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[RP] Isthme de Mai

Alphonse_tabouret
19 Mai






Le jardin de Saint Front est humide ; il a plu les derniers jours, et au soleil naissant d’un samedi midi, simples étirent leurs feuilles gorgées d’eau vers un astre effarouché.
Au milieu d’une nuée d’enfants de chœur impatients que sonne l’heure d’un repas mérité, Faust dispense quelques leçons de botanique; parfois sa voix s’élève et ses yeux se plissent en tendant un doigt face à l’une des bouilles, puis, cueille la tête d’une caresse qui absout le sermon , avant de lever bras et yeux au ciel en remarquant l’un de ses chérubins porter sa récolte à sa bouche.
L’effervescence du jardin à ses cotés à toujours quelque chose de joyeux, et au soleil de mai fauchant les blés de reflets blancs, Alphonse en visiteur s’offre à la contemplation. Récréations fréquentes d’Avril ont fini par lui réserver une place sur l’un des bancs qui profite des largeurs du printemps et si quelques pies curieuses gravitent encore d’un air intrigué autour de lui, les petits oblats de Périgueux se sont habitués à sa silhouette.

Sourire de chat croise les bleus de Faust aux cuivres qui crèvent l’air d’un premier chant éparpillant les enfants ; à ses doigts, une fleur de bourrache qu’on vient de lui tendre en guise de mot de passe.
Sur le lit de l’Evêque, discrètement apportée par un complice juvénile, une lettre l’attend.



Citation:


Faust,





J’ai toujours dormi seul.
Il y a dans le sommeil des arêtes dont je ne sais rien, des endroits sur lesquels je ne possède aucune gravité et qui me terrifient; il y a dans le sommeil ce que j’ai tu à mes années, ce qui persiste à exister malgré ma volonté.
A mes rencontres fauves, je m’éclipse, satellite discret aux collisions fuyardes, séide de mes noirceurs ; je prends et jamais ne donne.
A mes Amours faunes, je soumets le mensonge en guise de pacte ; j’offre parfois ma couche mais jamais le trouble de mes songes.
Je possède peu de choses, et à la nuit qui s’étire sur mon front, je n’y garde plus rien que ce qui n’y dort pas : mes rêves et mes cauchemars, des paysages que je reconnais pour être sans fin, auxquels j’erre et me perds chaque nuit, ou presque.
Dénervé de conscience, qui suis-je ? Aux portes d’un monde où je ne maintiens plus la façade et les murs porteurs, que me reste-t-il ? Et si ce que l’on y voyait, dépourvu d’efforts, était aussi laid que ce que j’y vis ?

Aux heures étirées d’un jeudi de chien, à ta nuque, je me suis endormi ; je me suis réveillé lorsque tu as juré en te levant si précipitamment. Le lit vide de toi m’a semblé immense et je t’ai regardé chercher au travers de la pièce ce qu’il restait de ton costume ; je t’ai trouvé trop maigre, mais avec le plus beau cul que la Terre n’ait jamais porté.
Il était onze heures, nous étions vendredi, et ta grasse matinée hebdomadaire avait fondu à nos draps sans que nous les froissions ; nous dormions.

Qui es-tu, Faust, pour chasser les chimères ?
Comment as tu franchi les frontières de mon Tartare et semé la paix à ta simple peau ?
Quand t’es-tu permis d’apprendre les langages de mes monstres et de les figer à leurs tanières aux notes de ta présence?

Je possède peu de choses et aujourd’hui, à l’empreinte encore fraiche d’une nouvelle nuit à ta peau, d’un vendredi de sel, je veux. Je veux ton corps abandonné à portée de mes mains, tes yeux ensommeillés à l’appétit de mes réveils et ton souffle en guise de berceuse ; je te veux dans mon lit, à mes envies, au-dessus des cohortes de mes mauvaises heures, et si l’une perce un jour tes frontières, si l’une passe au filet de tes attrapes-bleus, il faudra que tu la chasses à tes bras, la dissolves à tes mots engourdis d’un sommeil éraflé.
Il n’y a pas que toi qui crève de nos solitudes. Il y a moi aussi, et mes certitudes.

Viens , approche, aujourd’hui, encore fébrile de nos carences, je te répète ce que je t’ai confié hier. Je veux des nuits fauves, communes, blanches ; nous y ferons pousser des fleurs, des arbres, et même des oiseaux. Nous couronnerons de rêves des nuées d’étourneaux, nous ferons grandir des volières d’"Ainsi soit-il" et nous incendierons à l’ombre des futaies de ces Nous, timides, malhabiles, qui n’existent qu’aux silences de nos regards.
Orléans m’a donné le gout de la guerre, ton absence celui de ta conquête, mais à peine mes doigts se sont-ils posés au bâton de Saint Front, que tu m’y as agenouillé d’une leçon : avant même de chercher à te conquérir, c’est moi que je dois vaincre. Tu m’as déjà rendu les armes une fois devant les portes d’un hôtel parisien, accorde-moi d’aiguiser celles que je présente à Vésone.
Dors avec moi, Faust. Demain, et les jours qui suivront. Dors avec moi, Mijn Gek * , et je te promets nos plus belles batailles ; nous y saignerions, nous y jouirons, tu m’éventreras l’orgueil et j’écorcherai tes craintes. Parfois, de mauvaise volonté, je découcherai, d’autres fois, fâché, tu m’y laisseras au silence, ainsi, jamais nous ne nous lasserons, mais le reste du temps, repus, exsangues, le ventre encore blanc de nos extases, nous nous y réfugierons, moi, le nez dans tes cheveux, toi tes doigts noués aux miens.

Nous avons à nous dire des choses et c’est au langage galvaudé des Hommes qu’il faudra s’y employer. Je veux tout savoir de Rome, de ton bourreau, de tes cernes ; je te raconterai la route, ses retrouvailles et cette fois où ta sœur a bien failli me casser le nez.

L’un des oreillers porte ton odeur, je pourrais y rester toute la journée ; ne me reste qu’à attendre ce soir.


Alphonse.



* Mon Fou
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L_aconit
20 mai

L' Aconit y murmure : "Tu es celui qui est libre. J'ai juste du mal à devoir renoncer.
Aime en d'autres si tu veux; tu es libre. Sens le. Je me ferais tout petit s'il le faut.
Tout petit pour toi."

L'aconit lâche, aigre: " Elle, je ne l'aime pas."
Il pose la tête au torse: "Elle a eu avant moi."


O Isthme de mai...

C'est avec beaucoup de dignité qu'il revint à Vésone, après avoir tourné les talons pour une révélation pour le moins difficile à avaler. Alphonse allait repartir, et non content de se quitter, c'était en la présence de cette Sorcière déclarée ennemie qui n'avait pas perdu minute pour révéler l'accueil glacial du jeune prélat, qu'il s'en irait.

Qu'à cela ne tienne. Les larmes avaient coulé, et comme ainsi dit, elles n'airaient pas par deux fois, trop spontanées pour rejouer les partitions d'un drame passionnel, ou pulsionnel. Au choix.

Nicolas prépara le lit d'Alphonse, infusa quelques simples qui les réchaufferaient lorsqu'après une soirée arrosée en taverne, peut-être quelques joutes verbales bien senties et une partie de cartes secrète où Nicolas aurait appris à Alphonse quelques tours passés, trempés d'une bruine de minuit, ils reviendraient se coucher comme désormais l'un pouvait l'espérer de l'autre, grisés ou fâchés. Au choix.

Se pensant seul, et sortant discrètement de son escarcelle un petit croquis tiré de l'amant chéri, il se prit à sourire, espiègle tout de même malgré les tempétueuses entrevues qu'il réservait au sort d'un Alphonse pétri de craintes, et dont avouons-le, il aimait par sadisme inconscient et égocentrisme latent sonder les abysses.


- Si les gens voyaient ce que je fais sur ton portrait...*


Ah que cet intriguant jeune prélat choyait ses moments secrets, ses jeunes mystères et ses évasions ardentes. Il avait compris très vite que pour ne pas succomber à l'église, il fallait bien exulter un peu, et succomber à tout le reste. Ainsi, l'amour que portait Nicolas aux homme se sublimait des ses redoutés et redoutables silences, et ne perdait pas un octave à ses fracassantes poussées d'orgueil, d'exigences et de fatalités. Il s'était heurté à la basse moquerie des âges en se frottant à celle qu'il trouvait trop âgée pour susciter encore quoi que ce soit, et qui le trouvait trop jeune pour réclamer un respect qu'il ne méritait pas. Attachant et fantasque, ce surdoué avait pourtant un peu de génie, quelque part sous la cuirasse grêle de son effronterie. S'il avait été plus souple, peut-être plus courtisan, sans doute qu'il aurait encore mieux réussi mais... Assurément, il n'aurait pas été Nicolas. Né écuyer, sacré évêque, brisé aux démonstrations qu'il donnait magistrales, des travers et des beautés de l'humain.

Corleone, cette Salieri , ennemie supposée finalement l'embarrassait plus qu'elle ne l'inquiétait, encombrante et poussiéreuse de ce temps passé aux flanneries de l'amant qu'elle - s'insurgeait-il - lui volait. L'impertinence du jeune prodige tonnerait encore longtemps dans les tavernes de la ville, et malgré les ires carnassières de ses dix huit ans bientôt enfuis, Montfort serait encore malgré lui sa propre victime, quoi qu'un peu aidé des cabales de la vie.

Il avait veillé l'enfant jusqu'au sommeil trouble et enfiévré, Salomon empêtré d'une mauvaise grippe comme il l'était lui de vaines jalousies. Avait tiré les rideaux de Vésone et posé de l'eau fraîche à la levrette encore hélas non baptisée. C'est qu'il n'avait pas supposé une seconde que Corleone lui vendrait chien femelle.


- Il aura fallu que jusque là, elle me désarçonne... Te voilà femme! Et sous mon toit. Quelle drôlerie...

D'un vague soupir, il déposa sa médaille religieuse à la place de la lettre du jeune Parisien, qu'il lut pour la centième fois, rêveur alangui sur le lit. Si tout départ demeurait encore douloureux et déchirant, Faust avait épanché ses colères et crevé ses cloques noires, grâcieusement accepté les mots-pansements qu'il attendait sans les mander. Faune repartirait avec son ancienne amante, voir une autre ancienne amante, et lui s'occuperait à paris, ou pas. Au choix.

Nicolas s'était mis d'accord avec cela. Il serait la patiente Juliette Drouet d'un Alphonse Hugo demandé. Et le temps s'écoulerait encore longtemps sur Vésone avant qu'il ne se lasse de cette condition, si toutefois aucun grain Voleur venait à son tour semer sa discorde...


* Remercions Wolfgang pour les croustillantes anecdotes
qu'il couchait sur papier à son épouse...

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(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
Alphonse_tabouret
21 Mai






Au lit encore défait, chat somnole. Vésone, fenêtres grandes ouvertes, laisse passer au travers de ses murs quelques allants d’un vent tiède et a même égaré une abeille dont le bourdonnement régulier berce les cotonneuses errances d’une matinée qui s’étire. Dans un coin de la pièce, une bassine d’émail remplie d’eau trouble capte un reflet de soleil hasardeux et le réfléchit en une étincelle diluée oscillant à la chaux du mur.

Plus tôt, couche esseulée de blanc, faune s’est levé, a sorti du sac qui l’accompagne à chaque voyage le linge encore sale de ses trajets pour le confier aux buandières, et a trouvé à ses doigts, le chant d’une écharpe en piteux état. La gueule toute entière y a plongé une dernière fois, cherchant en vain un reliquat, la note miraculée d’un parfum pour retenir l’irréversible, et n’y a trouvé que l’âcre des vêtements trop portés. Il n’y a pas que les pucelles qui fronceraient désormais le nez en le portant aux mailles ; la laine empeste au-delà des fauves et il siège au tissu, une meute d’épices qui lui ont arraché un sourire en même temps qu’une grimace.
Deux mois d’amour mâles ont le parfum des ferveurs innommables.

A la cuvelle, Dextre absente a battu l’eau et l’argile jusqu’à la diluer en un nuage opaque, et l’entrée inopinée d’un moineau curieux sur le balustre dégagé a saisi les réflexes instinctifs de l’animal, suspendant à la courbe d’une parenthèse, un fil de laine ; chat irrésolu a posé l’étoffe pour une nouvelle distraction.


Vésone est un présent qui ne vit qu’à la Lune ; convergence des routes, il trouve en son sein deux profils mêlés aux faiblesses antipodes. A l’un qui accorde ses tendresses au passé, entretient d’un œil toujours doux ceux qui ont gravé leurs liminaires jusqu’à ses os, l’autre observe le futur d’un œil troublé, ombrageux; tant de tempêtes l’ont déjà déraciné qu’il n’est pas certain de savoir tenir au sol si l’une d’elle enfantait encore ses carnassiers ravages, et chaque remous subjugue l’épiderme d’un frisson éveillé.
Faust hier a pleuré ; au souvenir des bleus brouillés qui encrent la mémoire d’un trait aussi acide que vif, le sang frappe l’aorte à une fébrilité qui le consume, et le tétanise d’ivresses démunies, jusqu’à Senestre qui diffuse les aiguillons de ses prémices à l’angle d’un poignet enseveli sous l’oreiller voisin. Faune a pourtant l’expérience des traits amoureux, y a déjà lu l’harmonie, l’incompréhension et la fracture, a célébré le sang à la bouche de Thanatos, s’est enseveli d’écume à celle de Phanès, mais n’avait jamais eu encore dans les yeux d’un amant, l’impitoyable responsabilité des buées.

Sur bien des points, Garçons se ressemblent, fauchés, chacun à leur manière à des destins balbutiants, pétris d’obligations comme d’autres portent haut l’insouciance et seuls, créatures orphelines de substance cherchant la matière avec avidité pour remplir les blancs, qu’importe le savoir ; pourtant, à l’aube de ces éthers communs qui palpitent d’échos aux pudeurs empêtrées, tout à chacune de leurs rencontres depuis son retour d’Orléans, met en avant leurs différences. Montfort exorcise, tyrannise, oublie dans la fièvre d’un petit oblat qui n’en finit pas de lutter, et Tabouret couve, observe, se délite de tout ce qu’il n‘arrive à dire que contraint et forcé par les humeurs enchevêtrées d’un arbre battu au vent de mai ; tendron s’entête, insiste avec largeur, brode à ses résolutions l’étendard des Saintes Libertés, et il n’est rien à lui répondre qu’un sourire qui acquiesce, qu’une tête qui admet quand le cœur s’étoile d’injustes cécités. Faust, au prétexte de le considérer comme caprice à ses envies, ne le retient pas.
Vendredi soir, Alphonse quitte Périgueux et en a les poumons muselés d’une mélancolie nouvelle ; sur le dos d’une commode frôlant le bureau, mille écus canins à la peau d’une aumônière s’ensommeillent sans que personne n’y touche.


On ne paye pas celui avec qui l’on dort.


Sourire doux-amer accuse un pli au visage brun et l’attention ravivée des limbes s’étend au silence nouveau ; l’abeille est ressortie.
Pupille sombres s’entrouvrent sur la chambre de Vésone et s’imprègnent, méthodiques, de chaque détail à emporter avec lui aux aubes prochaines; au dossier d’une chaise, un linge mal essoré sèche au goutte à goutte, semonce au temps compté des frontières communes, quand dans la dextre ramenée au cœur , palpite un témoignage bleu, une écharpe sale délivrant le sel de ses amours à un nez épris qui ne s’en fronce pas.

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L_aconit
24 mai


La bourse trônait là, sage et figée dans le marbre depuis trop de jours. Cette vision décontenançait tant Paris que Perigueux lorsqu'en passant au devant, elle se rappelait à sa seule présence de n'être que là, molle et piquante à la fois, et sans doute s'évertuait un peu à creuser les sillons des premières incompréhensions.

Alors, à défaut de,
lettre y fut déposée,
juste par dessus.

Aujourd'hui Salomon avait repris des couleurs, et même daigné sortir du lit pour marcher un peu au jardin aux cotés de son oncle. Aujourd'hui, l'Ostel Dieu paraissait aux nouvelles, pour féliciter l'asthénie qui guettait l’acharnement Aconitien. Aujourd'hui était un autre de ces jours qui le rapprochait dangereusement des adieux. Et lorsqu'il fronça du bout des doigts les mèches brunes ensommeillées pour aller à l'office, bien avant que le jour ne se lève, Faust attarda un battement de cœur au Faune sortant peu à peu du sommeil, à demi éveillé par les pas d'un clerc quittant le parquet.

Citation:

    Karantez, Muse, que tu es beau lorsque tu te réveilles... Je vendrai mon âme au diable pour voir cela chaque matin.

    J'ai bien tout compris de ce que tu offrais au sommeil, et j'ai pris l'ampleur de ce que tu m'offrais aussi. En cela, je m'incline, aucun merci ne suffira à combler la mesure de ce que j'en ai appris. A moi de t'apprendre qu'il n'est pas plus charmant tableau que de te voir à chaque aube, à l'abandon, ta bouche rose légèrement entrouverte pour murmurer aux dieux, que sais-je au juste? Tu détiens encore tant de secrets. Tes traits sont détendus, tes boucles brunes semblent pousser à l'oreiller, il y a dans tes songes tout un monde qui te regarde et moi qui te contemple sans jamais m'en lasser. Chasse ces terreurs, ou je me ferais archange vengeur venu les chasser pour toi, d'une main à ta poitrine et d'une lance à ton rein. Dépourvu d'efforts, de flegme et de manières, au jugement du sommeil tu es à mon image lorsque je tombe ma soutane, et tu es tout aussi vrai, nu, cru que dépourvu de l'inessentiel. Cela te rassure-t-il?

    J'ai bien compris. Solitude et loyauté en partage, parfois nous souffrons peut-être de mêmes maux, sans trouver les mots, quel carnage, pour se le raconter comme il faudrait. Alors je viens déposer à la porte de ton jardin de nuit mes aveux les plus sincères, pour qu'ils t'enveloppent et te réchauffent, si jamais le noir partagé t'a menacé, t'a étourdi. Je les couche à tes épaules, les roule à tes prunelles, prends les et lis bien ceci.

    Il est vrai, je le sais, que ces jours offerts aux retrouvailles ont été bien fades, sans doute comparé à tes attentes, et sans le cacher comparées aux miennes. De Rome, je ne t'ai rien dit. Et tu as appris par les autres , bribes de vie, que j'espérais avoir le temps de te conter de vive voix. L'annonce de ton départ m'a été faite aussi d'autre bouche, que veux tu, quand le Périgord reçoit plus d'invités qu'il ne peut contenter, les pertes et les déceptions sont inévitables. Et puis moi, je n'ai jamais eu la parole, et ce ne sont pas deux petites années qui sauront me rendre aussi volubile à l'essentiel.

    Tu pars Vendredi. Je n'ai pas les mots, comme souvent, pour exprimer ce que cette idée fait germer à mes pas qui ne décollerons de Saint Front que pour me mener vers un Paris où tu ne seras pas. Les récoltes sont mauvaises, tu vois, la pluie si elle nous a jusqu'ici porté chance, sait aussi gâcher de beaux instants. Alphonse, peut-être que je t'envie. Mais ais-je le droit de te le dire, quand chaque instant où je parviens à te croiser seul, chaque nuit où tu défais la couche, je ne ressens que le besoin de l'oublier pour profiter, du mieux que je le peux, de ta chère présence sans attirer aucune ombre à notre retraite?

    Quand je suis arrivé à Perigueux, je pensais en repartir en homme libre, de cela tu le sais. Mais sais tu que lorsque j'ai compris ma déveine, j'ai prié pour que tu viennes? Vois tu, cela fait longtemps que je t'attendais. J'ai cru que Dieu, comme Midas avec son Or, m'avait donné le plus merveilleux des dons en répondant à mes prières. Celui de t'espérer et de jouir de ta présence. Je n'avais pas songé à ces temps, longs, mornes et innombrables où tu ne pourrais pas faire vivre les murs de Vésone. Et où je maudirais mon attente , en tirerais mauvaise treille.

    J'ai rencontré de durs gens en Rome, mais un tendre compagnon aussi. Francesco Borgia de son nom m'a offert aux portes de mon ascension un soutien que je lui devrai à vie, persuadé que j'étais d'y laisser mon existence, pour quelques ragots parvenus aux mauvaises oreilles. On a refait mon baptême, refait mon ordination, célébré mon apostolat et l'on m'a offert mes armes, celles de Dieu, celles qui m’enchaînent à jamais mais à la fois, m'offrent une famille que je n'ai jamais eue. A l'heure où je t'écris ces lignes, pas un mot de mon père ne m'est parvenu de Bretagne pour bénir ma voie malgré mes lettres, mes visites, malgré mes prières... Faut-il espérer n'être un fils qu'en étant seulement reconnu? Quant à ma soeur, la seule que je connaisse vraiment, elle sombre. Et tu le sais, je me refuse à croire que tu sois à ce point aveugle, et préfère tendre vers l'idée que tu souhaites me préserver de ton double jugement. Sans doute as-tu compris, qu'au delà de fragilité, tout ce qui sort de ta bouche m'importe comme ce qui descendrait du ciel.

    Je ne suis pas parfait. Tu ne l'es pas non plus. Mais dans la mesure où tu me manques, de la façon dont tu me manques, même en étant encore là, Alphonse je te le dis; je redoute que tu sois à ce jour l’unique plaisir de ma vie. J'ai fait de toi comme l'évidence mon doux devoir , et il est de m’ attacher à tes pas, d’ environner ton existence de la mienne, te lui servir de rempart contre les périls, de t'offrir ma tête pour marchepied, de me placer sans cesse entre toi et toutes les douleurs, sans réclamer de salaire, sans attendre de récompense. Trop heureux si tu daignes quelquefois jeter un regard sur moi. Alphonse, laisse-moi jeter ma vie au-devant de tous tes désirs, de tous tes caprices si un jour à mon image tu apprends à en faire, permets-moi de baiser avec respect la trace adorée de tes pieds, consens à appuyer parfois ta marche sur moi dans les difficultés de l’existence, et j’aurai obtenu le seul bonheur auquel j’ai la présomption d’ aspirer. Parce que je suis prêt à tout t'immoler, sans que tu ne me doive quelque reconnaissance . Parce que je suis davantage disposé à t'offrir l'or qui agrémentera tes voyages, et que chacun de tes refus me laisseras croire que tu te refuses à moi.

    Alphonse. Est-ce ta faute si je m'attache tant à toi ? Faut-il que tu te crois pour cela contraint de le faire si bien en retour ? Non, tu pourrais te jouer de mon dévouement, payer de haine mes services, repousser mon idolâtrie avec mépris, sans que j’eusse un moment le droit de me plaindre de ma condition. Et quand chacune de mes journées aurait été marqué par un sacrifice pour toi, le jour de ma mort je n’aurais encore rien acquitté de la dette infinie de mon être envers le tien, pour ce jour où l'averse a béni Paris.

    Hier, à cette heure, mon Ami, mon bien aimé, j'ai écouté les saccades de mes pensées et les résolutions de mon âme. Elles sont encore les mêmes aujourd’hui, seulement il s’y mêle la certitude du bonheur, de ce bonheur si grand que je n’ y pense jamais qu’en tremblant de n’oser y aspirer. Est-ce que tu crois que je ne finirai pas par devenir fou de joie si jamais je puis couler toute ma vie à tes pieds, sûr de te rendre aussi heureux que je serai heureux, sûr d’être aussi adoré de toi, que tu es adoré de moi ?

    Alphonse, tu vas t'en aller, et je serais misérable à défaut de savoir te parler et te caresser l'âme, de ne savoir t'écrire. Je l'ai compris, ce n'est pas au travers de mon ardente et incessante prière de ne nous séparer jamais une minute en cette vie ni dans l’autre que je serai exaucé. Il te faut des bras pour t'enlacer comme ce matin à mon réveil, lorsque tu dormais encore. Il te faut des gestes , même à couvert, pour t'élever au dessus de tous ces gens attablés et bruyants. Il te faut mes yeux, sans larme traîtresse et ennemie, mes yeux tout à ta discrétion, pour te prouver que je saurais résister à un nouvel au revoir et à ses funestes enfantements. Il te faut toute mon âme, pour te souvenir que Florence n'est plus, et que Vésone est là. Tant que tu la voudras.

    Alphonse, si j'ai pu te dire que je ne te méritais pas, que tu méritais mieux, c'est parce que je ne vaux que par ce que je te suis indéfectiblement attaché. En dehors de ces sentiments, tel que je me suis traîné seul avant ton arrivée à Saint Front, je suis un pauvre gars bien ordinaire, bien rétif et bien imparfait, je le sais, je le sais, je le sais. Et je pourrais presque dire que cela m’est égal, en tant que tu n’en souffres pas. Ma vertu c’est de te donner mon corps, mon âme , et en dehors de cela, je ne veux rien. Me languir sans cesse de toi, t'attendre avec une patience de marin, voilà ma seule et unique destination. Je n’en pourrais et ne saurais en avoir d’autres, quand bien même je le désirerais, car toutes mes forces et toute volonté tendent à te chérir, uniquement. Mon bel amant.


    Lugnasad * confirmera mes dires, bientôt. Le premier jour d’août, trouve- toi sans faute à Paris, je viendrai t'y chercher.

    Faust




    * Littéralement, « assemblée de Lug », Lugnasad apparaît d’emblée comme une fête
    dédiée à la principale divinité du panthéon celtique : Lug, dieu de la lumière,
    du savoir et des arts ainsi que du pouvoir, du droit et de la souveraineté. Selon la légende, il aurait institué la fête de Lugnasad en hommage à sa mère, la déesse
    chtonienne Tailtiu, morte d’épuisement après avoir transformé les forêts irlandaises
    en plaines cultivables. Lugnasad reste ainsi une fête liée à la récolte, à la terre
    nourricière et féconde.

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(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
Alphonse_tabouret
23/05/1466 10:50 : Vous avez acheté à Claude_lawrence 1 Teinture bleue pour 45,00 écus.


24 Mai



I need someone
J'ai besoin de quelqu'un
A person to talk to
Quelqu'un à qui parler
Someone who'd care to love
Quelqu'un que l'amour intéresse
Could it be you?
Est-ce que ça pourrait être toi ?
Could it be yo-ou?
Est-ce que ça pourrait être toi-oi ?
The situation gets rough,
La situation devient difficile
And I start to panic
Et je me mets à paniquer
It's not enough
Ce n'est pas assez
It's just a habit
Juste une habitude
And, kid, you're sick
Et gamin , tu es taré
Darling this is it
Mon amour, c'est insensé
Well you can all just kiss off into to the air
Alors envoie juste un baiser dans les airs
Behind my back
Dans mon dos
I can see that stare
Je perçois ton regard qui me fixe











Au rideau d’une grêle tardive, nuit se fractionne aux cuivres de Saint Front et Vésone brule d’une dernière lueur où, au halo pulsant d’hasardeux courants d’air, la fin d’une chandelle projette ses ombres sur deux silhouettes aux transes chèvrefeuille. Ce sont les dernières heures, les dernières rémiges volées aux distances, et l’on les dévore avec une ferveur de condamné jusqu’à s’en écorcher.


Étoiles en collision dissolvent la gravitation d’un frisson titanique et le temps à la bouche du cosmos, tremble d’un émoi primitif.



Garçons aux bras mêlés titubent vers le lit au fauve de leurs pas, de leurs inflexions brutes, et pourtant, à la chute qui menace, Muse à ses tyranniques ivresses délaisse la brûlure des hanches, l’ode d’une bouche affamée, quittant les rivages qui l’exhortent , reculant d’un de ces pas couteux où l’on plante les serres aux bribes d’une lucidité altérée en espérant, quelques secondes au moins, retrouver l’équilibre d’une psyché ensanglantée.
Lettre décachetée a trouvé le contrefort d’une reliure de cuir et vibre à l’écho d’une fièvre jusqu’aux noirs qui dévorent, lascifs, les lignes qu’ils embrassent. Amants éveillés à la pluie ont toujours joué de ses reflets , de ses courants, et ce que Silence impose à la gorge caprine depuis sa lecture, Couleur à l’averse qui tombe, le dira pour lui.
Mains ont saisi sur le bureau une fiole de verre et le liège du bouchon est ôté au tranchant d’un sourire faune.


J’ai lu.


Dix, vingt, peut–être trente fois, Alphonse a remonté les lignes, et à l’ixième boucle d’un point final, a saisi à l’impitoyable reflet du miroir, un sourire nouveau, né d’une mue de mai. Animal craintif auquel la Grace s’est penchée d‘un baiser pour réchauffer le front de glace et dont l’aorte y a haleté de douces douleurs, Tabouret a senti Compagne s’emmurer aux idiomes, bouleversée.
S’ils diffèrent, l’un couronné d’épis, l’autre de nuit, garçons font la même taille et se toisent à l’instant d’une flamme équivoque : il n’est rien que le cœur chez eux n’a su traduire à la chair, et ce qu’on lit, confort des épistolaires solitudes, s’affiche sans pudeur aux draps qui les réunissent.

Fiole est renversée et dilue aux doigts l’épaisseur d’une teinture bleue.



Plusieurs fois.


Pouce habillé hâle la largeur d’une bande et épouse d’une ligne vive les lèvres brunes d’une première peinture de guerre ; excès coule à la paume, s’étoile aux lignes moites qui la nervurent et l’imprègne de chemins délavés jusqu’à l’aube d’un poignet brulé.
Au sol, une goutte s’écrase en une fleur aux pétales saillants.

Arachnéens s’allongent de lenteur à leur avalanche maitrisée et barrent l’aube des côtes d’une première verticalité, lui prêtant une brève attention avant de rejoindre les étendues salines qui le chevillent, ajustant à l’épice du pli, le reflet d’un émail carnassier. Récidive au flanc gauche mord sur le corps brun l’aube d’un symbole, et quand les doigts traversent le nombril d’une inclinaison rejoignant les bordures, prunelles s’enroulent sans un mot à leurs jumelles ; Hagalaz bleu respire aux muscles dessinés d’un souffle qui s’acharne à la lenteur quand le cœur s’écume d’ardeurs.
La main de Faust est saisie à la sienne, le reste de la teinture vidée à leurs doigts emmêlés et ramenée au sein tachycarde d’un Muse dévoué posant l’empreinte d’une paume aux tambours effrénés qui vibrent aux phalanges.



L’on suspend une seconde à la faveur d’un chant et l’on dépose aux pieds d’une fontaine les épines des non-dits ; source claire s’aggrave d’une intransigeante vérité et l’on craint un instant que le verbe renaisse, chasse le pigment.
A tort.



Ce soir Vésone brule d’une dernière chandelle et l’âme, d’un aveu ; les heures sont trop belles pour n’être que sérieuses, et garçons s’ensorcelant d’obscènes candeurs exaltent leurs traines aux queues vivaces des comètes. Blanche s’accapare une descente jusqu’au ventre aux auspices de risées échoïques, de gorges amoureuses, et quand la lèvre mord celle qu’on lui tend, ils s’étirent des passereaux azurés de printemps traçant à la peau des nuées de nuances ; épidermes empoignés s’épellent d’aquarelles et bientôt se strient de myriades d’envolées.
L’on chute au lit, l’on farde les draps aux élans qui y convolent, et aux corps qui se fondent, Ainé exige une dernière fois, accusant au-dessus de lui, l’ombre persistante d’un arbre aux feuilles blanches.



Jusqu’au matin, Liefde … Baise moi jusqu’à matin … jusqu’au ciel bleu.






I hope you know that this will go down on your permenent record
J'espère que tu sais que cela sera enregistré sur ton casier
Oh yeah
Oh ouais
Well don't get so distressed
Allez, ne sois pas si affligé
Did I happen to meantion that i'm impressed
Ai-je mentionné que je suis impressionné ?


Kiss off, Violent Femmes
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L_aconit
    - Si tu ne peux être à moi, à moi entièrement et pour toujours,
    je veux être ton esclave et tout supporter de toi,
    mais ne m'éloigne pas de toi. -


    La Vénus à la fourrure, Léopold von Sacher-Masoch


Les heures sont grises au secret de étreintes d'adieux. Vesone est une toile où la douleur et la passion, se mêlent magistralement.

Il pleut sur Perigueux, et les baisers blonds viennent pleuvoir à ce cou brun aux gracieux et masculins déliés, chassant les plaies du silence, les amertumes contagieuses , les reproches fanées. Une coquette prendrait sans doute quelque plaisir à recevoir hommages d'un si beau chat sauvage, et s’en ferait un jeu. Mais Faust, oh Faust à deux mains de cette gorge... Se sent bien incapable d’occasionner des tourments qu'il ne pourrait apaiser, les augmenter alors, lui paraîtrait indigne de lui. Les corps se pourchassent et les draps volent d'un éclat d'orage fertile. Les portes claquent, tels qu'ils le voulaient, les murs accueillent des giclées d'azur, des fortes épaules d'argile. Du bleu! Du bleu! Que le foutre s'y mêle par dix fois, que les corps s'y roulent jusqu'à déteindre à leur peau à peau.

Faust est solaire, Alphonse astre de nuit. C'est le doux et dur elixir de ce mélange des genres, de ces natures abstraites et pourtant si racées, que la croix posée observe s'opérer. Ce cruel emblème a quelque chose d'effroyable, pour être premier a avoir été introduit tel un élément étranger et hostile au sein de la nature et de ses innocents instincts.

- Tu as lu?

Disent les prunelles ivres, dans les dernières oboles du chandelier.


    Alors... J'espère que ton état d'âme se sent étrange, lorsque tu relis ces lignes. L'air me paraît rempli de senteur de fleurs pénétrantes, qui m'étourdit et me fait mal à la tête, la fumée de la cheminée tourbillonne et ses spirales s'arrondissent pour former des lutins à barbe grise, qui, d'un air moqueur, me désignent du doigt, de petits amours joufflus chevauchent sur le dossier de notre chaise et sur mes genoux, et il me faut rire malgré moi, alors que je t'écris de telles aventures ; pas avec de l'encre ordinaire mais avec le sang turquoise qui dégoutte de mon cœur. Car toutes ces plaies, à peine cicatrisées, se sont rouvertes d'un seul coup pour t'accueillir en leur sein et t'écouter d'une main de maître y tambouriner tes accords de clavecin.

    Alphonse ! Il y a de la volupté à torturer, comme à régner je l'ai compris, l'ai accepté. La beauté, la jeunesse, l'impétuosité nous en offre l'occasion, nous serions bien fous de ne pas en profiter!


- Tu as lu.

Chuchote la bouche convaincue. L'échine se disloque à la main du peintre, les corps mâles que l'on condamne au non miscible, se parlent, se jurent pourtant de se clouer aux tendresses immarcescibles.


    Alors maintenant, aime-moi. J'accepte de devenir l’Ami que ta passion dominera, à qui tu donneras le délice de souffrir, le rêve du ciel, et que tu flagelleras avec la frénésie d’un bourreau épris.

    Et si cette façon de mariage se conclut, nous nous retrouverons parfois dans quelque appartement couvert d’épais tapis, tendu d’étoffes où se heurteront sans échos les clameurs et les plaintes. Te déshabiller à demi, m’étendre, le torse nu sur des coussins d'envies, tendre mes poignets et mes chevilles à tes puissantes lubies. Que tu y rives des anneaux et des laisses, pour oublier les avoir à mon cou.

    Mes doigts danseront dans ta bouche, et les tiens aux verges de bois se griseront de ces cris d’éperdue tendresse, de ces sanglots d’adoration, de ces raies de souffrance qui monteront vers ta beauté, et j'aurais de toute part ce bleu fou qui t'obsède, des bouquets de folie , de mauves et de vermeil pour crier ce que je t'aime aux dieux. Ton amour qui emplira la chambre comme d’une odeur d’holocauste, aura comme un délire sacré, plongé tes yeux touts puissants à mes yeux dévoués qui te contempleront, qui te dévoreront, qui te caresseront à travers une buée de larmes bienheureuses. Alors moi, je serai ravi comme un jeune dieu. Quelle jouissance, pour moi, lorsqu’agenouillé devant toi, j'oserai baiser ces mêmes mains qui sans frémir, m'auront si bonnement châtié.


La masochiste est un metteur en scène immense qui a un sens esthétique du monde, il crée, sublime ce que les hommes veulent oublier. Les bonheurs simples, primaires, si inévitablement liés à l'humanité qu'ils ne peuvent que s'inscrire dans sa chair. Mais Faust non content d'être égide, demeure un être duel dont les humeurs surprennent. A l'orée d'une accalmie, quand les amants s'accordent un repos mérité, il saisit Alphonse avec force et le retourne au lit pour s'en faire un jouet. Bifron, Ganymède enchanté , Zelos et Fidès ont perdu Sophia. Il règne un tumulte inédit chez les dieux quand une main d'albâtre écartèle le rein, pour s'y complaire à dessein.

L'aube viendra et avec elle les évidences des actes, mieux que tous les mots abandonnés. Aux bouquets de guèdes qu'il a patiemment travaillées, aux mains cueillant dans ses carrés tinctoriaux, on apprendra aux seuils des au revoir que dans la vie, tout est cycles.


25/05/1466 13:55 : Vous avez vendu à Claude_lawrence 3 doses de colorant bleu pour 10,00 écus.

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(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
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