Kalith
Retour au réel
La fin d'un rêve tourmenté, brutal, agité. Un réveil douloureux, qui lui demande un certain effort physique et mental. Elle se redresse sur le lit, son regard émeraude arpente la pièce, détaillant chaque meuble, chaque objet. Elle ne reconnaît pas cet endroit. Ou peut-être l'a-t-elle simplement oublié. Comment savoir ? Elle n'en sait strictement rien.
Des images lui reviennent progressivement. Elles assaillent son esprit. Un paysage chamarré, presque joyeux, un ressac lointain, le chant des oiseaux. Et puis une chute. Violente. Qui finit par céder la place à un abîme sans fond. Une chute inexorable. D'autres images viennent attaquer son esprit, plus lointaines, mais pas moins réelles. Suffisantes pour réveiller une ancienne douleur qui meurtrit toujours son corps.
Reste calme !
Sa main vient instinctivement toucher ses cheveux, s'enroulant dans une longue mèche brune. Elle ferme les yeux un instant. Sa respiration se fait plus fluide, moins saccadée. Elle prend une nouvelle inspiration, et repère enfin ses vêtements, soigneusement pliés sur une commode à proximité de la fenêtre. Méfiante, elle scrute une nouvelle fois les alentours avant de se lever, laissant nonchalamment glisser le drap qui dissimulait sa nudité. Elle s'arrête un moment pour regarder à travers le carreau, et étudie ce qui ressemble à la cour intérieure d'un couvent.
En récupérant ses vêtements, elle remarque un mot laissé là à son attention, ainsi qu'une lettre. Elle le parcourt brièvement avant de se vêtir, et récupère le reste de ses affaires, rangées dans un coffre. La missive pouvait attendre.
Après un dernier regard vers la pièce austère qui lui a servi de refuge, elle pousse la porte pour arriver dans une allée. D'instinct, elle s'engage dans un couloir, et se dirige vers ce qui semble être la sortie. Une femme l'interpelle au loin, cherchant visiblement à lui dire quelque chose. Elle est vêtue d'une longue robe qui trahit son mode de vie, et son appartenance religieuse. Mais la jeune femme n'a pas le temps pour cela, aussi presse-t-elle le pas jusqu'à franchir la grande porte qui mène vers la liberté.
A l'extérieur, la vie poursuivait son cours. Le temps n'avait pas suspendu son vol durant sa léthargie, et les gens continuaient de vaquer à leurs propres occupations au gré de leur existence. Vaste insouciance d'un monde infini, souffle d'un temps sur qui rien ni personne n'a d'emprise. Elle était une inconnue que personne n'avait attendue. Une anomalie dans un tableau parfait.
La jeune femme s'arrête après quelques pas, la main posée sur le tronc d'un arbre robuste. Elle reprend son souffle et laisse le temps à son esprit de s'imprégner de ces images, de ces sons, de ces odeurs. Des gens qui se hèlent à distance, des enfants qui courent, le hennissement d'un cheval, l'arôme d'un fumet s'échappant d'une taverne. Un tourbillon de sensations mouvantes et tangibles, un torrent vertigineux venant s'écraser sur une roche encore trop fragile. Vertige.
Non sans difficulté, elle se détache finalement à regret de son support éphémère, et met un pied devant l'autre jusqu'à atteindre le marché du village. Là, elle achète quelques provisions en évitant les regards et les discussions. Un homme la dévisage, mais elle l'ignore. Une vieille femme essaie d'engager la conversation, mais elle l'ignore également. Elle n'est pas là pour discuter. Aussitôt ses achats effectués, elle poursuit sa route en pressant l'allure.
Cours !
Elle ne court pas, mais le bourg est déjà derrière elle. Elle ne se retourne pas, et emprunte une route en suivant les indications sur une pancarte. Elle sait où elle va, et c'est toujours ça de gagné. Elle a des choses à régler, et des choses à récupérer. Un objectif. Un début de contour qui se dessinait autour de formes abstraites. Un phare venant guider un navire pris dans la tourmente par une nuit sans lune. Espoir.
La fin d'un rêve tourmenté, brutal, agité. Un réveil douloureux, qui lui demande un certain effort physique et mental. Elle se redresse sur le lit, son regard émeraude arpente la pièce, détaillant chaque meuble, chaque objet. Elle ne reconnaît pas cet endroit. Ou peut-être l'a-t-elle simplement oublié. Comment savoir ? Elle n'en sait strictement rien.
Des images lui reviennent progressivement. Elles assaillent son esprit. Un paysage chamarré, presque joyeux, un ressac lointain, le chant des oiseaux. Et puis une chute. Violente. Qui finit par céder la place à un abîme sans fond. Une chute inexorable. D'autres images viennent attaquer son esprit, plus lointaines, mais pas moins réelles. Suffisantes pour réveiller une ancienne douleur qui meurtrit toujours son corps.
Reste calme !
Sa main vient instinctivement toucher ses cheveux, s'enroulant dans une longue mèche brune. Elle ferme les yeux un instant. Sa respiration se fait plus fluide, moins saccadée. Elle prend une nouvelle inspiration, et repère enfin ses vêtements, soigneusement pliés sur une commode à proximité de la fenêtre. Méfiante, elle scrute une nouvelle fois les alentours avant de se lever, laissant nonchalamment glisser le drap qui dissimulait sa nudité. Elle s'arrête un moment pour regarder à travers le carreau, et étudie ce qui ressemble à la cour intérieure d'un couvent.
En récupérant ses vêtements, elle remarque un mot laissé là à son attention, ainsi qu'une lettre. Elle le parcourt brièvement avant de se vêtir, et récupère le reste de ses affaires, rangées dans un coffre. La missive pouvait attendre.
Après un dernier regard vers la pièce austère qui lui a servi de refuge, elle pousse la porte pour arriver dans une allée. D'instinct, elle s'engage dans un couloir, et se dirige vers ce qui semble être la sortie. Une femme l'interpelle au loin, cherchant visiblement à lui dire quelque chose. Elle est vêtue d'une longue robe qui trahit son mode de vie, et son appartenance religieuse. Mais la jeune femme n'a pas le temps pour cela, aussi presse-t-elle le pas jusqu'à franchir la grande porte qui mène vers la liberté.
A l'extérieur, la vie poursuivait son cours. Le temps n'avait pas suspendu son vol durant sa léthargie, et les gens continuaient de vaquer à leurs propres occupations au gré de leur existence. Vaste insouciance d'un monde infini, souffle d'un temps sur qui rien ni personne n'a d'emprise. Elle était une inconnue que personne n'avait attendue. Une anomalie dans un tableau parfait.
La jeune femme s'arrête après quelques pas, la main posée sur le tronc d'un arbre robuste. Elle reprend son souffle et laisse le temps à son esprit de s'imprégner de ces images, de ces sons, de ces odeurs. Des gens qui se hèlent à distance, des enfants qui courent, le hennissement d'un cheval, l'arôme d'un fumet s'échappant d'une taverne. Un tourbillon de sensations mouvantes et tangibles, un torrent vertigineux venant s'écraser sur une roche encore trop fragile. Vertige.
Non sans difficulté, elle se détache finalement à regret de son support éphémère, et met un pied devant l'autre jusqu'à atteindre le marché du village. Là, elle achète quelques provisions en évitant les regards et les discussions. Un homme la dévisage, mais elle l'ignore. Une vieille femme essaie d'engager la conversation, mais elle l'ignore également. Elle n'est pas là pour discuter. Aussitôt ses achats effectués, elle poursuit sa route en pressant l'allure.
Cours !
Elle ne court pas, mais le bourg est déjà derrière elle. Elle ne se retourne pas, et emprunte une route en suivant les indications sur une pancarte. Elle sait où elle va, et c'est toujours ça de gagné. Elle a des choses à régler, et des choses à récupérer. Un objectif. Un début de contour qui se dessinait autour de formes abstraites. Un phare venant guider un navire pris dans la tourmente par une nuit sans lune. Espoir.