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[RP] Dix petits courtisans

Angele
Combattre les deux tauliers en même temps n'était pas chose aisée. Le regard d'Angèle passa de l'un à l'autre lorsque Justin reprit la parole, lui donnant du ma petite dame, sonnant alors le glas de ce qu'elle pensait à moitié remporté. Les épaules de la brune se tassèrent un peu, sentant arriver la main dans sa gueule, a minima. La pie les avait cherchés, elle venait de les trouver. C'était tout de même beaucoup plus facile d'officier dans la rue où il y avait toujours une porte de sortie. Là, elle se sentait bloquée, victime d'un acharnement qui ne devait pas être dû au hasard. Enfermée dans ce bureau, partir en courant aurait signé son arrêt de mort, et de toute façon, Axelle ou Justin l'auraient rattrapée bien avant qu'elle ne puisse passer les portes de l'Aphrodite. Toutefois, lorsqu'il rajouta le collier à sa note, le regard de la brune s'agrandit, décontenancée. Le seul truc qu'elle n'avait pas barboté dans cette taule et voilà qu'elle devait le payer, c'était totalement injuste ! Mais bon, ça n'était clairement pas le moment de crier à l'injustice vu l'énervement des deux patrons. Elle ravala sa bile, les yeux noirs, et continua d'écouter la suite. Mais cette dernière lui déplut au plus haut point. Vider ses poches, carrément... Pile où se trouvait tout ce qu'Angèle avait pu choper depuis son arrivée, y compris le fameux collier d'Evroult dont elle ne comptait pas se séparer de si tôt.

Son cerveau turbina à plein régime pour essayer de trouver une solution. La pie avait beau tourner tous les arguments dans tous les sens pour éviter de vider ses poches, aucun ne saurait faire mouche vu le poing qui venait de s'abattre sur la table. Vaincue, la brune se leva de son siège, s'apprêtant à coller sa main dans sa poche avec une mine revancharde, lorsque la porte s'ouvrit. Et là, autant dire que la donzelle ne s'attendait pas du tout au spectacle qui lui était donné de voir. Le type qui venait de rentrer lui offrait un intermède tellement inattendu qu'elle lui aurait presque sauté au cou. Il la déshabillait presque en la matant mais c'était un point totalement secondaire. Sa main délaissa alors sa poche, profitant de cette visite pour essayer de se faire la malle.


Euh... je vois que vous avez de la visite ! Ça a l'air important en plus. J'peux repasser plus tard hein !

C'est ça, compte là-dessus et bois de l'eau, ma petite ! Mais enfin, sur un malentendu, ça pouvait marcher...
Axelle
Patience mise à sac, la manouche lâcha un soupir de soulagement quand la voix de Justin résonna dans la pièce. Elle le regarda, pleine de complicité. Lui tellement plus efficace qu'elle. Elle, imbécile, qui s'encombrait trop souvent de gants, cherchant à laisser à son interlocuteur un moyen de se racheter même s'il n'en méritait aucun. A la donzelle se relevant, son attention se détourna, soulagée que l'interlude prenne fin.

Espoir rapidement laminé par un gus sortant de nulle part, tenant des propos incompréhensibles et qui, en outre, s'accordait le droit de lui adresser à clin d’œil. Instinctivement, le regard noir de la manouche se posa sur le coupe papier déposé sur le bureau et l'envie de le lui balancer entre les deux yeux gronda un instant entre ses tempes brunes avant qu'elle ne parvienne à maîtriser le feu dont elle était pétrie.

Inspirant profondément pour retrouver un semblant de calme malgré l'envie qui démangeait tant sa langue que piquait le bout de ses doigts de foutre tout ce petit monde dehors à grands coups de bottes dans les fesses, elle détourna son attention de l'homme pour la reposer sur Angèle. Chaque chose en son temps. Lui aussi aurait le droit à sa leçon sur les règles de politesse, de respect et de bonne tenue de mise dans l'établissement. Et regard plongé dans celui de la Pie, égraina de nouveau, d'une voix bien plus rauque que d'ordinaire qui n'augurait rien de bon.


Vos poches.
Bakhtan
Interlude dans ce premier interrogatoire. Un jeune coquelet pointe le bout de son nez tandis que la duchesse, sans doute un peu plus manouche que duchesse pour l'heure s'impatiente devant les effronteries de celle qui n'est pas courtisane, mais vit au crochet de la maisonnée.

Axelle lui a demandé de vider ses poches, et l'autorité qui émane d'elle, n'est pas pour lui déplaire.

Il est sur le point de demander à cet intriguant qui a bien failli être la diversion d'Angèle ce qu'il fait là et cherche, en se disant que le portier va l'entendre quand ses paroles font mouche chez Justin.

Il n'y a pas à sa connaissance de Gérard à l'Aphrodite, mais un basané, il y en avait bel et bien, un et si Justin a envie de lui faire la peau, pour se faire, il faudrait encore savoir ou il se trouve.


Je vous en prie, prenez place jeune homme.

Germaine s'offusquerait, car il n'est pas de bon ton que de laver son linge sale devant un parfait inconnu, mais le parler d'Angèle et ses manières n'étant pas très digne, doutant qu'elle soit un élément indispensable, il ne s'en soucie pas.

Il indique de la main, le siège qu'occupait Angèle quelques minutes auparavant, retourne derrière son bureau.


Que vous doit... Gérard? Je le représente. Si vous désirez une prune, servez-vous!


Il montre la bouteille qui est déjà notée sur l'ardoise d'Angèle non sans sourire en coin. Car si le duc se montre aimable, désireux d'en savoir plus sur le basané mentionné par l'inconnu, il y a quelques besognes qu'il n'est pas encore disposé à accomplir.
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Angele
Axelle n'était pas prête à lâcher, assurément. Ils étaient deux à s'occuper de la situation, ce qui n'arrangeait pas ses affaires, car la manouche gardait les yeux rivés sur elle alors que Justin s'occupait de celui qui venait de débarquer. Il n'y avait plus aucune porte de sortie possible, et c'est avec un soupir dépité que la pie plongea finalement sa main dans sa poche, y farfouillant quelques instants. Une seule chose devait rester en sa possession, et il était hors de question que le collier d'Evroult lui échappe. Songeant que la bastonnade de sa vie l'attendait avec en prime un séjour à l'ombre pendant un paquet de temps, voire une main coupée, Angèle sortit de sa poche son butin, dégoulinant entre ses doigts, laissant tout au fond de l'habit la petit rune bien planquée. Des colliers, des bracelets et quelques bagues atterrirent dans la main gitane, un bijou allant rouler au sol. Bien évidemment, nulle trace du bijou recherché par Axelle que la pie n'avait pas dérobé, celui-là. Le brune serra les mâchoires, les mirettes fichées dans celle de la gitane. Elle évita de tourner le regard vers le nouveau venu qui devait sans doute la reluquer d'un air moqueur et vers le taulier qui devait crier victoire après ce harcèlement pour qu'elle crache la vérité. Et cette vérité, c'était celle-là.

Voilà, voilà ! Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? J'suis une voleuse, je l'ai toujours été, je sais faire que ça de ma vie. Et là, y avait trop de nobles et de bourgeois de partout avec tous leurs bijoux, j'ai pas pu résister ! Je sais vivre que de ça, et puis j'suis sûre que ça leur manquera pas, à tous.

RIP Angèle, on t'aimait bien. Sa grande gueule n'arrivait pas vraiment à la quitter, comme à chaque fois qu'elle se faisait serrer ou qu'un pigeon réussissait à la choper avant qu'elle ait pu mener à bien son méfait. Évidemment, ça lui avait déjà porté préjudice, mais jusqu'à présent, la pie n'avait jamais autant livré. Conscience de ce qui se jouait et le trouillomètre à zéro de se retrouver au gibet, Angèle baissa les yeux, le regard plongé vers le sol.


J'aurais pas dû, c'était une connerie. Me balancez pas à la prévôté, ils vont m'exploser la tronche et me pendre après... j'veux pas mourir comme ça.
Bakhtan
En attendant que l'homme qui vient de faire son entrée se serve ou non de la fameuse prune, son attention se porte sur Angele et sur ses aveux qu'il vient d'écouter. Tandis qu'il regarde son butin s'étaler, si pour beaucoup, il s'agit probablement d'un beau petit pactole, pour le duc, il ne s'agit que de quelques pierrailles avec peu d'importance.

Il se dit d'entrée de jeux, que ça ferait tâche que l'on sache qu'il y a, à l'Aphrodite, une petite pie. Et ça ferait beaucoup plus désordre encore que de conduire la donzelle à la prévôté, c'est tout simplement le genre de publicité dont il souhaite se passer.

Homme d'action, ne sachant pas trop ce que Flavien voulait faire d'elle et en son absence, il décide de prendre les devants. Il se lève, contourne son bureau, l'attrape par le poignet et la tire derrière lui, dans le but de la sortir du bureau, ne connaissant pas l'individu, ni ses intentions. Un clin d'œil à Axelle, pour la rassurer, la porte qui claque
.

Cessez de geindre, je ne vous conduirai pas à la prévôté!

Il lâche son poignet sans doute rougi puisque malmené. Et fixe la donzelle dans les yeux.

Vous n'êtes pas une catin, j'en conviens, mais le sort qui est réservé aux voleuses n'est pas plus envieux que le leur!

Nous laisserons ces bijoux volés dans le coffre de l'Aphrodite, si jamais quelqu'un venait à les réclamer, nous les restituerons. Evitons de faire des vagues, surtout s'ils ne manquent pas à leurs propriétaires.

Vous pouvez nous être utile Angele, si vous êtes désireuse tout du moins de rester en nos murs et devenir utile. Je puis vous proposer un arrangement dans lequel nous serons tous deux gagnants.


Il se tait quelques minutes, le temps de lui laisser assimiler ce qu'il vient de dire.

J'insiste sur ce point, si vous ne nous servez à rien, il vous faudra rassembler vos maigres effets et détaler. C'est à prendre ou à laisser.

Vous êtes une voleuse et vous avez parfaitement réussi à vous fondre dans le décor de la maison. Vous avez l'œil qui vous permet de débusquer la proie facile. Je vous propose de mettre à profit votre don. Ouvrez l'œil et le bon, faites en sorte de débusquer les malhonnêtes gens qui voudraient détrousser nos clients. Ecoutez l'air de rien ce qui se raconte dans nos salons, en gros devenez la milice de l'Aphrodite. Notre gérant ne peut pas être partout et avoir l'œil sur tout, comme sur les stocks de prune.

Soyez fine, il ne faudrait pas que les autres locataires de l'Aphrodite se doute de votre rôle ici, comme couverture devenez la meilleur vendeuse de la maison.


Il scrute son visage, se demande si elle a bien compris sa proposition.

Je vous laisse jusqu'à ce soir pour vous décidez. Ou vous quittez Paris et cette maison, afin d'éviter de tomber entre les mains du prévôt. Ou vous devenez la taupe de la maison.

Sur ce, il y a un autre mariole à côté avec qui j'aimerais m'entretenir.


De la laisser en plan dans le couloir, le temps qu'elle médite ses paroles et prenne sa décision. Il retourne dans le bureau et ce sans claquer la porte, en se disant que décidément, l'Aphrodite était réellement un piège qui se referme sournoisement sur ses habitants car il n' a guère de doute sur la décision qu'elle prendra. Ou irait-elle, entre le luxe de l'établissement et une sordide geôle, le choix est vite fait.

Alors cette prune?

Justin d'aller reprendre sa place derrière le bureau.
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Ludwig..
À l'invitation ducale, tu ne réponds que par un acquiescement du chef, obtempérant en allant t'asseoir sur le siège délaissé, gardant la question qui t'a été posée pour plus tard. Le fauteuil est déplacé, légèrement, juste assez pour pouvoir admirer le spectacle sans avoir à trop tourner, spectacle bien plus passionnant que le verre qu'on te propose et que tu ne te serviras pas. C'est que l'alcool te dégoûte, et qu'à moins d'être face à l'humiliation d'avouer que tes goûts en boisson sont semblables à ceux d'un enfant, il y a peu de chance que tu te serves toi-même un verre.

Les choses s'accélèrent, la voix de l'interrogatrice est sans appel et témoigne d'un caractère pour le moins affirmé, qui t'arrache un sourire. L'autorité ne fait qu'exciter ton insolence et, disons-le, l'arrogance qu'elle crée chez toi donne envie de te mettre encore plus de claques que le reste du temps, ce qui n'est pas peu dire. Sous tes yeux, jeune pie devenue proie dévoile le contenu de ses poches et confesse son crime. Par miracle ou simplement par instinct de survie, tu t'abstiens de la ramener et, pour tout commentaire, te fends d'un léger sifflement d'admiration, discret quoique suffisamment audible pour paraître impertinent. Tu n'as rien à dire, après tout ce ne sont pas tes affaires, mais la donzelle est impressionnante, tant par la nature de son forfait que par la quantité de bijoux dérobés. Le tableau aurait été parfait, si seulement elle ne s'était pas faite attraper.

D'une façon ou d'une autre, madame et monsieur sont les supérieurs hiérarchiques de la talentueuse voleuse. C'est ce que tu commences enfin à comprendre. Alors tu laisses l'homme l'entraîner à l'extérieur de la pièce et, fidèle à ton naturel avare de mots inutiles, tu gardes le silence. À dire vrai, tu ne ressens pas une once de compassion à l'égard de la jeune fille qui se fait très probablement passer un savon de l'autre côté de la porte, ton esprit déjà tout entier attiré par une nouvelle perspective. Une manouche, un Ludwig, un bureau.

Elle t'a, jusqu'à présent, royalement ignoré, mais il faut croire que cela t'amuse et le plaisir que tu prends à ce temporaire tête-à-tête est évident. Si tu n'étais pas conscient de son agacement et des risques élevés qu'il entraîne, tu lui aurais bien proposé quelques agréables activités dans le seul but de faire passer le temps. Reste que, puisque l'on te laisse en si bonne compagnie, tu ne te prives pas de te rincer l'oeil. Ton regard lumineux remonte le long d'une jambe, s'attarde contre une hanche, caresse la courbe d'un sein, se noie dans le creux du cou pour ne refaire surface qu'au milieu des boucles brunes. Et, au fil de tes pérégrinations imaginaires, ton sourire s'étire.
Ne lui en déplaise, Axelle te plaît.

D'Aunou ne vous laisse pas tranquilles bien longtemps et avec lui revient l'obligation de te tenir correctement. À regret, contemplation est abandonnée et minois tourné vers celui qui vient de s'asseoir.


    Je n'ai pas soif. Et pour répondre à votre question de tout à l'heure, Gérard a promis de me faire découvrir l'établissement. Il a dit que vous m'aimeriez.

Qu'il soit Gérard ou Flavien, le gérant de l'Aphrodite n'a jamais dit une chose pareille. Et ton "vous" est tout aussi hasardeux, puisque tu n'as pas la moindre idée de l'identité des présents dans ce bureau. Malgré tout, un nouveau coup d'oeil vers la manouche vient clore ton propos. Au cas où l'équivocité de ce-dernier n'aurait pas été assez criante.
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Axelle
A la quincaillerie qui s'échappa des poches de la Pie, la manouche pinça furtivement les lèvres. Nul doute que si elle n'avait pas eu, par le passé, de sérieuses divergences avec la prévôté de Paris, la donzelle face à elle aurait fait connaissance des rats des geôles du Châtelet que l'ancienne Prévôt de Paris connaissait par cœur pour y avoir laissé moisir plus d'une raclure. Ces geôles, assez terrifiantes pour qu'après quelques jours, les âmes qui y étaient oubliées ne prient que la mort les délivre. Pas pour rien que celles des Yeux aient été construites sur le même principe. Aussi, hocha-t-elle discrètement la tête au clin d’œil de Justin. Il aurait cependant bien pu rouer Angèle de coups avant de la foutre dehors qu'elle n'aurait pas levé le petit doigt. Bien au contraire. Toute voleuse qu'elle avait pu être elle-même, sachant fermer les yeux dès lors qu'elle pouvait y trouver son intérêt, voler la main qui nourrissait était une faute qui méritait le pire aux yeux de la Casas. Et en un sens, elle fut soulagée de n'avoir rien de plus ni à faire, ni à dire. Bien que dès lors, quelle que soit la décision de son Faucon d'époux, les Yeux d'Hadès seraient grand ouverts sur l'Aphrodite.

Mais pour l'heure, s'il en était un qui avait les yeux bien ouverts, c'était le gus sans nom devant elle. Et ce sur son anatomie. Reluquée, elle l'était, souvent. De haut en bas, de bas en haut et même en biais. Des hommes. Des femmes. Et hop, ses seins passés au crible avant que ses hanches ne prennent le relais. Une chance qu'elle soit de face, sans quoi son cul réputé divin aurait achevé le tableau rabâché, jusqu'à, peut-être, cette fameuse petite fessée dont bien des mains rêvaient. La manouche se savait désirable et désirée. Elle savait le nombre de ceux qui espéraient la baiser sur un coin de table. Mais ce pouvoir qu'elle détenait, dont elle usait et abusait comme d'une arme, elle ne la dégainait que lorsque qu'elle pouvait y trouver son intérêt. Et d'intérêt l'homme face à elle n'en avait aucun. Du moins, pas pour l'heure. Aussi ravala-t-elle un soupir blasé en le laissant faire sa petite affaire, sans doute très fier de lui, à l'image de bon nombre de ses congénères mâles. Et en parlant de congénères, celui qui avait su attirer véritablement son attention, non avec ses yeux mais bien avec son esprit et sa prestance, revint. Alors sournoise, l'envie fugace de jouer un peu, la gitane se glissa derrière Justin, jouant avec nonchalance du chaloupé de ses hanches à la cadence de ses pieds nus frôlant le sol. Se retournant, elle planta sans concession ses yeux noirs dans le regard de l'homme avant de laisser la virgule blanche d'un sourire égayer son visage d'ambre.


Vous aimez ? Vous l'avez cru ? Questionna-t-elle moqueuse en posant sa main sur l'épaule de son époux.
Ludwig..
Tu n'as d'yeux que pour elle, pour ce déhanchement félin et cette aisance parfaite. Tu la regardes, elle te laisse faire, et pourtant ne se laisse pas faire. Le spectacle qu'elle t'offre n'existe que parce que c'est là sa volonté et tu as déjà compris qu'une décision de sa part, purement despotique, peut y mettre fin à tout instant. Et qu'y a-t-il de plus divertissant et de plus provocant qu'un plaisir offert mais compté, méticuleusement calculé, et sans doute, d'une façon ou d'une autre, intéressé ? La contempler est un honneur, tu le sais, elle le sait, et, puisque rien n'est gratuit dans ce bas monde, il y a fort à parier qu'aujourd'hui ou demain, ici ou ailleurs, cet honneur pourrait te coûter cher. Mais pour l'heure, tu n'en finis plus d'admirer, sa maîtrise davantage encore que son cul. Elle est de celles qui ne se laissent pas aller, de celles qui donnent avec parcimonie et reprennent sans hésiter, de celles qu'on ne possède jamais vraiment. Elle est de celles qui plaisent et qui le savent, de celles qui ne rougissent pas des regards posés sur elles, de celles qui ne s'agenouillent pas et préfèrent attendre que l'on baisse les armes. Ou que l'on se rebelle. Et il va sans dire que tu pencheras toujours pour la seconde option.

Ta lèvre a été mordillée, amorce d'un lâcher prise qui serait pour le moins désastreux. Reprends-toi, arrête de baver, racle-toi la gorge et étire un peu ce sourire, qu'il soit plus téméraire que béat. Cessant d'errer sur le corps féminin, ton regard vient trouver un port d'attache dans celui de la brune. Elle ne veut pas de toi, mais ne s'offusque pas d'être regardée - si tant est que l'on puisse encore parler de regard, celui-ci s'apparentant de plus en plus à un scandaleux effeuillage imaginaire - et elle ose même ajouter sa touche personnelle au spectacle que tu t'offrais avec tout l'égoïsme dont tu es capable. Voilà qui est troublant. Tu aimes les défis, c'est évident. Que l'on t'échappe pour te revenir ensuite, que l'on te dise "non" un temps pour que tu t'escrimes à te faire aimer longtemps. Catin, c'est un métier. Et Axelle, une bataille qui n'a rien de gagnée.

Ni ses questions, ni le fait qu'elle touche du doigt un autre que toi, ne t'écartent de l'objet de tes convoitises. Ton corps trop grand s'enfonce un peu dans le fauteuil, comme pour profiter autant que possible du confort qui t'est offert, mais ton attention reste fixée sur la duchesse. C'est avec elle que tu veux jouer. C'est elle que tu veux. Et c'est elle que, présomptueux au possible, tu es convaincu d'obtenir, aujourd'hui ou demain. Car quand manouche s'indiffère, Ludwig s'enorgueillie. La voix masculine n'a rien perdu de sa sérénité, lorsqu'elle répond enfin :


    Je le crois. Et vous le croirez aussi, pour peu que vous me laissiez vous prouver ce que je vaux.

Si tes yeux pouvaient parler, ils ponctueraient chacun de tes mots de mille promesses de gémissements de plaisir. Pour le moment, et dans un geste ô combien exceptionnel chez toi, tu baisses un instant la tête. Pas par humilité, évidemment, mais seulement pour saisir, dans la besace écrasée à tes pieds, la pipe et le chanvre que tu promènes partout avec toi. Reluquer t'a donné une furieuse envie de fumer.
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Bakhtan
Justin de froncer méchamment les sourcils, à croire qu'ils se sont tous donnés le mot aujourd'hui pour le faire sortir de ses gonds!

Entre la courtisane qui n'en est pas une et qui comptait plumer toute la clientèle de l'Aphro, voilà qu'un gringalet qui se prend pour un paon, fait la roue à Axelle et sous ses yeux encore. Sa femme plait, attire bien des convoitises, il le sait et en est conscient bien qu'il ne voit pas de concurrent en celui qui se trouve en face d'eux.

S'il n'avait pas parlé d'un basané qui pourrait être le gérant disparu, il lui aurait déjà flanqué son poing sur le nez.

On ne touche pas à ce qui appartient au duc et la duchesse fait partie de ses biens les plus précieux.

Mais ne pas donner trop d'importance à ce triste sire, il n'en serait que trop flatté.

Tandis qu'il le voit brandir une pipe, son velours butte contre ses dents et fait raisonner dans la pièce un petit tintement désapprobateur qui précède ses mots à venir.


-Mauvaise idée messire, si vous comptez sortir sans aucune égratignure de MON bureau vous n'allez certainement pas l'empester.

Il espère qu'il aura compris le "mon" possessif qui, subtilement, découle également sur Axelle.

Epouse qui pose sa main sur son épaule, main cueillie dans sa dextre tandis que s'y posent ses lippes. Sa senestre attrape la taille de la manouche et il l'attire sur lui en la faisant basculer au-dessus de l'accoudoir de son siège.

Ses lippes se posent dans son cou et descendent au plus bas de son décolleté. Lèvres toujours à même sa peau, il lève ses yeux vers l'intrus. Genre, elle est à moi, mon gars. Chatouillant ses flans, complice et par jeu, il reprend la parole sur un ton presque martial.


-Et qu'est ce que vous valez, quand vous ne rusez pas? Car ne tournons pas plus longtemps autour du pot. Il n'y a jamais eu de Gérard ici. Aussi, nous vous écoutons, qui vous envoie et pourquoi?
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Axelle
Il était une chose que l'on pouvait difficilement nier. L'homme était courageux. Entrer dans le bureau sans y être invité, puis bouffer la Casas du regard sous l’œil du Faucon était courageux, oui. Et impensablement tenace. Quoiqu'à bien y réfléchir, non, ce n'était pas courageux, c'était totalement fou. Téméraire, imprudent, risqué, inconscient. Nul doute que cela aurait plu à la manouche écervelée et inconséquente qu'elle avait été, avant. Avant de se brûler les ailes et d'user son cœur à des défis et des jeux imbéciles. Avant de prendre des gnons et d'avoir des hématomes plein l'âme. Avant que la main de Justin n'accepte de se tendre et de ne pas la lâcher.

Alors, si elle restait intriguée par cette bancale histoire de Gérard, ce n'était pas pour cette raison qu'elle ne se montrait pas plus tranchante. Non, ce gus avait tout pour plaire aux donzelles en mal d'aventure qui pourraient passer le seuil de l'Aphrodite. Écorché vif, mauvais garçon, prêt à tout pour avoir ce qu'il souhaitait, ou du moins, être assez habile pour le faire croire, en laisserait plus d'une en pâmoison. Chavirées jusqu'à l'étourdissement de se croire follement désirées. Si la manouche n'était plus vraiment dupe de ce genre de tour, l'homme avait au moins parfaitement compris ce qui plaisait à la plupart des femmes. La plus grossière erreur de l'imprudent était alors de penser qu'il devait se faire aimer du couple ducal. Couple qui, s'il avait été formé par pur intérêt, était aujourd'hui lié d'une complicité et d'une connivence pleines. L'erreur était alors d'autant plus béante en asticotant le Faucon a qui, évidemment, la pantomime n'avait pas échappée.

Et la manouche ne se plaignit pas un instant de la démonstration propriétaire. Si le baiser à sa main ne l'étonna pas, elle étouffa une petite inspiration surprise en se retrouvant basculée entre les bras de son époux, les yeux furtivement fermés à la chaleur de sa bouche contre sa peau. Justin jouait là à un jeu bien dangereux, attisant son appétit dans la seconde, alors qu'elle étirait son cou pour le laisser poser son empreinte à sa gorge offerte sans partage. Ailleurs, sans doute aurait-elle pu en être gênée, pudique de dévoiler à des yeux étrangers une intimité qui ne les regardait pas, mais complice, elle abonda dans le sens de son époux en laissant volontairement fuser, bien que n'ayant peu à le forcer, un soupir alangui de ses lèvres. Justin, devinant peut-être le risque planant dans la pièce qu'elle ne fiche dehors l'homme pour profiter pleinement de la possessivité offerte, les chatouilles la firent se tortiller, doucement cependant. A trop gigoter, se retrouver le cul par terre n'aurait certainement pas eu l'effet escompté. Alors, enroulant presque sagement ses bras autour de la nuque d'Aunou, glissant ses doigts entre les mèches brunes, tourna-t-elle la tête vers l'homme, attendant sa réponse en ronronnant telle une chatte patiente au coin du feu.
Ludwig..
Les maris ne servent, selon toi, à rien d'autre qu'à offrir à l'épouse l'excitation de l'interdit, et à toi le luxe d'être l'amant. Tu ne prêtes jamais attention aux maris. Un jour, ça te jouera des tours, et tu regretteras cette effronterie qui te pousse à refuser le moindre crédit aux mâles. Un jour, mais pas aujourd'hui. Tu acceptes sans broncher d'être le témoin des gestes trop intimes du couple, ne t'en vexant pas, ne les jalousant pas. L'orgueil qui te façonne te fait considérer, à tort plus qu'à raison sans doute, que qui n'est pas toi ne peut jamais être une menace. Le duc peut bien affirmer ses droits tant qu'il le voudra et comme il le voudra, tu n'en prendras pas ombrage. Car tout propriétaire qu'il soit, pourra-t-il empêcher la manouche de lui filer entre les doigts la nuit où l'envie l'en prendra ? Peut-être. Peut-être pas. Toi, tu préfères croire qu'une femme qui refuse de se chausser ne saurait tout à fait enterrer sa liberté.

Quelqu'un de respectable aurait sans doute détourné les yeux. Reste que tu es courtisan et que, déformation professionnelle ou obsession grandissante, allez savoir, tu guettes les réactions de la cible, t'amuses de ses soupirs légers et charmants et suis tranquillement la main brune jusqu'à ce qu'elle disparaisse dans la crinière masculine. Tu la veux. Plus l'entrevue dure, et plus tu la veux. Son époux pourrait bien la prendre sur son bureau et sous ton nez que tu la voudrais toujours. C'est viscéral, c'est croissant, c'est foutrement malsain, mais tu la veux. Et c'est parce que l'issue n'est pas sue que le défi se justifie.

Tes pensées sont balayées par la sentence qui vient de tomber. Dans ce bureau, on ne baise pas et on ne fume pas. C'est d'un triste. Tu comptes bien obéir car, plus qu'au chanvre, tu tiens à la vie, mais tes mains continuent à s'activer et tassent minutieusement l'herbe dans ta pipe. Il faut bien occuper ces doigts qui s'ennuient. Tout à ton activité, tu coules un ultime regard sur la silhouette féminine, avant d'enfin daigner te heurter au propriétaire, pour ne plus le lâcher. Ton visage s'est fermé, c'est perceptible. Le jeu, qui n'a duré somme toute qu'un fugace instant, s'arrête là. Les hommes ont à parler. Mais que madame ne s'en offusque pas, tu reviendras à elle bien assez tôt. Qu'elle n'espère pas t'échapper pour toujours, elle est la malchanceuse victime de ton désir, le genre de désir qu'on n'efface pas par une caresse dans les cheveux d'un autre. Tu n'as d'autre choix que de t'arrêter là pour le moment, mais tu te convaincs que ce n'est que partie remise. Et en attendant, Axelle, qu'elle le veuille ou non, habitera bon nombre de tes rêves à venir, jusqu'à ce que tu parviennes à lui faire comprendre que, sous tes draps, elle a tout à gagner.

Pour l'heure, ton vis-à-vis te demande de cesser de ruser. Bien. Tu veux sa femme mais, ce menu détail mis de côté, tu n'es pas contrariant.


    Je baise... mieux que vous. La fin de la phrase, pure provocation, s'échoue au bord de tes lèvres sans les franchir, Dieu merci. Survie, on a dit. Et parfois, je me fais baiser. Heu... là, Ludwig, ça pourrait être mal interprété. Ce n'est pas tout à fait ça que tu voulais dire mais tu poursuis, imperturbable. Le type que je cherche m'a sorti d'une mauvaise passe. Il m'a demandé de le retrouver ici. Alors me voici.

C'est net, précis, abrupt, factuel, expéditif et dénué d'émotion. C'est Ludwig qui ne joue plus. On aurait en tout cas pu y croire, si tu n'avais pas, à nouveau, tourné la tête d'un demi-centimètre pour t'intéresser à la manouche plutôt qu'à celui qui la tient dans ses bras. Le regard supposé être le dernier ne le sera pas, et déjà tu te surprends à te figurer, encore, ce qui est dissimulé par la robe vermeille, un éclat gamin venant habiller ton sourire. Incorrigible.
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Axelle
Si le regard de l'homme daignant enfin la libérer de son examen approfondi la contenta, le visage fermé qui s'afficha alors devant Justin couturé du ton employé lui firent serrer furtivement la mâchoire. Pourtant, la manouche, toute occupée en entrelacer ses doigts aux mèches brunes ne broncha pas. Mais quand le regard bleu à nouveau se posa sur elle, tout orné de la provocation d'un sourire morveux, les doigts de sa main libre paumés dans les plis de sa robe se serrent. Mauvais signe. Que l'on puisse lui manquer de respect, elle pouvait faire avec. Sa trogne de manouche ne lui épargnerait jamais ces libertés que beaucoup prenaient avec elle. Amen. Mais provoquer Justin était une toute autre paire de manches. Inspirant silencieusement, la gitane posa ses lèvres dans le cou de son époux avant de les glisser jusqu'au lobe de son oreille où elle murmura d'une voix si basse qu'elle ne pouvait être entendu que du Faucon.

Laisse-moi lui expliquer à ma manière s'il te plaît, puisqu'il ne semble pas avoir tout compris.


Et ponctuant sa messe basse d'un baiser appuyé à la tempe mâle, elle se déroula souplement pour se lever. Sans un mot, laissant juste le froissement de la soie écarlate de sa robe envahir les murs attentifs à la scène menaçant de se jouer sous leurs yeux, elle vint s'asseoir sur le bureau, juste face à l'imprudent insolent. Un léger sourire planant à ses lèvres, l'ombre des prunelles agrippant le bleu avec sournoiserie sous la frange paresseuse des cils noirs, elle releva doucement son jupon, dévoilant avec lenteur une cheville que des volutes de henné s'amusaient à gravir. Et suivant leurs courbes sinueuses, le rouge monta encore, avec une lenteur appliquée sur la peau ambrée du mollet. Baissant les yeux, lissant sa robe avec un soin tout superflu, elle tendit la pointe de son pied nu et la posa avec douceur sur le genou de l'homme.

Merci pour vos réponses. Avec langueur, elle remonta encore son pied le long de la cuisse étrangère en une caresse dévergondée. Pouvez-vous nous dire où l'avez-vous vu et quand ? Elle pencha doucement la tête alors que l'aventureux peton se glissait à l'entre jambe mâle, irrémédiablement aguicheur, se lovant contre la chaleur à sa merci en doux vas-et-vient. Ce serait fort aimable de votre part. Puis remontant la tête, plantant ses yeux dans ceux de l'homme sans lui autoriser la moindre échappatoire que de s'y perdre. Ah, et j'oubliais... Et tant elle avait été douce, elle fut brutale en appuyant son pied sur la virilité de l'homme, pressant sans la moindre pitié ce grâce à quoi il gagnait sa vie. Je ne suis pas cliente et encore moins à vendre ou à gagner. Rangez vos yeux car croyez bien que je sais faire pleurer les hommes de bien des façons si tel est mon bon vouloir. En rajoutait-elle? Non, pas vraiment. La voix était plus rauque encore que d'ordinaire et, dans les prunelles sombres, vacillaient des promesses plus sombres encore. Prenant appuis de ses deux mains sur la table, elle força encore la pression de son pied. Est-ce que vous comprenez bien maintenant?
Ludwig..
La caresse, aussi insidieuse qu'agréable, t'arrache d'abord un soupir satisfait. Sans faire l'effort de la moindre pudeur, mot banni depuis bien longtemps de ton vocabulaire, tu t'attardes sur la courbe de la jambe offerte qui te crie de venir l'embrasser. La lenteur du mouvement te charme, la chaleur de la pièce aussi, et plus tu te sens serré dans tes braies, plus est écartée toute méfiance quant à la tournure étonnante des événements. Corps et âme trop occupés à profiter d'une tendresse inespérée, tu lui laisses libre-accès à ton genou, à ta cuisse, et au reste. Tu n'es qu'un imbécile, et nul doute que la manouche se fera un plaisir de te faire payer cette insolente naïveté.

La douceur devient morsure et la pipe que tu tenais, amante fidèle et parfaite allégorie de ton orgueil, t'échappe en même temps qu'un juron étouffé, heurtant le sol du bureau dans un bruit sourd. Si tu espérais ne rien laisser voir ni de ta surprise, ni de ta souffrance, c'est loupé. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, ton corps se tend d'un mouvement dont on ne l'aurait pas pensé capable, tant il n'est d'habitude façonné que d'une souplesse et d'une nonchalance toutes travaillées. Tu voudrais te soustraire à ce pied tortionnaire et si tes deux mains se sont crispées sur les accoudoirs du fauteuil, la défense est vaine. Le moindre geste ne fera qu'accentuer la douleur. Un instant, tu es tenté de te vexer, car somme toute ton seul crime est d'aimer et d'un peu trop le montrer. Mais ta position est d'un inconfort suffisant pour te faire miraculeusement ravaler ton irrévérence et admettre que, puisque tu n'es pas en position de force, ce n'est plus l'heure de jouer au con.

Que ce soit pour ne pas tout à fait perdre la face ou parce qu'il est des yeux auxquels on ne peut que s'abandonner, tu soutiens le regard manouche, t'abaissant jusqu'à lui montrer la douleur qui brille dans le tien. Car, à sentir la pièce maîtresse de ton anatomie menacée, tu souffres et tu bouillonnes. Si tu le pouvais, tu avouerais à celle qui te fait face qu'à s'habiller de cette soudaine autorité d'homme, elle est exquise, qu'à se vexer d'être regardée, elle parvient à provoquer ta fierté, et qu'à te résister, elle n'en est que plus irrésistible. Tu effaces de ta trogne le sourire d'enfoiré dont tu aimes tant te parer car, de tout cela, tu ne diras mot, te contentant de le penser. On t'a dit de ranger tes yeux. Alors range tes yeux. Mais comment Axelle, pied maltraitant une virilité qu'elle a elle-même éveillée, peut-elle encore te paraître si belle ?

En un clignement, tu tâches de te concentrer, malgré tes muscles raidis dans le fauteuil. Elle t'a posé une question. Et tu réalises enfin que tu te trouves dans l'exacte position de celle qui était assise là un peu plus tôt. Sauf que toi, tes poches sont vides. Reste qu'elle a été mise dehors sans autre forme de procès, et il y a fort à parier que tu subiras le même sort. Ta voix a abandonné l'idée de se faire mielleuse et finit par répondre, en quelques mots impatients, jetés là avec un empressement non dissimulé.


    Aux miracles. Il y a quatre jours.

Ton intérêt ne se porte visiblement pas sur cet interrogatoire, dont tu ignores les tenants et aboutissants. De ce que la manouche t'a dit, tu n'as en fait retenu qu'une seule information. Elle n'est pas cliente. Comment femme peut-elle ne pas être cliente ? Face à ce qui te semble être d'une absurdité sans nom, et l'oeil toujours attaché au sien, tu demandes enfin ce qu'il aurait sans doute été opportun de demander bien plus tôt, si seulement tu n'avais pas été tout entier dévoué à ta périlleuse contemplation.

    Si vous n'êtes ni cliente, ni à vendre, qui êtes-vous ?

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Bakhtan
La cour des miracles... Les mots raisonnent dans la tête d'Aunou, qu'est ce que Flavien pouvait bien foutre dans ce trou à rats, repère de malfrats. Il envisage toute une série de traquenards dans lequel le gérant aurait pu tomber à son insu.

Si bien qu'il en oublie Axelle qui vient pour la première fois sous ses yeux de se vêtir de sa cape invisible des Yeux d'Hadès.

Il la regarde aguicheuse et voluptueuse, et se dit qu'il est fort chanceux de pouvoir jouir de ses charmes. Il la regarde agir et sourit de la voir mettre à mal, le gagne pain du baiseur parfois baisé qui aime un peu trop à son goût jouer avec le feu. Il reste assis derrière son bureau, sort sa dague et fait mine de se curer les ongles, sans un regard pour le malmené, sur un ton sans appel, qui commence à trahir son agacement, il répond pour Axelle.


Vous avez en face de vous messire, la duchesse D'Aunou dont je suis l'époux, les murs entre lesquels vous vous trouvez sont à nous. Et vous vous doutez bien que si cette maison est nôtre, nous ne sommes pas des enfants de cœur, tout nobliaux que nous sommes, si elle, était menaçante, pour ma part, je préfère mettre à exécution les menaces.

Tenez le pour dit!

Ironique et supérieur, il poursuit.

Car une fois devenu castra, vous ne pourrez plus vous targuer d'être de ceux qui forniquent. Vous me direz, il y en a, à qui cela plait, et vous pourrez toujours vous recycler.

Il éclate de rire, et poursuit.

Vous parliez d'une mauvaise passe, dites m'en plus, je vous prie.

Après nous réfléchirons, car figurez-vous que nous manquons principalement de courtisanes, et que je n'aime pas le désordre, ni être contrarié et pour l'heure, je le suis...

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Ludwig..
    Pas "messire", votre grâce. Ludwig.

Tes sourcils se sont froncés au "messire", que tu perçois comme un trait d'ironie manifeste. Ni toi, ni lui, n'êtes dupes du fait que tu ne mérites pas un tel surnom. En réponse, tu lui offres la dénomination que lui mérite car, par on ne sait quelle manie rigoureuse de ton esprit obsessionnel, tu connais l'étiquette et te plais à la respecter, gratifiant les nobles des prédicats dûs à leur rang dès que tu en as l'occasion. D'autant qu'en l'espèce, le couple, non content d'être ducal, est propriétaire. Ludwig, ta capacité à être systématiquement au mauvais endroit au mauvais moment tient du génie. Et si tu restes impassible face à la découverte, la vérité, c'est que tu réalises qu'il aurait certainement mieux valu pour toi que tu fasses meilleure impression. Loupé.

Corps toujours tendu dans la posture délicate que l'on t'impose, tu écoutes, trouvant plus opportun de fermer ta gueule que de faire la moindre remarque. Et lorsque d'Aunou t'humilie, tu te figes dans un sourire entièrement factice, tentative pour feindre, avec une réussite toute relative, que la plaisanterie t'amuse. Comme si la situation n'était déjà pas assez embarrassante, voilà que l'on balaie ton espoir de ne pas avoir à t'attarder sur un récit qui, loin d'être flatteur pour toi, a plutôt le goût amer de l'échec. Axelle est encore là, dans un coin de ta tête, mais tu t'interdis de la regarder à nouveau et c'est son époux que tu examines, non sans avoir d'abord laissé brièvement tes yeux pleins de regrets se poser sur la pipe abandonnée par terre. Une grande inspiration est prise et, forçant ta mâchoire crispée et ta nature silencieuse, d'un ton calme et posé, le récit est déroulé :


    C'est une histoire de cliente qui prétendait ne pas l'être et qui s'est froissée parce que je la regardais. Pincement de lèvres. Surtout, ne pas se tourner vers la manouche. Rester concentré. Elle n'était pas seule et un... individu est venu lui prêter main forte pour maîtriser le grossier personnage que je suis. Léger sourire vient appuyer l'ironie. J'étais dans la merde, votre type était là. Dieu seul sait ce qu'il foutait là-bas, d'ailleurs. Quelques secondes de silence. La suite est peu glorieuse. Mais des détails, il faudra bien que tu en donnes. Il a payé pour qu'on évite de trop m'abîmer, qu'on me foute la paix, et qu'on me laisse foutre en paix. Il m'a demandé de disparaître de Paris ou de venir le retrouver ici. Je ne le connais pas, il a seulement dit qu'il était sur un gros coup, une histoire de transaction. Nouvelle pause, pour signifier que l'anecdote est terminée, et pour chercher à lire dans ton interlocuteur la réponse au pourquoi de cet interrogatoire. Et, évidemment, parce que ç'aurait été trop beau que tu t'arrêtes là, tu ne peux t'empêcher de conclure : Voyez, votre grâce : je ne viens ni pour le désordre, ni pour vous contrarier. Je ne fais qu'obéir.

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