Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2, 3   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[Rp] Comme la chute d'une mauvaise blague

Yohanna.



    Mon fils,


Je ne suis pas en Bourgogne, mais en Champagne. En réalité, dans une ville rendue franche de Champagne. Parce qu'il n'est plus en bourgogne, mais en Champagne. Et c'est dangereux, oui. Mais tu connais ta mère, elle passe à travers tout. Rien ne l'arrête, et elle survit à tout !
Enfin bon, rassure toi, j'arrête. Je prends ma retraite. Je crois que j'ai envie de venir couler des jours paisibles auprès de mon fils, ma fille leurs enfants. Oui, on me dit souvent que je suis trop vieille à présent, et que je devrais profiter de la vie. En réalité, je me sens encore pleine d'énergie et prête à manger le reste du Royaume, mais si je veux devenir Impératrice du monde avec toi, il faudrait que je pense à d'abord commencer par être au moins dame, ou Baronne pour de bon…
Donc je rentre. Je viens te voir.

Tu as du déjà effectuer ton séjour chez Susi, s'est-il bien passé ? Es-tu déjà revenu ? Comment va-t-elle ? Vous me manquez tous les deux.
Depuis la Valahia déjà je ne supportais plus d'être loin de toi, mais à présent que je peux revenir, j'en meurs d'envie. Je viens vous rejoindre. Faites moi une petite place, promis je serais sage.

Rien n'est plus important pour moi que tu sois heureux dans ta vie. Avec ton amoureux, et avec ta petite famille qui grandit. Prends soin de vous. J'arrive aussi pour vous donner ma bénédiction à toi et lui. Même si on s'entend mal, je le fais pour toi, tu le sais.

Je suis fière que tu sois mon fils.
Je t'aime.
Et je te promets que je viens dès maintenant pour voir ton petit machin d'enfant qui va bientôt pointer son nez.
Evite de trop le noyer dans la graisse de mouton, sinon je ne lui ferai pas de mamours de grand-mère !

    Yohanna.




La rédaction de la lettre est définitivement fastidieuse. Elle semble interminable, et pourtant la H met toute sa tendresse dans chaque mot, s'applique sur chaque lettre pour le pas laisser percevoir sa souffrance dans le tremblement de la plume. Cette douleur ne peut se percevoir que par son front en sueur et contracté sombrement. Au point final, la plume est presque jetée. La main tremble et ne veut plus rien à tenir. Jamais. Depuis deux jours elle souffre le martyr, d'avoir à nouveau cogné ses doigts cassés sur un tonneau trop solide. Cette fois, les os sont broyés et ne se ressouderont plus correctement. Et pourtant, elle s'est forcé à écrire comme si tout allait bien. Car c'est ce qu'elle veut afficher. Tout va bien.

La lettre confiée au messager avec une somme rondelette, la brune se dirige à présent vers l'église abandonnée et brûlée sur la moitié. Elle pourrait préférer la chapelle qu'ils n'ont pas détruite, mais on se sent plus proche du Très-Haut dans un monument qui va vers lui. Agenouillée sur les dalles froides, elle prie.
Ses lèvres chuchotent une psalmodie monotone qui ne résonne même pas. Et elle repense à tous ses crimes. Surtout les derniers. Ces crimes d'enfants qui en ont poussé d'autres à la torture, à la vengeance plus terrible encore. Elle devait pourtant faire le bien, se racheter. Mais non, jusqu'ici elle n'a agi que toujours plus salement. Cette fois, cette fois elle va tenter de réellement arrêter. Léorique l'a dit. Ce n'est pas elle qui agit ainsi. Il faut qu'elle cesse avant de sombrer. C'est décidé. Cette fois elle sera à la hauteur.

Mais pour l'instant, il lui faut du pavot. Ou toute autre façon de faire taire cette douleur lancinante dans la main. Retour à la chambre d'auberge pour fouiller toutes ses affaires. Elle n'a plus rien. Sa dernière fiole bue dans la journée, et la main trop douloureuse pour envisager d'en fabriquer. Il n'y a plus personne en ville. Plus Vivia pour la soigner, les bouchers ont déserté, l'apothicaire aussi. Elle a l'impression d'être plus seule que jamais. Et Trinita ne lui sera d'aucune utilité. Tiens, il faut qu'elle pense à l'adopter pour de bon celui-là. Le sujet n'a pas été évoquer avec Christopher. Dans la prochaine lettre, sans doute. Puisqu'elle voyagera avec le jeune homme, elle aura tout le temps de mettre tout ça à jour. Avant, il faudra sortir du domaine Royal sans encombre.
Un peu de poudre de mandragore. Pourquoi pas ? Une toute petite quantité atténuera la douleur. Une plus grande pourrait être dangereuse. Bien qu'elle y soit accoutumée à présent, la plante peut rester mortelle. Mais la douleur est bien trop vive, elle a envie de hurler au moindre mouvement. Il faut qu'elle s’apaise. Tant pis. Elle prend la dose pour une douleur simple. Et une seconde dose, par folie. Par désespoir. Pour faire taire cette main qui l'empêche de réfléchir.

Et maintenant que la nuit est tombée, elle va aller se changer les idées en allant faire sa promenade quotidienne sur le tour des petits remparts. Regarder au loin si l'armée champenoise arrive enfin. Ou bien les renforts… Ou bien le courage de fuir avec le gamin et l'angevin… Le courage, elle le trouve surtout dans la bouteille d'Arnagnac qu'elle traîne avec elle. Jusque là, elle avait réussi à ne pas l'ouvrir. Mais la bière devient rare dans la ville franchisée, et le bon alcool aussi. C'est sa dernière. Elle n'a jamais été autant à court de bon alcool qu'aujourd'hui. Et il lui faut sa dose.

Sur le rempart, elle retrouve son petit coin. Quasiment le plus haut. Mais bien à l'abri des regards qui viennent tant de l'extérieur que de l'intérieur. Là, Yohanna peut se laisser aller à sa méditation. Ses rêveries qui la portent inlassablement vers le passé, vers ses regrets. Tout y passe, ils reviennent tous, ceux qu'elle a aimé. La liste relativement courte se voit pourtant rallongée d'un nouveau fantôme, le plus douloureux puisque le plus récent. Ils passent tous, les un après les autres, ne laissant qu'un seul toujours présent à les regarder. Ce blond au teint sombre qui les scrute de son regard hautain. Même son fantôme arrive à se comparer aux autres, à les juger pour les rabaisser et se moquer. Même là elle a envie de le tuer. La bouteille vide vole en éclat, dissipant l'illusion, mais réveillant la douleur à la main, et celle à la tête. Il faut qu'elle retourne en bas avant que la nuit soit trop avancée pour ne plus voir où elle met les pieds.
En se redressant, la sensation de l'effet combiné entre une drogue trop forte et un alcool trop vite bu se fait sentir. Elle tangue. Outch. Résistante à l'alcool, elle a moins l'habitude des mélanges aléatoires. Habituellement trop consciencieuse avec ses plantes, cette fois, il lui a manqué la sagesse, étouffée sous le besoin de soulagement. C'est maintenant qu'elle se rend compte de son erreur. Mais trop orgueilleuse pour se l'avouer, elle avance à pas prudents sur le bord des remparts. Ca va aller. Ca va aller. Le mur n'est pas bien haut, elle voit déjà le petit passage pour retrouver la première taverne ouverte.

Son regard s'y porte, d'ailleurs, quand la lanterne extérieure se voit allumée par le propriétaire. Et derrière lui, Nemyt.
Non, elle rêve. Ce ne peut être elle ! Elle était partie, pour de bon ! Elle l'a chassée ! Battue ! Elle l'a poussé à ne jamais revenir, et aucune réponse n'a été donné à ses lettres pour ne pas raviver son désir de la revoir. C'est fini ! Fini !
Nemyt ! C'est elle ? Ou bien une illusion due à son état ?
Ca ne peut être vrai, et pourtant ! Elle doit savoir. La rattraper. La retrouver dans les ruelles et… Lui parler. La prendre dans ses bras. Des larmes forcent le passage pour inonder ses yeux. Non, pas encore…
Plus qu'un escalier qui la sépare de sa belle. Elle a envie de sauter. De courir, de voler jusqu'en bas. Son état lui donne même cette impression. Elle vole.
D'ailleurs son pied ne trouve pas le sol. Si ! Enfin ! La marche était plus basse que prévue.
La marche. Couverte de liquide. Peut-être un chien qui est venu uriner là, sur la touffe d'herbe qui pousse contre le muret. La botte de Yohanna glisse sur la flaque et part en avant. Premier réflexe, chercher un appui pour reprendre l'équilibre. Sa main se pose sur le muret brutalement, et la douleur vive jaillit tel un coup de poignard. Mouvement de recul en pleine chute.
Le corps part en arrière tandis que son poids l’entraîne vers le bas des marche. La nuque et l'échine cognent de tout le poids d'une mercenaire sur les angles des pierres. Crac. Bruit de mort. Bruit de fin. Le souffle de la H est coupé avant d'avoir pu emmètre le moindre cri. La douleur devient silence une seconde, avant de se propager partout. Partout. Jusqu'au vide. Total.

Dans l'escalier, on n'entend plus que le bruit d'un sac mort tomber jusqu'en bas. Poupée désarticulée.

C'est con la vie.

Elle a toujours rêvé de mourir dans les bras d'un homme.
Elle a tenté plusieurs fois de mourir héroïquement.
Elle a essayé plusieurs fois de mourir avec classe.
Elle a souvent parié qu'elle aurait une mort moche ou stupide.
Elle était persuadée qu'elle finirait par mourir dans son vomi.

Mais la mort est beaucoup trop cynique pour laisser le choix.

"je te promets que je viens dès maintenant pour voir ton petit machin d'enfant"

Encore une promesse qu'elle ne tiendra pas.







Rp ouvert à tous ceux qui connaissaient Yoh, l'aimaient ou la détestait, et même les autres! Si quelqu'un a envie de mettre sa petite idée sur le Rp, ce sera avec plaisir que je lirai.
Bon jeu à tous et, comme le dirait Truman :
"au cas où l’on ne se reverrait pas d’ici là… Je vous souhaite une bonne après-midi, une bonne soirée et une excellente nuit !"

_________________
Trinita
Pfff, j'm'emmerde ...

Allongé sur de la paille, Trinita mordilla le bout de sa pipe. Flemmarder, il en a fait une spécialité. Surtout au moment le plus dangereux. Mais la ... L'endroit semblait hors du temps. Comme si la ville entière s'était figeait en attendant l'inévitable défaite des rats. Cela fait quelques jours qu'il voyait les têtes pensantes fanfaronner. Comment peut on être aussi stupide ? Ils n'ont aucune chance.

En temps normal, il aurait prit la tangente avec la caisse. Une chose le retient. Yohanna. Il avait de quoi l'obliger à l'adopter. Et l'obliger à le former. Bon, obliger, c'est un grand mot. Elle le voulait, ça saute aux yeux. Mais c'est quand même plus amusant de d'emmerder le monde pour parvenir à ses fins.

Un soupire. Il faut qu'elle accepte de fuir. Ici, ils n'ont aucune chance de survie. Ou très mince. Alors dans un effort considérable, se rendormit une petite heure, histoire d'être en forme pour aller emmerder sa futur mère, et formatrice.

Yo ? M'man, t'es la ?

Les rues étaient désertes. D'un ennuie mortel.

Hey la vieille ! T'es ou !

Une vision le tétanisa. Pour la première fois de sa jeune vie. Pour la première fois, la tristesse, la peur, la colère, tout se mélangea.

MAMAAAAAAAAAN !!!

Un hurlement déchira le silence macabre. Chargé d'émotion. Il comprit rapidement qu'il allait de nouveau s'accaparer de la solitude.

Ses genoux se dérobèrent. Ses jambe refuse de le porter. Ses yeux ne purent se détacher du corps sans vie, qui, c'est une certitude, marchera beaucoup moins bien.

De l'aide. Ca l'emmerde, mais il lui faut trouver de l'aide. De quoi ? Bordel, devient pas aussi con, personne ne soignera un cadavre ! D'une main tremblante, il se saisit de la hache qui caractérise feu Yohanna. Sa bourse, son dé.

Au r'voir, m'man.

Sa petite main viens lui caresser une dernière fois la joue, alors que les siennes baignent dans les larmes.

M’attend pas pour bouffer. J's'rais en r'tard.

Le gosse se leva, hache, dé et bourse rangé comme elle le faisait, et tourna les talons, l’âme en peine, l'avenir incertain.
--Niark.niark.



Ce que c'est le bordel en ce moment ici et bordel à cul ce que j'en profite, une seule devise, "chacun pour soi et tous pour moi", y a que ça de vrai, s'occuper de sa gueule et que de la sienne, rien de tel pour s'en sortir.
Pendant que les rats foutaient le brin dans les bleds de la Champagne du Tayllerand moi je m'en foutais plein les fouilles, je me tapais tout ce qui bougeait, ou pas d'ailleurs et putain que c'était la belle vie quand c'était l'anarchie quelque part. J'allais peut-être même les suivre de près sans me montrer tiens ceux là, de quoi grailler, de quoi baiser, de quoi se remplir les fouilles, mouais l'idée était pas mauvaise.
Bon je jacasse mais ça remplit pas ma besace tout ça, allons voir ce que le passage des fous furieux à laisser dans son sillage.

Hum ? Une carcasse, coup de pompe pour voir si ça gigote encore, mais non pas de réaction, même pas un peu, aller va pour la fouille de la donzelle voir ce qu'elle planque sur elle. Oula non pas donzelle du tout, je dirais même vieille carne mais de beaux restes, j'en banderais presque dit à la tripatouiller pour voir ce qu'elle peut bien planquer et où.
Que dalle, pas de chance, surement déjà quelqu'un de passer pour ramasser ce qu'il y avait à prendre tiens, quoiqu'attends, je pourrais revendre ses frusques tiens, pis elle se plaindra pas d'avoir froid de façon. Aller va pour l'effeuillage de la morte, p'tain salement amochée quand même et je parle pas de la jambe qui lui remonte derrière la tête sans faire cas des possibilités élastiques d'un corps humain, mais y'a des marques partout sur c'te bonne femme. Par contre c'est qu'il y avait du matos pour se faire plaisir, pour un peu tiens... ouais non là c'est dégueulasse, se taper une nana droguée qui se rend pas compte passe encore mais de la viande froide j'ai mes limites quand même.
Bouteille fracasse à coté du cadavre à poil que je ramasse pour me prendre une lampée, elle avait pas des gouts de chiotte la nana plutôt bon ce truc, jet sur la carcasse du reste d'alcool ambré et torchère de l'escalier meurtrier qui va la rejoindre pour l'embraser.

A la tienne Etienne !!!

Flambera, flambera pas, mouais peut-être bien quand même, m'en fou à vrai dire j'avais juste envie d'un p'tit peu de théatral, parce que là, la planter ou l'égorger ça sert pas à grand chose, pis faut bien le dire, je suis ni pillard, ni guerrier ni tout ça moi, juste un charognard qui ramasse les restes et efface les traces. Et celle là bah... 'avait de beaux restes quand même.
Aller suivant, se barrer avant que l'odeur de viande grillée rameute tout le monde !!!



Post écrit avec validation de jd Yoh
Nemyt
(punaise obligée de poster vite ! JD Yoh je te déteste ^^)



(se passe juste avant l'arrivée de Gniark Gniark)

Que le jour est beau, au sortir des ténèbres...

Le reflet des torches dans ses yeux désormais à jamais tourné vers le néant avait quelque chose de féérique.
Ses longs cheveux si foncés, capables d’emprisonner puis de restituer la lumière,
sa peau devenue d’une blancheur immaculée.
Elle semblait paisible.

La blonde s’attarda sur chaque détails de son visage. Sur chaque courbes de son corps.
La position grotesque lui échappa totalement.
Elle lui semblait si belle.
Comme elle ne l'avait jamais été.
La jeune genevoise s'agenouilla et doucement ses lèvres s'ouvrirent


Yohanna ? Yohanna ?

elle répéta plusieurs fois le prénom. N'admettant pas encore que de réponses, il n'y en aurait plus...

Elle réalisa.

Elle baissa les yeux.
Une souffrance immense venait la tordre comme une vulgaire brindille emportée par le vent, une douleur insupportable.

Elle, si vivante, le froid maintenant.
Elle était déjà loin.
Déjà absente et pour toujours.
Entre colère et désespoir, elle demeura immobile, impuissante.
Elle se surprit alors à pleurer, les larmes roulaient le long de ses joues.
Comme une enfant, elle pleurait celle qu'elle aimait tant.
Qu'elle aimerait toujours.

Nemyt s'éloigna, marchant quelques pas pour retrouver son souffle.
Elle se dirigea vers l'auberge qu'elle avait quittée,
y cherchant inutilement de l'aide puis revint vers la dépouille.


(se passe après ll'arrivée de Gniark Gniark)

Un homme, un putain de charognard s'était déjà approprié les effets de la brune.
Les flammes crépitaient dégageant une odeur atroce.

Elle hurla à en réveiller les morts. Enfin pas tous...


Toi le porc ! c'est en enfer que tu vas la rejoindre !

Il avait l'air sot, faiblard. Elle ne pensait qu'à une seule chose, le frapper.
Evacuer une haine sans nom, enfoncer sa lame dans ce corps ridicule et le voir gisant
dans son sang et recommencer encore jusqu'à en faire un amas de chair informe.
Elle sortit sa lame et se rua sur l'étranger.

Bouffes moi ça !

Trop tard, la charogne détalla. Trop rapide pour elle...
_________________
Kaghan


      Maman


    Bien sûr que t'es vielle ! Depuis que je te le dis. Mais tu es la plus forte des vielles. T'as pas besoin de jeunesse pour être en forme. C'est ça que j'admire chez toi. T'es ma vielle maman à moi héhé.

    Je suis déjà aller chez Susi, et je suis déjà repartit aussi. Ça c'est pas vraiment bien passé ... Je t'expliquerais quand tu seras là, ça sera plus simple. Pour faire court, c'est à cause de ton ex, Gilly. Je l'ai rencontré aussi ...

    Je suis tellement content de savoir que t'arrive ! J'étais mort de trouille à l'idée de devenir père sans toi tu sais ? J'ai besoin que tu m'apprennes tout, que tu me rassure. J'ai besoin de suivre ton exemple encore une fois, c'est un peu con de dire ça maintenant, si près du but, mais je suis pas près tu sais ?

    C'est normal d'avoir peur comme ça, non ? Enfin je veux dire ... Si j'avais pas peur de mal faire, je serais un mauvais père, tu crois pas ? J'espère que tu seras là avant la naissance du bébé.

    Tu regretteras pas ! Tu verras ! Je vais faire le plus beau mariage que tu auras l'occasion de voir ! Et je vais te préparer une chambre aussi, hors de question que tu dormes à l'auberge dans ma ville.

    Je t'aime maman, j'ai hâte de te revoir !

    Kaghan


Le messager avait reprit son galop sur les routes. Moi, j'étais juste heureux. J'allais enfin revoir ma mère, après tout ... ! Du moins, c'est ce que je pensais sur l'instant. Et j'étais à milles lieux d'imaginer que je venais de recevoir sa dernière lettre. La dernière lettre de la H, ma mère.
_________________
Nemyt
Le feu, lui, si souvent son ami, devenu vil destructeur qui telle une répugnante bête
haineuse croquait avidement les chairs de celle qui fut.
Des flammes grandissantes, des feux follets moqueurs, enveloppant peu à peu le corps de la H.
Elle ne pouvait pas disparaître comme ça, c'était bien au-delà de sa raison !

Nemyt aurait trouvé normal que le soleil cesse de briller, que le ciel lui tombe sur la tête, que le vent, que la pluie disparaissent,
mais elle, si présente, si forte.
C'était impossible !

Puis,
l'absurdité laissa place à une peur si puissante qu'elle la ressentit jusque dans ses os.
La terreur planta ses griffes dans son cœur.

Elle courut, ignorant la douleur, ignorant cette frénésie crépitante et
de chasser ce feu,
ses mains, celles qui avaient tant parcouru le corps de la brune, devinrent
des plaies, détruites.

Elle hurla.

Le brasier peu à peu recula, abandonnant lâchement sa proie.
La blonde était assise, serrant contre elle ce corps meurtri, défiguré.
Elle posa son visage contre le sien, lui murmurant un sourire aux lèvres des souvenirs, leurs souvenirs.

"Tu te souviens Yohanna... tu te souviens..."
C'était la première fois qu'elle la tutoyait.

Personne n'approcha.

Est-ce que des heures passèrent ? est-ce que le temps s'était arrêté pour
les laisser là, abandonnées, prenant pitié, mesurant la douleur ?
Oui, certainement.

Quand son étreinte se relâcha enfin,
d'une étrange façon, elle accueillit la douleur avec gratitude.
Une douleur qu'elle savait plus facile à gérer que la terreur de l'inconnu.

Elle s'éloigna.
Ses mains... du moins l'une d'elle, ne restait que des lambeaux noircis.
Etrangement, elle ne ressentait aucune douleur.

la jeune guerrière essaya d'évoquer la sensation encore une fois,
pour en jouir une brève seconde.
Cette sensation que rien au monde ne pouvait l'atteindre,
que le mal pouvait s'abattre sur d'autres mais pas sur elle.
Quoi qu'il arrive, jamais elle ne pourrait la ressentir encore.

Les larmes à nouveau coulèrent, elle laissa le silence s'installer.
se penchant une dernière fois sur son amour.
Y déposant longuement les lèvres.

Sans faillir, elle alluma à nouveau le brasier.
Son ami le feu..

Elle ne se retourna pas, s'enveloppant de sa cape, laissant ses pas la guider au loin.
Elle savait maintenant qu'elle ne quitterait pas la champagne sans en avoir
Purgé chaque recoin.
Détruire et détruire encore.
Elle n'avait jamais su rien faire d'autre...



_________________
Fanette
[Quelques jours plus tôt, Limoges]

L'onde courait à hauteur du poitrail de l'animal, fièrement planté sur ses quatre fers dans les eaux fraîches de la Vienne. La gueule fermement serrée sur un bâton, Molosse immobile, toisait Huan d'un regard invitant au jeu, la queue relevée bien au-dessus de la ligne du dos, les muscles bandés, prêt à bondir. La fauvette au ventre bien lourd, s'était posée sur un rocher, et s'amusait de leur manège. Le chien de Yohanna opérait de nerveux aller-retour le long de la berge, et s'arrêtait parfois, face à l'autre dogue. Il s'affaissait alors sur son avant-main, courbant vers le fleuve sa lourde carcasse pour effleurer d'une patte timide la surface de l'onde, avant de se précipiter d'un bond en arrière, en aboyant furieusement vers son double.

- Huan, vas-y, tu ne risques rien !

Fanette s'était levée pour encourager l'animal à rejoindre son compagnon de jeu. Dalerand était arrivé quelques jours plus tôt, alerté par la Danoise du terme approchant de sa nièce, et comme il avait coutume de le faire, il la laissait bien souvent à la garde vigilante de son chien. Elle n'avait donc plus un, mais deux dogues pour l'accompagner dans la promenade matinale à laquelle elle se contraignait encore, malgré son mal de dos et son souffle court. Lentement, elle glissa ses doigts sur le poil ras de Huan, puis, le saisissant au collier, fit deux pas vers l'eau, l'encourageant d'une voix douce et ferme à surmonter son appréhension. Le chien résista un instant, tandis que la jeune femme déterminée, continuait d'exercer une légère traction vers le fleuve, sans s'arrêter de lui parler.

L'animal ne cédait pas, glissant tour à tour ses yeux bruns sur Molosse joyeux et provocant, puis sur la fauvette qui l'invitait à le rejoindre. Il ne cédait pas, jusqu'au moment imprévisible où, prit d'un accès de courage, il se décida. En une fraction de seconde, l'animal, d'un bond élastique s'était jeté à l'eau, bousculant allègrement la future mère. Les galets couverts de vase étaient un bien piètre appui, et, entraînée par un chien aussi lourd qu'elle, le ventre rebondi ne demandant qu'à rouler, elle s'était avérée incapable de rétablir son équilibre. Dans une grande gerbe d'eau, elle avait fini à la flotte en même temps que le dogue.

Elle était bigrement froide encore, et si Fanette prenait plaisir à l'exercice, elle comptait attendre un soleil plus franc et un air plus chaud. Molosse les avait rejoints, prêt à jouer les chiens de sauvetage au cas où la fauvette ne referait pas surface. Mais elle se releva, boucles plaquées sur les joues, cotte dévoilant plus encore une poitrine épanouie sur un ventre fécond. Huan, mal à l'aise venait dans l'incident d'oublier l'eau qui l'intimidait, et lui tournait autour, quémandant de son doux regard la caresse de réconciliation, en la poussant doucement de son large museau. Dans un rire, elle avait alors saisi le bâton, toujours coincé entre les dents du chien de son oncle, et après avoir provoqué un peu les deux animaux, l'avait jeté au plus loin, avant de regagner la terre ferme, essorant de son mieux ses vêtements dégoulinants en regardant les deux canidés. Le soleil éparpillait ses reflets d'argent sur la Vienne, et les deux têtes des chiens fendaient l'onde, poursuivant la branche entraînée par le courant. Molosse était plus agile à la nage, mais Huan ne déméritait pas, suivant son jumeau, en trouvant d'instinct comment mouvoir son corps massif dans l'eau, quand le sol s'était dérobé sous ses pieds.

Mais grelottant de froid sur la berge, elle avait sifflé le rappel des deux animaux. Ils étaient revenus, s'ébrouant joyeusement, avant de se lancer de nouveau dans une folle course-poursuite, sur le chemin qui les ramenait à l'auberge.
Alors, une fois changée, épuisée mais heureuse, elle s'était attelée à rédiger une lettre pour la Hache. Elle ne savait plus bien où elle se trouvait. Elle se souvenait qu'après le tournoi de Genève, la brune irait rejoindre son fils dans le sud, et que, ensuite seulement, elle trouverait le temps de revenir la voir. Puis, d'autres nouvelles lui étaient parvenues, localisant son amie en Champagne. Peu importait à vrai dire, le courrier n'avait pas caractère d'urgence, et Fanette irait le remettre au lendemain au domicile limousin de la Chambertin. Après tout, ses gens sauraient bien où le faire parvenir.




Yohanna !

Votre chien a voulu me noyer ! Bien heureusement, celui de mon oncle était avec nous pour m'éviter pareille mésaventure. A-t-on idée, un chien qui laisse entrer les Normands dans ma propre maison, et tente de m'occire dans les eaux froides de la Vienne ! Si Zilofus n'avait pas tant peur des chiens, j'aurais pu croire qu'avant de vous appartenir, ce dogue était à lui.



Elle releva sa plume un instant, s'amusant de l'incident, en regardant les deux chiens vautrés côte à côte devant l'âtre. Huan s'avérait un bon compagnon. S'il dormait d'un œil, il gardait néanmoins toujours l'autre posé sur celle que la Hache lui avait confiée. Car c'était bien de cela dont il s'agissait. Plus que d'avoir laissé son propre chien à Fanette, sous un fallacieux prétexte, elle avait voulu pour elle un garde du corps qui saurait la protéger des quelques vilains venus la molester en début d'année. La fauvette n'était pas dupe, et elle en était d'autant plus reconnaissante, que jamais, et bien qu'elle les aimât beaucoup, elle ne se serait autorisé à dépenser la somme mirobolante qu'exigeait l'achat d'un dogue de forte race.

Huan était devenu son ombre grise, se glissant dans ses pas quand elle changeait de pièce, venant parfois poser sa lourde tête sur la cuisse de la jeune femme, en enveloppant de sa fidèle affection ses moments de solitude, tout en se mettant en retrait quand elle n'était plus seule. Le chien excellait à la tâche, veillant sur elle avec discernement, surveillant les étrangers du coin de l'œil et ne se souciant guère de l'agitation de la salle commune, quand elle était emplie d'habitués. Un jour cependant, il s'était montré un peu plus vindicatif, venant percuter la jambe d'un homme qui, s'il n'avait pas de mauvaises intentions, s'était amusé à effrayer la fauvette, dérangeant ses pensées d'un claquement de porte et d'un cri soudain. Les poils hérissés sur l'échine, et les babines retroussées, découvrant ses crocs blancs, avaient ramené le farceur à un peu moins d'exubérance.




Je plaisante Yohanna, combien pourrais-je noircir de vélins pour vous dire toute la gratitude que j'ai pour vous. Huan est un fidèle compagnon, et à présent qu'il s'est habitué à moi, il me suit comme une ombre, en quelque endroit de la maison où je me trouve. Il est amusant de voir comment, malgré sa masse, il sait se faire discret, se glissant souvent sous la table à mes pieds, au point que ceux qui viennent boire une cervoise ou un verre de vin dans notre taverne mettent du temps à s'apercevoir de sa présence. Quoi qu'il en soit, jamais encore je ne vous avais donné de ses nouvelles. Quand vous viendrez, vous verrez par vous-même le soin que je lui porte. Son poil est doux, et il se pare au soleil de reflets d'argent. Son regard pétille de malice, et je le crois heureux de la vie qu'il mène ici auprès de moi. Vous ne regretterez pas, je crois de me l'avoir confié, même si j'imagine qu'il doit vous manquer un peu.

Mais vous Yohanna, comment allez-vous ? Il me tarde de vous revoir. A la fin du printemps, ou au début de l'été, c'est ce que j'ai retenu, une fois que vous serez grand-mère pour la seconde fois. Vous me parlerez de Genève n'est-ce pas ? J'ai tant aimé cet endroit. Je ne l'ai vu qu'à la belle saison, quand les glaces emprisonnaient seulement les sommets les plus acérés, que les verts exultaient, que les fleurs à foison s'épanouissaient dans les vallées, et que l'émeraude de ce lac aussi grand qu'une mer reflétait le vol majestueux des grands milans noirs. Un jour j'irai moi aussi, enfoncer mes pas dans le grand linceul blanc de l'hiver, j'assisterai aux joutes, et toute fauvette que je suis, vous pourrez entendre ma voix vous encourager, et rire de vos victoires. L'avez-vous été cette fois ? Vaincre devait être bien difficile j'imagine, avec votre main brisée par ma faute. Souvent je songe à ce qui aurait pu se passer si vous n'étiez pas entrée ce jour-là, à la suite du Normand. De cela aussi je vous remercie Yohanna. Je crois que ça fait de vous plus qu'une amie, un ange gardien.

Vous souvenez-vous des courriers que nous avions échangés quand vous étiez perdue au bout du monde ? Je vous ai appris que mon ventre allait d'arrondir, et vous m'avez écrit en retour que vous vous rappeliez une berceuse de votre enfance, et que vous me la chanteriez pour que je berce à mon tour mon bébé. Vous ne l'avez pas encore fait, mais vous en aurez le temps à votre retour. Et à mon tour, si vous voulez, je vous en apprendrai une, que je chante dans la langue de mon diable, pour que notre enfant n'oublie pas qu'une partie de son sang s'abreuve à d'autres terres que ce royaume où il verra bientôt le jour. Elle chante le comte du printemps et la reine de la terre, et l'enfançon si sage qui dort au berceau en est le fils. Je suis bien sûre qu'elle plaira aussi à vos petits.

Etes-vous heureuse de les retrouver, d'en accueillir un nouveau ? Je sais l'amour que vous portez à vos enfants, je l'ai mesuré il y a un an, quand nous nous sommes retrouvées au chevet de Kaghan en Bourgogne, et plus encore quand je vous ai fait la promesse, ici, à Limoges, quelques jours plus tôt de vous guider auprès de votre fils. Je l'ai compris, et je crois que je nourris le même à présent, pour l'enfant que Roman a planté au creux de mes entrailles. Chacun de ses mouvements m'émerveille, et, même si mon dos me fait souffrir et mon ventre tendu me fatigue et m'essouffle, je l'aime déjà tant Yohanna. Vous pouvez comprendre cela. Il me tarde de le découvrir enfin, de guetter son souffle, d'entendre ses cris, et de lire la fierté dans les yeux de son père.

Il me tarde, et tout cela m'effraie tant. J'ai si peur de finir comme ma mère. Elle avait le même âge que le mien ce jourd'hui. Je n'ose même plus m'en ouvrir à Roman, et puis, c'est inutile, il sait bien deviner tout ce que parfois, je m'applique à lui cacher. Cette crainte me semble bien ridicule, je suis en bonne santé, et j'ai réussi à grossir depuis la dernière fois que vous m'avez vue. Une matrone est arrivée, de la Rochelle, et Svan, la mère de Roman et la sœur d'Eléonore et de Gourvan de Nauériels seront là pour me soutenir. Mais pourtant, il arrive encore souvent que les mères, en donnant la vie, trouvent la mort. Yohanna, je voudrais avoir l'assurance qu'elle m'épargnera.
Quand vous me retrouverez, dans la douceur de l'été limousin, mon enfant dormant paisiblement au creux de mon bras, nous nous amuserons de cette frayeur irraisonnée. D'ici là Yohanna, portez-vous bien, emplissez votre cœur et vos souvenirs des sourires de vos petits-enfants, de vos enfants, et prenez soin de vous, et de tous ceux que vous aimez.

Ecrivez-moi si vous voulez, et, que vous ayez ou non le temps ou l'envie de le faire, Huan et moi attendrons votre retour. Il me tarde de vous entendre conter le récit de toutes ces aventures qui ponctuent toujours votre vie, je frémirai aux dangers qui vous ont menacé, je m'amuserai des épisodes cocasses, et je serai émue à chaque fois que votre cœur l'a été.

A très bientôt Yohanna.
Affectueusement.
Fanette



La missive achevée, elle la plia soigneusement. Au lendemain, elle serait remise à qui de droit pour gagner les mains de celle dont le surnom inspirait parfois la méfiance ou la peur, et que la fauvette, après avoir craint d'être passée par le fil de sa hache, avait appris à aimer. Et elle effectuerait sa course le cœur léger et le sourire aux lèvres, ignorant encore que plus jamais la brune amie ne viendrait la câliner.
_________________
Susi
Bye bye ....

Deux jours qu'elle avait le regard d'un petit chien tombé dans la Gave. Elle avait le moral à zéro depuis le départ précipité de son frère. Dans le monde de Susi tout doit être beau et jolie mais tant va la cruche... qu'à un moment elle se brise (nous les brises ?).
Et comme à chaque fois c'est vers sa mère qu'elle ira chercher à comprendre. Sa mère si différente d'elle mais qui a chaque fois arrivait à l’apaiser.




M'man,

J'attendais pour te répondre à ton dernier courrier, je voulais te donner des nouvelles de Christopher, et je pensais aussi plaider pour que tu lui donnes ta bénédiction pour le mariage.
Tu sais je pense qu'il y tient beaucoup. Il m'a expliqué que Wilson lui avait sauvé la vie plus d'une fois. Et tu sais cela lui tient à cœur de t'avoir près de lui.

De mon côté, je suis heureuse pour lui comme à chaque fois quand il l'est, son enfant, son mariage et tout, mais bon. J'pense que Wilson n'est pas venu me rencontrer en Béarn, il est juste venu pour me détester et pour me juger.
Pourquoi se permettent*ils cela alors que j'pense pas qu'ils ont eu une vie exemplaire, non plus. Cela me rend triste tu sais. D'un côté, ça ne serait pas mon frère si il ne me disait pas ce qu'il pensait. Mais bon ça m'a rendu triste à me laisser sans réponse par moment. Et tu sais bien que si je ne parle pas c'est que ça ne va pas. Le pire c'est que Wilson ne me connait pas et prétend des choses sur moi qui sont tellement fausses. Que je veux acheter Kag, que je savais qu'en allant en Roumanie, j'allais tuer sa famille. Tu avais fait le lien toi ? Quand j'ai lu cela la première fois dans une des lettres de Kag, ça m'a surpris. J'avais pas retenu d'où il venait. Surement que ce qui m’importait le plus, c'est qui il était. Parais que je suis une menteuse à cause de cela. Enfin bon, cette visite au départ était un grand bonheur, mais cela m'a rendu triste aussi.
En plus, là-dessus, comme Père voyait qu'il me bousculait, il a sorti les crocs, et a tout fait pour les virer. Cela a fini en peau de lapin dépecé. C'est une image pour dire que ça n'a pas très bien fini. Mais personne n'est mort ! Et du coup, ils sont partis.
Swan, la maman du bébé est très chouette, elle brille d'un petit truc qui pousse à l'apprécier. Pas du bébé, de sa façon d'être.
En bref; Kag va bien, même si il a beaucoup changé depuis que je l'ai vu. Il porte un masque aussi et il a grandi.

Sinon toi, comment tu vas ? La Champagne c'est fini? Je n'ai pas oublié que tu devais venir me voir après cela. J'ai hâte.
Blanche est merveilleuse et elle sera contente de te voir. J'lui ai raconté que sa Grand-mère était une femme à la hache qui zigouille tous ceux qui veulent lui faire du mal ou ceux qui veulent nous en faire. T'es une héroïne. Faut dire que maintenant dès que Blanche semble avoir peur on appelle Yoh ! Yoh ! pour chasser les monstres. Et ça marche ! Tu verras. Blanche sourit et frappe dans ses mains en criant Yoh ! Yoh ! Moi aussi, j'avoue que lorsque ça ne va pas trop j'pense à toi et ça va mieux. Je m’aperçois que c'est comme ça que je te vois. Une maman qui se débat pour nous protéger.

Sinon, dis-moi surtout quand tu reviens. Je sais qu'avec Gilly ça sera compliqué alors j'arrêterai d'être maire et irai à Audaux, plus près d'Orthez, comme ça on prendra le temps de parler et de passer un peu de temps ensemble.

Tu me manques, je t'aime fort. Tu sais même si t'es loin, quoiqu'on me dira, quoique les autres peuvent penser, t'es ma vraie mère. Je le sais, je l'ai toujours su. Faut que j'écrive à Alleaume aussi, je lui ai fait de la peine et je n'ai pas eu le courage de lui répondre, mais j'ai tellement attendu de ses nouvelles que j'me dis c'est un peu justice si ça l'embête un peu.

Je t'embrasse fort à très vite.

Susi




Elle posa sa plume avant d'envoyer le courrier, se disant que tous pouvaient dire autant de mal qu'ils voulaient de sa mère, ils n'arriveraient jamais à lui voler cet amour si précieux. Elle sourit se sentant un peu mieux, et repris le cours de sa vie.
Bien loin de penser que quelque part ce n'était pas un nuage de poussière qui s'élevait dans les airs mais l'âme de sa mère qui les abandonnait. Ce plaignant alors de quelques chamailleries entre frère et sœur. Mais ne dit-on pas qu'on ne connait pas son bonheur tant qu'on ne le perd pas ?

_________________
J'édite toujours au moins 10 fois mes textes, donc attendrez 10 minutes avant de lire
Boucles.d.o
"𝔐𝔞𝔦𝔰, 𝔡𝔞𝔫𝔰 𝔠𝔢𝔯𝔱𝔞𝔦𝔫𝔰 𝔠𝔞𝔰, 𝔠𝔬𝔫𝔱𝔦𝔫𝔲𝔢𝔯, 𝔰𝔢𝔲𝔩𝔢𝔪𝔢𝔫𝔱 𝔠𝔬𝔫𝔱𝔦𝔫𝔲𝔢𝔯, 𝔳𝔬𝔦𝔩𝔞 𝔠𝔢 𝔮𝔲𝔦 𝔢𝔰𝔱 𝔰𝔲𝔯𝔥𝔲𝔪𝔞𝔦𝔫."(𝔄𝔩𝔟𝔢𝔯𝔱 𝓒𝔞𝔪𝔲𝔰, 𝔏𝔞 𝓒𝔥𝔲𝔱𝔢)




Quelque part à l'aube dans le Languedoc...




La blonde avait quitter sa ville afin de se balader avec quelques amis
C'était le printemps et une ballade en bord de mer la changerait de sa forêt et des lacs.

Se prélassant dans l'herbe haute baignée de la rosée matinale, la blonde était perdue dans ses pensées.
Boucles pensait à son filleulTrin , des mois, à vrai dire depuis le tournois de Genève, qu'elle ne l'avait plus vu.

Non pas qu'elle s'inquiétait, elle savait qu'il était entre de bonnes mains entre ses ombres ténébreusesYohanna et Nemyth, mais elle sentait qu'il y avait une chose qui ne tournait pas rond et elle sortit plume, parchemin et encrier afin de lui écrire.

Un pigeon, au même instant qui tournait au dessus de sa tête se posa sur son épaule, une missive enroulée à la patte.
Boucles la dénoua, la déroula et son coeur faillit s'arrêter sous le choc.

Nemyt lui envoya la terrible nouvelle....

Arrêt sur image, visage figé de stupeur, regard de merlan frit, ne pouvant croire les mots qu'elle parcouraient, voilà comment on aurait pu voir la blonde brume si en cette aube claire après le passage du pigeon envoyé par sa blonde ombre, on pouvait la voir.
Bou lisait et relisait ces mots,Yohanna morte...!
La blonde guerrière qui voulait en finir aussi!

C'était tout simplement impossible à concevoir pour la blonde brume.

Bou les avaient revues, après plusieurs mois de voyage avec son époux, au grand tournois de Genève.

Toujours aussi belle, mystérieuse, taquine le regard qui en disait long sur l'amitié particulière qui les liaient toutes les deux.
Bavait aussi revu sa ténébreuse à la hache, aussi ténébreuse aux cheveux d'ébènes qque ne l'était son ténébreux Yorgos.

Les deux Yo....

Les souvenirs remontaient à la surfaces.
Leur première rencontre, alors qu'elle n'était qu'une fleur des champs, l'ayant croisée alors qu'elle allait retrouvé Yorgos.

Elle était son double au féminin, aussi ténébreuse que la blonde ne l'était devenue au fil du temps.

Que de regards complices, de rires, de douceur partagée.
Bou l'avait toujours plus qu'appréciée, elle était plus qu'une simple amie en son coeur et alors qu'elle repensait à tout ce passé, une odeur d'opium vint lui chatouillé le nez.

Cette odeur, la sienne, celle de son éternelle pipe, que Yorgos avait commencer à fumer, ainsi qu'elle même, l' ayant reçue de Crackity, autre ami disparut, et qui un jour, par taquinerie, et envie, en avait tiré une bouffée, y prenant goût à son tour et qu'elle avait toujours.

Pour l'heure, la blonde avait juste un immense vide qui creusait son estomac, ne pouvant réaliser qu'elle ne la reverrait jamais plus et qu'elle risquait ne jamais plus revoir sa blonde.
Mais une foule de questions, s'entrechoquaient dans son esprit.

Coment avait elle pu perdre la vie?
Elle, qui avait toujours sa hache à portée de main, habile, forte, rompue à toutes épreuves.

Il y avait une chose qui lui échappait dans cette fin aussi tragique que mystérieuse.

Nemyt, Trin...., bon sang, il aurait fallu aller les rejoindre!


Bou ne pouvait même pas monter en Campagne, elle était de l'autre côté du royaumes et s'était juré de jamais plus y mettre les pieds, endroit qu 'elle avait justement fuit, a cause de son nid de vipère , même si sa jumelle et ses enfants, sa belle Alex et Ari y étaient retournés retrouvant quelques amis du passé.

Les larmes roulaient, mélange de tristesse, de colère, envers cette vie arrachée, envers cette autre vie qui voulait quitter cette terre...
Elle hurla sa haine devant cette vie interrompue qui risquait d'en entraîner une autre dans son sillage.

La blonde avait basculé à son tour dans le monde ténébreux depuis bien longtemps et si Yohanna se présentait pas devant la porte des enfers qu'elle gardait la nuit, alors il y serait dit qu'une justice s'était faite quelque part.

Boucles sécha ses larmes et écrivit ces quelques mots, ne sachant où sont corps reposerait, elle avait juste envie qu'elle parte avec un souvenir d'elle, pas grand chose, elle regarda autour d'elle et vit un petit bouton d'or qu'elle cueillit.

Pour sa blonde guerrière , elle prit sa fine lame qui ne quittait le fourreau de sa cuisse, coupa une de ses boucles blonde, lui insufflant le courage de poursuivre et de veiller sur Trinita, lui en donnant un partie, bien que loin d'eux, elle en était près par la mémoire et le coeur.

Elle ajouta ces mots que son neveu ou la blonde guerrière pourrait lire lors de l'immunation du corps..



[size]M[/size]a chère et tendre Yohanna.

Je ne peux croire en ta mort!
Il m'est impossible de l'admettre et pourtant on ne badine pas avec la mort...

Ténébreuse tu étais, mais juste pour ceux qui ne tee connaissais pas.
Tu resteras gravée dans mon coeur à tout jamais.

Comme il fut doux de te retrouver, toi et taH, toi et ton sourire, ton regard, ta voix, toi et la douceur sucrée de cette petite partie gourmande de ton corps effleuré du bout des lèvres.

Amie sincère, honnête, droite, tu vas me manqué et je te laisse un petit bout de moi, qu'elle t'accompagne vers ton nouveau voyage.
Sache que je ne t'oublierai jamais et que bien que le chagrin soit profond, je ne peux que sourire à ces moments partagés.


Puis, écrivit pour sa blonde...

Ma blonde, j'ai peine a croire en ce que je lis et je suis de tout coeur avec toi et Tri, non neveu.
Je ne peux te rejoindre... je suis trop loin de vous, mais je suis plongé dans un chagrin sans nom à cette terrible nouvelle.

Je t'envoie une petite fleur, telle que ma brune m'a connue ainsi qu'une de mes mèches blondes, partage la en trois et place une dans la tombe, donne en une à mon neveu adoré, même si je ne lui ai jamais dit et garde la troisième part pour toi afin de te donner la rage de vivre que tu auras besoin afin de continuer.

Fasse que je n'ai à vous pleurer aussi toi et mon neveu.
Je serai toujours là, tout comme je le suis déjà en pensée.
Vous me manqué...

Bou



Vsécha l'encre, enroula le parchemin avec la fleur et la mêche de cheveux et envoya son corbeau vers la maudite Champagne et y retrouvé coute que coute Nemyt etTrin.

Regarda disparaître son corbeau dans l'horizon lointain, le coeur serré , puis ne put que se rendre à l'écart de tout, s'adossa contre le tronc d'un vieux chêne et sans s'en rendre bien compte, se laissa aller à un soupir qui deviendrait éternelle emportée par le vent....

_________________
Nemyt
Nemyt était assise.
Devant elle, un vélin vierge.
La tête entre ses mains.
Elle rêvait de pouvoir la dévisser, de la poser par terre devant elle et de frapper du pied pour l'envoyer valdinguer le plus loin possible.
Tellement loin qu'on ne la retrouverait plus jamais.
Avec la chance qui la caractérisait ces derniers temps, elle taperait à côté, c'est sûr.
Les larmes à nouveau vinrent.
Elle se demanda comment il était possible de pleurer autant, comment son corps n'était pas devenu une enveloppe sèche, vidée de la moindre goutte.
La tristesse était bien une source intarissable.
Ecrire et chaque fois raviver la douleur, trouver les mots, trouver un sens là où il n'en existait aucun.


Pourtant, ils ont tous essayés, de manière maladroite parfois, mais ils ont essayés.

"Mais pense à autre chose. La vie continue. Pense à ton futur.
Tu n’as pas le droit de te laisser aller. Secoue-toi".


"Je n’y arrive pas".
Ma seule réponse, me forçant à sourire voulant minimiser les choses,
les rassurer un peu.

"Il parait que cela fait du bien de parler de ses regrets, de ses remords, de sa révolte.
C’est tout cela qui permet le travail du deuil,
ce mystérieux travail intérieur de détachement qui permettra un jour de se réveiller libérée".

"Je veux pas en parler, je veux qu'elle soit là et c'est tout !"


"100 fois, j'ai ouvert le coffre contenant les magnifiques robes qu'elle m'avait offerte. Et 100 fois j'ai fermé le coffre en pleurant".


"J'ai été odieuse, surtout les derniers temps avant sa mort, je me conduisais en véritable égoïste, en concentré d'énergie rageuse.
J'aimerais tellement retourner en arrière changer les choses...
mais aussi savoir pourquoi je me montrais aussi méchante".

C'est se souvenir qu'elle emporte dans le néant.

"Je me sens si jeune, si seule, si incroyablement impuissante.
Ce n'est même pas un cauchemar, c'est l'enfer.
Je veux ma mère.
Je veux mes amis.
Je veux quelqu'un, n'importe qui.

Marie, je suis fatiguée..."


Prendre la plume, serrer les doigts, lui procurait une douleur immense. Rien de comparable avec celle invisible qui la tenait éveillée chaque nuit.

Citation:
Susi,

Ta missive est arrivée.
Ce n'est pas ta mère qui prend la plume pour te répondre même si je la sais
elle aurait adoré le faire.
C'est Nemyt, tu sais, la blonde un peu turbulente à Snagov...

Il y a beaucoup de chose difficiles à comprendre dans la vie,
et certaines encore plus compliquées à exprimer avec des mots...
Alors je vais essayer au mieux de te dire les choses.
Je vais essayer.
Ta mère est partie Susi.
Pour le grand voyage, celui vers l'inconnu.
Un chute, une simple chute dans un escalier.
Elle n'a pas souffert, ça je peux te le promettre.
Elle est partie sereine, heureuse et fière pour toi et ton frère
De ce que vous êtes devenus tous les deux.
Elle avait toujours ces étoiles plein les yeux lorsqu'elle parlait de vous, toujours.

Tu sais l'amour continue d'exister, même après la mort,
Il prend une autre forme, c'est tout.
De là où elle est maintenant je sais qu'elle continue à veiller sur vous.
Si tu fermes les yeux, je suis certaine que tu sentiras sa main effleurer
ton visage...
Je crois que tu sais ce qu'elle te dirait maintenant avec son franc parler.

Je suis pas douée pour écrire ces choses Susi, je te demande pardon...
Mais si tu veux, après ma bataille en Champagne, je peux venir te parler d'elle.
Je voudrai faire plus, tellement plus.

Ecris-moi si tu veux, autant que tu le désires Susi.
Moi je serai là pour toi, pour vous.
Je n'ai pas encore écrit à ton frère.
Dois-je le faire ?

Elle t'aimait et elle t'aime toujours.

Nemyt.

_________________
Susi
"La mort d'une mère est le premier chagrin qu'on pleure sans elle."

A la première rencontre à Dole, elle avait ressenti que Yoh était sa vraie mère. S'imaginant cette mère qui pour garder sa liberté l'avait confié à son père et l'avait mise bébé dans le lit son demi-frère qui était devenu son jumeau. Son Jumeau tellement différent que jamais Susi avait comprit comment cela se pouvait. Alors forcément, en rencontrant Yohanna, elle avait lié son histoire dans sa propre cohérence. Aimant cette femme, de tout son être, et respirant son odeur dans des câlins divins qui étaient comme elle les appelait, " de vrais câlins de maman". Évidement, elles s'étaient fâchées Évidement, elles ne s'étaient pas comprises par moment. C'est le lot commun de toutes mères et ses enfants. Mais elles s'étaient aimées, d'un lien plus puissant que toutes les engueulades, que toutes les déceptions.
Et c'est pour cela qu'elles n'avaient pas peur de se perdre car elles savaient qu'elles s'étaient trouvées.



Un matin tranquille où elle avait pris le temps de déjeuner avec sa fille, récupérer tout ce qu'elle s'amusait à faire tomber. Blanche étudiait en ce moment la gravité. Mariette qui essayait de dire à la mère qu'il fallait mieux lui dire "non" que de ramasser en vain.Susi s'en moquait et trouvait cela très marrant. Le petit jeu avait continué un moment. Avant que Susi prenne son cheval pour la mairie on lui apporta un courrier, ne reconnaissant pas l'écriture elle avait demandé à ce qu'on le dépose sur son bureau. elle était déjà bien en retard et elle verrait cela en rentrant ce midi.
C'est étrange comme parfois la vie semble simple.
Le matin en mairie cella commençait par inscrire le nom et le rapport du milicien de la nuit pour l'envoyer à la prévoté. Puis elle regardait le registre des inventaires, mairie, taverne et marché, des pains, du maïs, voir si le bois ne manquait pas et le fer... Tout un tas de paperasse qu'elle faisait machinalement tous les jours.

C'est bien plus tard, en début d'après-midi, après avoir embrassé sa fille pour la sieste que son regard retomba sur le courrier, juste avant de repartir travailler en ville. Marchant vers la porte elle commença à la lire.

Et c'est à ce moment que sa vie bascula.

Citation:
Susi,

Ta missive est arrivée.
Ce n'est pas ta mère qui prend la plume pour te répondre même si je la sais
elle aurait adoré le faire.
C'est Nemyt, tu sais, la blonde un peu turbulente à Snagov...


Sa première idée fût de penser aux mains de Yoh. Sa mère ne s'était peut-être pas remise de sa blessure ou pire l'avait aggravé, l'empêchant ainsi d'écrire. Elle leva les yeux au ciel se disant. "P'tain M'man, mais c'est pas vrai !" Senestre ouvrit la porte du bureau, et elle reprit la lecture en marchant d'un pas rapide dans le couloir.

Citation:
Il y a beaucoup de chose difficiles à comprendre dans la vie,
et certaines encore plus compliquées à exprimer avec des mots...
Alors je vais essayer au mieux de te dire les choses.
Je vais essayer.
Ta mère est partie Susi.


Bon, y avait pas tant d'étonnement, dans la dernière lettre, Yoh disait qu'elle tabassait Nemyt. Mais c'est bien la première fois qu'une ou un de ses ex lui écrivaient pour l'informer qu'ils venaient de se faire larguer.
Son regard fut attiré par Raoul qu'elle croisât. L'interpellant :


Bonjour Raoul, J'ai oublié. Peux-tu dire à Gertude qu'elle me prépare un panier pour une jeune sauvage dont je veux m'occuper ? Du pain et ce qu'elle veut, histoire de la remplumer un peu. Qu'elle fasse au mieux.

Bien Madame.
Merci Raoul.


Elle sourit à Raoul et reprit sa marche puis sa lecture, remontant son regard quelques phrases plus haut pour ne pas perdre le fil.


Citation:

Alors je vais essayer au mieux de te dire les choses.
Je vais essayer.
Ta mère est partie Susi.
Pour le grand voyage, celui vers l'inconnu.
Un chute, une simple chute dans un escalier.
Elle n'a pas souffert, ça je peux te le promettre.
Elle est partie sereine, heureuse et fière pour toi et ton frère
De ce que vous êtes devenus tous les deux.
Elle avait toujours ces étoiles plein les yeux lorsqu'elle parlait de vous, toujours.


Debout dans le hall d'entrée, son pas s'était arrêté. Son regard remonta sur le courrier pour recommencer, comme si quelque chose de pourri pointait son nez, et peut être aussi, pour ne pas lire de suite le reste. Prendre une inspiration. Petit museau un peu sur le côté, comme pour prendre du recul. Lire le reste d'un œil humide, sans respirer.

Citation:
Tu sais l'amour continue d'exister, même après la mort,


Sénestre arriva au secours de dextre, ce vélin maintenant semblait peser des tonnes. Ses mains tremblaient, son regard s'embrumait, corps comprenant bien plus vite que cerveau.


Citation:
Il prend une autre forme, c'est tout.


Elle cligna des yeux, se disant qu'elle n'avait surement pas bien compris et remonta son regard encore une fois pour ne pas se faire mettre KO par les mots.
Début de panique. Sursaut d’espoir. Des fois, elle ne comprenait pas bien, elle avait lu trop vite. Cela, devait être ça. Elle inspira comme un plongeur en apnée, et recommença d'une traite.


Citation:
De là où elle est maintenant je sais qu'elle continue à veiller sur vous.
Si tu fermes les yeux, je suis certaine que tu sentiras sa main effleurer
ton visage...


Et elle ferma les yeux.
Elle ne lira pas la fin, impossible.
Sa gorge était nouée comme si on l’étranglait. Ses lèvres tremblaient. Elle fit un effort surhumain pour chasser les mots qu’elle venait de lire. Pour ne pas les ressentir. Elle se débattait dans un dernier combat contre la vérité, en vain. Crispant ses paupières pour tout chasser.
La main de sa mère elle ne la sentait pas, c'était la violence d'un coup au cœur qui l'obligea à s'adosser au mur dans quelques pas titubants. Prise dans une tornade d'émotion qu'elle voulait contenir quelques secondes encore en coupant sa respiration. Poings serrés de chaque côté de son corps. Vélin qui lui brulait les doigts et l'âme, finissant sa course sur le sol. a son dos l'ultime soutien pour ne pas tomber. Ses jambes semblaient vouloir disparaitre. Son dos glissa vers le sol comme une descente aux enfers, douce mais certaine. Se retrouvant, comme au ralenti, assise genoux devant sa poitrine.

Figée.

Ne voulant plus respirer, sachant qu'a la prochaine inspiration se serait ouvrir la porte à la perte, aux larmes, à la souffrance, aux sanglots, à la solitude, à la douleur, au désespoir.. Puis à la seconde inspiration, se serait, les interrogations, la haine, la rage, la détresse, qui allaient l'envahir.
Quarte... Trois ... Deux... Un... plus rien ne serait pareil.



_________________
J'édite toujours au moins 10 fois mes textes, donc attendrez 10 minutes avant de lire
Andrea_
Tu n’es pas morte Yohanna. Tu ne peux pas mourir, pas seulement parce que je ne le veux pas, car tu t’es bien gardé, cette fois, de me demander mon avis, mais simplement car tu es immortelle. Tu pouvais souffrir, frôler la mort, jouer avec elle, mais la Hache que je connais jamais ne l’aurait laissé gagner.
Tu m’as pris un ami, un mari, un amant, et maintenant tu veux me prendre Toi ? Mais qui es-tu pour te permettre cet affront ? Qui es-tu pour m’enlever de force MON Amie. Pour qui te prends-tu, à mourir sans prévenir, à nous laisser seul pour nous dém’erder, sans dépouille à pleurer, sans tombe pour pisser, sans souvenir à partager ? Où est ta Hache, ta chère et tendre, celle que tu me dois ! Elle est à moi, comme tu m’as fait croire l’être.
Tu es ma meilleure ennemie. Au-delà des querelles, tu es là, surgissant de nulle part quand la foi m’abandonne ou lorsque ton envie de me faire chier supplante tes occupations. Je te déteste aussi fort que je t’aime et aujourd’hui…
Aujourd’hui tu veux me faire croire que…

Aujourd’hui tu n’es pas morte Yohanna.
Aujourd’hui tu as mis fin au jeu qui animait nos vies depuis des années maintenant, peut être que finalement tu t’es rendue compte –enfin !- que j’étais la plus forte. A moins que tu ne souhaites me mettre une longueur d’avance, une de celle que j’espère ne pas rattraper avant quelques années. Je n’avais pas terminé, moi, de faire de ta vie un enfer, et si tu t’étais donné la peine de vivre quelques jours de plus, tu aurais reçu avec l’empreinte de mes lèvres, la faire part de mes prochaines noces. J’aurais même pu faire le déplacement pour voir ta réaction. Je crois que j’aurais apprécié, je me réjouissais d’avance de ta vengeance qui, je le sais aurait été terrible. On aurait pu jouer encore pendant des années tu sais, une sorte de jeu d’enfants qui ne se termine jamais.
Peut être qu’à trop jouer, ma Yo, on finit par perdre. Tu ne m’avais pas prévenu qu’on perdrait toutes les deux.
J’aurais tellement besoin que tu me rassures, que tu me dises que tu jouais une autre partie, et que ce n’est pas ma dernière crasse qui t’a emporté. Je n’y crois pas.


Tu es « tombée ». On ne tombe pas quand on est la Hache, c’est le sol qui s’élève pour épouser son corps. On ne meurt pas quand on est la Hache, on s’élève au rang de Dieu, probablement la première Déesse Guimauve : amer à l’extérieure mais si douce à l’intérieur. Je sais que tu aurais détesté cette expression.


Si j’avais su, Yohanna, combien ta mort me serait douloureuse, peut être aurais-je pris plus soin de toi, mais c’est mon fardeau désormais, regretter les lettres que je ne t’ai pas envoyées, les mots que je ne t’ai pas dit, les excuses que je ne t’ai pas écrites.
Tu ne sauras jamais la douleur qu’à ressenti Susi à l’annonce de ta mort. Tu ne verras jamais le regard de Williamss, quand à son tour il s’est pris ta mort dans la face. Tu n’imagines pas la violence de ce moment Yohanna. Tu en aurais peut être été fière, crois moi, un dix sur dix. Le chaos de trois vies qui s’écroulent à la mort d’une seule.
Alors probablement que ma douleur et ma culpabilité je peux me les mettre au fondement, profondément, et c’est ce que je vais faire. Cependant je vais me raccrocher à l’idée que tu serais heureuse de me savoir près de ta fille adorée, et promettre à une lettre que jamais personne ne lira que je prendrais soin d’Elle comme tu l’aurais fait.

Je ne te dirais pas que j’aurais préféré que ça soit moi, que la Faucheuse soit venue chercher, je mentirais. Je ne dirais pas que tu ne le méritais pas. Je ne vais pas me fourvoyer Yohanna, tu étais pourrie, torturée. Et put’ain ce que tu le faisais bien.
Tu emportes avec toi mes plus belles années, et je garde en mémoire les tiennes. Celles où tu pouvais te vanter de vider une taverne juste en y entrant. Ces soirées mémorables à nous deux nous terrifiions tout un village. Je garde ton sourire et la lueur d’espièglerie de ton visage. Plus que jamais je garde tes défis pourris et ton goût pour le sang. Pour toujours je garde le goût de tes lèvres sur les miennes et le regard de ceux qui nous jalousaient. Je garde
Je garde Toi. Et je la maudis, Elle.
Et rien que pour ça, Yohanna, tu n’es pas morte.

Car ma tristesse est emplie de colère et de haine envers celle qui n’a pas pu te sauver.
Repose en paix.

Ou reviens.


Reviens.

REVIENS.
REVIENS !

-Madame ?
Trouvez quelqu’un et payez le grassement, qu’il aille en Champagne je dois être sûre.
- Les dernières nouvelles semblent confirmer ce que…
DEHORS, tout l’monde DEHORS ! Faites ce que je vous dis !


Il est des moments dans la vie où la pilule est difficile à avaler. La vie est une catin, et si morte qu’elle était, la Hache n’avait pas conscience de tout ce que sa mort impliquerait.
_________________
Susi
Et maintenant que la nuit était tombée, que le temps s'était arrêté. Que chaque personne qui l'entouraient avait fait ce qu'il fallait. L'aurore allait se lever, ne sachant plus combien de temps elle était restée prostrée.
Sans savoir pourquoi en un éclaire elle prit conscience qu'elle n'était pas seule à qui la mort de Yohanna serait un vide à tout jamais.
Le visage défait, elle décida alors de se lever. S'habiller de sa tenue de cavalière en toute hâte.
Elle ne réfléchissait pas plus que cela, seule une souffrance sourde la tenaillait. Ne plus dire un mot. Parce que les mots ne veulent plus rien dire. Pourtant elle allait devoir se faire violence, et le dire.

Elle prit la direction des écuries. Pantin qui connait les gestes, petite machine bien huilée.
Avec une seule idée en tête retrouver son frère. Le petit frère qui ne faisait que de la secouer, qui la provoquait comme seul un frangin pouvait le faire. Qui l’agaçait aussi. Le vrai petit frère chiant qui se moque sans retenue de sa grande frangine un peu godiche. Le petit frère qu'elle jalousait en secret de ressembler tellement à leur mère. Le préféré évidement. Celui qui la baladait, pouvait l'insulter en la traitant de femelle bonne qu'à se faire engrosser. Celui-ci qui pourrait par rage ne pas se retenir. Peut importait. Elle le devait. Comme elle aurait voulu qu'il lui dise si cela avait était inversé.

Une carte en main avec une croix pour lui indiquer où il était. Et une main qui frappe à une porte.

_________________
J'édite toujours au moins 10 fois mes textes, donc attendrez 10 minutes avant de lire
Kaghan
C'est une bonne journée. On vient tout juste d'rentrer d'Mimizan, Wilson n'ayant pas trouvé son frère. Mini poulain avait suivi courag'ment sa maman. Il est trop mignon. Mais c'est un mâle, et mon choix est à la fois simp' et compliqué. Soit je fais de lui un hong', lui faisant perd' en puissance mais rtout en intérêt pour les juments. Soit, j'le laisse comme il est, en d'vant surveillé qu'y monte pas les juments dés qu'il aura l'âge. Et un an, ça passe vite ...

Aglagch, c'est son nom. Ou l'Ermite, dans la langue française. 'Près tout, il était né pendant mon retranch'ment en forêt. Isolée d'toute vie humaine, Meko n'avait laissé aucun signe que c'était le moment. Au matin, j'avais juste ouvert les yeux et ... De trois ch'vaux, j'en avais quat'. Comme ça, sans problème ni même son. Ça a du aller vite, et son nom m'était venu rapidement.

Après êt' rentré, j'ai dessiné les marques sur Aglagch, pour l'habituer. Meko avait été collante, mais m'avait laissé faire. Ma vie est parfaite, l'bonheur présent depuis des mois. Et pour rattraper mon temps d'prière, nous v'là, mon tend' et moi dans la cuisine. Nos lèv' se chamaillent, et mes mains courent sur le dernier bout d'tissu qui l'r'couv' pour le faire rapid'ment r'joind' le sol. Ma peau frisonne sous l'envie, et j'pose un g'noux à terre pour m'occupé d'son aqueduc quand on toque à la porte. J'lâche un rire, 'me redresse, lui offrant un sourire de coin. Une petite morsure rejoint son cou avant qu'j'tourne les talons.

Sans doute un client ... Mais j'pas eu l'temps d'r'faire des boortsogs 'core. Pas grave, j'lui dirais r'passer d'main, ça prendra pas longtemps 'vant qu'j'puisse r'prend' là où j'me suis arrêté. J'm'avance et ouv' la porte.


D'solé, on est ferm.... Susi ?

La surprise m'fait hausser les sourcils. Bah merde, si j'm'tais attendu à la voir. J'me r'ssaisit assez vite quand même.

J'vais pas qu'tu v'nais ! Ent' j't'en prie ! Installe toi !

J'lui souris, et m'décale d'la porte. J'l'invite à entrer dans l'salon d'not' maison atypique d'un geste d'la main, refermant derrière elle. Elle semb' pas en forme, elle s'en veut à c'point r'not' dispute ? Ah merde, j'espère qu'les coussins sont prop' ... Ah j'ai pas fais l'ménage en plus ... OH PUTAIN ! Wilson est à poil dans la cuisine !

Sans perd' de temps, j'me racle la gorge et gueule un coup, histoire d'le prévenir.

BÉBÉ ! On a une invitée ! Rapporte du thé s'te plait !
_________________
Susi
Elle entre et son regard croise le sien et c'est à ce moment là qu'elle se dit "pourquoi je fais ça ?" , "Pourquoi je suis là ?" . Elle sent le courage, le si peu de courage partir en courant et se barrer à toute jambe juste au moment où Kag referme la porte. Et ses mains recommencent à trembler parce qu'elle n'a jamais bien réussi à contrôler ses émotions, puissantes, démesurées, même. Pas adaptée au monde qui l'entoure. Une sorte d'handicapée niveau relationnel et sentimentale.

Mais elle est là. Et Kag devant lui, alors son idée était de faire un semblant de normalité. C'était prévu, le préparer à entendre, mais déjà rien que de le voir les émotions remontent comme un ras de marrée. Une boule d'émotion qui lui fait prendre son frère dans ses bras. Se jeter sur lui comme on s'accroche à une bouée en plein naufrage à la différence que la bouée, là, on n'est pas certain qu'elle va flotter.
Et avant de lui beurrer le torse de larmes et autres fluides et avec l'urgence, avant que ça monte elle devait le cracher. Il fallait expulser la parole pour qu'elle ne reste pas bloquée à tout jamais. Et adieu la préparation. Adieu les tournures à la con.

M'man n'était pas immortelle ...

Eh bien avec ça ils étaient bien avancé. Surement que lui aussi le pensait et surement que c'était la meilleure façon de lui faire comprendre... ou pas.

_________________
J'édite toujours au moins 10 fois mes textes, donc attendrez 10 minutes avant de lire
See the RP information <<   1, 2, 3   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)