Erwelyn
Au jeu du chat et de la souris, Loup et Sorcière sont rois. A la faveur de leurs retrouvailles, les corps et esprits s'apprivoisent à nouveau suite à une absence bien trop longue, où l'un et l'autre ont cru, un temps, se détacher de ces souvenirs épicés et nocturnes. Les joutes verbales pimentent leurs soirées, à huis clos ou face aux oreilles attentives qui les côtoient. Les rumeurs fusent, aussi rapidement qu'un fétu de paille s'enflammant au briquet frotté sur un morceau d'étoupe. Amusés, ils distillent les souvenirs revenant à leurs mémoires, d'un souffle complice aux doigts qui simmiscent à la peau frissonnante de retrouver la pulpe chaude et savoureuse. Narines palpitent et bouches exhalent des mots safranés laissant une marque vive. Cocon chaleureux apporté par Ysengrin, Corleone se laisse bercer par ces heures suspendues, la ramenant en ces futaies épaisses et aux odeurs piquantes des sous-bois, douce sensation de flotter entre deux eaux en oubliant tout, parfois. Immobile agitation en voie de disparition. Les nuits sont blanches en cette lune montante qui les accompagne, fixant là une nouvelle histoire se dessinant bout à bout et mot à mot. L'afflux de la réminiscence se fait avec tendresse et retenue obligée, forcée aux promesses composées avec certitude, et la pause offerte par le hasard arrive comme un point d'interrogation dans son esprit bien tourmenté. Et cette nuit, Sorcière a décidé d'emmener Loup hurler à la lune, retrouvant par la même cet environnement propice aux confidences et aux jeux dont ils sont friands, jouteurs intarissables et nourrissant leur imagination fertile.
Ysengrin,
il est temps d'aller hurler à la lune.
Cette nuit, tenez-vous prêt et revêtez vos habits sombres.
Sorcière
Sorcière,
Lune sera au coin des lèvres et votre bras au mien.
A ce soir.
Lupin
Sous un ciel sombre étoilé, voie lactée dissimulée par les nuages lourds et annonciateurs de pluie, silhouette recouverte d'une cape sombre attend, lovée contre le tronc d'un chêne ayant repris ses couleurs printanières. Le nez est dressé en direction de l'astre lunaire immobile, complice de leur récidive assumée. D'un sourire, Erwelyn perçoit les bruits craquant et bruissant à l'orée de cette forêt orléannaise, courant sur les terres ducales et allant se perdre profondément dans la campagne environnante. Le cur palpite au regard de ce ciel sans fin, noir et parsemé d'ombres. Corleone est femme de la nuit, de la forêt, où petite ses pas l'ont menée à découvrir herbacées, plantes folles et leurs secrets au rythme de ses cavalcades effrénées. Alors à chaque pas, pulse l'enfance enfouie depuis bien longtemps maintenant, et vient aux lèvres le goût tendre de ces années oubliées. Loup les réveille, par sa jeunesse, son sourire carnassier et ses hurlements parfaits à la lune, bouche arrondie en une consonance épanouie et franche. La veille, circé et lupin qui se sont retrouvés sans pouvoir se quitter ont hurlé sans sommation, entourés de pierres et de bois, et cette nuit leurs cris retentiraient dans le ciel de mai avec pour seuls spectatrices les bêtes camouflées au cur de la frondaison.
Les paupières se ferment en un soupir, humant l'odeur de la nuit, de l'herbe fraîche, goûtant à ses lèvres le parfum floral amené par les genêts et les fougères, oyant les moindres craquements provoqués par les pattes graciles parcourant le sol touffu du bois. Et ses pas à lui. Loup approche, maintenant, les plongeant bientôt dans un monde rien qu'à eux et qui leur appartiendrait pour toute la nuit.
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Ysengrin,
il est temps d'aller hurler à la lune.
Cette nuit, tenez-vous prêt et revêtez vos habits sombres.
Sorcière
Sorcière,
Lune sera au coin des lèvres et votre bras au mien.
A ce soir.
Lupin
Sous un ciel sombre étoilé, voie lactée dissimulée par les nuages lourds et annonciateurs de pluie, silhouette recouverte d'une cape sombre attend, lovée contre le tronc d'un chêne ayant repris ses couleurs printanières. Le nez est dressé en direction de l'astre lunaire immobile, complice de leur récidive assumée. D'un sourire, Erwelyn perçoit les bruits craquant et bruissant à l'orée de cette forêt orléannaise, courant sur les terres ducales et allant se perdre profondément dans la campagne environnante. Le cur palpite au regard de ce ciel sans fin, noir et parsemé d'ombres. Corleone est femme de la nuit, de la forêt, où petite ses pas l'ont menée à découvrir herbacées, plantes folles et leurs secrets au rythme de ses cavalcades effrénées. Alors à chaque pas, pulse l'enfance enfouie depuis bien longtemps maintenant, et vient aux lèvres le goût tendre de ces années oubliées. Loup les réveille, par sa jeunesse, son sourire carnassier et ses hurlements parfaits à la lune, bouche arrondie en une consonance épanouie et franche. La veille, circé et lupin qui se sont retrouvés sans pouvoir se quitter ont hurlé sans sommation, entourés de pierres et de bois, et cette nuit leurs cris retentiraient dans le ciel de mai avec pour seuls spectatrices les bêtes camouflées au cur de la frondaison.
Les paupières se ferment en un soupir, humant l'odeur de la nuit, de l'herbe fraîche, goûtant à ses lèvres le parfum floral amené par les genêts et les fougères, oyant les moindres craquements provoqués par les pattes graciles parcourant le sol touffu du bois. Et ses pas à lui. Loup approche, maintenant, les plongeant bientôt dans un monde rien qu'à eux et qui leur appartiendrait pour toute la nuit.
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