Le_g.
Chasser !!!
Voilà ce qu'il était parti faire. Pour certains, valait mieux dire "retraite spirituelle", ça faisait plus genre je suis un honnête homme. Sauf que le Louis, il préférait aller braconner, ici ou là, peut lui importait, mais ramener un sanglier, ça, il voulait.
Donc, après les salutations d'usage en arrivant à Moulins, il avait fui le monde pour retourner à la forêt. Pister, traquer, tout un art. Pour une fois qu'il n'était pas le gibier, il savourait le moment.
Solitude.
La vie de groupe avait ses contraintes, bien qu'elle apportait un sentiment d'appartenance, de faire partie de quelque chose, cela n'allait pas sans faire des concessions, pour Lui, Elle, Eux, Nous... il y avait toujours un frein quelque part. Alors ce jour là, un certain 22 juillet, il avait pris la poudre d'escampette pour une chasse en solitaire.
Il avait repéré quelques traces, ça et là, et laissant derrière lui ses cousins, dont son roux, sa famille, et même son fils, confié aux bons soins d'un Diacre, Le destin lui jouait un drôle de tour à celui qui avait un Ichtus sous son gambison.
Mais trêve de tergiverser.... il allait chasser... Cinq jours, rien que pour lui, pour se ressourcer, loin des ennuis, loin de la Cour Impériale ou de la Cour de Lotharingie, et surtout, loin du marasme puant de Lorraine.
Premier jour : installation de son campement.
Il n'était pas bien loin de Moulins, à quelques lieues à peine, mais un abri pour la nuit, un feu, pour éloigner les moustiques, voilà qui ferait bien son affaire. Il ne cherchait pas le luxe, dormir à la belle étoile, retrouver ce qui lui manquait depuis qu'il avait endossé l'uniforme impérial. Il l'avait quitté, cet uniforme, redevenu simple gueux, voyageur, il voulait oublier les soucis, oublier tout, faire le vide.
Un petit ruisseau, pas de quoi y nager, mais de quoi y remplir une gourde, et voilà, il avait trouvé LE lieu pour se reposer, chasser, et lire. Trois pierres ou quatre pour délimiter un feu, quelques morceaux de bois mort, et voilà qu'il battait le briquet sur un morceau d'épeautre pour faire jaillir le feu. Rien de tel.
La nuit est claire, presque trop chaude, mais c'est la saison qui veut ça, et au petit matin, le voilà parti chasser.
23 juillet donc, pour ceux qui ont suivi, il est enfin sur les traces de ce sanglier, dans la forêt moulinoise. Plus qu'à espérer ne pas rencontrer un maréchal ou un membre d'une mesnies des terres sur lesquelles il chasse, coutelas à la ceinture, arbalète en main.
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