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[RP-septembre] La nuit des ardents

Trystan


Trystan est un homme. Jusque la point de mystère.
L'on pourrait le qualifier de beau, de masculin, de viril, de séducteur, d'assuré, d'audacieux même...
Il était tout ceci, certes, mais se contenter de ces quelques adjectifs serait se cantonner aux apparences. Car il est aussi fier, arrogant, mesquin, fourbe et bien d'autres termes peu élogieux.

Il avait un assez long passé derrière lui, des histoires à raconter à n'en plus finir, bien que plus de la moitié venait de son imagination fertile. Il savait capter l'attention quand il le fallait et s'en servait principalement à bon escient.
Il n'avait plus gère argent et sa dernière maîtresse l'avait laissé choir à cause d'une rancune et d'une jalousie qu'il aurait qualifié d'excessive.
Certes il avait fricoté avec une de ses amies mais tout de même... Vu les bons moments qu'il lui avait fait passer, elle aurait pu faire fi de tout ceci et peut être même inventer des jeux où il aurait pu s'occuper des deux en mêmes temps...

Le regard sombre, la démarche souple, il se demandait où il pourrait trouver des écus sonnants et trébuchants de suite.
Une idée lui traversa l'esprit. Et si... Oui... Il pourrait très bien rentrer dans un lieu où l'on trouvait du beau linge et trouver une nouvelle proie qui lui offrirait de nouveaux cadeaux.
Une ancienne amante l'avait qualifié de sangsue... Il aimait vivre aux crochets de ces femmes riches et délaissées qui pour une partie de jambes en l'air et un peu d'attention lui donnaient de quoi vivre la belle vie pendant un moment.

Il avait entendu parlé de lAphrodite, on lui avait dit que du beau monde y traînait que ce n'était pas glauque et qu'au contraire l'ambiance y était propice à rencontrer des gens de la haute.
Il vérifia ses vêtements, ils étaient plus que corrects. C'était l'une des dernières folies qu'il s'était accordé récemment... L'argent lui filait toujours entre les doigts. Il ne faisait que dépenses sur dépenses et avait une tendance à fuir les créanciers et à les mener en bateau...

D'un pas assuré malgré les ruelles sordides qu'il traversait il arriva enfin à la porte où une lanterne rouge luisait de milles feux.
D'un mouvement souple du poignet il toqua à la porte...


--_le_portier


Le coup porté à la porte amena tout naturellement Fabian à l’ouvrir, comme tous les soirs depuis plusieurs mois maintenant. Se trouvant face à un jeune homme plutôt bien apprêté, il s’inclina courtoisement, sans pouvoir s’empêcher de remarquer deux donzelles joliment fagotées passant derrière dans la rue, jetant un coup d’œil vers eux et gloussant en apercevant la petite lueur rouge de la lanterne. Le portier réprimant un soupir en se demandant quand il aurait un jour de congé, s’adressa à leur hôte dans le sourire imposé par son rôle


Bienvenue à l’Aphrodite Messire.

Il s’effaça pour le laisser passer et referma derrière lui.

Souhaitez-vous que je vous débarrasse de vos effets avant que vous ne rejoignez le salon ?
Axelle
[Au salon]

Jamais lorsque ses pas la conduisaient entre les murs de l’Aphrodite, elle ne s’aventurait seule à la maison haute, préférant l’ombre protectrice de la maison basse pour faufiler sa silhouette frêle de danseuse dans le dédale des couloirs mystérieux, regardant sans vouloir voir, écoutant sans vouloir entendre, toujours méfiante de ce qu’elle risquait de surprendre. En aucun cas la Bestiole n’était prude, chaste ou craintive, loin s’en fallait même, mais prudente ô combien, excluant avec une persévérance vigilante tout risque se blesser elle-même par de trop de curiosité ou d’étourderie dès lors que le bras d’Alphonse s’éloignait de sa taille. Aveugle volontaire, pour le voir encore, lui.

Mais toute règle avait son exception.

Si l’Aphrodite était décorée avec un rare raffinement, dès le premier coup d’œil qu’elle avait jeté sur les lieux, la peintre avait tiqué devant un mur trop nu à son gout malgré les voiles délicats. Et au secret de ses tempes l’idée avait germée. Sous peu, elle exposerait ses peintures au lupanar. L’idée lui plaisait farouchement, d’une part car abandonner ses pigments et ses pinceaux trop longtemps lui démangeait trop le bout des doigts pour ne pas enfouir son museau dans ses couleurs à la première occasion trouvée, d’autre part car la seule perspective de gâter son amant était simplement irrésistible. Le flamand, s’il laissait à d’autres gouter la saveur peau, lui offrait mille fois plus d’attentions appliquées qu’elle n’avait jamais reçues, elle dont l’indifférence de son père puis la dureté de son époux l’avait profondément blessée, la laissant irrémédiablement boiteuse. Et si parfois quand elle s’égarait la profusion l’égratignait, il lui suffisait de savoir que certains regards étaient plus précieux que tout pour échapper à la jalousie qui l’aurait furieusement mordue quelques mois auparavant.

Voila donc pourquoi, en cette soirée là, elle avait pris sur elle de s’aventurer dans ce monde qui n’était pas le sien, pour s’imprégner de l’ambiance dégoulinante de stupre en catimini, pour toucher d’un doigt craintif les soupirs inconnus du bordel afin d'extraire l’âme du lieu pour la laisser suinter de la toile à venir, tout comme elle s’appliquait à le faire pour un portrait.

Prétextant d’avoir soif et plissant le nez devant l’amertume du bourdon tendu, elle s’était donc échappée en terres inconnues sous le regard surpris d’Alphonse. Boucles d'ébène dégoulinant sur ses épaules, improbable verre de lait entre les mains, la gitane était donc là, assise sur l’une des causeuses du salon, trop droite pour sembler habituée des lieux, cherchant à disparaître malgré l’écarlate de sa robe, les yeux noirs virevoltant sur chaque voilure, chaque ciselure des meubles, les narines à l’affut de chaque effluve et les oreilles rondes attentives à chaque murmure, chaque rire, chaque pas glissant sur le parquet. Aux aguets.

_________________
Trystan


La porte s'ouvre...
Bienvenue à l’Aphrodite Messire.
Et voila que le jeu du chat et de la souris était lancé. Il détailla le portier. Il donnait le ton de l'établissement, courtois, bien de sa personne, vêtu comme il le fallait...
Quelques pas, quelques mètres parcourus et le voilà dans le lieu de volupté et de luxure qui se faisait connaître dans tout Paris.

Souhaitez-vous que je vous débarrasse de vos effets avant que vous ne rejoignez le salon ?
Trystan enleva son mantel avant de lui tendre sans même le regarder. Pourquoi porter attention à ceux qui étaient en dessous de vous dans l'échelle sociale ? Et Trystan n'avait vraiment, mais vraiment, aucune attirance pour les hommes. Tout au plus étaient-ils des rivaux, au mieux des connaissances qu'il pouvait utiliser.
S'il y avait bien une chose qu'il avait appris de la vie c'était qu'il ne pouvait compter que sur lui même...

Quand, enfin, le portier prit son mantel en charge, il avança jusqu'au salon. Tentures, parquet, velours, tapis... Tout laissait penser que milles plaisirs pouvaient se dérouler en ces murs.
Voila qui était bien au goût de Trystan qui aimait par dessus tout se perdre dans le vice et la débauche.
Tout en traversant le salon il observait les personnes autour, se demandant qui était consommateur, qui était objet de plaisir.
Il se positionna au bar, aux aguets, se demandant si on allait l'aborder, comment cela se passait ici...
De toute façon il n'était pas la pour consommer et même s'il l'avait voulu sa bourse ne lui permettait pas. Il observa de nouveau le salon, son regard fut attiré par un rouge flamboyant. Une femme magnifique, svelte, gracile... Et ce petit côté mal à l'aise indiquant qu'elle n'était pas une habituée des lieux... Cliente ou nouvelle courtisane peu sure d'elle ?

Il la regarda intensément, ses yeux la déshabillaient du regard. Le chasseur se chargerait de la biche égarée si c'était bien ce qu'elle était. Un sourire charmeur en sa direction, il attendit qu'elle lui réponde avant de se lancer à l'attaque du joli coquelicot dont il enlèverait les pétales avec plaisir.


--Dacien2
Au bar, comme d’habitude, son cidre à la main, cherchant du regard la Brune hispanique pas encore sortie de sa chambre. La Belle devait se pouponner pour être la plus attirante de la soirée. Même sans poudre de nacre, elle était toujours somptueuse. Dacien avait eu raison de répondre à la missive qu’elle lui avait fait glissé sous sa porte de chambre. Il avait eu raison aussi de l’aider à rentrer dans la ruche. Tout comme il savait qu’il avait quelquefois raison de vouloir la préserver rien que pour lui.
Cersei n’était pas encore là et elle manquait au tableau de l’Aphrodite. Ses émeraudes basculèrent sur la salle pour voir qui était présent. Dans l’encart approprié aux rencontres, Axelle se trouvait là. Assise sur une causeuse, tenue adéquate exigée mais voilà qu’elle avait moins de ventre que la dernière fois qu’il l’avait vu. Depuis quelques temps, il la croisait dans les couloirs du Bordel. Alphonse avait encore mis mains basses sur une donzelle. Cet homme ne pouvait s’empêcher de les attiser à lui. Comme un courant passant lorsque vous croisiez ce Flamand. Lui aussi avait succombé quelquefois à ses charmes surhumains au point de ne pouvoir se défaire de cette infime emprise à aller croquer le fruit qu’il était. Le temps passant, Alphonse n’était guère plus qu’un jeu auquel on aime jouer pour se prouver que l’on vaut bien ce que l’on est.

Maigre sourire qui s’étira sur sa gueule de Brun. Dacien posa le pied à terre et s’avança vers la femme qui avait dégonflé depuis la dernière fois. Ses ébènes étaient tournés vers un client qui venait de débarquer dans le Bordel. Un homme plutôt grand, presque taillé dans un roc tellement il était carré. Le visage plutôt froid au premier abord. Pour sûr que celui-ci n’aurait aucun droit sur la Brune hispanique. Pas question qu’il puisse y toucher. Pour peu qu’il ose poser la main sur elle, il pourrait bien lui casser le bras juste en la frôlant de l’auriculaire. Note pour plus tard.
Revenons à nos moutons. Les noiraudes de la Gitane vinrent se poser sur le Narcissique. Tendre sourire en coin. Son buste se pencha, prenant sa main et déposant un baiser léger sur le revers.


La peintre…..Prenant un siège non loin de lui pour s’asseoir en sa compagnie. Que faites-vous dans un lieu pareil? Vous venez encore m’affubler de costumes étranges? Ou vous venez refaire les peintures de l’Aphrodite….

Devait-il dire que c’était à cause d’elle qu’il avait passé une très mauvaise soirée avec deux brunes? Pas besoin, le ton qu’il venait d’employer le soulignait largement.

Axelle
[Au salon, figée sur une causeuse]

Elle se tenait pourtant bien tranquille dans son petit coin, si sage qu’on aurait pu lui donner le Bon Dieu sans confession. Maudit rouge ! Voici que sa nuque la picotait sous un regard qu’elle sentait s’appesantir sur elle. Pourquoi n’avait t-elle pas eu la sage idée d’extraire du fin fond de sa malle presque vide de vêtements, sa houppelande noire à col de fourrure ? Parce que qu’il faisait trop chaud ? Oui bon déjà, c’était évident que pour le coup, elle se serait faite remarquée par son incongruité. Mais pas seulement. Si parfois, seule le soir elle la tirait de ses papiers de soie pour la regarder, se permettre une caresse méditative sur l’étoffe pleine de souvenirs, il était évident que jamais elle ne pourrait à nouveau la porter. C’aurait été comme une insulte, et insultes, il y avait eu suffisamment pour ne plus y revenir.

Mais le picotement s’intensifiât, jusqu’à être intenable et, incapable de museler davantage sa curiosité, remonta le museau sur un homme accoudé au bar qui la dévorait du regard. Il la dévorait tant et si bien qu’elle se demanda l’espace d’un instant si elle n’avait finalement pas oublié d’enfiler la rouge, de robe. Un frisson glissa sur son échine quand ses épaules, d’un geste minant la pudeur, se contractèrent. Si elle avait été sujette à se pâmer devant la beauté, certainement aurait-elle bavé devant l’homme. Mais voila, Axelle n’était pas vraiment commune, et se voyait attirée par bien plus subtil. Le caractère d’un regard, la profondeur d’une voix, la poigne d’une main. Son époux l’avait faite basculer d’une attention surprenante sous allures d’ours mal léché. Alphonse, par un regard fauve découvert entre ses mèches brunes. Elle allait se replonger dans ses méditations picturales quand une voix connue l’en empêcha. Le courtisan qui avait refusé à Rosalinde le droit d’avoir un déguisement apporté par ses soins depuis Ruche alors qu’elle avait un mal fou à poser un pied devant l’autre tant sa grossesse l’encombrait alors.

Un moment, elle eut envie de grogner, surtout quand l’arrogant la jugeait fautive d’un faux pas qui ne revenait qu’à lui. Quel toupet ! Et d’un coup d’un seul, l’idée machiavélique éclata entre ses tempes brunes. Sourire tout miel et regard de biche apeurée, elle regarda l’homme au bar, l’invitant. Elle aurait bien ajouté quelques œillades peu farouches, mais tout avait ses limites. Puis, sans effacer le sourire enjôleur, prenant bien soin à ce qu’il ne se barre railleusement à droite comme il avait coutume de faire, vint planter ses amandes noires dans les émeraudes du courtisan. Et perfidement menteuse.

J’suis vraiment désolée, si j’avais su qu’vous seriez dans l’embarra par ma faute, j’l’aurais pas fait. C’qu’j’fais ici ? Si j’vous réponds qu’j’viens m’faire pardonner, qu’en pensez-vous ?

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Trystan


Son regard, son sourire… Tout en cette femme était attirant, Trystan ne pouvait que la détailler sous toutes les coutures. Un peu trop ? Peut être… Mais il ne pouvait s’empêcher de contempler la beauté des femmes quand elle était à portée.
Et voila un nouvel arrivé, un courtisan sans aucuns doutes. Qui s’approche, lui fait un baisemain, lui parle… Le chasseur n’aime pas cela, sa proie risque de lui filer entre les doigts, le léger froncement de sourcils en est la preuve. Il allait s’avancer vers elle quand elle lui lance un sourire. Voila ce qu’il attendait… Si le sourire n’était suffisant, les prunelles du coquelicot l’appelaient au secours. Voila le genre d’appel que le fourbe ne peut laisser sans réponse. Volez au secours d’une femme et elle vous est redevable à vie.
Il se décolle du bar et en quelques enjambées arrive à proximité de la brune. Sans même lancer un regard au courtisan, il prend délicatement la main de la brune avant de faire un baisemain. Les lèvres à quelques millimètres, Trystan a déjà hâte de goûter au mordoré de la peau.


Ma dame, permettez moi de vous dire que cette robe vous va à ravir et ne fait que décupler votre beauté.

L’homme au grand gabarit, plonge alors ses yeux verts dans ceux de la brune et relâche sa main tout en esquissant un sourire charmeur.

--Dacien2
La Gitane était bien plaisante à regarder pourtant, l’envie de croquer n’y était pas vraiment. Certes, brune comme il les aimait, chatoyante à souhait, délicieuse dans sa façon de parler mais pas envie pour ce soir de se retrouver entre les cuisses d’une femme. Pas envie non plus de vouloir se laisser manipuler par la Peintre non plus. Déjà, la dernière fois, il avait du céder à la demande du Flamand, cette fois-ci, le Narcissique ne comptait pas se laisser apprivoiser de la même manière.
Son sourire pouvait bien être aguicheur et ses yeux pouvaient bien pétiller, Axelle n’avait qu’à sortir le plus beau jeu qu’elle avait dans ses poches afin d’amadouer le Brun du Bordel. Et voilà que cela commençait.
Un fin sourire en coin qui s’étira. Si la Peintre voulait le flatter, elle n’avait pas trouvé mieux.


Il est évident. Fermant son poing pour le tambouriner légèrement sur l’accoudoir de son fauteuil. Vous ne pouviez résister à l’envie de me revoir.

Rictus carnassier qui venait de naître. Pas le temps de s’épancher sur ce qu’il pensait que le client qui était quelques minutes plus tôt assis au bar, arriva à leur…Non à la hauteur de la Gitane. Surpris en premier lieu d’oser venir se porter aux devants d’ennuis, Dacien le détailla de la tête aux pieds de ses jades translucides. Voilà que le grand bonhomme ne se privait même pas pour un baisemain, de laisser ses verdures naviguer dans les rétines de la Brune et de lui faire un charmant éclat. Le pauvre homme. Le voilà qui venait marcher en quelque sorte sur ses plates bandes et le petit malin n’était même pas de la maison.
Le menton relevé, la gueule hautaine, son acrimonie avait certaines limites. La première venait d’être franchie.


Excusez-moi….Vous venez pour trouver plaisir auprès de nos femmes d’exception? Vous n’aurez rien avec cette femme, montrant Axelle. Elle n’est pas courtisane. Vous n’avez qu’à patienter au comptoir là-bas, montrant l’endroit où il se trouvait juste avant avec un dédain flagrant, le barman aura bien cinq minutes pour vous faire la causette entre deux clients assoiffés.

En gros, vas voir ailleurs si j’y suis! Bon, il l’avait dit un peu plus posément mais le ton était bien le même. A présent, c’était les clients qui mettaient le grappin sur les femmes qui trainaient dans ces murs. Encore fallait-il qu’il soit bien renseigné aussi. Pas croyable que de voir un spectacle de la sorte.

Une de nos Dames viendra vous voir, restez sage dans vot’coin là-bas et soyez patient.

Bon là, c’était clair et net. Dégageant ses émeraudes du bonhomme, il remit ses rétines en faveur de la Gitane en face de lui.

Vous avez fait bon choix Axelle. Le meilleur courtisan de tout Paris se trouve bien ici. Seriez-vous devineresse en plus d’être peigneuse de toiles?

L’homme? Oublié. Relégué au rang de distraction pour une poignée de secondes. Dacien était curieux et il voulait savoir ce que la Brune Gitane foutait dans le coin.

Axelle
Et de un, et de deux. Pour une bestiole qui n’aime pas être léchouiller par des inconnus, enfin qui n’aime pas être léchouiller tout court sauf par d’extraordinairement rares exceptions en fait, voila qu’elle était servi. Mais quand elle aurait dû ronchonner, voire ruer dans les brancards, elle s’en amusait, d’autant plus que le courtisan n’avait pas bavé et avait su, étonnamment, se faire plus léger qu’une plume, et que le colosse, lui, avait eu la délicatesse de ne pas même poser ses lèvres sur sa peau. Si la bestiole n’y entendait rien en manière mondaines, cela lui plu pourtant d’emblée.

Bon soit, les paroles du colosse étaient bien trop flatteuses pour être sincères, ou du moins pour ne pas révéler par un trop plein d’empressement que la seule raison qu’il avait d’aimer sa robe résidait dans le projet, ô combien ambitieux, de la lui retirer. D’ailleurs, la bestiole devait bien s’avouer que si elle n’avait pas été entre les murs de l’Aphrodite, l’idée ne l’aurait peut-être pas laissée de marbre, si tant était que l’homme en question ait cette petite pointe de répartie qui lui plaisait tant.

D’ailleurs, elle ne serait pas longue à savoir de quel bois il était fait. Dacien, plus roquet que jamais le renvoyait dans ses pénates. Joues mordues pour ne pas rire, imaginait un petit cabot hargneux aboyer devant un molosse, la bestiole s’appliqua à cacher toute sa raillerie derrière un sourire faussement bienveillant en posant un regard velouté à outrance sur le courtisan.


J’dirai pas qu’vous êtes irrésistible, vous d’vez connaître la pudeur des femmes, vous qui les connaissez si bien, répondit-elle d’une voix habituellement rauque qu’elle savait moduler pour rendre troublante, et j’doute qu’vos manière d’hommes éduqués vous autorisent à chercher à m’faire rougir.

Puis relevant le menton, elle mordilla ses lèvres avant de poursuivre. Il m’faut néanmoins avouer qu’vot' attention envers ma vertu est charmante… Puis se tourna vers le nouvel arrivé auquel elle offrit un sourire radieux, charmant… elle laissa planer le mot un long moment dans l'air du lupanar 'Soir M’ssire. J’suis Axelle. Partageriez-vous un peu d’temps entre le meilleur courtisan d’tout Paris et une simple peinturlureuse ?

Petit coup d’œil en coin au courtisan, ah ah mon gars, t’as refusé un costume à Rosalinde ? Tu réponds à ma place et m’fais passer pour une banale barbouilleuse, attends d’voir quelle garce j’peux être quand on veut m’asticoter. Et étirant son sourire. Devineresse, fichtre non, j’suis qu’gitane, mais m’arrive d’lire dans les étoiles entre deux toiles. Mais j’serai curieuse d’vérifier si vraiment z’êtes l’meilleur. Mentit-elle honteusement.

Puis de poser une main légère sur le bras du colosse remontant ses prunelles faussement effarouchées dans le vert de son regard. Restez, s’vous plait, j’suis certaine qu’ni l’un ni l’autre n’êtes homme à refuser d’satisfaire les désirs d’une femme.

Que le combat de coqs commence !
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Trystan


De sa haute stature, les yeux de couleur jade du colosse se dirigent vers le courtisan qui ose lui parler comme à un moins que rien. Le charmant sourire se transforme en un rictus de mépris et Trystan rétorque du tac au tac au malpoli de service :

Courtisane ou pas, moi tout ce que je vois c’est une charmante demoiselle qui ne refuse pas ma compagnie alors que ça vous plaise ou non, je reste près de cette splendide femme…

Et de s’installer calmement dans un des fauteuils à disposition près de la gitane. Pose légèrement lascive, il étend les jambes et s’affale dans le fauteuil. Il se met à l’aise montrant ainsi clairement que le freluquet ne l’impressionne en rien. Un sourire narquois se dessine sur son visage, par deos qu’il adore ainsi porter sur les nerfs des autres…
De nouveau il regarde la belle brune, les yeux pétillants, le sourire cette fois bien plus séducteur. Remettant en place une mèche de cheveux il se présente à son tour :


Je suis enchantée Axelle. L’on me nomme Trystant et si cet amuseur de filles est le meilleur courtisan de tout Paris peut être a-t-il du mouron à se faire…

Il pose de nouveau le regard vers Dacien et, le fixe un court instant comme pour le défier, il le détaille de la tête aux pieds et un sourire en coin apparait, comme pour signifier qu’il n’est rien mais ne dit mot. Le fourbe savait très bien se faire remarquer et se faire détester dès les premiers instants, pour sur le courtisan en face de lui ne sera pas un ami...
Ses iris se posent de nouveau sur le joli coquelicot et d’une voix plus chaude, plus envoûtante il poursuit :


Et je compte bien assouvir vos désirs de femme, délicieuse Axelle…

Il la regarde, l’imagine nue et se met à fantasmer sur tout ce qu’il fera avec elle… Ses pupilles se dilatent et son regard devient plus félin, plus suave.

--Dacien2
Ce qui le fit sourire était la manière que la Gitane avait d’envelopper les mots pour que ceux-ci arrivent à vos oreilles de la meilleure des façons. Les femmes étaient bien pudiques quand elles le désiraient. Seulement, lorsqu’il s’agissait de flatter un beau minois pour arriver à leur fin, la décence n’existait plus. Et si Dacien, pour ce jour se contenterait de la fausse modestie qu’elle mettait entre parenthèses, il n’était pas moins dupe sur le fait que cette femme-là pourrait bien mentir à ses heures perdues afin d’obtenir ce qu’elle voulait. Encore fallait-il savoir ce qu’elle désirait au plus profond d’elle.

Non, n’ayez crainte Axelle. En aucun cas, je ne voudrais que vous ayez un fard.

Charmante, charmante….C’était bien vite dit. Dacien savait qu’elle n’était pas courtisane. Oui, oui il s’informait de tout, surtout de ce qui se passait à la Maison Haute. Bon, pas qu’il surveillait les allers et venus mais presque. Et surtout, se sachant le seul coq de la basse cour, le bonhomme là, gisant à côté de lui tel une asperge entrain d’émettre à maturité de terre, ne faisait en aucun cas parti de l’effectif des courtisans. La Brune était courtoise puisque celle-ci lui adressa un poli bonsoir, une polie phrase et aussi une quoi? Non non, il avait du mal entendre. Une polie invitation. Voilà que Dacien serra des dents en l’entendant mais ne rétorqua point. Un maigre sourire d’ennui se montra.

Mais….Je vous en prie….Installez-vous….

En même temps, il n’avait pas d’autre choix puisque la Peintre l’avait invité. Pas dégonflé le bonhomme, il s’installait à son aise. Les jambes étendues de tout son long, adossé au fauteuil du mieux qu’il pouvait dirons-nous, pour ne pas dire comme un paon entrain de faire la roue, le voilà qui balbutiait deux trois mots histoire de dire que Dacien ne parlait que pour faire joli. Le pauvre homme…..S’il savait. Un vacillement de tête de gauche à droite avec un rictus en coin d’espièglerie.

Ha!! Du mouron à me faire? Vous pensez arriver à la hauteur de ma cheville?

Un éclat de rire. Hautain? Oui, sans aucun état d’âme. Dacien était le meilleur pour sûr depuis qu’une cliente voulait offrir près de 5000 écus pour l’avoir à son plaisir, il ne lâchait pas sa basse cour. Bahh quoi…Fallait bien prouver que l’on était le Lion grand maître dans la fosse. Enfin bref! Le sobriquet croyait vraiment pouvoir lui piquer sa clientèle. Petit joueur pensa-t’il. Non mais franchement, comme si Dacien allait se laisser faire devant ce genre de benêt.

Allons…..L’amuseur ici présent c’est vous je crois. Et d’ailleurs, vous me faites bien marrer à prendre vos grands airs de courtisans. Mais ôtez-moi d’un doute, vous ne faites point partie de ces murs..Prenant le temps de arpenter les garde-fous de ce Bordel du doigt….Sinon, je le saurai, un air fier, il est certain.

Et d’une commissure qui s’étira charmeuse pour le coup envers la femme présente devant lui.

Il ne vaut mieux pas. Après, vous allez devoir me poursuivre jusqu’à la fin des temps comme quoi je suis votre homme idéal et tout le bastringue qui va avec. Faisant une grimace avec un joli sourire quand même. Non….Balayant l’air de rien le vent avec sa main, il ne vaut mieux pas.

Ahhh lala modestie, quand tu nous tiens! Enfin, toujours était-il que le Trystan avait beau le fixer du regard, rien n’y faisait pour que le courtisan daigne rabaisser sa légendaire arrogance. En même temps Axelle avait tellement insisté pour qu’il reste le bonhomme que Dacien s’en posait des questions. Il ne manquait plus que Cesrsei n’arrive pour clouer le spectacle.

Axelle
Ses amandes noires naviguaient de l’un à l’autre des deux coqs, studieuse. Elle qui ne faisait que longer les couloirs de l’Aphrodite sans pourtant y poser un pied, à la fois si proche et si lointaine, elle apprenait l’orgueil mâle, la toute puissance d’un membre roide, incapable encore de concevoir que le plaisir était possible sans une attirance plus profonde que le simple appétit charnel. Si elle avait touché du doigt cette appréhension du plaisir pour le plaisir, elle s’en était finalement vite éloignée, confortée au fil du temps dans sa certitude que le stupre nu de tous sentiments ne la satisfaisait pas pleinement. La Bestiole avait besoin de plus, et pour cette seule et unique raison, savait pertinemment que si elle devait finir sa nuit dans les bras d’un homme, ce serait dans ceux d’Alphonse et de nul autre.

Mais devant le colosse, ignorant de sa sournoiserie, un frisson de remords l’agaça à tel point qu’elle baissa le museau, cachant une mine contrite. Scrupules bel et bien absents en ce qui concernait Dacien. Celui-ci au contraire perdait des points à chaque mot qu’il prononçait. Quand Trystan pliait et courbait pour la séduire, le courtisan, lui, ne parlait que de lui, narcissique à outrance, lorsqu’au lieu de mots des actes auraient été bien plus éloquents. Néanmoins, il fallait bien avouer que l’arrogant avait du la voir au bras d’Alphonse, et donc, certainement, n’était pas dupe de son petit manège. Mais tout de même, au point de l’occulter complètement, non ! L’image du parfait courtisan en prenait un méchant coup dans le museau, et cela elle comptait bien le lui faire comprendre. Pour son propre bien ? Allez donc savoir…

A son tour donc, elle le dédaigna, détaillant sans pudeur ni retenue le colosse, l’éclat de son regard, la courbe de sa lèvre, la force des épaules devinée sous la chemise et lui sourit. Une lueur volontairement aguicheuse égaya son le regard, puis mutine à souhait dans ce jeu de séduction auquel pourtant elle n’était que peu encline à se plier habituellement,
Assouvir mes désirs… d’une lenteur accablante elle se pencha vers l’homme jusqu’à mêler son souffle au sien, attisant ses lèvres par la chaleur des siennes qui se fendirent d’un léger sourire quand elle susurra … j’en ai beaucoup savez, et des plus divers... Elle s’inclina encore davantage, dangereusement et, détournant légèrement son visage à l’ultime instant, déposa un baiser chaste au coin de la bouche mâle, doucement chatouillée par la barbe taillée avec une minutieuse application. Se redressant, elle remonta son regard dans les jades lui faisant face. Saurez-vous tous les entendre tous? Elle prenait des risques la Bestiole, mais déjà entre ses tempes peaufinait le plan qui la sortirait de là.
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Alphonse_tabouret
A chaque fois qu’il avait demandé en bas si on avait aperçu la gitane, on l’avait envoyé dans une nouvelle direction et le chat avait couvert l’intégralité de la maison basse, caves incluses au cas où Axelle aurait été fureter par-là, mais il avait fallu se rendre à l’évidence : elle n’y était pas.
C’était donc en montant les escaliers qu’il avait aperçu la jeune femme en grande conversation avec Dacien et un homme qu’il n’avait encore jamais croisé. D’abord interpellé par la scène, le chat avait choisi, curieux, de s’en rapprocher sans se montrer, glissant à la faveur d’une ombre plus profonde qu’une autre pour finalement s’appuyer à un mur non loin dans leurs dos et écouter tout son saoul les propos des uns et des autres. Il y avait fort peu de chance qu’Axelle soit venue chercher un courtisan pour exercer ses sens, car si elle était libre de ses propos, ses pensées et son corps, elle était tout aussi respectueuse que lui à ne point mélanger les heures et les passions, esthète d’un confort qui n’appartenait qu’à une intimité pleine.

Et ce qui n’était au départ qu’un simple jeu d’écoute se transforma sans le vouloir en une véritable étude, laissant le chat euphorique d’une telle aubaine.
Dacien était impeccable, comme de coutume, beau, avec cette arrogance presque brutale qui décontenançait autant que charmait l’essentiel de la clientèle féminine, mais il manquait sans le savoir d’un soupçon de retenue pour être irrésistible, de l’avis du comptable. Tellement sûr de sa beauté, le Fier en oubliait qu’il n’y avait pas que lui à flatter de vérités ou de leurs sœurs semis et s’il n’y aurait pas eu compliment plus justifié que d’appeler Axelle une Artiste, il ne lui accorda pourtant pas, marquant là sans le savoir, sous le sourire aiguisé du comptable connaissant sa maitresse, le début des hostilités
L’autre était intéressant… Grand, beau, une pointe de virilité dans la voix, un certain charme dans les manières et surtout, ne choisissant pas la fuite devant le courtisan et ses réflexions acerbes. Le seul point négatif qu’avait le jeune homme, c’était qu’il n’appartenait nullement aux murs et sans un passe-droit dont les formes revêtaient celles du contrat et de son sceau, on ne se vendait pas à l’Aphrodite.
Soucieux, anxieux même, des dérives qui pourraient entacher le nom du bordel, le comptable choisissait scrupuleusement ses mots auprès de chaque nouveau courtisan pour leur faire comprendre les règles dont bénéficiaient la maison et ne les laissaient vaquer à leur commerce qu’une fois assuré de leur intégrale loyauté. La promesse avait été faite au mort, cela ne se discutait pas.


Assouvir mes désirs… La silhouette d’Axelle se pencha, courbe rouge toute en volupté, écrin d’un feu vibrant qui se lisait dans ses prunelles, jusqu’à effleurer les lèvres d’un de ses badauds, égrenant des mots qu’il ne put saisir et laissant à la commissure des lèvres l’empreinte sucré de la provocation. Saurez-vous tous les entendre tous?

Que la gitane ait un plan ou pas, ses derniers mots suffirent à amuser tellement le comptable qu’il s’avança d’un pas, toujours dans leur dos et glissant une main dans le cou de la brune, enserra délicatement sa nuque et la renversa en arrière pour lui offrir le fil aiguisé de son sourire félin, interrompant de ce fait la discussion sans préambule.

-Messieurs, vous en auriez pour la nuit, leur annonça-t-il en plongeant ses yeux noirs dans ceux de sa maitresse, irrémédiablement amusé, ...peut-être même plus… Elle a une imagination débordante, laissa-t-il entendre en relâchant la nuque gracile pour laisser trainer une main caressante dans les boucles brunes. Axelle, que diable faites-vous ici ?, lui demanda-t-il d’un ton faussement grondant dont elle décèlerait sans aucun doute le vernis sur la complicité. Je croyais que vous n’aviez que soif… Il fallait me le dire si vous aviez faim…
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Trystan


Le gringalet ne se laissait pas faire… Soit… Trystan adorait les joutes verbales et à chaque fois que cela se produisait il se sentait euphorique, plein d’engouement à chercher le détail, la petite bête, la petite réplique qui piquerait, qui ferait mal… Il ne faisait pas mouche à tous les coups mais il aimait s’amuser et jouer des mots…

Si j’arrive à la hauteur de votre cheville ? Oui… Je le pense… Tout du moins les miennes sont-elles moins gonflées que les vôtres…
Peut être même qu’un coup de mes bottes sur votre fondement permettrait de vous remettre un peu de plomb dans la cervelle…


Léger haussement des épaules, petit claquement de langue. Non pas qu’il soit agacé mais il trouvait que le courtisan en devenait limite ridicule.

Vous ferai-je si peur que cela que vous êtes sur la défensive ?

Léger rictus en sa direction. Que croyait-il ? Qu’il réussirait un jour à prendre un autre homme comme modèle ? Qu’il regardait un tant soit peu les hommes ? Il n’était pas de ce bord, enfin… Jusqu’à preuve du contraire. Certes, il ne fallait jamais dire jamais, mais jusqu’à présent il s’était contenté de femmes, toutes plus belles les unes que les autres, toutes plus flamboyantes les unes que les autres, toutes plus riches les unes que les autres et ce n’était pas aujourd’hui qu’il allait changer.

Peut-être rêvez vous que je vous suive de près, de très près… Mais croyez moi ce n’est pas du tout mon cas ! Et en effet je ne suis pas courtisan de cette demeure… Vous êtes sacrément observateur !

Un brin d'ironie ne faisait jamais de mal... C’était un peu le jeu de celui qui avait la plus grosse… Oui il était conscient que tout ceci ne mènerait pas à grand-chose, oui c’était honteusement puéril et déjà il se lassait… Comme d'habitude... Rien ne réussissait jamais à le contenter sauf, peut-être, augmenter son tableau de chasse.
Il fit un geste nonchalant de la main et ses jades retournent en direction d’Axelle qu’il n’a déjà que trop délaissé.


Mais quand une aussi jolie demoiselle me sourit… Je ne puis qu’aller lui tenir conversation et répondre à ses envies si tel est le cas… Je ne vois pas ou est le mal c’est elle-même qui le demande…

Il se mordille la lèvre en la regardant, diable il en ferait vraiment bien son en cas pour ce soir, c’est qu’elle était bien charmante. Et il la voit, mutine, malicieuse, le regard pétillant. Il la détaille encore plus quand elle se penche au dessus de lui, observant le velours de ses lèvres, ses boucles brunes cascadant le long de son visage. Tout en elle l’appelait à la luxure, tout en elle lui donnait envie de l’emmener dans un lit et de détailler avec ses lèvres et sa langue chaque parcelle de son corps.
Son délicat baiser sur le coin de ses lèvres le fait doucement frémir et il aurait bien pris entre ses mains son menton et violé ses lèvres des siennes s’il n’avait craint que cela n’effarouche la gitane.
Ravalant doucement sa salive il allait lui répondre quand un autre homme s’avança passant sa main sur la nuque de son coquelicot. Un tel geste en dit long, très long… Trystan le savait : on ne prend pas le cou d’une femme comme cela sauf si on l’a déjà mis dans son lit ou si on a une certaine emprise sur elle…
A la remarque du nouveau venu concernant l’imagination débordante de la jeune femme il ne peut s’empêcher de laisser s’échapper :

Je n’en doute pas un instant…

Ses mots flottent un instant dans l’air tandis qu’il fait tourner à l’aide de son pouce une chevalière sur sa main droite. Il regarde la jeune femme légèrement agacé. A quel jeu venait-elle de jouer ? Car si elle n’était point seule, pourquoi l’avoir aguiché de la sorte ?

--Angella



C’était animé, comme chaque soir, un tantinet moins qu’a l’accoutumée, mais juste assez pour faire tourner l’Aphrodite, sans avoir a faire courir la (pauvre, pauvre ! ) soubrette, fatiguée de courir partout justement ; non, ce soir, la soubrette prenait son temps, accoudé au bar dans l’attente d’une commande, elle riait même ! Mais pas trop fort, le hargneux risquait de l’envoyer a une tache inutile, juste pour son bon plaisir, et elle ne voulait surtout pas rater la suite du spectacle.

Que c’était drôle … un combat de coqs.
Etant enfant, Angella en voyait souvent, bien sûr c’était interdit au plus jeunes, mais petite comme elle était déjà à cette époque, qui donc l’aurais vu ?, absorbé par les cris des coqs, personne ne remarquait cette petite brune aux cheveux noir, se faufiler sans bruit au pied du public, pour voir, elle aussi, ce spectacle de ses propre yeux.

Les plumes voletaient, les cris stridents augmentaient en intensités a mesure que combat tournait au drame, monstrueuses images, mais pourtant attrayante, l’homme avait parfois des gouts bien macabres pour se divertir … mais grand dieu que celui-ci était drôle.

Loin de faire gicler le sang, ou de s’arracher des plumes, les deux hommes ne se montraient pas moins cinglant, paroles mesquine et sous-entendus, le tout enveloppé dans un ton a peine polie … elle allait en apprendre des choses ce soir, et la malheureuse peintre qui se trouvait au milieu de tout cela, quoi que … n’avait-elle pas tout déclenché ? Choses tout a fait probable.

Sur une causeuse, au cœur du salon richement paré, la peintre écarlate attirait le regard, comme une tache de sang sur une chemise ivoire … la gitane devait bien se douter de son effet, elle s’amusait, c’était certain, pourquoi ne pas rejoindre la fête ? vu de près, le combat n’en sera que meilleur …

—je vais voir si personne ne manque de rien.

Ces mots a peine lancé au barman, la soubrette prit son plateau, par habitude, et s’approcha du groupe, armé de ce sourire accueillant et courtois, Angella s’arrêta tout près de l’inconnu, saluant d’un geste imperceptible Dacien et le comptable, sans oublié la Gitane, bien sur.

—Bonsoir, Angella, pour vous servir, puis je vous être utile de quelque manière ?


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