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[RP] Epistolaire

Le_g.


Citation:
On me dit que nos vies ne valent pas grand chose, qu'elles passent en un instant comme fânent les roses, on me dit que le temps qui glisse est un salon et que de nos chagrins il s'en fait des manteaux
On dit que le destin se moque bien de nous, Qu'il ne nous donne rien et qu'il nous promet tout Parait qu'le bonheur est à portée de main


Alors on tend la main, et on se retrouve fou.


J'ai reçu une missive m'annonçant que tu étais vivant alors.. J'aimerai vérifier. *
J'entreprends un petit voyage, j'aimerais te croiser, je ne pourrais pas plus d'un soir mais ça sera largement suffisant, je pense, pour nous rendre à noveau compte que l'Amour s'est taillé.
Je crois.. Je crois que c'est ça que je veux vérifier.


D.


Il avait reçu une drole de missive, une dont il ne pensait pas qu'elle lui parviendrait un jour, une de celles auxquelles on répond, non pas par obligation, mais par besoin qu'on ressent dans ses tripes. Déa, son attachiante... Il n'avait pas osé lui écrire après ce qu'il lui avait fait subir, il avait préféré faire le mort, se faire oublier d'elle. Il refaisait sa vie, la reconstruisait, petit à petit et espérait finalement qu'elle aussi.


Citation:
*un pigeon fatigué arrivera sans doute tardivement.*

Bonsoir Déa,

Ton pigeon, je l'ai tué pour abréger ses souffrances. Il était à bout de souffle. Pour ce qui est de ma santé, elle va mieux. Je crois que ni le Très-Haut, ni le Sans-Nom ne savaient que faire de moi, alors ils m'ont renvoyé ici.

Pour ma part, s'il m'arrive de penser à toi, c'est parce que je n'ai pas oublié notre relation tumultueuse. Pourtant, il est possible et probable qu'il n'y ait plus rien entre nous. Une prochaine rencontre nous le confirmera ou pas.

En attendant, j'ai cru lire un sous-entendu dans ta missive, que tu veux vérifier en un soir. Seulement, je n'ai ni la date, ni le lieu de ce rendez-vous, à moins que je ne me sois complètement trompé.

J'ai changé, du moins je le crois. Lest m'a quitté, et je dois dire que... je n'en suis pas mort, bien au contraire. C'est étrange quand j'y repense. Je ne porte plus le nom de Lioncourt et je me sens plus léger. Tu m'avais dit qu'on pouvait survivre à tout, je le crois volontiers à présent.

J'ai une femme dans ma vie, et aussi étrange que cela puisse te paraitre, autant qu'à moi d'ailleurs, je n'ai d'yeux que pour elle.

Tu dis que l'amour s'est taillé ? Déa, il s'est taillé le jour où tu es partie avec un traitre... Que tu n'aies pas été fidèle, à vrai dire, je ne l'étais pas non plus, je n'ai donc rien à en dire, mais je n'oublie pas que tu m'as menacé de mort si je tentais de m'en prendre à lui.

J'ai survécu à la mort. Pour qui, pour quoi ? Je n'en sais rien moi-même, mais je te pardonne. Je ne t'en veux plus. Tu t'es vengée de ce que je t'ai fait subir, et je le comprends. J'espère que tu pourras un jour me pardonner de tout le mal que j'ai pu te faire.

Embrasse Victoire pour moi, si elle sait qui je suis, sinon, tant pis, inutile de perturber une enfant qui n'a pas besoin de moi pour être heureuse, et peut-être même le contraire, qui est plus heureuse sans moi.

Prends soin de toi, Déa.

Louis

_________________
Andrea_
En voyant le pigeon se poser sur le rebord du balcon du château de Momas, picorer un reste de biscuit abandonné sur la rambarde, vous l’enviez. Et quand le petit oiseau s’approche de la porte pour roucouler et faire taper son bec plusieurs fois contre la vitre, vous êtes attendri.
Pic pic Pic
Vous imaginez une femme à la chevelure de rêves ouvrir la porte et, parée de ses plus beaux habits –il est midi tout de même-, recueillir le petit animal et lui caresser la tête avant de décrocher doucement le message qu’il a accroché à la patte.
Pic Pic Pic pic
Votre imagination vous pousser à voir la jeune femme le nourrir et le soigner, avant de s’accouder à la rambarde de son château, telle une princesse perdue qui attendrait son prince.
Pic Pic Pic
Les rayons du soleil caresseraient sa peau d’opale et ses grands yeux bleus –ou verts ou violet, une couleur rare quoi-, elle lirait tranquillement la missive en souriant niaisement.
Pic Pic
Sauf que….



BERdoL ! Ginette allez tuer cet oiseau amoureux avant que je n’arrête sa parade nuptiale en l’obligeant à se reproduire avec mon âne !
Ginette !
Gin….Rhaaaaaa !


Elle n’a rien d’une princesse, et pourtant Dieu sait qu’elle en a les titres. Ses cheveux sont longs, certes, mais loin d’être coiffée, et que dire de sa tenue, celle qu’elle portait la veille et qu’elle avait eu la flemme d’enlever lorsqu’elle était rentrée, suffisamment ronde pour prendre un dernier verre sans se déshabiller.
Le pauvre pigeon ne sera pas nourri, mais mangé, assommé d’un coup sec sur la rambarde. La patte à moitié arraché avec la missive. Oups.
Mais ne vous plaignez pas, on a les yeux gris et la peau d’opale. Et lebalcon. Et le château et….



Ginette !
-Vous m’avez demandé ?
NAN ! Naonn… Non Ginette. Merci.


On a le petit personnel et le merci, la Chiasse a compris que les gens faisaient les choses plus vite quand on le sortait. Et comble du comble, on a même la main qui serre la rampe alors qu’elle reconnait l’écriture et la signature.
Tu t’es déjà pris un grand revers et un seau d’eau froide dans la face alors que tu dormais ? Non ? Dommage, ça fait le même effet. Ça coupe un peu les jambes et tu ne sais plus où tu habites. D’ailleurs la Chiasse, alors que son dos doucement râpe contre les pierres alors qu’elle s’assied au sol, elle ne sait plus qui elle est.
On ne refera pas l’histoire, disons juste que Louis, Louis est le « premier » dont elle parle avec tant d’admiration avec Helge.

Ce n’est qu’après avoir verrouillé sa porte et repris ses esprits qu’elle pris la plume.





Louis,

Tu me dois un pigeon, si le sans nom n’a pas voulu de toi, moi je voulais de ce pigeon ! Je t’avais pourtant vu, par le passé, copiner avec des proches du sans-nom, tu as du être imbuvable pour qu’il te renvoie ici. A moins que ça ne soit la pire chose qu’il pouvait t’offrir.

Je ne t’ai pas encore communiqué le lieu et la date de ce rendez-vous, pour cela il faudrait que je sache où tu es, pour ma part je vais aller vers Limoges quelques jours, peut être pourrions-nous en profiter pour se voir dans les parages.
Je pourrais aussi te rendre la pareille d’il y a quelques années, et t’aider à t’établir, un long voyage a considérablement enrichi ma vie. Disons qu’ainsi tu n’auras aucune excuse à fournir si tu refuses mon invitation.

Je t’ai pleuré, j’ai prié ton Dieu pour ton retour, j’en ai voulu à la terre entière et… Et à moi aussi. Je t’ai tant pleuré Louis, j’ai tant espéré et attendu que tu reviennes pour te dire tout ce que j’avais gardé sur le cœur, que j’ai fini par te détester de me le refuser.
J’ai payé mes erreurs par tes années d’absence et de silence. J’ai trainé mon fardeau, si tant est que maintenant que tu es là, je suis incapable de savoir si je suis triste de te savoir à une autre, ou heureuse de te savoir en vie.
Pire, j’en ai oublié tout ce que je voulais te cracher à la figure, ça t’en bouche un coin hein ?!

J’ai refait ma vie également, Ddodie est mort depuis longtemps maintenant, et il était temps que j’offre au peuple d’Andorre un régnant avec suffisamment de couilles. Alors… Alors Louis, ça ne me parait pas étrange que tu aies d’yeux que pour Elle, je sais depuis longtemps que lorsque tu aimes, plus rien d’autres ne comptent, j’en ai fait les frais.
Tu as aimé Lestat, il apportait à ta vie la fraicheur des jeunes amours, de ceux qui font rêver. Il était docile et tendre, il était ce que je n’étais pas. J’en ai souffert, Louis. J’ai assez de fierté pour me dire que je suffis largement au bonheur d’un homme. Je suis désolée, de ne pas avoir été à la hauteur.

Je te pardonne, tu me pardonnes, nous nous pardonnons donc. Je crois que nous avons passé l’âge de nous faire la guerre, tu ne crois pas ?
Il me semble que nous avons tous les deux besoins de tirer un trait sur le passé, seulement j’ai le parchemin et toi la plume, nous allons devoir nous retrouver, une dernière fois.
Pour être sûr Louis, car rien n’est pire que l’indécision.

Restes en vie,
Assez longtemps pour que cette entrevue ait lieu.

Déa.

_________________
Le_g.


Quelque part dans la campagne, sur les routes, entre deux villes pour être précis, il siestait à l'ombre d'un saule pleureur au bord d'un lac d'une eau limpide. Le pigeon qu'il avait envoyé il y a quelques jours avait du se perdre, il n'avait pas de réponse, mais ce n'était pas sa priorité du moment.

En cet instant, il se tourne, son bras gauche venant enlacer la brune qui est à ses côtés, et trouve... une place vide. Il ouvre alors un oeil et sourit, la voyant dans l'eau, il s'asseoit alors pour la reluquer sans aucune gêne, avant de se dévêtir pour la rejoindre. A peine réveillé, l'eau est froide, mais il profite pour retirer la poussière du voyage, se sentir propre.

Après cet intermède agréable, une petite collation ayant suivi des ébats torrides qui contrastaient avec la fraicheur du lac, il prépare le convoi pour reprendre la route. C'est là qu'il voit le pigeon revenir, celui-là ou un autre, quelle importance. Par contre, c'est un pigeon de compétition vu la taille de la missive. Il faudra qu'il éduque des corbeaux, c'est quand même plus costaud que des pigeons pour des missives longues. Il laisse alors un moment ses amis et sa compagne pour répondre à la lettre en privé.


Citation:

Déa,

Je te rembourserai le pigeon. Tu m'as vu copiner avec des proches du Sans-Nom, mais visiblement pas encore assez. Tu ne m'as pas vu travailler pour l'inquisition, visiblement pas encore assez. J'ai délaissé les deux. Je ne sais plus en qui croire. Les deux m'ont laissé ici, mais finalement, j'en suis heureux. Je vis. Je ne fais pas que survivre, non, je vis.

Limoges... On est loin l'un de l'autre. Ce n'est pas du tout dans mes projets pour le moment de m'y rendre. Pour ce qui est de ta bonne fortune, tu m'en vois ravi. Toi qui voulais vivre dans le luxe, il semble que tu aies réussi.

Mon Dieu n'est pas qu'à moi. Le Très-Haut est à tous, mais il m'a abandonné. Je ne sais pas quoi en penser. J'ai toujours ma croix aristotélicienne dans une poche, et l'Ichtus offert par Zarathoustra dans l'autre. Ma foi vacille, je suis un peu perdu.

Déa, je t'ai aimé, à la folie, trop, tu étouffais, je te privais de ta liberté, alors souvent, tu partais. Ne t'étonne pas que j'ai trouvé auprès de Lest un dérivatif à tes absences. Là où j'ai merdé gravement, c'est que je n'ai pas su te rester fidèle, ni lui dire la vérité, que je l'aimais, certes, mais tu restais l'unique, mon attachiante, celle devant qui j'étais sans volonté. Tu n'as pas su voir que tes absences répétées me blessaient plus que je ne l'ai jamais avoué. Je peux le dire aujourd'hui, tu me manquais, terriblement, j'ai voulu m'étourdir pour t'oublier. Je pense que j'ai voulu détruire ce que tu représentais pour moi, t'oublier, ne plus penser à toi. Aujourd'hui, j'arrive à penser à toi sans avoir la trique, c'est nouveau je te l'avoue. Jusqu'avant mon accident, rien que d'imaginer ton visage me faisait aller au bordel pour soulager mon corps.

Content que Ddodie soit mort, avec Riese, il était sur ma liste des personnes à tuer, ça m'en fait deux de moins à abattre. Le Sans-Nom s'occupera certainement d'eux comme il faut.

Tu as besoin qu'on se voit, je peux l'entendre, mais je ne vais pas démolir ma vie, bousculer tout pour toi. Tu m'aurais fait la même proposition il y a deux ans, j'aurais tout lâché pour te retrouver au plus vite. Tu n'es plus ma priorité. Navré si ça te blesse, c'est juste la réalité.

Prends soin de toi, ma colombe. Je ne t'oublierai jamais, tu es et tu as été mon premier Grand Amour. Vis, Profite de la vie. Aime, et sois heureuse.

Louis.

PS : Puis-je avoir des nouvelles de notre fille ?



_________________
Andrea_
Le souci avec les familles, c’est que les membres ont besoin de se revoir, de temps en temps. Pas tous hein, certains vivent ces retrouvailles comme des fardeaux. Pour la Chiasse, c’était un peu le cas. C’était marrant, les dix premiers jours, mais depuis l’une avait besoin de contact physique avec tout ce qui porte une paire de roupettes, l’autre boude parce que personne ne respecte son autorité et que c’est vraiment pas juste. L’un se demande ce qu’il fiche là et souhaite partir mais en même temps c’est pas normal car personne ne le retient, et y a aussi le petit dernier qui dit rien mais qu’on sent qu’il va exploser.

Oh oui, décidément, depuis son mariage la Chiasse n’aspirait qu’à une chose : être seule. Ou avec Lui, forcément. Non en fait elle n’aspirait qu’au silence. Ou au fait de ne pas parler. Ou à… En fait, la Chiasse ne savait fichtrement pas ce dont elle aspirait mais elle voulait autre chose. Du calme, loin de sa famille, avec du bon vin et si possible de temps en temps son petit mari Grognon. Tiens d’ailleurs on est dimanche, et le dimanche, sa garde robe s’agrandit !

Et ce corbeau qui arrive, elle n’aime pas les corbeaux, ça porte malheur et on veut pas d’ça ici ! Bim, scutch, rip.





Louis,

Je crois que tu as écrit ce que j’ai attendu, longtemps. J’ai beaucoup de plaisir à lire que je n’étais pas qu’une « couverture » aux yeux de l’église. L’église et le Dieu de tous, je le sais bien, mais je me souviens combien tu détestais que je dise « TON Dieu », j’avais toujours le droit à ce genre de sermons, décidément, il y a des choses qui ne changent pas.
Par contre je suis contente de savoir que tu n’as plus le chibre en équilibre quand tu penses à moi, ça aurait été assez malsain, en fait.

Je ne veux pas que tu lâches tout pour me rejoindre, tu aimes, j’en suis heureuse et je le respecte, tout comme j’aime, moi-même, mon Epoux, et que je respecte notre union. J’ai appris du passé tu sais, et je pense savoir désormais comment garder un époux. Pour y arriver, déjà il faut le vouloir et je le veux.
Je disais donc, je ne veux pas que tu lâches tout pour me rejoindre, je te pensais dans les parages, et j’imaginais que nous aurions pu profiter de mes quelques jours –semaines- loin du Béarn pour se revoir. Il serait sûrement malvenu de le faire dans nos villes d’habitation. Du moins pour ma part, il ne serait pas intelligent que mon passé refasse surface où je vis. Tu sais mon entrée en politique n’est pas de tout repos mais quand même.
Si je suis indécise Louis, ce n’est pas sur l’Amour que je porte désormais à mon Comte, ou aux potentiels restes que j’aurais encore à ton égard, non, je suis indécise pour autre chose. Je crois que mon esprit tourne en boucle et crève d’envie de te revoir, pour je ne sais quelle raison à vrai dire.
J’espère bien rencontrer celle qui partage ta vie.
Et si un jour l’envie te prenait de répondre favorablement à ma demande, n’hésites pas à m’envoyer un courrier et nous nous organiserons.

Notre fille va bien, elle grandit dans l’éducation la plus noble qui soit, elle est douce et belle, mais tout aussi colérique que son frère ! Les chiens ne font pas des chats.

Déa.

PS : la luxure… et honnêtement, c’est surtout ça qui me rend fière.

_________________
Le_g.


Il profitait du calme d'un après-midi ensoleillé auprès de sa brune, enlacés en regardant vers l'avenir. Ils avaient des souhaits en commun : fonder un foyer, dans un premier temps, une famille ensuite, mais ça, ni l'un ni l'autre ne le souhaitaient pour le moment du moins. Ils parlaient, évoquaient leur futur, leur vie, et tous deux remettaient à plus tard les enfants. Il en voulait oui, il voulait avoir des enfants avec cette femme qui partageait sa vie, mais il était un peu trop tôt, il voulait profiter avant d'une vie avec elle, sans avoir à s'occuper de petiots. Ils avaient le temps, elle était jeune, et lui était loin d'être un croulant du haut de ses trente ans.

Amusé, il la chatouille un peu, taquine sa belle endormie, mais la laisse récupérer un peu, et se contente de remettre une mèche de cheveu en place, dépose un baiser sur la peau de son épaule, là où il a laissé sa marque, et se redresse silencieusement pour aller répondre à ses missives du jour. Il répond en priorité à certains, puis observe la lettre de Déa, la lit et la relit. Il ne ressent vraiment plus le besoin d'elle, mais elle fait partie de sa vie. Il s'interroge pour savoir s'il l'aime encore. Oui ? Non ? Peut-être ? Finalement seul le respect d'elle l'emporte, il la respecte comme la mère de ses enfants, mais ne veut plus d'elle dans sa vie. L'amour qu'il lui avait porté s'était mué en haine. Aujourd'hui, il ne l'aime plus comme avant. Il était sincère quand il lui souhaitait d'être heureuse. Les mots qu'elle couchent sur le parchemin ne lui font pas mal, c'est comme un beaume plutôt. Ils font leur vie, chacun de leur côté, sans haine, sans rancoeur finalement, gardant de bons souvenirs, mais qui resteront ce qu'ils sont : des souvenirs.

Alors il prend sa plume, et couche sur un vélin qu'il sort de sa réserve quelques mots pour son ex-femme, laissant sa future femme qu'il a demandé en mariage lire ce qu'il écrit, sans gêne, sans crainte. Il ne veut rien lui cacher et n'a aucun secret pour elle, sa brune.


Citation:
Déa,

Je crois que la religion sera toujours pour moi un sujet qui me tient à coeur, même si j'oscille entre l'aristotélicisme et la réforme. Le Très-Haut, ou Deos, peu importe son nom, est un Dieu unique. Je n'ai pas suivi une messe depuis longtemps, mais oui, je reste fidèle à ce que je suis, je refuse qu'on manque de respect à la Foi, peu importe laquelle de foi.

J'espère que si mon chibre reste tranquille en pensant à toi, tu ne te liquéfies pas en pensant à moi. Les réactions des femmes sont parfois, souvent, plus discrètes que celles des hommes. Si je reste gourmand, il n'en demeure pas moins que ma compagne me satisfasse amplement, et que rien ne m'incite à aller voir ailleurs si je puis dire. En prime, elle accepte mes défauts, et ils sont nombreux, notamment ma jalousie maladive ou ma possessivité étouffante, ou du moins, qui t'étouffait.

Je suis heureux de savoir que tu n'attends pas de moi que je lâche tout pour te rejoindre, et très heureux de savoir que tu es mariée et fidèle à ton mari actuel. Garde-le précieusement Déa, tu sais que l'amour est fragile, il suffit parfois d'un rien pour détruire ce qui te fait tenir debout. Malheureusement, en effet, je ne suis pas dans les environs de ton voyage. Cette entrevue sera remise à plus tard.

Tu fais de la politique ? Toi ? Racconte-moi ça ! Je t'imagine hurlant sur les conseillers, envoyant caguer toute personne s'opposant à toi. Va falloir que je prie pour ceux qui seraient opposés à toi, ils vont perdre, tout comme j'ai perdu. Tu es un taureau qui écrase tout sur son passage.

Ravi d'apprendre que tu n'es pas indécise, mais du coup, je m'interroge sur le pourquoi de tes missives ? Cela aurait-il à voir avec mon cousin ? S'il voulait être rassuré, tu peux le lui dire : je ne porte plus le nom des Lioncourt, et cela me convient à merveille. Si ce n'est pas de lui que vient ton regain d'intérêt pour moi, alors j'aimerais comprendre. Tu me dis être heureuse, mais tu m'écris ? Tu me dis être satisfaite que je n'ai plus la trique en pensant à toi, mais tu espères me revoir ? J'avoue ne pas comprendre. Tu m'as rayé de ta vie... Je crois aujourd'hui que c'était le mieux que tu avais à faire pour toi-même, et j'ai demandé la dissolution, pour rendre les choses officielles. Je ne vois pas ce qui te pousse à m'écrire, mais j'en suis heureux, malgré tout, parce que tu m'offres la possibilité de pouvoir en savoir un peu plus sur notre fille que je ne connais pas.

Navré, je n'ai toujours pas trouvé le manuel "Déa pour les nuls", même si je l'ai cherché longtemps. Je ne le cherche plus, donc si tu l'as trouvé, offre-le à ton Comte.

Ma femme, ou plutôt, ma future femme ne souhaite pas vraiment te rencontrer. Elle sait combien j'ai pu t'aimer. J'espère que tu comprendras que je n'ai pas envie de lui déplaire, et que je vais m'abstenir de chercher à te revoir pour le moment. J'espère aussi que tu comprendras que je lui ai avoué l'amour que je te portais, et qu'un amour comme celui que nous avions peut faire craindre à nos conjoints respectifs. Qu'en pense ton Comte ? Pour ma part, je te demande juste de nous donner le temps de fonder notre foyer, et nous pourrons en reparler. Ce n'est donc pas un "non" définitif, juste un "plus tard" suivi d'une excuse "il est trop tôt".

Notre fille deviendra une noble tout ce qu'il y a de plus noble alors. J'en suis ravi. Nicolas voulait devenir chevalier. Il vit désormais sa vie de jeune adulte, je te laisse prendre contact avec lui. Il pourrait devenir chevalier de ta garde et celle de ton Comte, ou de l'un de vos amis.

Racconte-moi notre fille, ses études, ce qu'elle fait. Ton post scriptum m'inquiète. Ne me dis pas qu'elle fait la catin pour des nobles ! Elle mérite mieux que cela. Sauf si encore une fois, je n'ai rien compris, mais la luxure ? Enfin, ce ne serait pas nouveau que je ne comprendrais rien à ce que tu veux dire. Victoire était ma défaite, elle est vraiment ta victoire, je ne tenterai pas de la revoir sans ton accord. Il vaut mieux pour elle que je ne fasse pas partie de sa vie, mais j'aimerais savoir, au travers de tes mots, ce qu'elle devient, ce qu'elle fait. Comment pourrait-elle être douce avec une attachiante comme mère et un connard pour père ? Lui as-tu au moins dit qui est son père ? M'autorises-tu à lui écrire ?

Hadès est mort, mais j'ai trouvé un autre louveteau que j'apprivoise actuellement. Quant à Grimm, mon homme de main, il est désormais au service de Lestat. J'ai tout perdu, et pourtant, je me sens revivre. Je n'ai pas besoin de ton argent, je n'ai pas des goûts de luxe, contrairement à toi. Un bon pot-au-feu, une bonne soupe me suffisent. Tu étais d'une autre essence, jamais je n'aurais pu t'apporter ce que tu souhaitais, même si... tu l'apprendras sans doute tôt ou tard... finalement non, je te laisserai la surprise pour le jour où éventuellement, nous nous reverrons.

Au plaisir de te lire, Déa.

Louis.


Il fait une copie pour ses archives, et envoie la missive vers Pau ou Limoges, avec un bon paquet d'écus pour être certain qu'elle arrivera à bon port, informant le messager.

Ce n'est pas très compliqué, cherche une femme qui ne cuisine pas ou qui empoisonne ses invités, cheveux chatains et longs sauf si elle les a coupés, poitrine généreuse, mariée à un Comte, avec une bouche à pas savoir la fermer, noble qui jure comme un charretier. Andréa qu'elle s'appelle. Elle change de houppelande toutes les deux heures. Voilà 100 écus pour lui porter la missive, et 200 pour manger et te loger pendant le voyage. C'est pas à côté. Elle serait du côté de Limoges ou Pau, ou sur la route entre les deux.

Puis, il retourne près de sa compagne, l'admire, et s'allonge à ses côtés pour la regarder dormir, heureux, savourant simplement une vie tranquille.


_________________
Andrea_
– Non mais… C’est que… vous êtes en tout point la personne que je recherche et… je… mais…c’est…
- Nan mais.. c’est que… je… mais… c’est… Bouh je suis un petit couillon qui pisse dans mes braies, bouh, au secours, aidez moi…
- Il m’avait prévenu mais.. Enfin quand on vous voit c’est tout suite plus…
– Plus quoi ? Plus impressionnant ?
- Nan mais ça doit faire un sacrément moment qu’il ne vous a pas vu vos… biscuits sont… délicieux.
– AH bah voilàààà


Je ne sais pas combien Louis a payé cet énergumène, mais je peux vous dire que ça doit être un sacré pactole pour il accepte de manger mes biscuits à la cervelle de poisson. En plus les poissons avaient déjà la tête coupée, quand je les acheté y a trois semaines, alors j’ai remplacé la cervelle par une sorte de petit paquet marron qu’il avait dans le bide. C’est kif kif.
Non ?





Louis,


Je suis un peu déçu que tu penses que j’ai pu revenir uniquement pour m’envoyer en l’air avec Toi. Pitié Lou, il s’est écoulé des années depuis nos dernières parties de jambes en l’air, tu te doutes que j’en ai vu des diz… un certain nombre depuis, non ?
Non je ne t’écris pas pour faire ou dire je ne sais quoi à Lestat, je ne te cache pas qu’il était convié à mes noces, et que je prends toujours beaucoup de plaisir à lui écrire, et à le revoir, lors de mes innombrables voyages. Lorsque j’étais au bout du monde, en Roumanie, j’ai eu peur de mourir et je me suis rendue compte que Lui et nos enfants étaient ma seule famille. Je ne veux pas mourir avec des regrets. Je refuse, de près ou de loin, que nous parlions de Lestat, il est loin, le temps où nous partagions tout. Tu feras ce que tu souhaites de ton côté, mais pour moi c’est clair, je ne veux pas lui parler de toi, et je ne veux pas que tu lui parles de moi.
Ne peux-tu pas imaginer que j’ai simplement envie de converser avec la personne qui me connait sûrement le mieux dans ce royaume ? Avec une personne qui a partagé un gros bout de ma vie et qui a fait de moi celle que je suis aujourd’hui ? Merd’ Louis, t’as quand même été mon mari par deux fois et le père de mes enfants tout autant !
Si tu n’as pas ce besoin, ou ce désir, et si tu souhaites que nous continuions à nous ignorer alors je le respecterai.

J’ai changé aussi, je ne suis plus le taureau que tu as connu, j’ai appris à avoir du tact ! Et j’ai vieilli, si ça peut te rassurer, tu n’aimerais pas la petite chose que je suis devenue. Preuve en est, je me lance en politique ! Enfin pas encore, pour le moment je peaufine mon plan, afin de devenir maire, puis Comtesse –et pas par alliance- et enfin, j’espère avant la quarantaine, devenir Reyne de ce royaume. Berdol je te vois rire d’ici, toujours est-il que ce royaume est corrompu depuis belle lurette et qu’il est grand temps que les gens profitent de tout cet or accumulé.

Mon Comte ne sait encore rien de nos échanges, je sais que je vais devoir lui en parler, cela fait parti de notre « contrat », alors je le ferais. Je tenais juste à vérifier que tu étais vivant, et si Hildegardeii –avec 2 i- m’avait dit la vérité. J’ai encore besoin de temps pour assimiler cette nouvelle, et pour lui en parler avec autant de liberté que tu as pu le faire avec ta compagne. Là encore, n’y voit pas un sous-entendu sur quelques remords ou autre, simplement ma vie est tellement loin maintenant de celle que nous avions qu’il me faut en faire le deuil, pas de ce « nous » mais de la vie de bohème qui nous animait à cette époque.
Elle me manque, parfois, cette vie, mais il suffit que je regarde mon Aimé pour que mes doutes s’envolent. Je suis apaisée Louis, t’écris sans sous entendu.

Nicolas va bien, mais je refuse qu’il évolue auprès de moi. Il a sa vie désormais et notre dernière rencontre a été compliquée. Nous nous écrivons, parfois, et même s’il me manque je sais qu’il est heureux, c’est suffisant. Concernant Victoire, elle vient de passer un an avec son petit frère Alexander Kalum. Il aurait été imprudent de l’amener dans cette quête, même si elle est téméraire, je sais qu’elle a profité de cette année pour parfaire son éducation. Elle vit désormais dans le Béarn et vu le prix que nous payons son précepteur, j’ose espérer qu’il arrivera a un bien meilleur résultat que les nôtres.
Evidemment elle sera noble, et ne sait rien des activités extra-comtales de sa mère, et c’est très vexant que tu puisses croire que je la fais catiner ! Si elle est douce, Louis, c’est justement car elle n’a pas grandi aux côtés de ses parents. Bien sûr qu’elle sait qui est son père, mais nous n’en parlons pas, car je lui interdis. Il est interdit d’évoquer ton nom. Et tu peux lui écrire, mais s’il te plait, sois patient avec Elle, elle est fragile. Es-tu sûr qu’ils ne l’ont pas échangé à la naissance ?

Je vais de ce pas libérer le pauvre miséreux que tu as envoyé avec la missive, la description que tu lui as donné était très juste, il m’a reconnu tout de suite, alors que sur les remparts avec ma couronne sur la tête, je lui beuglais de se présenter sous peine de le suivre et de l’appeler « trou du c’ul » tout le temps qu’il passera dans la ville.

A bientôt,
Andréa

Ps : le guide « Déa pour les nuls » n’existe pas, c’est un mythe, mais il semblerait que mon Comte soi magicien…



Allez dépêche toi de retourner de là d’où tu viens, sinon il aura décampé, c’t’un rapide le gaucher.
- Et pour la paye ?
– Il ne veut pas de l’aumône alors je suppose qu’il te payera. Sinon tu n’auras qu’à le suivre partout en l’appelant trou du c’ul..

_________________
Ptite_lou
un pigeon, énième pigeon qui arrive. Elle l'avait bien vu se poser non loin de son Loup occupé à sangler les chevaux. Elle s'était alors approchée en le voyant lire ce qui semblait être une longue missive mais celle-ci était arrivée par messager. Et à voir sa mine, nul doute de la provenance, elle était habituée maintenant à voir les malheureux volatiles ou bipèdes s'épuiser dans cet échange de missives.
Si elle ne disait rien et prenait sur elle, en apparence, cet échange devenait lourd à supporter et le fait que Louis lui fasse lire aussi bien les lettres reçues que ses réponses la rassurait, amenuisant la tourmente intérieure que cette situation avait fait naître. Ils en avaient parlé tous les deux, et Lou avait décidé de le laisser faire ses choix, librement, sans aucune pression. Elle l'assurait juste d'être à ses côtés tant qu'il en aurait besoin mais cette fois, ce fut différent. Son Loup refusait tout bonnement de répondre et c'est donc elle qui s'y collerait pour mettre un terme à ce qui s'apparentait à des manœuvres pour retrouver un jouet perdu.




Bonjour, Dame, ou que sais-je,

je me prénomme Lou. Bientôt Lou Track. Future femme de Louis Track. Et si je prends la plume ce jour, c'est à sa demande. Je ne sais quel est votre but exact ni quel est le sens de votre manoeuvre mais Louis m'a donné à lire chacune de vos missives ainsi que chacune de ses réponses. Tout ce qu'il dit est vrai. Nous- parce qu'il y a bien un Nous, mais il s'agit de lui et moi- sommes heureux, très heureux et savourons chaque jour le bonheur simple d'être deux. Me réveiller chaque matin au creux de ses bras, respirer son odeur, sentir sa peau sous mes doigts lorsque mes mains parcourent son torse de plus en plus lentement à mesure que le sommeil m'emporte. Vivre tout simplement, refaire le monde à ses côtés, faire des rêves, des projets, construire des futurs. Voilà ce qui fait notre bonheur chaque jour et nous ne laisserons rien ni personne tenter de le briser.

Je suis dans ses bras, adossée contre son torse et il peut lire chacune de mes lignes. Je ne lui cache rien, tout comme il ne me cache rien. Je sais donc tout ce qui vous a liés tous les deux, je connais cette passion destructrice et je sais votre propension à vouloir l'attirer de nouveau à vous pour mieux le rejeter ensuite et retourner à votre luxe. Mais ce temps est révolu.

Vous vous dites heureuse ? mais alors quel besoin avez vous de remuer le passé ? Ce passé n'est plus. Louis n'en veut plus et il ne souhaite même pas vous rencontrer. Vos lettres sonnent faux. Tellement faux que vous ne parvenez même plus à être crédible dans ce bonheur que vous jetez à chaque ligne. Vous avez besoin de faire le deuil ? Mais de quoi donc ? Vous n'êtes même pas capable de parler librement de votre échange avec votre époux...C'est toute la différence entre Louis et vous aujourd'hui. Ce passé ne lui pèse plus parce qu'il l'a enterré. Seuls subsistent les souvenirs, ceux de ses enfants, de vos enfants. Seul lien qui vous unit désormais.

Cette fois, vous avez perdu la bataille. Vous n'avez plus d'emprise sur lui. Malgré tous vos titres et toute votre rouerie.

Lou Track

PS : ce n'est qu'une question de jours, je prends juste un peu d'avance pour que vous compreniez bien.

PS2 : Louis aime ses enfants mais il préfère renoncer à voir sa fille plutôt que vous rencontrer à nouveau.


Lou attendit ensuite le consentement de Louis avant de se lever, choisir le corbeau le plus horrible de la cage pour envoyer la missive. Mais la pauvre bête semblait bien malingre et elle le confia finalement au messager
Elle piocha dans la caissette de Louis et en sortit une bourse généreuse qu'elle remit également à l'homme.


"voilà pour toi, retourne d'ou tu viens et remet l'animal et la missive. Pour l'animal, tu pourras dire à la destinataire qu'elle le garde en souvenir. Il est aussi noir que ses manigances"

Puis elle revint dans les bras de son Lou, installée entre ses cuisses, le dos plaqué à son torse. Les flammes du feu dansaient dans son regard vert, lui donnant un air encore plus déterminé. Non, personne ne détruirait son bonheur.
Andrea_
La nuit avait été rude, la veille au soir, alors que son messager partait vers Louis, la Colombe avait rejoint son époux, doucement, dans la maison qu’il avait acheté à Pau. De mémoire, c’était la première fois qu’elle y mettait les pieds, préférant la chaleur de Momas, ses grands espaces et le mobilier soigneusement choisi par Susi.
Pourtant ce soir là, Elle devait parler à son Comte de ses tourments. De ce voyage qu’ils allaient entreprendre, des quelques jours où il irait ailleurs avec sa maitresse. De leurs mariages et des vœux qu’ils avaient prononcé, dont certains mots qu’il lui avait dit, en la regardant dans les yeux, lui annonçant sans détours qu’il n’y avait pas que ce contrat mais bien de l’Amour. Elle ne savait pas encore que le lendemain matin le messager serait de retour, et pourtant elle avait parlé de Louis à son Comte. Elle avait tout expliqué et patiemment il l’avait écouté.

Ils n’ont pas fait l’amour ce soir là, car ils sont de ces couples qui savent profiter de la tendresse d’un moment, d’un regard qui en dit bien plus que des mots. Mais on ne joue pas à celle qui aura la plus grande.

Alors le lendemain, quand la missive est arrivée, le messager eu le droit de se reposer, le temps qu’on enterrait son pauvre oiseau. Elle ne fût pas surprise, la Chiasse, de voir que Louis avait encore un fois botté en touche et laissé sa femelle prendre la plume. De roupettes il n’avait jamais vraiment eu, laissant toujours les autres décider pour lui et passant ensuite pour la victime. Mais elle ne lui en voulait pas, un jour, comme Lou, elle aussi avait été sa pantine, son prétexte à la lâcheté. Elle en était sortie plus forte.
Alors, une fois qu’elle eu fini de rire, elle répondit.






Lou Track,


Je suis désolée que vous ayez pris mes missives pour une manière de récupérer Louis, ce n’était pas le cas. Mais si cela redore son blason de se croire tant aimé et adulé alors c’est parfait. Et si en plus cela vous permet de croire que vous et moi menions un combat de coqs silencieux, alors j’en suis doublement ravie, voyez, je ne suis pas si mauvaise qu’il a du vous le raconter.

Je ne vais pas reprendre votre missive point par point, je n’en ai pas l’envie, et je garde un peu de respect pour votre fierté, je n’aimerai pas vous détruire. Seulement permettez-moi de vous dire que dans une situation et pour la juger, il est important d’avoir les deux versions. Ainsi je n’ai pas « attiré de nouveau Louis pour mieux le rejeter », d’ailleurs cette version est peu flatteuse pour lui et le fait passer pour une pleureuse, il devait planter ses crocs dans votre épaule au moment où vous l’avez écrite et n’a donc pas du la lire. Mais allons-y, si cette version vous suffit, je vous l’offre sur un plateau d’argent !

J’ai naïvement pensé que ses années à se remettre de sa blessure aurait fait de lui un homme assez intègre pour assumer ce qu’il veut, mais je vois qu’il passe par sa petite chienne de garde, c’est mignon tout plein ! Et je vois qu’il en a pris une jalouse cette fois encore. Et jeune, si j’en crois à la jalousie que vous me portez.
Jeunesse qui se permet de juger une femme qu’elle ne connait qu’à travers autrui quand je lui souhaitais de mon côté que du bonheur auprès d’un homme que j’avais JADIS aimé. Jadis, vous savez, c’est avant. C’est..le passé. J’ai appris de mes erreurs, mais visiblement pas assez, j’avais cru que Louis et moi, et nos époux évidemment, pourrions vivre nos vies en échangeant parfois des missives. Louis est un piètre époux mais un bon ami. Oh le souci c’est peut être qu’il couche avec ses amis, sans distinction de sexe ?

Rassurez vous, je me respecte encore assez pour ne pas coucher avec mon ex mari quand le nouveau est… Non attendez, je ne dirais rien, pour éviter que ça sonne « faux ».
Ce qui sonne faux, et qui l’est Lou, c’est que vous jalousez quelqu’un qui n’a JAMAIS voulu mener quelconque combat. Vous dites que j’ai perdu la bataille, mais quelle bataille Lou ? Vous vous complaisez dans le fait que je souhaite récupérer votre époux quand ce que je cherche n’a rien à voir avec cela.

Pour ce qui est de Victoire, c’est Lui, qui a demandé à avoir de ses nouvelles, et je suis suffisamment intelligente pour ne pas croiser la route de Louis s’il ne le souhaite pas. Je ne suis pas une petite merd’ qui fond sous vos chausses un jour d’été et dont on ne se sépare jamais, vous vous portez trop d’importance. Rassurez le cependant, si jamais son égo n’a pas étouffé sa conscience ; Victoire sait qui est son père. Elle s’est qu’il est mort et celui qu’elle appelle Papa, a de longs cheveux roux et un seul œil. Un seul, car c’est mieux qu’aucun pour veiller sur un enfant. Nous avons veillé sur eux depuis son départ, nous continuerons de le faire et de les voir grandir et réussir , comme nous l’avons fait nous aussi. Lestat m’a d’ailleurs transmis une missive qu’il avait prévu d’envoyer à Louis, pour me rassurer, lorsque j’évoquais le retour de Louis dans ma vie : je vous la mets en contre pli.

Navré que vous ne soyez pas le centre du monde, et je crains de continuer à vivre comme je le faisais. J’avais cru que le temps effaçait des choses et en apaisaient d’autres, mais certaines ne changent pas.

Soyez heureux,
Andréa De Gilly

PS : quand on aime ses enfants, on ne se cache pas derrière un prétexte bidon, il a su me le dire lorsque notre fils n’était qu’un nourrisson.





écrit à beaucoup de mains.
Armand
Sophie
Lestat


J’étais là, devant ton courrier, celui-là ou tu ne signes plus ‘’Papalou’’, mais ‘’Louis’’ ainsi donc nous en étions là ? J’ai cinq ans, bientôt six. Mais je comprends rapidement que ce changement si futile en apparence prend beaucoup d’importance. Est-ce que je dois faire ? J’ignore. Alors je décide de trouver refuge certes pas vers celui qui m’a élevé, mais à défaut de mieux, il m’a créé. Par une nuit d’ivresse ? De connerie ? Ou de plaisir ? J’ignore, mais il là fait et assume plus ou moins bien cet acte.

Lorsque j’entre dans la taverne, je m’approche sans bruit et en bon fils de mon père, parviens à glisser nos courriers dans ses poches. J’avais dans l’idée de ne rien lui dire, mais je sous-estimais mon père, ou surestimais ma discrétion. Quoi qu’il en soit, il lut et je fixe le sol les joues rouge, le visage coupable. N’avais-je pas mérité cela ? Après tout j’avais commis l’énorme faute de t’avoir nommé : ‘’Maman’’, mais c’est ce que tu es dans le fond. Une mère, criant, hystérique et sans une once de compassion pour ta portée. Tu balayes le passé, écrit le future à ta manière et ne pense pas à mon jeune âge. Tu es de ces mères indigne qui plantent le renardeau devant la porte et se casse.

Heureusement papa est là, mais pas que… Sophie est là aussi et même Ursula que pourtant je maudis, semble présente. Alors j’accepte ton choix, celui de m’oublier. Oublie moi correctement, efface de ta mémoire qui je suis. Car lorsque j’aurais grandi, je t’aurais moi aussi oublié. Toi et ton comportement irascible, tu ne seras que poussière et je n’aurais que désir de vengeance. Toi qui un soir d’avril n’as pas su voir les efforts d’un enfant, toi qui un jour de mai à osé penser que j’étais grand. Désormais je sais à qui vouer mon allégeance et si je me sentais jadis déchirer entre père et mère, j’ai trouvé la main et l’étreinte bien aimante de mon père au creux d’une taverne normande.

Il nous à fallu cela, ton retour et tes mensonges, tes caprices et ton désir de pouvoir, il nous à fallu te supporter et te voir revenir pour comprendre que nous étions unis, sans que le loup soit dans la bergerie.

J’ai cinq ans, et j’ai osé appeler le cousin de mon père, maman.


Je n’ai pas compris pourquoi tes réactions étaient si agressives. La prison dans laquelle je suis est peut être dorée mais à tes côtés, elle est devenue une chape de plombs. Cette situation je l’ai choisi par amour et ça te ne peux pas le comprendre. Une querelle, des cris et une supériorité que tu fais porter sur les épaules des autres. Mon asservissement tu ne l’as pas compris mais tu en as abusé. Je t’ai pardonné ta bêtise mais je n’ai pas supporté tes paroles et ton misogynisme. Un peu de respect pour la gente féminine te ferait pas de mal. J’ai honte pour toi et pour ta manière d’être. Il faut savoir montrer de l'empathie et se remettre en question pour avancer et se faire aimer des autres.

J’ai pris la bonne décision Déa, je le sais
Je me dois de protéger les miens et les choses allaient trop loin.
Rien n’avait changé.
Manipulation, mensonges…on en était au même point, celui-là même laissé il y a deux ans au fond d’un puits.
Nos enfants se sentaient menacés, harcelés par celui qui jadis avait été leur second père. J’ai longuement lu les parchemins envoyés à l’un ou l’autre et tout ce qui en résultait était un profond dégout.
Pouvoir et domination, voilà ce qui plaisait à celui qui se croyait loup, incapable comme d’ordinaire, d’assumer ses actes, allant même jusqu’à nier ce qui avait été dit ou fait devant le reste de la famille. Du loup, il n'avait rien, du serpent il était le jumeau.
Comme à son habitude, il avait tenté de me faire pour le capricieux, le possessif et le problème de l’histoire.
Mais pour la première foisJ’ai su dire non, ramasser mes affaires et ma famille, fuir le danger qui planait sur nous
Je vous dois des excuses.
A ma femme.
A mon fils
A ma sœur.
De ne pas les avoir écoutés ni prit au sérieux plus vite, de leur avoir imposé une présence néfaste qui au fil des jours faisait fuir le petit dernier.
Cette fois lucide, l’œil enfin ouvert, le bon, j’ai mis un terme à la mascarade qui durait depuis trop longtemps et j’ai pris la décision qui s’imposait, soutenu par ceux qui patiemment étaient témoin des agissement destructeurs.
La page est tourné Déa, le livre brûlé
La vie continue, je dois penser à mes noces.
Pardon Déa, et sois prudente, Nous nous voyons bientôt.
Lestat.



Prudente, je l’avais été. Naïve aussi, mais peu importait. J’avais dans ma vie tout ce qu’il me fallait pour être heureuse, comme c’était le cas avant que je ne sache qu’il était revenu. Les souvenirs, les bons, étaient restés au fond du puit.
Parfois, faire son deuil tient à peu de choses et ne tenait pas forcément d’une rencontre…



Debout Pecno, rassures toi, c’est ton dernier voyage, je te parie qu’aucun des deux ne lira ces courriers. Et comme je suis sûre de moi, voilà cent écus. Si ce n’est pas le cas alors… tu auras gagné quand même !
_________________
Le_g.
Andrea_ a écrit:
La nuit avait été rude, la veille au soir, alors que son messager partait vers Louis, la Colombe avait rejoint son époux, doucement, dans la maison qu’il avait acheté à Pau. De mémoire, c’était la première fois qu’elle y mettait les pieds, préférant la chaleur de Momas, ses grands espaces et le mobilier soigneusement choisi par Susi.
Pourtant ce soir là, Elle devait parler à son Comte de ses tourments. De ce voyage qu’ils allaient entreprendre, des quelques jours où il irait ailleurs avec sa maitresse. De leurs mariages et des vœux qu’ils avaient prononcé, dont certains mots qu’il lui avait dit, en la regardant dans les yeux, lui annonçant sans détours qu’il n’y avait pas que ce contrat mais bien de l’Amour. Elle ne savait pas encore que le lendemain matin le messager serait de retour, et pourtant elle avait parlé de Louis à son Comte. Elle avait tout expliqué et patiemment il l’avait écouté.

Ils n’ont pas fait l’amour ce soir là, car ils sont de ces couples qui savent profiter de la tendresse d’un moment, d’un regard qui en dit bien plus que des mots. Mais on ne joue pas à celle qui aura la plus grande.

Alors le lendemain, quand la missive est arrivée, le messager eu le droit de se reposer, le temps qu’on enterrait son pauvre oiseau. Elle ne fût pas surprise, la Chiasse, de voir que Louis avait encore un fois botté en touche et laissé sa femelle prendre la plume. De roupettes il n’avait jamais vraiment eu, laissant toujours les autres décider pour lui et passant ensuite pour la victime. Mais elle ne lui en voulait pas, un jour, comme Lou, elle aussi avait été sa pantine, son prétexte à la lâcheté. Elle en était sortie plus forte.
Alors, une fois qu’elle eu fini de rire, elle répondit.






Lou Track,


Je suis désolée que vous ayez pris mes missives pour une manière de récupérer Louis, ce n’était pas le cas. Mais si cela redore son blason de se croire tant aimé et adulé alors c’est parfait. Et si en plus cela vous permet de croire que vous et moi menions un combat de coqs silencieux, alors j’en suis doublement ravie, voyez, je ne suis pas si mauvaise qu’il a du vous le raconter.

Je ne vais pas reprendre votre missive point par point, je n’en ai pas l’envie, et je garde un peu de respect pour votre fierté, je n’aimerai pas vous détruire. Seulement permettez-moi de vous dire que dans une situation et pour la juger, il est important d’avoir les deux versions. Ainsi je n’ai pas « attiré de nouveau Louis pour mieux le rejeter », d’ailleurs cette version est peu flatteuse pour lui et le fait passer pour une pleureuse, il devait planter ses crocs dans votre épaule au moment où vous l’avez écrite et n’a donc pas du la lire. Mais allons-y, si cette version vous suffit, je vous l’offre sur un plateau d’argent !

J’ai naïvement pensé que ses années à se remettre de sa blessure aurait fait de lui un homme assez intègre pour assumer ce qu’il veut, mais je vois qu’il passe par sa petite chienne de garde, c’est mignon tout plein ! Et je vois qu’il en a pris une jalouse cette fois encore. Et jeune, si j’en crois à la jalousie que vous me portez.
Jeunesse qui se permet de juger une femme qu’elle ne connait qu’à travers autrui quand je lui souhaitais de mon côté que du bonheur auprès d’un homme que j’avais JADIS aimé. Jadis, vous savez, c’est avant. C’est..le passé. J’ai appris de mes erreurs, mais visiblement pas assez, j’avais cru que Louis et moi, et nos époux évidemment, pourrions vivre nos vies en échangeant parfois des missives. Louis est un piètre époux mais un bon ami. Oh le souci c’est peut être qu’il couche avec ses amis, sans distinction de sexe ?

Rassurez vous, je me respecte encore assez pour ne pas coucher avec mon ex mari quand le nouveau est… Non attendez, je ne dirais rien, pour éviter que ça sonne « faux ».
Ce qui sonne faux, et qui l’est Lou, c’est que vous jalousez quelqu’un qui n’a JAMAIS voulu mener quelconque combat. Vous dites que j’ai perdu la bataille, mais quelle bataille Lou ? Vous vous complaisez dans le fait que je souhaite récupérer votre époux quand ce que je cherche n’a rien à voir avec cela.

Pour ce qui est de Victoire, c’est Lui, qui a demandé à avoir de ses nouvelles, et je suis suffisamment intelligente pour ne pas croiser la route de Louis s’il ne le souhaite pas. Je ne suis pas une petite merd’ qui fond sous vos chausses un jour d’été et dont on ne se sépare jamais, vous vous portez trop d’importance. Rassurez le cependant, si jamais son égo n’a pas étouffé sa conscience ; Victoire sait qui est son père. Elle s’est qu’il est mort et celui qu’elle appelle Papa, a de longs cheveux roux et un seul œil. Un seul, car c’est mieux qu’aucun pour veiller sur un enfant. Nous avons veillé sur eux depuis son départ, nous continuerons de le faire et de les voir grandir et réussir , comme nous l’avons fait nous aussi. Lestat m’a d’ailleurs transmis une missive qu’il avait prévu d’envoyer à Louis, pour me rassurer, lorsque j’évoquais le retour de Louis dans ma vie : je vous la mets en contre pli.

Navré que vous ne soyez pas le centre du monde, et je crains de continuer à vivre comme je le faisais. J’avais cru que le temps effaçait des choses et en apaisaient d’autres, mais certaines ne changent pas.

Soyez heureux,
Andréa De Gilly

PS : quand on aime ses enfants, on ne se cache pas derrière un prétexte bidon, il a su me le dire lorsque notre fils n’était qu’un nourrisson.





écrit à beaucoup de mains.
Armand
Sophie
Lestat


J’étais là, devant ton courrier, celui-là ou tu ne signes plus ‘’Papalou’’, mais ‘’Louis’’ ainsi donc nous en étions là ? J’ai cinq ans, bientôt six. Mais je comprends rapidement que ce changement si futile en apparence prend beaucoup d’importance. Est-ce que je dois faire ? J’ignore. Alors je décide de trouver refuge certes pas vers celui qui m’a élevé, mais à défaut de mieux, il m’a créé. Par une nuit d’ivresse ? De connerie ? Ou de plaisir ? J’ignore, mais il là fait et assume plus ou moins bien cet acte.

Lorsque j’entre dans la taverne, je m’approche sans bruit et en bon fils de mon père, parviens à glisser nos courriers dans ses poches. J’avais dans l’idée de ne rien lui dire, mais je sous-estimais mon père, ou surestimais ma discrétion. Quoi qu’il en soit, il lut et je fixe le sol les joues rouge, le visage coupable. N’avais-je pas mérité cela ? Après tout j’avais commis l’énorme faute de t’avoir nommé : ‘’Maman’’, mais c’est ce que tu es dans le fond. Une mère, criant, hystérique et sans une once de compassion pour ta portée. Tu balayes le passé, écrit le future à ta manière et ne pense pas à mon jeune âge. Tu es de ces mères indigne qui plantent le renardeau devant la porte et se casse.

Heureusement papa est là, mais pas que… Sophie est là aussi et même Ursula que pourtant je maudis, semble présente. Alors j’accepte ton choix, celui de m’oublier. Oublie moi correctement, efface de ta mémoire qui je suis. Car lorsque j’aurais grandi, je t’aurais moi aussi oublié. Toi et ton comportement irascible, tu ne seras que poussière et je n’aurais que désir de vengeance. Toi qui un soir d’avril n’as pas su voir les efforts d’un enfant, toi qui un jour de mai à osé penser que j’étais grand. Désormais je sais à qui vouer mon allégeance et si je me sentais jadis déchirer entre père et mère, j’ai trouvé la main et l’étreinte bien aimante de mon père au creux d’une taverne normande.

Il nous à fallu cela, ton retour et tes mensonges, tes caprices et ton désir de pouvoir, il nous à fallu te supporter et te voir revenir pour comprendre que nous étions unis, sans que le loup soit dans la bergerie.

J’ai cinq ans, et j’ai osé appeler le cousin de mon père, maman.


Je n’ai pas compris pourquoi tes réactions étaient si agressives. La prison dans laquelle je suis est peut être dorée mais à tes côtés, elle est devenue une chape de plombs. Cette situation je l’ai choisi par amour et ça te ne peux pas le comprendre. Une querelle, des cris et une supériorité que tu fais porter sur les épaules des autres. Mon asservissement tu ne l’as pas compris mais tu en as abusé. Je t’ai pardonné ta bêtise mais je n’ai pas supporté tes paroles et ton misogynisme. Un peu de respect pour la gente féminine te ferait pas de mal. J’ai honte pour toi et pour ta manière d’être. Il faut savoir montrer de l'empathie et se remettre en question pour avancer et se faire aimer des autres.

J’ai pris la bonne décision Déa, je le sais
Je me dois de protéger les miens et les choses allaient trop loin.
Rien n’avait changé.
Manipulation, mensonges…on en était au même point, celui-là même laissé il y a deux ans au fond d’un puits.
Nos enfants se sentaient menacés, harcelés par celui qui jadis avait été leur second père. J’ai longuement lu les parchemins envoyés à l’un ou l’autre et tout ce qui en résultait était un profond dégout.
Pouvoir et domination, voilà ce qui plaisait à celui qui se croyait loup, incapable comme d’ordinaire, d’assumer ses actes, allant même jusqu’à nier ce qui avait été dit ou fait devant le reste de la famille. Du loup, il n'avait rien, du serpent il était le jumeau.
Comme à son habitude, il avait tenté de me faire pour le capricieux, le possessif et le problème de l’histoire.
Mais pour la première foisJ’ai su dire non, ramasser mes affaires et ma famille, fuir le danger qui planait sur nous
Je vous dois des excuses.
A ma femme.
A mon fils
A ma sœur.
De ne pas les avoir écoutés ni prit au sérieux plus vite, de leur avoir imposé une présence néfaste qui au fil des jours faisait fuir le petit dernier.
Cette fois lucide, l’œil enfin ouvert, le bon, j’ai mis un terme à la mascarade qui durait depuis trop longtemps et j’ai pris la décision qui s’imposait, soutenu par ceux qui patiemment étaient témoin des agissement destructeurs.
La page est tourné Déa, le livre brûlé
La vie continue, je dois penser à mes noces.
Pardon Déa, et sois prudente, Nous nous voyons bientôt.
Lestat.



Prudente, je l’avais été. Naïve aussi, mais peu importait. J’avais dans ma vie tout ce qu’il me fallait pour être heureuse, comme c’était le cas avant que je ne sache qu’il était revenu. Les souvenirs, les bons, étaient restés au fond du puit.
Parfois, faire son deuil tient à peu de choses et ne tenait pas forcément d’une rencontre…



Debout Pecno, rassures toi, c’est ton dernier voyage, je te parie qu’aucun des deux ne lira ces courriers. Et comme je suis sûre de moi, voilà cent écus. Si ce n’est pas le cas alors… tu auras gagné quand même !





Il avait rejoint sa belle en taverne, et elle lui avait remis le pli de Déa. Cette missive pleine de haine venait juste confirmer ce dont il s'était douté depuis le début, ce doute qu'il avait eu en tête dès qu'il avait lu les premiers mots de Déa. Il n'avait pas repris contact avec elle, il y avait des raisons à cela, et Lest l'avait clairement menacé d'aller voir Déa, devant Lou, pas de bol pour lui. 1 + 1 = 2. C'était clair cette fois.

Alors, assis à table, ils discutent, lui et sa brune, et il couche sur le vélin quelques mots, pour Déa et les personnes à qui elle a visiblement fait l'honneur d'étaler sa vie privée. voir.


Louis a écrit:
Déa,

Tu me dis dans ta lettre que tu ne veux pas que je te parle de Lest, comme tu ne veux pas qu'il te parle de moi, mais pourtant, vous en parlez forcément, vu la missive que tu envoies à ma compagne. Je te prierai de respecter mes choix, et je te le redis : tu n'es plus ma priorité. Si tu n'as pas eu le courage de dire à ton Comte le passé, moi, je n'ai aucun secret pour Lou. Pas de chance pour vous. Je refuse de compromettre ma vie avec elle.

En effet, tu es mon premier Grand Amour, je ne le nierai jamais. J'étais fou de toi, et je pense, honnêtement, que si je te recroise, la tentation sera grande. Je l'ai fait savoir à ma compagne. Je ne veux pas lui mentir et rien lui cacher. C'est bien pour cela aussi que je lui ai dit que je n'avais pas repris contact avec toi plus tôt. J'aurais pu t'écrire, après avoir retrouvé Lest, je ne l'ai pas fait. J'avais mes raisons, notamment celle de te laisser tranquille, et de refaire ma vie, sans toi. Clairement, je n'ai plus de sentiments, ni plus le membre qui me démange en pensant à toi, mais je ne suis pas idiot, et je me connais, je sais que tu seras ma plus grande tentation, que tu l'as toujours été, et je ne veux pas perdre ce que je tente de construire. Ma femme lit ces mots, tu vois, je ne lui cache rien.

Contrairement à ce que tu oses lui prétendre, lui écrire, j'assume ce dont j'ai envie, besoin et ce que je veux. Tu ne sais rien de ce que nous partageons ma femme et moi. Visiblement, nous partageons plus que toi et ton Comte puisque contrairement à toi, je ne lui ai rien caché.

Que nous puissions échanger par missives ne me dérange pas. Je t'ai demandé des nouvelles de ma fille, c'est tout. Je n'ai pas réclamé à la voir. J'assume complètement. C'est toi qui demande à me voir, n'inverse pas les roles. Tes écrits le prouvent.

Je t'ai demandé pourquoi tu voulais me revoir, mais je n'ai pas obtenu de réponse claire de ta part. Je t'ai demandé des nouvelles de Victoire, tu m'as dit qu'elle était élevée pour devenir noble. Tu sais très bien que je ne vais pas intervenir. C'est toi qui t'en occupe, je n'ai rien à redire.

Tu ne sais rien de celui que je suis devenu, mais tu te permets de me juger, comme Lestat l'a fait, alors que je n'étais même pas encore complètement remis. Si cela peut vous permettre de dormir sur vos deux oreilles en vous donnant bonne conscience, tant mieux. Je m'en moque. Par contre, venir m'écrire que tu veux pas qu'on te parle l'un de l'autre, et joindre à ta missive la haine bien remontée de Lest, Sophie et Armand, qu'il faudra d'ailleurs féliciter parce que des mots comme il emploie, pour un gamin de cinq ans, cela tient du génie, c'est juste un coup bas dans le but de me blesser. Il va falloir un jour qu'on m'explique comment un gamin de cinq ans peut coucher sur le vélin autant de mots compliqués pour son âge, et prétendre n'avoir que 5 ans et se comporter à côté comme un enfant de deux ans. Ceci dit, il n'y est pour rien.

Dommage pour vous, cela n'étant désormais plus ma priorité, je ne vais pas chercher plus loin. Votre haine, je la ressens jusqu'au très fond de la campagne où je me trouve. C'est impressionnant, mais pas inhabituel. Je ne suis pas comme vous voulez que je sois, je ne fais pas ce que vous voulez que je fasse, alors vous me haïssez. Habituel, éternel.

Content d'apprendre que Victoire appelle un autre "papa". Ca aurait été le Comte, j'aurais trouvé ça normal, mais pas Lest. Mais là encore, classique. Faudra un jour qu'il dise à Armand d'où il sort, et lui réexpliquer la lecture. Car visiblement, une missive commune que je signe Louis, il l'a prend pour lui alors que j'y rajoute une note personnelle en dessous. Mais pas grave. Il n'a que cinq ans, je lui pardonne. Je ne l'oublie pas, mais je crois qu'il faudra un jour que Lest lui dise la vérité sur sa mère. Ce petit est perturbé s'il pense que deux hommes peuvent l'avoir engendré. Et oui, encore raté, encore un truc que ma belle sait, pour moi et Lest, pour toi et moi, pur mes trois enfants, pour Sande et Julian que je n'ai pas non plus contacter, parce qu'elle a refait sa vie et que je ne veux pas la perturber, ni la faire caguer.

Même la douce sophie déverse du fiel, c'est surprenant que cela, mais je m'y attendais. Mes oreilles doivent siffler lorsque vous vous parlez.

Qui ment ? Qui dit la vérité ? Allons... Qui m'a fait un caprice de diva parce que je regardais celle qui est ma compagne ? Qui lui écrit une lettre pleine de haine parce que je n'ai pas voulu répondre dans l'immédiat ?

Toi et Lest n'êtes plus ma priorité. Il va falloir vous en remettre. Vous êtes passé à autre chose ? Tant mieux ! Alors pourquoi déversez-vous votre haine ? Visiblement, vous n'avez pas tourné la page. Ce n'est pas moi qui ai repris contact avec toi Déa, ni qui ai cherché à reprendre contact avec Lest. Je n'avais de mon coté, aucune missive en cours de rédaction à son intention.

Tellement de choses que vous ignorez sur moi, tous... et vous vous permettez de nous juger lorsque ma belle et moi avons des réticences à une rencontre. Ce pourrait presque être drole en fait.

Tout ce que votre haine fait, c'est renforcer nos liens déjà forts. Alors je vais vous surprendre.

Je ne vous hais pas. Je vous remercie pour ce que vous venez de faire.

Un jour peut-être vous serez capable de m'écrire sans haine, ce jour-là je vous répondrais, mais en attendant, considérez ceci comme un point à ce qui fut et ne sera plus.

Louis.



Ptite_lou a écrit:
C'est tranquillement et confortablement installés à une table de taverne qu'ils avaient décidés de répondre tous deux à cette dernière missive, pleine de rancune et de bile. Lou l'avait reçue tôt dans la journée mais avait attendu avant de la montrer à Louis. Si elle savait que son ex-femme n'avait plus aucune emprise sur lui, force était de constater qu'elle savait frapper là ou ça faisait mal, comme tout bon manipulateur, et que certaines phrases blesseraient Louis. C'est donc après lui avoir une fois de plus assuré son amour et son soutien qu'elle lui tendit la sinistre missive. Elle s'attela ensuite à l'écriture d'une réponse tandis que le message fatigué mais l'air heureux -on se demande pourquoi, peut être les nombreux écus qu'il se faisait avec cette correspondance ?- se restaurait dans un coin.


Andréa De Gilly,

Je vais prendre le temps de recopier quelques extraits de chacune de vos missives. Ainsi peut-être, je dis bien peut-être, admettrez-vous que c'est vous et vous seule qui vous montrez insistante pour cette entrevue.


"j'aimerais te croiser, je ne pourrais pas plus d'un soir mais ça sera largement suffisant, je pense, pour nous rendre à noveau compte que l'Amour s'est taillé.
Je crois.. Je crois que c'est ça que je veux vérifier."

"Il me semble que nous avons tous les deux besoins de tirer un trait sur le passé, seulement j’ai le parchemin et toi la plume, nous allons devoir nous retrouver, une dernière fois."

"Je crois que mon esprit tourne en boucle et crève d’envie de te revoir, pour je ne sais quelle raison à vrai dire."

"simplement ma vie est tellement loin maintenant de celle que nous avions qu’il me faut en faire le deuil, pas de ce « nous » mais de la vie de bohème qui nous animait à cette époque."

"Ne peux-tu pas imaginer que j’ai simplement envie de converser avec la personne qui me connait sûrement le mieux dans ce royaume ? Avec une personne qui a partagé un gros bout de ma vie et qui a fait de moi celle que je suis aujourd’hui ? Merd’ Louis, t’as quand même été mon mari par deux fois et le père de mes enfants tout autant !"


Puis cette supposition, à laquelle Louis n'a fait que vous répondre sans cesse que non, il n'en éprouvait plus le besoin, ni même le désir, et que vous n'étiez plus sa priorité.

"Si tu n’as pas ce besoin, ou ce désir, et si tu souhaites que nous continuions à nous ignorer alors je le respecterai."


Et puis cette question à laquelle vous n'avez toujours pas répondu. Parce qu'à part insister pour le revoir, vous n'avez fait qu'éluder la vraie question. pourquoi ? Pour quelle raison cette insistance ? Lorsqu'on sait ce qui s'est passé déjà une fois, on est en droit de se demander si l'histoire ne se répèterait pas une fois encore. Alors que vous vous offusquiez lorsque je pense que tout ce que vous souhaitez, c'est le prendre à nouveau dans vos filets malveillants, j'avoue que ça me laisse sans voix. Il vous suffisait juste de répondre clairement à cette question : pourquoi ? Je vous mets l'extrait de la missive de Louis, des fois que la mémoire vous fasse encore défaut. L'âge sans doute ou alors vous vous empétrez dans vos mensonges ?

"Ravi d'apprendre que tu n'es pas indécise, mais du coup, je m'interroge sur le pourquoi de tes missives ? Cela aurait-il à voir avec mon cousin ?"

Concernant Lestat, là encore vous n'avez rien compris à ce que Louis vous disait, ou plutôt vous l'avez tourné comme vous l'entendiez, comme pour le reste. Il ne vous disait pas qu'il comptait parler à son cousin de vos missives ou que vous comptiez lui en parler vous. Il vous demandait simplement si ce désir de rencontre ne faisait pas suite à des échange avec son cousin. Ce à quoi vous n'avez pas répondu, une fois encore. Mais par contre vous avez affirmé que pour vous c'était clair, vous ne vouliez pas lui parler de Louis et pourtant...reprenons là encore un extrait d'une de vos missives. Voyez, je me fatigue pour vous, gente Dame :

"Non je ne t’écris pas pour faire ou dire je ne sais quoi à Lestat [...] Tu feras ce que tu souhaites de ton côté, mais pour moi c’est clair, je ne veux pas lui parler de toi, et je ne veux pas que tu lui parles de moi."

suivi d'un extrait de votre dernière missive :

"Lestat m’a d’ailleurs transmis une missive qu’il avait prévu d’envoyer à Louis, pour me rassurer, lorsque j’évoquais le retour de Louis dans ma vie : je vous la mets en contre pli."

Qui de Louis ou de vous ment ? Vous avez bien parlé de Louis à Lestat, vous le dites vous même. Vous savez, lorsqu'on veut mentir, une bonne mémoire est indispensable, sous peine de se trahir rapidement.


Concernant votre fille, nouveau sujet, nouveaux extraits de missives :

"Bien sûr qu’elle sait qui est son père, mais nous n’en parlons pas, car je lui interdis. Il est interdit d’évoquer ton nom. Et tu peux lui écrire, mais s’il te plait, sois patient avec Elle, elle est fragile. Es-tu sûr qu’ils ne l’ont pas échangé à la naissance ? "

et quelques missives plus loin :

"Elle s’est qu’il est mort et celui qu’elle appelle Papa, a de longs cheveux roux et un seul œil. Un seul, car c’est mieux qu’aucun pour veiller sur un enfant. Nous avons veillé sur eux depuis son départ, nous continuerons de le faire et de les voir grandir et réussir , comme nous l’avons fait, nous aussi. Lestat m’a d’ailleurs transmis une missive qu’il avait prévu d’envoyer à Louis, pour me rassurer, lorsque j’évoquais le retour de Louis dans ma vie : je vous la mets en contre pli."

Tiens donc ? Votre fille sait qui est son père, vous autorisez même ce dernier à lui écrire puis, lorsque vous vous rendez compte que votre emprise n'est plus, elle ne sait soudainement plus et en appelle un autre papa ? Tant qu'à faire, quelqu'un qui puisse profondément blesser Louis, ah bien tiens, son cousin. Çà ça va bien lui faire mal.

Votre attitude n'a rien de noble. Et Louis l'est bien plus que vous ne pouvez le penser et bien plus que vous ne pourrez jamais l'être malgré votre tête couronnée. Votre "chose" n'est plus. Remettez vous en et allez de l'avant sans plus vous retournez. Çà n'en sera que plus bénéfique pour tous. Je n'irai pas plus loin. je pense que vos contradictions suffisent à me conforter dans l'idée que le mauvais de l'histoire n'est pas le moins titré. Je ne m'abaisserai donc pas à relever chacune de vos inepties me concernant. Comme vous le dites, j'accorde bien trop de valeur à ma personne et à ma fierté et vous ne méritez pas que je m'attarde sur votre fiel amer, témoin largement suffisant de la bassesse de votre esprit.
Je vous prédis une belle carrière en politique, vous avez la langue suffisamment acérée pour ça, et méchanceté et manipulation semblent vous convenir parfaitement en guise de couronnes.

Soyez heureuse malgré tout. Parce que voyez-vous, je ne suis pas mauvaise, moi. Quoi que non, Je ne vous le souhaite même pas. Je ne suis pas non plus hypocrite, que vous soyez heureuse ou pas ne m'importe absolument pas.

Lou Track


P.S : oh, j'oubliais. Petite précision. Louis ne plantait pas ses crocs dans mon épaule lorsque je vous écrivais, pas plus qu'il ne le fait maintenant. Il se contentait de me garder tendrement dans ses bras, lisant chacun de mes mots, comme il le fait encore actuellement. Un de ces moments tendres comme nous en partageons beaucoup, juste le bonheur d'être deux, avec comme seule ombre au tableau un fantôme collant du passé mais que le vent de l'amertume rend de moins en moins intéressant.


Une fois la missive rédigée, elle l'a tendit à son Loup afin qu'il y joigne sa propre réponse.


De nouveau, Louis prend une bourse et la remet au messager.

    Bon courage l'ami, ça risque d'être tendu. Tu as une prime de risque dans la bourse.
    Mais c'est que... heu.. l'est...
    Tsssss, tu risques rien. Au pire va avec un maréchal ou un soldat porter la missive.
    Nan mais... elle...
    Un peu de courage mon garçon, elle va pas te manger, par contre, n'avale rien ! Elle ne sait pas cuisiner. Seule Sophie sait faire de bonnes crêpes.
    Oui heu mais...
    Tu auras une bourse identique à ton retour.


Visiblement le messager a les sabots qui trainent pour retourner voir Déa, mais le poids de la bourse et l'idée d'une identique finissent par le convaincre. Louis songe qu'il va devoir trouver un autre messager. Pas dit que celui ci accepte de continuer longtemps.

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Andrea_
Elle avait lu, en travers, blasée et s’attendant à quelque chose de ce genre, c’était l’attaque ou la fuite alors… Si elle avait tout lu ? Non, la Colombe est gentille mais pas co’ne non plus.
Elle ne se justifierait pas, Elle sait, Elle, que les mots tirés de leurs contextes ne veulent rien dire et elle se moque de ce qu’ils peuvent penser. Elle est intègre, elle. Elle ne tourne pas les choses à son avantage, et elle avait beau relire chacun de ses messages, elle voyait dans les réponses de Louis un sempiternel refrain sur le fait qu’elle ne voulait que le reprendre.
N’y a-t-il aucune autre relation possible que l’Amour ou la Haine ?

Ils voulaient la réponse à une question qu’elle-même ne s’était pas posée. Pourquoi avoir repris contact ? Il suffisait de relire la première missive. « j’ai appris que tu étais vivant alors… alors j’aimerai vérifier ». Pourquoi, pourquoi, mais… Pourquoi pas ? N’est ce pas humain de chercher à vérifier que ce qui était n’était plus ?

Bien sûr qu’elle aurait aimé le revoir, elle aussi, aurait aimé tester son couple et aurait été fière, de résister au père de ses enfants. Et elle aurait été encore plus fière de garder avec lui une relation d’adulte, de vieux amis qui peuvent se regarder sans se bouffer des yeux, se parler sans se sauter dessus, simplement évoquer le passé sans sous-entendu. Mais visiblement ce genre de relation n’était pas pensable pour tout le monde.
Certains ne voient que du noirs, lorsqu’il fait nuit, et oublient que quelques heures plus tard pourtant, le jour va se lever.

Lorsque la Colombe avait appris par son amie que Louis était vivant, elle avait été touchée. Émue. Elle ne l’avait pas cru, d’abord, mais de jours en jours cette idée avait fait son chemin, les songes l’aidant à revivre les derniers instants qu’ils avaient passés ensemble. Elle avait fait front, trouvant dans les bras de son Brun le réconfort nécessaire. Non, elle ne lui avait pas dit tout de suite, par fierté d’abord, il n’avait pas vu sa femme à nue, elle refusait de lui montrer. Par pudeur aussi. Ils en parleraient plus tard.
Le temps était passé et Victoire avait rejoint Momas, rappelant un peu plus à la Colombe que l’enfant apprendrait tôt ou tard que son père n’était finalement pas mort. Il lui faudra alors réapprendre à appeler Lestat par son prénom, ou Tonton, ou je ne sais quel autre surnom pour ne pas faire de mal à son père. Chaque chose serait revenu à sa place. Ils n’en parleraient pas devant la gosse, pas avant qu'elle soit mise au courant.

Lestat et Elle avaient forcément parlé de lui, c’est normal, il était la tierce personne du trouple atypique qu’ils formaient. Et quand le retour de Louis a tourné à la catastrophe que Lestat lui avait écrit, ils avaient convenu ensemble, de ne plus en parler. Non, bien sûr que non, Lestat ne saurait rien des missives échangées et c’était sûrement mieux ainsi. Pour tout le monde.
Lestat, justement, dans sa dernière missive faisait route vers le Béarn, pour préparer le mariage de la Colombe. Ils évoqueraient le passé, dont Gilly n’ignorait rien, et sûrement, oui, sûrement que la Colombe poserait sur le jeune renard devenu Duc de Trun des yeux admiratifs de voir ce qu’il est devenu. Et Gilly comprendrait. Ça serait le bon moment, Elle en parlerait à son époux à ce moment là.
Mais Ursula tomba malade et le mariage eu lieu quand même. Et quel mariage !

Et puis le départ pour Limoges est arrivé, alors Gilly devait savoir. Savoir ce dont elle avait déjà parlé avec la maitresse de ce dernier. Lui expliquant, patiemment, chapitre par chapitre, que son arrivée dans leur couple lui rappelait le passé. Que ce passé, justement, se rappelait à Elle maintenant que Louis était vivant.
Alors revoir Louis devenait vital.
Par peur de perdre son époux au profit de sa maitresse, comme ça avait été le cas, autrefois.
Elle le lui avait écrit, comme une délivrance au début d’un de ses courriers :



Je crois que tu as écrit ce que j’ai attendu, longtemps. J’ai beaucoup de plaisir à lire que je n’étais pas qu’une « couverture » aux yeux de l’église .


Décidément, Elle avait beau relire la copie des courriers qu’elle avait envoyé, les mêler à ceux qu’elle avait reçu, elle ne voyait pas où il avait lu qu’elle voulait le reprendre. Non, elle aurait aimé lui parler de ses tourments et qu’il lui redise, qu’il lui redise ce qu’il avait écrit et la conclusion qu’elle en avait fait : on épouse celle qu’on aime, la maîtresse ou l’amant n’est là que pour passer le temps.


Et elle avait pu en parler à son époux. Je tairai leurs discussions, les craintes et les sentiments évoqués, avec toujours ce profond respect et cette pudeur qu’ils apprennent à maitriser au contact de l’autre. Seulement ce soir là, le Comte avait dit des choses bien plus belles qu’il ne l’avait jamais fait.


Oui, on épouse celle qu’on aime, c’est tout ce qu’elle retiendrait de toute cette histoire.



Dites moi l’ami… Ça vous tente de vous établir ici ?
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