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[RP] Mascarade pour une chouquette

Anefleur03
Oh la la la laaaa ! On vient de m'appeler Votre Honneuuuur !

Trônant sur le siège du juge, légèrement trop grand pour elle, mais lui permettant de balancer ses jambes comme une enfant, elle écouta l'acte d'accusation d'une cheffe des Poneys et procureur enflammée. En observant la juge, on pouvait voir ses yeux remplit de paillette, et lire clairement sur son visage : fan absolue. Si elle n'était pas déjà certaine de la culpabilité d'Isaure, elle n'aurait plus eut aucun doute ! Mais il semblait qu'elle dût faire preuve "d'impartialité"… Du moins en apparence, car le début de cette histoire, elle le connaissait par cœur, et en était même actrice. Mais chuuuut ! On ne va pas le crier sur tous les…

C’est une affaire entre cette….elle et moi !

Ah ben si… Elle prit un air outré :

Haaaan ! Mais c'est quouuua ces manières ! On ne pointe pas les gens du doigt, c'est mal élevé ! Nous sommes dans un tribunal, je vous ferais remarquer !

Un jeune garçon vint alors lui apporter une étrange missive. Elle la décacheta distraitement. C'est qu'elle avait autre chose à faire là. Alors que Chlamidiae témoignait vaillamment, elle jeta un œil à la signature. Elle zieuta l'accusé en haussant les sourcils, méfiante, et commença sa lecture. Ses yeux s'écarquillaient au fur et à mesure de sa progression, et les personnes les plus proches, pouvait l'entendre marmonner parfois…

C'est nouveau ça ! Depuis quand je suis un homme ? De biens vilains prétextes… tsss ! Bon et valeureux seigneur… Na na naaa… Aider dans vos réflexions… pfffffff !

Elle s'indignait en parlant de plus en plus fort, oubliant du lieu où elle se trouvait :

Six cent chouqueeeettes ??? Eeeet de Limoooge eeen pluuus ?

Elle froissa la lettre entre ses mains, en fronçant les sourcils. Elle essaya de se concentrer sur le procès, en entendant son nom.

De mieux en mieux ! Si j'avais su qu'elle voulait à ce point ma mort, j'aurais engagé des gardes du corps…

Quand le témoignage de la femme à roulette se termina, Ane écouta de nouveau sa cheffe.

Oh la la la laaaa ! Elle m'a appelé Votre Grande Chouquette ! Oh la la la laaaa !

Après la longue tirade de l'accusation, Ane frappa fortement sur le bureau avec son marteau.

J'ai toujours rêvé de faire ça ! Qu'on apporte un tonneau de Montbazillac à la Proc !

Et pendant que les domestiques s'affairaient, Ane zieuta le colis déposé avec la lettre, et les chouquettes qui étaient clairement périgourdines. Avise la culotte qui accompagnait le tout, et la brandit avec la lettre.

Haaaaaaan ! Tentative de corruption ! Et en pluuus ! Plagiat ! Comment ça qu'on offre des chouquettes périgourdines en les faisant passer pour limousines !? Voleuuuuse !
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--Gilbert
Être avocat était en soi un métier compliqué. Il fallait étudier longtemps et travailler dur pour espérer pouvoir récolter de quoi faire pitance. En Périgord la chose était encore plus terrible. Rares étaient les affaires, et plus rares encore étaient celles qui requéraient l'aide d'un juriste. Et Maître Connard, car tel était son nom, avait bien du finir par devenir véreux. Au sens premier du terme puisque, à force de ne pas être usée et de n'avoir monnaie pour la rapiécer sa robe devenait trouée par les mites. Peu à peu sa femme l'avait quitté avec ses douze enfants (il vivait la véritable foi aristotélicienne) et lui réclamait une pension exorbitante qui l'avaient forcé à vendre sa belle villa au bord de la Dordogne pour habiter un hameau en banlieue sud de Périgueux. Il avait alors du se résoudre à exercer le plus vieux métier du monde : la chasse-cueillage. Celui des procès où il pourrait intervenir, en l'occurrence.
Et, par chance, il avait des contacts au palais de justice. Ce jour, donc, un accusé s'était égosillé pour demander un avocat. Discrètement, un greffier avait quitté la salle d'audience, était monté sur la plus haute tour du château où il avait allumé un flambeau dont il projetait l'irradience dans le ciel. Brusquement, Maître Connard lâcha la pinte de Montbazillac qu'il avait en main.


Le devoir m'appelle !

Et c'est ainsi qu'il se mit en route pour le palais de justice. L'unique salle d'audience n'était pas difficile à trouver. Il y fit irruption dans une entrée théâtrale.

OOOOOOOOBJEEEEECTION VOTRE ODEUR !

Car il était vrai que la juge émanait la chouquette des lieues à la ronde.

Maître Gilbert Connard, avocat de... de machine là ! Et je demande l'abandon pur et simple de toutes les charges qui pèsent contre ma cliente !

Naturellement il s'avança vers Chlamidiae.

Ne vous inquiétez pas, chère cliente, les affaires de racolage je m'y connais, j'ai été marié vous savez, huhu !

Un raclement de gorge attira cependant son attention. C'était le greffier qui tenta d'attirer, avec le plus de discrétion dont il était capable, l'attention sur Isaure. L'avocat ne parvint pas à masquer sa déception.

Ah c'est elle... ? Mais... mais bien sûr que c'est elle ah, ah ! Pour qui me prenez-vous ! Votre Odeur, ce procès est une MASCARADE ! Parfaitement ! Vous faites le procès de cet homme, vous me répugnez, c'est la société qui est coupable ! Cette femme qui a vécu une enfance si difficile. Qui sait, si ça se trouve ses parents étaient purineurs à Angoulesme, vous y avez pensé ça ? Dès lors, pas étonnant qu'elle ait sombré dans la petite délinquance ! Non, moi je vous le dis c'est la société féodale qui l'a écrasé de tout son poids, elle n'avait d'autre solution pour survivre que de...

Attrapant le dossier pour lire le sujet dont il était question.

...Ah oui tout de même...

Raclement de gorge.

Dans ce cas, j'exige l'annulation du procès pour vice de forme. En effet, la procureur n'a pas une taille de poitrine réglementaire pour permettre de plaider en toute quiétude. Outre que son hypertrophie-mammaire lui draine l'ensemble des fluides devant alimenter son esprit, il est évident qu'elle use de ses atouts pachydermiques pour troubler la défense de... de moi, en premier lieu... Parfaitement ! À cela s'ajoute que le témoin là, la... la péripapétiprostituée... présente une asymétrie mamelonique. Ces tentatives de déstabilisation sont des entraves manifestes au droit à la défense. Et donc à la bonne tenue d'un procès.
En plus, Votre Odeur, je veux pas balancer, mais tout le monde le sait au palais de justice que la procureur vous trouve vulgaire. Si, si, elle a dit, je cite : "la juge elle est tellement maquillée qu'elle ressemble au codex de la hérauderie". Non, en vérité je vous le dis, la seule solution est l'annulation pure et simple du procès. À la limite, mon client consentirait à quelques coups de fouet en place publique, mais juste parce que c'est bon pour la circulation sanguine -ça donne un coup de fouet en quelque sorte. Mais c'est son dernier mot hein !


Et de s'approcher de sa cliente.

Au fait je vous ai pas dit, ça vous fera cinq cent écus ! Plus deux cent si vous êtes pas condamné à mort mais soyons honnête c'est pas gagné...
Hazell
Sous la chaise à roulette, la gamine tendit l'oreille en entendant la voix d'Isaure éclater, tandis que la matou blanc, prisonnier de ses bras en guise de cage, boxait les fils d'or d'une chevelure qui chatouillait le sol. Elle ne comprenait pas grand chose, ayant peu de notions de ce qui se jouait et peu versée dans l'art de l'argumentation, mais il ne lui sembla pas trop osé de penser que celle qui prenait soin d'elle et d'Arnoul, et de Cassian, depuis quelques semaines n'était pas joie et allégresse. Se demandant ce qui mettait la Beaumont dans cet état, rangeant prudemment la brioche à peine entamée et volée un peu plus tôt, et passant en revue toutes les bêtises qu'elle aurait faites depuis hier soir, elle fut prise de court lorsqu'une voix éclata juste au-dessus d'elle, de l'autre côté du plafond que constituait la chaise à roue, et prit la suite des débats.

Entendant le nom d'Isaure et de Cassian durant la lecture, elle pencha la tête sur le côté, reconnaissant le parlé du Blanc Combaz et trouvant tout à la fois que ça clochait comme un jongleur de couteaux manchot. Intriguée, elle pointa hors de sa cachette, et lorgna discrètement sur la lettre que lisait la vilaine dame, se contorsionna un peu car la poitrine lui bouchait la vue, et plissa les yeux en sortant son carnet où Cassian y avait écrit son nom pour montrer à la petite muette comment l'écrire, passant son regard entre son échantillon et la signature sur la lettre, notant les subtiles différences, tout en esquivant les grands gestes de la lectrice.
Caia ne comprenait pas grand chose, mais elle n'aimait pas trop la manière dont elle parlait à Isaure, et attendait patiemment qu'elle arrête de bouger pour la mordre... Mais elle renonça en voyant la dame pleurer et s'adoucit.

Restant debout près de la chaise à roues, elle assistait, sans comprendre grand chose, mais captivée comme une hase devant des phares de charrette, aux orations bruyantes et animées et criardes qui se succédaient sous les vagues et bruissements sauvages que produisaient çà et là le public en réaction. Pendant ce temps, le chat blanc enchevêtrait dangereusement ses pattes avant dans les lianes blondes indifférentes.

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--Largo
Que des bruits discrets des bouchées délicieuses qui le ravisse. Le Charles en a perdu la suite, alors qu'il avait attrapé une petite gourde d'eau, dans son paquet, l'ouvrir et en boire pour se passer le revers d'une main sur ses lèvres. Le message n'est plus en l'air, la suspecte l'aurait vu et lui aurait fait signe. Gourde fermée. Le Charles, le regard brillant de malice à l'entrée de l'avocat, croise les bras sur ses pectoraux, chaise basculée en arrière, pour tenir en équilibre, à l'écart de tous, aucun risque qu'on lui en faucher un pied pour le faire tomber. Bras tendu vers le paquet pour de sa main ramener à lui, les fraises lavées et fraîches du marché avant de venir ici. Tout le reste est au fond de la poche, bien emmitouflée au fond dans un chiffon pour ne que les odeurs se diffusent et persistent. Le Charles croque dans un instant de douceur qui manque tant dans autour de lui. Ses dents se plantent dans une fraise, secoue la tête et :

Hummm....

Un long soupire. Et de les croquer toutes les unes après les autres. En bascule sur sa chaise en arrière, retenue du dossier, contre le mur. Avec cette nonchalance qui va si bien avec sa grande silhouette. Derrière sa nuque, proche de la fenêtre ouverte, les oiseaux chantent, de petits courants, vient caresser sa nuque.
Isaure.beaumont
S’il était une évidence, c’est que jamais Isaure ne serait en mesure de faire vœu de silence. Si le vœu d’abstinence avait une chance d’être respecté, celui de silence était bafoué avant même que l’idée de s’y astreindre n’ait effleuré son esprit. En vérité, jamais elle ne songerait à faire un tel sacrifice : ne plus parler revenait à mourir. Aussi, les plus attentifs auront entendu pendant toute la plaidoirie la Beaumont commenter.

- C’est faux ! Elle ment ! […] Mais pas du tout !!! […] Je n’ai bafoué rien ni personne ! [….] Mais absolument pas !!! […] Mensonges ! Invention ! Balivernes ! Tromperie ! […] Je n’ai rien pillé ! Rien, ni personne !!!

Elle s’agitait sur son banc dur. Elle s’agitait et pestait, s’agaçant de ce simulacre de procès qui lui gâchait son temps et sa vie. Son nom tronqué fut crié, si elle leva le nez pour voir qui l’avait appelé, elle n’aperçut qu’un bout de papier, tenu à bout de bras, sur lequel une proposition intéressante était inscrite. Dommage que son nom ait été mutilé, comme il le fut dans par la langue Orkaangienne. Elle s’agaça un peu plus mais n’eût pas le temps d’accepter ou refuser l’aide puisque son avocat se présenta enfin.

Si elle garda le silence pendant son absurde plaidoirie, c’est qu’elle fut prise d’une crise d’éternuements. Elle ponctua le discours de mouchage intempestifs. Et quand enfin l’avocat vint la voir et lui souffler à l’oreille ses honoraires et l’issue attendue de ce procès, elle explosa :

- Pour ce prix-là et votre manque de résultat quasiment certain, je préfère encore assurer ma défense !

Persuadée que sa tête roulerait, elle se remémora les conseils avisés de sa suzerain et de Nicolas. A force de commenter le procès en allant, elle n’avait pas cerné que la peine requise par l’accusation n’était plus la peine capitale. S’en tenant simplement à son intuition des derniers jours et aux derniers mots de son avocat, elle avança son pion, pensant s’assurer la victoire :

- Madame la juge, vous ne pouvez me condamner à mort ! Je suis grosse ! Je porte la vie ! Et je… C’est une immaculée conception ! Je tiens à préciser que je n’ai pas péché !

Ce qu’Isaure n’avait pas compris, et qu’avec un peu de chance juge et procureure ne savaient pas, c’était que la grossesse n’était qu’un sursis, mais pas un abandon de charges.

- Vous devez donc me relâcher. Et accepter que les Gorges chaudes produisent les meilleures chouquettes du royaume, et cela n’a rien à voir avec l’emplacement ! Elle pourrait être ici, à Paris ou ailleurs, ce serait pareil ! Car c’est là la volonté divine ! Demandez-donc à Nicolas ...enfin à Monseigneur.
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Anefleur03
Oh la la la laaaa ! Il m'a appelé… Votre odeur !?

Alors que l'avocat de la défense s'exclamait, Ane perdit une nouvelle fois le fils du procès, pour se renifler. "Je sens rien moua…."

"la juge elle est tellement maquillée qu'elle ressemble au codex de la hérauderie"


Haaaan, maiiis haaaan ! Il meeent aussiii bien que sa cliente !

Ane fusilla du regard Isaure pendant que toute sa plaidoirie, les paroles de son avocat se rajoutant à l'outrance faites par le colie de chouquettes qu'elle venait de recevoir.

Immaculée conception, mon œil !

C'était d'après ce qu'elle avait pu comprendre sur le déroulement d'un procès, le moment de rendre son jugement. Elle frappa trois grands coups de son marteau. Puis elle se racla la gorge, et très sérieusement, se concentrant pour n'oublier aucun point :

En ce jouuuur du 3 mai 1466, sous le règne de la comtesse Leyah De Varenne Salmo Salar, moua Ane dicte Gertrude, juge du Périgord Angoumois, entre autres fonctions, mais ce serait trop long à énoncer, vais rendre mon verdict dans le procès de dame Isaure Beaumont. Celle-ci est accusée de Haute Trahison envers le comté du Périgord Angoumois, après oser déclarer que nos chouquettes étaient moins bonnes que… que… que celle du LIMOUSIN ! Oui ! Du Limousin…

Secoue la tête théâtralement.

Concernant la loi et la coutume, c'est une telle évidence que, comme la procureure vous l'a conseillé, je vous laisserais vous-même chercher ! Na ! Et si vous souhaitez contester la décision que je vais prendre vous avez encore 14 jours pour faire appel en haute-cour de justice.

Prends une inspiration, sentant tout le poids de sa fonction sur ses épaules.

Et cette décision, qu'elle est-elle ? Après vous avoir tous entendu, avoir pris en compte la menace de mort à mon encontre et rapporté durant ce procès par une des témoins les plus crédible que j'ai entendu aujourd'hui, ainsi que la tentative de corruption reçue en plein milieu de ce procès, et dont j'ai la preuve !

Brandis la lettre, et la culotte d'Isaure devant l'assemblée.


Je requalifie ce procès de Trahison, et vous condamne Isaure Beaumont à 3 jours de prison, et une marche de la honte à travers Périgueux en portant une pancarte "J'aime la chouquette du Périgord" autour du cou ! Néanmoins, la prévenue étant enceinte d'après ces propos, je lui laisse quelques jours de sursis pour se préparer.
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