait espérer obtenir autre chose non? L’appel du comptoir semblait trop évident pour le laisser s’ensevelir sans y répondre.

Pour une fois, ce n’était pas lui le premier sur les lieux. Oui les costumes, il avait déjà donné la dernière fois et cela ne l’avait guère enchanté. L’enivreur était déjà présent mais côté courtisan. A peine un regard et la curieuse volonté de vouloir l’ignorer au plus haut point. L’Arrogant s’avança de quelques pas et aperçut Kayah. Arf…..En voilà une qu’il ne désirait pas trop entendre encore. La pauvre avait les chevilles qui grossissaient dès qu’elle ouvrait la bouche. Un jour, il se l’était promis, il lui ferait rabaisser son caquet de petite prétentieuse.
Le Colosse était là aussi. Lui pareil. Même topo que la Brune Arrogante. Enfin, heureusement, lui il n’était pas comme ça. Arrogant oui mais à bon escient. Dacien était bien meilleur que ces deux-là de toute façon. Donc, il n’avait pas de bile à se faire après tout. Les clients et clientes venaient pour lui en priorité. Ils se rabattaient sur les deux insolents parce qu’ils n’avaient pas le choix. Bref!

Quelques pas encore. Un bonhomme entra par la porte. Mais n’était-ce pas un nouveau collègue? Il ne connaissait pas encore tous les passages celui-là. Et pour une fois, le portier faisait son boulot correctement en l’informant que l’entrée du personnel était de l’autre côté. Une jeune homme, à part. Brun, frêle, un visage d’ange à qui on donnerait le bon Dieu sans confession. Au moins, lui, vu son attitude, il ne lui ferait pas d’ombre. Enfin.


Bonjour! Scanda-t’il.

Et quelques derniers pas, Dacien arriva au comptoir. Il s’installa sur un des tabouret prévu à cet effet. Un coude s’appuya sur le bois, son menton se posa dans la paume de la main et d’un regard chatoyant, ne se priva pas pour admirer le nouveau barman de la soirée.

Tu me sers un cidre s’il te plait Alphonse.

Un ton enjoué ouais.

--Adryan
Petit sourire amusé en voyant Kayah reprendre sa pose fétiche, et décidément d’humeur joviale, lui accorda un « bonjour » presque chaleureux. Il était ainsi des jours où la routine bien huilée offrait un nid confortable au Castillon, où tout prenait des apparences de normalité qui berçait sa morale malmenée. Et parfois même Adryan doutait de pouvoir partir en laissant tout cela derrière lui sans une pointe de nostalgie.

Un mouvement à la porte happa son regard un instant. La soubrette s’avançait avec un homme inconnu. Diversion bien vite rattrapée par les paroles du comptable.

"Je croyais qu’on ne le diluait qu’à l’occasion des repas. Dois-je en conclure que vous souhaiteriez aussi quelque chose à vous mettre sous la dent ? Nous avons pour habitude ici de répondre à toutes vos envies. "


Un rire fin monta à ses lèvres. Hostilités, il y aurait, comme chaque nuit, mais la bonne humeur, si rare dans les veines nobles, leur donnerait certainement un visage surprenant. Son sourire s’aiguisa quand ses prunelles vinrent cueillir sans honte celles du flamand, les berçant d’une connivence équivoque.


Je constate avec plaisir que vous maniez les alcools avec autant de maestria que les chiffres. Vous avez entièrement raison, si vous aviez quelques dattes j’en serai fort aise. Sa langue se glissa perfide sur ses crocs blancs, frôlant l’indécence. Pur, il risque d’ouvrir par trop mon appétit et vous savez que je refuse de prendre le risque de dévorer tous les amuses bouche dont recèle ce bar.

Mais ces jeux là ne se jouaient qu’en privé, et se recomposant une façade neutre, le Castillon salua les nouveaux arrivants, détaillant un instant Dacien qui semblait avoir retrouvé son entrain. Il ne s’y attarda pas, les sautes d’humeur de l’arrogant étant encore plus opaques pour le nobliau que celles des donzelles.

"Et la spécialité du patron, c'est... ?"

Les anthracites se tournèrent vers le courtisan «Oh, Trystan, veux-tu vraiment le savoir ? » Si aucun mot ne franchit ses lèvres, son regard s’éclaira d’une lueur toute ironique. Mais c’est encore un visage nouveau qui attira son attention et la garda. Et tendant une dextre ferme en direction de l’homme d’apparence si timide.


Bonjour, je suis Adryan. Vous avez aujourd’hui le privilège de voir que je ne suis pas un homme tronc, ma place habituelle étant derrière le bar. Enchanté.
Eve_desvilles
Le goût de la pierre avec des morceaux qui s'épient. La porte ne s'est pas ouverte. Les odeurs de rouge sont les meilleures mais elles sont plus difficiles à mâcher. Là encore toute une couche. Il ne faudrait pas, c'est sûrement puni mais personne ne regarde n'est-ce pas ? La porte ne doit pas s'ouvrir. Encore un peu. Je dirai que ce n'est pas moi. Ou je ferai semblant de m'être trompée. Les jaunes sont acides mais ils mordent dans les gencives avec des scintillements de nuages écaillés. C'est tellement rare. Je dois faire vite. Ce n'est pas vrai que la porte s'est ouverte. Il y a quelqu'un qui vient. Derrière ce sont des choses comme des lignes froissées qui remuent. Les formes sont dangereuses, il ne faut pas s'approcher, c'est sûrement la chambre de Dacien. Qu'est-ce que je fais là ? Je ne vais jamais dans la chambre de Dacien, il souffle des bulles dans la transparence de vitres qui crissent toute la nuit. La dernière fois, il avait, il voulait. Ce n'était pas moi. Il y a quelqu'un qui vient. Je dois arrêter mais c'est tellement suave. Tout ce rouge qui fond. Derrière il n'y a personne mais le linge s'est changé en cri. Le mur est tout éventré de couleurs émiettées. Je dois. Refermer la porte avant que ça rentre pour me regarder dormir. C'est la seule chose à faire. Si ça rentre, je me cacherai derrière la porte et je pourrai le regarder me regarder dormir. Et je pourrais continuer de rêver que la porte est fermée. Il finirait par disparaître. Quelque chose me regarde Je dois. Cligner des yeux. Il n'y a personne .Ce n'est pas d'ici qu'il me regarde. Je dois ouvrir les yeux. Mes paupières sont de plomb, je ne parviens pas. Si je ne parviens pas, il me verra avant que je ne le vois. Ce sera trop tard. Il faut, il faut.

Nuit dans la chambre. Personne.
J'entends une respiration haletante, ma gorge est sèche à faire mal. J'ai l'impression d'avaler du gravier. Le mur de la chambre est noir. La porte est close. Mes yeux veulent se refermer. Je lutte. Le mur de la chambre est noir, il a disparu. Je vois par delà. C'est la chambre de Kayah. Elle dort. Avec des bras autour d'elle. Elle remue. Si je vois la chambre de Kayah c'est que je dois dormir dans la chambre de Trystan. Qu'est-ce que je fais là ? Quelqu'un a placé ses genoux dans sa bouche. Elle se retourne. Les bras sont encore autour d'elle mais dans l'autre sens. Je rêve encore. Je ne devrais pas manger les écailles de peinture qui s'effritent des murs. Je dois ouvrir les yeux. Des chapes me coulent sur les paupières. Elles veulent m'ensevelir dans le sommeil, je lutte. Une ombre s'agite.
L'ombre d'un homme avec un manteau et deux yeux gris vient de s'enfuir par la fenêtre. J'ouvre les yeux. Nuit dans la chambre. La porte est close.

Ève quitte le lit. Elle se souvient que la veille elle a cru voir un chat à côté d'elle. Elle ignore si elle a rêvé. Les visages dans les lignes du bois lui lancent des regards complices. Elle n'aurait pas du dormir. A présent elle est en retard.
Rapidement elle se dirige vers la bassine d'eau. Elle se recompose un visage, une chevelure. Elle choisit une robe. Rouge. Elle est en retard à une convocation du Maître. Elle se colore d'un maquillage sommaire puis disparaît vers le couloir. Le quartier des courtisans paraît entièrement déserté comme si un événement soudain en avait causé l'abandon. Pas légers dévalant l'escalier, elle file à travers le salon de la Maison Basse. Un des fauteuils est oblique. Elle jette un regard dans son dos, franchit le long couloir sans bruit. Elle entre dans la galerie de la Maison Haute.
Ils sont là. Elle a oublié de mettre des chaussures.

Ève approche. Un léger rouge lui colore les joues. Elle salue l'assemblée d'un signe de tête avenant, attardant un regard courtois sur les deux couturières et trouve enfin une place parmi les autres.

_________________
--Kayah
Kayah regarda les bouteille derrière le patron qu'allait elle prendre? Surtout que le Dacien avait fait son entrée, lui la brune ne l'aimait pas, enfin de toute manière elle n'aimait personne si ce n'est qu'elle...

-"une poire s'il vous plait..."

Son regard s'attarda un instant sur le nouveau une personne qu'elle ne connaissait pas, un jour peut être la brune irait lui parler quoi que ce n'était pas gagné. Trop fière pour cela.... Puis arriva Eve, cette courtisane si mystérieuse à ses yeux, allez comprendre pourquoi mais la Kayah voulait apprendre à la connaitre. Elle se leva donc et alla s'installer près d'elle, puis avec un sourire afin d'engager la conversation

-"Jolie robe Eve"

--Angella



Surprise d’abord par la question, heureuse d’y répondre pourtant, malgré le ton hésitant, et pour cause, elle savait ce qu’elle voulait la demoiselle, ses yeux gourmands en témoignaient.
—hum … de l’hydromel, je peux ?

Petite voix intimidée par la présence du patron, si rare, en confiance tout de méme, après tout elle était de la maison, depuis le temps qu’elle y servait ses délices sans jamais y gouter ou presque.
D’autres arrivèrent, Angella, comme toujours, là mais pas tout a fait, au bar avec les autres, mais légèrement en retrait, observait ces visages qu’elle ne connaissais pas encore, ou alors pas asse, comme cette Kayah, dont méme le nom lui échappait encore parfois, ou le fameux Trystan, client d’un jour devenu collègue, un bien grand mot pour quelqu’un que la soubrette avait servi si peu de temps en arrière.

La jeune femme se détendit enfin, souriant vaguement a ceux que son regard croisait, pas de travail ce soir, uniquement … a dire vrais, elle ne savait pas, mais la soirée promettait d’être « différant ».

Bonjour, je suis Adryan. Vous avez aujourd’hui le privilège de voir que je ne suis pas un homme tronc …

La petite chose zieuta la hargneux, esquissant un léger sourire moqueur, elle glissant dans un murmure audible de tous :


—quel dommage, moi qui espérais tant trouver enfin quelqu’un a ma taille.

Non, non, Angella la petite soubrette n’était pas devenue folle, elle ne supportait toujours pas qu’on lui rappel sa petite taille, elle entrait toujours en rage si on la traitait d’enfant, mais durant son temps a l’Aphrodite, elle avait appris bien des choses, l’un d’elles étant que meilleur défense était l’attaque, Adryan pointant sans arrêt sa petitesse, il était temps d’y faire quelque chose.
C’est ainsi, que la jeune femme qui découvrait l’autodérision, avait dit ses quelques mots a contre cœur, les dent serré, caché par une mine presque joueuse.


Etienne_de_ligny
Un accueil charmant. Les sourcils se froncent et le noble pénètre dans la bâtisse, retrouvant avec un plaisir non avoué ces flagrances de femmes et de mystère. Ce lieu est celui des perditions, un monde à part où la luxure règne en maître, où toutes les décadences et outrages sont autorisés contre une poignée d’écus. Ici lieu, Etienne se sent libre de retirer le masque des convenances, de la noblesse pour être le pécheur qu’il a toujours été. Baiser contre des écus, être le jouet de ces dames, obéir aux écus pour le plaisir et l’appât du gain…Bien plus qu’un plaisir, c’est un régal.

Toutefois, l’ambiance en cette après-midi est autre. Le calme et la détente sont présents. Doucement le noble salue d’un hochement de tête la jeune courtisane avant de prendre place au comptoir. Alphonse est là, cherchant à masquer son trouble, son inconfort mais le Griffé n’est pas dupe, il partage cette crasse.

Sans un mot, Etienne reste discret découvrant pour la première fois les différents serviteurs de l’Aphrodite, ces marchands de félicité et de mouille. Tous semblent se connaître et partager des tensions et histoires qui leurs sont propres, une famille pécheresse. Beau tableau.

Les verres défilent sous ses yeux sans qu’il ose demander son dû, l’heure n’est pas au spiritueux verdâtre mais à la concentration. Les couturières d’ailleurs, timides restent en retrait, vérifiant le matériel et partageant quelques messes basses qui leur font monter le rouge aux joues. Intrigué, le Griffé esquisse un sourire carnassier. Les ingénues ont toujours su le mettre en appétit. Toutefois, une conversation parvint à son oreille, plus intéressante…plus assumée. De ce corps gracile et enfantin s’échappe une pique qui ne manque pas de mordant. Petite certes mais…caractérielle.

Pour ma part, cela sera un verre d’Absinthe, si on m’y autorise.

Doucement le noble se penche vers la soubrette, reniflant discrètement son odeur délicate avant de porter ses lèvres contre son oreille. Ne soyez pas si déçue, il pourrait bien vous surprendre et vous annoncer que ses attributs sont adaptés à votre petitesse. Taquin ? Moqueur ? A peine. Quel mal avait-il à dénigrer le membre d’un courtisan et à souligner à nouveau la petite taille délicate de la jeune donzelle ?...Aucun, quoique. Au fait, appelez-moi Etienne…ou le Salaud, cela est à votre guise. Les présentations sont ainsi faites, marquées par une pointe d’ironie et de moquerie.

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L'Aphrodite, une invitation indécente.
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