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[rp Juin-personnel only] Jase band'

Eve_desvilles
Passées ses dernières ablutions, Eve abandonna sa robe bleue pour une beige, plus simple, plus sobre, plus anodine. Elle remit un peu d'ordre dans sa chevelure sans aller toutefois jusqu'à recomposer une coiffure. Cascade onduleuse libre d'un ensauvagement paresseux,quelques mèches jouant à couvrir à demi un œil, l'ensemble convenait avec une grâce discrète à masquer la langueur qui l'étreignait toujours en fin de service.

Elle rejoignit le couloir qui menait au salon. Ses premières nuits à l'Aphrodite avaient plutôt été couronnées de succès, à l'exception d'un jeune homme que son père envoyait déniaiser pour ses quinze ans, jeune homme qui avait pris peur de la façon dont elle l'avait étreint, mais qui aussi avait pris honte de sa peur. Il avait fait jurer à Mauve de garder le secret sur son échec, ainsi rien de l'évènement ne s'était mué en plainte. Toutefois Eve en avait retenu de garder sa vigilance, ses succès auprès de la clientèle devait beaucoup à la nouveauté, à l'enfer rouge de ses cheveux peut-être aussi, or les hommes qui fréquentaient cette maison, avait-elle ressenti, en raison de la qualité de leur naissance, supposait-elle, étaient avant tout des êtres blasés par nature ou par affectation. Nourrir, renouveler un engouement lui paraissait le vrai défi.

Elle approcha du bar rapportant comme à l'accoutumée les bouteilles que les clients n'avaient pas entièrement vidées et qui revenaient au loisir du personnel. Cependant cette fois, après avoir soigneusement compté les sommes gagnées et séparé le surplus qu'elle pouvait se permettre de dilapider sans trop se mettre aux abois, elle vint avec l'intention d'accomplir le rituel qu'une nouvelle devait aux anciens.

Déposant les bouteilles sur le comptoir, un regard passant comme avec timidité sous le rideau de ses cheveux en direction d'Adryan, puis revenant aux bouteilles qu'elle poussa légèrement vers lui, elle lui dit que ce soir elle voulait payer, des bons crûs, à tous les courtisans, enfin s'ils étaient d'accord, et à lui aussi bien sûr, s'il voulait, qu'elle avait beaucoup d'argent, ou peut-être juste assez, reprit-elle avec une hésitation, elle ouvrit sa bourse sur le comptoir, elle lui dit qu'elle avait tout ça et qu'elle espérait que ça pouvait suffire, mais qu'elle était prête à chercher un peu plus, ou à prendre un crédit.

Elle leva alors son regard sur lui. Lui qu'elle avait déjà croisé quelques fois sans chercher à le voir. Passante fantomatique uniquement incarnée dans l'emprise de la séduction dévolue au client. Lui dont elle vit d'abord les sourcils avant de trouver les yeux.

Je... Je suis Eve... une nouvelle, prononça-t-elle avec gaucherie avant de lui adresser un sourire fragile de tendresse.

Elle marqua un silence avant d'ajouter soudainement d'une voix plus étrange

Est-ce qu'il est vrai que... le patron n'est pas le patron ?
_________________
--Adryan
La nuit déclinait, bientôt les derniers soupirs s’endormiraient sur l’Aphrodite. Les dernières courtisanes, encore dans les chambres, ne tarderaient pas à refermer leurs cuisses et gommer les sourires débauchés de leurs visages après être repassées une dernière fois au bar, peaufinant jusqu’à l’extrême la pantomime bien huilée d’un soir. Les bâillements succéderaient aux gémissements et le lupanar, pour quelques heures, plongerait dans le sommeil. Adryan lui, s’enfoncerait sous peu dans l’ombre de la nuit vieillissante pour regagner l’hôtel familial. Il s’enfermerait dans la seule pièce qu’il avait les moyens d’entretenir et de chauffer, laissant le reste du luxueux appartement en proie au silence, à la poussière et aux dentelles des arachnides. Comme toutes les nuits, il se délesterait de ses habits de soie trompeurs, laisserait bailler sa chemise sur son buste glabre en s’avachissant sur le fauteuil de velours cramoisi richement ciselé, une coupe d’un vin arabe, sucré et traite, dans une dextre nonchalante. Et là, ses yeux perdus dans le carmin de la liqueur, laisserait le Sirocco l’entrainer loin d’ici.

La saveur du vin et du repos inondaient déjà sa bouche quand l’ombre apparue. Silhouette étrangement absente, curieusement présente qu’il avait remarqué quelques fois trainer au salon. Etonné d’entendre le son de sa voix, il l’écouta, détaillant sans scrupule le minois agréable sous la cascade rousse. Il se dégageait quelque chose d’étrange chez elle, une pulsion étrange à lui faire du mal, à la souiller. Mais ce n’était pas ce sentiment dérangeant et titillant qui l’incommodait, mais cette mèche lui barrant le regard. Adryan aimait se plonger sans détour dans le regard de ses interlocuteurs et s’en voyait là frustré. La femme devait avoir bien des choses à cacher, et malgré la timidité et la douceur affichées, il resta en retrait, abimé à observer pour tenter de déchiffrer cet étrange sentiment contrasté.

D’un coup d’œil rapide à la bourse, il jugea que la donzelle avait suffisamment de quoi fêter son arrivée si tant est que les autres ne soient pas trop assoiffés ni exigeants dans leurs goûts. S’il hocha la tête, il ravala un soupir dépité de voir les errances bienfaisantes de sa solitude lui échapper.

A la question d’Eve, ses mâchoires se crispèrent son regard se faisant déviant. La question ne pouvait ramener qu’un nom à son esprit. Quentin. Quentin dont il s’était vu contraint de gouter le sel de la peau et dont il s’était surpris à s’en délecter de la plus brutale des façons. Il resta muet encore, les yeux vagues de souvenirs toujours aussi vifs.

Se reprenant, il posa un regard bref sur la courtisane. Il y avait peut-être matière à s’amuser finalement. Et emplissant deux verres de vin, le visage et la voix en apparence détachés des mots, il lança simplement.


Le patron ici, c’est un fantôme.


Et si l’envie de jouer aux dépends de la rousse l’avait prit, il n’énonçait pourtant que la plus stricte vérité que lui imposaient ses convictions.
Eve_desvilles
Le regard d'Ève perdit sa teinte un instant. La fugace crispation de l'homme lui resta en mémoire. Elle pâlit. La pupille s'abaissa vers le verre servi. Comme on suit un mouvement parce que l'immobilité bascule et qu'il devient urgent de se raccrocher à la vie. Elle regarda le verre approcher.
Elle éleva de nouveau ses yeux à la rencontre des siens. Le mot-gouffre flottait toujours entre eux. Dessin de l'œil légèrement écarquillé, ses lèvres vinrent défendre son for intérieur agité de tumultes silencieux, d'un sourire de femme délicatement narquois, incrédule et suave, d'une subtile perfection de mensonge si bien exécuté qu'il n'en était pas conscient.


Un fantôme ?... avec toutes les femmes visitées ici chaque soir, ce ne serait pas surprenant que la maison soit pleine d'esprits frappeurs. Il fait son apparition vers quelle heure ?

Sous la légèreté badine de la question perçait cependant pour celui qu'une ouïe fine éclairait, acquis à l'entente des tempéraments et aux coulissements des caractères, la sincérité angoissée de la demande, la crainte fascinée pour la réponse.

Eve que l'émotion happait, tout entière à l'empire qu'elle voulait tenir sur ses expressions, ne put encore en plus brider sa curiosité fébrile, elle poursuivit, ses yeux caressant la robe du vin qu'elle faisait doucement danser dans le verre.


Maître Tabouret m'a paru l'âme bien sombre à notre entrevue... aurait-il parfois du mal à retrouver ses esprits ?...Il a l'air tellement concentré sur toutes ces formules et ces signes étranges qu'il trace... Vous aussi ? il vous a fait signer un contrat ? J'imagine qu'avec le sang froid que vous avez, ça n'a pas du trop porter à conséquence,

lui dit-elle avec simplicité et évidence comme si la froideur d'Adryan lui était aussi visible que la couleur de ses yeux et d'un registre semblable de caractéristiques, ne touchant pas à l'âme ou à la personnalité mais au conditionnement involontaire du corps.

Pour moi, ce fut très étrange, mais j'ai ne suis pas habituée...

Elle lissa un pan de sa robe avec une attention méfiante. Elle lui dit qu'il avait du être déçu, qu'elle n'était pas, ce semble, comme il voulait... qu'elle pensait qu'il voulait la faire posséder par le nombre.

Eve acheva sa phrase sur un timbre creux, à demi absente de sa déclaration. Mais peut-être davantage, davantage encore que ce soupçon qu'elle avait interprété qu'Alphonse était le fantôme, la perplexité s'étendait du pressentiment que dans sa voix les images devenaient réelles et les mots faisaient de la contrebande. Avait-elle entendu « habit tuer » pour regarder ainsi sa robe ? Avait-elle voulu dire « ce sang bleu » plutôt que « ce semble » pour l'avoir prononcé si lentement ? Pensait-elle à « peau céder par le chiffre » pour faire une telle déclaration sur Alphonse ?

Eve sourit avec douceur à Adryan, puis elle leva son verre, et avec une grande délicatesse et une étonnante maîtrise fit si bien semblant de boire qu'elle manqua de très peu de le leurrer.

_________________
--Adryan
Il s’était entendu à un cri aigu, une grimace de dégout, au genre de réactions purement exagérées dont souvent les femmes étaient capables devant une araignée ou une souris. Mais cette femme était étrange. Elle s’échinait à vouloir plaisanter d’un sujet qui de toute évidence la terrifiait. L’instant avait été bref, furtif, mais en observateur émérite et rompu, l’éclat de frayeur dans la pupille de la courtisane ne lui avait pas échappé.

Etrangement, il en éprouva un certain respect. Mais pas suffisant encore pour que l’envie de l’égratigner ne s’efface. L’idée de l’égratigner était bien trop alléchante, et lui un peu trop pervers à ses heures pour seulement songer à l’épargner.

Et pendant qu’elle égrainait ses questions, les mains trop agitées pour ne pas trahir une angoisse latente, lui sirotait tranquillement son verre, sans perdre une miette de ce qui se jouait sous ses yeux. Il ne comprit pas tout, son expression, « possédée par le nombre » lui échappant quelque peu sur le coup. Bien que l’Afrique lui ait réservée son lot de pratiques occultes, de croyances ésotériques et mystiques, de peur panique des Djinns et autres démons, de sacrifices d’animaux égorgés, de sang bu pour invoquer la protection des Dieux, même s’ils avaient vu tout cela de ses yeux, il en restait profondément hermétique et goguenard. Au royaume d’Adryan, seul l’argent était Dieu et il n’existait pas pire démon que la pauvreté dans laquelle il était englué. Il retint un sourire en reposant son verre sur le comptoir sombre, feignant la gravité. Non, il ne dirait pas que simplement l’ancien propriétaire était mort, bien que les circonstances de sa mort avaient de quoi faire frémir. Non, il ne dirait pas que simplement, pour lui, le patron, quoique qu’Alphonse puisse faire ou dire resterait Quentin. Non, il ne dirait pas que voir Tabouret le hérissait, revoyant dans ses prunelles sa propre jouissance qu’il vénérait tout autant qu’abhorrait, honteux de sa faiblesse.

Il laissa Eve aux prises avec ses questionnements, venant simplement assaisonner le tout d’un petit zest acide, les yeux toujours rivés à son verre.


Non contrairement à vous, je n’ai pas vendu mon âme au…
Il remonta le regard vers elle, prenant la mine affligée de ceux qui viennent de commettre une lourde erreur. Il ne mentait pourtant toujours pas dans le suspend de sa phrase, laissant l’imagination et la psychose d’Eve faire le travail de sape. Il n’avait effectivement rien signé avec Alphonse, ayant pris ses fonctions à l’Aphrodite avant de celui en prenne les rênes.

Excusez-moi… s’amusa-t-il même à ajouter d’un ton complaisant dans toute la vilenie de son persiflage.
Eve_desvilles
Intensité de l'attention portée à Adryan, le bleu des yeux sembla s'évanouir, la bouche figée dans une exclamation mourant muette aux bords des lèvres, puis soudain la terreur s'adoucit en apaisement. La couleur revint au regard, pleine et dense, la bouche se referma sur une placide tendresse, visage étrangement sincère et pourtant distant, donnant la curieuse impression d'être peut-être un masque mais sous lequel on ne trouverait rien.

Le pressentiment lui en était venu quelques jours plus tôt à l'instant de la signature, d'en recevoir enfin la certification sauvait Eve de l'angoisse de sa perte pour la précipiter dans la vérité de sa chute. Comme le candidat au suicide ôte ses chaussures avant de sauter, pris du sentiment sûrement qu'il rentre chez lui, qu'il va gagner son dernier lit et qu'on n'entre pas dans sa couche les pieds bottés, elle quitta la frayeur, si la peur demeurait, la panique s'était dissipée. Elle se fit lentement conquérir par un ample sourire de reconnaissance dont elle ne mesura pas la force, toute entière à l'intérieure chancelée par l'étrange soleil de damnation qui prenait son règne. Une impulsion lui gonfla la poitrine d'aller se jeter dans ses bras pour lui témoigner son remerciement dans une effusion émotionnelle qui aurait vite succombé aux larmes. Mais l'interdit et plus encore l'inconnu de tels sentiments la maintinrent immobile, prise d'une longue respiration, adressant au courtisan joueur, un regard troublé de plaisir et de dette comme peut en avoir une femme après l'amour. Elle releva de chaque côté au haut des temps ses cheveux, touchant délicatement son front qu'elle trouva lisse encore, libérant entièrement le dessin de ses yeux à la vue ; créature transformée comme révélée à elle-même, sa douceur coutumière transcendée en invincible fragilité, irradiant au cœur de la réprobation une innocence plus farouche, dans laquelle se lisait la fatalité que les dieux réservaient à son sort ; hubris d'une pureté impardonnable destinée pour toujours à être châtiée par la souillure jusqu'à ce que cède enfin cette âme éternellement vierge et que soit rendu au ciel son secret intolérable.

Eve songea qu'il n'avait pas signé, qu'il se nommait Adryan. La blancheur de sa peau, la froideur de sa présence et la sévérité de ses expressions la frappèrent alors d'un doute qui s'étendit jusqu'à se muer progressivement en conviction. Dans ce lieu sombre de possession, hanté par un fantôme, fréquenté par tout ce que le destin conçoit de fautes, de crimes, de sacrilèges, l'existence d'un juge, manipulateur d'eaux de vie, sourcier, passeur et gardien n'était-elle pas évidente de sens ? Adryan, n'était-ce pas le nom réservé pour un ange ?

Son regard vers lui s'emplit d'une admiration muette et respectueuse.


Vous... vous auriez quelques conseils à me proposer ?...comment se garantir d'un... homme, toujours entouré de ses bouquetins...

Elle baissa les yeux, la moue parée d'un sourire intérieur avant de se reprendre

…. de ses bouquins, pardon... mais toujours penché sur du papier, corné, caché dans l'écrit, les jambes toutes dissimulées derrière le bureau, est-ce qu'on pourrait trouver ça beau ?

Les mots s'agglutinaient de nouveau. Elle battit des cils deux fois puis poursuivit vers un autre espoir.

Marie-Onelia semble assez ancienne ici, je brûlerais de la connaître mieux, mais j'ai peur de trop en faire. Dès mon arrivée, elle s'est montrée différente. Elle a l'air de connaître les tréfonds de l'âme... pas de la même façon que vous, mais assez je pense pour surmonter ce regard de félin madré du fantôme, ce regard où je sens comme le chat y ment quand je souris.
_________________
--Adryan
Une folle.

Il l’observait, cachant sa stupeur sous un visage neutre. Mais une seule pensée l’animait dans un fracas assourdissant. Cette fille était folle. Ses mots, ses gestes, ses sourires, tout suintait d’une démence poisseuse aux yeux d’Adryan englué lui dans les affres de l’existence les plus terrestres qui soient. Et loin de s’en délecter encore, un frisson de dégout glissa le long de l’échine du Châtain devant cette âme perdue par sa seule faute. Pouvait-elle vraiment croire, que le comptable, cachait des sabots de bouc sous son bureau ? Soit, il portait en sa fonction même la tentation, le vice, la luxure et avait la beauté du Diable, mais pouvait-on vraiment l’affubler d’être à ce point malin ?

Une folle.

Et le regard qu’elle porta sur lui, le fit frémir encore davantage de répulsion, à tel point que ce visage qui se dévoilait telle une offrande, il voulait le déchiqueter de ses doigts pour la punir d’éveiller en lui des pulsions si malsaines. Mais ce ne fut que sa lèvre qui se retroussa un instant de mépris.

Une folle.

Que pouvait-il bien répondre à la démence ? L’y plonger encore davantage ou lui hurler dessus qu’elle n’était qu’une idiote, et tenter d’une gifle et de mots crus de lui redonner une once de raison ? Pourquoi avait t’il trainer au bar ce soir là ? Voilà qu’il se retrouvait coincé là quand il aurait pu être bien tranquillement chez lui. Et il la détesta tant que dans un élan mauvais et accusateur lança.


Vous vous êtes déjà vendue, plus rien ni personne ne peut changer cela. Vous avez signé. Soumettez-vous.
Cersei_



    [Moment de détente après une soirée riche en émotion]

    L'hispanique sortait de sa nouvelle Demeure, sa chambre. Nouvelle vie. Nouveau départ. Un besoin de reprendre une fonction dans laquelle elle excellait, le don de soi. Voila une chose dont elle ne doutait pas, son corps. Mais ce soir elle avait prit le temps de prendre ses marques, de profiter des quatre murs qui l'entoureraient pendant quelques années, jusqu'à ce que son don ne lui serve plus. Ses robes soigneusement rangées, ses bas mes plus beau mis en haut de pile, quelques roses rouge dans un vase d'eau sur le petit meuble qui lui servait de bureau, de table selon l'envie.

    Il fallait quelle se mélange aux autres courtisans, quelle fasse leur connaissance. Certains la connaissaient déjà, mais Cerseï en voulait plus. La brune n'était pas du genre à tirer dans les pattes des autres, mais elle voulait savoir en qui elle pouvait avoir confiance, mais surtout de qui elle devait se méfier. Elle referma la porte de sa chambre et se dirigea vers le salon vide de vie à cette heure tardive.
    Un léger bruit de personne qui discutaient se laissé entendre vers le bar. Le lieu de rendez-vous des courtisans après une soirée de débauche, de douceur, de malice.


    Cerseï portait une robe simple beige, sans rose accrochait à son bustier. Pas ce soir, il n'était plus l'heure de donner cette fleur aussi magnifique à ses yeux qu'un bijou précieux. Adryan était la, à son poste. Il était accompagné d'une belle femme à la chevelure brillante.



    Le bonsoir ... Cerseï, nouvelle venue ...

    Un sourire se dessina sur les lèvres de la sulfureuse n'ayant pas omis de voir combien de bouteilles étaient restés non consommées jusqu'à la dernière goutte.
Eve_desvilles
Les paroles d'Adryan glissèrent sur Eve. Elle savait déjà. Réprouvée du Très-Haut, elle savait. L'intonation froide, acerbe et barbelée d'inimitié la transperça de part en part. Tout avait été dit, tout avait été reçu. Eut-elle possédé ce regard sur elle-même, la honte l'eut saisie d'avoir trop parlé, de s'être naïvement confiée. Le silence sembla un instant gainé de la sensation que transmet une lame en se retirant d'un corps. Impassible. Comme si l'effondrement, la ruine ou la dévastation lui étaient si habituels qu'il ne s'y trouvât plus rien qui pusse encore l'émouvoir. A l'échéance du silence la béance de la plaie s'évanouit dans l'étirement tendre des lèvres sur un sourire magnifique. A l'échéance du silence, elle dit :

Vous semblez tellement désangenté

Elle tourna son regard vers la salle, songeuse des présences qui ne s'y trouvaient plus.

Maître des boires... vous devez aussi être le premier confident des déboires de chacun...

Elle revint à lui, lente, douce et amicale.

La vérité que vous servez dans le vin serait-elle celle du purgatoire ?

Son regard doucement ouvert sur le sien parut le voir tout entier, créature étrangère livide rejetée de son ciel, sans aile pour y retourner.
Le pas d'une courtisane vint rompre la tentation de la foudre à la rencontre trop intense d'un ciel d'azur avec un ciel d'orage. Eve accueillit l'arrivante d'un visage avenant, attirée par son port hautain, singulier, et l'effilement de ses yeux.

Elle lui dit je suis Eve, bienvenue. Réclamez ce qu'il vous plait à boire, c'est pour moi....

Lui laissant le temps de s'installer, elle ajouta ensuite je suis nouvelle aussi. Votre admission s'est bien passée ?

_________________
--Adryan
Son attention déjà se dissipait ailleurs, laissant la rousse à ses divagations. Par chance la donzelle était belle, sinon, c’est aux cotés des femmes hurlantes de l’Hôtel Dieu que ses pas aériens l’auraient menés. Pourtant, le mot lâché résonna entre ses tempes avec une fulgurance lourde.

« désangenté »

Que voulait-elle dire ? Désargenté ? Désenchanté ? Les deux convenaient tant. Par quelle tour de passe de passe parvenait-elle à le mettre ainsi à nu. Son regard se posa sur elle, un instant troublé de la clairvoyance qui semblait s’agiter sous la folie tape à l’œil. Le regard soudain trop bleu de la rousse l’indisposa au point qu’un frisson glacé lui remonta l’échine pour enserrer son crane jusqu'à la racine de chacun de ses cheveux.

Mais rapide, intransigeant, son pragmatisme chassa toute interrogation d’un revers implacable. Foutaises ! Le mot hurlait entre ses tempes s’accaparant tout l’espace pour ne laisser aucune particule de pensée se faire grignoter par les croyances fanfaronnes des femmes incultes et méprisables.

Reste dans ta fange d’ignorance. Comment oses tu, petite raclure, d’ainsi te permettre de vouloir fouiller mon âme?


Ses yeux d’orage, trop courroucés pour ne pas dévoiler le doute qui l’avait assailli crachaient sur la créature avec une morgue sans pareil.

Et contre toute attente, ce fut la brune à la rose sans rose qui le tira du morbide poisseux, quand du purgatoire escompté par la rousse, c’est l’enfer qu’il allait lui offrir. Il écouta, encore lointain ne lâchant qu’un simple :


Bonsoir, Cerseï donc.
--Dacien2
Une soirée parmi tant d’autres? Bof…..Se retrouver au salon et plus précisément au bar ne l’enchantait guère. Mais sa Sulfureuse lui avait demandé de venir. Il ne fallait pas croire, il n’était pas à ses pieds…Hum….Si? Enfin bref. Tout cela pour dire que l’hispanique arrivait à le faire sortir un peu plus et à se mêler au personnel du Bordel, chose qu’il ne faisait jamais avant. A croire qu’il y avait du bon dans leur relation ambigüe. Je t’aime, je ne t’aime pas, je te veux, je ne te veux plus. Toujours en train de se chercher, de se chamailler, de s’éloigner aussi pour mieux attiser.

Habillé de façon convenable, cheveux rattachés dans la nuque par un tissu fin noir, quelques mèches retombant devant ses rétines, Dacien avançait d’un pas franc vers ce fameux comptoir où la réunion était donné. Ils étaient trois présents.
Adryan, le barman. Allure efféminée qui ne plaisait guère à l’Arrogant. Toutefois, il essayait de mettre de l’eau dans son vin ne serait-ce que vis-à-vis de la clientèle. Mais, à bien y regarder, le minois du Châtain n’était pas si désagréable. Des traits fins qui ne gâchaient pas le charme masculin du barman. Mais bon, il n’était pas de ce bord. Alors, il valait mieux s’abstenir de tout commentaire.
Eve, nouvelle arrivante. Il ne la connaissait pas, juste de nom. Pas grand-chose à dire sur elle. Il faudrait prendre le temps lorsque cela serait permis.
Et Cersei. Ahhhhh elle. Une femme chatoyante par son pays natal, laissant le goût chaleureux du soleil brillant sur sa peau. En quelque sorte, sous sa protection. Petit être si mignon et si fragile pensait-il d’elle. Et pourtant, la Belle avait son caractère. Cette petite pointe de chatouillement qui narguait de temps à autre le Fier. Et le pire c’était qu’il aimait cela. Dacien aimait bien jouer avec elle et il était persuadé qu’il en était de même de son côté. Comment ne pas apprécier une Brune Sulfureuse de son acabit?

L’Arrogant s’approcha du comptoir. Un baise-main à Cersei, un salut convivial envers Adryan et un autre plus…chaleureux vers la Rousse.


Sieurs Dames….Comment allez-vous?

Se tournant vers la nouvelle.

Vous devez être Eve. Enchanté, je suis Dacien.

Et voilà. Une présentation, un baise-main pour elle aussi. Juste de quoi émoustiller la Sulfureuse. Ben quoi!?!

Alors? Le sujet du débat était?

Bien oui, ils devaient discuter de quelque chose tout de même. Dacien prit place sur un des tabourets et regarda chacun des protagonistes pour savoir lequel allait répondre en premier.

--Kayah
La soirée débutait, d nature assez solitaire et froide, elle préférait rester seule a attendre les clients car oui qui dis bordel dis plusieurs courtisan et qui dis plusieurs courtisans dis plusieurs concurrents... M'enfin il fallait bien se rapprocher un peu des personnes travaillant dans le même lieu qu'elle, qui sait des liens pourrons se créer tout comme autre fois dans son ancienne maison...
La narcissique ce regarda dans le miroir, ses cheveux corbeau étaient attachés par un ruban rouge, ruban qui était assortit à la couleur de la robe porté par la brune, une robe d'un tissus léger, de forme vaporeuse, serrait sous la poitrine afin de faire ressortir ses formes voluptueuses.

Après une dernière retouche fort inutile, la catin prit son courage à deux mains et se dirigea d'un pas lent et langoureux vers la petite assemblée qui se tenait devant le bar. Elle ne reconnus qu'une personne le barman, ses noisettes qui avaient tendance à tirer vers le vert firent le tour des courtisans ici présents, puis elle se percha sur un tabouret les jambes croisées et le dos droit, ses mains posaient sur ses genoux. Oui une posture d'enfant sage et pourtant, son regard trahissait cette fausse sagesse.

    "Bonjour, je me nomme Kayah nouvelle ici lieux... Ou presque. Vous parlez de quoi ou de qui?"


Elle regarda tour à tour les protagonistes en place. Avec qui va tu jouer ma belle? Pensa t-elle, à cette question silencieuse, une petite moue mutine se dessina sur son visage et son sourire en coin apparut, comme par enchantement.


Eve_desvilles
Eve salua les deux nouveaux arrivants à la suite de Cersei d'un même sourire de bienvenue, tout de délicate cordialité. Quoique son expression ne se modifiât pas, le baise-main de Dacien la surprit assez pour que son regard s'attardât sur sa main, avant de revenir, mais lentement, glissant un instant sur la finesse du corps du courtisan, à son visage, remarquant son nez puis enfin ses yeux. Quelque chose la troublât pour qu'elle traînât un instant de trop avant de répondre.

Elle certifia qu'elle était Eve, nouvelle aussi, qu'ils étaient invités à commander ce qu'ils désiraient au barman, tournant alors la tête du côté de Kaya pour l'inclure dans l'invitation, Kaya dont les épaules et le cou attirèrent sa curiosité.


Nous disions...

commença-t-elle souriant dans le vide puis s'adressant alternativement à Dacien et Kayah.

… nous disions que le patron avait quelque chose de diabolique et Messire Adryan un visage d'ange sévère.

Ses paroles qui mélangeaient sans sourciller ses pensées au précédent échange furent prononcées avec un naturel si léger d'innocence qu'il devenait impossible de démêler du sérieux ou de la plaisanterie de sa déclaration.

Elle ajouta qu'elle ne serait pas étonnée qu'il mangeât des vies, lentement jusqu'à la moelle, souriant affectueusement comme si elle badinait sans conséquence.

Et vous Messire Dacien, poursuivit-elle, quelle place occupez-vous dans ce jeu d'en chair?... la suivante peut-être ?

Puis se tournant vers Kayah qui paraissait en attente

Et vous la prochaine ?
_________________
--Adryan
Ils arrivaient, un à un, tranquillement, délestés de leurs parures réfléchies pour susciter l’envie et la convoitise, et si le préposé au bar avait été moins indifférent à leur présence, certainement les aurait-il trouvé beaux dans leur simplicité sans fard. Mais il ne les regardait qu’à peine, englué dans son détachement, hochant simplement la tête aux salutations, écoutant quelques brides de conversation de ci de là, quand pourtant le fait de se voir affubler d’avoir un «visage d'ange sévère » le fit sourire. Sourire rattrapé aussi vite par les paroles d’Eve qui suivirent, prenant un sens tout autre à ses oreilles qui commençaient à saisir le double sens de chacun de ses mots et les déformations fines qu’elle leur infligeait. Un simple e remplacé par un t lui renvoyant au visage des images odieuses qu’il chassa avec empressement sur un : Que voulez vous boire ?
Cersei_




    L'hispanique s'installa gracieusement sur un tabouret tout près d’Ève. Pour une fois qu'elle pouvait faire connaissance avec une autre courtisane, elle allait en profiter. Ève avait une chevelure rousse à en faire jalouser toutes les femmes. Cerseï n’oublierai pas de lui demander ce qu'elle y met pour les rendre aussi brillant.

    Ravie de vous rencontrer, Ève. Mon admission ... et bien, comment dire, perspicace, je crois que c'est le mot qui convient.

    Elle leur sourit, à Adryan en particulier qu'elle avait déjà rencontré mais pas exactement à cette place de courtisane mais bien celle de cliente.
    L'Arrogant arriva quelques instant après la brune. Qu'est ce qu'il était élégant. Qu'est ce qu'elle le trouvait beau. Cerseï lui sourit quand les douces lèvres se posèrent sur sa main. Même s'il avait un caractère assez changeant elle arrivait à le trouver très attirant. Il l'avait possédé, elle avait été conquise. Leur jeu allait devenir dangereux à l'Aphrodite, entre le partage et la jalousie, le manque et l'envie. La Sulfureuse se ferait désirer jusqu'à l'en faire plier genoux à terre puisqu'il la prenait de haut depuis leur passage dans le bureau d'Alphonse.
    Le regard sur les lèvres de Dacien qui vont se poser sur la main d’Ève. La voila en train de plisser les yeux sans même s'en rendre compte. Il commençait déjà une nouvelle partie.


    Pour ma part je vais bien, mon contrat est signé, je suis des à présent une employée de ce lieu.

    Une nouvelle courtisane arriva. Aussi brune qu'elle, les cheveux soigneusement attachés avec un ruban rouge comme les roses qu'elle offre à ses "clients".Un sourire à Kayah avant de porter son verre à ses lèvres pour faire passer le gout amer du baiser de Dacien sur les mains d’Ève.
    Kayah avait un regard prenant qui en disait long. Cherchait-elle à jouer elle aussi ?


    Cerseï, enchantée.

    L'hispanique était amusée d'entendre Ève dire que le patron avait quelque chose de diabolique et Adryan un visage d'ange sévère. Comme quoi chacun avait ses pensées selon comment c'était faite la rencontre.
    Au premier passage au bar, Cerseï avait trouvé Adryan très doux au parler avec un regard qui fait que vous êtes obligé de consommer pour en savoir plus. Pour ce qui était du patron, elle s'était prit des remarques sur son manque de tact à arriver sans avoir prit rendez-vous, ou envoyé un courrier.
    Cerseï préférait les surprises. Mais ce n'était surement pas le cas de tout le monde.


    Ce sera un calva pour moi Adryan.

    Rouler les Rrrrrr sans même sans rendre compte, c'était sa langue natale, même si son français était impeccable.
--Dacien2
Une autre brune aiguisant ses rétines elle aussi. Mais les courtisanes rentraient encore et encore dans la ruche. Incroyable. Un plaisir certain dans ses jades mais l’Arrogant garderait quelques distances tout de même. La chatoyante Cersei était déjà bien assez à ses basques comme cela sans en greffer une autre.

Kayah. Une brune parmi les brunes. Formes généreuses, voluptueuses et tellement envoutantes en un regard. Les clients seraient ravis de voir d’aussi belles plantes à l’Aphrodite et la rumeur courrait partout pour que tout le monde vienne se rincer l’œil. Oui mais attention. Pas avec n’importe laquelle non plus. Et surtout pas n’importe qui avec la Sulfureuse. Pour l’heure, Dacien s’avança en direction de la nouvelle brune qui venait de débarquer et lui offrit un baise-main. Quel charmeur! Un sourire en coin et la douce voix d’Eve arriva à ses écoutilles.


Plait-il? Levant un sourcil. Ahh! Courtisan je suis. Pour les femmes, les regardant toutes avec un sourire un peu niais, mais aussi pour les hommes.

Un regard en coin vers Adryan. Alors qu’avant, il l’exaspérait le nobliau, là, le Fier avait un tout autre ressenti vis-à-vis de lui. Ses traits de visage étaient comme ceux d’une femme. Fins avec une douceur certaine et sa peau appelant au toucher. Son estomac se tortillait quelque peu en le mattant discrètement. Lui, il n’était pas de ce bord. Cela était d’ailleurs bien dommage. Adryan attirerait certainement quelques messires refoulant leur désir et se cachant de leurs compagnes pour paraitre normal aux yeux des autres.
Une œillade plus franche lorsque le barman demanda qui veut boire. Un beau sourire.


Peux-tu me servir une absinthe Adryan s’il te plait?

Cette fois-ci, l’Arrogant y mettait les formes. Serrement de mâchoires et coup d’œil sur sa Sulfureuse. Ses yeux étaient plissés ce qui le faisait marrer intérieurement. Et d’une voix assurée, il s’exclama.

Vous avez devant vous le meilleur courtisan de tout Paris. Et vous avez de la chance, j’exerce ici!

Voilà, ca c’était dit.

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