Quelques crocus. Premières fleurs du printemps de la nature. Ils sont déposés devant chez sa mère avec un petit mot.Citation:Ma mère,
Je suis de passage à Angoulesme, je ne pense pas vous voir ce soir et je repars déjà. Ca fait un moment que j'ai pas de nouvelles de vous. Depuis que vous avez décider de ne plus jamais venir à Rochechouart pour une histoire de sous. Tout de même!
Quelle mère indigne vous faites, voyez comme moi je vous offre des fleurs pendant que vous ne pensez plus à moi. J'espère que mon petit frère ou ma petite soeur aura un peu plus d'égards de votre part mais j'en doute pas étant donné que cet enfant est celui de Cimyrmille. Vous m'enverrez un faire-part! J'ai hâte! J'espère qu'il aura vos yeux.
Jeannine
Ben quoi c'est vrai, ils sont beaux ses yeux si on oublie le fait qu'ils se disent merde.
C'est en attrapant de quoi grignoter dans la charrette qu'elle découvre le mot d'Aldonce, glissé hier soir avant le départ. Elle ne le lit pas tout de suite. D'abord s'installer en taverne. Sauf que sur le chemin, elle est assailli par les pigeons. Une, deux, trois, quatre lettres. Et bien..
Seule celle de Clovis est lue sur le chemin, voyage tous les deux oblige. Juste le temps pour rejoindre la taverne sans même trébucher sur un caillou, le nez rivé sur les mots. Qu'il est bête celui là. Et elle ne manque pas de le lui dire, passant un petit moment tous les deux. Elle voulait savoir ce qui s'était passé avec la jolie aveugle. Quelle déception d'apprendre qu'il n'y avait absolument rien eu. Que des mots. Soit.
Seule, elle lit d'abord la lettre d'Hildegarde. La liste comtale. Il y a quelques jours, elle était pratiquement certaine d'accepter pour se changer les idées mais maintenant partie, est-ce qu'elle reviendrait à temps déjà? Elle y réfléchira plus tard.
Aldonce ou Adrian maintenant? Il y en avait deux d'Aldonce, c'est par lui qu'elle commence.
Citation:Jeannine aux étreintes qui soignent tous les maux,
Pensez à moi, de temps en temps. Quand vous trouverez le temps. Si vous le trouvez. De savoir que vous pensez à moi, ne serait-ce qu'un peu, ça me rend heureux.
Vous me manquez déjà.
Vôtre, peu importe la distance,
Aldonce
Evidemment, que je vais penser à toi. Imbécile. Mais te le dire, je ne sais pas.une lettre un peu humide a écrit:Jeannine aux rayons de soleil,
Que le monde paraît gris sans vous... C'est comme sur un vieux vélin : les couleurs sont comme atténuées, presque disparues. Il ne reste que le brou de noix.
Je ne me sens pas plus à-même de réfléchir qu'hier. Peut-être qu'avec un peu plus de temps... Je ne perds pas espoir d'y voir plus clair quand mon coeur arrêtera de se serrer à chaque fois que je pousse la porte du Tambour et que vous n'y êtes pas.
Je la pousse un peu plus souvent que je le voudrais...
Vous me manquez beaucoup plus que je n'oserai jamais l'admettre. Et vous savez toutes les choses que je suis prêt à admettre, pourtant. C'est dire.
Vôtre, dans la solitude d'une ville ternie par votre absence,
Aldonce.
Elle sourit en l'imaginant ouvrir et fermer la porte pour voir si elle était apparue dans un claquement d'espace-temps. Même dans la tristesse, il parvient à la faire sourire. Elle ne voulait certainement pas le perde mais pas non plus le faire souffrir. Faut-il lui répondre maintenant? Elle ne peut pas s'en empêcher.Citation:Aldonce,
Si ça peut te rassurer, Angoulesme est beaucoup plus terne que Rochechouart même avec moi ici et sans moi la bas. Pas l'ombre de mon ex-futur mari, ni de ma mère. Je crois avoir aperçu Cimyrmille mais seulement aperçu. Au moins, je suis sure que la bière que je bois n'a pas touché un orteil. Ne pense pas trop à moi. Il parait qu'Axyelle à eu demande de la part de Clovis de s'occuper de toi. Profites en.
Jeannine
Profite pas trop quand même. C'est que ce serait emmerdant d'être oubliée si vite et de ne plus être l'Unique. Égoïste Jeannine.
La dernière. Le coeur s'est arrêté avant de glisser les yeux le long des lignes. Bien loin des précipitations acides et des brûlures de la veille. Le ton est redevenu banal. Le coeur reprend battements quelques peu irrités avant de s'apaiser après un soupire. Elle aurait bien quelques mots à lui répondre mais pas maintenant. Pas aujourd'hui. Son amitié, elle n'est pas capable de lui donner pour l'heure et la sienne n'est pas plus désirée. Comme dirait Aldonce, c'est donner du pain à qui meurt de soif._________________