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[Rp Avril]Salle de réunion-Un chat au service de l'Aphrodite

Aethys
Les murs avaient des oreilles avait-elle dit et pourtant la jeune femme n’hésita pas bien longtemps pour déblatérer ce qu’elle avait sur le cœur. Aethys eut un léger sourire, fugace souvenir sur des lèvres asséchées par les fumées âpres dont elle s’enivrait.

« Vous ne devriez pas vous contreficher, comme vous le dites si bien, du nom que l’on vous donne. Après tout, il vous définit. Ce n’est pas rien. »

Les ambres fumeuses prirent un éclat acéré, presque glacial alors qu’ils s’accrochaient à la silhouette féminine qui cheminait aux côtés de la Gasconne. Cependant, l’instant fut court et déjà, ils se détournaient pour effleurer le salon des courtisans, vide à cette heure. Les filles, et les hommes d’ailleurs, devaient déjà être autour du clavecin, choisissant avec soin leurs proies du soir ou tourmentant cette pauvre gouvernante qui était arrivée il y a peu. Les pensées de la brune se cristallisèrent à nouveau se détachant du décor, alors que les lippes s’ouvraient en une nouvelle réponse.

« Je suis donc ravie de vous rencontrer, le Chat. Vous qui aimez la luxure sans vendre votre corps. »

Une nouvelle moue parfaitement insolente et moqueuse se déposa sur le minois lascif de la droguée. Aurania dansa un court instant au fond des prunelles d’or mais Aethys eut un mouvement imperceptible de la tête, la chassant au plus profond de son esprit malade.

*Pas maintenant…pas avec une potentielle cliente…
Pourtant, elle est si naïve. Nous pourrions tant nous amuser…
Non !*

Le débat se fit en silence, rapide et invisible au commun des mortels. Seul le minois se fit houleux un court instant mais déjà, les deux jeunes femmes arrivaient à la porte de la salle de réunion. Aethys la poussa, invitant l’invité de l’Aphrodite à entrer et à s’installer, d’un geste de la main.

« Je vous en prie, prenez donc une place. Je fais mander du vin, quelques douceurs qui sauront certainement vous séduire mais aussi le patron des lieux qui sera le plus amène à vous dire si vous aurez votre place ici. »

La brune eut un nouveau sourire affable, masque délicat posé sans faille sur son visage fin et se détourna vers la cuisine. Voleuse et espionne avait dit le Chat. Espionne la brune s’en foutait totalement mais voleuse…L’hiver avait été rude et le printemps débutait à peine. Coincée à Paris, Aethys était loin de ses terres et donc loin des stocks de plantes qu’elle avait l’habitude de faire à cette saison. Une voleuse dans Paris pourrait donc largement la soulager de quelques dépenses inutiles dans les apothicaireries de la ville, toutes plus inutiles et vides les unes que les autres.

L’idée faisait son chemin, tandis que la brune leur servait elle-même un pichet de vin de Bourgogne et se coupait une tranche de touron. Elle grignota la gourmandise du bout des lèvres, toute à ses pensées. Oui, elle pourrait toujours faire passer la rémunération de la voleuse sur les comptes de l’Aphrodite. Après tout, les clients payaient le prix fort pour ses drogues et ses poisons. Poisons…le mot résonna étrangement en elle et la vision désormais habituelle de Quentin s’imprima en elle. Les ambres lui brûlèrent à nouveau et imperceptiblement, elle serra le bras déjà bleui par Alphonse. Une douleur sourde se répandit en elle. Se forçant à tenir droit, Aethys ouvrit à nouveau la porte de la salle de réunion et posa cruche et verre de vin empli devant la jeune femme.


« Je vais chercher l’homme de la maison. En attendant, n’hésitez pas et goutez donc ce Bourgogne. Je ne doute pas qu’il vous plaira. »

Dans un nouveau sourire, la brune s’effaça, se dirigeant vers le bureau du comptable. Au fur et à mesure que la porte s’approchait, les ambres s’éteignirent. Les traits se délassèrent laissant place à un minois figé, visage d’une poupée sans vie. Les doigts effleurèrent les bleus de ses bras, caressèrent la gorge rougie. Alphonse…sa rédemption, son châtiment. Celui qui seul pourrait un jour faire à nouveau tourner le monde qui s’était arrêté depuis la mort du Lion. La brune se faisait humble, docile en sa présence, acceptant tout de lui, ses coups de sang, sa perversité brutale, ses humiliations perpétuelles, sa froide colère, sa haine sans limite. Il avait droit de vie et de mort sur elle. A jamais. Lentement, trois coups furent portés au panneau de bois et la brune poussa la porte. Le regard éteint se posa sur le flamand auquel se sur-imprimait l’image de l’anglais.

*Quentin…*

La voix se fit rauque et monocorde, loin des accents suaves qu’elle servait aux clients alors que les pensées se perdaient au détour d’une ruelle où deux corps gisaient
.

« Une demoiselle souhaiterait proposer ses services de voleuse et espionne à l’Aphrodite. Je l’ai reçu et elle vous attend en salle de réunion. »

Sans un mot de plus, elle patienta. Le Chat attendrait aussi. Elle la rejoindrait aux côtés du maitre de sa vie et de cette maison.
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Dessin original AliceChan ©
Alphonse_tabouret
Dans le verre ouvragé, l’absinthe dansait, obéissant aux mouvements qu’imposait la main d’Alphonse, jouant des nuances vertes qui ondulaient paresseusement le long des parois transparentes. Il ne la buvait pas, jamais, se contentant de la respirer, y retrouvant imperceptiblement le gout des lèvres de Quentin, quand tard le soir, ils se retrouvaient au creux des draps d’un lit, un sourire d’une douceur presque jamais décelée chez le flamand, ornant ses lèvres.

Il était rare que cette lubie le prenne dans la journée, mais dès que le soleil déclinait, dès qu’il rasait les toits parisiens, le geste était presque automatique. Les chiffres cessaient de danser à ses yeux et il lui était impossible d’accorder son attention sur autre chose que cette bouteille, et s’il se contentait en général de l’ouvrir pour la respirer, il lui arrivait aussi d’en servir un fond, une goutte, pour ne pas gaspiller ce précieux breuvage, ce parfum au gout de souvenirs perdus à jamais. Combien de temps s’était écoulé depuis qu’il avait pris ce siège ? Dix, vingt, cent ans peut être… la vérité était tout autre, comme bien souvent, mais si on avait osé lui dire que l’anglais pourrissait dans son cercueil depuis à peine une quinzaine de jours, il aurait été capable de rentrer dans une rage incommensurable. La course des heures n’existait plus, ainsi avait il choisit d’appréhender cette nouvelle vie sans le Lion, et si elle n’existait plus, alors la mort de Quentin gardait sa fraicheur, son couperet… et là, il se sentait vivre, pris dans les crocs de cette vérité qui lui assurait qu’il ressentait les choses, juste assez pour être déchiqueté dans l’abime de ses pensées.

Les coups portés à la porte de son bureau l’arrachèrent de ce mélimélo où le souffle de Quentin se disputait son visage crispé par la mort, où ses baisers brulant se substituaient à sa peau glacée, où ses regards qui lui assuraient qu’il était unique valsaient avec cette dernière image de la terre recouvrant le bois riche de sa dernière demeure. Aethys apparut, le cueillant dans ce fauteuil appartenant à un autre, avec ce verre appartenant à un autre, dans cette vie qu’il ne subissait que par amour d’un mort, et sa colère feula à la vue de l’herboriste.

« Une demoiselle souhaiterait proposer ses services de voleuse et espionne à l’Aphrodite. Je l’ai reçu et elle vous attend en salle de réunion. »

Le silence, empli d’un dédain tellement violent qu’il crispa son sourire sur ses lèvres, dura plus qu’il ne l’aurait du tandis que ses yeux couraient sur le dessin estompé de ses doigts à la gorge de la gasconne et l’envie de les apposer encore plus fort, jusqu’à ce qu’elle suffoque et en tremble le parcourut comme un raz de marée. Le grain de ses yeux se voila, en proie à une exultation qui ne manquait jamais de suivre dès lors qu’il avait une raison immédiate de s’en prendre à Aethys, et un rien suffisait.
L’enfer sur terre lui était tout dédié, ce royaume émergé du dernier râle de l’Anglais, il en était le seul propriétaire et sa reine était là, devant lui, poupée maintenue en vie dans le seul but de l’abimer plus encore. Chaque vice était soigneusement inventorié par cet esprit désormais malade, chaque torture s’ancrait en lui et il ne trouvait le repos qu’en les lui faisant subir, de la plus pernicieuse à la plus violente, et celle qui venait de germer entre ses tempes lui ravivaient les nerfs avec délice. Le supplice parfois, avait un bien meilleur gout que la rage et voir Aethys s’y débattre avait l’art de le rejouir, purement et simplement.
Le verre fut porté à ses lèvres, exceptionnellement, la substance avalée d’un trait, et d’un pas où la souplesse avait tout de l’habitude, il contourna son bureau, la rejoignant à la porte pour s’arrêter devant elle, apposant son ombre sur sa silhouette. Son doigt s’égara sur la joue de la gasconne, délicat, plus inquiétant encore que la poigne qu’il apposait sur elle pour la briser sans la casser, et avec une lenteur odieuse, se pencha à ses lèvres pour les embrasser, mêlant sa langue à la sienne qui s’offrait sans aucune résistance à son Maitre et Dieu, y déposant ce gout d’absinthe, ce gout de Quentin, ce gout de « plus jamais » qu'elle aussi connaissait si bien, luttant contre sa propre répulsion, contre ce gout de cendre qui emplissait la bouche des vivants qui s’emparent des morts, avant de la délaisser sans plus lui accorder aucune considération, partant vers la salle où on l’attendait.

Souffre.
Souffre de le trouver au travers de ce baiser.
Souffre que ce soit moi et non pas lui qui te distille ce parfum.
Souffre de l'avoir tué, ma petite sorcière.
Souffre, ou je te laisse vivre...


Qu’elle s’attarde sans le suivre, c’était risquer une foudre plus virulente.
Qu’elle accuse le choc, c’était risquer de décupler son vice à pousser bien plus loin ce jeu macabre de souvenirs vivants.
Aethys n’avait plus d’horizons tant qu’il l’aurait décidé, et sa détermination était sans faille.

La porte fut passée, leur hôte aperçue, et Alphonse s’approcha d’elle, courtois, parfait, comme il savait l’être dès lors qu’il le décidait, et s’inclinant brièvement devant elle, se présentant dans un sourire de façade, poli, doucement éteint, presque attendrissant :

-Alphonse Tabouret, Demoiselle, Comptable des lieux. Vous souhaitez nous entretenir d’une affaire semble-t-il…
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Feline


Féline écoute attentivement la femme à ses cotés. Une grimace est réprimée sur le joli minois. Elle vient de réaliser qu'elle parle trop, Auriana en sait déjà bien trop en a peine deux phrases. Fais attention enfin ! On dirait une enfant qui ne retient pas ses mots !

Un sourire poli sert de façade, elle fera attention maintenant, il ne faudrait pas qu'elle raconte n'importe quoi non plus. Du coup, concentrée sur ses bêtises Féline ne remarque pas le débat intérieur de sa voisine.

On entre alors dans la salle de réunion et le Chat s'installe, c'est si gentiment proposé.


- Merci, je vous attend.

Un joli sourire ponctue la phrase, ceux qu'elle sait si bien faire, qui proclame je suis gentille et innocente et qui lui évite souvent d'être accusée de ses méfaits. Pendant que l’hôte part chercher de quoi la sustenter, Féline observe autour d'elle, tente de repérer des sorties, on sait jamais.

Après quelques instant Auriana revient avec une cruche de vin et la sert.

- Je vous remercie, je n'en doute pas non plus.

Nouveau sourire et alors que la... la quoi d'ailleurs ? La bonne ? non, trop bien vêtue. La patronne ? Elle a dit qu'elle allait le chercher le patron... Gros points d’interrogation pour la voleuse.
Enfin bref, alors que la femme repart, Féline porte délicatement le verre à ses lèvres pour le goûter. Auriana n'a pas menti.
Le chat se plonge donc dans la dégustation du vin quand la porte s'ouvre a nouveau. La coupe est reposée sur la table et les émeraudes se lèvent sur le nouveau venu avec son sourire habituel. C'est important de sourire, on parait tout de suite plus aimable.


- Enchantée Messire Alphonse, Féline ou le Chat, comme vous préférez. Oui effectivement, comme je l'ai expliqué a Dame... Auriana c'est ça ? Je viens proposer mes talents de voleuse et d'espionne a l'Aphrodite.
Alphonse_tabouret
Le flamand choisit de s’attraper un verre avant de s’assoir, n’entendant pas les bruits de pas feutrés de la gasconne derrière lui, en concluant qu’elle ne viendrait pas, terrée dans une douleur qui ne demandait qu’à grossir pour mieux s’expier, un sourire sombre se dessinant à même toute son âme, ronronnant de plaisir à l’idée que cet affront-là serait puni mille fois quand il restait parfaitement avenant face à la jeune femme qui avait choisi de gouter le vin proposé.

-Si vous le permettez, je choisirai Féline... je connais suffisamment de chats pour leur soutirer neuf vies sans qu’ils n'en pâtissent…
Le sourire s’effila, rompu aux exercices de styles imposé par la courtoisie, le jeune homme étant rassuré de trouver aussi aisé d’être en représentation devant des inconnus, tellement plus qu’avec ses bourreaux, malgré la tempête qui sévissait autour de lui… Je ne voudrais pas , en me trompant de nom, vous en dérober une par mégarde… Ses onyx accrochèrent un instant ses yeux, animés d’une lueur dont on ignorait si le vacillement était cause de givre ou d’étincelle. Il s’attarda un bref instant sur le visage de la Féline, sur ses habits sombres et la trouva presque apaisante, la plupart des femmes qu’ils croisaient ici n'étant vêtues que pour ne mieux outrager le tissu, portant sur leurs yeux, les stigmates d’une sophistication qui n’allait qu’à la luxure et dont la voix jouait de mille notes pour charmer du prince au simple paysan en goguette venu dépenser ses économies… Voilà une proposition forte intéressante, convint-il en portant le verre à ses lèvres pour en boire une gorgée. Les bijoux sont toujours les bienvenus au cou des femmes, ne serait-ce que pour mieux leur enlever, admit il, quant aux renseignements… quand ils sont frais, ils ont bien plus d’éclat encore…

Le comptable n’espérait pas spécialement faire un usage pécuniaire des renseignements qu’il pourrait tirer d’un tel contrat, mais dans une ville aussi grande que Paris, le savoir était la clef de voute d’une affaire prospère. Avoir des yeux et des oreilles partout restait sans nul doute la façon la plus efficace de tirer convenablement son épingle du jeu, et dans cette arène où la mort de Quentin l’avait propulsé chef de meute, il n’avait plus d’autre choix que d’épargner la dérive à cette famille héritée.
Ne montrant aucun empressement ni aucune satisfaction à cette aubaine nouvelle, apprenti esclave avant d’être comptable, il laissa volontairement trainer un léger temps de silence le long de ses lèvres dessinées du même sourire affable avant de poursuivre, sur le ton de la conversation :


-Sous quelles conditions travaillez-vous ?, demanda-t-il enfin, car il faudrait bien, avant de trinquer à cette association de malfaiteurs, un minimum d’entente…

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