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[RP] Tomber est permis ; se relever est ordonné !*

Nikita.novgorod


Demain, c'est quand ? Une question qu'elle se pose régulièrement, tant sa vie lui semble chaotique... une accumulation de hauts, de bas, de déconvenues, plaisirs, insuccès, bonheurs, contrariétés. Déconcertant mélange qui engendre, tantôt la joie, l'hilarité ou qui l'enferme dans un mutisme déprimique. En résumé, rien d'étrange pour la Blondeur, sauf que sa « normalité » toute personnelle, finit par l'épuiser autant qu'elle ne fatigue les autres.

Du progrès néanmoins. Depuis son escapade, on ne subit plus ses sautes d'humeur, ou plus autant... elle observe, elle écoute. Elle fait ses constats bien sûr, mais sait les taire, pour se fondre dans la masse, ne pas bousculer les susceptibilités, ne pas déclencher la moindre tempête. Créature aussi lisse qu'ordinaire, dont la sensibilité est muselée volontairement, dissimulée aux yeux du monde par un masque gracieux. Les soudaines colères étouffées d'une volonté farouche, les éventuelles souffrances abandonnées dans sa poitrine, elle feint d'ignorer l'ombre qui ternit son cœur.

Le tsunami qui menace, cette violence destructrice. Elle s'y oppose pour l'heure. Pour l'enfant, celui qui s'épanouit au creux d'elle, et qui la comble déjà de bonheur. Pour l'enfant, celui qu'elle veille en l'absence de sa mère, et qui lui sourit avec innocence... La fragilité du poupon blond l'attendrit naturellement, alors qu'elle le prend dans ses bras, le câline avec douceur et tendresse, lui murmure des paroles apaisantes dans sa langue maternelle.


    - … Davaj, Aleksej, prišlo vremja ujti s puti*


Ouais, viens mon Poussin... allons affronter les regards curieux, allons répondre aux questions, allons narguer les sous-entendus, les non-dits. Ouais, viens mon Poussin, viens voir comme Tatie Niki' joue bien la comédie.
Mais c'est pas grave... ça ira mieux demain.


*Viens, Alexeï, il est temps de sortir le museau.
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Nikita.novgorod
    Limoges – Auberge « Il lupo e l'uccellino »


Assise dans l'auberge qu'elle assiège, sitôt qu'elle sort le museau pour se sociabiliser, la Blondeur digère une énième dispute... le neurone rejoue la scène, s'attarde sur certaines phrases, revient sur les « non-dits » qui lui sautent soudainement au visage. Elle ricane, nerveusement. C'est tellement limpide, comment a-t-elle pu passer à coté ? Trop furieuse, sans doute, pour comprendre le sens caché à l'instant où les mots étaient prononcés. Ils résonnent maintenant, de la voix masculine, grave. Le sourire en coin lui glace le sang à présent... « Laissez-moi le temps de digérer. On verra ensuite. »...

    - On verra...


Les petits détails, insignifiants, dés lors qu'ils sont isolés mais...qui prennent une toute autre ampleur, cumulés. A l'instar de l'angevin, feignant la curiosité, qui l'interroge régulièrement sur les absences, la Châtaigne, qui ne manque pas de répondant mais qui oppose systématiquement le silence dans ces cas là... et quoi d'autre encore qui lui échapperait ?

C'était prévisible, sans doute... tellement d'exigences, si peu de marge. Une rigueur de chaque instant, des concessions, nombreuses, volontaires aussi, pour l'équilibre précaire d'une relation. Des efforts pour satisfaire au mieux, les aspirations... « On verra hein »... Un frisson lui parcourt l'échine, alors qu'elle retrace le fil de la soirée. Son attitude, sa froideur, sa légère crispation et surtout, ses derniers mots, comme une gifle, cinglants. Tout ça pourquoi ? Parce qu'elle a répondu à l'appel familial ? Elle ne peut pas le croire. Pas un instant, non. Une telle intolérance à son égard quand il est si patient avec les autres, ça cache forcément quelque chose...


    - On verra, bien sûr...


Un grand vide s'empare d'elle, aussi soudainement qu'elle percute... toujours trop naïve, trop lente. Trop rêveuse. Bordel, quelle sotte ! Une main apaisante se pose, inconsciemment, sur le ventre où l'enfant s'agite. Le petit occupant est visiblement sensible aux émotions maternelles, qu'il réagit aussitôt, à base de coups énergiques et, parfois douloureux... Soupirs... D'un geste rageur, elle fait voler son verre qui s'échoue bruyamment contre la porte et de vociférer dans sa langue.
Totalement inutile, la colère ne retombe pas et l'arrivée d'un individu ne fait que l'accentuer... lequel se fait accueillir par un nouveau projectile.


    - Vous !
    - Moi !


L'homme attrape le verre et va le poser sur le comptoir en souriant... Elle l'invective, il se moque. La conversation pour le moins improbable entre un brigand et l'une de ses victimes. Au fil du temps, il réussira à la faire sourire, rire même. Oublier sa douleur pour quelques heures. Finalement, l'humour est un baume à certains maux... éphémère, mais reposant.

Et ça ira mieux demain. Peut-être.

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Viktoria.novgorod
Un matin comme tous les autres
Un nouveau Paris
Rechercher un peu de magie
Dans cette inertie morose


Nouvelle ville, nouveau réveil… et l'envie qui disparait peu à peu… ma main glisse sous mes cheveux. Je me gratte la tête. La course folle ne s'arrêtera pas aujourd'hui. Et pourtant, je suis fatiguée… tellement fatiguée.

Rester debout mais à quel prix
Sacrifier son instinct et ses envies
Les plus essentielles


Ma vie a pris un virage après mon divorce. J'ai décidé de penser à moi. Egoïste. Je m'en suis ouverte à une seule personne, personne qui m'a trahie… elle aussi. Un nom de plus sur la liste. Pas le premier, pas le dernier. Le cercle vicieux n'a pas pris fin. Malgré ma volonté. Malgré toutes les protections. Ce n'était pas assez. Le piège encore s'est refermé.

Finalement je suis devenue un huître cachant surement une perle. belle… mais je la protège… d'avoir trop souffert. Trop gentille, trop le cœur sur la main. Pas méchante pour un sous sauf quand on me blesse… Je ne suis jamais la première à mordre et pourtant…

Pourtant on m'invente une vie que je n'ai pas. "On dit" de moi. Pourtant ce "on" ne me connait pas. Ce "on" ne connait pas ce qui anime mon cœur. Il ne sait pas ce que je ressent. Il ne connait pas ma douleur, ma peine… Il ne connait pas mes pensées… Il ne juge que la façade sans connaitre ce qu'elle cache… Personne ne connait Vik… non personne ne me connait.

J'ai enfouis au plus profond de moi mes sentiments. Quand je pleure, c'est seule. Quand j'explose de colère, c'est seule. On a beau être entouré, la solitude ne nous quitte pas. Et finalement, je la cultive. Je chéris les tête à tête avec moi-même. Oui, parce que je ne compte que sur moi. Pour me comprendre. Pour me guérir. Pour me relever.

Qui pourrait comprendre ? Personne. Vie pathétique. Commune. Les mêmes douleurs qu'une femme trahie, midinette, au cœur d’artichaut. Qui s'est construit de ses blessures. Qui ne les confies plus… L'huître s'est fermée protégeant la perle précieuse. Marre de la douleur… des trahisons…

Marre aussi de ces gens qui me jugent sans me connaitre vraiment… qui font de mes parades des vérités. Qui prennent le raccourcis alors que le long chemin apporte toutes les vérités. Les seules et uniques… et que les raccourci ne sont fait que de faux semblants.

Qui pourrait comprendre qui je suis ? Que je me suis construite, jours après jours sur une montagne de douleur, d'incompréhension. D'acte simple, basique, mal interprété parce que finalement, je suis trop entière. Trop franche.

Une seule personne avait compris ça. Un seul homme : Mioss… Tu me manques Maurin… dans les lymbes de la mort m'entends tu encore un peu ?
Toi, tu avais la vérité.
Toi, tu savais me comprendre.
Toi, seul, tu savais m'accepter comme j'étais et panser mes blessures.
Toi, tu m'as prise avec mes qualités, mes défauts, ma complexité et ma simplicité aussi.
Toi, tu m'as fait confiance malgré tout. Envers et contre tout… et surtout contre Moi. J'étais ma pire ennemie et tu l'avais compris.

Est-ce que je dois encore espérer quelque chose ?
Je suis tombée de nouveau…
Je me relèverais encore…

Mais avec encore moins d'espoir,
Mais avec encore moins d'envie,
Mais avec encore une blessure au cœur…

J'ai été stupide une fois encore. J'y ai cru… débile profonde…

Mais tout peut changer aujourd’hui
Et le premier jour du reste de ta vie
Plus providentiel


Ma tête bascule en arrière, j'ai de nouveau envie de pleurer. Mais je ne le ferais pas. Pas maintenant en tout cas. Je soupire et je regarde le mur de la cellule que j'occupe. Je dompte la tignasse rousse dans une tresse simple. Ce n'est pas aujourd'hui que je me glisserais dans un bon baquet d'eau, bien chaude à me faire rougir la peau.

J'ai faim ce matin…
Peut être qu'un jour, ça changera…
Peut être que, finalement, je devrais m'ouvrir à quelqu'un…
Peut être que je devrais lâcher tout ce que j'ai sur le cœur…
Peut être que je devrais me confier…
Peut être que je devrais accepter de faire pitié…

un nouveau premier jour du reste de ma vie… peut être.

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Nikita.novgorod
Et ça ira mieux demain...

Si les cousines s'arrangeaient pour garder l'équilibre, l'une sur un nuage pour l'autre au fond du trou, ça, c'était avant... maintenant, elles sont tellement concordantes que ça fout presque les jetons. Des vies parallèles, un amoncellement de poisse, la méga loose et le tout, sans la moindre concertation. Si c'est pas meugnon une telle harmonie familiale !

Dans l'absolu, la plus blonde des deux n'est pas la plus mal lotie... elle ne manque de rien, vit même carrément bien, ne s'épuise pas à la tâche puisqu'elle n'a pas besoin de bosser. Y'a pas à tortiller, l'aisance facilite l'existence. Elle n'a jamais connu que l'opulence, aussi, serait-elle capable de se plaindre sans sourciller, si d'aventure, une pénurie venait à la contrarier, parce qu'évidemment, c'est de ça qu'elle aurait envie.
Le relationnel n'est pas en reste, la Slave capable d'échanger sans animosité avec autrui, indifféremment du genre et, même, d'avoir progressé quant à sa résistance aux indésirables. Sociabilisée, ouais... Dans une moindre mesure, la patience ayant tout de même ses limites, mais d'apprécier sincèrement la compagnie de quelques préférées, qu'elle qualifierait amicales. C'est déjà un miracle en soi !
Coté cœur, elle est privilégiée, si on considère que le père de l'enfant qu'elle porte n'a pas encore foutu le camp. Quiconque connait la Blondeur, sait qu'elle n'est pas la plus conciliante, un brin difficile à vivre peut-être... voir beaucoup, pour peu qu'elle pète une crise. Aussi, on peut décemment imaginer que la grossesse, et tout ce que ça implique de changement hormonal, engendre une complexité des humeurs. Saisissez la subtilité là ?
Mais non, tout va bien... si on oublie qu'elle est responsable de tous les maux Lisréens, si on néglige l'isolement masculin qu'on imputera volontiers à la Platinette, sans doute trop capricieuse, si on excepte l'incompréhension chronique dont elle est forcément l'instigatrice, si on fait abstraction de l'opiniâtre rancune, du Brun, capable de ruminer des semaines durant, si on ignore la lassitude, partagée cette fois.

… ou pas en fait.

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Nikita.novgorod
Eprouvante semaine qui vient de s'écouler... pourtant, elle aurait pu se dérouler tout autrement. Dans la douceur. Dans la tendresse. Dans la bonne humeur. Elle aurait pu, oui, et, par certains cotés, ce fût le cas... à l'instar des longues heures partagées avec le petit Alexeï, rayon de soleil d'une Slave privée d'Astre, ou des quelques soirées passées à l'auberge, où la jeune femme aime à se détendre devant un verre. Voir plusieurs, quand des irréductibles y risquent la truffe.
Un fin sourire s'invite au minois fatigué, les réminiscences de la veille revenant au neurone... Elles ont bien ri, c'est devenu assez rare pour qu'elle ancre ses souvenirs à l'esprit dénoué. Dans le rôle de la victime, un limangevin, dans le rôle des bourrelles, Châtaigne et Blondeur, bientôt rejointes par une vieille connaissance survoltée... Il a subi, plus ou moins dignement, mais avec une endurance singulière. Venu glaner des confidences afin de satisfaire sa curiosité, il repartira sans en savoir davantage mais épuisé psychologiquement d'assauts combinés. Pour sûr que les commères limougeaudes auront manqué un grand moment, à libérer moult rumeurs, toutes plus douteuses les unes que les autres, tellement improbables qu'elles en auraient fait des choux gras pendant quelques jours, au moins.

Un gloussement idiot échappe aux pulpeuses, alors qu'elle ouvre légèrement le rideau et d'observer la rue déserte... ce dimanche a été calme, trop visiblement, puisqu'elle peine à s'endormir. Son petit occupant en mal d'action, profite de l'heure tardive afin de faire ses exercices et s'étendre devient supplice. Aussi, elle fait les cent pas dans l'appartement, s'échoue dans un fauteuil l'espace d'une minute, avant d'user à nouveau le parquet de ses pieds nus. Parfois, les prunelles trouvent l'écritoire, mais la motivation n'y est pas, malgré les derniers courriers reçus... alors elle revient à cette fenêtre, qui semble l'aimanter, toute à sa contemplation de « rien ». Quoi de plus normal au milieu de la nuit ?!

Elle étouffe un bâillement derrière sa paume, soupire doucement des insomnies plus fréquentes... Senestre épouse l'arrondi du ventre, tente d'apaiser l'agitateur inconscient, de caresses délicates et d'une comptine fredonnée tout bas. Dans la pièce à coté, un autre joyau dort paisiblement, elle sait l'enfant fragilisé par l'absence de sa mère, et le réveiller n'est pas une option. Lentement, elle se dirige vers la chambre, en pousse la porte sans bruit, afin d'évaluer le sommeil enfantin, dont elle couvre la frimousse d'un regard tendre... la respiration régulière du poupon la rassure, la pulpe du pouce effleure la joue ronde avant de quitter la pièce, aussi discrètement qu'elle y est entrée.

D'ordinaire, elle s'envelopperait d'une cape et sortirait. Elle arpenterait les rues à s'épuiser, peut-être même qu'elle pousserait jusqu'à la forêt, avant de rentrer pour s'effondrer sur le lit. Mais ce soir, elle est assignée à domicile. La Platinette n'est pas une esclavagiste, elle a donné congé à la nounou. L'erreur !

VDM!!!

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Viktoria.novgorod
[Artois - Retour Arrière - 2 pas en arrière 3 en avant]

Finalement, ça m'a fait le plus grand bien de me retrouver toute seule. J'ai mis de l'ordre dans mes idées. J'ai digéré ma colère. J'ai pris du recul et j'ai remis les choses à leurs places. Je me suis rendue compte que j'avais accumulé, encaissé et engrangé un somme de colère énorme…

En réalité, depuis Juillet, depuis le divorce, je prends sur moi. Je fais le dos rond pour ne pas faire payer aux autres le mal que l'on me fait.

    - On me quitte pour une raison que j'ignore encore… Ouais, un jour je saurais peut être ce que l'esprit tortueux d'Hubert a inventé pour pouvoir me planter à Pau comme une conne avec Alexis…
    - On me quitte parce que je suis trop jalouse, pas libertine… Ok d'accord, moi à qui on a fait une réputation de salope et de femme qui ne pense qu'à ça. Ironie du sort je dirais
    - On me reproche de trop vouloir vivre mes rêves, d'être une égoïste… pour une fois que je le fais, que je fais selon mes envies… après avoir prévenu… plusieurs fois…
    - On me fait comprendre que l'entreprise est périlleuse pour mon petit prince. Je le confie à ma cousine… doit pas trop s'en plaindre d'ailleurs… au risque que certains me fassent passer pour une mauvaise mère… Bah…
    - On m'appelle à l'aide et je réponds… Je me retrouve le bec dans l'eau


RAAAAAAAAAAAAAAAAAAH … mais z'ont pas finis tous de me péter les couilles ? Ouais, je sais j'en ai pas et tant mieux… parce que là, à force, on frise l'atrophie testiculaire.

Presque 4 mois de VDM intense… Je suis fatiguée. J'avais besoin de faire un break… et depuis le divorce, j'ai pris l'habitude de, finalement, rester optimiste. Comme quoi, en tout chose, malheur est bon. Voir le positif…

Hubert m'a plantée ? C'est pas grave, la relation devenait toxique. Je ne supportais plus son amour étouffant, le manque de confiance, sa manière de faire de moi une incapable, ses reproches journaliers, pour tout et surtout pour rien… ses crises de jalousie quand j'étais seul à discuter de tout de rien avec un homme, alors que lui passait des nuits entière à boire avec des "amies" et à écrire courriers sur courriers à des "amies"… J'aurais dû, moi aussi, lui demander le contenu des courriers… au moins j'aurais su que j'avais raison de me méfier de certaines… Et puis bon, Je suis restée avec Alexis. Le meilleur de nous.

Jack m'a plantée ? Pas grave non plus, j'étais pas prête à faire confiance à l'époque et puis ça n'a fait que confirmer que le libertinage, c'est pas pour moi….Non, finalement, quand tu tiens vraiment à quelqu'un, quand tu l'aimes avec un grand A, tu n'as pas besoin d'aller voir ailleurs… je l'ai compris depuis très longtemps… depuis Mioss. C'est étonnant non ?

Nrv m'a soulée ? Ouais, gravement même. Mais au moins, j'ai finalisé la reprise en main. Je ne me suis jamais autant affirmée qu'avec lui. Il en a fait les frais ? Fallait pas me chercher. La Viktoria qui ferme sa gueule et fait la soumise, elle est morte et enterrée… même face à l'un de mes meilleurs coups… Est-ce que j'ai été amoureuse de lui ? Oui, bien sur. Est-ce qu'il me manque ? Ben ouais… c'est ça le pire. Mais, pas question de le montrer, déjà il fanfaronnerait… et puis, j'en ai finit de faire la suppliante. Les premiers pas, j'en ai fait assez !

Gwen et Susi m'ont mis hors de moi. Oui pour eux je fais un combo gagnant parce qu'ils le valent bien. Puis ça s'est surtout passé au même moment… et sur le même contexte. Bref, ils s'y sont mis à deux pour finir de me faire exploser… Mais là encore… ça m'a fait du bien. J'ai fini de reprendre mon assurance. La confiance en moi qui me faisait défaut. Tout est revenu à la normal…

Beaucoup de maux pour un peu de bien…

Bon, honnêtement, j'ai passé 4 mois de merde. Mais j'en ressort plus forte.

Je sais ce que je veux, je sais ce que je ne veux pas.
Je sais que je ne m'effacerais plus. Que je ne lâcherais plus le morceau.
Il est loin le temps où je fermais ma gueule… Alors ouais, faut que j'apprenne à mettre les formes surement, mais il n'est plus question que je garde les choses pour moi…

je dirais ce que je pense,
Je dirais non, si j'ai envie de dire non,
Je dirais oui, si je veux dire oui,
Je dirais merde aussi ou ferme ta gueule, juste parce que ça fait du bien,
Je serais égoïste,
Je replongerais dans mes mauvais travers si j'en ai envie,

Et je vous emmerderais aussi !

Non, là c'est bon, j'ai fait le tour. Il ne me manque qu'une chose : Alexis.

Je n'ai jamais laissé mon fils. A personne. Tous ceux qui m'ont accompagné ces derniers mois pourront en témoigner. Je l'ai gardé précieusement avec moi de la rupture avec son père jusqu'à Autun où je l'ai confié à Nikita, ma blondeur. 7 mois à vivre en lien serré avec ma petite tête blonde. Mon petit amour. Celui qui prétendrait le contraire serait un menteur… Je crois qu'il était important de le dire ça… des fois que certains soient un peu prompt à blablater sur mon compte sans savoir. Sait on jamais… On raconte tellement de choses sur ma vie sans que je sois au courant, en plus, de les avoir vécut. Sauf que quand on est intelligent et que l'on veut juger les choses, on prend les deux versions et on avise.

A bon entendeur !

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Viktoria.novgorod
Qui peut prétendre me connaître
Sans se contenter du paraître
Images toutes faites ou projections
C’qu’on vous prête est à confusion
Qui peut prétendre me comprendre
Quand il faut de tout se défendre
Passer les « on dit », casser la glace
Et gratter le vernis en surface
Quand soi-même on cherche et se perd
Pour toute une vie qu’on veut bien faire


Voilà, j’ai fait mon retour arrière. J’ai posé les choses. J’ai finis d’exploser. Et puis, je me suis laissée aller. J’étais bien dans mon appartement à Arras. Finalement il veut mieux être seul seul que seul en groupe. Au moins, les histoires connexes ne nous font plus chier et ne vous pollue plus. Finalement, j’avais peut être besoin de le péter ce plomb-là.

Et ça confirme, quelque part, que je dois me borner à garder cette attitude. Paraître et n’être vraiment moi que pour moi et un cercle d’élu. Ceux qui auront su gratter le vernis en surface… qui auront su voir ce qu’il y avait en dessous de l’armure fêlée. De ce cercle d’élu, même si ils m’ont fait du mal, je ne garde aucune rancune. Je prends juste du recul et les choses passent toutes seules après.

Qui n’a jamais fait d’erreur ? Qui n’a jamais trébuché sur le chemin ? Qui n’a jamais tourné le dos au soleil pensant que la lune éclairait mieux ? Tout le monde s’est un jour planté. Pour différentes raisons. Moi, je l’ai fait souvent, j’ai souvent pleuré à cause de mes choix malheureux. Mais toujours j’en ai tiré des leçons et du positif.

Je me suis endurcie…
J’ai appris à prendre sur moi…
J’ai appris à ne pas juger au premier abord…
J’ai appris que la facilité n’apportait rien…
J’ai appris que l’adversité grandit…
Plus distante, plus froide…mais le cœur sous la glace, il bat toujours aussi chaudement


Qui peut prétendre avoir la clé
De mon enfance et ses ratés
Rangez tous vos clichés qui rassurent
Des blessures à vif sous l’armure
Mais qui peut prétendre encore prétendre
Avoir un jugement à rendre
Et pouvoir se regarder en face
Dire ce qu’il aurait fait à ma place
Quand moi-même je cherche et m’y perds
Pour tout un cirque qu’il faut bien faire


La clé de ce dernier rempart, je l’ai donné bien souvent… et souvent aux mauvaises personnes. Alors, je suis devenu sélective. Je ne me perds plus en raisonnement biaisé par un cœur trop guimauve. Je prends… je donne… mais seulement une partie. Seulement ce que je veux bien… et je préserve toujours le plus précieux.

On peut me juger. On me peut me tailler une réputation… On peut s’imaginer tout un tas de choses sur moi… On peut écouter les « on dit » des gens qui me jalousent, qui m’ont fait du mal… On peut même me prêter tous les amants de la terre… On peut tellement de choses finalement quand il s’agit d’aller juger les autres en oubliant de juger sa propre vie. Mais la vie m’a montré, bien souvent, qu’avec le temps, même si il prend son temps, fini toujours par laisser la vérité éclater. Aussi, je sais que je peux rester fière. Et je ne m’en fait plus pour ça.

Je m’interdis de juger les gens. Du moins, dans la plupart des cas. Je ne suis pas un ange et j’ai moi aussi mes exceptions… 1 ou 2. Pas plus. Non, je me fais mon propre avis, je vais aller écouter tous les sons de cloches et enfin, je vais me faire mon avis. Il y a tellement de « on dit » sur moi, que j’ai appris à m’en méfier… et puis, Je suis comme je suis… et donc je sais qu’il faut toujours gratter sous le vernis.

En réalité, je crois que les gens aiment la facilité. Les choses évidentes de prime abord. Ils oublient juste que l’on se construit en fonction d’une vie qu’on a eue avant eux. On construit des barrières, des palissade et chacun à notre manière on devient un château fort…. Il y a alors 2 types de personnes : Ceux qui passent leur chemin et ceux qui assiègent le château pour trouver le trésor.

La liste de mes amants n’est pas si grande qu’on veut le faire entendre. Je dirais même qu’elle est basse voir ridicule. On peut donner son corps, mais c’est encore plus enivrant de donner son âme… des fois même son cœur. Et ce privilège-là, on ne peut le donner à n’importe qui. Alors, le tri s’impose. Il devient plus évident que l’évidence même.

Finalement, au fil du temps, l’addition ne provoque plus de grande crise. Je prends les choses comme elles viennent… Comme elles sont. En toutes choses, il y a du positif…

J’ai pardonné à Susi, j’ai pardonné à Gwenvael.
Je file vers mon fils…
Mon humanité, sans paraitre, elle est pour lui.


Je suis comme je suis
Et j’aime comme j’aime
Même si j’en paye le prix
Je suis comme je suis
Je suis mes envies
Comme me suivent ceux qui m’aiment
Je rêve comme je rêve
Plutôt mal que bien
Parfois même à rien
Je suis comme je suis
En tout cas je n’ai
La prétention de rien*


*la prétention de rien - Pascal Obispo
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Viktoria.novgorod
J’ai l’impression d’être une gamine devant un cadeau qu’elle ne peut pas ouvrir. L’impatience de me ronge. Me bouffe. Je me ferais exploser au moindre bruit. Je pourrais tout aussi bien sauter sur Susi et Bou en criant « BOUUUUUUUUUUUUUUUUUH » - pas le même que celui de Susi hein. On est bien d’accord. Je suis montée sur ressort… Une vraie pile électrique avant l’heure.

Je pourrais sauter partout tel zebulon tant je viens de rentrer dans la zone « manège enchanté ». Je reste tellement focus sur cette idée-là, sur ce demain que j’attends depuis 3 semaines, que j’en oublie tout le reste.

Tourniqueti – Tourniqueton !

Oublié les rêves avortés.
Oubliée l’image de moi en appuyée sur le rambarde du beau navire admirant l’horizon et le soleil qui se couche.
Oublié la déception de ne jamais voir se bateau prendre la mer.
Oublié ce moment de calme à la vigie, cheveux aux vents, sel dans la bouche.
Oublié les tempêtes à vous faire vomir tripes et boyaux…
Oublié la déception de ne pas rentrer au Béarn.
Oublié l’amertume d’avoir le sentiment d’être prise pour une conne.
Oublié la colère de n’être finalement que la troisième roue d’un carrosse qui n’est pas allé bien loin.
Oublié la blessure de n’être qu’un élément lambda… banal… qui n’a pas plus d’importance qu’une botte trop usée.

Tourniqueti – Tourniqueton !

Oublié tout ça parce que maintenant ça n’a plus la moindre importance. Mes blessures m’auront faites grandir. Plus froide. Plus dure. Plus fermée…. Et tout ça… Parce que là tout de suite, maintenant, je m’en tamponne le coquillard d’une force !! A tel point que si vous le saviez ça vous donnerez une vague idée de l’infini… J’en suis persuadée… et je le sais parce que je sais ce que sera demain…

    ...Intermède …
    Remarquez, celui de rendre tripes et boyaux… on pourra toujours se le faire en se payant une bonne biture… hannn ça fait tellement longtemps… ça fait tellement longtemps que je n’ai pas fini la tête à l’envers…
    ...Fin de l’intermède…


Reprenons…

Il n’y a que ce demain-là qui m’anime depuis plusieurs jours. Un truc qui grandi en moi comme la meilleure des jouissances. Sérieux, même le meilleur coup de queue ne m’a pas procuré autant de jouissance que ce demain-là. Si, si, c’est possible… Et allez pas dire que c’est parce que je n’ai pas eu de bons amants… y a eu des perles dans le tas.

Ce demain-là, il m’anime depuis que le rêve de bateau a sombré. Il ne m’a pas quitté dans la tempêté champenoise : Retrouver mon prince. Mon fils. Mon tout. Le seul homme de ma vie. Le seul qui compte. Le seul à qui je veux donner tout mon amour. Celui à qui je réserve mes sourires. Ma tendresse, mon humanité. Le seul qui brille à mes yeux. Le seul, oui… vraiment le seul, qui vaille que je donne ma vie pour lui. Le seul et unique prince de ma vie. Mon cher petit Alexis.

Alexis, je l’ai abandonné. Le terme est fort mais c’est comme ça que je l’ai vécu et que je le vis encore… Même si à l’époque c’était le meilleur choix à faire et que j’ai eu raison de le faire. La conclusion finale est que je l’ai fait pour une chimère… une utopie. J’ai pris la réalité en pleine tronche et j’ai longtemps cherché ce que je devrais faire après. Plus de but… Plus de projet… mais en fait… je sais… je le sais depuis longtemps… Je vais profiter. Je vais me poser un peu… et je vais profiter de mon petit prince d’amour.

Alexis, je l’ai confié à ma cousine. Nikita. La seule, l’unique, la chieuse… la grosse. Ne lui dites pas que j’ai dit ça, elle me scalperait… quoique dans l’état où elle doit se trouver, elle ne doit pas pouvoir courir très très vite… et pas très très loin… Je ris toute seule de l’imaginer marchand façon chaloupée pas du tout sexy. C’est pas bien de se moquer, parce que cette situation je l’ai vécu.

Mais c’est drôle quand même… Et puis je savais qu’il n’y avait pas meilleure personne sur terre pour s’occuper de mon petit bonhomme. De ma merveille. Elle en chié ? c’est pas grave, je me ferais pardonner, je sais faire les chouquettes. Je suis sûre qu’elle a été parfaite dans son rôle de grande cousine. Il n’a manqué de rien. Et surtout pas d’amour. Je le sais, jusqu’au plus profond de mes tripes.

Maintenant il est temps que je mette un terme définitif à ce qui a été la plus grosse connerie de ma vie.

Demain…
Demain, Limoges.
Demain je pourrais serrer dans mes bras mon petit Alexeï.
Demain, enfin je renouerais le lien que je n’aurais jamais dû couper.
Demain, il aura peut être peur de me voir.
Demain, il faudra qu’il me pardonne,
Mais demain est le nouveau jour du reste de ma vie…

C’est l’euphorie en moi.

Personne ne pourrait m’arrêter… même pas une armée…

Et pour une fois dans ma vie, je pourrais aimer Limoges...

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Nikita.novgorod
Limoges. Elle aura appris à apprécier la ville, témoin d'amitiés naissantes, de soirées agréables tant que distrayantes, de rencontres improbables, d'échanges cocasses. La capitale, tanière sécurisée et sécurisante pour l'enfant accueilli, que la Blondeur aura choyé jusqu'au retour de Viki'...
Justement, la Rousseur est arrivée ce matin là, et le courrier de la Fauvette a trouvé la Slave chez elle... il y règne une agitation inhabituelle malgré l'absence du petit bonhomme, parti plus tôt, niché contre sa mère. Du rangement. Au prétexte de retrouver son quotidien, sensiblement bousculé par la présence d'un mini curieux, aux mains pleines de doigts... Ainsi, les fragiles bibelots réapparaissent, comme quelques bouquins retrouvent leur place.
De l'organisation, somme toute banale au regard étourdi. Un sourire habille le minois fatigué, rassurant quant aux interrogations éventuelles. Quelques verres partagés en discutant simplement. Une soirée ordinaire, pour ne pas alerter... Cette nuit là, elle glissera deux missives sous les portes, avant de quitter les remparts et s'enfoncer dans la pampa ténébreuse. Sans bruit, pour ne pas déranger.

Rapidement, elle abandonne l'artère principale afin d'éviter les villages... la monture est rompue aux illuminations blondesques, elles cheminent tranquillement à travers champs, progressent sagement dans les bois, malgré l'allure raisonnable imposée par l'humaine. La jeune femme connait sa cousine, elle lui sait des contacts limougeauds et d'imaginer qu'elle n'hésitera pas à les solliciter... aussi, elle ne s'arrêtera qu'en pleine cambrousse, après s'être assurée d'une désertion totale et, pour une fois, la chance lui sourit, puisqu'elle ne croisera pas âme qui vive. Si ce n'est le volatile qui, lui, l'aura trouvée. Y'a pas à tortiller, les piafs sont doués d'essence divine, pas possible autrement !
Réfugiée dans la sylve, elle aurait pu y passer un nycthémère si le temps n'était compté... l'est-il d'ailleurs ? Lovée au creux d'un arbre, dont les immenses racines illustrent l'ancienneté, la Platine songe aux dernières semaines d'une existence chaotique, qui la font néanmoins sourire. Paradoxale créature. Tellement pleine de contradictions, sensiblement instable, épuisée par sa grossesse, et pourtant, partie seule sur les routes, sans même avoir informé quiconque de sa destination... peut-être, qu'elle ne la connait pas elle-même, jamais sûre de rien tant l'esprit est changeant.
Les prunelles distinguent à peine Ténèbres, qui paît un peu plus loin, alors qu'elle perçoit chaque bruit de la forêt... un feu n'est pas envisageable, c'est drapée d'une lourde cape qu'elle brave le froid automnal, sans craindre quelque danger. Elle a passé l'âge d'avoir peur du noir. Quant aux brigands, elle voyage trop léger pour n'offrir que déception et de s'abandonner doucement au sommeil, avant que son petit occupant ne se rappelle à son bon souvenir.

Demain, il fera jour.

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Viktoria.novgorod
journées passent et se ressemblent.

Je me consacre pleinement à ma vie de Maman. Comme si le temps perdu pouvait se rattraper : Je vis Alexis. Tout tourne autour de lui. Mon sommeil, mes repas, mes journées, les activités, la lecture, le chant, les jeux. Je ne vis plus que pour mon fils. Ma petite tête blonde. Ce petit bout de moi qui m'a tant manqué. Je ne m'accorde que quelques brèves sorties en taverne le soir.

La vie sociale ne me manque pas, ne me manque plus.

Je suis revenu depuis quelques jours maintenant. J'ai retrouvé mon monde et pourtant de nouvelles blessures sont apparues.

Nikita, ma belle blondeur… grosse, mais belle… elle ne m'a même pas laissé le répits d'une nuit avant de partir. Son mot, si simple, m'a déchiré le cœur. Elle est mal. Elle est malheureuse ma cousine. Je l'ai vu, je l'ai sentie. Mais, il est évident que nous avons un problème de communication dans la famille. Comme si, tous, nous refusions d'avouer aux autres que l'on a des moments de faiblesse, de doutes… ou tout simplement de moins bien.

Ce n'est pas étonnant. Nous avons toutes élevées comme ça : Montre toi forte, ne pleure pas, ne montre pas ta faiblesse… Moralité, nous agissons sur des coups de tête, par fierté et orgueil.

Je regarde Alexis. Il pousse sur ses petites jambes. Il tient si fort mes doigts que j'ai l'impression qu'il va me les arracher. Il est debout et il éclate de rire.


Bravo mon poussin !!

Je souris comme je n'ai plus sourit depuis longtemps. Je l'encourage. Il retombe au sol mais il rit toujours autant. Et je l'accompagne. Il recommence, il se relève. Il est tenace. Il a du caractère. Il ne lâche rien. En même temps, vu ses parents, il a de qui tenir. Je le maintiens. Il se dandine et se stabilise.

Ouiiii !!!

Je le prends dans mes bras. Je le couvre de baisers. Je lui fait des bisous péteurs. Il agrippe ma tignasse rousse et je ris… de bon cœur. Comme je n'avais plus rit depuis si longtemps. Mon cœur est léger. Les peines s'éloignent même si ma blondeur me manque… terriblement.

Je m'en veux.
Qu'aurais je pu faire de plus ?
Qu'aurais je du dire de plus ?
Comment aurais je pu soulager sa peine ?

J'ai voulu partir, la suivre, la rattraper… pas bien compliqué vu son état. Mais on est malin dans la famille et je savais, au moment même où je demandais à Arry de regarder si elle avait été signalée sur les rapports , qu'il ne trouverait rien. Elle sait que je connais encore un peu de monde ici… Alors… Elle a esquivé.

Elle voulait être seule… j'ai pris le temps. Je n'ai pas été impulsive, pour une fois. Le temps nous bonifie finalement… Alors, je suis restée… j'ai respecté son choix. Elle sait que je suis là, elle sait que je serais toujours là. Elle est ma cousine, elle est ma sœur…

Alors, je profite d'Alexis, de ses progrès, de jours en jours…
Je ne fais plus rien…
Je n'ai plus de projet…
J'ai banni les hommes de ma vie…

Je pense à ma blondeur…
Je suis inquiète…
Et en même temps sereine…

Je suis apaisée.
La colère est derrière moi.

C'est peut être ça la sagesse : accepter les épreuves de la vie, les enseignements qu'elle donne. Pardonner, parce qu'en toute chose, malheur est bon.

Je ne souhaite de mal à personne, mais je n'aurais plus de peine pour certains… Et je ferais en sorte d'éviter certaines personnes.

Je prends le temps… les choses arriveront en temps et en heure.

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Nikita.novgorod
Elle aura retrouvé ses marques, sans souci en vérité, si ce n'est la morne ambiance, aux antipodes de ce qu'elle a pu connaître dans la cité... Qu'à cela ne tienne, elle ne fait qu'un bref passage pour rejoindre la capitale et, plus exactement, l'un de ses appartements, afin d'y récupérer quelques babioles. L'atmosphère n'y est pas plus festive, c'est même le contraire. A chier !
Aussi, à peine un brin de ménage et de regagner la ville précédente... quelques corbacs dégueulent leurs conneries à qui veut les entendre, une sombre histoire de cannibalisme, probablement avancée par les limités du bulbe en villégiature. La frustration est quasi palpable dans les rues, animosité manifeste dés lors qu'on s'intéresse un peu aux affiches placardées... elle s'amuse de constater que rien ne change et ce, que les « incriminés » soient présents ou non. L'éternelle insatisfaction despotique ou la méga loose, c'est selon.

La Blondeur s'en bat l'oeil avec une poulaine, loin des considérations politico-dictatoriales. Assise dans la salle de l'auberge, elle sirote en lisant les courriers, qui l'attendaient. Amarante est visiblement remontée, comme un coucou suisse, après la soldatesque royaliste, mais à cette heure, elle doit être rentrée et confortablement installée. Un fin sourire habille le minois blondesque, imaginant les vociférations furibondes de la brune, alors qu'elle passe à la missive suivante... la tiédeur des mots informent d'un amalgame de sentiments, un brin de déception peut-être, une once de résignation, un soupçon de lassitude aussi, mais indéniablement, la Slave ne retient que l'immense joie éprouvée par sa cousine, grâce à son petit bonhomme.
Bien sûr, elle aurait aimer en profiter davantage, passer quelques jours au moins avec sa Rousseur, lire le bonheur dans ses yeux... mais elle est partie, pour ne pas s'éteindre d'indifférente froideur, pour ne pas s'assourdir de silences vampiriques. La caboche est secouée doucement, alors qu'elle sait devoir faire réponse rapide, après, là, c'est le vélin de la Châtaigne qui l'occupe. Mirettes se plissent spontanément, presque elle bouderait si elle avait du public, mais la salle commune résonne de vide et la Platine poursuit dignement sa lecture jusqu'à terminer outrée!


    - Hannnnn mais le scandale quoi ! M'accuser, moi, d'avoir contaminer la ville de disparitite... non mais à l'eau ! Pas d'ma faute s'ils m'copient keumême!


Parce que bien entendu, tout tourne forcément autour du nombril blondesque, ô combien fier d'ailleurs, et que la Punaise n'imagine pas un instant le fruit du hasard... non, non, c'est vachement plus flatteur de beugler au plagiat, toutafé ! Ouais, elle fait des rechutes parfois. Ça ne fait de mal à personne.
Les parchemins sont soigneusement rangés, tandis que l'esprit vagabonde... senestre épouse l'arrondi d'une caresse, pulpeuses échappent un soupir résigné et d'intégrer la brisure, simplement.

Pour compenser le néant qui l'habite, hormis le petit occupant qui sait, si bien, se rappeler à son bon souvenir, elle se fait l'écho des illuminations longtemps muselées... et justement, la plume encre ses arabesques. Qui vivra, verra.

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Viktoria.novgorod
La vie est facétieuse. Elle donne, reprend et jamais quand on s’y attend. C’est curieux quand même. Ça fait 2 ou 3 semaines que je suis à Limoges. Retrouvant mon fils, perdant le reste. Mais je ne m’en suis pas offusquée plus que ça. Je crois que je deviens habituée en fait. Et même plus habituée que blasée.

Comme quoi, l’espoir est toujours permis.

J’ai pris le temps avant de me relancer, tête baissée, dans quelque chose. J’ai regardé les options possibles et j’ai pris celle qui me semblait la plus raisonnable pour Alexis.

Et c’est au moment de partir que je reçois un courrier de la petite Sœur Susi. Je ne pensais plus en avoir un jour en réalité. Nous nous sommes quittées, une fois de plus, entre mi-figue et mi-raisin. Mais je suis heureuse de recevoir ce courrier. J’aurais pu attendre un jour… mais je ne l’ai pas fait…un long voyage m’attend. Cependant, arrivée sur le feu de camps, je prends le temps de répondre... de bien répondre. Pas à la va vite… j’en ai surement besoin aussi finalement.






Susi,

Je ne serais pas à Limoges. Je viens d’en partir. Je reprends la route vers de nouvelles aventures peut être. Je ne sais pas ce que ça va donner… On verra bien. Je n’attends plus grand-chose de la vie et des gens. Ces derniers mois ont été compliqués pour moi. J’ai pris de grandes baffes dans la gueule et de grandes leçons de vie aussi.

Je ne suis plus prête à faire confiance. Plus prête à croire ce que l’on me dit… Plus prête non plus à changer mes plans pour les uns ou les autres. Je ne prends plus de décisions rapidement. Je me laisse le temps de réfléchir et de voir…

Je ne prends pas la direction de Bordeaux. Je ne retournerais dans cette ville que pour vider mon appartement. Et pour cela, il faudra que je me sois installée et bien installée ailleurs. Je ne compte pas non plus rester en Béarn donc.

Ces semaines à Limoges, seule, m’ont permis de faire le point… de laisser filer les choses. Il est temps maintenant que je reprenne le chemin de ma vie pour savoir enfin ce que je dois en faire. Je suis plus apaisée, plus sereine… plus calme aussi. Et ça me fait du bien. Finalement, la seule chose réellement essentielle à ma vie, c’est mon fils. Et j’en profite énormément.

Pour l’autre … ne te fatigue pas : Il n’en vaut pas la peine. Il n’a pas trainé pour refaire sa vie. Comme quoi…Il devait avoir une belle collection de plan B. Et pourtant c’était moi la trainée. Celle qui avait un besoin essentiel de baiser et d’être avec quelqu’un… Il y en a, l’amour c’est beau, ça les élèves. Et puis d’autres, ils tombent amoureux comme on tombe d’une chaise… Je te laisse deviner à quelle catégorie chacun de nous appartient.

Et puis, Je me suis trompée aussi. Tu sais, personne n’est tout blanc ou tout noir… il y a seulement des gens capables de se remettre en question, de prendre du recul et puis il y a les autres.

Hubert, je l’ai aimé… à outrance… à tout accepter… même l’innommable… Je l’ai aimé à le laisser diriger ma vie… à décider de tout. Pour sauvegarder son amour malgré toutes les accusations, j’ai courbé l’échine… j’ai accepté… Et je me suis plantée. J’y croyais… Et puis j’ai explosé de trop faire le dos rond. Je sais ce qu’il a dit de moi… Mais personne n’emporte rien au paradis… Je connais la vérité et je reste droite et fière dans mes bottes. Les gens connaitront aussi, tôt ou tard, la vérité. Je ne m’en fais pas du tout pour ça.

Depuis Juillet, j’analyse mes choix, mes erreurs, mes décisions… et Limoges finalement, bien que je n’aime pas cette ville, m’a donné le temps de mettre la conclusion à tout ça. Au final, ce qui m’a manqué le plus c’est d’être moi. Je serais toujours ma pire ennemi, mais j’ai tellement besoin de moi, besoin d’être moi.

Je suis surement plus dure maintenant. Je suis moins disposée à revenir en arrière… et encore moins à m’ouvrir aux autres. Je suis une forteresse… Et je peux tenir plusieurs sièges…beaucoup vont s’y casser les dents je pense.

Il faut aller de l’avant… même si on traine son passé comme un boulet… et j’en ai une belle collection de boulets. Je les assume tous… j’avance et je me libère de leurs chaînes peu à peu.

Et puis j’ai la chance d’avoir mon fils avec moi pour avancer. Il est mon plus grand bonheur… ma plus belle réussite. L’avoir retrouvé a été ce qui m’a sauvé. Ma vie s’organise en fonction de lui. Pour lui. Nous reprenons la route ensemble. Ce petit bonhomme me donne une force in-quantifiable.

J’ai relu ta missive, ma Susi, peut être que c’est ça qui te manque : Ton « Te poser, quelques jours, à Limoges »… peut être qu’il te faut toi aussi t’arrêter dans cette course folle qu’est la vie pour faire le point. Prendre du recul. Alors, peut être comprendras tu que, ce qui te manque le plus, c’est seulement toi.

On dira encore que je m’écoute parler surement. Mais, honnêtement, si je ne m’écoute pas, qui le fera ?

Je te souhaite un bon voyage Susi et surtout prends soin de toi.
Je t’embrasse
Vika.



J'envoie la missive. Ils sont formidable ces pigeons. Je regarde Alexis qui dort profondément. Je le prends délicatement contre moi. Il grogne un peu mais mon odeur le calme aussitôt… tout autant que de serrer sa petite main ferme dans une mèche de cheveux. Je remonte la couverture sur nous.

Je me sens vraiment bien… même écrire cette lettre m'a fait du bien… et je peux constater combien j'ai évoluer. Il y a des choses dont je peux parler maintenant sans haine. Parce qu'elles ne méritent même pas ma haine. Je le savais depuis un moment, mais maintenant j'en ai la certitude : Dossier clôturé.

Mon regard se porte alors sur mon compagnon de route. Je ne sais pas ce que sera demain… Mais j'ai vraiment hâte de le découvrir.

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Viktoria.novgorod
J’ai l’impression d’être un pendule… je vais… je viens… j’oscille entre bas et haut… de droite à gauche. Même l’ivresse la plus totale ne me fait pas autant tanguer. J’ai l’impression d’être ballotée dans des courants mauvais… tantôt ils m’emportent vers la surface pour me permettre de reprendre mon souffle…mais ce n’est que pour mieux me noyer la seconde d’après. Un jeu pervers qu’ils maitrisent à l a perfection. Et quand ce n’est pas l’eau… c’est le vent qui me prend. Comme si j’étais élevée dans les airs… mon corps tournoi. Il se protège comme il peut. Mais rien n’y fait. Je suis toujours autant ballotée comme un pantin désarticulé.

L’eau… le vent… le feu… ce ne sont finalement que mes sentiments. Que ce que je ressens. Ce qui me blesse… Ce qui me meurtri. Ce qui me détruit aussi.

J’ai beau me battre, j’ai beau y croire, me raccrocher à la moindre petite chose positive. Je replonge, toujours, comme dans un cycle infernal. Et je ne trouve pas la chose ou la personne qui accrochera mon bras pour me sortir de l’eau. Pour me donner un second souffle. Et là , j’en manque clairement…

Vous le voyez poindre à l’horizon ce point de rupture ? En fait, la lumière qui m’appelle je finis par croire que c’est ça.

Je suis un paradoxe à moi toute seule.

Je vomis mes sentiments… je lutte contre eux. Je les renie. Je les occulte. Je les méprises et tourne la tête pour ne pas les voir… je bouche mes oreilles pour ne pas les entendre.

Tournant difficilement les pages… Mais devenant plus froide de jour en jour.
Insensible.
Impitoyable.
Incapable d’aimer tout simplement.

Je ne pensais pas que l’on puisse être si brisée. Et finalement les plaies restent longtemps ouvertes. Est-ce que finalement plus on en a, plus on cicatrise mal ?

La dernière c’est Nrv… j’ai été idiote, stupide… conne de croire qu’on pourrait vivre quelque chose à distance. On était bien trop différent, on n’attendait pas la même chose… Et surtout, je n’étais pas en état… ça aurait pu être une belle histoire… mais ce n’était pas le bon moment.

Les regrets c’est nul. Il parait qu’il ne faut pas en avoir. Mais j’en ai ajouté un à la liste. Putain de liste

Les fantômes me hantent. Les pages ne se tournent pas si facilement, même si j’ai classé bien des tomes.

J’avoue que ce tome-là, il pue grave sa mère. Dans la trilogie c’est toujours le numéro 2 le plus puant. Celui où le héros il prend cher. Il fait une grosse introspection chiante et pathétique. C’est souvent celui qui nous fait décrocher de l’histoire. Et puis, si tu dis « merde, ça peut pas finir comme ça » ben tu continues… en espérant que les pages de ne soient pas trop collées. Ben j’en suis exactement là : Je continue ou j’abandonne ?

Parce que je trouve finalement faisant un peu la synthèse de tout ça… de ces derniers mois, que les pages elles sont graves collées en fait. Et que si je mets les choses bout à bout j’ai la conclusion suivante :

    Je suis nocive… Je suis un chat noir qui n’entraine que déchirement, peine, douleur dans son sillage… Je suis un produit dangereux à moi toute seule et personne n’y survit…même pas moi. Surtout pas moi.


C’est ça la déprimitude je crois… j’ai envie de le fermer une bonne fois pour toute ce bouquin, même si je n’en connais pas la fin.

Natural
A beating heart of stone
You gotta be so cold
To make it in this world
Yeah, you're a natural
Living your life cutthroat
You gotta be so cold
Yeah, you're a natural *



Natural – Imagine Dragons
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Viktoria.novgorod
Les jours passaient et se ressemblaient… mais je ne m’en plaignais pas. Pourquoi ? Parce qu’ils étaient calmes…. Simples et sereins. Je ne me prenais plus la tête pour rien.

Oublié les volontés des autres au détriment des miennes.
Oublié ceux qui sous couvert d’amour, vous impose les choses.
Oublié ceux qui vous jalousent.
Oublié ceux qui vous prennent pour la gentille cinquième roue du carrosse.
Oublié toutes ces choses qui m’ont faites ruminer tant et tant…

Phil m’a donné un bon coup de pied au cul. Il faut dire ce qui est. Et j’en avais besoin.

A force de ruminer ses échecs, ses peines, on finit par ne plus vivre. On s’enlise. On s’enfonce dans une forme de mélancolie profonde. Tenace. Et… si on ne ressaisit pas… on sombre. Pour ne jamais en revenir. Je me trouvais sur le bord de la falaise, je regardais le vide. Il m’attirait. Tellement. J’étais sur le fil du rasoir et la seule chose qui me retenait c’était Alexis, mon petit prince. Et puis, j’ai senti une main sur mon épaule. Alors que je tombais en avant, elle m’a retenue. Et la réalité est devenue plus simple.

C’est con à dire. J’ai accepté…

Accepté le fait qu’on se soit foutu de ma gueule.
Accepté que l’on me fasse passer pour ce que je ne suis pas.
Accepté le fait de voir les réussites des autres alors que j’avais l’impression de n’enchainer que des échecs…

Mais si on peut se satisfaire de fausse réussite, on ne grandit qu’avec des échecs. Est-ce que j’essaie de m’en convaincre ? Non… parce que j’en suis convaincu.

Je ne me berce plus d’illusions :
Ce n’est pas parce que tu t’éclates au pieu toutes les nuits que tu es vraiment heureux.
Ce n’est pas parce que tu vies avec ton « amoureux » collé à toi H24 que tu es heureux.
Ce n’est pas parce que tu richissimes que tu es heureux.

Le bonheur n’est pas gros… il n’est pas immense… Il n'est pas blindé d'écus non plus.

le bonheur c’est une somme de petites choses, simples, insignifiantes.
Le bonheur c’est l’odeur de l’herbe fraichement coupée, c’est le rire de son fils au réveil. C’est le voir s’émerveiller de petites choses : le vol d’un oiseau... le bouton d’un pissenlit qui s’envole… C’est accompagner son fils dans ses premiers pas. C’est chanter une berceuse le soir au coin du feu. C’est rire sous les chatouilles… C’est savourer un câlin, simple, doux, tendre… C’est profiter de la chaleur de deux bras qui nous enserrent. Juste ça, ça suffit au bonheur.

A quoi ça sert d’étaler sa vie pseudo parfaite alors que l’on sait tous que rien n’est jamais parfait, que rien n’est idyllique ?

Alors moi, j’ai pris le contrepied :

Ma vie n’a pas été rose… elle n’est pas noire non plus. J’ai des réussites aussi. C’est sûr ce n’est pas transcendant… mais ce n’est pas non plus la mort. Je ne meure pas de faim. Mon fils non plus. Je suis assez riche pour pouvoir voyager sans avoir à me soucier de demain. Je peux aider mes amis quand ils en ont besoin.

Ma vie n’est pas remplie de folles aventures sexuelles délirantes… mais je ne suis pas nonne pour autant… Mais, ça sert à quoi d’étaler sa vie intime comme ça aux yeux de tous ? Y a un concours ? Merde, on ne m’a pas prévenu… En même temps, j’ai assez de dignité pour ne pas jouer à ça. Justement, ce qui est intime doit rester intime. Et si l’amour d’un couple ne se fonde que sur l’acrobatie au lit, Mon Dieu… l’amour ne rime à rien.

Ma vie n’est pas tranquille, je suis toujours sur les routes mais je ne doute pas que je m’arrêterais un jour, que je me poserais. Quand il sera temps. Quand j’aurais trouvé ce qui me convient vraiment. A quoi bon se précipité ? A rien… si ce n’est prendre le risque de repartir sur quelque chose qui peut blesser sans avoir pris soin de se soigner réellement. Je sais… j’ai essayé, je me suis vautrée.

Je prends mon temps…
Je ne me précipite plus…
En ça, j’ai changé… enfin non… je me suis bonifiée.

Dans cette somme de petits bonheurs. De petits délires… De nuits tendres et apaisantes… Et alors que je m'apprête à vivre de nouvelles aventures bretonnes, je demeure quand même inquiète : Je n’ai plus de nouvelles de ma blondeur. Elle est en Anjou… ça veut tout dire.

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Viktoria.novgorod
Brest…
Brest et sa pluie…
Brest et ses embruns…
Brest et cette solitude du bout du monde…

Je crois qu'il faut savoir s'éloigner de tout… qu'il faut savoir tout quitter pour se retrouver. Je l'ai fait et c'est au bout de la terre que j'ai trouvé, que j'ai compris que je ne suis plus qu'une coquille vide. Que le feu s'est éteins un soir de juillet et que rien ni personne ne réussit à le raviver. Même pas moi.

J'en ai longuement parlé avec Phil et il me l'a confirmé. Je suis tellement détachée des choses que je n'ais plus pied dans cette réalité. Je subis les choses. J'essaie d'y croire… Mais je ne veux pas y croire.

Je suis cynique, hautaine et dédaigneuse… Je me fout de tout et ça se voit… Je ne m'intéresse à rien et ça se voit encore plus… Enfin, je ne le suis pas réellement. Juste je donne cette impression. Les jours filent et je les subis plus que je ne les maîtrisent.

Je me suis tellement protégée de tout que les murailles que j'ai bâtis sont infranchissables. J'ai oublié la notion de sentiment. La joie, la peine, l'envie, l'orgueil, la jalousie, l'amour, le pardon, la tristesse… j'ai tout oublié. Rien ne m'anime. Même pas la colère… Même pas la haine…

Je suis devenue lisse. Invisible.

Invincible mais invisible… à quoi bon…

Peut on dire que l'on est vivant quand plus rien ne compte ? Peut on dire que l'on est vivant quand on ne compte pour personne….

Elle est haute cette falaise.

Je domine l'océan.
Je me sent forte… Puissante… Et pourtant, je me sens plus vide que jamais… Morte à l'intérieur…

Bienvenu dans le paradoxe Viktorien dans toute sa splendeur.

Plus rien ne m'atteins.
Même pas le froid qui s'immisce sous mes vêtements ravivé par la pluie battante.
Cette pluie forte et violente qui sous l'effet puissant du vent me frappe le visage.

Les marins qui se trouvent dans la tempête doivent vivre leurs pires heures. Le plus grande peur, pire que la peste des mers… le bois qui craque, les voiles qui se déchirent, les cordes qui cèdent et le mat qui se casse entrainant par le fond tout forme de vie ou du survie.
Avec de la chance, tu trouves un bout de bois qui te sert de bouée de sauvatage… Et encore… Chance… La chance d'être vivant alors que tous les tiens naviguent entre deux eaux maintenant… Qui sont les plus chanceux…

Plus rien ne m'atteins.
Même pas cette fatalité là.

Mes cheveux sont bien plus trempe que si venait de plonger la tête dans un baquet. Je sent les mèches collées sur mon front, barrant mon visage d'un éclair roux. Mais nulle flamme, nulle chaleur. Je suis tout au plus semblable à un cadavre rejeté par la mer. La contraste de la chevelure flamboyante et de la pâleur de la peau.

J'ouvre les bras en croix. Curieux pour une non croyante et pourtant, ça rend l'instant plus intense. Plus théâtrale… comme si je m'offrais toute entière aux éléments déchainés pour qu'ils me prennent et que tout cette mascarade finisse enfin.

La pluie efface les larmes, mais elle n'efface pas la peine.
La pluie lave le corps mais elle n'efface pas la douleur à l'intérieur.

Je n'ai qu'un pas à faire pour que tout s'arrête.
Je n'ai qu'un pas à faire pour qu'enfin je me sente libre.
Je n'ai qu'un pas à faire pour que je sois délivrée du mal qui me ronge l'âme.
Je n'ai qu'un pas à faire pour effacer tout ce qu'il reste de moi…
Je n'ai qu'un pas à faire… je suis déjà oubliée…

Un petit pas…. Rien qu'un tout petit pas en avant.

Mes yeux se ferment… Et fidèle à moi-même, je fais un pas… en arrière.

Je m'assois au bord de la falaise.
Mes mains viennent enserrer ma tête, je me recroqueville sur moi.

Putain … mais pourquoi ne peut on pas revenir en arrière ?!
Pourquoi ces démons sont toujours là, à m'assaillir.

La paix !

Je veux seulement la paix !

Mais je bascule, inexorablement de la lumière aux ténèbres

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