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[RP] Folie, sottise et orgueil croissent sur le même arbre*

Viktoria.novgorod
Putain mais c'est pas possible c'bordel !

Les courriers sont tous étalés sur le sol. Quand on est en pleine cambrousse on n'a pas de table ! A la guerre comme à la guerre... Mais là, c'est trop le bordel dans les courriers

Non... celle là c'est l'Architruc... ça... ça... ben j'en sais rien... Oh si merde ! Gwada. Si je lui répond pas il va croire que je l'ai oublié !

Le LP.. oh putain... pas le perdre celui là
. A tel point que je le plis et que je le glisse dans mon corsage. C'est un lieu si sûre en même temps.

Donc.. ça c'est fait. Ma blondeur. j'vais encore me faire enguirlander de ne pas avoir répondu plus tôt.

Oui, je parle toute seule ! Et alors ? qu'est ce que ça peut bien vous foutre hein ? C'est preuve de grande intelligence. J'en suis sûre... du moins, je me rassure comme je peux. Bref, je remballe le matos - d'écriture bande de cochon - et je réponds à la Blonde. On ne s'est jamais autant écrit. Mais finalement, j'adore. On est séparée, mais quelque part, on a jamais été aussi proche. Allez donc comprendre quelque chose.

Citation:

Salut Ma grosse !

Arrête ! je sais bien que tu adores ça ! ça y est ? tu t'arrondies un peu ? ça pèse ? tu ne souffres pas trop des effets de ta grossesse ? Soignes toi ! mais dit toi que ce n'est que passager et puis même si en passant il te déchire l'entre cuisse, dis toi que son petit minois te fera tout oublier.

Je sais, tu es en train de me maudire... mais tu devrais savoir que si je te taquine comme ça, c'est que je ne vais pas trop mal. Et c'est le cas.

Je maintiens le cap. Il y a des jours avec et des jours sans. Je pense que ça sera comme ça un moment. Tu sais bien comment je suis... trop sentimentale. Mais sérieusement, je me soigne bien. Disons que certaines choses m'ont fait assez mal pour que finalement la page se tourne facilement. J'ai fermé le livre... un autre s'ouvre et la préface est prometteuse.

Nous sommes toujours en mode voyage. Je suis passée à Bordeaux. je n'ai vu personne et c'est tant mieux. Remarque, je ne suis pas sortie. Bien trop occupée à préparer mes affaires. je ne changerais pas d'avis. Je quitte ce cloaque puant. Je laisse quelques amis derrière mais finalement, c'est ce que j'ai de mieux à faire. J'ai eu le temps d'y penser sur les routes.

Je fais bien attention à moi, j'écris beaucoup. Je fais les choses bien pour une fois.

j'espère que tu vas bien. Va pas nous pondre ton oeuf dans un endroit où on pourra pas aller te chercher. Imagine, faudrait que je vienne t'enlever... Le bordel !

Je t'embrasse ma blondeur,
Je t'aime

V.


PS : Je te rassure, je n'ai pas de corne au cul... j'en avais peut être sur la tête tu me diras...



Le sourire ne quitte pas mes lèvres tout le temps de la rédaction. Même quand je parle de ce qui m'a fait du mal. Mais je vais bien. Je suis heureuse. Je ne fais que voyager, je ne fais rien de particulier...mais je suis heureuse.


Bon ben... un de moins... reste deux autres...

Je vous emmerde...
_________________
Nikita.novgorod
Il a filé le temps, sans qu'elle n'y prête attention. Etrange. Les courriers se sont nichés dans la sacoche, en prévision des réponses à venir, mais toujours, quand elle s'apprêtait à s'y atteler, elle passait à autre chose... le voyage s'organisait avec plus ou moins de facilité, plutôt moins que plus d'ailleurs, qu'il s'annonçait comme une véritable expédition. Et ça l'amusait la Blondeur. Pas qu'un peu. Comme si l'association Nik(k)itesque ne suffisait pas, il fallait y ajouter la Poumitude... un beau bordel en perspective !

De fait, on était passé d'un trio à une dizaine d'énergumènes... formidable patchwork d'individus qu'on ne voulait pas perdre en route, alors que l'itinéraire initial changeait mille fois, jusqu'à l'heure du départ. Enfin. Fédérés, ils quittaient la capitale languedocienne dans une discrétion toute relative, entre roulottes, ménageries et dérangés du bocal !

L'humeur Slave oscille, toujours. Tantôt guillerette, tantôt tendue... rien de nouveau sous le soleil. Lors des escales, les conversations se mêlent, s'entrechoquent, se polluent, quand morosité et hilarité se heurtent. Les esprits chagrins pour certains, compatissants pour d'autres. Egoïste, elle n'aspire qu'à la joie, la légèreté, pas totalement remise de son séjour mortel en Armagnac mais, surtout, il y a cette sensation, désagréable, qui croit à mesure des jours passés et qui la renvoie à son ignorance... Trop blonde, sans doute. Alors, ce soir, elle quitte le feu pour s'isoler. Du courrier en souffrance.


Citation:
Amy',

Tremblez ! Je suis furieuse par ce que je viens d'apprendre et, quand je suis furieuse, ça chie dans les chaumières !! Aheum, pardonnez le vocabulaire par contre, mais comprenez, ma blondeur toussa.

Furieuse donc... déjà votre courrier m'avait alertée. Non, je ne suis pas totalement insensible et je soupçonnais bien qu'il y avait « baleine sous rocher » comme dirait ma cousine... vous connaissez ma cousine ? Elle est un peu dérangée mais très attachiante en fait. Heu, je m'égare... alertée par votre courrier et, plus sûrement, cette écriture étrangère que je ne connaissais pas. Forcément me direz-vous puisqu'étrangère mais c'est pour appuyer la dramaturgie. Vous suivez ?

Si c'est le cas, vous aurez deviné que j'ai croisé Fanette. Et sans surprise, je l'ai travaillée au corps afin de m'informer, puisque vous ne dites rien... Ne vous méprenez pas, je ne l'ai pas battue, ni chatouillée ou que sais-je d'autre d'ignominieux. Non, non, c'est une façon de parler... je l'ai harcelée de questions et, comme je suis trèèèès têtue, je l'ai eue à l'usure. Je vous rassure, aucune Fanette n'a été blessée pendant la séance.

Résultat, je ne vous dirai pas où nous sommes. Vous ne saurez pas où nous allons. Et je vous boude... mais ça ne vous autorise pas à faire pareil. J'attends votre courrier et prenez soin de vous.
En attendant de pouvoir vous rendre sourde, à force de ronchonner près de vos oreilles, vous êtes privée de goûter épicétout !

J'ai dit !



Bien évidemment, elle est à mille lieues de penser que, peut-être, lesdites Amarante et Fanette sont en contact... Mais non, trop centrée sur son nombril, pour sûr. Et d'un!
Confortablement installée contre un arbre, au calme, elle en profite pour rattraper son retard... pis mieux vaut tard que jamais d'abord – Carrie, si tu me lis.

Citation:
De moi, Nikita Novgorod, roturière de mon état et bulleuse à plein temps.
A vous, Lily.esterne'ch, Dame de Labescau et animatrice ducale,

Le bonjour.

Votre courrier a illuminé ma journée, que dis-je, il a fait ma journée même. J'en rêvais, la Guyenne l'a fait !

Une médaille. Pour moi. Officielle en plus. Récompensée suite aux mandats ducaux qui ne manqueront probablement pas, de marquer l'histoire guyennaise. Manipulations, animosités, démissions, sabotages, caprices, lâcheté et j'en passe... Brillante médiocrité, de nos élites, qui mérite effectivement la considération générale. Je ne vous apprends rien, vous y étiez.

De fait, je suis fort marrie, vous vous en douterez, mais je me vois contrainte de décliner l'invitation, puisque je suis actuellement en voyage et, surtout, à l'opposé de Bordeaux.
Cependant, je vous remercie d'avoir pris de votre temps pour cette missive, qui m'a ravie et je vous félicite, sincèrement, d'avoir la foi de continuer.

Bien cordialement,



    - Sans déconner...


A suivre...
_________________
Nikita.novgorod
C'est en ville, qu'elle reprend le courrier laissé en plan, après que la luminosité ne vienne à manquer... escale imprévue, une sombre histoire de chute et de fossé, dont le membre manquant sera accusé sans scrupule. Bien qu'inopinée, la pause est appréciée, puisqu'elle offre un confort inexistant sur les chemins.
C'est donc après un bref passage en taverne, qu'elle se trouve un petit coin tranquille, sur une place quelconque, afin de répondre à sa Rousse cousine.


Citation:
Tétard !

Autant j'ai de l'humour, souvent pourrave d'ailleurs, autant me renvoyer à quelques gonflements me plait moyennement... cela dit, je te pardonne. Tu noteras comme je suis adorablement posée, hein ouais !
En dehors de ça, je vais bien, je m'arrondis effectivement mais doucement namého, je ne suis pas une baleine... pas encore. Quant aux effets de la grossesse, j'en ai souffert les premiers mois, mais il semblerait qu'ils me lâchent la grappe pour l'instant. Pourvu que ça dure, sinon je vais finir déprimique.
Je te maudirai quand il sera temps, là, j'ai encore quelques mois devant moi avant de le pondre ce môme. Donc pas d'inquiétude, nous aurons l'occasion d'en reparler et de préparer l'opération sauvetage !

En tous les cas, c'est agréable de te savoir en forme et, te lire me laisse penser que tu pars sur de bonnes bases... cette nouvelle vie te fera le plus grand bien. Profites, ma Rousseur. Fais-toi plaisir, amuses-toi, épanouis-toi. Et bisouilles le loupiot !!

Nous continuons notre route... jusqu'où, c'est toute la question, mais ça occupe. Bref, tout va bien.

Je vous embrasse tous les deux,
Tendrement,



Un soupir passe la pulpe... rien de transcendant dans les écrits, mais elle ne veut pas que sa cousine s'inquiète, aussi, la réponse est nécessaire. Qui sait, peut-être le prochain courrier dévoilera quelques aventures extravagantes... ou pas.
_________________
Amarante.
Que répondre à Niki ? Fanette lui avait dit qu'elles voyageaient ensemble, un grand convoie de plusieurs personnes. Elle n'avait pas interdit à Fanette de lui dire ce qui s'était passé, elle connaissait peu Niki, mais se doutait bien, qu'elle serait arrivée, à lui tirer les vers du nez d'une manière ou d'une autre. Si elle n'avait rien dit, c'était plus pour ne pas inquiéter sa nouvelle amie qu'autre chose. Elle avait fait de même pour Dôn, laissant simplement sous-entendre, qu'elle était plus ou moins souffrante, sachant pertinemment, que Dôn ne viendrait pas la voir sous peu et, qu'elle serait rétabli depuis longtemps, quand, elle croiserait de nouveau son chemin ...

Mais à la lecture de la lettre de Nikita, elle avait d'abord souri, puis son sourire s'était transformé en plissement de nez et enfin en grimace. Niki allait lui mettre une volée, pas piqué des hannetons ! Elle avait comme l'impression, d'avoir huit ans et, de se faire enguirlander par son oncle quand elle chipait un biscuit. Il fallait donc trouver un moyen d'adoucir le mécontentement blondin.

Bref, pour le moment toujours à Moulin, mais plus encore pour très longtemps. Elle se trouvait dans le jardin, non loin de l'eau, de la maison de Gourvan. Les enfants jouaient sous l'œil vigilant de Léonie et elle, venait de demander à Kieran d'aller chercher de quoi écrire. Elle n'avait plus ses sutures et elle devait se forcer à faire bouger ses doigts, mais elle ne se sentait pas encore la force d'écrire une lettre entière, surtout pas une comme celle-ci ...

Kieran s'installa donc et attendit la dictée ...



Citation:


    D'Amarante Dehuit
    • Moulin
      Maison de Gourvan au bord de l'eau.



    Chère Niki,

    Ne soyez pas en colère, cela ne vous sied guère au teint.
    Si je n'ai rien dit, c'est simplement pour ne pas vous inquiéter.
    Je comptais bien être rétabli pour le jour ou nos chemins se seraient croisés de nouveau.
    Et puis, c'est compliqué et long de raconter cela dans un courrier, je l'ai déjà fait et c'est une expérience que je ne souhaite pas renouveler.

    Je sais oui, que vous avez croisé le chemin de Fanette. Nous correspondons aussi, depuis nos départs respectifs de Limoges.
    Vous savez Niki, les soucis de Fanette, sont bien plus important que les miens à ce moment précis.
    Je ne fais que me reposer et les sutures, que Roman à fait à mon poignet, ont été enlevés.
    Je n'ai plus qu'à me refaire une santé, pour pouvoir marcher de nouveau et, reprendre quelques couleurs.
    Ma vie n'est plus en danger, alors cessez de vociférer.
    À moins que vous ne désiriez m'achever en me rendant sourde ?

    Je sais bien que non et, je comprends votre frustration d'avoir appris cela comme ça, mais vraiment, je ne voulais pas vous inquiéter inutilement.
    C'est une histoire qui n'est vraiment pas très agréable à raconter et, je me sens assez mal et, coupable comme ça.

    Je ne vais pas tarder à partir pour Dijon, ce soir peut-être même.
    Je pensais rester un peu plus auprès de Gourvan, mais j'ai trouvé moyen d'agacer sa future épousée, alors je vais les laisser seuls tout les deux jusqu'au grand jour de leur union.

    Soyez prudente sur le chemin, même si je sais que vous êtes nombreux.
    Embrassez Fanette et Roman de ma part et aussi votre Léo pourquoi pas ?

    Que La Mère vous protège.
    A





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Viktoria.novgorod
Je barbote dans mon Baquet, Made in Le Mans. Enfin un peu de repos... Mais le repos, c'est jamais vraiment bon dans mon état. Je réfléchis, trop !

De quoi ais je le plus besoins en ce moment ? De mon fils… de sa douceur, de ses sourires, de ses gazouillis. Il ressemble à son père et finalement, ça me convient tellement.

Je ne renierais jamais ce qu'il représente et, quelque part, j'en suis toujours aussi fière. Si je regrette la fin de cette histoire, même si le déchirement me fait toujours mal. J'en resterais toujours fière. Elle a fait de moi quelqu'un de bien. Quelqu'un de respectable. Une conduite irréprochable en tout point. Quoiqu'on en dise... quoiqu'on en pense.

Oui, je suis maso. C'est une certitude maintenant. Et je mets toujours autant de temps à me soigner, même si on me crache à la figure, je continue à tendre l'autre joue. Non, c'est clair, je ne suis pas guérit, je m'en rend compte tous les jours un peu plus. On ne peut pas oublier 2 années comme ça après tout. Ou alors j'ai cette faiblesse là.

Remarquez, ce n'est pas une nouvelle j'ai toujours été plus souvent tournée vers le passé que vers l'avenir. En fait, on ne peut jamais oublier. Et puis Alexis en est la merveilleuse concrétisation. Il a été conçu dans l'amour… Il en sera toujours le signe. Même si l'avis n'est plus partagé…

Alexis se met à pleurer, je sors du baquet. Je m'enroule dans un drap et vient le bercer. Il a 5 mois maintenant. J'ai le cœur gros. Je le regarde et sans même m'en rendre compte, je me met à pleurer. J'embrasse ses petites mains et je le cajole. Il a fait un mauvais rêve. Il se blottie contre moi. J'embrasse son front et il se rendort en tétant mon sein.

Je n'aime pas que les souvenirs se rappelle à moi. Je m'installe au bureau, je sors de quoi écrire. J'ai besoin de penser à autre chose, j'ai besoin de donner le change. J'ai besoin de faire croire que tout va bien. J'ai besoin de reprendre ce sourire de façade qui ne me quitte pas. Finalement, il n'y a que dans ces moments là que je craque.




Ma grosse,

Je me doute que tu n'en ai pas encore là… heureusement, manquerait plus que tu grossisses plus que de raison. Tu deviendrais trop épaisse. Tu ne pourrais plus monter à cheval, ni te bouger tout court. L'angoisse !!

Je noterais donc que la grossesse te rends plus aimable. Il faudrait donc que tu le sois ad vitam eternam…il y a là une bonne mission pour Léo. Le pauvre, je le pleins.

Nous sommes arrivés au Mans. C'est calme. En même temps, je le suis moi aussi. Alexeï a eu 5 mois hier. Ça me rend nostalgique. Il ressemble tellement à son père. Je sais que je ne devrais pas… pas y penser et surtout pas te le dire, tu vas encore m'engueuler. Mais tu me connais assez pour savoir que même si j'ai fermé le livre, je ne l'ai pas jeté et que j'en relis certains passage qui m'ont marqué.

Ne m'engueule pas !!!! Si si ! Je t'entends pester d'ici !

Je crois que les bonnes bases se sont un peu … érodée. Je suis un colosse aux pieds d'argile. Un rien peut encore me faire vaciller. J'en prends conscience. Mais, ne t'inquiète pas ! Déjà, ce n'est pas bon dans ton état. Et puis, j'ai traversé d'autres épreuves. Je me tirerais de ce mauvais vent encore une fois.

Arrête de pester ! C'est mauvais pour ce que tu as.

Je serais peut être vraiment apaisée quand j'aurais définitivement quitté Bordeaux.

Je t'embrasse ma Blondeur.

Je t'aime

V.


Elle va pester la blonde quand elle recevra le plis je l'entends d'ici. Mais à quoi bon mentir. Je devrais continuer à faire semblant. Je le sais. En même temps, si je continu à faire comme si… et qu'elle se rend compte que je lui ai caché des choses… Elle va m'arracher la tête. Et j'en ai encore un peu besoin.
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Nikita.novgorod
Le Languedoc, c'est joli en cette saison... c'est calme, mais c'est joli... le Languedoc, c'est comme ailleurs finalement.
Elle a raccompagné le petit Aimé à l'auberge. Même si ce n'est pas idéal pour l'enfant, il a néanmoins besoin de sa mère et, sa mère, elle ne quitte pas ledit établissement, comme Fanette, comme Leo du reste... Ils forment un trio de choc, au chevet du Corleone, se relaient ou s'associent, elle ne sait pas en vérité. Etrangère à ce qui se trame, elle se permet tout juste d'interroger quant à l'état de Roman, les rares fois où elle croise l'un ou l'autre.

Assise sur les bords de l'étang qu'elle ne quitte plus guère, sauf pour regagner la roulotte, appréciant la paix qu'il offre à son esprit, elle songe aux courriers reçus dernièrement... les réponses reportées chaque jour, histoire de retrouver un brin d'ivresse, une once de folie qui, malheureusement, semblent aux abonnés absents. C'est la thématique depuis l'arrivée...
Cependant, à trop attendre, les destinataires pourraient s'inquiéter, alors que c'est, justement, ce qu'elle souhaite éviter.


    - Courage Niki'... tu peux l'faire!


Evidemment qu'elle peut. Ne se découvre-t-elle pas de nombreuses capacités depuis peu ? C'est subjectif, bien entendu.

Citation:
Amy',

Bien sûr que je ne suis pas en colère... sans doute ma susceptibilité aura été froissée, l'espace d'un instant, mais soyez assurée que c'est déjà oublié. Et surtout, je ne suis pas douée pour mettre les formes, bien plus prompte à me manifester comme ça vient... Le genre à mettre les pieds dans le plat, à gaffer plus souvent qu'à mon tour et j'en passe.
Mais l'essentiel, est que vous vous remettiez.

En ce qui nous concerne, c'est compliqué... j'avais espéré vous retrouver en Bourbonnais, à défaut de Limoges mais, visiblement, le sort s'acharne. Peut-être la Bourgogne nous accueillera et qu'enfin, nous pourrons nous voir, afin de partager quelques bavardages, et, si votre santé le permet, une cérémonie druidique ! Non, non, je n'ai pas oublié.

A part ça, nous allons. Et je dirai même que, personnellement, je vais doublement ou presque... comme l'appétit à l'heure du goûter.

Prenez soin de vous,

Amités


_________________
Nikita.novgorod


Ce courrier, elle l'a gardé précieusement... les autres aussi, bien sûr, mais, celui-là n'a pas rejoint le coffret. Non, celui-là, est resté dans la sacoche où elle l'a soigneusement rangé. Parce qu'il attend une réponse, qu'elle ne savait pas lui donner, une réponse qu'elle voulait légère et qu'elle ne pouvait pas faire.
Mende est derrière eux. Roman et ses blessures, Fanette et ses souffrances. Elle a de la peine pour le couple, pour les catastrophes qui font leur quotidien, et, dans le même temps, elle admire leur ténacité. Des rares moments partagés avec la jeune femme, la Slave retiendra le plaisir d'un échange, malgré la tristesse de l'interlocutrice, qu'elle n'aura pas su aider.


    J'ai besoin d'une ambulance,
    pour écraser mon décor,
    pour me sortir de mon errance,
    pour me mener à bon port.
    Je ne compte même plus les diables,
    qui s'invitent à ma table,
    je me sens parfois misérable,
    je veux retrouver la confiance.


Remonter le moral, c'est un art qui demande de la patience et de l'écoute. Elle ne brille pas franchement dans ce domaine, et d'autant moins, enveloppée d'une morosité qui la ronge lentement... déprimique, c'est presque ordinaire maintenant. On s'habitude à tout, même à ça. Bien sûr, elle sourit, elle rit même. Parce que paraître, elle sait. Céder, l'espace d'un instant, à l'espoir. Croire, pendant quelques heures, à des jours meilleurs. Oui, elle sait. Mais, sitôt qu'elle tourne les talons, l'illusion s'envole pour faire place à la réalité, à sa réalité. Elle aura essayé, empreinte de sincérité, de soulager la Fauvette, et l'aura vu sourire, un peu. C'est une petite victoire sur la désolation.

    Sans raison,
    sans prison,
    j'ai besoin de vivre fort,
    arrêtez-moi si j'ai tort.
    Même au prix, la folie
    je veux conjurer le sort
    Noyer d'amour mes remords.


Elle revient d'une longue balade, qui l'aura occupée, la journée durant. La ménagerie s'éparpille alors, certains retournent au bivouac, d'autres restent près d'elle. Assise à l'écart, contre un arbre, elle laisse son esprit vagabonder... Siva grimpe alors sur son épaule, afin de s'installer confortablement et lui faire un joli col de fourrure. La Blondeur sourit, amusée par la malicieuse bestiole, et finalement, sort le nécessaire à l'écriture.

Citation:
Cousine de moi,

Je m'étoffe doucement, mais sûrement... ça me coûte une blinde en fringues, comme tu peux t'en douter, et c'est pas fini !
En revanche, détrompes-toi, je n'ai pas râler en te lisant. Non, j'ai compati en vérité. Le Mans. Dire que c'est calme est un pléonasme... mais tu connais ma relation au Maine, aussi, j'imagine que je manque cruellement d'objectivité.

Plus sérieusement. Ta nostalgie est probablement normale. Nous encaissons les coups, chacune à notre manière... sans doute suis-je la plus dure dans ce domaine. Je peux fermer le livre des jours passés sans jamais y revenir, sans même en éprouver le besoin mais, je ne suis pas accompagnée d'un petit bonhomme, adorable et trop mignon, qui ne manquerait pas de me ramener à cette vie d'avant.
Comment pourrai-je t'engueuler d'être sensible au petit Prince? Même si je trouve qu'il tient plus de toi que de l'autre, m'enfin, encore une fois, il se peut que je sois un brin critique.
De toute façon, on ne peut pas effacer d'un geste, ce qu'on a vécu. Quand bien même le voudrait-on, ça serait ridicule...

Cependant, je te conseille de te secouer, sinon je viendrai te botter le cul, toute boulette que je serai. Namého !

En ce qui me concerne, je vais. Où, comment, ou pourquoi, c'est parfois obscure. Mais tant qu'il y a de la vie, y'a de l'espoir paraît-il, et des vies, j'en ai deux.

Je vous embrasse, ma Rousseur,

Tendrement.



    J'ai besoin d'une ambulance,
    une envie pour me conduire,
    dans le moteur j'ai plus d'essence,
    j'ai pas moyen de m'enfuir.
    En moi, y'a plus rien qui danse,
    plus rien qui me fasse frémir,
    mais j'attends la délivrance,
    elle finira par venir.


Si elle est capable de tourner les pages, de passer à autre chose comme on change de chemise, elle a aussi tendance à l'optimisme. Si, si, c'est pas flagrant et pourtant... elle s'accroche!
_________________
Nikita.novgorod
Au loin, des silhouettes se dessinent. Quelques voyageurs, comme eux, qui laissent reposer les montures avant de reprendre la route. Peut-être. Elle perçoit une légère agitation, lève bientôt le minois vers le ciel à l'alarme de Morana, laquelle dessine de larges cercles au-dessus du campement... le regard se tourne alors dans la direction de la roulotte, trop loin pour y discerner quoi que ce soit, mais elle imagine que les compagnons de route en sont sortis.

    J'ai besoin d'une ambulance,
    pour ne plus me sentir malade,
    je veux voir le monde immense,
    justement faire une balade.

    Il suffit de pas grand chose,
    pour retrouver le sourire,
    si y'a l'épine y'a la rose,
    il suffit de s'en souvenir.


Le petite hermine quitte sa gorge, laissant le vent hérisser le derme chaud de milles épines... elle observe la bestiole qui s'en va baguenauder, en quête d'un rongeur à gloutonner ou, simplement, pour le plaisir de se dégourdir les pattes. L'humaine, quant à elle, se contente de croiser les guibolles en reposant la tête contre l'écorce. Il reste bien des lieues à parcourir, inutile de s'épuiser pour rien, d'autant qu'elle entend bien mener ses comparses à destination, en leur évitant, si possible, un supplément de fatigue... quand on vous dit qu'elle est mignonne!

    Sans raison,
    sans prison,
    j'ai besoin de vivre fort,
    arrêtez moi si j'ai tort.
    Même au prix, la folie,
    je veux conjurer le sort,
    noyé d'amour mes remords.


Déjà, la nuit s'invite. Elle couvre la pampa de son voile sombre, n'accordant que la luminosité blafarde de l'astre lunaire... la Blondeur sort alors de sa torpeur, elle ramasse ses affaires et siffle le rappel des vagabonds à poils ou à plumes. Au bivouac, elle profite pour grignoter un morceaux, tiraillée par la faim d'une chasse qu'elle n'envisageait pas vraiment, plus sûrement animée par l'envie d'errance. Comment espérer prendre la moindre proie, sans s'équiper au préalable ? Sans déconner !
Dans la roulotte, Aimé dort paisiblement... le tableau de l'enfant, entouré des petites boules espiègles, lui arrache un tendre sourire et l'encourage à rester près des montures, afin de ne pas le réveiller. Ténèbres l'accueille d'un coup de tête amical, la Slave lui flatte l'encolure un instant, murmure quelques mots dans sa langue maternelle et va finalement s'installer non loin.


    - Mhm... si j'écrivais à l'Oncle. T'en dis quoi ma belle?


Elle glousse bêtement en observant la jument qui, visiblement, n'en n'a rien à carrer et de griffonner un vélin, avant le retour du duo pour le départ prochain.

Citation:
Moj Dyhanie*

J'ai l'impression d'avoir quitté Bordeaux depuis une éternité... et le retour n'est pas pour demain. A force de tours et détours, les jours me semblent des semaines et les semaines des mois. Ne roules pas des yeux, je te vois d'ici !

Ainsi, notre expédition se poursuit... si, si, à ce niveau, on ne parle plus de voyage ou de promenade mais bien d'expédition. Figures-toi que nous avons fait le tour du sud, traverser le royaume d'ouest en est. Nous sommes partis, revenus sur nos pas, pris racine dans des trous inimaginables, et j'en passe. Ce serait tellement long à t'expliquer que je ne m'y risque pas, te connaissant, le courrier prendrait feu avant la fin de la lecture.
J'ai vu Viki'. Elle va bien. Mieux qu'elle n'allait pendant son mariage en tout cas et son petit bonhomme est adorable.

A part ça, rien de particulier. Nous allons bien et continuons donc notre route en tentant de reprendre le cours de nos projets. M'enfin, nous ne sommes pas à l'abri d'un nouvel imprévu... je crois bien qu'on a pris un abonnement en vérité.

Et vous, comment ça va ? Sasha doit avoir grandi, en conneries aussi je suppose... Ouais, je pose une question pour t'obliger à répondre, toutafé.
Bref, tu l'auras compris, vous me manquez affreusement...

Ja ljublju tebja**



P.S. Je suis enceinte.


Courageuse mais pas téméraire. Bien sûr, elle aurait pu lui annoncer autrement. Elle aurait pu faire un léger détour, histoire de l'affronter, lui dire de vive voix. Elle aurait pu, oui, mais candide, elle imagine que, peut-être, ça passera mieux. Et la marmotte blablabla... oh, une luciole!

    (...)
    Mais il faut savoir tout laisser,
    finir pour mieux recommencer,
    si je ne trouve pas d'ambulance,
    je ferai le chemin qui reste à pied !
 

* Mon Oncle
** Je t'aime

_________________
Amarante.
Elle voyageait doucement en direction de Mâcon pour les festivités quand elle se décida à répondre à Niki. Elle allait un peu mieux, même si elle fatiguait encore beaucoup, mais là, le trajet se faisait doucement et elle profitait du paysage et puis, il n'y avait que deux jours de voyage sur les chemins de Bourgogne ...


Citation:


    Amarante Dehuit

    • Chalon de thé
      Taverne Municipale


    Chère Niki,

    Je suis soulagé que vous ne soyez pas si fâché que cela. Voyez-vous, vos menaces ont plus d'effet que celles d'Edern. Peut-être était-ce dans votre façon de les écrires ...

    Nikita ! Pourquoi ne pas m'avoir dit clairement que vous étiez enceinte ? J'avais eu un doute en lisant vos mots, mais Fanette a confirmé ma pensée dans son courrier ... Félicitations à vous. À combien en êtes vous ?

    En parlant de Fanette, comment va Roman ? Elle m'a plus ou moins expliqué ce qu'il s'était passé ... C'est vraiment gentil à vous de vous être occupé de Roman et aussi de Fanette qui a toute la misère du monde sur les épaules en ce moment ... Merci d'être là pour elle ...

    Je ne sais pas si Léorique a été mis au fait, mais Mélissandre a dû partir en maison de santé ... Sa maladie est revenue ... Je ne sais pas combien de temps, elle va y rester par contre ...

    Pour ma part, je me dirige vers Mâcon ou je vais rester une ou deux semaines. Il y a des festivités là-bas et je vais aller m'y divertir un peu. J'espère que nous pourrons nous voir bientôt en Bourgogne, que ce soit Mâcon ou Dijon, je n'ai pas prévu d'en bouger avant un moment ...

    Prenez soin de vous Niki et que La Mère vous protège.
    Amarante.

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Nikita.novgorod
C'est une clairière, à l'orée de la forêt, qui l'accueille ce jour... le Bourbonnais s'avère désert, les villes pareilles aux noeuds finalement. Aussi, la Slave a pris l'habitude de quitter la roulotte au matin, y laissant ses compagnons de route, pour découvrir les lieues et profiter de ce que Mère Nature peut offrir.

Près d'elle, les chats font une partie. Elle les observe en souriant, avant de suivre la course de Siva, laquelle aura probablement senti une quelconque proie. La chasse, sans doute un des seuls moments qui la font abandonner l'humaine.
La Blondeur secoue doucement la tête et décide d'écrire, ça l'occupe après tout.


Citation:
Fanette,

Comment va Roman ? Son état évolue-t-il ? Est-ce qu'il a repris connaissance ? Et vous ? Tenez-vous le coup ?

Voilà trois jours que nous sommes partis en vous laissant seule... j'en garde un goût amer en vérité et j'espère que vous prenez soin de vous, au moins un peu.

En ce qui nous concerne, ça va. Le voyage est calme, comme vous pouvez vous en douter... trop peut-être. Mais j'imagine que Limoges offrira son lot d'animations qui ne tarderont pas à me lasser.
Oh, j'ai eu des nouvelles d'Amy'. Elle semble reprendre du poil de la bête, une bonne nouvelle finalement.

Je vous embrasse,



Elle passera au pigeonnier municipal, plus tard, quand elle se décidera à retourner en ville.
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Fanette
Roman était perdu à des songes plaisants sans doute, car dans son sommeil, son visage pourtant tuméfié, semblait s'être adouci d'une expression tranquille, presque un sourire. La fauvette avait souri en retour, effleuré son front de ses lèvres et mis à profit cette petite illusion de bonheur fugace pour répondre aux deux courriers agréables qu'elle avait reçus un peu plus tôt. Il serait bien assez tôt pour s'atteler à celui qu'elle enverrait ensuite, pour clore une amitié par une amertume.



Niki,

Je vous remercie sincèrement de votre courrier. Votre lettre, celles d'Amarante sont un souffle d'air frais dans un quotidien qui me fait perdre toute notion de temps. Oui, il est vrai qu'elle semble aller de mieux en mieux, tant au niveau de sa santé mais surtout, au niveau de son humeur. Elle avait raison, en s'éloignant de Limoges, elle s'est offert de nouvelles occasions de sourires, de rencontres et d'agréables moments.

Vous ne devez plus être très loin du Limousin à présent. Quand vous en aurez assez de l'agitation de la ville, si votre ventre vous permet de marcher un peu longuement, Nikkita connaît un endroit, de l'autre côté de la Vienne, je lui en avais indiqué le chemin déjà. Un coin de colline d'où je me suis éprise de cette cité, loin de ses cris et de ses drames, là où le vent ne consent à porter rien d'autre que le tintement des cloches de Saint-Michel-des-lions et de Saint-Etienne. Il suffit de s'y asseoir dans l'herbe et de laisser faire le soleil qui, émergeant des roses de l'aube, accroche ses reflets d'or sur les lauzes des toitures, et s'éparpille sur le fleuve. Je ne me suis jamais lassée de ce spectacle, et j'avoue qu'il me manque un peu.

Rassurez-vous. Roman va mieux, enfin, j'en ai l'impression. Bien sûr, il est toujours trop tôt pour dire s'il va vivre ou mourir mais, je veux croire que l'issue lui sera favorable, car chaque jour, il semble avoir un peu plus de réactions. Ses traits se contractent quand on le soulève. Parfois, il émet des râles plaintifs, à d'autres moments, on dirait qu'il cherche à parler. Même s'il semble toujours perdu entre deux mondes, ni avoir conscience de qui se trouve à son chevet, ce sont des petits mieux, n'est-ce pas ?

Je tiens Niki, je n'ai guère d'autres choix. J'essaie d'accorder davantage d'importance aux mots agréables et de minorer les propos blessants. Et puis, parmi les quelques personnes qui sont arrivées avec le frère de Roman, il y une jeune femme dont la compagnie m'éloigne un peu des chagrins et des inquiétudes. Ce matin, nous sommes allées promener. Elle a une petite fille qui a juste vingt-deux jours de plus que Milo, une petite Alessia. Si vous saviez ce que j'ai ressenti en la prenant dans mes bras. Si petite qu'elle soit, on pouvait deviner les jolies boucles sombres qui, d'ici quelques années encadreront son visage au teint de porcelaine. Dans ses grands yeux bleus, j'ai retrouvé la même étincelle, à mi-chemin entre l'émerveillement et la curiosité, qui habillait aussi le regard de mon fils quand je l'emmenais sur les bords de la Vienne. Elle m'a semblé un peu timide au début, bien à l'abri des bras de sa mère, mais quand j'ai tendu les miens pour la prendre contre moi, elle n'a pas pleuré. Elle m'a observé longuement, et m'a offert le plus joli des sourires d'enfants.

Ce n'était pas Milo. Aucun autre que lui ne pourrait me ravir l'amour que je lui porte, mais il était si doux de tenir cette enfant, comme si mes bras avait besoin encore de ce contact, de ce poids, de cette sensation pour ne rien oublier. Mon fils était si petit quand on est venu me l'arracher, et à présent, il doit être environ comme cette petite fille. Il a dû faire les mêmes progrès qu'elle, doit aussi babiller, tenir sa tête, suivre des yeux celui qui lui parle et rire aux éclats quand on joue à se cacher derrière notre main. C'est idiot, mais c'est un peu comme si, grâce à cette enfant, je m'étais sentie plus proche de mon fils, l'espace d'un instant.

Peut-être devrais-je en avoir honte. Quand Roman m'a parlé de ce qu'était la fidélité pour lui, il m'a dit qu'il ne tenait pas d'autre enfant que le sien dans ses bras. Et moi, j'ai aimé bercer cette petite Alessia, même si je ne suis pas sa mère. Je n'en aime pas moins mon fils, il ne me manque pas moins, mais, je crois que ça m'a fait du bien.

Prenez grand soin de vous Niki, et de cette joie à venir qui déjà, doit emplir d'amour votre cœur de mère.
Je vous embrasse aussi.
Fanette

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Nikolai.novgorod
Le baldaquin céleste étire son voile sombre sur la cambrousse bordelaise, contrarié par l'arrogance laiteuse de l'orbe immaculé, dont la coulée évanescente s'impose au sentier, pour mourir sur la silhouette imposante du Taciturne. Fidèle à ses traditionnelles virées nocturnes, le Slave rentre, repu d'algarades musclées aux avanies infligées, comme la cruauté des coïts imposés aux femelles polarisées sans peine, aux candeurs appâtées de doucereuses promesses. Il ricane.

L'ombre du rapace l'accompagne jusqu'à l'entrée du hameau, l'aigle poursuit son vol silencieux au sifflement humain, pour disparaître dans les ténèbres, comme l'Homme passe la porte du domicile dans un claquement de langue, révélateur de l'ire à venir quant à l'éventuel pinaillage féminin.


- T'es devenue insomniaque pour n'pas être pieutée?
- Je t'attendais mon Tigre
- Hum?
- C'est arrivé pendant ton absence.


Méritante créature, sa régulière, la seule dont il souffre la présence au quotidien sans éprouver le besoin ou l'envie d'en faire un exutoire. Drusilia, rompue aux humeurs des Russes, particulièrement à celle de l'Ainé dont elle a subi, l'irascibilité des courroux et la passion brûlante, caresses et coups parfois confondus dans une combinaison de douleurs et plaisirs habillement dosée. Le courrier change de main, la Blondine effleure la joue rugueuse du bout des doigts, avant de rejoindre la piaule, docile et souriante, comme il découvre les mots de sa nièce en grondant. Le fauteuil s'irrite d'un craquement quand le Sombre s'y assoit sans ménagement, la plume crisse furieusement sur le vélin, comme elle a déclenché plus d'inquiétude que de colère à la trogne austère.

Citation:
Moja žemčužina,

He prinimaj menja za idiota, čto proishodit?

N.N.

PS :He dumajte, čto vam èto budet legko.


Le siège grince de soulagement quand il s'ébranle, la pièce est traversée de quelques enjambées, le parchemin roulé déjà meurtri par la paluche brutale, comme les prunelles abyssales scrutent le ciel jusqu'à distinguer Posvist, à la faveur d'une ride blafarde. Le criard ne tarde pas à répondre à l'appel, les cieux retrouvés, lesté d'un message que la destinataire n'attendra plus longtemps.


Spoiler:
Citation:
Ma Perle,

Ne me prends pas pour un con, que se passe-t-il ?

N.N.

PS : Ne crois pas t'en sortir si facilement.

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Viktoria.novgorod
Ça fait un moment que je garde avec moi le dernier courrier de ma cousine. Vu qu'elle met du temps à me répondre, je prends les mêmes libertés. Ouais, je sais c'est petit… mais c'est bien quand même. Dans ce Royaume de chieuse Novgorodienne, j'ai une place de princesse… Moins que Nikita, c'est sûr. Rendons à Niki ce qui est à Niki.

Maintenant que j'entame la dernière phase de ce voyage, je prends le temps de me poser pour lui répondre. Alexis dort, le blond aussi… Et moi, je reprends gout aux insomnies… ça ne me manquait pas ça.

Elle dit vrai la blonde. Sous ses airs de vierge effarouchée - bon ok, maintenant on est tous certains qu'elle ne l'est plus vraiment - elle a toujours été la plus dure. Et moi, sous mes airs de garçon manqué, j'ai toujours été la plus sensible. Résolument, ça me perdra. C'est béton.


Citation:
Ma blondeur,

Voilà, j'ai quitté Bordeaux. Je ne suis pas encore installée mais j'y travaille bien. Je suis passé au poison. Tu as embauché une couille comme tenancier. Plus une goutte d'alcool, j'ai faillit me dessécher. En revanche, ça sentait le vieux… sous entendu l'oncle. Je ne l'ai pas vu. C'était peut être mieux ainsi. Il ne m'aurait posé aucune question, mais, je ne doute pas que je lui aurais donné tout un tas de réponse en m'enfonçant allégrement.

Mon moment de nostalgie est passé…parce que je suis passée à autre chose en réalité. J'ai même écrit à l'autre pour savoir si il voulait voir son fils. Il n'était pas à Bordeaux, c'est ballot…pour lui. Enfin, je ne peux pas priver mon petit prince de son père. Alexeï n'a rien demandé à personne et ce n'est pas à lui de payer la connerie de son géniteur.

Je deviens sage avec le temps je crois… au moins j'essaie.

Il faut dire que je suis bien entourée. Je sais que ça te rassurera. Brune est une amie fidèle, intelligente et terriblement hilarante quand elle ouvre la bouche. Tu l'aurais vu donner des cours de romantisme à Nrv… ça valait son pesant d'or… j'en ai encore les larmes aux yeux.

Ma relation avec Jack évolue aussi. Elle se renforce… Elle est bien différente de ce que j'ai vécut. Elle m'apaise, me rassure et me redonne confiance en moi. Quelque soit mon passé, je suis une femme bien, respectable et respectée. Je reste droite et fière , je n'ai pas à avoir honte de ce que j'ai fait. Ça m'a construit.

J'espère que tu vas bien et surtout que tu prends soin de toi. Il ne faudrait pas que tu forces de trop quand même vu ton état.

Je t'embrasse
Tendrement

V.


Et voilà, de quoi la rassurer la blonde. Et en plus tout est vrai dans ce courrier. Pas de faux semblant. Pas de parure. Je suis presque à nue là. En même temps…
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Amarante.
La brune commençait à tourner en rond à Mâcon. Elle s'ennuyait comme un rat crevé et elle envisageait sérieusement de rentrer d'abord à Limoges et ensuite elle aviserait, selon l'ambiance ... Elle devait donc en aviser Niki, des fois qu'elle aurait envie de venir jusque-là ...

Citation:


    Amarante Dehuit
    • Mâcon



    Chère Niki,

    Un simple mot pour vous faire savoir que je pense rentrer sous peu.
    La Bourgogne est bien, mais je commence à m'y ennuyer.
    Si je lance le départ demain, je vous ferais part de mon trajet.

    Prenez soin de vous.
    Que La mère vous protège.

    Amarante.

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Nikita.novgorod
Dans la sacoche, les courriers s'accumulent... elle avait pris l'habitude d'y répondre prestement, mais la dernière semaine avait été particulièrement éprouvante. La fatigue, les doute, les tensions. Tout ce qui vous pourrit la vie, pour peu que vous soyez un tantinet sensible et, justement, elle l'est depuis quelques mois. Encore une fois, il aura fallu toute la patience et autant de tendresse lisréenne pour rassurer la Slave, et la soulager des tourments engendrés par le neurone capricieux.
Aussi, c'est remontée à bloc, enveloppée dans leur bulle, qu'elle exploite chaque instant. Les petites contrariétés reléguées au second plan, afin de ne pas se polluer la tête et profiter pleinement du bonheur qui lui est offert.

La nuit est claire, douce et le feu de camp fourni la luminosité nécessaire... Leo se repose avant le départ, elle ne tardera pas à le rejoindre mais prend un moment pour répondre aux missives.

Amarante a la priorité, qu'elle a déjà envoyé plusieurs messages... puis Fanette.


Citation:
Fanette,

Pardonnez mon silence. Le voyage vers Limoges s'est avéré plus difficile que je ne l'imaginais, tristement silencieux des déserts traversés pour atteindre la capitale qui, manifestement, ne convenait pas à mon état d'esprit du moment. Leo et moi en sommes partis presque aussitôt, et j'avoue égoïstement, que j'avais besoin de cette intimité retrouvée. Cependant, Nikkita est arrivée à bon port et son cabinet est maintenant ouvert. C'est l'essentiel, j'espère qu'elle y trouvera l'élan nécessaire à son épanouissement.

Quelles sont les nouvelles ? Roman se remet-il de ses blessures ? Et vous des vôtres ? La petite Alessia vous offre-t-elle toujours, ces quelques instants de bonheur dont vous souffrez le manque ?
N'ayez pas honte d'éprouver de la tendresse à l'endroit d'un enfant, ils sont innocents des horreurs engendrés par les adultes. Aussi, c'est même rassurant. Malgré les épreuves, votre cœur, aussi meurtri soit-il, reste sensible à la beauté dont est capable Mère Nature, à la vie qui vous entoure et j'ai pu constater, lors de nos échanges, que vous êtes soucieuse des autres. Profitez de ces petites choses, Fanette, sans scrupule inutile et destructeur.

J'ignore quelles sont les nouvelles que vous avez, mais un malheureux imprévu nous a détournés de notre objectif, rejoindre Amarante en Bourgogne... il semblerait que nous soyons vouées à nous manquer et, j'ai comme l'impression que l'impulsion positive est retombée comme un soufflé. Va-t-elle aussi bien qu'elle veut le laisser entendre ?

Enfin, je terminerai sur une note positive, je suppose... vous avez raison, mon cœur est gonflé d'un amour sans faille et je me porte à merveilles. L'enfant s'épanouit visiblement bien, qu'il arrondit mon ventre sagement... les ailes de papillons s'invitent plus souvent, et je me dis que ce petit être révèle la sérénité qui m'enveloppe actuellement.

Prenez soin de vous surtout, et n'oubliez pas, la tête haute.

Je vous embrasse,



Le minois habillé d'un sourire, elle lève les yeux vers le ciel. Un doux soupir passe la pulpe, avant qu'elle ne se lève pour gagner la roulotte, où l'attend le corps chaud de son brun.
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