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[rp Juin-personnel only] Jase band'

--Kayah
Kayah écoutait attentivement ce qu’il se passait autour d’elle, apprendre à connaitre pour répliquer la bonne chose, tout un art de savoir se faire désirer et à vrai dire c’était un jeu pour elle, jeu qu’elle débutait dès maintenant mais de manière lente car oui là y’avait pas matière à s’amuser. Quoi que le baise main fait par Dacien eut une réaction particulière sur une des courtisane, l’hispanique… Juste un léger mouvement de mâchoire qui montrait à lui seul les sentiments de la brune, son sourire se dessina un peu plus, et voilà la balle était lancée maintenant il ne manquait plus qu’à attendre.

A ce baise main, la courtisane inclina la tête poliment, puis reprit la conversation


    -"Adryan un visage d’Ange sévère ? "


Elle se tourna alors vers lui et comme à chaque fois se mit à le regarder sans aucune gêne, un coude posait sur le comptoir et son menton dans la paume de sa main, une moue taquine et amusée

    -"Hum moui tout est relatif… Un Ange… Non je ne vois pas un Ange, quoi que si vous me servez un Bordeaux je pourrais redéfinir mon jugement."


Puis elle regarda la rousse qui était magnifique il fallait le dire, vraiment une belle femme.

    -"Le patron a quelque chose de diabolique? Hum intéressant, si il le faut je veux bien jouer à l’exorciste, enfin à ma manière bien évidemment. "


Son sourire se fit plus amusé que jamais, il fallait dire qu’avec l’entretient qu’elle avait passé, la catin n’était pas prête d’oublier le patron… Et elle regarda Dacien… un sourire franchement amusé, avec une pointe de moquerie, il venait de la piquer.

Elle l’arrogante de service, la narcissique et l’orgueilleuse, se définir au-dessus d’elle n’était pas permis sauf si elle l’en avait décidée et pour l’heure ce n’était pas le cas il était temps donc d’envoyer un pic à cet homme. Son regard amusé se posa dans ses rétines.


    -"Faites attention vos bottes risqueraient de craquer sous la pression de vos chevilles. Vous vous dites le meilleur… or j’ai un doute la dessus, pour moi vous n’êtes qu’un beau parleur qui ne sait vivre autrement qu’en fanfaronnant, tel un coq à qui l’on présente une poule. "


Elle redressa son minois, son sourire narquois était présent, ses mains posaient sur ses genoux croisés.

    -"Celui qui parle le plus en fait le moins. Allons bon, je vous laisse dans vos illusions de gloire charnelle, car un jour vous vous rendrez compte que le meilleur n’est pas vous…"


Il fallait entendre par cette dernière phrase que c’était elle, après tout elle avait grandi la dedans, et en plus aimait ça, non elle ne faisait pas partis de ce genre de courtisan qui exerçait par nécessité mais elle le faisait bien par plaisir.


--Adryan
Visage d’ange… Voilà que du coup, alors qu’il n’avait qu’une envie, s’éclipser sur la pointe des pieds à défaut, à son grand regret, d’avoir des ailes, deux paires d’yeux se posaient sur lui dans une attention poisseuse. Kayah, qui encore une fois, la tête trop lourde certainement devait quémander l’aide de ses mains pour la tenir droite, et Dacien. Que lui voulait-il-lui à sourire ainsi? Enfin, au moins ce soir, il était aimable. Trop ? Disons étrangement… En tous les cas, il n’avait toujours pas appris la modestie, et c’est en levant les yeux au ciel que le Castillon, excédé, accueillit sa présentation.

Ne cherchez pas à changer votre jugement Kayah, il se pourrait qu’il soit juste, et puis ce serait sacrilège de demander à votre jolie tête de se fatiguer. Lança-t-il à la brune dans un sourire ambigu.

Enfin, il n’en demeurait pas moins que tout ceci était bel et bien la faute d’Eve, et qui, loin de recevoir un sourire angélique, se retrouva épinglée du regard gris alors qu’il servait un à un les courtisans, calculant dans le même temps la recette et la comparant avec le contenu de la bourse délivrée un peu plus tôt.


Laissant Dacien et Kayah à leur petite lutte d’égo, il se pencha vers Eve et se glissa à son oreille pour lui murmurer doucement, ses lèvres trainant volontairement un peu trop à son cou.

Même le diable fut un ange au commencement. *


Puis se redressa, se trouvant lui-même étonné de se prendre au jeu de la rousse.


*Proverbe anglais
Eve_desvilles
Ève conserve un silence circonspect face aux joutes de prétentions de Kayah et Dacien. Jette un regard de côté vers Cersei pour découvrir si elle prépare son tour. Hésite. Saisit son verre, l'avance vers ses lèvres. Puis préfère au mensonge de boire, la danse liquide du rouge si profond de l'alcool dont les ailes s'agitent en tournant sur la paroi translucide.

La place du meilleur, c'est la place de celui qui finit par tout perdre, profère-t-elle à mi voix, comme nourrie d'une expérience qu'elle sait inutile, inepte, avec pour seule issue sa répétition farceuse et implacable.

L'oiseau de la treille volète dans sa cage de sable, prisonnier d'un secret empoisonné. Ève sourit parce qu'elle est contente, curieuse d'être là. Les mots précédents d'Adryan lui assurent que tout est en ordre. Elle glisse à l'intérieur du verre un doigt délicat pour caresser la surface du liquide. Porte la pulpe humide à ses lèvres. Sent l'oiseau rentrer en elle, franchir sa langue, son palais. Rouge... gorge. Muet. L'envahissant de son duvet boisé. Rouge gorge. Comme elle après l'amour. Retournant dans sa cage de rêves. Muette.

A cet instant son œil se fige. Des lèvres sont tout près d'elle. Juste là. C'est la voix d'Adryan. Mais elle n'est plus dentelure de pointes acérées. Sa voix est de velours voilant la proximité des crocs. Elle aspire son attention à l'affleurement de la coupe du tympan. Elle écoute. Elle tourne son visage pour le voir. Danse des mèches rousses sur les épaules.
Son regard est comme un chant muet de compréhension. Son regard ne voit pas, il entend. Adryan fut le meilleur et c'est pourquoi il est ici. Eve sait aussi, elle sourit. Elle hoche la tête comprenant toute la différence d'avec elle.


Elle lui dit que l'enfer est à portée de main, mais le ciel est à portée du regard, que c'est dans les yeux qu'on voit la couleur de l'âme. La colère est toujours divine. C'est le Diable qui est obséquieux.

Hochant alors la tête d'un mouvement qui renvoie toute entière l'allusion sur le Maître Tabouret.
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--Dacien2
La Brune hispanique n’avait pas son pareil pour lancer son regard fusilleur à toute gente féminine s’approchant de trop près du Brun. Et, dans ce sombre jeu qui s’imposait entre eux, Dacien n’hésitait jamais à en rajouter une couche, voire deux. L’Arrogant adorait voir dans ses rétines l’éclat de la jalousie se développer et il en profitait bien le bougre. Ce n’était pas pour autant qu’il ne l’appréciait pas. Cette Brune avait un goût particulier, celui du retour sans consécration. Et il était clair que s’il avait à choisir une compagnie pour la soirée, ses bras n’inviteraient qu’elle pour la laisser se poser un instant au creux de son corps.

Oui mais voilà. Rien ne devait paraitre ni transparaitre. Pas d’attachement, pas de sentiment. Cela était bien mieux ainsi même si c’était dur parfois à concevoir.

Un rictus lorsque Kayah papota à propos du patron. Diabolique était bien le mot qui lui convenait mais diaboliquement attirant. Juste pour le plaisir d’avoir à assouvir ses envies trop longtemps en manque depuis que Dacien était présent dans la ruche. Le Flamand n’avait pas son pareil pour faire ressortir les plus grands plaisirs de son partenaire. Plaisirs faits de chair principalement. L’hispanique d’ailleurs, devait se douter de ce qu’ils traficotaient de temps en temps les deux hommes et les autres…..Non, sûrement pas. Ils ne devaient pas soupçonner que les deux mâles se retrouvaient de temps à autre pour se faire du bien.
Dacien ne dit rien sur Alphonse. Juste un fin sourire qui s’aiguisait de le convoiter autrement que les autres.

Et un éclat de rire vint fendre le silence du salon. Son regard se posa sur Kayah un instant et d’une œillade emprunte à un charme certain, il n’eut que peu l’envie d’en rester à ce genre de joute. Surtout que, sans le savoir, celle-ci avait bien égayer sa curiosité.


Trésor, Trésor, Trésor….D’un ton presque blasé. Le fanfaron tel que tu me vois, est bien loin d’être un novice en la matière. Et voudrais-tu respecter les victimes qui sont passées entre mes doigts en évitant de les appeler "poules".

Et d’un sourire en coin.

Tu pourrais en être une….

Ses émeraudes changèrent de ton. La chaleur du regard avait disparu pour laisser à l’iceberg grandissant d’apprendre à demi-mots que la courtisane se vantait elle-aussi.

Alors ma Grande, il va falloir me prouver que tu vaux ce que tu dis…

Touché! Si elle avait voulu attirer son attention, Kayah avait bien réussi. Et voilà Eve qui déballa comme quoi il était inutile de se vanter de la sorte. Pas de chance, le meilleur c’était lui et personne d’autre.

Si tu savais toutes les victimes qui me sont passées entre les mains en me disant qu’elles n’avaient jamais connu meilleur, tu serais surprise. Je ne me vante pas pour dire, je le tiens de mes clients!

Non mais oh! Le sous-estimerait-on?

Cersei_


    Il y avait la une belle équipe à l'Aphrodite. Chacun avait son style, chacun avait ses avantages. Il manquait juste une blonde, pourtant il lui semblait en avoir aperçu une, un soir.
    Dacien et Kayah se tiraient un peu dans les pattes pour savoir qui était le meilleur. Cerseï souriait amusée de la discussion, sauf quand l'Arrogant était à la limite de lui dire "venez et je vous le prouve".
    La brune manqua de s'égosiller avec son calva. Elle essuya sa lèvre avec le revers de sa main pour effacer la goutte qui coulait à la commissure de ses lèvres.



    Pensez vous vraiment que les clients soient des victimes ? Moi je les vois plutôt comme des jouets que l'on peut monter à sa guise. Le tout est de savoir garder le rythme pour éviter de les briser.


    La Sulfureuse porta le verre vide près d'Adryan, en jetant un coup d’œil dans son fond. C'était à se demander s'il n'était pas percé. Il fallait changer d'alcool, le calva lui brûlait la gorge.
    Elle regarda les filles le menton relevé et ajouta :


    Il me faut une nouvelle robe, vous savez ou je peux m'en trouver une ? C'est difficile de débarquer dans une ville que l'on ne connait pas avec un accent qui chante ... J'ai peur qu'on m'arnaque sur le montant !


    Elle espérait qu'il y ait une âme charitable qui lui ferait un jour, visiter Paris.
--Angella

Le calme enfin.

Cris d’extase, réel ou pas, s’était tus enfin, rires grinçant et tintements de verres avaient laissé place au calme assourdissant, si diffèrent, si pesant, après tant de débauche, dans les chambres, les corps encore tremblant s’était rhabillé à la hâte, pressé par la nuit qui prenait fin, sur les tables gisaient encore verres et bouteilles à moitié vide, vestige laissé par impatience, qu’est donc un verre du meilleur des breuvages, face à l’appel pressant d’un corps se donnant sans retenue ?, chose qui n’était qu’illusion bien sûr, un semblant de désire qu’un contrat tacite pousse les deux corps à prendre pour vrais, le temps d’une nuit.

Au fond du salon, non loin de la cheminée mourante, la petite chose observais les courtisant rassemblé au bar, ses yeux fatigué passant de l’un à l’autre, reconnaissant ou non les visages, y attachant un nom ou une impression silencieuse.
Comme une ombre, ne s’éloignant que rarement de son comportement effacé de servante discrète que l’on lui avait inculqué, Angella s’attelait à redonner au bordel son aspect premier, effaçant toute trace d’une nuit pour le moins agitée, ramasser bouteille vides et verres sale, effacer taches de vin et autres saletés des draps précieux, faire disparaitre jusqu’à l’écho des cris et des rires laissé dans chaque chambres et au cœur des tissus comme une vague odeur de charme et de fumée, témoins indiscutables de ce qui devait rester caché, il ne sait rien passé … tout comme chaque soir …


Un large panier au bras, la petite brune s’approcha du bar, a contre cœur, un grand plateau rassemblant la verrerie éparpillé tant to dans tous les coin de l’Aphrodite, pour en avoir servie nombre d’entre eux, elle savait ou les trouver, toute la soirée, pour ne pas dire la nuit, elle avait fait figure de gentille et souriante soubrette, courant d’un courtisant a l’autre, servant et aidant à distribuer alcool et autres liquides fort au quatre coin du bordel, mais son vrais travail commençais maintenant, aussi, était-elle presque soulagée d’entendre les rare bavardages des courtisans, les voir partager un dernier verre, elle serait bientôt tranquille pour faire ce pourquoi elle était payé.
La petite chose déposa son plateau sur le bar, ralentissant quelque peu le mouvement en les entendant parler du patron… un fantôme ? … Tabouret n’en était pas loin en effet, depuis l’officialisation de son contrat, la petite chose ne l’avais vu que rarement, apparaissant comme pour rappeler uniquement sa présence, puis disparaissant encore pour une durée indéfini, la soubrette glissa un vague regard vers le groupe, voilà qu’on parlait du hargneux ? La petite brune se surprit à sourire, un sourire amusé, un sourire satisfait peut être ? De voir quelqu’un lui tenir tête d’une manière ou d’une autre, chose que la petite soubrette n’avait pas encore courage à faire, un jour peut être …

Sans un mot, de son silence d’ombre, la demoiselle en noir passa de l’autre côté du bar, et s’attela à nettoyer les verres, écoutant d’une oreille totalement désintéressée … bon, pas tant désintéressée que d’apparence, trop curieuse la demoiselle, bien trop pour son propres bien, et dire qu’elle s’était juré de ne pas se mêler aux courtisans …

Alphonse_tabouret
La soirée était enfin finie, et allongé sur l’une des causeuses retirées du salon, le brun avait laissé dériver le temps en même temps que les dernières effluves du Porto qu’il avait bu en compagnie de quelques clients que les gains remportés au creux des bras de la Joueuse avaient rendu terriblement généreux… Et si l’on voulait que l’argent rentre, il avait bien fallu vider chaque verre qu’on lui offrait…
Chat grisé, immobile, s’étant laissé porter par les derniers murmures, par les derniers vestiges de rires, il avait accueilli le silence à la manière des félins, les yeux clos mais les oreilles aux aguets, se faisant oublier des maitres des lieux…

Le pas de Ève reconnaissable par cet aspect fantomatiquement enfantin avait retenti en premier dans les bruits cristallins des verres que le Castillon finissaient de ranger jusqu’à les interrompre de sa voix fluette, charmante qui lui grattait les tempes dès que son parfum venait à ses oreilles…


Est-ce qu'il est vrai que... le patron n'est pas le patron ?, avait il entendu
Le patron ici, c’est un fantôme.

Le flamand avait souri dans son linceul d’ombres, amer, son ventre se tordant immédiatement du souvenir de l’anglais sans pouvoir donner tort au barman. Le patron était bel et bien un fantôme, dont la présence imbibait chaque pièce malgré les travaux gigantesques accomplis depuis sa mort pour rénover les lieux… Quentin était partout, et lui, n’était qu’un modeste comptable jeté dans les bras de l’Aphrodite sans avoir même l’envie de s’y arracher pour respirer… A quoi bon respirer après tout ?...
Les filets de voix persistèrent, amenant à lui, la suite de la conversation....


Maître Tabouret m'a paru l'âme bien sombre à notre entrevue... aurait-il parfois du mal à retrouver ses esprits ?...Il a l'air tellement concentré sur toutes ces formules et ces signes étranges qu'il trace... Vous aussi ? il vous a fait signer un contrat ? J'imagine qu'avec le sang froid que vous avez, ça n'a pas du trop porter à conséquence… Pour moi, ce fut très étrange, mais j'ai ne suis pas habituée...

Forcément idiote, tu ne sais même pas lire, songea le flamand sans la moindre méchanceté.
Non contrairement à vous, je n’ai pas vendu mon âme au…

Adryan avait beau être l’un des plus anciens de la maison, il ne le connaissait pas, toujours distant, même du temps de l’anglais, et portant désormais une telle glace dans le regard chaque fois qu’ils se croisaient que le comptable avait choisi, encore trop accablé de chagrin, de limiter de lui-même chacun de leurs dialogue au stricte minimum. Cela ne l’empêchait pas de trouver un certain humour au Castillon, imaginant l’air terrifiée qu’Ève pouvait bien porter en recevant cette provocation au visage…
Abimé un instant, en imaginant son ombre se draper de cornes effilées en tendant un contrat à une âme anonyme, ne pouvant s’empêcher un sourire amusé en écoutant cette confidence, ce fut la voix de Cersei qui écorna sa dérive en le ramenant dans le salon, suivie par ces autres à qui les murs revenaient réellement, catins et courtisans qui les cuisses enfin lavées venaient se désaltérer avant d’aller plonger dans leur chambre, unique réel cocon d’intimité que le monde, dans sa grande bonté, avait daigné leur laisser.


… nous disions que le patron avait quelque chose de diabolique et Messire Adryan un visage d'ange sévère.

La voix d’Ève venait de s’élever par-dessus les autres, frappante, à moins qu’elle ne soit née pour l’arracher des limbes avec ce perpétuel agacement dont il ignorait si était sain ou mauvais, et chacun répondit dans le son chaotique des commandes, régalant le félin d’imaginer le comptoir propre du barman se faire salir à peine nettoyer

-"Hum moui tout est relatif… Un Ange… Non je ne vois pas un Ange, quoi que si vous me servez un Bordeaux je pourrais redéfinir mon jugement. Le patron a quelque chose de diabolique? Hum intéressant, si il le faut je veux bien jouer à l’exorciste, enfin à ma manière bien évidemment. "

Il identifia Kayah, reconnaissant le velours de sa voix dans le sourire qui la modula et revit avec une netteté parfaite ce corps si joliment offert devant lui, ses cuisses fermes écartées pour lui laisser le loisir de contempler le spectacle qu’il avait demandé quand sa respiration sifflante s’apprêtait à vibrer d’une extase presque solitaire … Jeune mais redoutable de concupiscence, le comptable avait choisi de se méfier de celle-là bien plus que des autres courtisanes de la maison.
La suite égratigna Dacien dont les présentations étaient toujours reprises mais rarement démenties par la suite, avait-il jugé depuis qu’il l’avait embauché

Elle lui dit que l'enfer est à portée de main, mais le ciel est à portée du regard, que c'est dans les yeux qu'on voit la couleur de l'âme. La colère est toujours divine. C'est le Diable qui est obséquieux., répondit Ève à une remarque qui lui avait échappé, le happant un instant dans les yeux de la sorcière, incapable de se souvenir de leur couleur.

Peut-être au fond, n’y avait-il qu’Angella dans cette pièce qui l’ait remarqué, vaquant à ses occupations, travaillant encore quand tous avaient désormais remisé leurs costumes, devenant pour un temps, n’importe qui, n’importe où… Un luxe qu’il ne possédait pas encore… mais si elle l’avait vu, la soubrette n’en avait rien dit et ses pas, l’éloignèrent du chat pour rejoindre le bar.


-Il me faut une nouvelle robe, vous savez ou je peux m'en trouver une ? C'est difficile de débarquer dans une ville que l'on ne connait pas avec un accent qui chante ... J'ai peur qu'on m'arnaque sur le montant !
-Si tu savais toutes les victimes qui me sont passées entre les mains en me disant qu’elles n’avaient jamais connu meilleur, tu serais surprise. Je ne me vante pas pour dire, je le tiens de mes clients!

Dans brouhaha léger du salon, les cloches sonnées quatre fois par l’église du quartier lui indiquèrent qu’il fallait s’éveiller et retourner tourner en rond dans sa cage à lui, aussi, se levant, à la faveur de l’inattention générale, le jeune homme s’étira, félin, dans l’ombre avançant vers le comptoir en prenant garde de rester dans l’opacité des chandelles mortes ou soufflées, pour n’apparaitre qu’au tout dernier moment, sortant de nulle part, dans le dos d’Eve. Sans préambule, se penchant à son oreille l’espace d’un instant, il glissa quelques mots, à la manière d’une fatalité:

-Le Diable n’apparait qu’à celui qui le craint… (*) Puis se redressant, d’une voix claire, presque enjouée comme s’il arrivait à la façon d’une fleur, le fauve ayant décidé de jouer lui aussi avant de filer vers ses entrailles répondit à Cersei : L’un des clients du bordel possède une charmante boutique pas très loin d’ici. Il a ses habitudes, nul doute qu’il vous fera un prix raisonnable, avec tout ce que l’Aphrodite lui permet de faire dans ses caves, lâcha-t-il sur le ton de la conversation, appuyant sur Adryan un regard qui ne pouvait que le rendre complice de cette information vis-à-vis des autres. Si vous y descendez avec lui… Il interrompit un instant sa phrase, comme s’il cherchait ses mots quand il n’en était rien, habile dans l’art de manipuler l’inflexion de sa voix et ses expressions à volonté… je ne doute pas que vous aurez mérité une remise conséquente… Il posa une main amicale sur l’épaule de Dacien, l’agrémentant d‘une moue convaincue : Quant à cet homme, je vous assure que vous pouvez le croire. On m’a proposé encore ce matin pas moins de 5000 écus pour le vendre à une riche demoiselle qui ne pourrait plus se passer de lui. Son sourire s’effila, comédien, tandis qu’il reculait d’un pas… Je lui ai promis d’y réfléchir si elle me proposait mille de plus… Maintenant, vous m’excuserez… il s’inclina poliment… mais j’ai quelques contrats sur le feu et quelques démons à exorciser... Il jeta un coup d’œil amusé à Kayah... qui requièrent toute mon attention… Il fit un pas avant de se retourner, comme s’il avait oublié quelque chose : Oh, Angella… Il attendit que la soubrette ne le regarde pour lui dire d’une voix tendre : Vous n’avez pas besoin de venir me border ce soir, je me débrouillerai seul… Puis, se retournant, disparut d’un pas nonchalant dans le couloir menant à la maison Basse, un sourire ravi animant ses lèvres pour la première fois depuis bien longtemps.



(* proverbe arabe)
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