Julien1
[Armée Ultima Necat]
Encore une journée de merde à tenter de dormir, à tuer le temps à défaut dautre chose, à scruter les environs à la recherche dune ombre familière, la seule du reste qui avait grâce à ses yeux.
Encore une journée de merde à patauger dans ce pays de merde qui semblait ne pas connaitre le soleil. Les marais et la boue étaient le seul paysage que les Angevins connaissaient. Julien commençait à se dire que les habitants du coin devaient tous être des batraciens, dans tous les cas des barbares.
Encore une journée dont la principale activité fut de garder un il sur Axelle. Oh elle nétait pas bien difficile à surveiller, elle ne bougeait quasiment pas, le regard toujours perdu au loin.
Au loin, comme elle qui lui adressait parfois un sourire absent, elle quil navait pu serrer contre lui depuis trop longtemps, elle dont la douce chaleur manquait cruellement au brun qui dormait à nouveau seul.
Lagitation désormais coutumière sonna le signal du départ, il fallait y retourner. Mécaniquement chacun reprit sa place, tentant doublier que par endroit il manquait lun ou lautre compagnon dinfortune. Larmée se mit en marche.
Julien ne vit dabord que des ombres et pour la première fois il distingua lennemi. Il fut surpris de constater quils semblaient bien humains mais particulièrement frustes. Il tourna la tête afin de ne pas en voir plus, aucun intérêt, après tout, nétait il pas là pour les tuer tous ? Lempathie navait aucune place en ce lieu désolé.
Un baiser presque mystique à sa chevalière, une pensée fugace aux anciens ainsi quà tous ses proches quil avait aimés, puis il offrit ce quil pensait être un sourire au seul but qui restait à sa vie.
Le contact bien trop bref à son goût acheva de le réveiller. Les quelques mots chuchotés achevèrent de le ramener à la réalité, triste réalité .prends soin de toi comme si elle ne pensait pas revenir
Ces mots résonnèrent longtemps entre les tempes de Julien, bien après quil eut répondu, sans réfléchir, sans même se rendre compte que du coup il ne faisait quen rajouter.
Soin de moi ? Mais Axelle nous prendrons soin de nous après, quand ce sera fini là, je vais prendre garde à nous.
La main de la jeune femme se leva et nous nous miment en marche, irrémédiablement, à la rencontre dautres ombres. La mesure avait été prise la veille et la confrontation fut plus âpre. Julien avançait, repoussant du bouclier tout ce qui se trouvait entre Axelle et lui. Il dut néanmoins la quitter des yeux quelques instants pour se débarrasser dun gueux dont les yeux suintaient la peur. Il neut pas le cur de lachever et le laissa là.
Quand ses yeux retrouvèrent la silhouette presque gracile de la gitane, il fut transi deffroi. Elle sétait un peu éloignée et se trouvait face à un monstre. La silhouette épaissie, la posture guerrière et ces horribles traits, tordus par une haine farouche et stupide Le visage bouffi dorgueil, plein dune morgue toute féminine que seule la jalousie peut engendrer. Mais comment pouvait elle savoir, par quelle pirouette du destin, quelle créature sans nom pouvait bien lhabiter pour venir tenter de lui prendre tout ce qui lui restait ? Avait-elle donc décidé de vouer sa vie entière à lui faire mal ? Elle dont la seule image qui lui restait était .son dos. Limage dune épouse qui part pour ne plus jamais revenir. Julien en avait souffert au point de parvenir à effacer son visage. Et elle était là, démon dont la seule et manifeste envie était de prendre sa vie, une fois encore, une fois de plus, en lui ôtant son amour.
Une rage indicible lenvahit soudain, telle une déferlante qui libérait des milles et des milles de puissance accumulée. Oubliant tout et tous sur son passage, il se rua, lépée brandie bien au dessus de lui en hurlant toute sa haine. Il fut stoppé net, les images défilant maintenant au ralenti. Axelle tourna la tête un court instant lentendant arriver et Julien ne put retenir son effroi. Ne la quitte pas des yeux cette fourbe mais les mots ne parvinrent pas à passer la barrière de ses lèvres. Il vit le plat de lépée heurter la tempe imprudemment offerte, et Axelle seffondrer.
La tête dans une ambiance cotonneuse, plus aucun bruit ne parvenait à ses oreilles. Le brun ne voyait plus que le visage de son amante, les yeux clos, inerte. Il sagenouilla doucement, elle respirait, inconsciente, sans signe visible de blessure. LHydre blonde nétait pas parvenue à lui ôter une seconde fois son amour. Elle nétait pas même parvenue à graver sa marque indélébile dans la peau aimante et aimée.
Se relevant doucement, mesurant le moindre de ses gestes, il fut frappé par son calme et sa tranquille froideur. Elle était là, debout, les bras ballants, le regardant. Première fois depuis quil avait vu son dos séloigner. Première fois quil croisait son regard un dos na pas de regard. Il ne trouva rien en elle qui puisse lui rappeler quils avaient, un jour, il y a si longtemps, été mariés.
Il lui laissa pourtant un très court instant le bénéfice du doute. Elle ne pouvait pas savoir, elle a fait ça machinalement. Il comprit bien vite à quel point il se fourvoyait, elle tourna les talons avant de se raviser et de cracher sa bile en direction dAxelle. Le geste ne trompait pas, dautant quelle lagrémenta de quelques mots de son cru.
Le crachat souleva les tripes de Julien autant que les mots le firent sourire. Et oui, pour une femme, une rivale ne peut être quune putain. Et le disant elles ne comprennent même pas quelles sont elles aussi la putain aux yeux dune autre.
Ne retenant plus le contenu de ses boyaux malmenés, Julien vomit toute sa haine en un jet puissant. Si bien quil ne resta plus que le nécessaire, un mépris sans bornes qui constituait la seule expression subsistant en son regard au moment où il lui répondit.
Ma nouvelle putain dis-tu ? Pauvre que tu es, cela veut juste dire que la précédante létait aussi je comprends mieux pourquoi tu es partie tu mas au moins évité la honte davoir à te répudier si je lavais découvert
La pauvre garce tourna les talons, reprenant limage quelle naurait jamais du quitter un dos ! Julien éclata dun rire sonore en lui lançant encore.
Mais oui, tu as raison, sauve toi encore une fois et rejoins ton armée, les hommes tattendent il leur faudra bien la catin du régiment et rassure toi, toi qui na plus de nom, je ne rentrerai pas chez moi, je reviendrai tous les jours jusquà ce que vous ayez tous crevé !
Puis soudain las, de tout ce bordel, il ramassa doucement la gitane, la porta contre lui, précautionneusement, déposant le plus doux des baisers sur son front. Pas une parole. Les yeux rougis, il la porta jusquau campement et la confia aux bons soins du médecin. Il resta là, muet, assis dans un coin jusquà ce que le toubib ne tente de le rassurer pas de blessure visible un gros coup sur la tête .attendre quelle se réveille.
Le brun, épuisé, peinant à tempérer sa rage alla se poser contre un arbre, et il pria, plein de contradictions. Comment demander à Dieu de veiller à ce quelle se trouve à nouveau sur son chemin pour létriper, la démembrer et disperser les morceaux aux chiens ?
Il dut bien dormir un peu, par intermittence, les phases de sommeil hachées par des visions cauchemardesques et fut tiré de là par le brouhaha dun campement qui sébranle.
Tel la machine quil venait de découvrir en lui, il se leva, rajusta son habit, tira son épée et rejoignit la vicomtesse Sophie devenue chef de lance. Il eut ce soir là toutes les peines du monde à attendre le signal du départ, trépignant, arme à la main, faisant nerveusement les cent pas et demandant à qui passait à ses côtés de bien vouloir lui laisser la blonde au rictus de bête.
Il ne la vit pas, tranchant de droite et de gauche tout ce qui semblait se mettre en travers de sa quête effrénée, marmonnant entre ses dents, inaudible à quiconque.
Un gamin le tira doucement par la manche en lui montrant que lheure était venue de se retirer, que les ennemis avaient disparu, étaient repartis vers leurs marais. Cest en laissant son bras retomber que Julien vit son épée, rougie du sang de deux pauvres types qui se trouvaient là, comme lui.
Il rentra au campement, tenta de trouver quelquun qui puisse le renseigner sur létat de santé dAxelle, puis regagna son arbre, sassit contre le tronc, planta son épée dans la terre grasse, puis son regard vers le nord-ouest. Il y retournerait, et il finirait par la retrouver, et il trancherait toutes les têtes de lhydre sauf une quil voulait garder dans ses souvenirs, un seul de tous les visages quil avait pu connaitre de cette ex-épouse .celui grimaçant de haine quil regarderait en face avant déteindre toute trace de vie.
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Encore une journée de merde à tenter de dormir, à tuer le temps à défaut dautre chose, à scruter les environs à la recherche dune ombre familière, la seule du reste qui avait grâce à ses yeux.
Encore une journée de merde à patauger dans ce pays de merde qui semblait ne pas connaitre le soleil. Les marais et la boue étaient le seul paysage que les Angevins connaissaient. Julien commençait à se dire que les habitants du coin devaient tous être des batraciens, dans tous les cas des barbares.
Encore une journée dont la principale activité fut de garder un il sur Axelle. Oh elle nétait pas bien difficile à surveiller, elle ne bougeait quasiment pas, le regard toujours perdu au loin.
Au loin, comme elle qui lui adressait parfois un sourire absent, elle quil navait pu serrer contre lui depuis trop longtemps, elle dont la douce chaleur manquait cruellement au brun qui dormait à nouveau seul.
Lagitation désormais coutumière sonna le signal du départ, il fallait y retourner. Mécaniquement chacun reprit sa place, tentant doublier que par endroit il manquait lun ou lautre compagnon dinfortune. Larmée se mit en marche.
Julien ne vit dabord que des ombres et pour la première fois il distingua lennemi. Il fut surpris de constater quils semblaient bien humains mais particulièrement frustes. Il tourna la tête afin de ne pas en voir plus, aucun intérêt, après tout, nétait il pas là pour les tuer tous ? Lempathie navait aucune place en ce lieu désolé.
Un baiser presque mystique à sa chevalière, une pensée fugace aux anciens ainsi quà tous ses proches quil avait aimés, puis il offrit ce quil pensait être un sourire au seul but qui restait à sa vie.
Le contact bien trop bref à son goût acheva de le réveiller. Les quelques mots chuchotés achevèrent de le ramener à la réalité, triste réalité .prends soin de toi comme si elle ne pensait pas revenir
Ces mots résonnèrent longtemps entre les tempes de Julien, bien après quil eut répondu, sans réfléchir, sans même se rendre compte que du coup il ne faisait quen rajouter.
Soin de moi ? Mais Axelle nous prendrons soin de nous après, quand ce sera fini là, je vais prendre garde à nous.
La main de la jeune femme se leva et nous nous miment en marche, irrémédiablement, à la rencontre dautres ombres. La mesure avait été prise la veille et la confrontation fut plus âpre. Julien avançait, repoussant du bouclier tout ce qui se trouvait entre Axelle et lui. Il dut néanmoins la quitter des yeux quelques instants pour se débarrasser dun gueux dont les yeux suintaient la peur. Il neut pas le cur de lachever et le laissa là.
Quand ses yeux retrouvèrent la silhouette presque gracile de la gitane, il fut transi deffroi. Elle sétait un peu éloignée et se trouvait face à un monstre. La silhouette épaissie, la posture guerrière et ces horribles traits, tordus par une haine farouche et stupide Le visage bouffi dorgueil, plein dune morgue toute féminine que seule la jalousie peut engendrer. Mais comment pouvait elle savoir, par quelle pirouette du destin, quelle créature sans nom pouvait bien lhabiter pour venir tenter de lui prendre tout ce qui lui restait ? Avait-elle donc décidé de vouer sa vie entière à lui faire mal ? Elle dont la seule image qui lui restait était .son dos. Limage dune épouse qui part pour ne plus jamais revenir. Julien en avait souffert au point de parvenir à effacer son visage. Et elle était là, démon dont la seule et manifeste envie était de prendre sa vie, une fois encore, une fois de plus, en lui ôtant son amour.
Une rage indicible lenvahit soudain, telle une déferlante qui libérait des milles et des milles de puissance accumulée. Oubliant tout et tous sur son passage, il se rua, lépée brandie bien au dessus de lui en hurlant toute sa haine. Il fut stoppé net, les images défilant maintenant au ralenti. Axelle tourna la tête un court instant lentendant arriver et Julien ne put retenir son effroi. Ne la quitte pas des yeux cette fourbe mais les mots ne parvinrent pas à passer la barrière de ses lèvres. Il vit le plat de lépée heurter la tempe imprudemment offerte, et Axelle seffondrer.
La tête dans une ambiance cotonneuse, plus aucun bruit ne parvenait à ses oreilles. Le brun ne voyait plus que le visage de son amante, les yeux clos, inerte. Il sagenouilla doucement, elle respirait, inconsciente, sans signe visible de blessure. LHydre blonde nétait pas parvenue à lui ôter une seconde fois son amour. Elle nétait pas même parvenue à graver sa marque indélébile dans la peau aimante et aimée.
Se relevant doucement, mesurant le moindre de ses gestes, il fut frappé par son calme et sa tranquille froideur. Elle était là, debout, les bras ballants, le regardant. Première fois depuis quil avait vu son dos séloigner. Première fois quil croisait son regard un dos na pas de regard. Il ne trouva rien en elle qui puisse lui rappeler quils avaient, un jour, il y a si longtemps, été mariés.
Il lui laissa pourtant un très court instant le bénéfice du doute. Elle ne pouvait pas savoir, elle a fait ça machinalement. Il comprit bien vite à quel point il se fourvoyait, elle tourna les talons avant de se raviser et de cracher sa bile en direction dAxelle. Le geste ne trompait pas, dautant quelle lagrémenta de quelques mots de son cru.
Le crachat souleva les tripes de Julien autant que les mots le firent sourire. Et oui, pour une femme, une rivale ne peut être quune putain. Et le disant elles ne comprennent même pas quelles sont elles aussi la putain aux yeux dune autre.
Ne retenant plus le contenu de ses boyaux malmenés, Julien vomit toute sa haine en un jet puissant. Si bien quil ne resta plus que le nécessaire, un mépris sans bornes qui constituait la seule expression subsistant en son regard au moment où il lui répondit.
Ma nouvelle putain dis-tu ? Pauvre que tu es, cela veut juste dire que la précédante létait aussi je comprends mieux pourquoi tu es partie tu mas au moins évité la honte davoir à te répudier si je lavais découvert
La pauvre garce tourna les talons, reprenant limage quelle naurait jamais du quitter un dos ! Julien éclata dun rire sonore en lui lançant encore.
Mais oui, tu as raison, sauve toi encore une fois et rejoins ton armée, les hommes tattendent il leur faudra bien la catin du régiment et rassure toi, toi qui na plus de nom, je ne rentrerai pas chez moi, je reviendrai tous les jours jusquà ce que vous ayez tous crevé !
Puis soudain las, de tout ce bordel, il ramassa doucement la gitane, la porta contre lui, précautionneusement, déposant le plus doux des baisers sur son front. Pas une parole. Les yeux rougis, il la porta jusquau campement et la confia aux bons soins du médecin. Il resta là, muet, assis dans un coin jusquà ce que le toubib ne tente de le rassurer pas de blessure visible un gros coup sur la tête .attendre quelle se réveille.
Le brun, épuisé, peinant à tempérer sa rage alla se poser contre un arbre, et il pria, plein de contradictions. Comment demander à Dieu de veiller à ce quelle se trouve à nouveau sur son chemin pour létriper, la démembrer et disperser les morceaux aux chiens ?
Il dut bien dormir un peu, par intermittence, les phases de sommeil hachées par des visions cauchemardesques et fut tiré de là par le brouhaha dun campement qui sébranle.
Tel la machine quil venait de découvrir en lui, il se leva, rajusta son habit, tira son épée et rejoignit la vicomtesse Sophie devenue chef de lance. Il eut ce soir là toutes les peines du monde à attendre le signal du départ, trépignant, arme à la main, faisant nerveusement les cent pas et demandant à qui passait à ses côtés de bien vouloir lui laisser la blonde au rictus de bête.
Il ne la vit pas, tranchant de droite et de gauche tout ce qui semblait se mettre en travers de sa quête effrénée, marmonnant entre ses dents, inaudible à quiconque.
Un gamin le tira doucement par la manche en lui montrant que lheure était venue de se retirer, que les ennemis avaient disparu, étaient repartis vers leurs marais. Cest en laissant son bras retomber que Julien vit son épée, rougie du sang de deux pauvres types qui se trouvaient là, comme lui.
Il rentra au campement, tenta de trouver quelquun qui puisse le renseigner sur létat de santé dAxelle, puis regagna son arbre, sassit contre le tronc, planta son épée dans la terre grasse, puis son regard vers le nord-ouest. Il y retournerait, et il finirait par la retrouver, et il trancherait toutes les têtes de lhydre sauf une quil voulait garder dans ses souvenirs, un seul de tous les visages quil avait pu connaitre de cette ex-épouse .celui grimaçant de haine quil regarderait en face avant déteindre toute trace de vie.
Citation:
12/11/1464 04:08 : Vous avez frappé Bizz. Ce coup l'a probablement tué.
12/11/1464 04:08 : Vous avez frappé Amir. Vous l'avez sérieusement blessé.
12/11/1464 04:08 : Vous avez engagé le combat contre l'armée "Justiciers Expéditionnaires Urgentistes" dirigée par Abraxes et l'armée "La Camarde" dirigée par Liette.
11/11/1464 04:08 : Vous avez engagé le combat contre l'armée "La Camarde" dirigée par Liette et l'armée "Justiciers Expéditionnaires Urgentistes" dirigée par Abraxes.
12/11/1464 04:08 : Vous avez frappé Amir. Vous l'avez sérieusement blessé.
12/11/1464 04:08 : Vous avez engagé le combat contre l'armée "Justiciers Expéditionnaires Urgentistes" dirigée par Abraxes et l'armée "La Camarde" dirigée par Liette.
11/11/1464 04:08 : Vous avez engagé le combat contre l'armée "La Camarde" dirigée par Liette et l'armée "Justiciers Expéditionnaires Urgentistes" dirigée par Abraxes.
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