Trystan
Trystan est un homme. Jusque la point de mystère.
L'on pourrait le qualifier de beau, de masculin, de viril, de séducteur, d'assuré, d'audacieux même...
Il était tout ceci, certes, mais se contenter de ces quelques adjectifs serait se cantonner aux apparences. Car il est aussi fier, arrogant, mesquin, fourbe et bien d'autres termes peu élogieux.
Il avait un assez long passé derrière lui, des histoires à raconter à n'en plus finir, bien que plus de la moitié venait de son imagination fertile. Il savait capter l'attention quand il le fallait et s'en servait principalement à bon escient.
Il n'avait plus gère argent et sa dernière maîtresse l'avait laissé choir à cause d'une rancune et d'une jalousie qu'il aurait qualifié d'excessive.
Certes il avait fricoté avec une de ses amies mais tout de même... Vu les bons moments qu'il lui avait fait passer, elle aurait pu faire fi de tout ceci et peut être même inventer des jeux où il aurait pu s'occuper des deux en mêmes temps...
Le regard sombre, la démarche souple, il se demandait où il pourrait trouver des écus sonnants et trébuchants de suite.
Une idée lui traversa l'esprit. Et si... Oui... Il pourrait très bien rentrer dans un lieu où l'on trouvait du beau linge et trouver une nouvelle proie qui lui offrirait de nouveaux cadeaux.
Une ancienne amante l'avait qualifié de sangsue... Il aimait vivre aux crochets de ces femmes riches et délaissées qui pour une partie de jambes en l'air et un peu d'attention lui donnaient de quoi vivre la belle vie pendant un moment.
Il avait entendu parlé de lAphrodite, on lui avait dit que du beau monde y traînait que ce n'était pas glauque et qu'au contraire l'ambiance y était propice à rencontrer des gens de la haute.
Il vérifia ses vêtements, ils étaient plus que corrects. C'était l'une des dernières folies qu'il s'était accordé récemment... L'argent lui filait toujours entre les doigts. Il ne faisait que dépenses sur dépenses et avait une tendance à fuir les créanciers et à les mener en bateau...
D'un pas assuré malgré les ruelles sordides qu'il traversait il arriva enfin à la porte où une lanterne rouge luisait de milles feux.
D'un mouvement souple du poignet il toqua à la porte...