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[RP] La 25ième heures

Hubert
Oh, Marthe, vous tombez bien !

La boulangère affichait soudain un sourire carnassier. Je l’avais vexée et instinctivement je craignais le pire. Les femmes peuvent parfois être des teignes finies pour peu qu’elles se voient rejetées. Je m’attendais donc à un coup bas mais aussi bas que celui qu’elle me porta.

Messire Hubert, ici présent, me faisait des avances indécentes. Il souhaitait profiter de moi pour palier à ce que sa femme ne lui prodigue plus rapport au fait qu’elle est enceinte de 9 mois maintenant.

Je reste estomaqué. Comment peut-on mentir aussi effrontément ? Et je vois la tronche de l’autre gourdasse qui a forcément tout gobé puisqu’elle me regarde soudain d’un air outré.

Espèce de saligaud, de goujat, de ….

Oooooooh ça va ! Vous n’allez pas croire tout ce qu’elle vous dit ? C’est loin d’être une vertueuse femme, votre amie. Ma femme, pas plus tard qu’il y a deux heures de ça, me disait encore qu’il n’y avait que la malle poste qui ne lui était pas passé dessus. Alors pensez bien que si je lui faisais des avances, elle serait loin de s’en plaindre, bien au contraire !

J’ai tout juste le temps de parer le coup avec l’entonnoir de remplissage des futs que j’ai encore à la main et m’abriter derrière la porte pour éviter les coups de canne qu’elle me porte. Et les voilà toutes les deux qui se mettent à cacarder comme les oies du capitole. Si je ne me retenais pas, je les étranglerais l’une après l’autre. Non mais quelles connasses !

Et voilà qu’elles rameutent tout le quartier en les prenant à témoin d’un fait que personne n’a pu voir. On apprend que j’ai fait des avances à la boulangère, puis finalement à l’autre morue aussi et voilà qu’après un rapide coup d’œil complice entre elles, elles m’accusent d'avoir tenté de les violer toutes les deux.

Je n’arrive même plus à en placer une tellement ça jacasse. Et c’est à ce moment là qu’arrive le boulanger. Les femmes se retournent vers lui pour le prendre à partie et le prier de les défendre. Au détour de la conversation, j’apprend que la Marthe est tout bonnement la sœur du boulanger. C’est un putain de complot familial !

Le boulanger écoute leurs versions somme toute assez concordantes et les fait taire pour se tourner vers moi. Il me scrute de la tête au pied. Dans mon malheur, je m’aperçois qu’il est taillé comme un docker et ça ne me rassure pas sur l’issue d’un éventuel combat avec ce colosse. Il me regarde toujours et soudain se tourne vers les deux femmes.

Laquelle peut m’expliquer pourquoi il serait assez con pour garder un entonnoir à la main pour tenter de violer deux femmes ?

Putain ! C’est le silence d’un coup. On entendrait presque péter une mouche à l’autre coin de la rue. Et voilà que le gaillard colle une mandale à l’une et à l’autre. Le silence est définitivement rompu par les chialements des deux belles-sœurs qui s’enfuient en courant. Puis le cortège des badauds s’ébranle pour suivre l’action et je me retrouve seul sur le pas de la porte. Je referme celle-ci en soupirant bien fort. Chienne de vie !
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Viktoria.novgorod
[Putain… 10 heures…]

Toujours dehors, toujours assise sur le banc. On ne change pas une équipe qui ne gagne pas. De temps en temps, je me redresse et je fais le tour du jardin. J’ai du broyer au moins 45 fois la main d’Yvonne. Mais je pense que je ne suis pas la première. A bien y réfléchir, si elle a les doigt tout biscornus ça doit être à cause de ça : Le broyage de main.

Je m’arrête, je souffle, je grogne, je trépigne et je jure. Je crois qu’en 20 ans je n’avais jamais autant juré. En même temps, vous connaissez la douleur d’une contraction ? Non… J’vais vous expliquer… Ah non, j’peux pas en faite. C’est le secret de florence….

Bref… Un mauvais moment que l’on oublie, rapidement, parait il … en attendant, il dure sévère là. Et puis, c’est pas comme si j’étais la patience incarnée. Je vais finir par tuer quelqu’un. Du moins à chaque contraction. Je comprends mieux pourquoi on éloigne les hommes de tout ça.

Nouvelle pause sur le banc.


On devrait rentrer Viktoria. Tu vas attraper la mort.

C’est vrai que je commence à frissonner. Je transpire de plus en plus. J’ai faim… j’ai soif… et j’ai sommeil. Je me redresse en puisant dans mes dernières forces accrochée comme je le peux au bras de mon accoucheuse. Pas à pas je quitte cette fraicheur qui m’a tant soulagée. Je retrouve l’atmosphère de la petite maison que j’ai soigneusement aménagée. Mes yeux se posent sur le berceau que j’ai confectionné avec attention. J’ai pris le meilleur bois. Je l’ai parfaitement travaillé, sculpté. Je suis fière de moi.

J’ai aussi préparé tous les langes, les couvertures. En même temps, je n’avais que ça à foutre ces dernières semaines. Aussi, curieusement, je me suis totalement investit dans l’arrivée de mon enfant. J’avais juste omis que la fin, ça serait pas forcément une partie de plaisir. On pari que je fini pas insulter Hubert ?

Je retrouve le lit. Je me cale comme je peux. J’ai le droit de boire une légère gorgée d’eau : 3 gouttes. Le soleil est en train de passer, je m’en rends compte à l’ombre de l’arbre qui vient passer sur la fenêtre. Nouvelle contraction. Nouveau grognement. Nouvelle injures… et nouvelle osculation par Yvonne. C’est pas possible, elles y prennent du plaisir ou quoi ?


C’est en bonne voix Viktoria ! ça a bien avancé. Je vais chercher l’eau chaude. Je sens la tête du bébé.

Ouais ben moi aussi je la sens bien la tête du bébé… Au moins, il a une tête tu me diras.

Je m’affale dans les coussins.

C’est trop dur Yvonne, je n’y arriverais pas ! je suis épuisée. Je n’y arriverais jamais.

Elle sourit. Elle me nargue. Je le sais je l’ai vue !!! elle se fout de moi la vielle !!! j’en suis certaine ! Elle se fout de ma gueule !
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Viktoria.novgorod
[11ième heure]

Statu quo… toujours la même merde… toujours les mêmes douleurs et toujours les mêmes plaintes

Faut laisse le temps au temps...

J’vais t’en foutre du temps.

[12ième Heure]

Plus jamais de la vie !!

Quoi ?

Plus jamais de la vie il me touche. Il va aller fourrer qui il veut mais ça ne sera pas moi !!

Jalouse comme tu es, ça m’étonnerait que tu le laisses aller à culbute comme ça

Grimace… putain ça fait mal. La contraction ! Pas la vérité...

Ouais… c’est pas faux. J’ai tellement peur qu’il aille voir ailleurs que j’en deviens la reine des chieuses.

Ça ne m’étonne pas. Tu aurais plus confiance en toi ...

La belle affaire. Si j’étais parfaite, j’aurais confiance en moi…mais je suis aux antipodes de la perfection

Et il le sait… enfin je l’espère pour lui sinon…

Sinon ?

Sinon c’est qu’il est con !

Il est blond…pas con

[13ième heure]

Je vais mourir Yvonne, je le sens… je vais mourir. Je suis à bout de force. Je n’en peux plus. Je n’arriverais jamais à mettre au monde ce petit.

Elle me regarde après m’avoir examiné. Elle sourit. Mais pas comme d’habitude. Plus comme si un poids venait de lui être enlevé.


Pourtant, il va falloir y aller maintenant.

Je la regarde, surprise. Ce moment que j’attends finalement depuis un paquet de semaine, je me mets à le redouter

C’est pas possible !

Oh si c’est possible.

Non c’est pas possible !

Viktoria !

Non c’est pas possible ! Je ne suis pas prête !


C’te blague…. Comme si ces heures de souffrance ne servaient pas à autre chose que vous préparer justement. C’est bien pour ça finalement que le travail existe. Pour finir de se préparer. J’vous dis pas la préparation dont j’avais besoin.

Je veux Hubert !!

Ah non recommence pas avec le blond c’est pas sa place

JE VEUX HUBERT !!!

Tu me fais chier Viktoria ! Je l’appelerais quand tu auras donné naissance au petit et que tu auras été délivrée pas avant

JE REFUSE !!! Je ne ferais rien tant qu’il ne sera pas là !!!


Tu m’emmerdes de toute manière tu ne pourras pas te retenir.

Et c’est quelle s’y connait la vieille. Parce que finalement, il arrive un moment où on a juste envie de pousser.


Elle est là, je la sens monter la contraction. Et naturellement, je pousse.

Yvonne !

Pousse Viktoria. Pousse ma belle. Le bébé descend.

Je grogne, Je cris. Pour sur qu’il descend parce que je vous assure que je le sent bien passer. Je pousse, encore plus fort. Je souffle, j’hurle, je suis en nage. Je n’ai jamais eu aussi chaud de ma vie. J’ai soif et pourtant je jette mes dernières forces dans l’expulsion du bébé. Elle me crie d’arrêter. Et puis enfin la douleur se tait. Je me sens libérée, délivrée… et je retombe sur la couche. Exténuée. A bout de force. A bout de souffle. Rien ne m’a jamais fait aussi mal que ça.

Il ne pleure pas ! Je ne l’entends pas !

Je me redresse de nouveau. Prise d’une nouvelle force, celle de la nécessité de savoir que l’enfant va bien. Je vois Yvonne qui s’active… qui masse le bébé gisant encore entre mes cuisses. Qui lui parle, qui le tape… Elle est inquiète… et moi je ne vous le dis pas, vous le savez déjà. Et enfin. Le cri. Celui qu’on attend toute. Ce cri qui dit que la vie est entrée de ce monde de fou.

Ma main se pose sur mon front et je me met à pleurer. C’est tout ce qu’il me reste. Des larmes. Mais cette fois, ce sont des larmes de joies. Au final, je me fous de savoir ce que c’est. C’est mon bébé. Mon tout petit bébé et celui d’Hubert. Il est vivant et c’est tout ce qui compte.

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Viktoria.novgorod
[14ième Heure]

Il est beau. Magnifique. Une merveille. Ou elle d’ailleurs… je n’ais pas regardé. Le bébé est contre mon sein. Contre moi, au chaud. Après avoir longuement pleuré, il s’est enfin calmé. Je suis en admiration devant son petit nez… son petit front…ses tous petits yeux qui peinent à s’ouvrir. Pourtant, il n’y a pas trop de lumière. Et j’admire aussi ses petits doigts. Des tous petits doigts et des tous petits orteils. On s’émerveille des fois d’un rien. Et pourtant ce rien représente tant de chose. Tant de lutte, Tant de combat. C’est comme une guerre que je viens de gagner. Il en a 10 de chaque et je sens bien que ce bébé est parfait. Normal… c’est le nôtre en même temps.

Il aura surement un caractère de merde. La conjugaison des deux va faire un malheur. Il sera surement blond. Même si je suis rousse, il n’y a que des blonds autour de moi. Ou alors… elle aura un caractère de chieuse et d’une rousseur à faire tourner des têtes, comme maman. Je suis encore à rêver cet enfant que je tiens maintenant dans les bras. Je ne prête même plus attention à Yvonne qui continue de s’occuper de moi. J’entends à peine le « il n’y a pas trop de dégâts » En même temps, ce n’est pas ma priorité. Je ne réalise pas.


Tu es sûre que tu ne veux pas savoir maintenant ?


Je regarde Yvonne. Je suis aux anges : en nage, lessivée, éreintée, avec une tête de cadavre en somme mais je souris quand même. J’ai réussi. J’ai réussi à mener à bien une grossesse, après tant de fausse couche. Et cerise sur le gâteau : le bébé va bien.

Non, je veux que ça soit Hubert qui sache le premier et qui me l’annonce.

Va le chercher s’il te plait. C’est étonnant qu’il ne soit pas encore venu d’ailleurs.

Premier signe d’inquiétude. Ben quoi, vu mon état de fatigue, vous ne pensiez pas que j’allais arrêter d’être moi-même ? Au contraire. C’est pire !

Yonne sort. Et moi, je continue d’admirer ma merveille. Mon Monde. Mon tout. Ma nouvelle vie commence maintenant. Je suis une femme accomplie. Moi, la sale mioche revancharde. Si dure à l’extérieur et si douce à l’intérieur. Une sensibilité exacerbée. Trop. Qui fait tâche un peu dans cette famille si dure. La vie ne m’a pas gâtée et je me suis longtemps perdue sur les chemins de l’errance. Même avec l’homme de ma vie ça n’a pas été simple.

Faut l’admettre : on a tous les deux des caractères de merde. Un truc de malade. Je n’ai pas vu deux personnes autant capables de se pourrir que nous mais… impossibles de vivre l’un sans l’autre. Il est mon souffle. Mon essence. Ma vie. Et pourtant, on en a traversé des tempêtes. Des grosses. Des tsunamis qui ont failli nous emporter loin l’un de l’autre.

Je continue de caresser les tous petits doigts. Si fin. Si fragile. J’avais si peur de la casser ce petit. De lui faire du mal et pourtant tout me vient naturellement. Il m’adoucit. Me calme et pour cet être là, je sais déjà que je pourrais exploser toutes les montagnes du monde. Franchir tous les océans. C’est mon enfant.

Je repense à ma première rencontre avec le Blond. Dans cette taverne où il était avec sa compagne de l’époque. Il s’est vexé pour un mot qu’elle a dit. Qu’il a pris de travers. Même si je pensais qu’il s’enflammait pour rien, je trouvais qu’il avait un putain de caractère et ça m’a fait rire. Je me suis dit qu’il fallait que je tente de le charmer. Pour le challenge. En plus il était quand même bien foutu. Une gueule d’ange avec un caractère de démon. Tout pour me plaire.

Moi, moi j’étais perdue. Une fois de plus. Peinant toujours à trouver ma place parce que je me posais trop de question. De mauvaises questions. Mon premier mari était mort. Je m’étais perdu dans une relation anxiogène qui n’avait fait que réveiller mes vieux démons. Mes démons à moi penchent toujours du côté de la luxure. Je n’ai pas couché avec tant d’homme que ça, faut pas croire. Mais je ne l’ai pas fait à moitié. Faut pas se voiler la face.

Je lui ais proposé un emploi. Il a dit oui. Je lui ai apporté à manger à la vigne… avec de l’alcool de chez nous. Il était content que je prenne soin de lui. Tous les employeurs ne font pas ça. Et puis… j’ai sorti le grand jeu. Mais il m’a arrêté : il était en couple et il devait d’abord régler ça. Le lendemain c’était fait. Et notre première nuit ensemble fût un rêve. On a juste dormi dans les bras l’un de l’autre. Juste dormi dans la chaleur de ses bras. Une nuit sans cauchemars. Ça faisait si longtemps que je ne m’étais pas réveillée en hurlant. Une nuit douce et calme. Apaisante. Sans sexe. Et ça a été une de mes plus belles nuits. Curieux non ?

Et notre vie a commencé. Aussi tumultueuse que les océans que nous avons traversés lui et moi. Naviguant parfois dans le brouillard des incompréhensions, des erreurs de jugements, des mauvaises interprétations… Mais moi la libertine, la volage, depuis que j’ai posé mes yeux sur lui, j’ai effacé les autres. Je ne les ai plus jamais vus. Pas un homme sur terre pourra dire que je l’ai dragué ou chauffé alors que j’étais avec Hubert ou même séparé de lui. Parce que même quand nous étions séparés je ne pensais qu’à lui. Je ne voulais que lui. C’est dingue d’avoir quelqu’un comme ça dans la peau. Ça peut rendre fou je pense. Le seul homme que j’ai dragué, chauffé, aguiché depuis que je suis avec lui, c’est lui justement…

Je fronce mes sourcils ils en mettent du temps à revenir


Ben, il fait quoi ton Papa ? Tu crois qu’il est nerveux de te rencontrer ?


Sauf qu’à l’instant, je ne sais pas qu’Yvonne est en train de tourner dans Bordeaux à la recherche du Blond. Et, à bien y réfléchir, il vaut peut-être mieux que je ne le sache pas.
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Hubert
Hubert était retourné à sa cuve pour remplir encore quelques futs. Il repensait encore à ce qui s’était passé et ruminait contre la boulangère et sa belle-sœur. Encore heureux l’issue de cette histoire lui avait été favorable mais il voyait à quel point la médisance de certains pouvait facilement nuire à d’honnêtes gens.

Tout à ses pensées, il n’entendit tout d’abord pas les premiers coups discrets frappés à la porte de sa cave. Puis, quand ceux-ci redoublèrent avec plus de force, il fut tout d’abord tenté de ne pas y répondre pour ne pas retomber sur la boulangère ou une mégère de son genre. Puis soudain, il réalisa que ça pouvait être tout autant quelqu’un venu l’avertir de l’accouchement de Vik.

Il laissa donc son fut, emportant encore inconsciemment son entonnoir et ouvrit prudemment la porte. Il se retrouva face à Yvonne qui semblait irritée.

Ah mais, vous voilà enfin ! Quelle idée de se terrer comme un lapin alors que vous saviez qu’on risquait de vous chercher. Vous le faisiez exprès ou quoi ?

Hubert réplique sur le même ton, un peu mécontent qu’on le gronde comme un gosse.

J’avais indiqué au voisin où l’on pourrait me trouver. Il ne vous a rien dit ? Avez-vous au moins pris le soin d’interroger autour de vous avant de partir à ma recherche ?

Puis laissant là cette querelle stérile pour passer à l’essentiel …

Que se passe-t-il ? Vik a accouché ?

Oui ça y est !

Elle va bien ? L’enfant aussi ? Il est de quel sexe ?

Oui, oui et il parait que c’est à vous de le découvrir et de le dire à sa mère bien que j’ai une bonne idée de la réponse à cette question. Allez ! Venez !

Hubert sort de la cave, s’apprête à fermer, constate qu’il a ce putain d’entonnoir encore en main, rouvre pour le poser à l’intérieur et referme la porte à clé avant de suivre Yvonne.

Ils font le court chemin au pas de course et Hubert entre en trombe dans la maison puis la chambre. Il découvre la mère et l’enfant. Il s’approche doucement, impressionné malgré tout de découvrir son enfant. Il regarde le visage encore violacé, les chairs fripées. C’est le premier nouveau-né qu’il voit juste après la naissance. Il lui faut un instant pour accepter l’idée que c’est normal qu’il soit ainsi. Pour avoir aidé à la naissance de nombreux animaux de ferme, il sait que dans les toutes premières heures, l’aspect d’un nouveau-né est pour le moins spécial. Il ne s’inquiète donc pas plus que ça et après avoir sourit à Vik il jette un coup d’œil rapide à l’entrejambe du nourrisson. C’est un mâle, Vik n’en sera que plus heureuse puisqu’elle espérait avoir un fils.

Hubert s’assied sur le bord du lit et embrasse tendrement son épouse.


Ça va mon cœur ? Heureuse d’être enfin délivrée ?

Nouveau sourire entendu …

Ah ! Et c’est un fils que tu viens de me donner, pour le cas où tu ne le saurais pas encore.
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Viktoria.novgorod
Un fils… j’ai un fils… je l’ai voulu. Je l’ai espéré. Peut-être que je l’ai tellement voulu que j’ai influé sur le genre de l’enfant. Je crois que j’en suis persuadée. De toute façon à cet instant, mon esprit est incapable d’avoir une vraie réflexion censée. Hubert pourrait dire que ça ne m’arrive jamais ou très rarement. C’est vrai que je suis plus branchée déconne que sagesse… quoique, ceux qui me connaissent bien, savent que je sais me poser, réfléchir et analyser les choses. J’ai eu de nombreuses discussions philosophiques. On ne dirait pas comme ça, mais elle en a sous le pied la rousse. Pleine de ressource !

Je le regarde. Ce petit bébé qui n’a rien demandé à personne mais qui concrétise bien l’achèvement de quelques galères. Et j’espère que ça durera aussi calme qu’en ce moment. Pour ça, j’peux ma gratter. Avec les deux caractères que l’on a, c’est un peu comme croire encore au paradis quand on est en enfer.

Je caresse les petits doigts. Et je vérifie. Oui, c’est bien un garçon. Un joli petit garçon qui fera chavirer des cœurs… mais pas tout de suite.


Un fils. Je te l’avais dit. Un fils…

Je me mets à pleurer en regardant Hubert. Je suis tout simplement épuisée. Ça a duré combien de temps ce truc en fait ? je finis par mettre le petit dans les bras de son père.

Prends Alexis… notre fils.

Et je m’effondre.

[De la 15ième à la 21ième heure]

C’est le trou noir. Aucun souvenir. Je plonge dans l’abîme. Je sombre. Je coule… je ne m’appartiens plus. Je suis ailleurs. J’y ai laissé mes dernières forces. Je me repose. Est-ce que je suis dans le coma ? Est-ce que je suis morte ?

Je ne saurais le dire. Même si c’était le cas, je sais que je serais morte heureuse parce que j’aurais vu le visage de mon fils. Je crois que je glisse. Je sens la fraicheur. C’est mon corps qui se refroidit ou s’est juste un linge que l’on met sur mon front ?

On me nettoie ? Je crois. Les soins du mort surement. Je savais qu’il y avait un risque. C’est pour ça aussi que je pensais que ça serait mon seul enfant. Trop de risque. Bien trop. J’avais donc raison de le penser. Mon pauvre Hubert. Il doit être bien malheureux. J’espère qu’il n’en voudra pas à Alexis et qu’il respectera sa promesse de ne pas trouver une autre femme qui sera un mégère et détruira mon fils… mon tout petit garçon… mon petit poussin…


Je vous aime tant…

Le murmure est à peine audible. Je navigue toujours dans les lymbes de l’épuisement total…

En fait… je dors…

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