--Dacien2
-Ne remets plus les pieds ici, cest clair!
A moitié allongé dans la ruelle par les sbires de son ancien patron, il se releva, prit le reste de ses affaires quil avait oublié dans ce fameux Bordel et prit le chemin qui le ramenait à la taverne de son ami. Létablissement se séparait de son meilleur courtisan mais à force de se renfermer sur lui-même, Dacien venait de perdre peut-être sa meilleure place jusque là. Pas grave, il attendait des nouvelles de la personne qui soccupait de lAphrodite et il savait quil obtiendrait un entretien.
Le brun arriva à la taverne et son ami le héla pour lui signifier quun parchemin était là pour lui. Certainement la réponse quil attendait avec impatience. Il louvrit sans perdre une seconde, lu le peu que contenait ce courrier et monta dans sa chambre pour se préparer comme il se devait. Lettre courte, plutôt froide mais linvitant à se rendre dans ce nouveau Bordel.
Il prit ses plus belles affaires, un braie long quil avait fait faire par un couturier de renom spécialement pour les établissements spéciaux, les entretiens dembauches et tout ce qui lui semblait entrain à être habiller de la sorte. Il enfila une chemise en lin, un gilet gris foncé et posa sur sa tête un haut de forme feutré. Il mit ses gants noirs, prit sa lourde capeline car le froid persistait encore et sortit de sa chambre. Croisant le tavernier, il lui lança.
Je ne reviens pas de suite, je vais commencer un nouveau travail. Je repasserai plus tard pour prendre quelques affaires.
Bien sûr quil était persuadé dêtre pris et au pire, il jouerait de son expérience et de ses atouts pour que cela se fasse.
Route prise vers ce lieu où ils allaient devoir compter parmi eux un nouveau membre et pas des moindre. Le meilleur qui pouvait y avoir sur le marché de la jouissance. Et le long de ce chemin qui le menait vers son nouveau patron, Dacien pensait quil avait bien fait de sadonner aux deux sexes. Sa carrière allait prendre un nouveau tournant sûrement grâce à cette embauche. Pourtant, le fier le savait bien, il allait devoir faire des efforts sur ma manière de parler, dagir pour pouvoir rester un peu plus longtemps que dans les autres Bordels. Encore que, si cela se trouve, il ne resterait pas trop longtemps. Il voulait en voir dautres encore, dautres dans ce Royaume si grand qui ouvrait de plus en plus ses portes aux plaisirs charnels. Et qui dautre que lui pouvait offrir aux femmes et aux hommes meilleure jouissance, meilleur désir
.Personne!
Voila, encore quelques pas et le battant de lAphrodite se trouverait devant lui. Une inspiration prise et il savança. Dacien frappa deux fois sur le bois et attendit que lon veuille bien lui ouvrir.
Le portier déclencha la bobinette et un trait de lumière se forma lorsque le battant se retira et offrit un trait plus grand de clair. Dacien posa un pied sur le sol de lAphrodite, ôta son chapeau et sinclina légèrement.
Bonjour. Je suis Dacien, jai rendez-vous avec
..
Reprenant la missive pour lire le nom dinscrit dessus.
..Alphonse Tabouret. Le comptable de ces lieux daprès ce qui est écrit là.
Le portier ne lui répondit rien. Son regard était plutôt froid et ninspirait rien de bon à Dacien. Pauvre petit. Il ne devait jamais avoir de courtisan sadonner aux deux sexes. Menton relevé, un air un peu hautain, le buste droit, le jeune homme linvita à le suivre jusquau bureau dAlphonse. De temps en temps, le portier tournait la tête et le regardait du coin de lil. Quest-ce que ces regards quelque peu mauvais voulaient dire. Navait-il jamais vu de courtisan? Se doutait-il quil soccupait des femmes et des hommes aussi? Quel était son problème? Non, non, ce nétait pas le moment de prendre panique. Un soupir en silence et le jeune homme ouvrit la porte du comptable. Lumière sombre, une silhouette assise auprès dune table remplie de parchemins. Dacien entra et le portier referma la porte derrière lui. Une raclement de gorge pour attirer lattention.
Messire Alphonse Tabouret?
Lui tendant la main pour saluer.
Je suis Dacien, cest moi qui vous ai écrit. Comme convenu, je suis là, frais et disponible pour votre clientèle.
Ouais! Il savait déjà quil allait être embauché. Ben quoi! Y a pas de honte à être sûr de soi!
Le brun prit place sur le fauteuil en face de son interlocuteur. Ses rétines sépanchèrent sur le comptable. Son corps avait lair galbé ne serait-ce quà voir la carrure de ses épaules. Yeux noirs et coupe assez courte. Des traits de visage qui attiraient lil du narcissique. Un sourire en coin et il attendit que son futur patron ouvre la bouche.
--Dacien2
Tout en laissant son futur employeur prendre ses marques pour cet entretien, Dacien retira ses gants, sinstalla convenablement dans ce fauteuil et posa ses mains sur les accotoirs en serrant ses phalanges sur le bois. Une légère crispation se dessina sur son minois jeune. Son interlocuteur avait lair de savoir ce quil voulait et il nallait pas être aisé de rester de marbre face à lui. Alphonse referma un livre qui se trouvait devant lui et le dévisagea avec une esquisse des lèvres. Les mèches brunes dAlphonse venaient caresser délicatement ses lippes tout en offrant un jeu dombre sur son regard. Une des mains du jeune homme se porta aux abords dune mèche pour la recaler derrière son oreille. Maigre sourire du jeune fier et yeux aiguisés de tout mouvement sur Alphonse afin de dénicher ce qui pourrait traduire un "oui, tu es pris".
Mais voilà. Le futur patron voulait dabord causer de la sobriété du narcissique. Jusquà quel point pouvait-il se taire
.
Je sais être discret lorsque cela savère nécessaire. Vous pouvez faire les affaires que vous souhaitez ici. Du moment que, de mon côté, jai ce quil me faut, faites ce quil vous plaira.
En gros, il pouvait bien sadonner au trafic quil désirait, Dacien navait que faire. Tout ce que lui voulait nétait que jouissance et décadence dans ce bas monde. Il était doué et il le savait. Sa mâchoire se serra, ses phalanges se crispèrent un temps soit peu et il inspira bruyamment.
Ce lieu nest pas seulement un endroit de débauches? Il a des parties cachés?
LAphrodite était peut-être comme lui. Un repère de cachoteries qui irait bien avec sa façon de se comporter. Croisements de jambes et une main vint se poser sur sa cuisse. Il réfléchit quelques secondes. Il était évident que, pour pratiquer ce métier, la discrétion était de mise. Dun air hautain et quelque peu assuré, il regarda Alphonse avec une noirceur qui débutait.
Si vous pensez que je ne serai à la hauteur de vos attentes, je ne vois pas lintérêt de continuer cet entretien.
Non mais, il ne manquait pas dair. Fallait savoir.
Depuis des années, jexerce ce travail avec passion et encore plus avec discrétion. Votre question me parait déplacée. Un courtisan sait se taire dans nimporte quelle circonstance.
Voilà, le jeune homme avait posé son emprunte. A présent, au futur patron de savoir ce quil voulait. Un courtisan prêt à assouvir les désirs de ses clients et clientes ou alors, que son Aphrodite ne puisse offrir tout le confort et le bien-être à sa clientèle.
Dacien se redressa quelque peu et affichant son arrogance comme à son habitude, observa Alphonse sans aucune crainte.
Souhaitez-vous me demander autre chose?
Le fier venait de décroiser ses jambes. Ses coudes étaient apposés sur les genoux en attendant que le mâle continue cette entrevue. Dacien le soutenait du regard sans pour autant laffronter. Une certaine pensée traversa un instant son esprit. Non. Il fallait penser à autre chose. Mais comment faire lorsque vous avez en face de vous un corps qui retint votre souffle
--Dacien2
Depuis que le brun avait pénétré ce bureau et que ses émeraudes glissaient sur le minois du comptable, ses rétines se délectaient sagement de ce quelles pouvaient lui offrir. Dacien se complaisait à deviner les courbes et les formes de Alphonse dans sa tête. Les yeux du flamand le dévisageaient de temps à autre tout en laissant monter chez le courtisan lenvie frémissante de pouvoir effleurer ne serait-ce quun grain de sa peau. La vivace réaction de Dacien était retombée quelque peu lorsquil venait de lui demander sil souhaitait en savoir plus sur son compte. Son envie était à présent différente. Rentrer à lAphrodite oui mais pas seulement y rentrer pour ne faire que des courbettes aux clients de quel sexe que ce soit.
Il sentait bien les onyx dévalés son corps de fond en comble et cela lui plaisait sans conteste. Le brun aimait cela, que lon puisse contempler sa beauté extérieure sans retenue. Et plus le flamand continuait ce petit jeu qui amusait Dacien et plus lenvie de vouloir goûter une parcelle de sa peau grimpait. La frénésie gagnait du terrain patiemment. Le brun le laissa parler sur comment cela pouvait se passer dans ce Bordel qui nétait, apparemment, pas simplement un Bordel. Il comportait deux facettes. Lendroit où lon pouvait jouir sans contrainte des plaisirs charnels et lendroit où, à demi-mots, Dacien comprit que certaines affaires frauduleuses pouvaient se conclure. Un petit sourire en coin qui signifiait quil se tairait sur tout ce qui se passerait sous ses yeux. Pas besoin de rameuter tout Paris. Alphonse évoqua que, parfois, on lui demanderait contribution. Pas de problème de ce côté-là non plus. Si à la clef, il avait droit à une bonne récompense, cela ne valait que mieux. Le flamand continua en lui soufflant que ce quil faisait en dehors de lAphrodite ne le regardait point. Encore heureux! Il ne manquerait plus que le patron soit curieux sur ses coucheries avec ses anciens client adorés qui le demandaient fréquemment. Déjà quil navait pas trop déconomies puisque le brun dépensait quasiment toute sa richesse dans ses frusques, comment ferait-il pour subvenir à ses besoins quasi constants de plaisir.
Le "ou presque" qui glissa sur les lèvres de Alphonse le fit sourire sournoisement. Non, plus il le regardait de la tête à la taille, plus lenvie devenait intense. Ses mains passèrent sur les accotoirs du fauteuil, se serrèrent quelque peu et son corps se redressa pour se mettre debout devant le bureau. Ses émeraudes, agars au sol se levèrent pour se poser sur Alphonse, le dévorant de ses pupilles sans complexe. Dacien sapprocha de lui, passa une jambe de chaque côté du flamand, une main attrapa le menton de lhomme en face de lui et le fit basculer sur le côté. Il plongea la tête aux abords de son cou sentant sa légère fragrance pour se laisser envoûter quelques secondes et glissa lautre main dans son pantalon. Un mordillement de lèvres et son minois descendit sans se poser de questions, sans demander lavis de son employeur. Il ne lui laissait pas le choix. Dacien navait quune envie. Lui faire passer quelques minutes de plaisir pour son enivrement à lui. La tentation était trop présente et la convoitise trop belle pour la laisser seffacer. Le brun lâcha son menton pour effleurer la chemise fermée et provoquer chez le flamand le besoin davoir plus. Ses doigts délacèrent ses braies et ses lèvres descendirent encore pour effleurer son mât avec le bout de sa langue lentement. Une main prit possession de son bâton qui devenait droit de désir. Le visage du brun se releva quelque peu vers Alphonse avec ce sourire en coin qui venait le narguer. Son obsession de le posséder juste un instant dans ses mains, le sentir frémir entre ses doigts devenaient de plus en plus fort. Il continua cependant quelques passages langoureux et nattendit pas la réaction du flamand pour enfiler son membre entre ses lèvres. Dacien se laissa aller, sabandonna à sa fantaisie qui demeurait là, dans son ventre depuis louverture de ce battant par le portier. Le brun commença une série de va et vient en fermant les paupières pour se délecter dun plaisir immense qui montait à chaque assaut quil offrait au flamand.
Dacien avait compris quil serait prit depuis bien longtemps mais il souhaitait que Alphonse le veuille à nimporte quel prix. Serait-ce là la facture quil désirait lui faire payer si jamais il avait besoin de ses services
..