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Info:
Le procès d'intention mené contre Nessty par Petitjehan, le comte du Poitou appelé aussi l'Ptit Hi-Han par la Vilaine. (ou l'art bisounoursique de faire un procès pour un lien glissé dans une narration sans faire de RP...)

[RP] La Vilaine VS le Baudet du Poitou

Nessty
Un pigeon était posé sur le rebord de la fenêtre de Nessty à Niort, peu avant minuit en ce 17ème jour de juillet 1457. Vu le tas de fiente qu'il avait paisiblement déposé en offrandes dignes de celui qui l'avait missionné, le piaf devait être là depuis un bout de temps. Peu importe, la donzelle se saisit du volatile et le gratifia d'une poignée de graines. Elle n'était pas un monstre et surtout pas avec certains bestiaux mais avec d'autres, du genre quadrupèdes à grandes oreilles ayant évolués en bipèdes couronnés, c'était une autre histoire.

Après avoir passé la nuit précédente à dormir au verger pour fuir la chaleur de sa maisonnette et après avoir prolongé sa journée en se prélassant à l'ombre des arbres, Nessty s'était décidée à se nourrir d'autre chose que de fruits et rentra doucement chez elle, non sans un détour au conseil comtal en priorité. Elle revenait donc du château, exténuée par le débat qu'elle tentait malgré tout de tenir depuis plusieurs jours. Il en allait de dysfonctionnements graves au sein de la police et, bien sur, les ursinés égocentristes et soumis à l'ânerie gouvernante n'étaient pas en mesure de percevoir en des propos pourtant constructifs de la Vilaine autre chose que ce qu'ils voulaient voir d'elle, c'est à dire mépris, critiques et attaques. Elle marmonait pour elle même dans les ruelles désertes de Poitier :

Raaaa, ils sont beaux tous, à voir le mal partout alors qu'ils clamaient une unité qu'ils ne respectaient pas eux même. Raaaa, ils étaient beaux à se défendre avant d'être attaqués, à croire qu'ils ont tous quelque chose à se reprocher...

Trop peureux surement au point de se blinder dès que j'ouvre la bouche. Tous des braies vides au final !


Arrivée chez elle, elle était toujours en train de bougonner, toujours pour elle seule, dans les ruelles désertes de Niort.


Donc la gueuse s'en revenait d'un débat houleux qu'elle avait soulevé il y a 3 semaines de cela, alors qu'elle était encore procureur : la perception des amendes en terme de sanctions pénales non jugées devant tribunal et qui restaient au stade municipal. Elle ne doutait maintenant plus que la prise de connaissance de ce projet de réforme par la conseillère et policière Allydou avait poussé l'ensemble de la flicaille à la grève car... oui... la Vilaine touchait une fois de plus à un point sensible que certains, comme Theudrik le prévôt, avaient décrié à un tel point que cela relevait de leur implication en matière de corruption. Un conseil comtal inerte et incapable de voir autre chose que les intérêts personnels de certains... Mais en bonne Vilaine, elle était déterminée à ne pas lâcher le morceau car il en allait de l'indemnisation des victimes comme du respect du droit poitevin à commencer par ceux qui en étaient les garants.


Nessty décacheta la missive portée par le pigeon qu'elle venait de gaver au grain avarié et saouler avec de la bière frelatée. Il portait le sceau comtal à sa grande surprise.

Hey ! Le comte qui m'écrit ? Il aurait trouvé mon pigeonnier ? Incroyable lui qui fait tout pour éviter de me parler !

Dans Niort résonnaient les 12 coups de minuit annonçant que l'on passait du 17 au 18ème jour de juillet. Elle découvrit les lignes suivantes :

Petitjehan le 17 juillet 1457 à 0h48 a écrit:
Dame Nessty,

A plusieurs reprises j'ai été dans l'obligation de vous faire des rappels à la modération de vos propos et de votre attitude vis à vis tant des membres du conseil que de moi-même.
Je vois que manifestement vous ne souhaitez pas en tenir compte et vous poursuivez dans cette voie.
En conséquence par la présente je sous somme de faire des excuses sur votre comportement.
Faute de ces excuses je me verrai dans l'obligation de prendre ses mesures conservatoires pour que ce conseil retrouve la sérénité dont il a besoin pour travailler.

Fait à Poitiers le dix sept juillet mil quatre cent cinquante sept




Nessty tourna les talons, oubliant pigeon et même de manger pour s'en retourner au château mais... elle trouva portes fermées !

L'on venait de lui interdire purement et simplement l'accès à la salle du conseil alors qu'elle était conseillère en titre et ... qu'il se tramait de drôles de choses là bas, comme la prise en charge par Daien de la procure. Comme quoi le scandale du greffier en place publique avait été entendu. Pourquoi donc avait on peur que la gueuse le sache ?

Quel âne ce Ptit'Hihan ! maugréa-t-elle pleine de rage. Comme d'habitude, le comte me colle un ultimatum en mon absence et sans me prévenir !

Faisant demi-tour, aussi prestement que la douleur de son flan lui permettait, elle retourna chez elle et se saisit de sa plume plus acerbe et sarcastique que jamais pour répondre ceci :

Citation:
Cher comte,

Je vais vous rappeler mes derniers mots au conseil :

"Quant à parler du contenu de vos braies, comme de celui de tout autre ici ou ailleurs, n'est en rien un manque de respect sauf si vous même avez un sentiment de...hum... euh... comment dire... un complexe ?... oui sauf si vous même faites un complexe au sujet du contenu de vos braies, ce que je ne peux savoir !"

Le fait de me fermer ainsi les portes du château, sans m'en informer et sans me laisser l'occasion de m'exprimer pleinement alors que je suis toujours conseillère élue légitimement est bien le signe que j'ai mis le doigt là où cela vous fait mal. Vous me voyez désolée de porter atteinte à cette virilité perdue dans des braies au fond aussi vaseux que les marécages poitevins. Voici donc les excuses que vous désiriez tant.

Je prends toute fois note et acte de vos agissements et considère par là même que vous venez de me relever de mes fonctions et responsabilités de conseillère comtale. Je vous souhaite bon plaisir pour l'achèvement de votre mandat de comte que je ne prédirais pas aussi calme qu'il l'a été jusqu'à présent bien qu'il sera toujours aussi inerte et insignifiant au niveau des actions de vos conseillers fantomatiques.


Comme vous l'avez déjà dit à mon sujet : "..il n’y a pas eu d’insultes directes mais des sous entendus et des « pensées »". Je vous trouve bien devin pour savoir ce que je pense réellement de vous... il m'est donc totalement inutile de vous dévoiler mes pensées les plus affectueuses en ce moment même.


Fait à Niort, en ce 18ème jour de juillet 1457, à peine entamé d'une heure.

Spoliatis arma supersunt !



Aucun pigeon s'envola ce soir là. C'est le fel et féal Kram du Kon lui même qui se chargea de remettre la missive, cachet non couleur lie de vin mais bel et bien pourpre bien apposé et bien en évidence.


Afin de maintenir la courtoisie et la cohérence dans ce RP concernant exclusivement Nessty et Petitjehan, je vous prie de me contacter avant d'intervenir. Me réservant le droit de refuser ou de faire exclure PNJ et interventions n'ayant rien à faire avec le sujet de ce topic.

_________________

On peut lire sur un mur : "La bisounoursite aigüe m'a achevée..."
Petitjehan
[Dans le bureau Comtal à la lueur des chandelles, fenêtre ouverte pour profiter de la fraîcheur de la nuit]
La garde avait reçu les ordres du Comte.
L’accès au Conseil était désormais interdit à la Vilaine, Nessty.
Le Comte se dirigea vers le coffre de métal et de bois qui se trouvait dans son bureau. Là il sorti une clé accrochée à une chaîne autour de son cou et se pencha sur les fermetures du coffre qu’il ouvrit une à une.
Il prit, parmi d’autres, un épais dossier qu’il déposa sur son bureau et commença à le parcourir…
Tout en lisant il se remémorait les avertissements que lui avaient donnés certains conseillers…


Malgré tout il avait tenu bon et tendu la main…surement une envie réelle d’assurer un consensus…les conseils avaient pourtant été nombreux et, avec du recul fondés…

Il relut quelques parchemins…comme celui en date du 07/06…

Et voilà où tout avait commencé en fait. La Vilaine exigeait une négociation préalable entre lui et elle, en privé à l’insu de tous les conseillers qu’ils soient d’une liste ou de l’autre.
Cette réunion avait eu lieu mais en présence de membres de la liste du Comte ce qui avait souverainement déplu à la Vilaine forcément.

En tous cas le Comte reconnaissait que la Vilaine était fidèle à ses propos. Ne lui avait elle pas promit de rendre la vie insupportable aux conseillers s’il ne cédait pas à ses exigences ?
Petites exigences juste quatre postes fonctionnels pour une liste très minoritaire puisqu’atteignant péniblement les 29 % de voix Poitevines. Exigences dont elle s’était bien gardé de parler aux membres de sa propre liste d’ailleurs…

Le Comte se souvenait de la réflexion de certains conseillers concluant que Nessty ne voulait pas participer au conseil tant que ses exigences n’auraient pas été acceptées. Il avait encore tenu bon et tendu la main…Un poste de Procureur pour la Vilaine, un poste de CaM pour la jeune Alienor, un poste de CaC adjoint pour Dame Neferoure et celui d’Abbesse des Liesses pour Damoiselle Cali…

Il avait mis les choses au point une première fois, se souvenait-il…

Citation:

Bonjour et merci aux anciens dont l'investissement est indiscutable et conséquent. Ce fût, souvent, un travail ingrat mais au combien bénéfique pour le Comté...

Bienvenue au nouveau conseil élu.

Tous ensembles nous allons nous mettre au travail.
J'attends de chacune et chacun de vous un engagement maximal et des conseils sachant faire fi des oppositions qui ont pu exister.
Il n'y a plus de parti ou de liste il n'y a qu'un conseil du Poitou.

Chacun occupe un poste selon ses compétences et son savoir faire (conseiller, maire, tribun, policier etc.).
Il n'y a pas de "petit" poste, tous sont importants et vitaux pour que le Poitou progresse.

Les discussions, concernant l'avenir du Comté se font au sein de ce conseil et non en gargote. Chaque conseiller est astreint à un devoir de réserve et au secret de nos débats.
Par expérience certains d'entre nous savent que des éléments se retrouvent dans des mains ennemies uniquement à cause de l'oubli de cette notion de secret.
Je n'accepterai aucune violation de ce principe. Le Prévôt sera chargé de la poursuite pénale des fautifs sous le motif de Haute Trahison.

Le travail n'exclut pas la bonne humeur au contraire. Je dirai qu'ils vont de paire.
D'ici ce soir, au plus tard, j'espère pouvoir avoir mis tout le monde en place.
Donc dès demain nous commençons à œuvrer.

Bon courage à tous et hardi nous y croyons et nous osons le faire !


La Vilaine avait trainé pour prendre son poste laissant de la sorte la liberté aux brigands de tout poil d’œuvrer sur les routes Poitevines. Peu lui importait de mettre en danger la sécurité du Poitou.
Elle avait clamé ce 09 juin son état de Vilaine, quasiment la seule fois où elle l’avait reconnu. Cela avait incité le Comte à mettre en œuvre ses services de renseignements et à ouvrir le dossier qu’il consultait en ce moment.

Aussi avait-il du prévenir…

Citation:
[quote="Petitjehan"le 11 juin 1457]Comprenant que Nessty, loin de vouloir travailler, songeait surtout à jouer les mouches du coche, Le Comte lui laissa un message sur son bureau.
/SPAN>
Citation:
Dame Nessty,

Suite à une réunion demandée par vos soins, à laquelle vous avez refusé catégoriquement que participe un des conseillers déjà nommé, vous avez été nommée Procureur du Poitou.
Ceci conformément à votre désir de servir votre Comté manifesté par votre candidature aux élections.
Force m'est de constater que vous évitez soigneusement votre bureau et n'avez, à ce jour, instruit aucune affaire concernant le tort fait au Comté.
Dois je comprendre que : « qui ne dit mot consent » ?

Le fait d'empêcher le bon déroulement de la justice porte préjudice grave au Poitou. Je vous demande d'y réfléchir et d’être consciente, qu’en persistant dans cette attitude, vous pouvez encourir des poursuites judiciaires.

Ceci étant dit, sachez que je ne veux pas la mort du pêcheur et attends ici dans ce bureau vos interrogations éventuelles.

Jehan de Proisy-Fortunat
Comte du Poitou.


Il avait du insister
Citation:
Dame Nessty,

Sans réponse à mon précédent courrier, j'ai décidé, de vous offrir une ultime chance.
Ma MéSaNge attendra la votre jusque 22 heures ce jour dimanche 14 juin 1457.
J'espère que vous aurez la sagesse d'en faire usage.

A vous revoir

Jehan de Proisy-Fortunat
Comte du Poitou


Après avoir menacé d’en référer aux instances royales, la Vilaine s’était néanmoins mise au travail…
Elle ne s’était pas privée par contre d’admonester chacun des conseillers qu’ils soient élus ou habilités à siéger au conseil. Et leur état lui importait peu qu’ils soient nobles ou roturiers.
Au point qu’il avait mis les choses au point…Elle se voyait déjà ceindre la couronne, un comble pour une Vilaine non ?


Citation:
A TOUS LES MEMBRES DU CONSEIL

Je constate que certains d'entre vous jouent les agitateurs ou les provocateurs se permettant des commentaires déplacés sur l'attitude de leurs collègues du conseil, voire ma personne.

Cette façon de faire, outre qu'elle est une entrave à la bonne marche de ce conseil, porte atteinte aux intérêts du Poitou dont nous sommes, ici pour vous et à l'extérieur pour moi, les garants et les défenseurs.

Je vous rappelle, une dernière fois, que vous composez mon conseil.
Votre rôle n'est pas de critiquer ou de commenter la position de tel ou telle mais de donner un conseil d'une part et ensuite d'accomplir votre tâche au mieux de vos possibilités.

Donc à partir de la parution de cet avis, je ne veux plus voir la moindre attaque personnelle dans ce conseil. Que cela soit en direct ou en propos masqués.

Si litige il y a entre vous utilisez les MP et réglez votre problème une fois pour toute. Aucune menace réelle ou déguisée ne sera acceptée.

Par ailleurs, je rappelle que la délivrance de LP, lorsqu'elle concerne des personnes ayant été déclarées indésirables en Poitou, doit être évoquée dans le bureau du Prévôt et ne peut être faite sans mon accord express.

De même il est des prérogatives du seul Comte de lancer des votes sur un sujet. Ceci n'étant, je vous le rappelle aucunement une obligation notre régime politique, fixé par notre Roy, étant l'autocratie. Il s'agit donc, par conséquent d'un geste de mansuétude de ma part et non d'une faiblesse.

Chacun doit occuper sa place toute sa place mais rien que sa place.

J'espère que cette mise au point permettra au conseil de parvenir à travailler en paix, voire dans la bonne humeur. J'y veillerai tout particulièrement.


Jehan de Proisy-Fortunat
Comte du Poitou

Bien loin de revenir à une attitude laborieuse et coopérative la Vilaine avait été jusqu’à accuser les policiers de ne rien faire. Cela semblait logique en fait puisqu’en étant Vilaine l’autorité et l’ordre établi était, de facto, ses ennemis…
Son comportement fut tel qu’un mouvement d’ampleur s’était amorcé enrayé fort heureusement par l’initiative et la réactivité d’une Conseillère multi-postes Allydou.

En riposte la Vilaine avait collé, sélectivement, une moitié des policiers en procès pour trahison et bien entendu, vengeance personnelle oblige, Allydou pour Haute trahison…Le tout s’en même en référer au Comte au préalable de quelque manière que ce soit…
Une seule réaction s’imposait pour faire cesser les débordements de la Vilaine. La révocation ce qui fut fait avec une énième mise en garde.


Citation:
Nous Jehan de Proisy-Fortunat, Comte du Poitou,

En ce jour du vingt septième de juin mil quatre cent cinquante sept, en raison de multiples manquements de la Dame Nessty, au respect et à la bonne marche de notre Conseil et donc aux intérêts du Poitou,

Révoquons, icelle, de ses fonctions de Procureur du Poitou.
Dans notre grande mansuétude nous lui conservons, sous réserve d'amendement significatif de sa part, son poste en qualité de Conseiller sans poste attribué.

Fait en notre Château de Poitiers

Et,

Pour que cela soit fait et cela soit dit apposons notre scel.




Citation:
Dame Nessty,

Nous voici je crois à un tournant important…

Je vous ai, à maintes reprises, demandé de vous calmer. Vous n’êtes pas à la tête de ce Comté ni de son Conseil ni de sa Police, ne vous déplaise.

Je constate que depuis le début de ce mandat :
- vous n’avez cessez d’apostropher sans vergogne non seulement les différents membres de ce conseil mais aussi ma personne ;
- vous n’avez montré aucune déférence envers d’une part, votre souverain, et d’autre part les nobles ;
- vous avez par vos démarches désordonnées, ralenti de façon significative la bonne marche de ce Conseil ;
- vous avez, de la sorte, porté atteinte à la bonne marche du Comté du Poitou ;
- vous avez, en plus, porté la querelle au sein des Forces de l’Ordre, toutes dévouées au Comté, les amenant à prendre une position regrettable que je suis dans l’obligation de sanctionner ;
- vous avez, de votre propre chef et sans aucunement me consulter, décidé de poursuites lesquelles semblent plus être du règlement de comptes que de la sauvegarde des intérêts du Poitou ;
- vous avez, par cette attitude, livré le Poitou à la merci d’individus les plus mal intentionnés puisque j’apprends que des brigandages ont eu lieu et que votre attitude arrogante et imbue de votre personne a conduit la Police à se mettre en grève. Grève que je viens, personnellement, de maîtriser.

Pour ces motifs je me vois dans l’obligation de vous révoquer de votre poste de Procureur du Poitou.
A ce titre les accès aux bureaux de la Police au Château vous sont retirés sur mon ordre.

Je vous donne, dans ma grande mansuétude, jusqu’à demain soir dimanche vingt huit juin mil quatre cent cinquante sept pour faire amende honorable et changer radicalement votre comportement vis à vis du Comté, de ce Conseil et de ma personne.
Dans le cas contraire je me verrais dans l’obligation de faire appel à la garde Comtale pour vous évacuer de ce conseil.

J’espère que vous aurez l’esprit de saisir l’opportunité que je vous offre de participer efficacement à la bonne marche du Comté, même si cela est sans poste.
Je vous ai moultes fois prévenue mais vous n’avez jamais daigné tenir compte de mes avertissements. Vous ne pouvez donc vous en prendre qu’à vous même.




Tout doucement la Vilaine poussait le Comte dans ses derniers retranchements. Il lui adressa un ultime avertissement…
Citation:
Dame Nessty,

A plusieurs reprises j'ai été dans l'obligation de vous faire des rappels à la modération de vos propos et de votre attitude vis à vis tant des membres du conseil que de moi-même.
Je vois que manifestement vous ne souhaitez pas en tenir compte et vous poursuivez dans cette voie.
En conséquence par la présente je sous somme de faire des excuses sur votre comportement.
Faute de ces excuses je me verrai dans l'obligation de prendre ses mesures conservatoires pour que ce conseil retrouve la sérénité dont il a besoin pour travailler.

Fait à Poitiers le dix sept juillet mil quatre cent cinquante sept



Bien entendu ce courrier, avait été expédié tant par Message par Porteur (MP) ou par pigeon et affiché au Conseil.
Comme à son habitude, la Vilaine n’avait pas répondu et la sanction était tombée, même si elle avait particulièrement coutée au Comte. Mais tant va la cruche à l’eau…

Le Comte s’étira et se désaltéra tout en réfléchissant à cette missive lui faisant par de la participation active de la Vilaine à des manœuvres de révolte en Périgord Angoumois…
Un garde vint alors lui apporter un pli portant le scel des Vilains Révoltés.

Il l’ouvrit et lu et sourit. Une fois de plus elle tentait de s’expliquer se donnant bien entendu le beau rôle puisqu’elle seule savait et elle seule détenait LA vérité.

Elle persistait dans ses insinuations indirectes et sa mauvaise foi habituelle se disant absente lorsque cela l’arrangeait.
Il lisait et relisait le parchemin établissant la preuve de l’appartenance de la Vilaine au mouvement des Vilains en révolte et pas comme simple participante mais comme un des gouvernants de ce mouvement voire plus…

Regardant plus avant il se rendit compte, qu’en totale infraction avec ses directives, figurait un débat « in extenso » du conseil comtal…
Le Comte sourit se disant qu’elle ne changerait jamais.


*** Encart HRP censuré ***

Les cas autorisant le recours au notes HRP dans le RP n'incluent pas les règlements de comptes mélangeant d'ailleurs le RP et le HRP.

{MortAuxRats}

_________________
...
Nessty
[Ce n'est pas parce qu'Aristote ne répond pas, qu'un comte est l'bon dieu !]


La Vilaine avait à nouveau passé sa journée au verger, journée magnifique loin de tout, entre ombre et soleil à se lécher le bout des doigts quand un fruit trop savoureux n'avait su satisfaire la gourmandise de la damoiselle. Un vrai bonheur ! Assise au pied d'un arbre, elle baillait de temps à autre en scrutant les branches environnantes.

Rien, pas un pigeon comtal !

Nessty se releva doucement, ménageant toujours cette maudite blessure physique qui la maintenait à Niort.

Et bien, Petitjehan est toujours égal à lui même. A ne pas causer ou écrire aux principaux concernés... Loyauté et diplomatie qu'il disait l'comt'. Au final je me demande si seulement il porte des braies celui là... Jamais pensé à regarder ! et puis... pouark !

*** Couic ***

Le "pas de pensées abusives pour s'en prendre à un personnage", ça vaut pour tous. Merci de se rappeler que c'est un jeu basé sur l'interactivité.


Le chignon se leva vers le ciel, à la recherche d'un nuage peut être, mais l'azur était immaculé.

Dis, toi là haut, tu crois que je devrais déposer des plaintes pour tant de sorcellerie ? Bah oui, c'est pas le 'Tote qui a annoncé un jour que celui qui savait déchiffrer insinuations et pensées était un serviteur du Sans Nom ?

Nouveau grattage chignonaire pour que ces poux du Poitou lui lâchent le caillou. Nessty préféra se rabattre sur une valeur sure, celle d'un ami qui disait :

Il n'y a pas plus sourd que celui qui ne veut rien entendre.

Mais à qui donc pouvait elle parler ainsi ? Il n'y avait personne dans ce coin du verger. Le soleil lui avait-il brûlé l'ornement capillaire qui donnait tant de hauteur à son esprit de Vilaine ? Surement pas puisqu'elle était restée à l'ombre, au repos, loin de toute agitation politique et de toutes responsabilités machiavéliques. D'ailleurs si elle savait... la pauvre...

*** Couic ***

Mais comme elle ne sait pas, inutile d'en parler, encore une fois au nom de l'interactivité. Si on décide que son personnage est seul, certes on ne peut pas réagir à ce qu'il dit dans sa solitude, mais il ne le peut pas davantage à ce qui se dit ailleurs: merci de respecter la cohérence du RP.



Fort heureusement Nessty ne savait rien de tout cela et continua à attendre un signe divin ? nan ! céleste ? non plus ! un simple signe d'un âne ? Bah oui, ses ânes Flexy, Roucky et leur jeune progéniture l'Ptit Hi-Han n'avaient pas encore réclamé leurs carottes malgré leur l'absence de leur propriétaire. Mais si ce n'était pas justice pour eux.

Ils sont bien braves les bourricots ! Sont capables d'attendre leur maître pendant des heures voir des jours, même au risque de devoir chaparder à droite et à gauche dans les poches d'autrui par pure gourmandise. Mais... grand dieu de mais... qu'est ce qu'ils braillent à l'injustice quand le voisin file des épluchures de carotte à ses lapins ! Vain diù d'vin doux ! Quelle belle bande de baudets ! Ils vont faire un jour la célébrité du Poitou ceux là ! A être aussi haut perchés, ils finiraient presque tous par se prendre pour des chevaux de course !

D'une main, elle chassa à la fois ses idées d'ânes, de politique et l'une de ces mouches qui adorait se vautrer dans un tas de crottin tout frais. Il faisait trop beau pour gâcher une telle journée qui s'achevait enfin. La nuit s'annoncçait tout aussi prometteuse et demain... Demain ? Elle retournera se ballader en chantonnant.

J'suis bien des choses dans votre imagination.

J'suis une gueuse ou une vilaine.
J'suis le début ou la fin.
C'est à vous de deviner...

Qu'on m'traite de belle ou de chienne,
pour moi ça ne change rien.
C'est vous qui jacassez...



Pas assuré mais lent cause blessure la tiraillant encore, Nessty se faisait un plaisir de chantonner son éternelle rengaine, d'ailleurs cela avait été la seule chose qui était réellement sortie de sa bouche ces dernières semaines, en place publique. Elle s'en rentra en sa petite chaumière niortaise retrouver ses mules, et sans trainer des savates !


J'vous trouve tous au bout de ce chemin !
J'vous retrouverai tous au bout d'un chemin !

Mes amis, j'vous dis ceci :
Pour bien comprendre la valeur de la vie,
Il faut goûter à la mort aussi.
Mais j'suis pas là pour vous effrayer,
J'fais juste mon travail qui est de se révolter,
Avec votre aide, contre les hautes sphères
Et on va faire de très bonnes affaires.

Mes ennemis, j'vous dis enfin :
Pour bien comprendre les valeurs des Vilains,
Il faut avoir été un gueux sur les chemins.
Mais j'suis pas là pour vous aimer,
J'fais juste mon travail qui est d'vous secouer.
J'sais que j'suis pas la seule vraie justice
Mais j'm'en prendrai à vos nerfs jusqu'au supplice.

J'vous trouve tous au bout de ce chemin !
J'vous retrouverai tous au bout d'un chemin !
J'vous ronge déjà l'âme, j'vous rongerai les os
Tôt ou tard car j'vous colle dorénavant à la peau.



La Vilaine rentrait paisiblement chez elle en espérant y trouver une missive du comte ou de qui que ce soit qui avait quelque chose à lui reprocher. D'ailleurs si elle savait... la pauvre...

*** Même réflexion que la modération précédente ***

Elle continua son chemin.

J'suis bien des choses dans votre imagination.
Mais avant tout, j'suis une grande Vilaine pleine de passion.


Message modéré par {MortAuxRats}
_________________

On peut lire sur un mur : "La bisounoursite aigüe m'a achevée..."
Petitjehan
[Dans le bureau Comtal fenêtre ouverte]

Mais Votre Grandeur jusqu'à quand supporterez vous cette engeance? Elle se moque de vous et se permet de dire que vos braies sont vides!

Bah mon ami elle ne fait que ce qu'elle sait faire parler de ce qu'elle ne sait pas...Tu sais le mouton est un animal qui pisse énormément, alors il faut laisser pisser le mouton...

Oui d'accord mais elle clame partout des insanités sur vous, sur certains conseillers...

Tsss laisses faire mon ami elle montre ainsi ce qu'elle est et ce qu'elle cherche. Elle se pose en victime d'une situation qu'elle a elle même initiée c'est trop drôle figures toi qu'elle exigeait des excuses. Pourquoi donc, je pense que même elle ne le sait pas.
Bon allez assez discuté de futilités féminines en mal de...bref nous avons du boulot non?


Oui oui Votre Grandeur vous avez vu le greffier qui désire déposer plainte?

Ah oui j'ai vu qu' il dépose plainte et nous en profiterons pour lui demander raison de son étalage d'opinion de nature à faire rappliquer les brigands en mal de méfaits hein. Laissons le venir au tribunal celui-là.

Sur ce le Comte fait un signe exprimant qu'il désire rester seul pour terminer un texte qu'il compte promulguer très prochainement.
_________________
...
Nessty
[Quelque part en Poitou]


Encore un de ces volatiles de toute sorte et de tout bord
Qui virevoltaient dans le ciel avant d'arriver à bon port
En ce jour de juillet 1457, à l'aurore.
Parmi les mouettes fientant à tribord,
Parmi les corbeaux cyniques croassant à tors,
Parmi les colombes roucoulant trop fort,
Parmi les hirondelles revenant du nord,
Parmi les moineaux picorant des grains d'or.

Un de ces piafs galopins,
Qui ne ressemblait à rien
Mais qui remuait bien
Voir trop aux yeux de certains,
Un de ces piafs plus que malins,
Portant à son cou le ruban couleur lie de vin
Qu'Aristote avait donné aux Vilains
Vint lâcher son chargement sans entrain
Non de fiente mais de parchemin
Devant une jugelotte dans le poitevin
Avant de s'affaler sur un tas de crottin
Qui lui servirait d'oreiller jusqu'au matin.



Citation:
Dame la jugelotte,

Je ne sais même pas si vous êtes de retour au tribunal ou encore juge du Poitou. Je vous fais donc parvenir la présente afin que vous en fassiez bon usage.

Je suis partie à la pêche au bord d'un ruisseau en rase campagne et découvre ce jour un avis de plainte déposé contre moi dont je ne connais même pas la date de validité.

Sachez que de là où je suis, je ne peux me présenter au tribunal (pas d'accès IG sur un noeud) et que dès ce jour je prends repos estivale (retraite) dans le coin paradisiaque dans lequel je me trouve. La pêche y est merveilleuse et le temps d'une clémence incroyable.

Fait quelque part en Poitou en ce 26ème jour de juillet 1457.

Vilainement,


_________________

On peut lire sur un mur : "La bisounoursite aigüe m'a achevée..."
Nessty
[Procès opposant 2009-07-26, Nessty au Comté du Poitou
Nessty est accusé de trouble à l'ordre public.]



La gueuse revenait de sa partie de pêche. Un ptit tour aux greffes du tribunal pour découvrir pour la première fois de quoi on l'accusait, un éclat de rire à la lecture des minutes de l'ouverture de son prétendu procès, il y a plus d'une semaine. Cela empestait grandement le procès d'intention, celui que Petitjehan avait déjà entamé contre elle lors de la campagne électorale, il y a plus de 2 mois.


Citation:
Acte d'accusation

Nous Daien procureur du Poitou, au nom de sa grandeur Jehan, notre Comte bien aimé, ce 26 juillet 1457 accusons dame Nessty, citoyenne de Niort au Poitou de Trouble à l'ordre publique, pour manquement à l'éthique comtale, suite à un dévoilement de notes sur un débat comtal en place publique.

je rappelle la coutume:
___________________________
Taop:
a. Tout acte portant préjudice à une personne ou à un groupe de personnes, ou susceptible de le faire, de quelque nature qu'il soit, sera considéré comme trouble à l'ordre public. Il en sera de même de tout acte nuisant à la quiétude publique.
b. Sera pareillement considérée toute atteinte aux intérêts du Poitou commise par une personne n'étant pas sujette du Poitou.
_____________________________

*Daien s'adressa au Juge.*
Votre honneur, nous avons un grave manque à l'éthique comtale dans notre tribunal. Dame Nessty ici présente s'est permise, de porter en place publique des notes sur un débat comtal n'ayant aucunement à être visible du reste du Poitou. Le conseil comtal concerne 12 personnes, pas le Comté entier. Je maitiens qu'un comportement de ce type est inadmissible, car cela aurait put être des notes militaires, ou bien économiques, et donc, les risques de porter de graves préjudices au Poitou s'en serait révélés accroits!
*Daien jeta un regard vers la dame renfrognée par habitude, puis continua.*
J'ai ici un texte de bienvenu, et de recommandations comtales, affiché au tout début du mandat par notre Comte Jehan. Je cite le 7 juin 1457:
____________________________
Bonjour et merci aux anciens dont l'investissement est indiscutable et conséquent. Ce fût, souvent, un travail ingrat mais au combien bénéfique pour le Comté...

Bienvenue au nouveau conseil élu.

Tous ensemble nous allons nous mettre au travail.
J'attends de chacune et chacun de vous un engagement maximal et des conseils sachant faire fi des oppositions qui ont pu exister.
Il n'y a plus de parti ou de liste il n'y a qu'un conseil du Poitou.

Chacun occupe un poste selon ses compétences et son savoir faire (conseiller, maire, tribun, policier etc.).
Il n'y a pas de "petit" poste, tous sont importants et vitaux pour que le Poitou progresse.

Les discussions, concernant l'avenir du Comté se font au sein de ce conseil et non en gargote. Chaque conseiller est astreint à un devoir de réserve et au secret de nos débats.
Par expérience certains d'entre nous savent que des éléments se retrouvent dans des mains ennemies uniquement à cause de l'oubli de cette notion de secret.
Je n'accepterai aucune violation de ce principe. Le Prévôt sera chargé de la poursuite pénale des fautifs sous le motif de Haute Trahison.

Le travail n'exclut pas la bonne humeur au contraire. Je dirai qu'ils vont de paire.
D'ici ce soir, au plus tard, j'espère pouvoir avoir mis tout le monde en place.
Donc dès demain nous commençons à �uvrer.

Bon courage à tous et hardi nous y croyons et nous osons le faire!
____________________________
fin de citation....

Je rappelle également un autre fait de la coutume poitevine qui a été oublié par l'accusée ici présente, pensant pouvoir passer au dessus des paroles du Comte:
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I - Du Comté du Poitou
B. Du Comte
a. Le Comte du Poitou est habilité à édicter et abroger tout décret, sa parole ayant force de loi.
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Bien évidemment, l'accusée peut s'octroyer les services d'un avocat, mais je pense que de part son caractère, nous aurons le plaisir d'entendre sa voix fluette au tribunal nous expliquer le pourquoi de son geste, et emportement...

Fait à Poitiers, le 26 juillet 1457,
Le Procureur Daien



Grattage intensif du chignon car elle ne comprenait vraiment rien à l'acte d'accusation. Elle marmonna dans sa barbe.

Hein ? C'est quoi que cette chose ? J'ai dévoilé des notes comtales moi ? Sont musiciens dans la caboche, sorciers ou ils ont abusé sérieusement de bière encore !

Hein ? C'est quoi cette note du Ptit ? Mouarf ! ils prennent un discours pour une note ? Sont décidément amusants quand ils ne savent plus comment agiter leur imagination ceux là !


Elle se penchant pour relire, cherchant du regard quelqu'un autour d'elle pour lui confirmer qu'elle ne rêvait pas, ne serait que ce maudit greffier qui roupillait tout le temps. le chignon se baissa même pour vérifier sous le bureau, peine perdue !

Personne ici ! Pour pas changer...
En plus c'est mignon les ptites modifications qu'ils ont brodés dedans...


Nessty cessa de marmonner pour elle seule et quitta le bureau vide.

Allons faire un ptit coucou à la jugelotte ! Bah nan... elle n'a pas répondu à ma missive... Bah oui... elle est encore en retraite ! Ben si pas de juge, j'vais m'en retourner pêcher moi alors...

Ainsi la gueuse reprit le chemin de la sérénité.
_________________

On peut lire sur un mur : "La bisounoursite aigüe m'a achevée..."
Nessty
[Une gueuse mise en accusation entre dans la mascarade !]


J'suis bien des choses dans votre imagination.

J'suis une gueuse ou une vilaine.
J'suis le début ou la fin.
C'est à vous de deviner...

Qu'on m'traite de belle ou de chienne,
pour moi ça ne change rien.
C'est vous qui jacassez...

J'vous trouve tous au bout de ce chemin !
J'vous retrouverai tous au bout d'un chemin !
...
J'suis bien des choses dans votre imagination.
Mais avant tout, j'suis une grande Vilaine pleine de passion.



Une chansonnette au retour de pêche, une Vilaine guillerette de tant de repos et de sérénité, les côtes froissées par le brigandage subit rafistolées à coup de frictions d'onguents à base d'éthylogènes et d'autant d'halucinogènes, une besace pleine de poissons sèchés sur une pierre au soleil estival, le plaisir des chevauchées nocturnes en toute liberté dans la poussière des grands chemins retrouvé et... toujours aucune envie de croiser des crétins aussi poitevins soient-ils. La gueuse revenait pour entrer dans une mascarage aussi pitoyable qu'hilarante. Toute fois, Nessty fit son petit tour de curieuse et.. Yeh ! que ne constata-t-elle pas ? Que malgré les grognements incohérents d'un baudet qui ne laissera surement aucune trace dans l'histoire du Poitou, l'on avait tenu compte de ses dires au conseil. Elle ne put s'empêcher d'en faire part à son fel et féal Vilain, le Kram du Kon, tout en débouchant une bouteille pour fêter la nomination du nouveau comte.

Héhéhéhé, après la suppression de la citoyenneté, vlà que l'Petit a ré-ouvert les frontières et... tiens toi bien mon tout gros... il a modifié la procédure relative aux amendes... T'as vu Kram ? A faire ma Vilaine au mordant persévérant, j'aurai réussi à faire avancer les choses pour le bien du Poitou et de ces voyageurs qui le traversent.

Pas peu fière, Nessty se dirigea de vive allure avec son compagnon de route vers Poitier pour voir si cette fois ci un juge serait présent dans l'espèce de procès d'intention que l'on tenait à mener contre elle. Le chignon fulmina un bonne partie du chemin car lors d'une halte désaltérante au bord de la route elle relut une nouvelle fois le torchon comtal relatif aux amendes.

M'enfin, au lieu de demander aux flicaillons de travailler comme il se doit, on a préféré refaire une procédure... Mouarf ! Encore une façon de démontrer qu'il vaut mieux être un âne de bat gambadant avec son panier vide tout en se laissant tenir fermement par sa courte longe toute tressée de mauvaise foi... Tsssssss, il ne manque pas de toupet l'Ptit Hi-han !

Arrivés aux premières lueurs du jour devant la porte du tribunal, Nessty donna de précieuses consignes : Kram, tu restes s'il te plait hors de la salle d'audience sinon tu vas finir par en taper quelques uns avant que je ne finisse la lecture de l'acte d'accusation. Prépare un peu de fourrage aux bêtes pour que l'on retourne au plus vite à la pêche.

Citation:
Première plaidoirie de la défense

*L'enchignonnée poussa la porte de la salle d'audience et vit que dame Letilet la jugelotte était restée là où elle avait toujours été pendant son mandat, loin du tribunal pour laisser sa place à un autre. Petit sourire aux lèvres, la Vilaine déposa sa besace pleine des poissons pêchés ces dernières semaines loin de toute civilisation d'ursinés rosés sur le siège des accusés qui semblait lui être alloué puisque c'était le seul vide. Elle n'allait quand même pas prendre le risque de la poser au sol et de voir les rats venir lui grignoter la poiscaille qu'elle avait mis tant de mal à réunir en écumant les ruisseaux et les marais avoisinant Niort. C'est en inclinant le chignon respectueusement devant les membres de la cour qu'elle les salua tout en se dirigeant droit vers la barre des accusés.*

Bien le bonjour votre honneur et m'sieur l'greffier. *Voix claire et affirmée, n'ayant rien à voir avec un voix fluette. Sourire éclatant sur un minois radieux et non renfrogné. Toujours égale à elle même la Vilaine, un brin désinvolte, un brin arrogant malgré son jeune âge.*

J'espère que le choix de notre nouveau comte le Chian sera plus probant que celui de son prédécesseur et je compte sur votre impartialité pour m'expliquer quels sont exactement les faits pour lesquels je suis accusée. Bah oui, la lecture de ma convocation du 26 juillet comme de celle des minutes de greffes ne m'ont pas appris grand chose sauf qu'il s'agit là d'un pur procès d'intention. M'enfin bon... on est le 10 août, j'suis là, zêtes là, alors tant qu'à perdre notre temps ensemble, hein ? Causons d'cette affaire pour l'expédier en enfer, moi avec si vous l'voulez, mais au plus vite ! Hein ? *rire*

Bon, l'on a parlé ici d'une éthique comtale sans y porter référence puisqu'elle n'est pas formalisée. Puis le procureur Daien voulait surement dire divulgation et non dévoilement d'une note comtale, note dont on ignore d'ailleurs tout, vous et moi en premier ! *rire* A moins que cela ne soit ce sacre bleu de greffier béjaune qui ait mal reporté les mots de sieur Daien. L'a bon dos l'Barnabas en ce moment parait il ! Bien qu'avec moi à la procure il a toujours été d'une extrême rigueur malgré ses endormissements sur les dossiers... M'enfin bon...

*La gueuse se gratta le chignon en lorgnant vers les membres de la cour pour s'assurer de leur attention et qu'ils n'allaient pas sortir une de ses bouteilles qu'elle avait été obligé d'abandonner au conseil comtal lorsqu'on lui en avait fermé la porte sans la prévenir.*

L'ancien procureur avance, je cite ses mots consignés dans l'acte d'accusation : "un texte de bienvenu, et de recommandations comtales, affiché au tout début du mandat par notre Comte Jehan". *Grattage de chignon pour activer la caboche de la gueuse* Si je me souviens bien le comte du Poitou en date du 7 juin 1457 était Petitjehan et non un certain Jehan qui est totalement inconnu en nos terres. Hum... étrange, étrange que l'on veuille m'accuser de divulguer, j'ai bien dit divulguer, hein ? un texte de ce fameux Jehan, citoyen de Guyenne selon mes sources... Vous l'connaissez vous ? Ben pas moi !

M'enfin bon...
*Re-grattage du chignon car si on lui cherchait des poux, autant les réveiller tout de suite dans cet attribut capillaire qui donnant tant de hauteur à l'esprit d'une simple gueuse comme elle.*

J'peux juste vous dire que ce fameux 7 juin 1457, parait qu'au conseil comtal du Poitou c'est l'comt' Petitjehan qui a fait un discours de bienvenu, en huis clos bien sur et pour ses amis (forum secondaire). Pas b'soin d'vous dire qu'en tant que concurrente électorale et que grande Vilaine reconnue, je n'ai jamais fait partie de ces amis aux joues roses dont l'Ptit... dont Petitjehan s'était entouré.

Là encore, j'dis bien un discours de bienvenu et non la publication d'un texte, mais une espèce de palâbre non promulguée en place publique et bien sur non consignée sur un parchemin, sauf si le bau... *toussottement géné*... hum... le beau comte... *sourire narquois*... a besoin de faire des brouillons pour ne pas perdre le fil de ses déblatérations. Mais ça, ça se saurait ! Hein ? De toute façon, j'crois ne même pas avoir assisté à son élucubration car vous savez, votre honneur, moi et les parlotes ou les courbettes officielles pour ne rien dire, ça fait deux ! J'préférais tout de suite me mettre au travail et lancer le débat sur la suppression de la citoyenneté et soutenir l'bourru de TV que vous connaissez tous dans sa demande d'ouverture des frontières poitevines puisque le traité de paix avec l'Anjou était signé...

*La donzelle des grands chemins sourit intérieurement car malgré ses nombreuses insistances, surement de celles qui avaient déplu au baudet d'Ptit Hi-han, il avait fallu attendre près de 2 mois avant de voir enfin un décret promulgué à ce sujet là. Et seul Aristote savait combien il était important pour une Vilaine se battant depuis des années contre la spoliation des voyageurs de voir les routes ouvertes et accessibles à tout un chacun.*

Pas besoin non plus de vous citer la coutume qui parle de prévalence des lois. Si ?... non ?... Allez j'vous l'cite pour vous faciliter la tâche m'sieur l'Procureur puisque vous venez d'arriver dans votre fonction. J'vais surtout vous mettre la bonne cotation des articles, pas comme dans l'acte d'accusation qui pourrait ^prêter à confusion, hein ? *Sourire moqueur pendant que Nessty, ancien procureur, fouilla dans son corsage pour en sortir un parchemin tout fripé en raison de l'usage intensif qu'elle en avait fait il y a quelques semaines encore.*

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De la Coutume Poitevine
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I - Du Comté du Poitou
A. Des statuts du Comté
3-De la prévalence des lois.
a. Comme défini dans les statuts du Royaume de France, l'ordre de prévalence des lois est le suivant, par ordre décroissant de priorité : Traité royal ; loi,ordonnance ou décret royal ; loi, ordonnance ou décret comtal ; décret municipal.
b. En cas de contradiction entre deux textes de même valeur, le jugement de la prévalence est laissé à l'appréciation du Juge dans le cadre du bon sens.
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En dehors du fait que cette note d'un inconnu non poitevin de surcroit n'ait aucune valeur selon notre merveilleux coutume poitevine, je trouve toute de même fort intéressant qui est transcrit ici. Bah oui, si cela avait réellement été mis en application par l'comt' Petitjehan, il n'aurait pas agit comme il l'a fait envers moi et d'autres membres du conseil. C'est à dire agir de façon contradictoire par rapport à ce fameux texte de... hum... je le rappelle, hein ? au risque d'radoter *sourire car à moins de 20 ans on l'avait déjà traité de vieille pie*... un certain Jehan et non du presque homonyme qui n'a été qu'après son propre discours de bienvenu au conseil comtal se présenter devant notre bon Roy pour prêter allégeance... J'vais vous en donner 2 exemples :
- Le comte Petitjehan, très à cheval sur le respect des hauts fonctionnaires dont je faisais alors partie, m'a pourtant laissé traiter de "potiche" sans réagir devant lui et devant toute l'assemblé des Hauts fonctionnaires poitevins par un certain Kiriell auquel je rappelais poliment.. oui oui ça m'arrive et plus qu'on l'croit
*rire franc*... j'lui rappelais donc un texte de notre coutumier poitevin qu'il ignorait malgré le fait que cela soit un ancien procureur... M'enfin bref...
- Ce même comt' a exigé de moi que je me taise
*sourire*, ce que j'ai d'ailleurs fait... si si même si ce fût difficile, je me suis tu, j'vous l'jure votre honneur... il m'a même reproché grandement par la suite de penser ! J'vous cite les mots de Petitjehan le 29 juin à ce sujet là et j'espère qu'en vous en rirez autant que moi : "Certes il n’y a pas eu d’insultes directes mais des sous entendus et des 'pensées'".

*Nessty éclata de rire en se souvenant que l'une de ses rares interventions à l'Agora avait été de chanter sa rengaine de Vilaine... Elle ne serait pas surprise que l'on vienne lui reprocher ce fait ici même à la vue de la mascarade montée de toutes pièces par l'ancienne gouvernance dont elle avait été la concurrente électorale. Finalement c'est dans un énorme soupire qui déchira la poitrine de la gueuse au point de manque de lui craquer le corsage qu'elle acheva son rire tant tout cela était pitoyable et "petit" à ses yeux.*

Bon, alors on m'accuse de quoi exactement ? hein ? Donnez moi des faits concrets parce que là je commence à être assoiffée... et j'ai l'intention de me rendre au plus tôt à la pêche aux sardines afin de concocter une bouillabaisse avec toutes la poiscaille que j'traine déjà sur moi... D'ailleurs si cela vous intéresse d'y goûter votre honneur, j'vous en ferai porter une gamelle et... sans intention d'corruption n'est ce pas ?

*Nessty arbora un sourire innocent à l'attention de Faooeit le juge puis de Xavix, l'ancien prévôt qu'elle avait gratifié un jour avec quelques bouteilles de chouchen et qui était devenu procureur depuis peu. Elle renifla toute fois discrètement pour savoir si l'odeur nauséabonde ambiante venait ou non de sa besace. Bah nan, rien à voir avec son poisson ce qu'on sentait là mais cela restait tout aussi indescriptible que la forme de l'acte d'accusation. Elle regarda tout aussi discrètement sous la semelle de ses bottes. Bah nan, elle les avait laissé à cirer dans un monastère, préférant être pieds nus quand elle pêchait à la main les poissons. Mais le fumet flottant dans la salle d'audience était tout aussi inapproprié en ce respectable lieu que les intentions qu'on prêtait en accusation à cette gueuse.*

Puis si vous avez l'occasion d'me montrer la plainte déposée en bonne et due forme contre moi, ça m'intéresse. Vous savez, le dossier construit comme le veut la fameuse procédure d'enquête mise en place pour notre magnifique et le grandissime comte du Poitou, l'Chian, 1er d'son nom... et que bien sur tous les prévôts poitevins qui lui ont succédé ont suivi avec rigueur.

M'enfin plus ou moins de rigueur... *murmura-t-elle en grimaçant et en se souvenant du dernier prévôt qui était à la botte de sa flicaille, le fameux Theudrik mis en procès en ces mêmes lieux pour agression envers un fonctionnaire de la cour.*

*La Vilaine retint un sourire et jeta un coup d'oeil vers le dossier du procureur qui était totalement vide. Le dossier bien sur ! car Xavix, comme elle le connaissait, n'était jamais à vide. Elle glissa une main vers le revers de l'une de ses bottes pour en extirper une fiole d'eau de vie et la partager comme à son habitude avec le bougre mais se ravisa, sous peine de se voir accuser réellement de tenter de corrompre la cour cette fois ci. Elle fit quelques pas en arrière, manqua de s'assoir sur sa précieuse besace et dut donc rester debout en attendant que le procureur se remette de ses émotions de l'avoir en face de lui, saoulé par elle pour une fois sous forme de mots et non d'alcool.*

*Elle ne put se retenir de murmurer au procureur :* Pssssssst sieur Xavix, perdez pas votre temps à fouiller dans les dossiers du palais de justice ou de la prévôté, y a rien. J'ai regardé avant de venir...

*Nessty claqua un clin d'oeil compatissant au nouveau procureur.*

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On peut lire sur un mur : "La bisounoursite aigüe m'a achevée..."
Fayom
Fayom, comme prévu, avait arrêté la politique pour les deux mois. Enfin arrêté sur le papier parce qu'en vrai, tel un drogué, il réclamait sa dose. Heureusement Alizielle, lui évitait d'être en manque, en le laissant gérer quelques affaires à la mairie. Mais il y a une chose dont il se serait bien passé, c'est d'avoir à repenser au mandat minable du comte Petitjehan. Mais il était appelé à témoigner au procès de Nessty. Chose promise, chose due, il se rendit au tribunal. Et lorsqu'il fut appelé à la barre, il leur dit :

Votre honneur,
je viens vous demander l'abandon des poursuites car elles ne tiennent pas la route.
- Trouble à l'ordre public : Nessty n'a certainement pas provoqué autant de trouble en public que le bailli de l'époque qui a soutenu officiellement une rébellion de la police. Et pourtant ce même tribunal l'a relaxé.
- manquement à l'éthique : Désolé mais je n'ai jamais vu Nessty afficher, les intentions du conseil. Tout au plus a t'elle relaté une dispute quand il y en avait tant lors de ce mandat. Et puis en vertu de quoi est ce interdit ? D'après le discours du comte lors de prise en main de ses fonctions ? Il parlait aussi de travailler ensemble, de se soutenir ... Or dès le début, certains conseillers se sont mis des oeillères ne voyant en Nessty que sa réputation de chieuse. Le comte lui même s'est trahi en public lors d'une de nos discutions houleuses en disant qu'on ne pouvait pas travailler avec quelqu'un qui a fait ce qu'elle a fait au Périgord, 6 mois plus tôt.
Non votre honneur, ce procès n'est que la conséquence de rancoeur accumulée durant ce mandat et en aucun cas basé sur des délits. Chacun à ses torts, d'un côté on ne voyait que la réputation de Nessty sans chercher à écouter ces propos et de l'autre un langage pas assez tenu pour un conseillère.
Je tiens à dire pour remonter le crédit de la conseillère Nessty que :
- c'est grâce à elle que vous n'êtes plus dans l'erreur à propos des lances
- c'est elle qui est à la base de certains décrets tels que celui sur les amendes municipales ou celui supprimant la citoyenneté poitevine.
Je vous remercie de m'avoir écouté, je vous laisse prendre votre décision.


Il retourna ensuite s'assoir attendant le verdict.
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Nessty
[Il est beau le baudet, il est laid le procès.]

Fort heureusement Nessty n'avait pas élu domicile au tribunal. Elle était paisiblement repartie à la pêche en comprenant que personne ne se bougerait le fion pour lui permettre de quitter le royaume au plus vite. Pourtant c'est ce qu'ils semblaient tous désirer : qu'elle dégage afin de ne plus troubler leur ptite vie d'ursinés rosés. C'était à ne plus rien comprendre.

Un mois de mascarade, ça commence à bien faire...


[Tribun'al lacrymal]

Citation:
La défense a appelé Fayom à la barre


L'accusée avait fait le déplacement pour entendre son témoin. Elle manqua de se retrouver sur le séant en entendant le morveux qu'elle avait éduqué par dérogation à coup de tapes derrière les oreilles. Fayom avait toujours été un bon bougre, des plus honnêtes et des plus francs. N'empêche qu'elle était surprise de l'entendre ici avec tant d'assurance et une pointe d'affection envers elle. Nessty gratifia le niortais d'un signe de chignon, d'un sourire ému et presque d'une larmichette.

Citation:
L'accusation a appelé Kalimereth à la barre


Lorsque la gueuse découvrit dans les minutes de son procès que, des jours et des jours après la présentation de la défense, une femme avait montré le bout de sa truffe pour servir de greffière au baudet en titre.

Hein ? une déposition d'une greluche que je ne connais pas ? humpf... décidément c'est une mode chez les poitevins ça !
Ah ben tiens donc... c'est elle...


C'était en effet celle qui avait trahi le Poitou avec la flicaille en "grève" il y a quelques mois de cela. Elle avait osé présenter un parchemin sans fin en date du 18 août 1457. Nessty en prit connaissance et se mit à pleurer de rire à l'évocation du souvenir de la loupe pour TV, le bourru d'la Motte comme elle affectionnait l'appeler. il est vrai qu'elle avait confectionné cela dans un tesson de bouteille cassée et découvrait son intention meurtrière parmi tant d'autres âneries... Le reste continua a la faire sourire et manqua même de l'assoupir tant l'exagération en matière de mauvaise foi devenait fatigante.


[Tri'bulation ou l'asticot rigolo]

Elle ruminait encore dans la barque qui emportait un étrange trio buller au dessus d'un magnifique ban de sardines aux abords de La Rochelle : la Vilaine, son fel et féal Vilain et... le seul poisson pêché jusqu'à là qui tentait encore d'imiter Nessty en ouvrant sans cesse la bouche.

Mouarf. Il en sait des choses le Ptit HiHan... notamment sans avoir été très présent au château... incroyable ! Serait il sorcier ? Tu saurais toi comment il a fait pour savoir ce qui s'est passé en un lieu sans y avoir été présent ?

Et on va pas l'ennuyer lui... Tssssssss. Si ce n'est pas de nouveau un délit de sale gueule commis par de pâles veules ça...


L'enchignonnée soupira mais sans crainte pour la contention de son corsage qu'elle avait laissé au port.

Kram, passe moi les asticots s'il te plait. P'têtre qu'en appâtant mieux, on verra les choses bouger !

Au fait, tu connais l'histoire du sorcier qui lisait le passé, le présent et l'avenir dans un Halo Radiant Placidement ? P'têtre de que l'Ptit HiHan a sorti les arguments pour me coller en procès...


Tout en contant son histoire, Nessty attrapa l'une de ces bestioles et l'admira en la levant vers le ciel.

Hey ! J'espère que t'as pas piocher les asticots dans l'tas d'fumier du Baudet ! J'en ai jamais vu d'aussi gros ! D'bestioles comme de tas... Mouaaaaaaaahahahahaha

Elle embrocha le pauvre ver sur un clou rouillé avant de jeter sa ligne à l'eau pendant que le Kram s'occupait des sardines. Aussi Vilaine fut elle, elle eut une pensée pour le sacrifié.

Au pilori mon kiki ! que tu viennes d'un tas d'fumier ou d'un fond d'braies, l'important est que tu fasses baver ce qui sont là pour tout gober ! Et à nous la poiscaille...

La gueuse éclata de rire et perdit cette fois ci ses noisettes sarcastiques dans l'écume maritime en attendant, attendant, attendant... en attendant quoi ? mais que l'asticot servent à autre chose qu'à la faire rire... à défaut d'attendre que son procès avance.


[Tribun'al, l'heure du pro'cureur ]

Citation:
Réquisitoire de l'accusation

* Xavix relisait l�accusation, puis la déposition de la partie plaignante, puis la défense de l�accusée� puis le témoignage de Fayom� Puis il recommença a l�envers, puis dans le désordre puis encore une fois� Mais rien� rien ne le faisait avancer dans sa réflexion. Il releva enfin la tête, et pris la parole après avoir pris une grande bouffée d�air indispensable dans une telle affaire *

Tout d�abord je voudrais m�adresser a messire Fayom s�il m�entend encore� Nous ne sommes pas ici pour juger le bailli de l�époque, mais pour juger dame Nessty. Et puis permettez moi cette petite parenthèse, vous parlez de « La chieuse » messire Fayom ? je ne connais personne de se nom la� Si c�est bien de Nessty dont vous parlez, vous auriez du dire « La Vilaine » !


La grande Vilaine prit la parole, accordée ou non, elle la prit en se levant et en haranguant le procureur qui, à défaut de pouvoir contester les faits avancés précédemment par la défense, s'égarait un peu là. D'autant plus que Fayom n'avait plus officiellement le droit à la parole... Mais c'était oublier que l'impétueuse n'était jamais bien loin.

Hé ho ! Nan mais j'vous en prie Xavix ! Même si vous vous adressez à mon témoin, n'oubliez pas vous non plus qu'il s'agit de mon procès ! Puis le subterfuge du nom, ça vous a traumatisé que je le dévoile ici au point de vouloir l'appliquer à mon cas ? L'effet escompté est loupé ! Revenons à plus sérieux je vous pris...

Que Fayom me compare à une autre conseillère dont l'accusation pour haute trahison fut des plus graves et parfaitement justifiée est un fait qui a parfaitement sa place ici. La levée de sanction par le comte de l'époque et toutes ses contradictions entre les faits et les publications faites doit servir d'exemple à l'ensemble du Poitou. Les preuves contre l'Allydoudou étaient indéniables et son procès a été ajourné par le juge en occultant tous les éléments fournis à la cour dans l'acte d'accusation. Pourquoi ? parce que le procureur a été considéré comme étant à la fois juge et partie... D'ailleurs dois je vous rappeler cher Xavix, que votre propre nom était apposé sur le panflet contre moi à côté de celui de cette conseillère ayant incité à la révolte l'ensemble de la flicaille ?

Après avoir arboré son air malicieux, Nessty prit un air des plus sérieux en s'adressant au juge cette fois ci.

Et bien si cette donzelle a été relaxée malgré des preuves irréfutables et que le coutumier a pu être bafoué ouvertement par elle, je ne vois pas pourquoi l'on me collerait un procès sur aucune preuve en dehors de la prose soporifique d'un âne doté de dons de sorcellerie.

Il paraitd'ailleurs que Petitjehan continue à arpenter les couloirs du château pictave alors qu'il n'est pas en Poitou... et c'est pas vous votre honneur ou Xavix qui allez me contredire, hein ?


Le chignon se tourna vers Xavix pour lui murmurer :

D'ailleurs pourquoi avoir fait disparaitre du bureau de la procure les preuves relatives à la fête à Lambert25, vous savez la ptite fête dont j'ai tiré les noms pour lancer mes procès ? Trop compromettant pour les membres actuels du conseil qui ont participé à ce soulèvement de crétins ?

Puis reprenant le fil de ses idées :

Que Fayom use du qualificatif de chieuse envers moi ne m'offense point car je prends même cela pour un compliment puisque cela faisait partie de l'accroche de ma liste comtale affichée au château, fin mai, 1 jour après l'ouverture des élections. J'y parlais de l'association des plus grands râleurs et des plus belles chieuses du Poitou qui souhaitait cultiver la convivialité aux élections comtales sous le nom des "Doigts de Pied dans le Plat Poitevin".

La gueuse n'en revenait toujours pas des 30.2 % des votes décrochés si miraculeusement mais il n'était plus l'heure d'être fière de l'union d'une bande de joyeux drilles. Xavix outrepassait ouvertement ses droits de procureurs et Nessty n'allait pas le laisser passer.

Mais que vous... vous le procureur en place devant cette cour... vous parlez de moi en me dénommant simplement "la Vilaine" est un affront ! Je vous connaissais bien plus galant que cela et je suis fort déçue ! Tant qu'à faire, appelez moi donc "la gueuse" ou "l'enchignonnée" ou je ne sais quoi encore sorti de votre imagination Hors du Réel Paradisiaque. A moins que vous ne bridiez sur le champ votre gourmandise éthylique, ce que je vous recommande vivement là.

La grande Vilaine puisque telle était sa signature mais point son appellation courante pinça les lèvres, de plus en plus agacée par cette mascarade.

Et bien si nous sommes ici pour me juger et bien que l'on le fasse ! En commençant par me répondre et me dire de quoi je suis accusée au juste car là cela commence à bien faire. Et vous me surprenez Xavix, vous l'adepte des preuves et autres procédés d'enquêtes frisant la sorcellerie, vous n'avez obtenu aucune preuve de ceux que vous représentez ? Vous également, ancien prévôt aguerri à la procédure d'enquête en vigueur et tout et tout...

Nessty se tut pour écouter la suite. Elle savait d'ors et déjà que l'actuel procureur n'irait pas se mouiller plus que cela tant la situation était gênante pour lui.


Votre honneur,

En relisant l�acte d�accusation de mon prédécesseur, je ne vois qu�une accusation de « manquement à l'éthique comtale, suite à un dévoilement de notes sur un débat comtal en place publique ».
Même si les différents témoignages nous permettent de resituer un peu l�ambiance déplorable qui pouvait régner au moment des faits au sein du conseil, je me limiterais a les prendre comme un rappel de l�environnement.


La gueuse bougonna pour elle seule :

Ouais ouais, ben mon coco, retiens bien cette ambiance et ce dès le premier jour de la présentation de ma liste avec les Doigts de Pied dans le Plat Poitevin quand l'Ptit HiHan a tout fait pour éviter de répondre à mes questions et vient pas dire qu'c'est à cause de moi...


Pour ce qui est des faits reprochés� Vu qu�aucune enquête ne m�a été transmise sur ce dossier votre honneur, je n�ai aucune preuve des faits reprochés ici.

Ben si même la procure le dit...

Le dossier était en effet totalement vide mais personne n'osa parler de manquement à sa tâche. La gueuse zyeuta encore une fois vers le dossier de Xavix. Même ce dernier ne prenait pas la peine d'y rajouter les éléments de son réquisitoire, pour dire comme l'affaire était et resterait vide de sens.

La confiance totale que j�ai en sa grandeur Petitjehan me font croire qu�il y a bien eu divulgation d�information confidentielle, mais quelle que soit la partie plaignante, je ne saurais me contenter de la parole de qui que ce soit, quel que soit son rang. Si la partie plaignante est en mesure de rapporter la preuve des faits reprochés, je vous laisserais votre honneur en juger la validité et donc les conséquences qui en découlent.

Toujours ruminant pour elle seule afin de ne pas perturber le cérémonial de la mascarade :
Depuis quand un procureur prend personnellement partie de la sorte ? Déjà qu'on devrait montrer du doigt son implication dans la "grève" avec ses ptits copains flicaillons pour le dégager de ce poste en ce procès. Sont où ceux qui braillaient y a 2 mois en invoquant la même mention : le procureur ne peut être juge et partie à la fois. On est dans exactement le même cas de figure là ! Nan mais....

D�autre part, un point délicat me semble important a souligner votre honneur, et je laisse a votre expérience le soins de pallier a mon ignorance a ce sujet. Certes un Comte en exercice a tout pouvoir et peut publier un décret sans délai et sans attendre l�avis de son conseil. Mais je ne saurais affirmer que ce même comte a pouvoir de prendre une décision et ainsi poursuivre au tribunal une personne sans se référer à un quelconque décret ou coutume valide ?

Dans un long baillement, l'on put percevoir quelques grognements disant à peu près ceci : ça vient faire quoi ici ça ? ... Hum.... Mais il cherche à faire dire... Hum.... qu'un comte est au dessus des lois terrestres et a le droit de bafouer le coutumier dont il est le propre garant ? ... Hum.... Joli ça... Faudra que je dise à Xavix d'aller combler votre ignorance dans la prévalence des lois et ... Hum.... surtout en se tenant un peu au fait de ce qui se passe à la royauté.


Une fois ces deux points éclaircis votre honneur, je vous laisserais juge en votre cours comme il se doit, et que la partie plaignante demande l�ouverture d�une nouvelle enquête concernant les autres faits reprochés a dame Nessty si elle le souhaite, mais ne mélangeons pas tout dans cette affaire je vous en prie.

Ne comprenant pas tout du sens de la phrase, Nessty soupira de lassitude :

Si j'souhaite quoi moi ? J'veux m'en retourner à la pêche !


[Tri-but-all, droit au but pour l'accusée, le procureur et le juge !]

Citation:
Dernière plaidoirie de la défense

*Nessty s'avança à la barre puisqu'on l'y invitait enfin, plus de 1 mois après l'ouverture de ce procès de pacotille. Sans plus de papotis et de réflexions affligeant le pauvre procureur dans ses maladresses (http://www.univers-rr.com/RPartage/index.php?page=rp&id=2316), elle conclut.*

Votre honneur, m'sieur l'procureur l'a résumé ainsi :
"Pour ce qui est des faits reprochés� Vu qu�aucune enquête ne m�a été transmise sur ce dossier votre honneur, je n�ai aucune preuve des faits reprochés ici."

Ben si même la procure le dit, votre honneur... On fait quoi encore ici ? Hein ?


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On peut lire sur un mur : "La bisounoursite aigüe m'a achevée..."
Nessty
[Des pigeons cons tôt]

Un ballet de pigeons au sceau comtal vint importuner la gueuse sur sa route au petit matin du 28ème jour d'août 1457, moins d'un jour après son départ du tribunal. Nessty se saisit du premier et le déchiffra consciencieusement.

Citation:
Expéditeur : Le tribunal du Comté

Le tribunal a rendu son verdict, dans le cadre d'un procès vous mettant en cause.

Hey ! ben en vlà un qui n'perd pas son temps !

Elle lut et relut.

Procès grave ? Mouarf... grave en matière de déballage d'ânerie de ce Baudet poitevin, oui !

Elle décacheta le second pli en espérant y trouver l'énoncer intégral du verdict et surtout pour enfin connaître la finalité de cette mascarade de mesquinerie.

Citation:
Expéditeur : Le tribunal du Comté

Le tribunal a rendu son verdict, dans le cadre d'un procès vous mettant en cause.

Ah ben bravo ! Le nouveau greffier est une véritable quiche à envoyer deux fois la même chose. L'a rien d'autre à faire ou quoi ? J'lui en collerai des torgnoles à celui là moi ! Pire qu'à la fainéasse de Barnabas ! J'sais toujours pas quel est ce verdict avec tout cela.

Nessty vitupéra une fois de plus après la stupidité de ce procès d'intention qui avait mis en lumière les actions éhontées d'un bougre se croyant au dessus de toutes lois.

Demi tour Kram ! On va à Poitier voir de quoi il en retourne et s'il le faut qu'on me mette aux fers en compagnie des rats ! La présence de cette vermine pendant quelques jours me sera de toute façon plus agréable que ces semaines passées au conseil comtal avec un Ptit Hi-Han se satisfaisant dans son autocratie de bas étage.

Au moins les rats, j'peux leur faire la peau et finir ce manteau que j'ai commencé à mon retour du Périgord. P'têtre même que j'offrirai de nouveau un de ces rongeurs au Chian. Remplacer l'hermine ornant sa cape de comte par un peu de rattus, ça lui rappellera d'où il sort : du marais poitevin comme tout un chacun ! Puis il mérite un cadeau celui là, rien que pour avoir effacer les palabres pompeuses dont l'Petit se gavait jusque dans ses décrets. Au moins les poitevins et voyageurs en nos terres comprendront quelque chose... Quand je disais que Petitjehan ne laissera aucune trace dans l'histoire du Poitou puisqu'il n'a rien fait par manque de bachelerie ! En voici les premiers signes.

Allez, demi tour... on y sera dans la journée.


[Aux greffes du tribunal, une liesse pour le final !]

C'est aux archives du tribinal que Nessty trouva enfin ce qu'elle cherchait.

Citation:
Enoncé du verdict

Hum, il est bien beau d�ouvrir un procès, mais comment le juge sage et juste que je suis, peut-il décemment user de son bon sens s�il ne sait même pas de quel débat confidentiel la dame Nessty a dévoilé des informations ? S�agissait-t-il du message de bienvenue du comte ? Dans ce cas cette divulgation ne trouble en rien l�ordre public. Et s�il s�agissait d�autre chose, n�ayant aucun élément sous la main je ne puis condamner.

De plus pour répondre au procureur le seigneur Xavix, il faut qu�un comte se réfère à un décret valide et public ou à la coutume pour poursuivre quelqu�un. Or dans cette affaire, si j�ai bien compris le procès a été ouvert sur la base d�une déclaration du comte de l�époque dans un espace fermé, sans qu�aucune déclaration scellée et publique ne l�accompagne.

C�est pourquoi je prononce la relaxe de la dame Nessty dans cette affaire.

Tel est le jugement rendu par Son Infinie Grandeur Faooeit de Surgères, Comte de Saintonge et d'Oléron, et Baron de Luçon, le vingt sept août de l'an 1457.


Hein ?

Passée la surprise, l'enchignonnée relut le verdict pour être sure d'avoir bien compris.


s�il ne sait même pas de quel débat confidentiel la dame Nessty a dévoilé des informations ?

J'suis rassurée de ne pas être la seule à ne pas savoir de quoi il s'agissait.

Ce serait le comble de rejeter la faute sur Daien qui a mal formulé son acte d'accusation. On a vu au conseil que l'gamin ne faisait que se plier aux demandes même les plus fourbes du Ptit Hi-Han. Tout comme on a pu lire dans l'torchon du Baudet ses sempiternelles affabulations diffamatoires. Tout comme on sait que le pseudo comte a demandé au flicaillon d'Lambert de la fermer lors de la grève car il accumulait contradictions sur contradictions dans ses annonces, ce qui n'était pas pour arranger l'Ptit dans son intrigue pour m'virer du conseil...


Elle secoua son chignon devant tant de tartuferie cumulée par un seul soliveau à la tête trop enflée pour supporter une couronne et poursuivit son analyse à voix haute.


Or dans cette affaire, si j�ai bien compris le procès a été ouvert sur la base d�une déclaration du comte de l�époque dans un espace fermé, sans qu�aucune déclaration scellée et publique ne l�accompagne.

Bah ça... si on avait su de quoi il s'agissait... Ben oui, la base voulue pour légiférer était bien cela.

La Vilaine soupira de soulagement, referma le dossier et offrit des noisettes brillantes au Kram.

Mon tout gros, je crois que la justice poitevine a enfin retrouvé un juge digne de ce nom ! Sa Sublimissime Sottise mériterait presque que je lui présente des excuses bien que je ne partage pas ses idées sur un archondat. Mais faut pas rêver, hein ?


J'vais lui envoyer quelques sardines pour l'remercier. Qu'en penses tu Kram ?

L'bouffent pas d'ça les noblions... riccana l'gros rouquin répondant au doux nom de Kram du Kon. J'peux taper maintenant ?

Ah vi... t'as raison... c'est pas l'genre de ripaille qu'on aime trouver dans un château... et naaaaaaan ! tu n'taperas pas !

J'ai toujours promis au Chian d'pas ennuyer le Poitou, c'est pas maintenant que j'vais commencer même s'il y a du boulot avec toute cette merdaille qui l'entoure... J'sais pas où il l'a cherché mais... Bah si je sais, mais dans une contrée d'ursinés rosés, l'avait pas l'choix l'Chian puis lui au moins, il sait y faire avec tout l'monde pas comme le Ptit comt'... L'a des pices au moins ce belître, j'te l'dis !

Nessty souriait en repensant à ces beaux yeux verts qui avaient toujours suscité en elle le besoin de jouer lascivement du lacet de son corsage et l'envie d'occire la chieuse de Kissiou qui avait toujours détenu le pompon de l'Auguste.

Ah, comme l'on dit dans mon pays natal : d'Guscht màcht mi làrche !*
*L'Auguste me fait rire !

C'est donc en riant, qu'elle relut encore une fois le verdict, toujours aussi incrédule sur son contenu, surtout après avoir perdu toute foi en l'équité de la justice poitevine et, encore plus, en ayant été dégoutée au plus haut point par le manque d'intelligence de certains poitevins dirigés par une susceptibilité exacerbée... notamment quand on parlait du contenu de leurs braies...

N'empêche que Faooeit semble être un excellent juge. Il a très bien compris que ce procès passerait en Cour d'Appel avec une infirmation du verdict et une amende en prime pour le Poitou...

Je regrette de ne pas avoir officié à la procure avec lui car as tu vu de quelle façon il a ordonné le dossier de cette affaire ?

L'ancienne procureur destituée par le benêt d'Baudet désigna du doigt le tas de parchemins qui avait subitement étoffé le dossier déjà archivé.

Si la jugelotte Letilet et la blonde Néférouré qui n'a jamais occupé réellement la procure avaient fait leur travail, on aurait une trace ici des procès que j'ai ouverts pour trahison lors de la "grève" de la flicaille. Je n'ai pas eu le temps de le faire étant blessée par le brigandage subit et n'ayant jamais eu de suite. Seulement, elles ont préféré taire la honte qui planait sur tout le Poitou en n'en gardant aucune trace ici, même pas celles des relaxes ordonnées par le Ptit roitelet soleil. C'est pitoyable !

Nessty cessa de clabauder pour elle seule devant le Kram. Elle était presque déçue de ne point pouvoir finir de coudre de fiel son manteau en peaux de rats qui resterait à jamais inachevé. Elle avait également perdu là une belle occasion de faire une dernière offrande à celui qui restera à jamais en son coeur le meilleur prévôt du Poitou et qui deviendra peut être un jour un excellent comte, même si avait choisi de se faire appeler Guscht

Kram, il est temps que l'on décampe d'ici maintenant que cette affaire est réglée.


Seulement la malice de la Vilaine ne put être contenue et, d'une belle plume trainant sur un bureau, Nessty griffona sur le dossier :

Citation:

A bove ante, ab asino retro, a stulto undique caveto*
*Prends garde au bœuf par devant, à l'âne par derrière, à l'imbécile par tous les côtés


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On peut lire sur un mur : "La bisounoursite aigüe m'a achevée..."
Nessty
[La princesse au petit pois et la gonzesse aux pieds dans le plat ?]
Ou comment un jour en Anjou, dans la honte poussiéreuse disparait un caillou blanc.


La gueuse se promenait sur le marché saumurois en attendant de retrouver un blondinet breton. Minois aux abois, bottes loin des carottes, conet frôlant navets, caillou lancé dans le vent. Ah, son caillou... Blanc, doux, aussi précieux qu'un joyau à ses yeux noisettes. Nessty s'amusait à le caresser du bout des doigts tant elle le choyait avant de l'envoyer valser fièrement dans les airs pour mieux pouvoir l'admirer. Etrange lien entre humain et minerai tissé par une valeur sentimentale particulière. Rare cadeau intemporel reçu par une pécore en une occasion tout aussi particulière. Signe d'une amitié sincère et discrète d'une personne encore plus particulière. Ah, son caillou... Doudou transformé en joujou, objet sans utilité mais à la sacralité assurée ou porte-bonheur à ses heures. Nessty en prenait soin comme de la prunelle de ses yeux, noisettes bien sur.


Hop, un envol dynamique en l'air.
    Flop, une retombée molle dans sa menotte.
Hop, une nouvelle impulsion vers les cieux.
    Flop, un tracé elliptique aboutissant dans sa manique.
Hop, on recommence dans la joie.
    Flop, on devine la fin en soi.
Hop, pour la beauté du caillou contrastant avec le ciel.
    Bing, bing bing, un loupé, des rebondissements amusants.
Pfffffffff, une râleuse à la ramasse qui se baisse et ramasse.
    Scrrrrrrrrtch, une chausse qui se pose sur la pierre
Aoutch ! une Vilaine qui manque de se faire écrabouiller les doigts.


Corne de bouc des deux que l'Jul n'avait plus !

Une Nessty surprise vitupérant comme on peut s'en douter... Elle redresse son chignon pour le diriger vers l'horizon, fronce sa truffe déjà aux aguets de ce tartufe et découvre le visage moqueur de la vandale qui s'emballe à enfoncer de plus en plus sous sa semelle l'objet si précieux pour une donzelle.

Si tu le veux, tu m'offres quoi en échange ?

Hein ? Nan mais oh ! C'est mon caillou !

Il est sur MON marché...

Nafoutre, c'est MON caillou !

Je suis la maîtresse des lieux et c'est mon marché ! Je veux quelque chose en échange...

Que dalle !


Chatouiller une Vilaine est déjà une blasphème mais toucher à son caillou ne peut que provoquer son courroux. La poitevine vide ses poches du néant qu'elles contiennent. Le caillou étant sa seule richesse en plus de son chignon et de sa langue acerbe, l'enchignonnée n'a rien à donner. Un peu de tempérance avec un brin d'humour, hein, c'est pas inhumain pour celle qui est à la tête des Vilains. Puis la vandale est une connaissance sans histoire, elle ne va pas lui coller tout de suite sur son joli portrait une trace de battoire. Mais l'angevine taquine et pousse à la chamaille pour obtenir quelque chose qui n'existe pas. Arrive la querelle d'école car le sarcasme d'une impétueuse qui n'a pas de temps à perdre finit toujours par émerger quand face à elle s'adonne à la gaminerie, surtout venant d'une pimprenelle qui sur son sacro-saint marché roupille jour et nuit.

A se demander si le caillou n'a pas pris valeur de petit pois en changeant de main.

Bottes qui claquent à défaut de porte. Il est inutile de bavasser avec des choses aussi futiles pour la gueuse restant astucieuse pour la bidouille sous le nez même de la fripouille. Retour au bercail sans son tendre morceaux de rocaille, toujours plus pauvre et sans débours de l'autre. Mais...sagace et perspicace, la Vilaine se démène et une missive incisive partit à l'offensive promise.
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On peut lire sur un mur : "La bisounoursite aigüe m'a achevée..."
Nessty
[Blanche neige et la Vilaine sorcière]
Ou comment un jour en Poitou, de l'onde marécageuse sort caillou franc.

KraaaAAAaaaam !

La jugelotte Letilet et son neveu d'Ptit Hi-Han n'ont jamais voulu me répondre par ignorance, connivence ou laxisme, j'sais pas. Ben j'vais chercher les réponses à la source. Où sont plume, encrier et vélin que je m'y attèle de ce pas. Nom d'un ptit caillou !


Et glou et glou, que j'te bois un ptit coup.

Si j'avais eu le temps de finir le travail que j'avais prévu à la procure, on en serait pas là ! Et la blondasse qui a pris ma place n'a probablement rien fichu même avec les consignes que je lui avais pourtant laissées dans ce gynécée juridique. Nom d'un ptit caillou !

Et glou et glou, que j'te bois un ptit coup.

La gueuse grommela qu'elle avait bien fait de garder pour elle cette procédure inachevée permettant de s'informer rapidement des verdicts de la Cour d'Appel et d'indemniser sans tarder les victimes en cas de procès infirmés. Elle ricana même au souvenir d'Icie au conseil comtal, une ancienne comtesse régicide qui avait usé de toute sa fourberie mais qui était que trop maladroite pour paraitre diplomatique et encore plus pour être honnête aux yeux de la Noisette Sarcastique. Tout ça pour quoi ? Pour récupérer le travail d'une gueuse indésirable et coller le cachet du Baudet du Poitou dessus ? Nan merci ! Sans façon pour une Vilaine.

Cette dernière était en peine pour son ptit grigri caillouteux bien sur... mais pas en peine pour un joli pli fielleux pour sur !


Vain diù d'vin doux ! Qui c'est qui a déposé sa fiente sur mon écritoire ?

VLAM ! Un coup de revers de paluche au pauvre piaf roucoulant sur son promontoire.
Et glou et glou, que j'te bois un ptit coup.
VLAM ! Un autre coup pour qu'il aille faire son autruche avant de finir avec un riz pilaf un de ces soirs.
Et glou et glou, que j'te bois un ptit coup.


Citation:

Dame Vendettal,

Vous vous êtes portez acquéreuse comme une curieuse de mon caillou si doux. Offense bien innocente me rappelant votre complaisance dilettante. A retrait d'un caillou en roc peu précieux, voici un jet de caillou de broc dans une marre de vicieux. Je m'en vais donc vous énumérer des faits ou plutôt des méfaits vous liant au temps de l'ennemie du Poitou quémandant amende mise à ce même Poitou, pour vous et consorts sous couvert de tous à tors.

Des procès accusant des angevins en ma patrie ont été infirmés par la Cour d'Appel du Royaume de France pour divers motifs contrecarrant l'infamie commise en des temps où certaines lois étaient encore de mise. Soit.
En tant qu'ancien procureur du Poitou, je ne m'opposerai point à un verdict suprême de la haute Justice vous accordant raison.
Des amendes impliquant des poitevins, et non des moindres, ont été exigées sous diverses formes nécessitant rendu de votre part d'une argumentation et de justificatifs afin que vous récupériez vos indus. Soit.
En tant qu'ancien membre du conseil comtale du Poitou, je n'ai jamais vu les preuves ordonnées à être présentées par vous à la Cour d'Appel ou au Poitou condamné et destinées à racheter notre erreur sous réserves dûment énumérées.
Un écho de transaction d'une somme non négligeable entre un poitevin et vous même m'est arrivé aux oreilles de grande Vilaine comme le vent d'un rachat d'une action lavant l'honneur du Poitou et remplissant vos poches de victime injustement bafouée en notre sol. Soit.
En tant que curieuse, j'ai soulevé ce point en haut lieu comme il se doit et au risque de passer pour la belle chieuse que je suis de droit. J'ai eu la surprise d'avoir mis une fois de plus mes Doigts de Pied dans le Plat tant poitevin qu'angevin. Vilaine, très vilaine, je le suis et le resterai, vous en déplaise ou non.

Vous me direz maintenant que vous détenez mon caillou et que je vous un jette le poids d'un autre, en quoi :
- le comte Elra vous a dédommagé à titre personnel d'une peine infligée à sa contrée;
- vous avez perçu cette somme en votre nom et en celui de dames Fitzounette et Kilia;
- vous avez présenté les éléments exigés et devant attester à la fois que vous aviez versé amendes et effectué les condamnations prononcées.
- la comtesse Icie, alors chancelière du Poitou, a pris tant à coeur la défense d'une angevine devant un conseil comtal alors que le traité de paix entre nos deux régions n'était point encore finalisé et officialisé;
- le comte Petitjehan, alors gouvernant reconnu par seulement 2/3 de son conseil élu, également ancien et actuel chancelier du Poitou, a mis tant de soin a étouffer officiellement ou par son laxisme légendaire cette malheureuse affaire sans en faire part à ses paires.

Personnellement je vois dans tout cela une traitrise. Maintenant à savoir laquelle : soit celle de nobles poitevins, soit celle de nobles angevins ? soit des deux côtés tant ces faits se sont déroulés avant qu'un traité de paix soit formellement promulgué...

Pour mémoire, voici un succinct rappel des procès concernés.

Affaire opposant Fitzounette au Comté du Poitou (Arnaut-Bettym)
[liste]Verdict infirmé le 16 mai 1457
[liste]Relaxe de Dame Fitzounette ainsi que du remboursement de l'amende de 140 écus. [/liste][/liste]

Affaire opposant Kilia au Comté du Poitou (Jason - Lafred)
[liste]Verdict infirmé le 6 mars 1457
[liste]Conservation de la culpabilité de Dame Kilia ; d'une diminution de la peine de prison à un (1) jour ; d'une diminution de l'amende à cent quarante (140) écus. La requérante peut donc prétendre à un remboursement de huit cent quatre vingt dix (890) écus[/liste][/liste]

Affaire opposant Vendettal au Comté du Poitou ( Arnaut-Adrienne)
[liste]Verdict infirmé le 4 mars 1457
[liste]Relaxe de Dame Vendettal, laquelle se verra remboursée d'un montant de 75 écus pour les trois jours d'emprisonnement effectués, sous réserve de la présentation d'éléments prouvant qu'elle a bel et bien effectué sa condamnation prononcée en prime instance. [/liste][/liste]


Aujourd'hui, nous sommes en temps de paix entre nos régions respectives et ce pli est encore confidentiel comme le signifie mon sceau. Mais ces questions sans réponse m'interpellent et nécessitent éclaircissement, peu en importe le moment. Je vous saurai donc gré d'éclaircir ma lanterne avant que je la mette en berne.

Fait en ce 10ème jour de septembre 1457, quelque part dans la campagne poitevine.




Un souffle sèche la cire aux couleurs confidentielles fraichement apposée par la gueuse.
Et glou et glou, que j'te bois un ptit coup.
Un souffle d'ailes qui bruissent quelque part dans le poitevin se dirige vers une joyeuse.
Et glou et glou, que j'te bois un ptit coup.
Un souffle s'échappe d'entre les lèvres plissées en sourire satisfait d'une hargneuse.
Et glou et glou, que j'te bois un ptit coup.
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