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[RP] Une retraite au monastère ? Plutôt chasser oui !

Ariana_anthea
Elle salue gentiment la jeune femme d'un signe de tête poli puis laisse les hommes discourir entre eux. Elle, pendant ce temps, accueille Eléos et Valentina qui viennent quémander leurs baisers du matin. Elle s'accroupit donc légèrement afin de déposer un doux baiser sur la tête de sa fille puis caresse sa joue avec tendresse avant de passer à son presque petit-fils qu'elle serre doucement contre son cœur et embrasse sur le front. Se relevant avec lenteur, elle leur murmure...

Retournez vous asseoir Mes Anges, Romaric et moi vous rejoignons.


Romaric, d'ailleurs, tend déjà les bras vers sa mère ce qui la fait sourire. Elle l'attire dans ses bras et marchant bas, faute à sa jambe, rejoint la table et assoit l'enfant près de son père.

Ne bouge pas et sois sage, je vais te chercher ton repas.

Elle caresse ses doux cheveux et s'en va vers l'âtre et les fourneaux. Un bol en terre remplit de lait frais et elle prépare une bouillie qu'elle sucre au moyen d'une généreuse cuillère de miel. Quant à elle, un broc d'eau chaude et un pot de plantes séchées feront son bonheur pour sa tisane quotidienne. Retournée à table, elle prend place près de son fils et son époux et prend Romaric sur ses genoux pour l'aider à manger. Jouant un instant à "Une cuillère pour Suau, une cuillère pour Valentina, une pour papa et maman" elle nourrit son petit dernier avec une tendresse largement visible. Pendant tout ce temps, elle écoute aussi la conversation et son regard est attiré par les marques de tendresse de Louis envers sa compagne. Elle aussi, autre fois, n'hésitez jamais du moment qu'ils n'étaient pas en public, à avoir les mêmes. Or, désormais, elle n'ose plus vraiment. De fait, alors qu'il y a encore quelques mois elle aurait déposé un baiser sur les cheveux de son époux, là, elle n'a rien fait. Il suffit de voir sa propre réaction lorsque accidentellement leurs mains se touchent pour comprendre que plus rien ne va. Cette situation l'attriste et la désespère mais elle ne sait comment y remédier, alors elle ne fait rien...ce qui n'arrange rien et contribue à creuser le fossé entre les deux amants autrefois si complices.

C'est grâce à son fils, qui tapote sa main pour avoir la suite de son repas, qu'elle revient à lui. Elle s'excuse d'un baiser sur son front et reprend son jeu de la cuillère. Pourtant une chose attire son attention, un nom, celui qu'elle porte désormais. Elle attend que Louis en ait fini et elle ose d'une petite voix...


Von Frayner dites-vous ? Veuillez me pardonner mais qui est-il par rapport à Leurs Altesses Charlemagne et Franc de Castelmaure-Frayner ?
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Le_g.
Il y a quelque chose qui cloche.

Voilà ce que son instinct lui dit, lui révèle, sans qu'il n'arrive pour le moment à mettre des mots dessus. Une gêne, un truc qui va pas. Ce n'est pas la première fois qu'il ressent ça, mais c'est la première en présence de ce couple-là, couple modèle s'il en est à ses yeux.

Ses sens en alerte, il suit du regard Donà Ariana qui prépare un truc pour le plus petit de leurs rejetons, tout en caressant de la dextre le dos de sa brune, sa senestre occupée à faire venir de la nourriture à sa bouche, un peu de pain.


Des cousins à eux je crois, mais je n'ai jamais vu Charlemagne ni Franc en Empire lorsque j'étais au service de Ludwig. J'en ai entendu parler, comme tout le monde, en lisant la presse, mais je ne les ai pas vu au couronnement, ni plus tard, lorsque l'Empire était en guerre contre Genève et les Réformés.

Songeant à cette guerre, une ombre assombrit son regard.

J'y ai vu le meilleur et le pire de la religion aristotélicienne je pense... C'était un carnage. Mais assez parlé de guerre ou de sujets qui fâchent !


Qu'y a-t-il à voir ou à faire dans la cité ? J'aimerais profiter pour la visister, faire un tour au marché, un pique-nique dans la campagne peut-être pour le déjeuner ?
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Ptite_lou
Lou suivait du regard les faits et gestes de chacun. De son Louis qui ne s'embarrassait pas de faux semblants et faisait honneur à une table bien garnie, n'omettant pas de la nourrir au passage bien que son estomac se refusait à trop s'encombrer à la maîtresse de maison, occupée à nourrir le dernier de la nichée. Pour se donner de l'assurance, elle gardait un sourire affiché bien que son mal être ne réveillait en même temps que son corps.

Si la potion donnée la veille au soir avait fait son effet et lui avait permis une nuit de repos enfin complète, le mal qui la rongeait ne s'était pas réellement atténué et les douleurs diffuses dans tous son corps se faisaient toujours aussi intenses. Pour oublier, elle tentait de se concentrer sur les bruits et gestes qui remplissaient la maisonnée d'une famille. Elle écoutait le maître des lieux présenter chacun de ses enfants et sourit à la dernière remarque. En effet, il ne fallait pas juger sur les apparences, cela n'apportait en général que de mauvaises surprises, preuve lui en avait été donné il y a peu encore. Son regard lagon passa d'un enfant à l'autre, s'arrêtant sur le petit dernier un instant. Quelque chose dans l'attitude de la femme l'interpella, sans qu'elle ne puisse qualifier cette impression mais l'instant fugace disparut aussi vite qu'il était apparu et son regard se posa sur le dernier des enfants qui fut présenter et Lou n'eut nul mal à conclure qu'il s'agissait là du filleul dont Louis était si fier.


Son sourire de façade se mua en un sourire plus franc alors qu'elle comparait mentalement les manières raffinées de leur hôte à celles plus bourrues de son Loup. Se servant un bol de tisane, elle écouta avec attention le récit de Louis. Bien que connaissant une partie de l'histoire, elle en apprenait chaque jour d'avantage sur lui, ayant l'impression que jamais elle ne connaîtrait vraiment cet homme qui lui avait retourné les sens en un regard, un soir à Alençon.

Alors que Louis poursuivait son récit, elle porta le bol à ses lèvres et but à petites gorgées le liquide brûlant avant de reposer son bol, croisant alors le regard de Louis, elle pouvait y lire sans doute le reflet de ses propres sentiments. Un lien invisible, indéfectible était en train de se tisser entre eux et elle sentait une nouvelle force la gagner chaque jour.

Et pendant que Louis reprenait son récit, répondant aux questions de son ami, elle termina son bol de tisane avant de se serrer un peu plus contre son compagnon.

Elle n'était pas si discrète, ni si effacée habituellement, mais son esprit était en partie obstrué par la douleur qu'elle tentait d'ignorer mais sans grand succès. Aussi une légère grimace fit son apparition à l'évocation d'un éventuel pique nique. Idée qui l'aurait fait sauter de joie en temps normal, mais qui là lui paraissait insurmontable. Elle tourna alors son regard sur Louis :


" je vais me rendre chez le médecin. Il m'attend à son cabinet dès ce matin. Ou plutôt elle. J'ai vraiment hâte de trouver un remède pour ce mal...et peut être que pour la mi journée, je pourrai profiter de ce pique nique dans la campagne auvergnate"
Le_g.
Plusieurs mois s'étaient écoulés depuis son dernier passage à Clermont... Là, il est seul, et après avoir pris une chambre, il se rend chez ses amis de très longue date, chez des personnes qui savent qui il est, d'où il vient, et ce qu'il a pu vivre, du moins en partie. Les derniers mois ont été riches en bien des choses.

C'est ainsi qu'après avoir fait un brin de toilette dans une auberge, s'être changé, avoir même pris le temps de passer chez un barbier pour être rasé de frais qu'il se rend chez eux, chez son amie inquisitrice qui avait pris soin de son fils lorsqu'il était parti un soir sur les routes pour tuer... Et Skip, qui avait protégé Nicolas, l'avait fait dormir près de son propre enfant... Il n'avait pas compris à l'époque, il lui en avait voulu, il avait même haï Skip, ce noble... Mais pourtant, depuis, le Gaucher savait. Il avait compris, et c'est une amitié sincère et un profond respect qu'il avait aujourd'hui pour ce couple solide, alors que lui menait une vie si dissolue. Ce couple était le couple idéal, de ceux des contes et légendes, et ça lui semblait quasiment irréel, à lui, le briscard, le routier.

Ce jour-là, il étaient une fois encore, à la croisée des chemins de sa vie. Un changement devait s'opérer, il en avait décidé ainsi. Lequel, cela, il ne le savait pas encore. Toujours est-il que ce jour-là, il étaient dans la capitale, et qu'il avait pris le temps de se poser avant de rejoindre la demeure de "Lò Casalièr"...
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Skip_lo_casalier
Le vieil homme regardait ses enfants courir en tout sens, riant et criant, chacun dans leur rôle qu'ils s'étaient donnés. Un mouvement à sa gauche attire son attention. Alors qu'il tourne la tête, il sourit. Il reconnait rapidement l'homme qui s'avance et se lève pour l'accueillir.

Voilà de la visite! Bonjorn Louis!

Il sourit à l'homme et fait un pas vers lui.

Bienvenu à la maison!

Il fait un autre pas et laisse le plus jeune finir de combler la distance. Pour l'instant, il ne pense même pas a ce qui a pu arriver pour que Louis revienne, seul, à Clermont. Une visite amicale surement. Rien de bien étrange à ça! Il est simplement heureux de le revoir!
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Le_g.
Un sourire, un visage amical, rien ne pouvait lui faire plus plaisir que de revoir celui qu'il avait croisé son chemin et sa vie il y a déjà plus de dis années. Louis s'approche, et vient donner une accolade à cet homme, son ami de vieille date.

Bonjòrn Senher. Comò va ?


L'accolade donnée, le regard de Louis s'attarde sur Skip, un regard qui en dit long, bien plus que les pauvres mots qu'ils pourraient échanger. Il y a bien plus, bien au fond de lui, et le Gaucher sait que son vieil ami ne sera de toutes façons pas dupe bien longtemps, inutile donc de chercher à lui mentir. Les yeux du vieil homme sont bien plus perspicaces que ceux de n'importe qui. Sans doute aura-t-il vu la flamme et la noirceur, l'ombre qui est entrée dans le coeur du gaucher depuis une nuit d'août...

Depuis cette nuit-là, il arrive à faire semblant, à prétendre, et même à rire parfois, mais il reste cette ombre que personne ne sait voir, parce qu'il refuse de la laisser paraître, mais à son ami, il ne cache rien.


Merce, mí amic. Je me porte bien, comme tu vois, et vous ? Mais j'avais envie de vous revoir, vous, votre épouse et mon filleul, ainsi que le reste de votre famille. J'espère que ma visite ne vous dérange pas, Senher.


Un coup il tutoie, un coup il vouvoie... Inutile de chercher à comprendre, on va dire qu'il a été invité à tutoyer, mais que parfois, le vous revient, alors on fait avec. Qu'aurait-il pu dire que son ami n'aurait pas déjà deviné ? Que sa compagne n'est plus à ses côtés, qu'elle ne s'est pas remise d'une rencontre avec une armée ? Tout cela, et bien plus encore, mais il est là, vivant, sur ses deux pieds, et cherche à se ressourcer, à s'abreuver, encore une fois, à la bienveillance de celui qui lui avait fait apercevoir un autre destin que celui qu'il s'était tracé, un homme qui avait veillé sur la chair de sa chair, ne demandant en retour que de s'ouvrir à l'amour aristotélicien... Cela n'avait pas été peu faire. Le Gaucher était un aristoromain dans l'âme, un pur et dur, même s'il cotoyait des réformés et que certains étaient mêmes de ses amis, il restait fidèle à son Eglise Romaine.

Il esquisse un sourire, alors qu'il vient s'abreuver à la source de ce qu'il est devenu, chez cet homme. Dire qu'il y a quelques années, il l'avait insulté sous son propre toit, qu'il avait voulu le tuer, qu'il l'avait haï... et aujourd'hui, malgré tout ce qui les sépare, il est là, heureux de retrouver ce phare dans le tumulte de sa vie. Est-il redevenu le brigand de ses débuts, d'avant sa rencontre avec Skip ? Est-il resté sur le chemin de la vertu ? Seul Skip pourrait déchiffrer l'ombre du regard ambré de Louis. Cette "simple" visite cache sans doute autre chose...

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Skip_lo_casalier
Dans l'accolade Skip est capable de ressentir toute la tristesse qui habite le coeur de l'homme, mais c'est le regard qui en dit le plus. Une rapide inspection du jeune homme devant lui et Skip en sait presque autant que s'il lui avait tout raconté.

Deux pensé lui viennent alors à l'esprit et il en évoque une presque naturellement, mais qui vaux pour un avertissement pour Louis.


Je vais plutôt bien mercé! Clermont est une ville bien calme et le Bourbonnais est un endroit que j'aime bien. Bientôt, je vais même jurer de défendre et conseiller ce Duché!

En quoi ceci vaux pour un avertissement? Louis le saura. La noirceur qu'il voit dans ce regard devant lui en est un tout aussi fort pour Skip. S'il a été capable de tourner le dos à cette vie, l'homme avec qui il est a bien du mal à en faire autant. Mais il est vrai qu'il est encore bien jeune et que lui-même n'a vraiment tourné le dos à tout ceci que lorsqu'il a passé le cap des 50 ans. Et encore, c'était difficile pour lui.

Pourtant, le vieil homme lui sourit et l'invite d'un geste à entrer.


Tu sait que tu est toujours le bienvenu chez moi. Vient te reposer un peu. Je pense que nous aurons à discuter, n'est-ce pas?

Cette dernière phrase indique encore plus clairement ce que Skip a deviné et il espère pouvoir au moins en réduire l'impact.
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Ariana_anthea
Alors que l'invité et son époux avaient commencé à deviser, elle, elle comptait...Non, elle ne comptait pas les moutons pour tenter de s'endormir, et encore moins les recettes de l'église dont elle avait désormais la charge, elle, elle comptait...jusqu'à 50...avant de pouvoir ouvrir les yeux de nouveau et se mettre à clopiner puisque courir lui était désormais interdit. C'est donc ainsi, un peu essoufflée, échevelée aussi sans doute, les joues rosit par l'amusement et le sourire aux lèvres qu'elle déboula devant eux en criant :

Cachez vous bien, j'arrive !

Avant de piler et manquer choir en apercevant son époux et leur ami. Là, le sourire se fit encore plus grand et elle ne réfléchit à aucun moment lorsqu'elle s'approcha pour le serrer dans ses bras puis s'écarter.

Mon Frère ! Quel plaisir ! Je ne vous attendais pas si tôt mais je suis ravie que vous ayez pu faire aussi vite.

Elle a déjà presque oublié le jeu et qu'on l'attend sûrement et ce n'est qu'en entendant vaguement rire derrière l'un des arbres qu'elle réalise qu'elle a oublié quelque chose...Elle avise son Ange et demande...


Tu crois que si tu cries " à table", ils vont sortir seuls de leurs cachettes ?


Et de poser son regard dans le sien, amusée comme bien souvent.

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Skip_lo_casalier
Il regarde son épouse et sourit très largement. Il regarde le ciel et se dit que, finalement, oui, le repas doit être sur le point d'être prêt. Il regarde Louis et lui sourit toujours.

Tu va pouvoir manger avec nous!

Et ayant vu les cachette de tous les enfants, avec le sourire aux lèvres, Skip hausse le ton et, de sa voix forte, annonce:

C'est l'heure de manger!

Attention dans 3, 2, 1...

Tous les enfants sortent de leurs cachette respective et se dirige au pas de course vers l'intérieur! Pauvre Anna qui va les voir tous débarquer comme des monstres affamés. En se tournant vers son épouse et son ami, il sourit un peu plus.


Il va falloir nous dépêcher, Anna n'arrivera pas à les retenir très longtemps!
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Le_g.
Il sourit et esquisse un clin d'oeil à son ami de longue date. L'un comme l'autre savent de quoi il est capable, et pour cause… Leur rencontre date d'un jour, ou plutôt d'une nuit où Louis était parti "chasser" et qu'il était ensuite revenu, blessé, chercher son fils. Il avait mené une vendetta la nuit précédent leur rencontre. L'un comme l'autre ne l'oublie pas.

Je ne doute pas que tu es l'homme de la situation pour protéger Clermont. Vous avez des compétences que bien peu de personnes peuvent prétendre avoir. Mais si vous êtes sur les remparts de Clermont, tu pourrais me voir sur ceux de Thiers, enfin, si je m'y rendais. Tu vas protéger tout le duché ? ou seulement Clermont ?

L'avertissement de Skip ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd, mais Le Gaucher le prend comme une simple information amicale : son vieil ami pourrait lui en remontrer s'il faisait le mariole, et que le Gaucher l'enregistre comme telle. Pourtant, il serait idiot de faire du mal à la ville que son ami protège et un simple signe de tête de la part de Louis aura fait comprendre à son interlocuteur.

Ce n'est pas comme si un certain Thorain ne lui avait pas fait savoir deux jours plus tôt qu'il pourrait être un homme mort s'il venait accompagné de certains de ses amis. Il n'avait pas dit les choses ainsi, bien entendu, mais Louis l'avait compris ainsi.

Il entre à l'invitation, sourit en entendant la voix de Soeur Ariana, sa soeur de coeur, son amie de longue date aussi, l'une des seules femmes qu'il apprécie et qu'il n'a pas tenter de mettre dans sa couche : on touche pas à la femme d'un ami ! Les autres femmes en général, soit il apprécie, et ça se termine en position allongée, voire debout contre un mur, soit il les déteste, mais elle, c'est différent, elle est d'une autre essence.


Merce mon ami. J'accepte volontiers. Il y a tellement de choses que j'aimerais te dire, et ... Je dois t'avouer que je suis venu chercher des conseils auprès de vous.

Forcément que Skip avait deviné tout... Il n'avait pas cherché à lui cacher mais c'est bien pour ça qu'il est venu le voir, après tout : Skip est le seul homme au monde avec qui il n'a pas besoin de cacher qui il est, même quand c'est le bordel dans sa vie et que dire de sa tête ? Vous ne voudriez pas y être, je vous assure... Un coup noir et blanc, un coup gris, voire rouge couleur sang, rarement vert des prés même s'il a cueilli des plantes dernièrement.


Sur ces entrefaits, Donà Ariana s'approche et lui donne l'accolade, à laquelle il répond chaleureusement.


Merce ma Sœur pour notre correspondance, elle m'a aidé à tenir le coup. Je n'ai pas envie de devenir Réformé, mais il est difficile lorsque le curé de Fribourg voue une haine farouche à... ce que je suis. Malgré tout, je reste fidèle à Notre Eglise, et je prie aussi souvent que possible.

Cet accueil chaleureux a tendance à l'apaiser, malgré la colère qui gronde encore en lui et l'ombre qui danse dans ses yeux, qu'il détourne d'ailleurs pour ne pas terroriser les enfants ou son amie. Certes, elle l'a déjà entendu en confession, mais pour autant, il se déteste d'avoir le goût du sang dans la bouche par anticipation. Il a la haine vissée aux tripes et tente de le masquer, du moins pour les enfants. Avec elle, il palabre plus, il verbalise les choses, comme il peut. Il est certes érudit, mais voie militaire... Quant à la politique, il a tenté, mais il dit trop franchement ce qu'il a sur le coeur pour que ça puisse passer aux élections.


Il sourit en voyant les enfants sortir, comme des lapins sortant d'un chapeau de magicien, qui de derrière un buisson, qui de derrière les fleurs (faudra lui expliquer qu'une plante c'est moyen quand on joue à cache-cache à ce petit bout), qui d'un recoin entre deux arbustes... Une telle famille, ça n'existe que dans les contes de fées, et pourtant, il peut la voir, il en fait même partie lorsqu'il vient, il est du moins accueilli comme tel, et en général, cela le ressource.

Cependant, en ce mois de septembre, presque un mois après la disparition de sa compagne, il ne peut qu'observer, une boule à l'estomac, et la pomme d'adam qui monte et redescend, pas très en forme, alors qu'il regarde tantôt ses mains, tantôt ses pieds, entre deux brefs échanges de regards avec Skip.


Je n'ai pas très faim, mais j'accepte ton invitation à partager ta table mon ami. De mémoire, on y fait bonne chair.

Etrange sans doute qu'un "brigand" ou catalogué comme tel vienne chercher conseil auprès d'un noble et d'un curé sans doute pour certains, mais leur histoire, à ces trois-là, date du Languedoc, et ce n'est pas en quelques lignes que l'on pourrait décrire leurs relations fraternelles.
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Ariana_anthea
Elle rit franchement en voyant les enfants débouler comme de beaux diables de derrière leurs cachettes et crier de joie à la promesse d'un festin. Elle secoue la tête tout en regardant Son Ange puis, la tempête familiale passée, elle pose enfin les yeux sur leur ami lorsqu'il évoque leurs échanges épistolaires. Souriant...

Il était bien normal que je vous aide de mon mieux bien que je n'ai pu faire grand chose, las...Quant à cette femme...je ne devrais pas dire cela mais je doute que notre Foi soit la même, tant de haine n'existe pas dans le Livre des Vertus...

Elle soupire, songeant à ce qui s'était passé par la suite puis le sourire revenant, elle détaille Son Frère du coin de l’œil, voyant bien que quelque chose semble ne pas aller. C'est qu'à force, elle le connait et pour qu'il lui ait écrit et qu'il soit là, non, ça n'allait pas. De fait, il l'a évoqué fugacement en disant qu'il avait besoin de conseils...ce qui de la part de Louis est encore plus singulier.

Tournant la tête vers son époux, elle l'interroge du regard avant de revenir à Louis pour glisser son bras sous le sien. Ce geste, avec lui, était tout naturel et sans aucune arrière pensée ce qui, quand on la connaissait, était plus qu'inhabituel.


Venez, sans cela nos sauterelles auront déjà tout dévoré.

Amusée, tout de même, elle guide leur invité jusqu'à la grande cuisine où, bien qu'ils soient nobles, ils prennent tous leurs repas. Lâchant le bras de leur ami, elle s'approche des enfants et embrasse la tête de chacun des trois bambins présents.

Mes chéris, je vais vous proposer d'aller manger dans le jardin en compagnie d'Anna. Vous apporterez son repas à Suau qui doit encore être en compagnie de ses oiseaux et qui, si vous n'allez pas le rejoindre, en oubliera de dîner !

Elle pose ses mains sur ses hanches et lance les ordres comme un capitaine à ses troupes.

Valentina, tu prends le pain et le miel. Eléos, tu te charges des fruits et du fromage. Romaric, Mon Ange, tu attrapes le panier qui est posé près de la fenêtre. Anna va vous aider.

Elle s'amuse à les regarder obéir, heureux de cette nouvelle occupation qu'on leur propose, puis, les enfants enfin sortis, elle se tourne vers les deux hommes.

Voilà ! Nous devrions pouvoir discuter tranquillement et manger sans risquer qu'on nous ôte le pain de la bouche.

Ainsi, elle va chercher un pot de vin épicé et du pain frais qu'elle pose sur la table et continue avec du saucisson, de la tourte préparée la veille, du fromage, du miel, des fruits et tout ce qui peut faire plaisir lorsqu'on a faim et que l'on reçoit.

S'asseyant enfin, elle attrape une tranche de pain où elle posera ce qu'elle choisira de déguster et demande en avisant Louis...


Maintenant que nous sommes seuls, dites nous ce que vous avez sur le cœur...
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Le_g.
Il lui donne le bras, sans y prêter vraiment attention, si ce n'est pour l'aider à marcher. Pour lui, Ariana est sa Soeur, son amie, sa confidente tout autant que Skip, avec le secret de la confession en prime, ce qui l'arrange parfois, il doit l'avouer. Pour lui, rien de suspect dans le fait de lui donner le bras ou de l'enlacer, ça ne serait pas pareil avec une autre sans doute, mais Elle, c'est la femme de son ami, donc, ça ne compte pas pareil. Et puis il est tactile de toutes façons... C'est naturel pour lui.

Les enfants partis, ils sont seuls. La bourasque fraîche des enfants lui avait un peu changé les idées, le temps d'une brève trêve dans ses pensées sombres. Une fois qu'ils étaient partis, le noir était revenu au triple galop.

Il y était...

C'était le moment de vérité.


Il retire son mantel et le pose sur le dossier d'une chaise, après être rentré dans la cuisine qu'il connait déjà, observe la chaise sur laquelle Lou s'était assise lors de leur dernière visite, parce qu'il avait tenu à présenter sa compagne à ses amis. Le pas du Gaucher est habituellement alerte, et s'il est surnommé le Gaucher, c'est de part l'utilisation de sa senestre en lieu et place de la dextre, non pour une éventuelle maladresse habituelle, pourtant, il manque de peu de choir, et tire un dossier, tant pour éviter la chute que pour s'asseoir à la place où il avait pris son repas la dernière fois qu'il était venu.

Soeur Orée n'est pas comme vous... Elle est le mal incarné. Une femme d'Eglise ne devrait pas se comporter comme une courtisane d'une quelconque bordellerie, s'accoquiner avec des personnes qui haïssent l'Eglise Romaine contre des aristotéliciens croyants, peu importe les bords politiques, ne pensez-vous pas ?

Il soupire légèrement, et les regarde tour à tour, tout en prenant un tranchoir sur lequel il dépose un petit bout de saucisson et un fruit, mais n'y touche pas vraiment.


Ma compagne... Avec quelques amis, certes peu recommandables à vos yeux surement, nous voyagions... Une armée... Je n'ai plus de nouvelles depuis près d'un mois. J'ai moi-même été blessé, mais je ne sais pas ce qu'elle est devenue.


Encore une fois, il déglutit, entre sa foi, sa compagne, tout son monde vacille, encore une fois, et le petit symbole qu'il porte, en sus de sa croix aristotélicienne le leur prouve sans doute.

J'ai pris une sorte d'engagement... Dois-je renier mes amis, ou renier ma foi ? Mes amis ne me demandent pas de faire ce choix... Ils m'acceptent croyant, même s'ils ne partagent pas ma foi. Mais Soeur Orée m'impose ce choix... et en plus, je veux venger Lou. Son sang a coulé...

Il a la haine, la rage, il leur en veut à tous, et il met tout le monde dans le même panier, sauf Skip et Ariana.

Même mon fils est devenu idiot... La noblesse de sa mère l'a corrompu, parce que oui, Andréa, la brigande notoire, la peste de classe mondiale, mon attachiante est noble, princesse de je-ne-sais-quoi-et-je-m'en-carre !

Quant à mon cousin, j'en parle même plus, surtout depuis que je me suis rappelé qui est mon vrai père, celui qui m'a engendré. Je ne suis pas du même sang que Lest, et finalement, j'en suis heureux.. Ma mère avait fauté... Mais ça, je le savais, que j'étais un bastard.

Je n'ai donc plus personne, que mes amis, mon bro, un frère d'armes, mon mentor, un fribourgeois plus célèbre qu'il ne le voudrait, et vous. Ca ne va pas chercher bien loin.


Il se tait, et découpe le fruit, mais sans appétit.

Soeur Orée a réussi à les avoir hein ? Elle a réussi à les séduire cette courtisane sur laquelle la moitié de Fatum est passée... C'est à savoir lequel va lui passer dessus, lequel ne se l'est pas tapée. C'est presque devenu un rituel de passage...

Je fais partie de ceux qui ne se la sont pas tapée... Est-ce que vous me croiriez si je vous disais que je suis resté droit dans mes bottes, malgré les apparences, et ce depuis mon engagement de Capitaine ?


Il esquisse un faible sourire ironique. Mouais, il était resté sage, malgré ce qu'il avait dans la tête, ses envies de meurtres et de vengeance, il n'avait rien sur la conscience.

Bah ouais... Etrangement j'ai rien à me reprocher... Pour le moment. Mais je ne vois plus aucune raison qui m'empêcherait de faire de que tout homme doit faire, défendre et protéger sa compagne, la venger si besoin... Je vais sans doute vous décevoir... Mais je voulais vous le dire.

Taiseux à nouveau, le regard perdu quelque part entre le saucisson et le fruit, dans ses pensées sombres, en couleur noir et sang, il ne voit plus la lumière depuis quelques temps.
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Skip_lo_casalier
Son épouse avait gérée le repas et la distribution des tâches d'une main de maître! Souvent, quand il la voit ainsi, il se dit qu'elle aurait été une très bonne officier supérieur dans une armée. Il sourit donc au manège de tous et revient à leur ami.

Il avait écouté, ensuite, celui-ci décrire et dire, presque tout d'un trait, tout ce qui pouvait lui causer peine, frustration et colère. Il aimerait pouvoir en faire autant, mais même avec son épouse, parfois, il a du mal et elle se retrouve à devoir lui arracher les vers du nez. C'est donc avec beaucoup d'admiration qu'il le regarde et l'écoute exposer les fait, n'ayant pas manqué de remarquer le dernier détail sur son épaule.

Skip continue a écouter tout en prenant un morceau de saucisson lui aussi, qu'il pose, accompagné d'un fromage Franc-Comtois, sur une tranche de pain, qu'il croque. Après avoir terminé sa bouché, il regarde encore son ami, devenu silencieux et bien pensif.

Il le laisse ainsi quelque seconde après avoir regarder sa douce, puis, enfin demande:


Je ne reviendrai pas sur toutes ses histoires. Je sais qu'elles te font de la peine,et qu'il est parfois difficile d'exprimer cette peine autrement que par la violence. Il n'y a personne qui puisse mieux te comprendre que moi sur ce détail.

Il le regarde et se dit qu'il aurait bien aimé avoir un père qui lui dise ce que lui-même vient de dire à Louis. Il le regarde et lui sourit tout bonnement.

Tu a évoqué le désir d'un conseil, mon ami. Je suggère que tu nous pose ton problème après avoir avalé un peu de ce saucisson. Et on ne discute pas!

Pour Skip, offrir le repas, c'est offrir le respect. Le partager avec quelqu'un, c'est offrir son Amitié. Exiger de quelqu'un qu'il mange avec lui, c'est carrément lui dire: "Tu est mon ami sincère, je veux prendre soin de toi parce que je t'apprécie. Alors mange, prend des forces et nous trouverons des solutions à tous tes problèmes!"

Il sourit donc à son ami et l'encourage encore d'un geste.


Et si tu a besoin de te défouler un peu, après le repas et la discussion, nous sommes plusieurs dans cette maison à savoir nous défendre. Tu pourra passer ta rage sur chacun de nous si ça te dit!

Après tout pourquoi pas? Suau a encore un peu de mal avec l'épée, mais il bouge assez pour compenser. Lui, il se fait vieux et moins rapide, mais il sait encore tenir tête! Quant à Aubernard et tous les autres soldats de la maison... Ça leur fera un petit entrainement amical.
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Le_g.
Louis capte le regard de Skip sur sa manche d'épaule, mais ne cherche pas à le dissimulé, même s'il en ressent une certaine gêne. Il l'écoute, comme il aurait écouté Pierre, son mentor, celui qui lui a tout appris... Certes, qui mieux que Skip pourrait le comprendre ? Lui seul sait. Il est le seul homme sur Terre, qui sait, ce que Louis peut ressentir, ce qu'il est.

Il le regarde, regarde son écusson et hausse les épaules.


C'est eux, ma famille maintenant.

Simple, bref, mots rares mais suffisants pour faire comprendre que son Bro et son meilleur ami en sont, qu'il n'a plus que ça, en dehors de Skip et Ariana, et qu'il ne veut pas être un fardeau pour eux.

L'ordre de manger tonne comme un coup de tonnerre aux oreilles du Gaucher qui se rend compte qu'il joue avec sa nourriture sans en avaler une miette, ce qui, quand on le connait autant que Skip, veut bien dire qu'il est pas dans son état normal. Il le remercie du regard, pas de mots entre eux, ou rares, il a l'impression d'être compris sans avoir besoin de parler, et ça lui fait du bien. Une perle salée aux yeux qu'il chasse d'un revers de main. Difficile de mettre ça sur le compte de la maîtresse de maison alors que tout est propre, il tente une semi explication, dans sa tête, genre j'ai un rhume des foins, mais préfère abandonner. Il ne veut pas mentir à ses amis, pas à ces deux-là, les vrais et sincères amis qu'il a.

Alors il mange, lentement, il mange une rondelle de saucisson, puis une deuxième, et s'arrête. Son estomac est déjà prêt à rendre ce qu'il vient d'avaler. Il coupe le fruit en deux, puis en quatre, et tient dans la main un quart lorsqu'il reprend la parole. L'accent du sud en prime, revient au triple galop, comme en cette nuit, en Languedoc, il y a fort longtemps, une terrible nuit du 14 janvier 1460, leur rencontre...


Oui, des conseils... Je me doute que vous allez désapprouver ma vendetta, et je sais déjà que vous allez dire que ça va me coûter cher... mais... Elle était pure, ma Lou ! Innocente ! Elle était pas comme moi... Je m'en veux... C'est de ma faute si on lui a fait du mal.

Il est pas contre de pouvoir se défouler vraiment, mais il n'est pas en état, entre le manque de nourriture, et ses blessures récentes, il a juste la haine aux tripes, et il reprend des forces en cueillant et en minant tous les jours que le Très-Haut lui donne à vivre, pour un seul objectif : se venger. Il n'a que cela en tête, tuer, tuer, tuer les hommes et femmes qui ont fait du mal à sa douce compagne, sa belle brune tellement fragile et innocente qu'elle avait eu un mal fou à s'intégrer auprès de ses amis d'antan, pas de la même espèce... Mettez une femme douce, même si elle a de la répartie, au milieu d'une meute de loups et vous verrez son vrai visage. Il l'avait vu, son innocente, sa pure et tendre amour, et il se trouvait privé d'elle, par un coup du sort. Mais il ne doute pas une seconde que Skip pourrait lui tenir tête : il faut se méfier de l'eau qui dort. Cet homme lui a déjà démontré qu'il sait s'entretenir, et qu'il est au mieux de sa forme, comme lui le sera d'ici quelques jours.

Lou... Elle était pas comme tout le monde... Elle était innocente. Je les hais tellement !

Il soupire et les regarde.

Mais s'il me faut un conseil, c'est parce que mon géniteur est Prince... Pas un Prince françois, le Très-Haut soit remercié, mais Prince étranger tout d'même ! Mouais, je suis un p'tain de batard de noble de haut rang ! Chibrenna de fot-en-cul ! J'suis un p'tain de fils de noble ! Alors que j'suis ce que j'suis !

Il est en colère contre la terre entière, et s'il ne s'en prendra jamais physiquement à ses amis de longue date, il tempête.

C'connard de fot-en-cul aimait ma mère il parait ! Si j'fais le con... est-ce que ça peut lui retomber dessus ? J'lui dois fidélité, mais j'me dois aussi à ma meute ! Et surtout à ma femme !

Il crie, explose, et soudain se tait, croquant dans un bout de fruit, se levant pour regarder par la fenêtre. Oui, il est perdu, il sait plus trop ce qu'il doit faire. Lui qui était toujours si sûr de lui depuis toujours, ne sait plus, du fait de ce père, Prince de sang, il ne sait plus.. Après de longues minutes, il se tourne vers eux, le regard sans expression, le visage marbré de coulures salines, et retourne s'asseoir, guettant leurs réactions.

La dernière fois qu'il avait eu ce genre de dilemne, c'était lorsqu'il était Capitaine de Lorraine et Capitaine de l'Escorte Impériale, et que Fatum était aux portes de la Lorraine. Il avait tenu bon, trouvé la solution seul, comme un homme, en prévenant ses amis qu'il était sur la frontière et ne les laisserait pas passer. Ca avait fait rager la Franche Comté, mais il n'en avait cure. Si eux avaient baisser leurs braies, lui, il avait été clair avec ses amis. Il ne les avait pas pris en traître, mais il ne les avait pas laisser passer. Là, c'était différent, parce que ça touchait sa femme et son père, et que là, il se trouvait démuni comme un enfant. Ce n'était pas une position professionnelle, mais privée, et dans ce domaine, il était purement et simplement complètement incompétent. Le plus nul des fils ou des compagnons sans doute. Il n'avait pas eu d'exemple, il ne savait pas ce que pouvait être réellement une famille, il n'en avait pas la moindre idée, vu que son géniteur l'avait abandonné, qu'il avait vu son paternel, du moins qui se faisait passer pour tel tuer sa mère et le vendre ensuite comme esclave. Il n'était pas du tout armé pour cette situation qui le dépassait complètement.


Pardon... Mon vocabulaire...


Il regarde Ariana, déçu de s'être laissé aller ainsi, mais il se devait de le leur dire, il le leur cachait depuis trop longtemps, et de nouveau, il se tait, perdu dans ses cauchemars en noir et sang..
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Ariana_anthea
Elle allait débuter son repas par un fruit qu'elle venait d'attraper lorsque son regard se pose sur un symbole cousu sur la manche de leur ami. Sa main reste en suspend et ses yeux noisettes teintés d'incompréhension détaillent le visage du parrain de leur fils. Son bras retombe avec lenteur et, tout à coup, elle n'a plus faim. Elle laisse les hommes parler entre eux, car elle, elle réfléchit puis se voit replonger dans le passé, un passé où Louis n'était pas encore mais qu'elle reconnait dans son attitude et sa colère. Seigneur, cette colère...elle l'avait presque oubliée...Cette amertume, ce désir de sang qui vous submerge et vous entête comme un parfum trop fort auquel il est difficile de résister. Elle tourne la tête vers Son Ange et lui sourit doucement avec pour seul message un : oui, toi aussi...

Elle sait, elle sait tout le mal que la haine peut engendrer si on se laisse diriger par elle et, lorsqu'elle voit le visage de Louis, elle ne peut que comprendre qu'il est perdu, totalement perdu comme un enfant embourbé dans un problème bien trop compliqué pour lui. Elle voit, aussi, les traces des larmes silencieuses et discrètes et son cœur se serre devant tant de douleur. Alors, la boiteuse se lève et claudique lentement vers leur ami, celui qu'ils ont toujours accueilli avec bienveillance et l'Amour préconisé par le Très-Haut.

Arrivée près de lui, alors qu'il a repris place sur sa chaise, elle se positionne dans son dos et, dans un geste qu'elle veut tendre, l'enlace doucement avant de fermer les yeux. A aucun moment elle ne se pose la question de savoir ce que pensera son époux de son geste, elle sait qu'il sourira, touché par l'Amour qu'elle a en elle et qu'elle offre avec tant de simplicité. Ainsi, serrant l'homme perdu comme on serre un enfant triste...


Louis...vous n'avez pas à vous excuser d'avoir mal et d'être perdu, bien au contraire. La force d'un homme n'est pas dans le silence, elle est dans l'acceptation de sa douleur et de sa peine.

Elle resserre son étreinte pourtant toujours douce et poursuit.

Vous êtes, en effet, responsable des blessures qu'a pu recevoir votre douce amie. Pas parce que vous l'avez blessée vous-même mais parce que vous l'avez guidée jusqu'à vos frères qui eux sont des hommes d'armes prêts à tout et surtout bien souvent pris pour cible par les Duchés ou Comtés qu'ils ont parfois malmenés. Votre faute est là, Louis, d'avoir cru que parce que vous ne faisiez rien de mal, vous ne risquiez rien. Je ne vous jette pas la pierre, je pointe juste votre imprudence.

Elle pose sa tête contre la sienne, doucement, et continue le laissant toutefois libre de la repousser s'il en éprouvait le besoin.

Vous savez, nous aussi nous sommes restés amis avec un homme rejeté par tous. La différence est que nous, nous sommes restés fidèles à nos idées et notre Foi car là était ce qui nous opposait. Ce que je cherche à vous dire c'est que vous pouvez rester l'ami de ceux que vous appelez votre famille mais de grâce, ne jetez pas aux orties tous les efforts que vous avez fait pour avoir une vie normale. Je sais les dégâts que peuvent causer la colère, je l'ai vu avec Skip, mais j'ai vu aussi ce que la force d'un homme peut accomplir et, cette force, vous l'avez en vous, Louis. Si vous décidiez de suivre vos amis pour vous venger...savez-vous au moins qui a blessé votre douce amie ? Seriez-vous capable de pourfendre la première personne que vous croiseriez en pensant que c'est elle qui a frappé Lou ? Quelle différence, alors, y aurait-il entre l'agresseur et vous, homme de l'agressée ? La vengeance est acceptable, Louis, si et seulement si elle est menée contre un seul et unique responsable, sans cela on ne vaut pas mieux que ces soudards qui frappent à l'aveuglette car sans aucune morale. Si vous choisissez la voie de la vengeance alors restez l'homme droit que vous êtes et cherchez qui a blessé votre femme alors seulement la vengeance vous sera permise.

Elle laisse passer un moment, consciente qu'elle a déjà bien trop parlé puis, enfin...

Quant à votre père...l'avez-vous rencontré, lui avez-vous parlé ? Il peut y avoir mille raisons pour qu'il ait quitté votre mère alors ne jugez pas si vous ne savez pas. Je l'ai fait et je m'en suis mordue les doigts...

Elle se redresse enfin, ose déposer un baiser sur la tête de leur ami, comme elle l'aurait fait si son fils avait été cet homme blessé et en termine.

Il me parait tout à fait logique que vos actions puissent retomber sur votre père aussi je vous recommande, une fois de plus, la prudence. Cela dit, je puis me tromper...

Elle avise Son Ange et attend son avis sur la question.
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