La route était longue et sinueuse. Ou alors sa blessure lui faisait un mal de chien. Toujours est-il que Cmyrille eut l'impression de faire le double de trajet. A un moment, lassé de marcher si longtemps sans voir la moindre cabane à l'horizon, il se retourne et regarde le chemin parcourru. Que de lieues!! Enfin... A dire vrai il devait tourner en rond depuis un moment car il apercevait au loin les murs d'une maison. Désorienté par sa blessure sans doute. Il hésita un petit moment puis, fatigué, se dirigea droit sur la maison, en pierre grise, peu acceuillante de prime abord, avec des petites fenêtres... Bizarre.
Arrivé devant la porte, il toque. Une fois... Personne. Deux fois... Personne. Trois fois... Personne. Qua.. Ah? Vous avez compris? Bon bon d'accord. Découragé, mais respectueux, il allait faire le tour, voir s'il ne trouvais pas un abri ou quelque chose du genre pour se reposer, plutôt que d'enfoncer la porte. Ou bien est-ce parce qu'il est faible et rachitique, et pas foutu de casser une brindille. A peine arrivé à l'angle du mur, il entendit la porte grincer dans ses gonds. Il se retourne et voit apparaitre une femme brune, maquillée, coiffée, l'oeil aguicheur, qui le regarde.
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Et bien beau Messire, on est préssé?
_Pardon?
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C'est vous qui toquiez à la porte comme un forcené non?
Vous savez, on est pas des bêtes, on a le temps.
_Ah euh... Si vous le dites.
En fait, voilà, j'me suis un peu perdu là et je marche depuis des heures. Je me demandais si vous pouviez m'offrir un peu de réconfort. Et vous inquiétez pas, j'ai de quoi payer si jamais.
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Du réconfort? Mais vous ne pouviez pas tomber mieux mon bon Sire. Je vous en prie, entrez.
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Soupir de soulagement. Grand merci Madame. Je crois que j'ai bien besoin d'un remontant.
Il passe alors la porte et rentre dans un vestibule richement décoré, des tentures présentant des scènes de joie et de liesse, des lampes aux abas jours colorés, des tapis rouges au sol. D'extérieur la maison ne payait pas de mine mais finalement, c'était plutôt acceuillant. La Dame, gainée dans une longue robe rouge fendue sur les cuisses, le mena dans la pièce suivante, où se trouvait de grandes banquettes, des tables basses, un bar et l'escalier menant à l'étage. La décoration y était quasiment la même que dans le vestibule, à ceci près qu'il y avait un peu moins de lumière.
_Eh ben? Vous êtes d'une famille plutôt riche non? Enfin si c'est pas indiscret.
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Du tout. En fait je travaille ici. C'est la propriétaire qui m'a sortie de la rue pour m'offrir un travail.
_Ah. Et vous y faites quoi habillée comme une Dame? Parce que j'ai déjà fait travailler quelqu'un chez moi mais elle avait tendance à s'habiller n'importe comment et à pas nettoyer les tâches de nourriture sur ses vêtements après avoir fait le repas.
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Eh bien... Disons que je suis douée pour apporter du réconfort.
_Et bien on dirait que je suis bien tombé en effet. Mais dites moi, je me rendais à Saint Aignan, vous sauriez m'indiquer la route?
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Allons allons, vous avez bien le temps de vous reposer un peu non?_________________
"Bienheureux celui qui a appris à rire de lui-même : il n'a pas fini de s'amuser!"
Joseph Folliet
Membre de l'
EPPA