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[RP] Folie, sottise et orgueil croissent sur le même arbre*

Fanette
Les récents événements, le départ un peu précipité, ces adieux à Roman dont on l'avait privé avaient suffi pour que Fanette délaisse un temps l'écritoire de voyage. Et puis, seule pour ces longues étapes en pleine nature, elle ne s'était résolue à faire du feu que pour éloigner les loups qu'elle entendait parfois hurler dans la nuit. Ce n'était que quelques branches de bois secs, déposées sur les braises une à une pour ne pas faire de trop grandes flammes, et tenter de ne pas attirer des voyageurs indélicats, peut-être aussi dangereux que les carnassiers.
Elle goûtait pour la première fois depuis son départ de Mende à la relative sécurité de la salle commune d'une auberge dans un village auvergnat. Alors, elle avait rassemblé quelques chandelles pour répondre aux courriers qui s'inquiétaient pour elle.




Nikita,

Je vous remercie de votre courrier, merci de ne pas m'oublier.

J'ai souri en vous imaginant, vous, et ce petit papillon, cœur battant au creux de vos entrailles. Mes yeux se voilent de larmes à cette image, mais ce n'est pas du chagrin, juste, l'émotion un peu forte de ces souvenirs, de ces instants que j'ai passés moi aussi, à les guetter, et le bonheur de les ressentir.
Je suis désolée pour cet imprévu qui vous a détourné du voyage que vous avez envisagé, j'espère que ce n'est rien de trop grave.

Amarante m'a écrit, plusieurs fois à vrai dire, et oui, je pense malgré tout qu'elle va mieux. Nous devons nous rejoindre d'ici quelques jours à Limoges. J'ai quitté Mende seule mardi Nikita. Je n'ai jamais eu l'occasion de revoir cette si jolie enfant après vous avoir écrit à son sujet.

Vous savez, je n'ai pas pu revoir Roman non plus depuis dimanche, mais à présent, ses jours ne sont plus en danger. Il paraît qu'il revient parfois à la conscience. Cependant, sa mâchoire est brisée, autant que ses côtes, alors sans doute se passera-t-il encore des semaines avant qu'il ne puisse parler. Puisqu'il m'est impossible de le voir, autant que je reparte sur la piste de Milo. Et elle n'est plus dans le Languedoc.

J'essaie de garder courage Nikita, et le soutien que je reçois dans ces quelques courriers qui me parviennent m'y aide grandement.

Prenez bien soin de vous Nikita, de du petit papillon qui souffle l'amour dans votre cœur.
Amitiés
Fanette

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Nikita.novgorod
On dit souvent que les habitudes ont la vie dure... pourtant, il arrive parfois qu'elles changent ou disparaissent, sans raison précise. Ainsi, les nombreuses crises dont elle était coutumière sont plutôt rares maintenant, pour ne pas dire inexistantes. Elle est incontestablement plus calme, tout en gardant un brin de spontanéité, focalisée sur l'essentiel, pour ne plus se disperser quant aux éléments casuels, et souvent contrariants.
L'épistolaire, loin d'être insignifiant pour la jeune femme, est néanmoins resté en suspens. La Blondeur tout particulièrement absorbée, au cours des derniers jours. Captivée par des priorités, ô combien, capitales à la pérennité du bonheur qui l'enveloppe.

Ce soir, elle prend le temps. A la faveur d'une flamme dansante, l'ambre caresse tendrement la silhouette étendue sur la couche, dont le drap laisse deviner la respiration paisible... un fin sourire s'invite au minois détendu avant qu'elle ne détourne son attention pour revenir à l'écritoire. Bientôt, la plume s'abreuve de l'encre qu'elle expire presque aussitôt sur le vélin de bonne facture.


Citation:
Cousine de moi,

Je n'y peux rien si vous buvez comme des trous ! J'avais pourtant veillé à réapprovisionner avant mon départ... mais le voyage se sera prolongé, un tantinet sans doute. Quoiqu'il en soit, nous nous sommes croisées de peu, puisque je suis rentrée récemment afin de régler quelques affaires. Si j'avais su.
Cependant, l'Oncle ne sent PAS le vieux namého ! S'il te lisait, mandieuuuuuuu... m'enfin, il m'a fallu pointer le museau chez lui, à pas d'heure bien entendu, afin de lui parler, aussi je ne suis pas étonnée que tu ne l'aies pas croisé. J'ai survécu à l'entretien, comme tu peux le constater.

A part la contrariété de t'avoir manquée, ton courrier m'a fait sourire... Sage ? Sans déconner, à quel moment as-tu pensé que tu pourrais me faire avaler un truc pareil ! Et si c'est vraiment vrai, oublies ça, tout d'suite !! Ne sois pas sage ma Rousseur, ton impertinence, ton extravagance, ton brin de folie aventureuse sont autant de facettes de ta personnalité. C'est ta force, c'est toi. Quant aux inepties qu'on peut déblatérer sur ton compte, tu sais ce qu'on dit... qui parle derrière ton dos, parle à ton cul et ne vaut guère mieux qu'un fond de latrines.
Tu noteras l'effort de vocabulaire ! Parce que moi, je suis sage et ça, c'est la vérité vraie, oui oui.

En ce qui me concerne, tout va bien, super bien même... Oh, je sais ce que tu penses. Que je suis d'humeur changeante, que je suis capricieuse et qu'à la première contradiction, je vais partir en quenouilles. Possible que tu aies raison, mais nafoutre, parce que là, je nage dans le bonheur et putain que ça fait du bien ! Ouais, l'effort de langage n'aura pas duré longtemps, mais ce n'est pas une raison pour ricaner bêtement. Namého !

Bref, tu l'auras compris, Leo prend soin de moi, je prends soin de lui, on prend soin de nous et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. En même temps, y'a rien ni personne pour nous empêcher de tourner en carré si on en a envie, ça aide... On devrait retrouver la civilisation d'ici quelques jours, peut-être que notre bulle en sera bousculée, peut-être pas... je te le dirai dans mon prochain courrier.

Quant à toi, restes maîtresse de ta vie, et fais un gros câlin à ton petit bout, de ma part évidemment.

Je vous embrasse tendrement, Alexeï et toi.



Un soupir masculin et le minois se tourne... un instant, elle contemple le profil Lisréen puis s'attarde sur le torse déserté par les draps. La nacre agace légèrement sa lèvre inférieure, alors qu'elle réprime l'envie soudaine de tirer sur le tissu afin de se recentrer sur les courriers.

Citation:
Chère Amarante,

J'imagine que vous avez rallié Limoges à cet instant et j'espère que votre voyage se sera déroulé sans encombre... tout comme je vous souhaite un séjour paisible, au sein de la capitale limousine. Bien que je n'y crois guère, en vérité, tant cette ville est singulière, pas sa population hétéroclite, sans doute. Mais qu'il vous soit agréable, au moins un peu.
Comment allez-vous d'ailleurs ? Vos blessures, vos humeurs, vos projets ?

L'affaire, responsable de notre rendez-vous manqué, est en passe d'aboutir, aussi nous devrions reprendre la route d'ici peu et, cette fois, j'escompte bien vous visiter... Avez-vous retrouvé Fanette, qui devrait être rentrée, elle aussi ? Ses dernières nouvelles n'étaient pas rassurantes, aussi je gage qu'une présence amicale ne serait pas du luxe après ce qu'elle a pu subir.
S'il est une motivation qui m'anime, c'est bien la perspective de vous revoir toutes deux.

Non pas que je sois éteinte ou découragée, bien au contraire mais, je me suis égoïstement concentrée sur ma bulle dernièrement... le temps suspendu, pour un intermède reposant et profitable, tant pour Leo que pour moi. Pour nous. Aussi, je vous prie d'excuser ce silence, qui m'était cependant nécessaire.

En attendant de partager le goûter, prenez soin de vous.

Amitiés,



P.S. Oh, j'ai déjà fait le tour de mon bocal et j'allais oublier... Mes félicitations pour votre prochain anoblissement.


Son homme s'agite sensiblement, elle abandonne alors l'écritoire pour retourner se lover contre lui... au matin, les missives partiront par « Mouettexpress », professionnelles des longs courriers, parce que c'est tendance épicétout!
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Amarante.
Le pigeon express était arrivé au moment ou elle sortait de chez elle, en pleine nuit pour aller rejoindre Fanette à la porte-Panet. Oui, elle filait en douce avec la jeune femme. Trop de monde s'était greffé au projet et cela risquait plus qu'autre chose de le faire capoter. Elles avaient donc décidé de ne partir que toutes les deux, comme il était prévu de base ...

Elle rangea le courrier dans sa sacoche, elle le lirait plus tard, lors de la pause. Elle sella Eden et parti rejoindre son amie. Le chien de Fanette s'était invité et cela lui arracha un sourire. Elles se mirent en route rapidement, il était hors de question que les autres les rattrapent ...

Le temps de la pause se fit cependant sentir et elles s'arrêtèrent dans un relais en campagne Limousine. Là, elle prit le temps de lire le courrier et surtout d'y répondre sans attendre, parce qu'elle ne savait pas du tout, ce qu'il pourrait se passer après et si elle aurait le temps de le faire ...



Citation:


    • Halte avant le départ
      Relais de campagne Limousin


    Chère Niki,

    Quel plaisir d'avoir de vos nouvelles. Je constate que vous allez mieux et c'est tant mieux. Pour ma part, je vais plutôt bien aussi.
    En effet, je suis de retour à Limoges. J'ai retrouvé Fanette et aussi Mélissandre. Vous pourrez dire à Léo qu'elle va bien.
    Seul bémol, je me suis encore accroché avec Seayrath et j'avoue qu'il commence vraiment à m'énerver celui-là. J'ai dit à Méli de lui parler si elle ne voulait pas que ça tourne au désastre ...

    De toute façon pour le moment, Seayrath est le cadet de mes soucis. Fanette et moi avons filé en douce cette nuit. Nous allons à Paris pour aller à la chasse aux informations, en ce qui concerne son fils. Comme tout le monde lui tourne le dos dans cette histoire, moi, je l'aide.
    Je pense que d'ici une bonne quinzaine de jours, nous seront revenu à Limoges, alors si vous arrivez avant nous, surtout attendez nous. Et j'espère que ça laissera le temps à Sea de mettre de l'eau dans son vin ...

    De toute façon, il faut que je sois rentré pour le 10 octobre, comme vous l'a dit Léo. Je tiens à vous y voir tous les deux. Vous viendrez, n'est-ce pas ?
    Merci pour vos félicitations, c'est gentil.

    Je vous laisse sur ses quelques mots.
    Prenez soin de vous.
    Que La Mère vous protège.
    Et à bientôt à Limoges.

    Amarante.

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Nikita.novgorod
La caraque est en émoi, ce matin. L'orage s'est invité soudainement dans la nuit, Mère Nature particulièrement incisive, elle semble diffuser sa contrariété en rafales... la pluie s'abat férocement sur la jeune femme qui traverse le pont, malgré l'opposition des vents. Quel temps de merde ! Elle serait mieux à l'abri, au mess ou dans sa cabine, mais le port est en vue et ce n'est pas le climat capricieux qui l'empêchera d'amarrer son rafiot...
Alors qu'elle s'apprête à rejoindre le poste de pilotage, un piaf s'écrase littéralement sur la porte... la Blondeur pousse un cri, en sautillant de surprise et, c'est de peu, qu'elle enraye l'hystérie naissante. Sans réelle compassion pour le volatile, elle le décharge du message avant de le balancer par-dessus bord et de vite se mettre au sec pour lire les nouvelles.

A la lecture, elle passe du sourire à la perplexité... elle oscille, plus sûrement que son vaisseau face aux tempêtes, et c'est soudainement l'inquiétude qui l'étreint.


    - Bordel, qu'est-ce qu'elles ont bien pu inventer ?! Ça pue cette histoire... pis quinze jours à Limoges, même pas en rêve! Rhaaaaaa...


Le vélin est glissé dans son corsage afin d'y répondre prestement... mais plus tard, elle doit d'abord accoster et, visiblement, ça ne se fera pas sans casse!
Les secousses d'un amarrage agité plus tard, elle ramasse le vélin échappé du décolleté, lors du corps à corps brûlant qui avait suivi les manœuvres... Délicieusement troublée, elle ordonne ses mèches rebelles, termine de ranger les quelques preuves du séjour, opère aux ultimes vérifications et s'installe enfin au mess, une dernière fois, avant de débarquer.


Citation:
Amy',

Quelle folie vous anime d'être parties seules ? À Paris en plus... Ma candeur a ses limites, donc non, vous ne me ferez pas croire que vous y visiterez les beaux quartiers !
Sincèrement, Amarante, vous vous remettez à peine de votre accident, quand Fanette est affaiblie par toutes les épreuves qui la touchent... Seriez-vous soudainement prises de démences pour vous lancer dans telle expédition ?

J'imagine bien que mes propos n'auront pas l'effet escompté, que vous poursuivrez coûte que coûte, aussi promettez d'être prudente, de ne rien faire de plus absurde que cette excursion insensée, et informez-moi, sitôt que vous serez sur le retour.
Vous attendre quinze jours à Limoges, m'est tout simplement inconcevable, sans risquer d'y perdre ma santé mentale, pour le peu que j'en possède.

Je vous remercie de votre touchante invitation et tacherais d'y répondre favorablement, si je trouve toilette adéquate... ma garde-robe déborde d'après Leo, mais je crains que mes tenues ne soient quelque peu étriquées, avec ma grossesse.

Prenez soin de vous, plus encore lors des prochains jours.

Amitiés,



Elle fait volontairement l'impasse sur Seay', consciente qu'une prise de position serait potentiellement nuisible, sans avoir jamais assisté à leurs altercations... d'autant, les relations humaines sont parfois compliquées, elle en sait quelque chose et pas qu'un peu d'ailleurs. La plume est mâchouillée, la Blondeur perplexe quant à tout ça, avant d'entamer un deuxième courrier.

Citation:
Fanette,

Il n'est pas question de vous oublier, même si mes réponses tardent parfois... veuillez m'en excuser d'ailleurs. L'imprévu qui nous a détournés du Limousin, si péniblement ressenti à l'origine, s'est avéré profitable à notre relation, aussi, j'ai égoïstement savouré cette pause.

Néanmoins, j'en suis sortie et quelle ne fut pas ma surprise d'apprendre vos projets... cette expédition que vous entreprenez avec Amarante. Sérieusement, je vous le demande comme je l'ai interrogée précédemment, quelle folie vous anime pour partir ainsi, seules ? Etes-vous seulement prêtes à vous confronter aux éventuels dangers présents dans une ville, telle que Paris ? Ne faites rien de stupide ou qui mettrait vos vies en périls, rendant vos motivations stériles et sans aucun sens...

Soyez prudentes, toutes les deux, et donnez des nouvelles régulièrement.

Amitiés,



Elle soupire doucement. Que pourrait-elle bien dire à cette jeune femme, dévastée par le chagrin... rien, et probablement ne réagirait-elle pas différemment en pareille situation. Senestre vient épouser l'arrondi du ventre, en un geste instinctivement protecteur. Le minois se tourne vers le hublot, elle observe la campagne environnante, et termine par une courte missive, destinée à sa Rousse « môman »
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Viktoria.novgorod
bon… ben… là je n'ai pas trop le choix. Il va falloir que je m'y atèle sinon elle va me démonter la tête.

Depuis mon divorce, et bien qu'éloignées, j'ai le sentiment de n'avoir jamais été aussi proche de ma cousine. Il en va de même de mes amis. A croire que je me suis enfermée dans une prison maritale… non en fait, je l'ai fait. je sais pourquoi et ça ne sert à rien de revenir en arrière. Ce qui est fait est fait… Abrégeons et passons.

Donc, plus proche de la blondeur, nous nous écrivons plus assidument et là, dans le méandre des chemins que je prends en ce moment… viva la revolucion ! je me pose et je lui réponds.




Ma blondeur,

Je prends le temps de te répondre, enfin, le temps de me poser entre 2 ou 3 provocations. Que de bouleversement ces derniers temps !

Je suis célibataire et je le vis bien… en mode célibattante attachiante ! je fais ma Viktoria. Tu sais, celle qui a le don de t'agacer : Trop franche, trop honnête… trop directe aussi. j'ai oublié la demi-mesure. Tout le monde ne peut pas le supporter. Mais je suis bien comme ça.

Je provoque les gens. Certains réussissent à lire entre les lignes. D'autres tombent dans la facilité… c'est déconcertant. Finalement, ils sont rares ceux qui savent qui est vraiment Viktoria Novgorod. Ceux qui connaissent mes vrais blessures… Ceux qui ont assez de trippes pour comprendre les miennes.

ça facilite l'écrémage.

Pourtant, avec tout ça, je réussis à avancer. J'ai oublié le passé. Enfin, je lui accorde la petite importance qu'il doit avoir. Je me détache des choses et même si j'ai le sentiment de me refermer sur moi même, même si je pense que je deviens plus dure, plus froide… je le vis bien. je me protège… enfin.

Je vis Niki… je vis…

Et je quitte Pau. Je prends la direction de la Provence et je reprendrais, à terme, la mer. Elle me manque.

Alexeï viendra avec moi. Il est petit, je le sais, mais je n'ai pas d'autres solutions. Il grandit bien. Il a de belles petites quenottes. Ce petit bout d'Homme est la seule personne pour qui, finalement, je dévoile mon humanité, ma tendresse, mes faiblesses. Il est finalement mon seul point faible. Ma raison de vivre.

Prends soin de toi ma belle et j'espère te voir rapidement… enfin, aussi rapidement que peut l'être une baleine…

V.

PS : Tu es capricieuse… sauf que là, la grossesse ça te chamboule… Mais tu es toi, et je t'aime comme ça.




C'est curieux, ça faisait très longtemps que je ne m'étais pas confié ainsi à Niki… le début de la sagesse ? Surement… heureusement que l'on peut y mettre le genre de sagesse que l'on veut.
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Nikita.novgorod
La pampa qui les accueille depuis le débarquement, unique témoin des heures que le couple partage, se fait protectrice de végétation luxuriante, malgré l'été qui s'achève... la nuit étire sa toile lentement, lorsqu'arrive la réponse de la Vandimion, dont la réactivité ne manque pas d'interpeller la Novgorod. Et pour cause.
La courte missive n'est pas vraiment celle qu'elle espérait, et n'aura su qu'engendrer la déception blondesque. Blasée. Elle se sent soudainement étrangère, tellement, que ça lui serre la poitrine et d'être passablement assombrie, quand Leo la rejoint... observateur, il ne lui faut pas longtemps pour comprendre le changement d'humeur. Mesuré tant que raisonnable, tendre tant que patient, il dédramatise la situation rapidement et la versatile Slave de retrouver naturellement le sourire. Aussi, c'est l'esprit apaisé, qu'elle enverra nouvelles à l'adoptive mère.


Citation:
Mère indigne !

A cause de toi, j'ai failli pleurer... toutafé ! Pendant que tu te la coule douce, dans ta petite vie peinarde, à promener tes miches je-ne-sais-où, avec je-ne-sais-qui, figures-toi que moi, je pense à toi, je m'inquiète, toussa... alors que ça devrait être un peu le contraire keumême ! Bordel, j'vais être plus mature que toi si ça continue, la méga loose.

Bref, puisque t'en as rien à carrer de mon existence, je te l'dis quand même... je suis enceinte et comme c'est parti, tu feras connaissance avec l'enfant, l'jour de son mariage. Et ouais, t'as bien lu, tu vas être grand-mère... Mamie Carrie, ça claque non ?!

J'aurai voulu te l'annoncer de vive voix, pour le plaisir de voir ta tête bien entendu, mais surtout parce que c'est toi... j'aurai aimé te voir, te parler, j'aurai aimé taquiner Papy, le faire râler. J'aurai même aimé tes réprimandes, parce que je te connais et sûre que tu en aurais fait. Vous me manquez, simplement.

Je vous embrasse, Papy, les petites et toi.



Retour à la case départ. A croire que tous les chemins mènent à Bordeaux, et plus sûrement, au hameau. Pas si pire en vérité, ils sont chez eux et, visiblement, les querelles de clochers perfidement puériles ne sont pas à l'ordre du jour. Aussi, c'est au « Poison » que le message cousinesque la trouve...

Le bilan est mitigé à l'esprit blondesque... mais la Punaise évite quelconque hypothèse, qui ne manquerait pas d'impacter son fragile équilibre. Elle range soigneusement le vélin auquel réponse sera faite, dans les jours à venir, agrémentée d'interrogations, nombreuses probablement, afin de mieux comprendre les « non-dits » Viktoriens... Ouais, elle la connait ! Y'aurait baleine sous gravillon que ça n'étonnerait pas la Platinette, aussi, elle laisse mûrir.

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Amarante.
Elles se rapprochaient de leur but. Paris n'était plus très loin et les rues nauséabondes de la Cour non plus. Quand elle avait reçu le mot de Niki, elle avait plissé son joli petit nez. Elle s'était fait enguirlander là non ?

Citation:


    • Troyes
      Le Tricasse, taverne municipale.


    Chère Niki,

    Ne soyez pas fâchée. Fanette et moi savons très bien ce que nous faisons et avons bien pris connaissance des risques, mais si on ne le fait pas, qui le fera ? Personne ... Parce que personne ne se préoccupe de la vie de cet enfant.
    Nous avons franchi les frontières Champenoises et serons à Paris sous peu, voilà pourquoi je vous envoie ce courrier.
    Ne vous en faite pas pour nous, on sera prudente et on rentrera très vite à Limoges.
    J'espère que vous y serez ...

    Prenez soin de vous Niki et a bientôt.
    Amitié,
    Amarante.

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Fanette
Dernier courrier en souffrance, dernier souffle d'oubli dans la presque pénombre de la salle commune d'un havre peut-être un peu moins miteux que le reste des Miracles.
Bien sûr, il fallait donner des nouvelles, parler encore de ce qui l'occupait, mais il restait toujours un peu de légèreté dans les courriers qu'elle recevait, un soupçon de vie loin des drames, un vent d'espoir, des instants de bonheur, d'amour et de grâce.




Niki,

Ne vous excusez pas pour les réponses tardives. Elles ne le sont pas tant que ça, et quand bien même, le délai n'est jamais un problème, si une réponse vient. Elles sont toujours une parenthèse paisible au milieu du désordre dans lequel je me débats.

Où cet imprévu vous a-t-il détourné ? Quels sont donc ces paysages qui vous ont offert une pause savoureuse ? J'ai appris à aimer les premiers frimas de l'automne il n'y a pas si longtemps, deux ans, à peine, quand octobre approchant, des Gitans m'ont offert quelques semaines, à vivre comme eux, dans une roulotte bariolée de rose fuchsia et de jaune tournesol, quand chaque soir, autour d'un feu, c'était plus qu'un repas qu'on partageait, mais des rires, parfois un peu de larmes aussi, et surtout de l'amitié, des chants et des contes. Toutes ces choses qui, en dépit des nuits plus longues et plus froides réchauffent bien plus le cœur que l'ardeur d'un été. Depuis je dors au chaud, et j'aime l'automne. Il est sublime en Limousin, quand le soleil se glisse sous le gris des cieux pour illuminer le carmin qui dévore les arbres et ensanglante les collines.

Niki, offrez-moi cette pause, dépeignez-moi cet automne, là où vous êtes. Ici, je n'en trouve pas la saveur. Quelques arbres étirent des ramures malingres pour goûter le peu de lumière que l'étroitesse des ruelles laisse filtrer, les bois noirs ont déjà perdu leur feuillage. Tout est si sale, puant, sinistre et effrayant.

Et malgré tout Niki, ne vous inquiétez pas pour moi. Je suis exactement où je dois être, au plus proche de mon fils, si ce n'est par le corps, au moins par l'espoir. Vous sentez palpiter la vie au creux de vos entrailles, vous comprenez ce lien indéfectible qui vous lie, à chaque fois que vous posez vos mains sur votre ventre. C'est un sentiment si mystérieux que l'amour qu'on peut donner à un enfant qui n'est pas encore, dont on ne peut respirer le parfum, qu'on ne sait prendre dans nos bras. On l'aime pourtant depuis ce premier instant, où on a pris conscience de son cœur, qui bat à l'intérieur de nous, comme s'il était à l'unisson du nôtre. Je sais que vous comprenez cela Niki. Cet amour, il ne fait que croître, alors, ce n'est pas folie que d'être ici, rien de ce qui peut me rapprocher de lui ne saurait l'être.

Prenez-soin de vous Niki, de votre petit papillon.
Amitiés
Fanette

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Nikita.novgorod
Elle a pris le temps. Le temps du repos. Le temps d'évaluer pleinement son état. Le temps de mirer dans le psyché, la métamorphose régulière du profil. Le temps d'apprendre ce petit habitant, niché sous son nombril. Le temps de s'habituer encore, simplement.
Elle a profité du calme offert par le Hameau, et même, par la capitale guyennaise, étrangement sage.

Mais le temps, il s'étire... sans pudeur, sans ménagement, sans crainte. Le temps n'a pas d'incertitude, pas d'hésitation. Il court, toujours, avec régularité. Rien ne le ralentit, rien ne l'arrête, rien ne modifie son cheminement. Il sait quand il part, n'ignore pas quand il arrivera. Le temps est implacable. Fatal.

Elle s'est laissée prendre, par ce temps. Les courriers bien rangés dans sa besace, alors qu'ils repartaient déjà en balade... elle y pense, souvent. Elle y pense, simplement. Parfois, elle s'installe, à la discrétion d'un semblant de motivation, la plume s'abreuve sans jamais rendre au vélin... que pourrait-elle bien raconter ? Que tout va bien, et après ? Quand, une tempête agite le royaume ici ou là, tourmente les âmes aux revers de fortunes.

Pourtant, c'est au creux d'un boudoir qu'elle sort l'écritoire... l'appartement nouvellement acquis, dernier caprice de la matriochka délicate, se veut douillet écrin au cœur d'une capitale anonyme. Puisqu'ils ne savent s'harmoniser totalement, quant à l'éventuelle terre d'accueil. Apatride résignée parsème les écus au fil des chemins, constellés d'étoiles immobilières, comme autant de cailloux blancs à la carte usée. Partout, sera chez elle !


Citation:
Cousine de moi,

J'ai lu ton courrier, je l'ai relu et même, re relu... et toujours j'oscille de sentiments divers, contraires peut-être. Tu sembles libérée d'un poids, émancipée de ce boulet verrouillé à ta fine cheville, trop mordant d'aigreurs qu'il te rendait exsangue. Enfin. Le phénix renaît de ses cendres et qui mieux que ma Rousseur, pour le personnifier ?
Dans le même temps, je ne suis pas sûre que ça me rassure... tu as une définition toute personnelle de la demi-mesure, alors savoir que tu l'as oubliée alors que je n'avais pas noté que tu en usais. Heu, comment te dire ? Mais tu as raison, Viki, écrèmes, autant qu'il sera nécessaire. Et n'oublies pas que tu ne peux faire confiance à personne !

D'ailleurs, c'est une des choses essentielles qu'il faudra inculquer à ton petit Tsar... il est ta faiblesse mais tu en feras une force. C'est pour lui que tu avances, pour vous. C'est son avenir que tu sculptes chaque jour, de ta volonté farouche, il s'épanouit à ton sein comme un joyau dont tu es l'écrin.

En parlant d'épanouissement, la baleine te merde ! Je ne suis PAS grosse, juste un peu enveloppée. Ce petit être, niché au creux de moi, m'apprends les complexités de l'anatomie... comment une minuscule créature peut-elle nous tourmenter autant ? Et paradoxalement, mon cœur se gonfle d'amour, chaque fois qu'il s'agite, même quand il m'électrise les reins ou presse sur ma vessie. Tu vois de quoi je parle.

Bref, je vais bien. Où je vais, je ne sais toujours pas, mais bien, c'est l'essentiel après tout.

Prends bien soin de vous, ma Rousseur,

Je vous embrasse tendrement, avec double ration pour Alexeï.



Le minois opère léger mouvement vers la fenêtre, les prunelles d'or contemplent, par-delà les toits, l'orangé d'un horizon lointain... l'esprit s'évade, l'espace d'un instant, aux chimères de boucle temporelle, ramenant d'ailleurs, réminiscences du passé qui se fantasment en réalité harmonisée... Ronronnement plus présent, dés lors que le chat s'impose aux cuisses slaves et qu'il dessine un fin sourire aux pulpeuses. Dextre flatte le félin, pour qu'enfin, senestre s'anime au vélin vierge.

Citation:
Chère Amy',

Ne vous méprenez pas. Je ne suis pas fâchée, je suis inquiète... Si je ne peux savoir ce qu'endure Fanette, je peux néanmoins l'imaginer et, bien sûr, que je comprends ce qui vous anime. Cependant, je ne saurai ignorer les risques éventuels.
Quoiqu'il en soit, j'espère sincèrement que l'épreuve ne sera pas vaine et que vous trouverez, si ce n'est l'enfant, au moins des réponses qui, à terme, aboutiront à l'issue heureuse que nous appelons tous de nos prières.

Ne tardez pas et rentrez vite. Limoges manquera de saveur sans vous.

Amitiés,


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Nikita.novgorod
Le temps. Il lui fait défaut bien souvent, elle en aura manqué, encore... L'appartement est fermé, il est derrière eux, à quelques jours de voyage maintenant. Que fuient-ils ainsi, pour toujours courir les routes, sans réels arrêts ? Les corps s'épuisent, l'esprit slave tout autant, comme une fugue inconsciente. Esquiver d'éventuels problèmes, se dérober à l'ennui, se soustraire aux affrontements... Oui, c'est ça. Si elle ignore ce qui anime le Lisreux quant à ce refus, quasi viscéral, de se poser, elle sait que pour elle, ce n'est finalement qu'une dérobade de plus.
N'est-ce pas ce qu'elle fait de mieux ? Fuir ou faire fuir... le résultat est le même après tout.

Ce soir, elle trompe l'ennui. Allongée sur un banc, au confort plus que rudimentaire, elle compte les poutres du réfectoire... et il est grand. Pas assez pour lui faire oublier la solitude qui l'enveloppe, depuis toujours en vérité, mais dont elle refuse obstinément l'existence et qui n'oublie pas, de lui rappeler sa présence.
Un fin sourire courbe les lèvres, sans éclat. Il est juste là, adoucissant les traits au minois fatigué. S'il est une amie loyale en ce bas monde, c'est bien celle-là. Alors elle se redresse, moins véloce qu'il y a quelques mois, grâce ou à cause du petit occupant... et, bientôt, plume et vélin s'unissent d'arabesques délicates.


Citation:
Fanette,

Je n'ai pas votre âme romantique, bien moins sensible aux détails qui m'entourent que vous ne pouvez l'être. C'est peut-être un tort, probablement d'ailleurs. Si je m'attachais à ces petites choses, sans doute que j'en ignorerais d'autres, mais j'ai la fâcheuse tendance à remarquer la laideur plus vite que la beauté... Aussi, je ne saurais vous offrir la pause que vous méritez, je risquerais de la salir.

Pour l'heure, nous sommes... sur les routes, encore. Elles me fatiguent, ces lieues parcourues, et pourtant, me paraissent indispensables. C'est curieux n'est-ce pas ? Comme ce lien singulier que vous décrivez dans votre courrier, cette relation qui unit l'enfant et la mère, avant même qu'il ne voit le jour... Ma vie m'échappe visiblement, régentée par ce petit être et c'est sans doute mieux ainsi. Demeurer l'écrin sécurisant au joyau en devenir.

Mais comment allez-vous, Fanette ? Avancez-vous dans votre quête ? Trouvez-vous les réponses à vos questions ? Des informations qui vous rapprocheront de votre fils ?
Vous avez raison. Ce n'est pas folie que cette recherche, je ne la comprends que mieux chaque jour, mais je persiste à dire, que ça l'est, d'être parties toutes les deux, au mépris des risques éventuels.

Quoiqu'il en soit, mes pensées vous accompagnent. Revenez vite.

Amitiés



Un soupir passe la pulpe, alors qu'elle quitte l'austère salle pour rejoindre la roulotte... demain est un autre jour.
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