--Adryan
Le regard fixait et ne lâchait plus, telle une mâchoire de fer trouvant sa proie dun moment, et exigeait de comprendre avant de daigner relâcher son entrave.
Bien sûr tout avait une faille, et celle de lAphrodite tenait dans sa nature même. Elle était si flagrante, si criante, si éclatante que cest dans cette évidence même quelle se cachait. Le piégeur subterfuge, une fois son seuil franchit, était parfait de duplicité en portant dans ses bras loubli de tout. Et Adryan, pour sy être laissé prendre quelques années auparavant le savait plus que quiconque.
Mais le Poussin était bien trop fin pour parler des lieux, et une voix suave soufflait à son oreille que ses propos visaient bien dautres fins. Autres fins dont la faille était tout aussi visible.
Délaissant sa coupe que dun geste nonchalant il repoussa sur le coté, il saccouda au comptoir se penchant légèrement pour mieux détailler le vert irisé lui faisant face.
Mais le jeu le plus parfait de perversité
poursuit til sur le même ton, bien que sa voix prise dune rebelle indépendance, se fit plus enveloppante quil ne le souhaitait
est de garder cette faille secrète
un sourire saiguisa à sa bouche, et de vouloir deviner celle de lautre.
P3st [Au bar. Seul, puis avec --Valtriquet qui lui parle. A nouveau seul, enfin, discutant avec Mauve.]
P3st étais perdu dans ses pensées, pianotant sur le bar et sirotant sa bière lentement lorsque l'agitation au bout du bar le tira de ses réflexions. C'étais le jeune homme blond qui riait aux éclats. Continuant sur sa lancée, il commença à réciter un poème et s'agitant dans tout les sens. Le brun samusa du spectacle, laissant couler la fin de sa première chope au fond de sa gorge. Il reposais à peine le pot en grès, que le jeune homme excité lui lança:
-Permettez messire que je vous rende la pareille en vous offrant une autre bière qui semble tant vous plaire.
P3st eu a peine le temps de répondre:
-Je vous remercie, monsieur !
Que ce dernier se pencha vers le barman, puis reparti tout de go jouer du clavecins plus loin.
C'est a ce moment que le brun ressent une présence dans son dos. Il se retourne, un sourire étirant ses lèvres. Devant lui se tiens une très belle rousse, cheveux attaché, visage gracieux, yeux pétillant, mi-taquin, mi-soumis. Cou et épaules dénudé, robe orangé.
P3st devine que les émotions qui sortent de ses yeux sont faussé, travaillé chaque jour, cependant il n'en prend pas outrage. Au contraire, il se laisse prendre au jeu, lui souriant de plus belle lorsqu'elle lui demande d'une voix douce:
-Est-ce vous, le beau seigneur de guerre qu'il faut remercier pour ce galant verre ?
-J'ai en effet demandé à resservir tout le monde, charmante demoiselle. Mais les excuses sont inutiles venant d'une si belle créature que vous, votre simple vision y suffisant largement.
P3st arbora son sourire le plus charmeur, se tournant complètement vers elle, oubliant le reste de la salle, se concentrant uniquement sur cette jolie rousse, lassimilant à une proie, et lui le prédateur, mais en gardant bien en tête que a tout moment la situation peux se reverser. Après un silence d'une seconde, il ajoute:
-Excusez ma curiosité, mais j'aime connaitre le nom des gens à qui je parle ...
Nouveau sourire, la conversation allais débuter,l'heure de l'attente est finis, celui de la chasse commence ...
P3st [Au bar, avec Mauve, alias "Ève"]
Un sourire, imperceptible, mais présent, étire les lèvres du brun aux cheveux long alors qu'il détaille sa partenaire de jeu. D'une rare beauté, que d'aucun qualifieraient de provocante et sensuelle dans cette robe qui laissais deviner un bel aperçu de ses formes. Sa voix, suave et douce telle la caresse d'un tissus de soie sur la peau. Le jeu commence à peine, pourtant P3st samuse déjà.
Il se redresse un peux, se rapproche d'elle pour que leurs paroles reste dans l'intimité de la bulle quinconsciemment ils ont refermé autours d'eux. Voyant ses doigts blanc imiter les siens en tapant contre le bar avec douceur, il continue plus lentement. Fixant a nouveau son regard dans ses yeux de celle qui se fait appeler "Ève"
-Je suis Ève, Messire. Me raconterez vous le privilège qui nous vaut votre présence ici ?
-He bien, pour tout vous dire, j'étais en visite dans cette grande ville, lorsque mon regard fut attiré par cette petite lumière au dessus de la porte. Attiré tel un papillon par les chandelles je fus, et, curiosité aidant, je suis rentré. J'ai d'abord été surpris, mais voyant la compagnie en laquelle je me trouve maintenant, je suis bien content d'avoir franchis le pas de cette porte intrigante
P3st lui sourit merveilleusement, profitant de cet instant de découverte plein de non-dis pourtant si bien compris.
-Dites moi, très chère Ève... Je suis curieux et c'est la première fois que je viens ici ... Quels sont les services proposé ?
Le chevelu lui adresse un regard presque innocent, car il connais très bien la réponse, mais il veux jouer encore, continuer a faire semblant. Ses yeux se perde a nouveau dans les siens, captivé.
--Adryan
[Au bar, de nouveau seul]
Le blondin avait parlé, beaucoup, et si les mots choisis étaient mélodieux à loreille dAdryan, leur sens véritable, charmante énigme, lui restait obscur. Il ne chercha pas à soulever davantage le voile mystérieux dont le jeune homme semblait avide de se parer, se contentant juste dobserver la bourse dun sourcil dubitatif. Sans savoir ce que le blond cherchait, comment diable le Castillon pourrait-il savoir sil lavait trouvé ? Décidément, certains hommes étaient aussi hermétiques que les femmes au plus basique sens pratique et le laissait impuissant à savoir quoi faire sous le manque béant dinformations. A moins que ce ne soit un jeu. Possible. Mais comme le nobliau, pragmatique, aurait préféré un énoncé clair et net, peu enclin qu'il était aux devinettes.
Le jeune homme quittant sa compagnie pour celle du clavecin dont les notes ne tardèrent pas à sélever, aériennes, entre les tentures lourdes de lAphrodite, il tira de la bourse les écus dus pour le Sauternes, et nota « Valtriquet » dune écrire pointue sur un coin de vélin quil enfouit dans la petite aumônière de cuir, maudissant déjà le moment où il devrait se fendre dune explication à Alphonse, étirant ainsi de lourdes minutes léchange habituel du soir. Le tout fut rangé dans le coffre destiné aux recettes du jour et oublié quand il posa son regard sur le couple de la démente et du nerveux impatient. Et voila que comme si un unique tapotement de doigts nétait pas assez agaçant, Eve se prenait à limiter.
Cela suffit pour que sa mauvaise humeur, un instant oubliée à la faveur du blond, ne reflue et ne le rencogne à son pilier, mine baissée.