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[RP] Tomber est permis ; se relever est ordonné !*

Nikita.novgorod
    Ce que j'ai subi a fait de moi ce que je suis*


Le passé, qu'on veuille l'oublier ou qu'on l'oublie, qu'on veuille le nier ou qu'on le nie, ou tout simplement, qu'on l'accepte tel qu'il a été... il nous a forgé tels que nous sommes, il a contribué à nous rendre meilleurs ou pires, à nous faire grandir. Il nous accompagne, tout au long de notre existence. Le passé, c'est l'enfance, c'est l'année dernière. Le passé, c'est hier.

Pour la Slave, c'est un enchevêtrement de leçons, de souvenirs. Plus ou moins bons, selon les périodes. C'est une mosaïque de rires, de larmes. Des joies, des déceptions... la vie en somme.
Aujourd'hui, elle n'est plus la petite étrangère qui débarquait un beau matin, sur un quai gascon... elle n'est plus la candide blondinette qui s'émerveillait d'un rien, sur les terres angevines... elle n'est plus l'hystéro-déprimique qui cherchait une place au soleil guyennais.
Bien sûr, étrangère, elle le sera toujours de par ses origines. Quant au reste, elle en garde des réminiscences, qui lui reviennent avec la régularité d'un coucou suisse, pour la plonger dans des situations improbables. C'est ainsi, elle s'adapte. Sans grande réussite, la plupart du temps mais la Blondeur est rompue aux échecs, passée maîtresse dans l'art du foirage. C'est ce qui fait son charme... ou pas d'ailleurs.

Elle subit, plus qu'elle n'engendre. Un pas après l'autre, elle apprend l'être humain. Elle encaisse les coups, en donne aussi. Mais aujourd'hui, elle avance, un pas après l'autre, parce qu'il faut, parce qu'elle n'est pas seule, parce que le petit être niché aux creux d'elle n'a rien demandé. Pour cet enfant, elle se bat contre les démons, les siens sans doute, afin de lui offrir une chance de vivre et, qui sait, peut-être qu'elle y trouvera l'objectif qui lui fait défaut à cet instant.


*V pour Vendetta
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Nikita.novgorod


Les derniers jours ont été pénibles, pour tout le monde sans doute. Inquiétude et fatigue se sont taillées la part du lion, aux corps et aux esprits, engendrant l'incompréhension tant que l'impatience et, parfois, l'implacabilité d'un jugement ou la violence d'un mot.
Oui, le séjour a été difficile. Pourtant, dans cette atmosphère pesante et rude, elle a trouvé l'échappatoire, l'intermède salvateur, de ces instants précieux qui nourrissent l'espoir, qui vous font croire en l'humanité. L'évasion aussi distrayante qu'éphémère, elle la doit à un bout de chou, haut comme trois pommes.

Au cours des heures partagées avec le minot, elle oublie la noirceur de l'âme, la tristesse des adultes... elle retrouve sa spontanéité, la petite étincelle de folie qui s'entête à survivre au fond d'elle, l'innocence et l'authenticité de l'enfance, la sincérité.
A chaque jour sa nouvelle aventure, la fripouille passant du chevalier au corsaire, du chasseur au pêcheur, aussi versatile que sa copine de goûter. Et justement. Après le pistage de la fourmi, la traque du papillon, le sabotage du calme, l'attaque de l'étang, ils projettent de prendre du poisson. En théorie, c'est clair comme de l'eau de roche, bien plus limpide que l'étendue vaseuse dont ils contemplent la surface, mais en pratique, la Blondeur va se prendre l'absurdité de ses illuminations, façon boomerang, en plein dans le museau !

Prévoyante -si, si-, elle a préparé les cannes. Elle a même fait preuve de maturité. Pas d'hameçons, afin d'éviter une vilaine blessure, tout en sachant que ça compliquera la tâche mais, hors de question qu'il arrive mal au gamin, alors qu'elle en est responsable. Aussi, quelques nœuds coulants feront bien l'affaire... après tout, il s'agit plus d'occuper le Mini que de choper le repas du soir. Et c'est heureux.
Déjà, il faut creuser pour cueillir les vers. Pas très ragoûtant en vérité, bien que tout le monde ne semble pas du même avis... Aimé s'éclate à faire des trous partout, avec l'aide précieuse des poussins. Bestioles qu'il lui a subtilisé sans le moindre scrupule et qu'il exhibe fièrement chaque matin, lorsqu'elle vient le chercher. Petit Chameau !

Ci-fait, elle tente de lui inculquer les bases, sauf qu'il se passionne pour les rampants... et plus particulièrement, pour l'attrait qu'ils ont sur Rod et Voz', lesquels pinaillent bruyamment en sautillant autour du bol. Le môme leur file un appât, ignorant royalement les explications d'une Platinette effarée... le rire enfantin résonne bientôt dans la campagne, à l'unisson des réclamations poussinesques, autant dire que pour le poiscaille, c'est foutu.


    - Kaznačejstvo*... sont trop p'tits pour manger d'si gros morceaux, tu vas les étouffer. Ils sont comme toi, leur faut des p'tits bouts toussa.


Un instant, il l'observe de ses grands yeux, sagement. Un instant, elle croit avoir toute son attention et s'apprête à reprendre « son cours »... sauf qu'un instant, ça ne dure pas. Le large sourire, si craquant, s'invite à la bobine, tandis qu'il dodeline de la tête. Elle hausse un sourcil, perplexe et le contemple à son tour, curieuse de découvrir ce qu'il peut avoir inventé...

    - Hiiiiiiiiiii, mais qu'est-ce tu fais ?! Niet, Aimé, on ne met pas les lombrics dans sa bouche, c'est dégueu...


A grands renforts de gestes et autres baragouinage, elle finit par percuter. Prémâcher la nourriture pour les pioupious. Maydé, maydé ! Vla pas qu'il se prend pour une poule. Oh Mandieu... Elle planque le bol, ou plus sûrement, vire le tout dans les eaux troubles, avant d'essuyer les petites mains potelées, qui ne manquent pas de se débattre. Il n'est visiblement pas content, elle râle dans sa langue entre deux assertions.

    - … non mais j'veux pas l'savoir... comment j'explique ça à ta mère après... j'ai dit non épicétout... t'es pas un poulet, même si t'en as les cuissots... t'veux pas goûter plutôt?


Il rit. Clairement, il se fout de sa gueule. Indéniablement, l'accent russe l'amuse et ça picote un peu la Slave... mais, c'est avéré, ce petit bonhomme est un génie. Sitôt qu'il la sent à point, il enroule ses bras à la cuisse féminine pour un câlin et, bien entendu, elle ne résiste pas à la bouille ronde. Résultat, il finit blotti contre la jeune femme, à boulotter les douceurs qu'elle sort du panier.

    Comment ça va, ça va, ça va 
    Sur ma planète 
    J'vous répondrai ça va, ça va, ça va 
    Comme-ci comme-ça 
    Les bières, les vins que je bois en vain 
    N'ont pas le goût de la fête 
    Mais tant qu'on a le cœur qui bat, qui bat 
    Ça va, ça va...


Finalement, le bonheur, ça tient à peu de chose...

* Trésor
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Viktoria.novgorod
Il y a eu Saumur… et puis il y a eu Poitiers… et on gros coup de flippe. Un truc énorme. Qui m'a complétement dépassé. Une crise de jalousie comme j'en avais pas fait depuis très longtemps. Merde… Ce mec je l'ai dans la peau, mais surtout je l'ai dans le cœur. C'est assez inexplicable.

Ma crise de jalousie l'est plus en réalité. Parce que je n'ai plus confiance en moi. C'est l'évidence même. J'ai pris des coups, j'ai encaissé, j'ai subit les accusations et tous ces mots qui faisait de moi une moins que rien. Alors, forcément, l'estime de moi… elle n'est plus vraiment là.

Et voir Brune passer autant du temps avec Jack, qui je vous le rappelle est clairement libertin, mais pas Brune, alors moi, mon sang, mon ventre, ils ont fait qu'un tour… Au sens propre comme au figuré. Parce que vous comprenez, Brune c'est mon amie. Je crois qu'elle en connaît tellement sur moi que son quotas de mots de l'année y est passé tellement nous avons passé de temps à parler…. J'vous jure, moulin à parole. Impensable !! Tout aussi impensable que ma pote se tape mon mec. Ça aurait été une autre, j'aurais eu moins mal…là j'ai carrément eu la gerbe… Sauf que, comme d'hab, je me suis emballée. Autant que mon cœur je crois…. Et c'est à ce moment là que j'ai compris 2 choses. J'aime Brune… énormément - c'est pas sexuel bande de nouilles - Et j'aime Jack. Enormément… bon ok, là c'est aussi sexuel, mais pas que.

Bref, je résume, parce que je sens bien que je vous ais perdu : J'ai flippé. Ils m'ont rassuré et surtout, j'ai appris.

J'ai appris que malgré mes défauts : il m'aime.
J'ai appris qu'il n'a pas peur de me rassurer. Même que ça ne le fais pas chier. Au contraire.
J'ai appris qu'il a pleinement conscience de ce que j'ai vécut et qu'il comprend, par suite, mes réactions. Il comprend mes angoisses.

J'ai jamais vécut un truc comme ça. Là où, d'habitude, je me sens la reyne des connes… là je me sens Reyne des connes encore plus aimée ! Non mais c'est pas Ouf ça ?!

Je suis sur mon petit nuage. Les explications données, je décide de faire confiance, de nouveau. Ça c'était clairement pas gagné. Bon, il reste quand même ce petit truc qui me chafouine : Le libertinage. En soit, c'est très con. Le cas ne s'est pas présenté. Mais je ne doute pas qu'il se présentera. Et alors ? Ben… finalement, on verra au moment.

Il faut que je profite de l'instant. Il faut que je profite comme si c'était le dernier de ma vie. Il faut que je le vive à fond… demain viendra bien assez tôt et j'aviserais à ce moment là. Après tout… il m'aime. Il est tendre. Il est attentionné. Il a un caractère de merde. Il est aussi taquin que moi… Et aussi gourmand que moi.

Et puis, il y a eu cette pause eu milieu de nulle part. Je ne me nourrirais jamais assez de cette communion entre nous. De cette alchimie évidente qui nous nourrit tous les deux.

Pas de question… Juste de l'amour.
Pas de prise de tête… juste de la compréhension.
Pas de jugement…juste du soutient.
Qu'elle était douce et tendre cette soirée finalement même si j'y trouvé l'ardeur d'un étalon sauvage.

Arrivée à Saintes, je suis épuisée. Dans la petite chambre d'auberge où nous sommes installés tous les trois - Jack, Alexis et moi - je me sens vivante. Alexis est entre nous. Je lui donne le sein. Nous approchons de Bordeaux et, contrairement à l'allée, je n'ai pas d'appréhension. Je suis sereine.

La colère s'est envolée. Je suis apaisée. Brune et Jack y sont pour beaucoup. Andréa aussi. J'vous dis pas le coup de pied au cul qu'elle m'a mis. Je laisse sur les chemins, au fil des pas, ce qui m'a fait mal. J'oublie, je ne garde que l'essentiel.

Je cale Alexis sur le lit. Il s'est endormi, comme d'habitude. Je me redresse doucement et je vais écrire. Au père de mon fils. Nous nous détestons peut être maintenant, mais Alexis doit voir son père. C'est essentiel pour lui. Il n'a rien demandé mon petit Tsar, ce n'est pas à lui d'en payer les pots cassés. Alors…

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Nikita.novgorod
Elle l'avait appréhendé ce séjour limousin et pas qu'un peu... conjecturant tout et son contraire, à base d'élucubrations improbables et c'était un beau bordel sous la tignasse aurifère. Evidemment, l'humeur en prenait un coup de l'aile et dire qu'elle était abjecte serait loin de la vérité. Une véritable Punaise. Oui, ça lui arrive parfois... ou souvent, c'est selon. Pour sa défense, le passé lui a prouvé qu'on ne peut faire confiance à personne, ou presque, sachant que le presque se compte probablement sur les doigts d'une seule main, et que ladite mimine peut être amputée de quelques didis, à qui pouvez-vous faire confiance ? Hin, hin, vous avez deux heures !
Evidemment, on lui opposait, lui oppose et lui opposera qu'elle se trompe, après avoir été trompée, dans tous les sens du terme d'ailleurs, et qu'elle a simplement un énormeuhhhh problème de discernement... sur ce point, tout le monde s'accordera à dire, qu'effectivement, elle est à chier. Même elle, si si. Du coup, dans sa blonditude totale, elle y croit encore et toujours, au risque de se couvrir de ridicule... une fois de plus ou de moins, ça ne tue pas après tout, sans quoi, elle y serait déjà passée avec une bonne partie du royaume.

Elle est chiante. Elle le sait. Les autres aussi.

Elle avait donc redouté Limoges. Suite logique aux événements qui s'invitaient malgré elle, à son quotidien... Cependant, elle avait gardé le cap, avait donc mené la Châtaigne à son objectif, lequel devait satisfaire le Lisreux d'une visite à quelques connaissances. D'une pierre deux coups en sommes. Mais tout ne se passe pas comme prévu et, comme on lui avait dit récemment, c'est le contraire qui serait inquiétant... ça l'avait fait sourire, tellement vrai.
Au premier jour, la tempête menaçait et décision fut prise de reprendre la route. Au second jour, ils quittaient la capitale sous un ciel dégagé... Rassurée par une soirée d'éclaircies, elle s'était échappée juste avant le départ, afin de laisser un souvenir à Nikkita, qu'elle déposa devant la porte. Elle aurait pu frapper, lui donner en mains propre, mais la Slave déteste les adieux et, surtout, elle était sûre que la brunette refuserait le présent.

Et Roche' les accueille. Tellement bien qu'ils y passent des heures agréables, une nuit toute aussi charmante, avant de modifier leur itinéraire... les changements, c'est récurent dans l'aventure. On s'adapte, ça retarde les échéances, ça fait rater des occasions, ça en crée d'autres, et ça offre des instants savoureux aussi.
Ce soir, dans la campagne, elle profite des températures encore douces, avant de rejoindre les bras apaisants de son homme.

Bref. La vie est belle en vrai!

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Viktoria.novgorod
Retour à Pau. Le cœur n'y est pas… Je ne sais pas… il n'y est plus. Je ne sais pas pourquoi. Il me manque quelque chose. Quoi ? Je n'en sais rien. A l'euphorie du déménagement, à la sensation désagréable que vos cheveux poussent à l'intérieur du crâne et non à l'extérieur, succède une certaine mélancolie incontrôlable.

Certains prennent l'ascenseur social. Moi, je prends l'ascenseur émotionnel… sauf que je ne sais toujours pas à quel étage je vais m'arrêter. Du coup, je reste bloqué dans cette boite qui joue au yoyo tant mes sentiments restent flous et indescriptible. Et si tout avait été trop vite et que j'avais loupé quelques étapes ?

Ça ne serait pas étonnant, c'est une spécialité de la Rouskof que je suis.

Reprenons les choses, dans l'ordre :
    - La séparation : salvatrice. Je ne pouvais plus vivre dans cet enfer, dans cette pression constante.
    - Le divorce : un nécessité après avoir été plantée pour une raison que j'ignore.
    - M'installer à Pau : Bonne idée sur le moment. Bonne ambiance. Personnes intelligentes dans l'esprit et dans le cœur.
    - Voyager : un mal pour un bien. Voyage autant introspectif que musculaire qui m'a permis de retrouver ma ligne et mon esprit.
    - Attendre Oliver : ouais alors là, finalement, je n'aurais jamais dû. Putain, elle a de la chance Brune que je l'aime.
    - Succomber aux charmes de Jack : Joker !


Putain Vik, t'as toujours les mêmes défauts : tu es trop entière. Tu crois toujours que les autres sont aussi franc du collier que toi. Tu es naïve. Naïve et tu ne laisses pas assez les gens se confronter à ton armure. Tu crois encore et toujours à des choses qui n'existent pas… ou alors qui ne sont pas pour toi. Tu te donnes trop. Tu crois trop… et tu finis toujours déçue.

Moralité même si j'ai connu de beaux amours, j'ai surtout connu la trahison, la manipulation. Je me suis soumise là où j'aurais du rester vigilante et garder mes principes de liberté. Oui, j'ai voulu croire, encore et toujours, que j'avais droit à ma part de bonheur. J'ai eu tort. Souvent. Et je l'ai oublié… toujours.

Au final, je me maintiens dans l'inconstance. J'en deviendrais presque versatile… un peu, je laisse la plus grosse part de ce gâteau là à ma blondeur. Je suis faible… et je commence à maudire sérieusement ce côté bien trop sentimentale.

J'aimerais être aussi froide que l'hiver de Novgorod.
J'aimerais être aussi distante des choses qui m'affectent que Niki peut l'être.
Je l'envie ma cousine à cet instant. Je ne suis pas la plus forte… même si je sais me relever, je suis la plus faible. L'évidence même.

Y a pas à chier, il faut que je me blinde.
Il faut que je me détache de tout ce qui pourrait m'affecter, me blesser.
Il faut que je construise une autre armure. Bien plus forte. Bien plus impénétrable.
Il faut que j'arrête… de tout comprendre… de tout accepter.
Il faut que j'arrête de faire passer les autres avant moi.
Il faut que je cesse, séance tenante, d'oublier mes envies de peur de blesser ou faire souffrir les autres.

Voilà, c'est ça : je dois devenir une putain d'égoïste qui pense qu'à sa gueule. Pourquoi je n'aurais pas ce droit là alors que la plupart se vautre dedans allégrement ?!

C'est vrai. J'agis toujours pour ne pas blesser les autres. Effaçant par la même mes envies, mes besoins. Je me soumets. Putain Vik ! Tu es une putain de soumise. Tu te laisses dicter la loi par les autres et tu acceptes facilement les choix que l'on fait pour toi alors que tout ça te fait vomir… tu es une maso. Un conne… stupide rousseur.

Finalement, je dois arrêter de croire en les autres et ne croire qu'en moi.
Je dois me faire confiance et arrêter de croire que ce que me disent les autres est vrai.

Les actes comptent.
Les mots ne sont que des mots.

Dans mon ascenseur sentimentale, j'ai commencé à l'histoire au niveau -2…. Je suis arrivée au dernier étage. La terrasse et la vue est magnifique.

Le soleil se lève sur les Pyrénées. Le ciel est légèrement rouge. Une brise fraiche caresse mon visage et s'immisce sous mes braies. Je frisonne. Je respire un grand coup.

Faut que je me bouge… j'ai rencart… un ami qui débarque juste parce qu'il avait envie de me voir…

Et puis, il n'est jamais trop tard pour le ménage de printemps… même si l'été n'est pas encore fini.

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Nikita.novgorod
    Campagne bordelaise, le Hameau


Des mois de voyage, des mois passés loin du Hameau et de ses habitants... si le retour lui arrachait des soupirs agacés, la Guyenne ne lui manquant clairement pas, c'est néanmoins le cœur battant et le minois souriant qu'elle rejoint le quartier familial au petit matin.
La ménagerie s'éparpille aussitôt. Les bestiaux retrouvent joyeusement leurs habitudes, alors que le comité d'accueil pointe la truffe... ou plutôt, les truffes. Le couple est bientôt cerné par la tribu de Gertrude qui les noie sous un flot de paroles incessantes, sur le périple, leurs aventures et, pour les plus attentifs, l'arrondi blondesque se devinant sous les frusques, encore imperceptible lors du dernier passage. Le Lisreux bat rapidement en retraite, au prétexte de décharger les malles, tandis que la Slave se laisse entraîner au « Poison Cyclonique », où l'attend de pied ferme une Trudy remontée comme un coucou suisse


    - Crénom, pouviez point prév'nir d'vot' arrivée ! J'aurions tout bien préparé... j'avions point prévu d'chouquettes pour l'goûter moué...
    - Moi aussi j'suis contente, Trudy... mais arrêtes de ronchonner, on dirait une vieille rombière !
    - J'ronchonnions point, et j'suis ben contente aussi té, pis c'te mine radieuse que ça fait plaisir. Ben longtemps que j' vous avions vu si lumineuse mais... qu'est-ce dont j'voyons là ? Dieu l'Tout puissant, vous l'attendez un petiot?! Assoyez-vous vite. J'servions un peu d'grignotage, c'est qu'faut ben mangé !
    - Heu... merci, c'est gentil, mais laisses ton Dieu où il est, c'pas lui le père !... Non mais... pffff, qu'est-ce que vous avez tous avec la bouffe ? Entre Leo et toi, si je vous écoute, je vais tripler de volume et gné pa potib !... m'enfin, j'veux bien un gâteau keumême...


Non, son humour ne s'améliore pas et, oui, elle glousse toujours aussi bêtement... quoiqu'il en soit, s'en suit une longue conversation entre les deux femmes, ponctuellement assortie d'interventions extérieures, dés lors que l'un ou l'autre des mômes fait un passage éclair. La journée se déroule rapidement, trop sans doute, pour une Platinette qui repousse autant qu'elle le peut, la prochaine échéance : l'Oncle.
Elle en sortira finalement entière, le minois sensiblement rosit et les prunelles étrangement brillantes... nul cri n'aura alerté le voisinage, pas davantage de casse, qu'il aura suffit au Novgorod de poser ses billes d'acier à l'ambre, pour le rassurer quant aux doutes et, le convaincre du bonheur qu'elle exprime en babillages incessants. Lequel doit se diffuser par tous les pores féminins, puisque l'Aîné ne proférera aucune menace à l'égard du Lisreux. Assez rare pour le souligner, à moins que le Tigre ne vieillisse, mais ça, elle refuse de l'entendre, tout comme elle nie farouchement l'ultime voyage qu'il n'oublie visiblement pas.
Quelques heures de repos plus tard, et le couple s'éclipse à nouveau... pour une destination inconnue, durée indéterminée. De toute façon, ils ne tiennent jamais les délais, à partir de là!


    Entre ciel et terre... quelque part


Seuls au monde. Après des semaines, des mois peut-être, à parcourir les routes, accompagnés ou non, à presque s'oublier, de projets balayés en rendez-vous manqués... ils suspendent le temps, volontairement isolés, écartés des tumultes classiques afin de se ressourcer. Et bordel, que c'est bon !
L'entracte s'égraine au rythme d'un sablier providentiel, dont chaque grain symbolise le ravissement d'instants précieux.

Paradoxale Blondeur qui, s'ennuie en traversant les déserts, râle des silences trop pesants, mais jalouse la prévenance Lisréenne envers autrui - ça va hein !-, boude dés lors qu'on la néglige ou qu'elle le croit... capricieuse ? Heu, ouais, aussi ! Et là, loin de tout et de tous, elle savoure, pleinement.
Pieds nus, elle trottine sur le pont du rafiot... une légère brise anime les mèches encadrant le minois hâlé, ou caresse le derme que la chemise ne couvre guère. Libre. Elle goûte aux douces chaleurs de cette fin d'après-midi, éprouvée bien sûr, d'avoir manoeuvré un tel vaisseau, sans autre équipage que son homme. Par chance, ce dernier n'a rien oublié de ses années passées en mer et s'avère être un marin aguerri, dont l'endurance et l'audace ne profitent d'ailleurs pas qu'à la navigation.
Au fil de l'eau, ils coulent des jours paisibles, rythmés par les tâches inhérentes à l'Archange, dont ils se détournent parfois... souvent. Dissipés. Ils se laissent mutuellement distraire, d'un baiser, d'une caresse ou d'un simple murmure, pour s'aliéner aux plaisirs qui ne les abandonnent, qu'épuisés et comblés.

Détendus, ils conjuguent le « nous » comme une évidence, renforcent leurs sentiments, harmonisent leurs prétentions... Elle évalue le bonheur, au baromètre émotionnel qu'engendre le regard de jades, la tendresse du sourire et même, le rire Lisréen qui résonne plus régulièrement ces derniers temps. Avant lui, elle avait l'illusion des sentiments, boniments enrobés de miel comme un poison vipérin, anesthésiant l'esprit avec, il faut bien l'avouer, de réelles prédispositions manipulatrices. Du grand art, elle le concède volontiers aux protagonistes, bien qu'elle en ait été victime, plus crédule qu'elle ne l'admettra jamais, mais n'aura vraiment souffert que de l'orgueil blessé finalement.Un mal pour un bien donc... ou l'art de positiver, façon Blondeur !
Aussi, dans leur bulle, elle s'enveloppe de sérénité euphorique, parce qu'elle sait maintenant, ce qu'aimer et être aimer veut dire...

Conclusion : elle est heureuse épicétout. Dire qu'elle pourrait profiter de sa grossesse pour emmerder le monde, ben même pas, ça lui réussit presque trop bien !

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Viktoria.novgorod
Et voilà, une nouvelle page se tourne. Je quitte Pau en laissant derrière moi des amis, chers, une sœur.. De Cœur. Elle va me manquer Susi… tellement. Heureusement que les courriers ça existe tient. Et Déa aussi, je n'ai même pas eu le temps de lui dire au revoir.

Et pourtant, je me sens plus proche d'elle. C'est curieux la vie… Au début, on s'est bouffé le nez comme pas permis. Bon, pas autant qu'avec Yohanna… mais c'est pas pareil. Déjà Déa est blonde. Ça veut peut être rien dire pour vous mais pour moi c'est beaucoup. Si l'on considère qu'un roux c'est un blond qui est resté trop longtemps au four… ça créé un lien. Forcément.

Me voilà donc un peu triste… mais je pars le cœur léger… Bien accompagnée et confiante dans cette nouvelle vie que je choisis même si tout n'est pas au point. Tout se mettra en place petit à petit, en temps et en heure… J'ai appris la patience… Et c'était pas du Luxe ! Et puis, j'ai l'essentiel avec Moi. Mon petit prince… Mon petit Alexis qui grandit de jour en jour. Il profite bien ce petit bonhomme. Le binôme est formé et personne ne le séparera finalement… Même pas un homme. Dans mes priorités il y a : Alexis, Moi, Mes projets… et le reste.

Et tout le monde est prévenu. Comme ça, pas d'embrouille. Et personne pour imaginer que, pour penser que… pour croire que.

Je regarde mon fils qui dort, calé contre mon sein. Je sourit doucement, tendrement. Au final, il n'y a plus que dans ces moments là que je redeviens douce et tendre. Pour lui. Pour mon monde. Et je ne laisserais jamais rien ni personne venir nuire à ça.

Le regarder qui dort là, me fait oublier les dernières déceptions que j'ai finalement pas trop mal gérées. Les choses rentrent dans l'ordre petit à petit. S'organise au fil des jours et je n'ai aucun regret. Vraiment aucun. J'ai vécut ce que j'avais à vivre. Demain s'ouvre à moi et je profite au maximum d'aujourd'hui. Finalement, tout ça m'aura fait mûrir.

Ooooh ne vous y trompez pas hein ! Faut pas croire ! De la merde, je vais continuer à en faire. C'est certain, c'est une marque de fabrique… mais je vais le faire avec classe et sagesse ! Un peu que c'est possible hein ! Faut pas croire. J'ai de la ressource… autant que j'ai de caractère et de force…même si des fois mes faiblesses peuvent laisser à penser que….

Alexis se frotte le nez. Il ne va pas tarder à réclamer son dû. Je regarde le groupe et je signe la halte prochaine. Volka s'arrête, paisiblement elle aussi. Je descends et m'installe contre un arbre. Le corsage s'ouvre et Alexis se rue sur sa pitance. Un vrai glouton. Je laisse les hommes gérer l'intendance. Faut bien qu'ils servent à quelque chose. Et puis moi, j'ai mieux à faire.

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Viktoria.novgorod
La nécessité de se rendre à l’évidence, vous connaissez ? C’est simple, c’est le moment précis où, à force d’avoir essayé, à force d’avoir pris des claques dans la gueule, vous comprenez… enfin… qu’il ne sert à rien de s’entêter et que finalement, les choses n’iront jamais dans le sens que vous le souhaitez. Personnellement, je suis longue à la détente et il me faut souvent, voir toujours, 2 fois avant de comprendre.

Alors… on laisse glisser les choses… on s’en détache… et on s’en fout…

Et bien là, la nécessité de se rendre à l’évidence m’indique, une fois de plus, que l’amour et tous les sentiments qui gravite autour n’est pas pour moi. C’est doux, sirupeux, niais et parfaitement guimauvesque. J’ai essayé, souvent. Longuement. Mal de toute évidence. Mais le résultat est toujours le même : déception ou trahison. Voir les deux en même temps parce que ça fait plus fun.

Moralité : Voilà… ça y est… après bien des tentatives, des espérances et toutes ces choses qui vous laissent à penser que le meilleur reste à venir… j’abandonne et je ne compte plus sur cette guimauve-là. Au final, elle a un goût amer. Remarquez, ce n’est pas forcément un mal, vu la vie qui m’attends et que je décide d’embrasser à pleine bouche, les bras ouverts vers un avenir pas forcément des meilleurs mais qui me conviendra à la perfection… Enfin, avouez que ça ne saurait être pire.

Au fil des jours, je me suis finalement lassée de ces histoires.

De ces murs que l’amour bâtit autour de vous sans que vous en ayez demandé la construction. C’est invisible au départ… et puis après, ça vous étouffe. Parce que l’autre ne reçoit pas ce qu’il veut… Parce qu’il faudrait changer. Parce qu’il faudrait être quelqu’un d’autre de parfait… et moi, je cultive mon imperfection. Parce que l’autre est égoïste… Parce qu’il y a les crises de jalousie… Moi grande jalouse de son histoire, je ne le suis plus. Pire… je laisse les gens partir parce que finalement, s’ils ne restent pas, c’est qu’ils ne me méritent pas.

Blasée… terriblement blasée… à tel point que les choses glissent sur moi dans la plupart des cas. Et quand elles ne le font pas, je rentre dans une colère noire qui peut durer plusieurs jours.

Egoïste aussi… énormément. Sans aucun regret. Je décide, on suit ou on s’en va. J’en ai fini de me laisser dicter ma conduite par un tel ou un tel sous prétexte qu’au nom d’un certain amour il faut faire des concessions. Les concessions, c’est toujours le même qui doit les faire. Et l’histoire a montré que ce fut tout le temps moi qui m’y collais. De la merde.

Intransigeante… par nécessité. A force de trop pardonner et d’être trop prise pour une poire, on finit par ne plus rien laisser passer à personne. 1 chance, jamais 2. On ne peut pas dire en plus que je prends au dépourvu. J’avertis toujours. Je dis toujours qui je suis, comment je fonctionne… ce qu’il faut faire ou ne pas faire… Vous pouvez tenter l’expérience d’aller outre… mais les choses mourront d’elles-mêmes par la suite.

Froide… pour s’auto-protéger. Quand vous êtes trop gentille… trop bonne… vous devenez vite trop conne. Et on en abuse de vous. De ce grand cœur qui s’offre aux autres sans limites on fait des miettes… Alors, finalement, on le ferme à tout… et à tous.
Certains diront qu’à force ça donne du charisme. Du vrai. Une stature… Que ça force le respect. A ceux-là, je dirais que je n’ai pas besoin qu’on vienne cirer les pompes. Je n’ai plus besoin de personne pour gérer mes affaires. De toute façon, je n’ai plus confiance. En personne.

Donne la main, on te bouffe le bras en te faisant passer pour une moins que rien alors que toi, pauvre conne, tu as tout donné sans limites et sans mentir… Et bien, je vous préviens, j’ai préparé un lot de cordes.

Le seul homme de ma vie est et restera mon petit Alexis. Mon petit blondinet d’amour. Mon petit prince qui ne quittera plus jamais mes jupons… Il va vivre à la dure… mais bon c’est comme ça aussi que je me suis forgée… qu’on s’est tous forgés à Novgorod. A lui seul seront réservés mes sourires… Ma douceur… Ma tendresse. Ce que j’ai de mieux en moi. A lui la lumière… aux autres la part la plus sombre de moi…

Ça va roxer du poney.

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Nikita.novgorod
    Je serai discrète comme une hyène*


La petite croisière est loin derrière eux. Et devant, s'étend l'inconnu... évidemment, les chemins ne leur sont pas étrangers, parcourus maintes et maintes fois déjà, mais qui peut dire ce que l'avenir lui réserve ? Personne, sauf d'être devin ou, plus probablement, mytho'.
Ainsi, les jours passent, à l'allure des canassons, des secousses subies par la roulotte, des escales au milieu de nulle part, ou à la faveur d'un village dont le profil ne change guère du précédent. La routine en somme...

Sauf que le ronron, à force, ça gonfle la Blondeur... elle l'est déjà ouais, mais nafoutre ! Quelle meilleure excuse d'ailleurs ?!

Pourtant, elle ne boude pas. Ne marmonne pas. Ne proteste pas davantage et, n'est même pas violente. Etrangement sage. Incroyablement calme. Et, terriblement raisonnable. La méga loose, puissance troupeau de mainois au carré, multiplié par... Mhm, non, inutile d'allonger encore la liste « d'amis ». En résumé, elle a la connerie qui la démange !

C'est en quittant le pays des truffes que l'idée germe... et la graine de s'épanouir au terreau limousin, à quelques semaines près, elle pourrait y vêler, quoi de plus normal au final. Mais elle n'est PAS grosse. Pas totalement... ou quand l'objectivité a foutu le camp au terme du premier trimestre de grossesse !
Bref, ça fait son petit bonhomme de chemin sous la tignasse aurifère. Bien sûr, au stade de l'esquisse, rien d'abouti, ou la maternité ne l'aurait pas seulement changée mais, carrément métamorphosée, ce qui tiendrait tout bonnement de l'illusoire...sans déconner, on frise la fiction keumême !

Une plume, un vélin... un piaf. Elle s'efface, d'une discrétion inhabituelle... et peut-être, oui peut-être.


*Papy fait de la résistance – féminisé pour le RP
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Viktoria.novgorod
Putain… j’ai pas mal à la tête… mais j’ai mal au cœur… il faut que j’arrête d’abuser de l’alcool…même si je sais que je recommencerais bientôt. L’alcool devient ma came… j’ai effacé le reste.

Me voilà allongée dans mon lit, sous un drap, une peau de bête bien chaude qui me recouvre. J’ai pas envie de me lever. Je regarde le plafond. Je n’ai pas la nausée… mais j’ai mal au cœur. La bonne nouvelle c’est que si j’y ai mal c’est qu’il m’en reste un petit bout. Combien de temps survivra-t-il ? Je n’en sais rien. Pas longtemps j’espère.

L’amour… les filles… les garçons… ça rend débile…

Mon bras se referme sur mon visage et je n’arrive pas à retenir mes sanglots.

Je suis seule et pourtant, je me cache pour pleurer.

Il y avait longtemps que ça ne m’était pas arrivé. La façade s’effrite, s’efface quand je suis seule. Mes blessures, je ne les offre à plus personne. Je suis entourée mais je suis seule finalement. Je ne vais pas me plaindre. Je l’ai voulu. Je l’ai. Alors je dois assumer. Mais là, dans la solitude de mon appartement, je peux me permettre d’extériorisé ce qui me ronge le peu de cœur qu’il me reste.

C’est si compliqué de se protéger. Surtout quand on est comme moi. Colosse aux pieds d’argile. Semblant si forte et pourtant si fragile. L’armure se construit de jour en jour...Mais voilà, quand je suis seule, face à moi-même, il m’arrive de craquer. Je suis encore humaine.

Ça passera, je sais que ça passera, ça finit toujours par passer. Quand la dernière claque est plus forte que les autres. Alors, je comprends et je lâche prise. Je sais que ce n’est plus qu’une question de jours pour que je le fasse de nouveau. Et alors, la page sera tournée pour toujours, sans espoir de retour arrière. C’est ce qu’il y a de mieux à faire. Ça fait juste mal, là. Maintenant. Demain sera un autre jour. Comme toujours. Je serais vivante, peut-être, et alors je verrais.

Je me retourne dans le lit. En chien de fusil, ma tête vient se caler sur mes bras. Mes larmes silencieuses glissent sur mon nez, sur ma joue. Je ne les retiens pas. Si elles sont là, c’est qu’il le faut. J’ai appris à accepter les choses. Mes coups de cœur, mes coups de sang… Mes états d’âmes comme ma méchanceté latente.

Je ne suis pas de ces femmes qui minaudent, qui font genre… qui se donnent un genre de sainte nitouche, qui vous colle des œillades et des petits rires surfait, sur-joués et qui ouvre les cuisses finalement plus rapidement que moi. Non… je ne suis pas de celles-là. Moi, je suis directe. Je dis les choses. Je vis les choses sans me chercher des excuses et j’assume. Au final, aux yeux de tous, je suis plus salope que ces filles là… alors que… je ne mens pas… je n’use pas de faux semblants… il ne fait pas bon être vraie dans ce monde de faux…

Non, je ne serais jamais de celles là. Ça me permet de rester fière. Droite. Fidèle à moi-même. Ça me fait mettre une croix sur pas mal de choses, même sur les choses douces qui me feraient du bien pourtant…Mais, je ne peux plus mentir. Je n’y arrive plus. Je ne peux plus être ce que je ne suis pas.

Je me redresse. Je frissonne sous l’effet de cet air frais qui courre dans la pièce et qui vient effleurer mon épaule dénudée. J’essuie les larmes. Un long soupire passe mes lèvres. Je baisse la tête… avant de la relever. Je me lève enfin. Je m’habille en silence après avoir aspergé mon visage d’eau… plus de traces de ce moment de doute. De ce moment de peine. La croix est posée. Scellée.

Les gestes sont mécaniques. Je deviens un parfait automate. Les gestes pour faire mon chignon sont toujours les mêmes. Et c’est toujours la même mèche rebelle qui s’en échappe. Le sourire s’est effacé au fil des jours. Il est de plus en plus rare. Même si les rires restent là… la troupe fait que.

Tous les jours un peu plus froide.
Tous les jours un peu plus refermée sur moi pour me protéger.

J’ai construit une belle prison à sentiment débiles qui me détruisent.

Je demeure ma pire ennemie… je n’ai plus besoin des autres.

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Nikita.novgorod
    Sur la route...


Finalement, cette idée de suicide aux yaourts périmés n'était, peut-être, pas si mauvaise...c'est vrai, c'est pas humain une telle poisse !

Elle avait quitté Limoges, avec un brin de mélancolie mais le cœur léger, puisqu'elle ne devait faire qu'un aller-retour. A peine quelques jours. Quatre. Le temps de rallier Guéret et de rejoindre la capitale. Quatre, c'est peu et beaucoup à la fois... parce qu'en quatre petits jours, il peut s'en passer des choses. Surtout quand la caboche niche un neurone alambiqué non moins tourmenté et, la Perle est justement de ceux-là.

Au commencement, c'est l'amertume qui l'anime, puis l'espoir, mais bien vite, la déception s'invite à la danse et là, faites vos jeux, rien ne va plus ! Dans ces cas-là, elle a besoin d'un exutoire, bien souvent, elle cherche l'affrontement mais son état actuel lui interdit de se chicaner, elle se rabat donc, tout naturellement, sur les achats compulsifs... sauf que la cité guéretoise ne propose guère qu'un marché de campagne.
La bourse tinte joliment à chacun de ses mouvements, gracieux malgré la grossesse -parfaitement-, dés lors qu'elle arpente les rues, encore et encore, en quête DU trésor. Alors, l'esprit vagabond s'évade en fantasques suggestions, pour qu'elle adhère enfin à l'utopie d'un dessein.

La nuit, tous les chats sont gris... elle quitte silencieusement la sécurité des remparts, pour que la monture se lance sur les chemins poussiéreux. A peine si l'astre lunaire ose percer le voile opaque de cette nuit étouffante, même le mutisme ambiant devient pesant, à mesure qu'elle chevauche dans l'obscurité. La pénombre ne l'effraie pas, elle démonte, afin d'éviter quelque accident qui mettrait l'enfant en danger... une chute équestre peut être violente, elle le sait pour en garder une fine lézarde à la tempe. Sans plus de hâte, elle poursuit à pied, malgré les reins douloureux et le manque de sommeil qui l'enveloppe depuis quelques jours...

La boulette. Encore.

Ténèbres s'agite. L'ouïe blondesque se concentre soudainement, l'ambre s'assombrit sensiblement et les muscles se contractent d'alerte... un bruit, infime, provoque l'envol d'un rapace, qui fond sur un rongeur dans un cri strident. Elle rit, nerveusement. Peut-être plus tendue qu'elle n'y paraît...


    - Erf... c'est qu'un mulot, pas d'quoi s'angoisser, y'a jamais personne dans l'coin.


Jamais. Sauf ce soir... si c'est pas du bol ça keumême ! Des semaines à voyager sans croiser le moindre rat, ni sur les chemins, ni dans les villages. Des semaines à se faire braire, à poursuivre des projets chimériques, à briguer un futur sous de meilleurs hospices. Et pourquoi ? Pour ça.
Là, devant ses mirettes écarquillées, quatre silhouettes se dessinent plus clairement... le museau se fronce, la moue s'invite aux pulpeuses, avant d'exhaler son dépit d'une résignation palpable


    - Et merdeuhhhh !

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Jack.sparrow60
La troupe s’était arrêtée près de Châteauroux à la recherche de client fortuné. Afin de leur proposer leurs aides pour porter leurs biens et leurs fortunes.
Voilà plusieurs jours que le groupe faisant chou blanc ou tombait sur des personnes ne possédant guère qu’une dizaine d’écus. Il savait que le Berry était souvent pauvre et désert mais il n’aurait jamais cru autant.

Comme à son habitude le jeune homme s’était planqué sur l’un des côtés de la route avec sa belle afin de pouvoir s’occuper tranquillement durant l’attente.
Leurs compagnons placés un peu plus bas afin de pouvoir bloquer le passage aux éventuels voyageurs qui tenteraient de s’enfuir.

Les heures passèrent et se firent très longues pour les quatre compagnons attendant patiemment leurs victimes qui peut être n’arriveraient jamais.
Seuls les animaux nocturnes ou couche-tard leur tenaient compagnie dans leur attente qui pouvait parfois être interminable.
Et encore une fois il semblait qu’il allait repartir bredouille. Mais tout à coups la chance leur sourit. Au loin ils distinguèrent une silhouette qui s’approchait.

Le groupe se fit d’avantage silencieux afin de ne pas se faire repérer avant que leur proie ne soit suffisamment proche. Puis ils sortirent des fourrés chacun d’eux armés approchant de leur victime qui était une jeune femme et avant même qu’elle n’ait eu le temps de dire ouf l’encerclèrent.
Puis il prit la parole arborant un sourire charmant.


Bonjour Demoiselle
Belle nuit n’est-ce pas ?
Vous me semblez bien chargée pour une femme seule !! Permettez-nous de vous débarrasser s’il vous plait.


Eh oui on peut être un vilain poli.
Jack gardait un œil attentif sur la jeune femme même la plupart du temps leur nombre suffisait à calmer les plus intrépides ?
Parfois certaine personne décidait de jouer les suicidaires.
Nikita.novgorod
L'espace d'un instant, elle ambitionne de simples voyageurs... espérance de courte durée. Déjà, ils l'encerclent, armes au poing, sans raison en vérité, qu'elle n'entend pas se rebiffer, malgré le naturel frondeur. Bah ouais, sans être suicidaire, elle est de ceux qui chicanent d'ordinaire mais pas cette fois, non.

    - Belle nuit ? C'est une blague ou bien ?


On est d'accord qu'il se fout royalement de sa gueule, là ! Autant dire qu'elle lance un regard assassin en réponse au charmant sourire qu'arbore le vilain, tout aussi poli soit-il. Les prunelles passent alors du type à sa bourse, de sa bourse au type et de hausser un sourcil, un tantinet dubitative... c'est confirmé, il la prend pour une truffe. Non parce que, la trouver chargée, juste à cause d'une aumônière, à l'eau quoi...

    - Bien chargée... Hannnnn mais l'autre ! Va m'traiter d'grosse bientôt... je ne suis PAS chargée, j'suis juste enceinte namého !


Elle a parfaitement compris à quoi, il fait allusion, bien entendu... mais puisqu'elle ne peut pas lui faire bouffer ses dents, elle tente une autre approche. Les scrupules, elle n'y compte même pas, suffit de zieuter ses compagnons, mais qui sait, des fois qu'il soit pris d'une soudaine gêne, toussa toussa... c'est beau d'y croire, ouais!
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Jack.sparrow60
Il ne prit pas ombrage de la réponse de la jeune femme au contraire même il garda son sourire amusé. Il faut dire que bon il pouvait comprendre son agacement du moment. Il n’était jamais plaisant de se faire racketter.

Rhaaaa je me doute que pour vous elle est moins belle que pour nous. Mais personne n’est mort alors cela reste une belle nuit non.

Le jeune homme s’approcha de la jeune femme avec délicatesse ayant rangé sa lame. Il n’était plus vraiment inquiet en voyant dans quel état elle se trouvait.

Vraiment mes félicitations demoiselle.
Mais si je puis me permettre vous devriez être plus prudente. Seule sur les routes et enceinte cela n’est guère malin.


D’un geste rapide et habile, il débarrassa la jeune femme de sa bourse pour la remplacer par une rose rouge sans la quitter des yeux.

Ce fut un plaisir de vous rencontrer charmante damoiselle et je vous souhaite de ne jamais nous rencontrer à nouveau et bonne chance pour votre enfant.

Après une révérence en se découvrant le crâne, il se recula avant de faire volte-face et disparaitre avec ses compagnons dans la nuit noire comme s’il ne s’agissait que d’un rêve
Mais cela ressemblait surement davantage à un cauchemar pour la jeune femme. Ils la laissèrent là. Emportant avec eux le peu de bien matériel qu’elle possédait. Se doutant bien que cette damoiselle ne les oublierait surement pas de sitôt.
Qui sait peut-être se recroiserait-il un jour lors d’un duel vengeur, un autre brigandage ou peut être un procès. Qui pouvait savoir me direz-vous ?

Je ne pense jamais au futur. Il vient bien assez tôt.
Nikita.novgorod
Vraiment ? Est-ce qu'il a vraiment dit vraiment ? Sans déconner, elle a une tête à se trimbaler avec une prothèse ventrale, juste pour le plaisir d'en chier des ronds de chapeaux et, accessoirement, ressembler à une baleine à bosses ? Partagée entre l'envie de rire et celle, plus crédible, de péter une crise, elle les scrute comme une poule devant un couteau... Ouais, on fait dans le documentaire animalier épicétout !
Mais elle s'incline simplement devant le nombre, se laisse docilement délester de la bourse grasse, leur cède même le joli félin trouvé en chemin, avec pour seule ambition de protéger l'enfant qu'elle porte. La Slave a promis de se faire l'écrin sécurisant et ne revient jamais sur sa parole.

Tout se passe très vite, les canailles prennent rarement le temps de tailler le bout de gras, bien que cette fois, on pourrait s'interroger, et la Blondeur de rester là, comme deux ronds de flan, au milieu du chemin, avec une fleur à sa ceinture... un soupir échappe aux lèvres, mais ce n'est pas la peur qui l'habite, c'est la colère et, probablement l'incrédulité. Rageusement, elle se remet en selle et la jument de galoper pour arriver, écumante, dans la prochaine ville, toute aussi déserte que les précédentes. Double combo !

Plus tard, plongée dans un bain chaud, elle fait le bilan... quelques centaines d'écus, un matou et quoi d'autre ? Elle l'ignore, s'en tamponne, mais maudit les vilains qui la privent d'un nouvel investissement. Elle peste, après le monde entier, elle peste après le quatuor, elle peste après elle et d'autres aussi...
Bientôt enveloppée d'un linge, assise devant la coiffeuse d'une chambre impersonnelle, elle mire le reflet restitué par le miroir. Le minois arbore une pâleur inhabituelle, où se dessinent plus aisément des cernes encore légères, mais qui ne tarderont pas à s'encrer plus sûrement afin de rappeler au regard assombri, les désillusions passées.
En tête à tête avec sa solitude, l'évidence, presque cruelle... comment peut-on être si stupide ? Cette fois, c'est officiel. Bon, ça l'était sans doute déjà pour beaucoup, mais elle est lente ouais. Pas de sa faute si elle est candide keumême.

La lumière fut. Mieux vaut tard que jamais après tout... et c'est ultra lumineux d'un coup. On sait parcourir le royaume à l'appel suzerain, on sait traverser les duchés afin de soutenir la fratrie, on sait enquiller les lieues pour accompagner les mourants... mais elle n'est ni l'un, ni l'autre. Ni noble, ni sœur, ni moribonde. Juste une Platinette, engrossée en plus. Rien, qui ne mérite l'inquiétude, la considération ou le déplacement de quiconque... Un petit animal de compagnie, dont on se rappelle l'existence à la faveur de l'ennui. La tristesse du constat est telle que ça la fait rire, jaune, mais rire quand même.


    - Il serait p'têt temps d'arrêter d'croire aux contes de fées... t'as passé l'âge bordel!


Pourtant, elle en a pris des coups dans la trogne, elle connait la fourberie humaine, la manipulation, le mensonge et tout ce qui va bien... mais non, à croire que ça ne suffisait pas, il lui en fallait encore. Histoire d'être sûre d'avoir bien compris, et visiblement, c'est pas gagné, même si ça semble intégré. Jusqu'à la prochaine fois, probablement, malgré la confiance élimée comme peau de chagrin. Créature tellement irréfléchie, et si dénuée de perspicacité, bien qu'elle s'en défende. Ego oblige, ouais !

Qu'à cela ne tienne, ce qui ne tue pas rend plus fort. Elle se relèvera, encore, épicétout. D'ailleurs, elle s'installe afin de griffonner une courte missive au prévôt... ses super infos ne serviront pas à grand chose, mais fallait pas lui pourrir son caprice, namého !


Citation:
Au Prévôt, le bonjour,

Je tiens à vous informer qu'un groupe d'individus, trois hommes et une femme, sévit sur la route entre Guéret et Châteauroux... je le sais pour en avoir fait les frais cette nuit.

Malheureusement, je ne saurai vous donner d'avantage d'informations quant à leurs identités, puisque je ne les avais jamais vus auparavant, mais si ce simple mot peut éviter les mêmes déconvenues à d'autres.

Saluations. 


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