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[RP] La Belle d'Angoulême, taverne municipale

Raymond_de_petrus
Le peintre décida de corriger les propos de Sorianne, replaçant tout cela dans le contexte de leur relation.

On s'est aussi promis les bons moments seulement.

Déjà que leur liaison était un peu trop sérieuse, et un peu trop empreinte de moments moins joyeux, s'épancher sur son passé n'était vraiment pas le désir du peintre, qui se voyait la route barrée par la jeune femme. Elle le mettait de surcroit dans une position délicate.

Excuse-moi, je ... je ne peux pas t'expliquer tout ça.

La verve de Raymond s'était faite la malle en compagnie de son courage à expliquer la situation plus en profondeur à la couturière. Et puis c'était surtout parce qu'il n'avait pas du tout, mais alors du tout, envie de parler de ça avec Sorianne.
Il tenta de tempérer la chose, sans vraiment être convaincu de savoir comment calmer la couturière.


Ce n'est pas contre toi, tu me dis que tu n'es pas enceinte, et... je te crois. Et c'est surement pour le mieux.

"Surement pour le mieux" ? Un instant après avoir prononcé ces mots, Raymond les regretta.
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Sorianne
Surement pour le mieux... Elle baisse le nez pour cacher une grimace douloureuse. Pourquoi tout s'avère compliqué alors que tout pourrait être simple? Pourquoi a-t-il fallu faire éclater la petite bulle, bien trop difficile à réparer maintenant? Elle a mal. Et pourtant elle est d'accord. Oui c'est sûrement pour le mieux, elle n'aura pas à se retrouver seule à gérer un nouveau bâtard une fois de plus. Mais la façon dont tout ceci est dit, la manière dont il veut s'en aller, son refus de s'expliquer...

Oui, tu n'auras pas besoin d'assumer quoi que ce soit... Jamais en fait. Voilà plus d'un an que je n'ai plus saigné, ne t'en fais pas. A moins d'un raté, tu n'auras jamais à craindre d'avoir un enfant de moi.

Et puisqu'il veut s'en aller, puisqu'il ne veut pas partager son malaise avec elle, puisqu'il est plus facile de s'enfuir, la brune lui laisse le passage, se décale sans le regarder, profondément vexée par sa fuite.

Alors... Va. Ce sera sûrement... Pour le mieux...

Par la fuite? ... Par le fait qu'il ne veuille pas partager toutes ces petites choses qui pourraient permettre d'expliquer les comportements, les idées... Parce qu'ils sont proches... Mais si éloignés l'un de l'autre... Elle s'attache malgré elle, et elle s'en veut aussi que ce soit le cas.

Les larmes menacent devant tant de gâchis, elle ouvre la porte avant de se reculer pour de bon. Elle retient le mépris qui ne demande qu'à pointer sur son visage, dégoutée de la tournure des choses.


Je... Ne serai pas de bonne compagnie ce soir. On ne s'est promis que les bons moments non?

Elle ne peut toutefois s'empêcher de lever un regard blessé vers Raymond, elle se répugne aussi d'avoir cherché à retourner la situation, mais c'est un peu moins douloureux ainsi, elle trouve de cette manière de quoi se mettre en colère, se permettant ainsi de gérer la peine qu'il a pu faire naitre.
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Raymond_de_petrus
Raymond trouva une forme de dédain dans les réponses de la couturière, qui semblait lui rappeler ainsi qu'il était bien mal placé pour juger des états féminins.

Comment en étaient-ils arrivés là ? Il regrettait en ces instants d'être trop proche d'elle pour ne pas rester indemne des égratignures qu'elle prononçait.

Il sentit, plus qu'il ne vit, qu'elle le regardait. Il n'osa pas le faire, ayant simplement baissé les yeux. Son excuse lui fut renvoyée au visage et il reconnut in petto qu'elle savait fort bien retourner les situations désormais.

Il répondit un simple :


Oui.

La porte était ouverte, et il était prié de sortir. Il le fit après une brève hésitation. Il saisit la poignée de la porte, et ferma derrière lui, sans se retourner. Une fois sur le palier, il eut ainsi un instant d'égarement. Finalement, il quitta l'auberge brièvement, se retrouvant face à la tavernière blonde pailletée.

- Tu as une bouteille de mirabelle ?
- C'est pour Sorianne ?
- Non, cette fois c'est pour moi.


Quand les squelettes sortaient du placard, rien ne valait l'oubli.

Il remonta ainsi dans la chambre d'auberge qu'il occupait, posa la bouteille, une timbale, et entreprit consciencieusement de se saouler, jusqu'à ce qu'il n'ait plus les idées claires, qu'elles s'entrechoquent entre elles en perdant tout leur sens. Quand tout fut confus, il estima qu'il était temps de se coucher, et il savait déjà qu'il dégusterait au réveil. Et que cela ne serait pas du uniquement à l'alcool, la couturière le battrait froid surement un moment.

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Sorianne
Elle se contente de regarder la porte, dépitée de la tournure qu'a pris la discussion. Comment il peut réussir à la mettre en rage aussi aisément? Ne pas penser, ne pas penser, encore moins à cette presque promesse qu'il a pu lui faire, et qu'elle s'est empressée de rejeter, parce que ça n'aurait pas été différent, les paroles s'envolent et la fin ici est toute tracée, imaginer qu'il pourrait en être autrement est au dessus de ses forces, et surtout un appel à des espoirs qui ne pourront être que déçus. Il est hors de question pour la brune, de croire que oui, le peintre aurait assumé réellement. Non mieux vaut croire que non, s'en est fini de souffrir pour des promesse faites en l'air... C'est ainsi que l'on se retrouve seule, abandonnée par ceux à qui l'on s'est bien trop attachée. Alors la mine sombre, Sorianne tourne le dos à la sortie et se laisse tomber assise sur le lit, lasse et la tête lui tournant. La soirée va être lugubre...

***

La nuit n'a en rien été reposante, et la noiraude est de bien sombre humeur. Agacée d'un rien, elle ne compte pas mâcher ses mots, même si la parole tend presque à dépasser la pensée, mais elle préfère se prémunir de toute bienveillance déplacée et n'a nulle envie de se montrer gentille ce jour alors que tout ce qu'elle souhaite, c'est qu'on la laisse tranquille. Elle ne comprend pas, et c'est on ne peut plus frustrant.
Pourquoi??
C'est "la" question qui a tourné en boucle dans sa tête toute la nuit.
Pourquoi... Pourquoi le fait de nier toute grossesse l'aurait fait partir? A moins qu'il n'ait été vexé qu'elle ne veuille entendre quelconque promesse?
Pourquoi s'est-elle emportée de la sorte? Elle n'y voit plus de raison cohérente, même si elle a été profondément vexée qu'il ne souhaite pas partager ses maux avec elle, qu'il soit au final heureux qu'elle ne soit pas engrossée -même si elle aussi-. Tellement vexée de ne pas avoir l'occasion de partager plus que des jeux et des futilités...
La moue que la jeune femme affichera au long de la journée, dissuadera sûrement du monde de venir la déranger.
Pour sûr.

***

Elle a besoin de bouder.
Longtemps.
Mais sa détermination fond comme neige au soleil lorsqu'elle reçoit un pardon des plus sincères de la part de Raymond, lorsqu'ils se croisent en taverne, au moment où la blonde ponette se trouve occupée ailleurs. Elle n'aime pas le voir comme ça, elle le préfère tellement à sourire, à être enjoué et bavard... C'est douloureux...

Allongée auprès de lui, sur le lit de la chambre, la So l'observe dormir dans le noir.

Ce soir elle a voulu dépasser les limites fixées. Ce soir elle a demandé davantage que du superficiel, parce qu'elle en a besoin, parce qu'elle s'attache, bien trop, et si elle avait su, sans doutes se serait-elle retenue. Ce soir, elle a réclamé plus... Qu'est-elle pour lui? Pourquoi? Pourquoi? ...

Trop...

Et la noiraude regrette de s'être imposée de la sorte maintenant qu'elle sait. Son ventre restera vide quoi qu'il advienne.. Et finalement, peut-être aurait-elle préféré ne pas savoir, ne pas imaginer que c'était la seule chance pour que cette parenthèse ne se referme pas vraiment...

Ils ne sont pas encore en Septembre qu'il lui manque déjà. La respiration de la jeune femme se saccade, et elle essaye tant bien que mal de retenir ses larmes, sans forcément grand succès. Le Très Haut se joue tellement des sentiments qu'ils peuvent avoir... Sorianne s'approche du blond ami, et lui offre un baiser au goût de sel. Elle veut le réveiller, et en profiter. Elle veut le réveiller, parce que jamais ils ne passeront suffisamment de temps ensemble, à son goût. Toujours elle restera la maitresse. La seconde, que l'on oubliera quand l'être aimée reviendra. En gestes doux, elle le chevauche, désireuse de pardonner les faux espoirs de la veille, désireuse de partager plus que du superficiel, elle aussi, sans parler toutefois. Partager un peu d'attention, un peu de cet amour illusoire qu'elle freine à grand peine.

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Raymond_de_petrus


Le futur ex-prévot avait eu mal au crâne toute la journée. La faute à la mirabelle, bien entendu. La tension orageuse ne s'était pas adoucie en fin de journée, alors que Sorianne se moquait ouvertement de lui, se réjouissant qu'il se sente mal. Ces propos avaient eu un goût amer. Un avant-goût même de ce qui les attendait si leur liaison volait en éclats.

Raymond avait donc du céder, dévoiler les raisons de ses agissements. Une part d'intimité, qu'il n'avait pas voulu présenter jusqu'à cet instant. Cela concernait son mariage bien entendu, et certains regrets qui y étaient liés : le fait de ne pas avoir eu d'enfants, que celui qu'avait porté son épouse n'avait pu arriver à terme, que cette grossesse annonçait les prémices de la folie de la jeune femme.

Naïvement, égoïstement, à la possible annonce d'une grossesse de Sorianne, un espoir enfoui s'était réveillé. Un espoir égoïste d'avoir une descendance, même si ici, le sort de l'enfant serait peu enviable. Les bâtards nobles avaient déjà peu d'avantages dans la vie, un bâtard de la roture serait encore moins bien loti. Et puis cela aurait été un symbole de cette liaison, quelque chose qui l'aurait rattaché à Sorianne, au-delà des simples souvenirs. Une incarnation de ce ce qu'ils vivaient, en dépit de la morale, des convenances, des vœux religieux.

Mais Sorianne n'enfanterait pas, et quelque part, Raymond en avait été déçu. Soulagé aussi, un peu, parce que toute personne raisonnable estimerait que cela était une erreur. Et cela tuerait Hermance si elle apprenait un jour qu'il avait eu un enfant avec une autre.

Cela aurait été idiot.
Cela aurait été merveilleux, aussi.

L'alcool avait aidé à ré-enfouir ce qui n'aurait jamais du être déterré, et il put presque parler de cette tragédie sans s'émouvoir.

Il aurait toutefois préféré que Sorianne ne pose pas de questions, cherchant peut-être à pousser son avantage. Il devinait les mots qu'elle voulait entendre, mais qu'il ne pouvait pas prononcer, ainsi il lui fallait user de subterfuges, de litotes, d'aimables métaphores, dont "la petite sirène" ne percevait certainement pas la profondeur, à dessein.

Il l'avait raccompagné ce soir-là, tentant de se montrer plus aimable, pour faire oublier les derniers événements. Elle était épuisée, et lui heureux de savoir qu'il n'était plus prévôt, préférant celui de Connétable, moins chronophage quotidiennement, et permettant des choses au plus long terme. Il s'était endormi sereinement, ignorant qu'il n'en était rien pour elle.

Il rêvait déjà, une chimère sans queue ni tête, sur les coteaux du Pomerol. C'était un ciel d'orage qui auréolait la fête qui s'y tenait, les guirlandes s'agitant au gré des bourrasques, qui emportaient les chapeaux. Les jeunes filles qui pressaient la vigne quelques instants plus tôt rassemblaient leurs jupons dans des cris mêlant la joie et l'effroi et certains abattaient les tentes pour qu'elles s'envolent pas. Il se tenait au centre du maëlstrom et l'orage frappa non loin, le remplissant brièvement de surprise et il se retourna, face à Sorianne, vêtue de prune et de vert, une couronne de fleurs dans les cheveux, et tenant une coupe de vin, l'air grave. La couronne menaçait de s'envoler et la pluie se mit à tomber, les trempant rapidement.


"Le temps nous manque, Raymond".

Il voulut lui demander ce que tout cela signifiait, mais il saisit la coupe et but. Le vin avait un goût salin, et tout changea, alors qu'il se réveillait sous les baisers de la couturière, ouvrant les yeux sur une cascade de cheveux sombres les auréolant.


Sorianne ?


Le ton était inquiet, alors qu'il sentait les joues humides de son amante sous ses lèvres. Elle ne répondit pas, toutefois, et une considération beaucoup plus charnelle saisit le peintre, qui ferma les yeux brièvement pour se laisser aller à la volupté qui l'envahissait, la laissant mener le jeu entre eux. Il sourit doucement et entrelaça ses doigts à ceux de la couturière.

Oh non, il ne dirait rien, mais il l'aima cette nuit-là.

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Sorianne
Le départ est proche, mais So ne saurait le situer avec exactitude. C'est qu'elle n'a pas réussi à remettre la main sur l'emploi du temps proposé, et sa tête la lançant depuis quelques jours, essayer de se concentrer un tant soit peu relève de l'impossible. C'est déjà la croix et la bannière pour essayer de parler de manière cohérente... Cette nuit a été particulièrement agitée pour la brune, entre le violent orage qui a grondé, la lourdeur infâme qui règne en maitre dans la chambrée de la taverne, ce mal de tête impensable qui ne daigne la laisser...

Lorsque le jour vient lui caresser doucement le visage, c'est une grimace qui lui répond, et Sorianne enfouie savamment le nez dans le giron de Raymond. Mais outre le maudit jouant marteau et burin dans son crâne, la soif s'est malheureusement emparée d'elle. Avec un léger gémissement, la brune s'extrait donc avec douceur des bras amis, et lentement se met assise, les mains portées à sa tête.

Non, nulle gueule de bois, mais la sensation est étrange, et la brune est en nage. Elle finit par se lever afin d'aller chercher l'eau à disposition sur la petite table mais l'impression de marcher sur du coton lui fait froncer les sourcils et à baisser le nez pour vérifier, sa tête lui tourne tant qu'il lui faut se rattraper au mur pour ne pas tomber.

Non, pas de cigogne à venir, elle n'est pas engrossée.

Bien que pour le coup, c'est à se demander.
Elle n'a pas ressenti cela depuis bien longtemps, et l'insistance d'Ork aidant, le doute s'immisce même s'il n'y a aucune chance pour que ce soit le cas.

Rhaa elle a la gorge si sèche!
Mais le chemin lui parait interminable.
Heureusement, elle ne peut voir sa tête de déterrée, ses traits tirés, son teint blème... La fièvre s'est emparée de la noiraude, et elle s'en rend compte en voulant porter le godet à ses lèvres. Ses mains tremblent tellement que cela lui est compliqué. Finalement, elle n'en prend pas qu'un, mais les jambes commencent à flageoler, au point qu'il lui faut se rattraper à la chaise devant elle.

Le godet d'étain choit lamentablement au sol, mais franchement... Peu lui chaut, elle entend juste le bruit qui résonne dans sa tête, au point que l'impression d'être sous une cloche se fait sentir. Non, elle n'est pas bien d'un coup.


Raymond...

De l'aide, parce qu'elle sent bien qu'elle n'y arrivera pas toute seule. L'a-t-il seulement entendu? Le bruit qui gonfle et roule de plus en plus à ses oreilles, bourdonnement incessant et de plus en plus fort, ne lui permet pas de s'entendre convenablement, et sans doutes que ce n'est qu'un murmure miséreux qui s'est échappé de ses lèvres alors qu'elle a eu l'impression de le hurler...

Raymond...

Que le sol tangue... La pièce tourne tant...
Non vraiment, il lui faut retrouver le lit, aussi lâche-t-elle son appui pour esquisser un pas.
Mais elle n'a pas vraiment le temps de finir son mouvement que dans un dernier sursaut et une douleur fulgurante à la tête, le noir se fait, la laissant choir, transformée en poupée de chiffons.

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Raymond_de_petrus
La soirée de la veille avait été assez terrible, alors qu'une partie du conseil comtal s'était attribué la difficile mission de vider la taverne de Cléophée, partie du Périgord. Bien entendu, on avait encore menacé Raymond de dépiautement, haute trahison, et autres choses du même acabit, pour des raisons tout à fait fallacieuses !

Sorianne ne se sentait pas très bien, et après l'avoir raccompagné, le couple fit l'impasse sur le comptage de fleurs, tant la tête de la couturière tambourinait. Et Raymond n'arrivait pas à la convaincre de voir un médicastre... Il resta toutefois en sa compagnie, pour garder un œil sur elle.

Ce fut le bruit de la timbale tombant au sol qui lui fit ouvrir un œil et il se redressa à demi, pour voir la jeune femme accrochée au mur, blanche comme un linge, et tentant de revenir vers le lit. Elle s'écroula alors et il ne put prévenir sa chute, désormais tout à fait réveillé et inquiet. Il se précipita auprès d'elle, et lui tapota doucement les joues, pour la faire revenir à elle.


Sorianne ! Réveille-toi !

Finalement, il la prit dans les bras, pour la porter sur le lit, l'appelant toujours pour espérer la ramener à elle. Il posa une main sur le front de la couturière, la trouvant bouillante, et il alla ouvrir la travée de la fenêtre, pour laisser rentrer l'air frais du matin. Il mouilla un linge avec de l'eau, qu'il alla passer sur le visage de Sorianne, qu'il finit par déposer sur son front.
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Raymond_de_petrus
Quelques minutes plus tard, la couturière avait fini par se réveiller, vaseuse et frissonnante pour cause de fièvre. Après avoir tenté de la sermonner sur la nécessité de voir un médicastre, et devant le refus de cette dernière, Raymond avait soupiré et entreprit de veiller sur Sorianne.

Il fit prévenir le comte, mais par chance, rien d'urgent ne requérait la présence de la juge.

Au lendemain, à l'heure du départ, la couturière n'était toujours remise, et elle fut amenée jusqu'au carrosse squatté par Orkaange, pour retourner sur Périgueux, puis Sarlat. Bougonnant, Raymond s'était occupé de l'intendance, des malles, et de toutes ces petites choses qu'elle n'avait pas pu gérer durant les deux derniers jours. Têtue, elle voulait venir à Sarlat, prétextant qu'elle guérirait pendant le voyage, et Raymond finit par abandonner, de guerre lasse, la discussion, la laissant en compagnie de la blonde à paillettes, pour retrouver les montures qui les mènerait à Périgueux.

Ce fut ainsi que la tournée comtale s'acheva pour Angoulême, alors que la joyeuse troupe emmenait le Commissaire aux Mines au passage.

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Nellyne
Nellyne avait poussé la porte de la taverne municipale encore sous le choc de n'avoir trouvé que cette adresse dans toute la ville. Jamais de mémoire elle n'avait vu de ville sans autre auberge que celle gérée par la mairie. Et jamais non plus, de marché aussi peu achalandé.

Par chance, une jeune femme se trouvait déjà là, ce qui, en soi, était déjà mieux qu'à Rochechouart ou elle s'était arrêtée la veille. Un bref échange, une bière fraîche généreusement offerte, et elle se retrouva seule à nouveau, la villageoise ayant à faire.

La Caille était passée rapidement lui annoncer être en proie à quelques maux encore mal identifiés...Décidément, la journée ne s'annonçait pas sous les meilleurs auspices !

Hors de question de se laisser abattre! Il était encore tôt...et qui sait...les badauds finiraient peut être par se montrer.Il suffisait d'être patiente.
"Tavernier, une autre s'il vous plaît !" cela aiderait à faire passer le temps, à rafraîchir son gosier et à détendre un peu ses membres fatigués par la marche.
--Flavien.
Oh ze me rappelle même si ze suis pas resté longtemps à Angouleme , ze me souviens quand on dormait dans la grande maizon , ze me souvient aussi de Linette et z'ai trop aimé les bisous qu'elle m'a fait même si elle a failli m’étouffer dans ses bras . mais z'ai pas compris quand elle dizait " je suis trop contente mon poussin " et qu'elle avait les yeux tout mouillés . Moi ze pleure pas quand ze suis content ! Mais z'ai pas non plus oublié les bonne compote de fruits qu'elle me faizait .

Ze me souviens de tout ou presque tout , mais ze me souviens pas avoir vu moman sourire comme ca depuis longtemps. Elle chantait le matin sur la route , elle chantait en se lavant dans le baquet , elle chantait en s'habillant , elle riait et elle m'a même fait tourner dans ses bras . Et Linette elle a zuste dit
" Qu'elle ne comprenait pas moman mais qu'il faut pas chercher à comprendre une girouette " Moi ze sais pas ce que c'est une zirouette mais ze sais que z'aime quand moman elle est comme ça.

Et puis se fut la toilette , lavage des z'oreilles , des cheveux , z'ai beau me débattre elle veut rien savoir , ben ze me débat , ze tape l'eau et c'est cro drôle . moman elle est aussi mouillée que moi " bien fait na " Mais bon elle a réussi et moi ze suis propre comme un sou neuf enfin c'est ce qu'elle dit moman..

Ensuite elle m'enfonce le chapeau sur la tête
" une histoire de soleil " puis hannn tu es cro belle dans ta robe . Elle m'explique qu'on va aller se balader le long d'un lac , que si on a le temps on ira aussi dans les bois . alors ze tire moman par la main pour sortir de la chambre et nous descendons les escaliers . Ze découvre une grande piece et ze comprend pas pourquoi moman elle veut pas que j'y aille , moi ze croyais qu'il y avait des monstres , des dragons mais non zuste des tables et des gens qui discutent autour de grandes tasses et meme que cela ressemble pas a du lait ....

Moman elle les salue d'un sourire et on sort en direction
sur les bords de la Charente
Sorianne
Elle l'a fâché. C'est compréhensible.
Il est froid, distant... Et en colère contre elle, c'est certain. Et la So n'est pas fière de son peu d'appétit et du fait qu'elle ne se force guère à passer outre, préférant s'affaiblir plutôt que de perdre du temps à manger une nourriture qui aura goût de cendres.

Maintenant dans la chambre de l'auberge, pas celle qu'elle avait lorsqu'ils y étaient la fois précédente, heureusement, Sorianne se décide à prendre sur elle. Après avoir retiré les vêtements mouillés, et s'être essuyée un peu les cheveux mouillés de bruine, assise en bord de lit... Elle pioche dans le panier que Raymond lui a laissé.


***

Un début de soirée plein d'amertume déjà.
Mais ils ont trouvé à rire un peu tout de même, c'est mieux que rien. Comme elle voudrait que tout redevienne comme avant... Ils n'auront pas eu leur été complet...

Revenue à l'auberge, la noiraude qui comptait essayer de préparer des plats en essayant de ne pas les rater, doit se faire une raison. Ca va pas être possible! Elle doit tout de même se restaurer, elle a dit qu'elle le ferait... Aussi, et ne sachant si Raymond viendrait -c'est qu'elle émet de gros doutes sur cette possibilité- la brune a commandé à l'aubergiste un peu de jambon de pays, quelques fruits, fruits secs, du fromage et du pain. Cela suffirait bien pour la soirée et le peintre pourrait y piocher s'il venait à répondre à son invitation. Ajoutées à cela, deux bouteilles d'hypocras, et le repas devrait se faire en bonne entente... Entre elle et elle même.
Un bain est ajouté au programme. Tant qu'à faire.

Revenue à la chambre louée, la petite noiraude dépose le tout sur la petite table et déjà on s'en vient remplir d'eau chaude, le baquet qui va pouvoir l'accueillir. Elle s'en réjouit d'avance, le temps s'étant sérieusement rafraichit. En attendant, elle prépare la robe qu'elle doit finir pour un mariage qui a lieu sous peu. Elle y consacrera sans doutes sa soirée et cela lui permettra de ne penser à rien d'autre qu'à l'aiguille perçant le tissu.

Le bain finit juste d'être préparé qu'elle s'est déjà servi du vin. Envie de s'oublier un peu alors... Elle déguste tout en picorant dans le plateau qu'elle a ramené... La dernière personne partie, la brune se dévêtit et se coule enfin dans le bain tant attendu. Maintenant, se savonner, fermer les yeux, ne penser à rien... Et boire son vin.

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Raymond_de_petrus
Elle lui avait réclamé une histoire, ainsi il avait monté celle-ci de toutes pièces, s'assurant qu'elle aurait son content de frissons. Cela avait bien fonctionné, réussissant même à chasser Eliance de la taverne.

Elle lui avait proposé de venir dîner dans sa chambre, et si il avait au départ donné une réponse polie, "il y réfléchirait", après avoir terminé cette histoire de mandats pour les bouchers périgourdins, il y accorda une nouvelle pensée. Bonne ou mauvaise idée ? C'était tenter le Sans-Nom, quelque part...

Il se retrouva devant la porte de la chambre de la couturière et il repensa à Périgueux, à Hermance, s'attachant à cette idée. Tout allait bien aller, il ne déraperait pas.

Il finit par toquer à la porte.


Sorianne ?

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Sorianne
Sorianne a prit son temps, et elle est maintenant appuyée à demie assise sur le baquet, enroulée dans un drap et en train de sécher sa tignasse encombrante. L'image de celle d'Eliance lui vient en tête et l'espace d'un instant So s'imagine se couper les cheveux... Mais elle y tient beaucoup trop pour en approcher la moindre lame! La petite brune est retombée dans ses pensées, frottant machinalement les cheveux sombres pendant que le regard est perdu dans le vide. C'est tout juste si elle a entendu frapper... La voix de Raymond derrière la porte la tire de ses rêveries et elle réalise qu'elle n'est pas du tout en position de le recevoir. Elle s'est donc trompée! il est venu!

Oh, une seconde!

Oui, oui, une seconde! Relevée, elle éjecte le drap dans lequel elle s'est enroulée et se rue sur la chemise qu'elle passe rapidement, non sans entendre craquer une couture. Si elle prend un instant pour chercher où ça a lâché, c'est en vain... Et du coup elle finit rapidement, nous le lacet et passe une cotte simple juste pour dire et éviter d'être trop indécente... Même s'il n'y a rien qu'il n'ait déjà vu.


Tu peux entrer Raymond!

Et pendant ce temps, elle a vite fait de ramasser son petit caillon et de tout remettre en un semblant d'ordre, se saisissant même de la bouteille déjà entamée et voyant que la moitié a déjà été sifflée. Hum. Un regard et un sourire sont lancés au peintre.

Excuses moi, j'ai pris plus de temps que je croyais.

Bref, tant pis, le boxon restera là, et c'est dépitée que la brune regarde son petit bordel... Et réalise qu'elle a encore sa tignasse qui goutte et qui n'est pas coiffée.. Dépit augmenté encore d'un cran et c'est un soupir qui s'échappe de ses lèvres.

Je n'ai pas vu le temps passer... Je dois ressembler à un raisin sec...

Les yeux se baissent alors sur ses mains, qu'elle inspecte, et elle offre un nouveau sourire à Raymond avant de se servir de son peigne pour démêler sa longue chevelure, tout en désignant le plateau de victuailles au blond.

J'avais oublié qu'on était dans une auberge, et pas à Périgueux. La normalité de la taverne aurait dû m'interpeler... Du coup j'ai demandé quelques petites choses au tavernier, n'hésites pas, j'ai pris en conséquence, j'espérai que tu passerais... Même si je dois t'avouer que j'ai eu quelques doutes...


Elle avait sourit un peu plus, mais sur la fin de la phrase, elle se retrouve un peu confuse, et le sourire amoindri. Oh! Elle se saisit de la bouteille entamée et montre l'un des hanaps.


Il faut que je te serve. Tu l'as dit toi même, il faut qu'on boive.

Elle a bien envie de lui demander s'il veut lui peigner les cheveux qui sont en train de tremper sa tenue, mais peut-être que c'est exagéré.
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Raymond_de_petrus
L'agitation dans la chambre fit froncer un sourcil à Raymond, qui patienta donc quelques minutes avant de pouvoir entrer. Il avait craint de la réveiller mais quand il entra, il constata simplement qu'il avait interrompu son bain.

Il referma la porte derrière lui et s'excusa.


J'aurais pu repasser plus tard, pour te laisser le temps de te sécher les cheveux.

Il balaya d'un geste de la main la mention sur les raisins, s'amusant de la comparaison fort à propos.


Je sais bien que les Poneys font une fixation sur les fruits secs, mais tout de même !


Il ne sut pas trop quoi penser des paroles de la couturière, des doutes qu'elle avait eu concernant son passage. Peut-être aurait-il été mieux qu'il s'abstienne, il se serait ainsi plus conformé à ce qu'on attendait de lui. Il esquiva la chose.

Je ne savais pas quand j'allais terminer, surtout...

Un pieux mensonge, mais qui avait pour avantage d'être crédible.

Je vais me servir, ne t'inquiètes pas. Sèches-toi donc les cheveux, il serait dommage d'attraper la mort maintenant que le temps a fraîchi.

Il vint prendre le hanap et la bouteille des mains de la couturière, et se servirait. Ce n'était plus la canicule de Sarlat ou l'on pouvait se tremper dans l'eau en plein milieu de la nuit, et ou la seule chose à craindre était l'échauffement des sens. Raymond se servit donc en vin, et prépara des tranchoirs pour deux.

Il finit par s'installer sur le lit, n'ayant pas d'autre siège à disposition. Il se sentit un peu gêné au premier abord, ayant eu l'impression d'entrer dans une intimité qu'il estimait déplacée, au vu de leur relation. Mais peut-être fallait-il prendre cela plus naturellement, et faire fi de cette gêne ressentie quasiment en permanence.


Tu as prévu beaucoup, tout de même ! Tu penses vraiment qu'on va finir les deux bouteilles ?
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Sorianne
Bien sûr! Elles sont là pour ça. Et je le trouve plutôt bon. Peut-être un peu fort ceci dit. Pas peu dire, Puis ne t'en fais pas... On n'attrape pas la mort pour des cheveux mouillés. Puis qui pleurerait au pire...

Siffler la moitié d'une bouteille déjà, tout en étant à jeun, ce n'est peut-être pas l'idée du siècle. C'est tout juste si la noiraude ne tourne pas déjà. Tout en frottant le bas de sa tignasse, Sorianne observe faire Raymond, avec un sourire tendre. Elle sent la gêne qui émane de lui, elle ressent la même, elle est juste un peu camouflée par la boisson trop vite avalée. Puis le vin désinhibe et elle met tout ceci de côté. Il est son ami, elle l'a convié, il a accepté, elle en est bien heureuse.

Faisant peu de cas du drap qui lui a permis de sécher ses cheveux comme elle a pu, la So l'envoie rejoindre ses camarades au pied du baquet d'où s'échappe une douce fragrance légèrement épicée, et elle grimpe sur le lit pour s'y asseoir en tailleur avant de se peigner les cheveux. Le tout est de démêler, ce n'est pas une mince affaire. Elle s'arrête un instant pour regarder Raymond, la tête légèrement penchée de côté, et lui sourire à nouveau.


Je suis contente que tu sois venu... Un soupir et elle baisse le nez sur son peigne. J'avais peur que tu penses que l'idée soit mauvaise... Je veux vraiment qu'on arrête de se fuir... C'est ça qui est mauvais, ça me ronge.

La noiraude relève le nez avec un grand sourire et elle finit rapidement de se peigner avant de jeter son outil derrière elle, sans même regarder, et de se mettre à genoux pour se rapprocher un peu des tranchoirs... Et du vin. Il va en falloir.

J'aurai peut-être même du en prendre plus... ... Au pire on ira chercher sa cave, peut-être qu'il ne la ferme pas!


L'idée d'aller se servir à même la cave est énoncée en messe basse, au cas où le tenancier passe dans le couloir, même s'il y a peu de chance. Ils ne sont pas bien nombreux, les pas s'entendraient certainement. Et déjà elle reprend, désireuse de papoter pour essayer ed faire passer le malaise et se forçant à faire comme si de rien était. Peut-être même en fait-elle un peu trop, mais peu lui chaut pour le moment. Elle aura bien temps de regretter.

... Tu es bien installé? Tu sais que je repense à ton histoire? Si je cauchemarde cette nuit, crois bien que tu seras réveillé aussi, je ne te laisserai pas dormir comme un loir alors que c'est toi qui m'a fait peur.
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