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[RP] Il y a des plaies...

Vivia
Plus difficiles à panser que d'autres.

Citation:
Rejoins-moi à mon cabinet.
Vivia


Pour ce courrier, aucun formalisme. Un ordre ? Une invitation ? Qu'importe. Quelques semaines s'étaient écoulées depuis que le corps d'Owenra avait été rendu aux siens et le silence et la discrétion du Renard n'avait pour autre conséquence que de susciter l'inquiétude du Barbier. Décision avait donc été prise d'inviter ce confrère.

Intrusive. Directive. Ces maux lui furent déjà avoués et loin de les réfuter, elle en saisissait toute la portée. Une fois de plus, elle s’apprêtait à dépasser les limites de l'entendement, du sadisme..de la discrétion et du respect.

Pour l'occasion, le Barbier avait fait place à la Sicilienne. Aucun artifice, aucun bijou, aucun subterfuge. La chevelure est détachée et la silhouette menue est recouverte d'une simple robe qui a pour originalité d'avouer les diverses flétrissures nichées contre son échine. Quant aux locaux, elle se contente de sortir sa meilleure bouteille aux vertus incertaines et son mélange de plantes à fumer des plus onéreux et efficace. La salle de réunion est vidée des vestiges de cet éveil et seuls, reste ces coussins et étoffes sur lesquelles les Roux - complices - avaient trouvé refuge.

Silencieuse, elle se contente de rapprocher ces mets et spiritueux de ce cocon corrosif et vil avant de déposer à leurs côtés, un coffret de bois contenant un présent. De son subterfuge, le Renard ignore tout et si l'audace du Barbier n'était plus à démontrer, ce fut pourtant, une tout autre façade qu'elle souhaitait avouer.

Ce fût par ailleurs l'un de leur échange qui motiva cette initiative plus ou moins douteuse. S'il lui avait avoué avoir éventré une femme en cloque sans en éprouver une once de remord et d'inquiétude, il était alors évident que la perte d'Owenra avait à son égard bien d'autres conséquences...La Haine n'apportait rien de bon, elle en savait quelque chose et il était inconcevable que cette dernière l'aveugle au point de se mettre en danger et de perdre d'avantage.

Mère des Rats et Demi-Oreille devaient causer et pour aider au mieux la Cour, encore fallait-il faire confiance en ces alliés. Qu'importe les méthodes pour y arriver...Qu'importe comment se terminera cette rencontre-ci...Une seule chose était assurée, les Masques allaient tomber.

Servante est congédiée. Silence est retrouvé, aussi bien entre ses tempes qu'entre ses murs et une dernière visite, familiale est offerte à celui qui demeure captif. Postée contre l'encadrement de la porte de sa cave, elle L'observe..sans un mot. Le Croque-Mitaine était là, incapable de se mouvoir, prisonnier de ses propres liens, de cette propre couche sur laquelle il aimait, autrefois se nicher..Triste ironie. Heureuse finalité. Pipe en bouche, elle savoure les effluves toxiques qui se glissent entre ses lippes avant de refermer la porte à clef et de rejoindre la salle mitoyenne, celle-là même où elle rencontra le Goupil pour la première fois...

Ce fût ici lieu qu'il avoua sa faiblesse et qu'elle sauva sa carcasse..Ce fût également entre ces murs, qu'elle comptait une nouvelle fois le mettre à nu et le pousser au delà de ses retranchements afin de soigner une plaie plus profonde encore...

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Judicael.
Le pli avait été lu par un écrivain public, un de ceux qu'on ne trouvait pas la Cour mais dans les ruelles mieux fréquentées de Paris. Bref. Incisif. Du Vivia tout craché. Renard n'avait pas pris ombrage de ce pli spartiate. N'avait pas non plus été intrigué. Sans doute une affaire banale à traiter, de ce qu'il avait raté peut-être en délaissant la réunion des influents. Colère avait finit par se délayer dans un mutisme aortique, gangrénant le coeur et la parole, effaçant depuis quelques temps la silhouette droite du roux aux miracles. Judicael demeurait depuis plus d'un mois imperméable à tout. à tous. Sans parvenir à s'égayer. Si tous connaissaient le point de départ de cette lente descente dans les abysses, aucun ne se permettait de l'aborder, de l'évoquer, de peur de réveiller chez celui qui restait anormalement quiet des envies subites de mouvance.

Nid à emmerdes sur pattes, il était finalement profitable à beaucoup qu'il ne sorte pas de son terrier... Pourtant l'impatience caractéristique de Vivia Corleone avait décidé qu'il avait assez gardé le nid. De ce côté ci, la sicilienne elle se portait ... Comme un charme.

Passant les frontières du territoire Barbier, le roux ne s'annonça pas, la trogne de la servante qui avait eu le bonheur de lui dire au revoir la dernière fois en dit assez long. Elle l'avait assurément reconnu. Trainant le pas bien tranquille jusque dans la pièce dédiée aux entrevues, Judicael salua d'un geste la blonde, avant de gagner les falaises de coussins pour s'y échouer, nuque au mur. Les verts dérivèrent vers - ouatch - Vivia, dans l'inclinaison subtilement suspicieuse de l'expectative. Il n'aimait pas venir ici. Trop de souvenirs. Pas les bons. Sortant un petit paquet de Chanvre de la doublure décousue de son bliaud, le maitre du quartier Pourpre déclara simplement en guise de bonjour:


Tu m'as demandé, je suis venu.

On ne peut pas faire plus efficace...

Il espéra cependant qu'elle n'attendait pas encore un quelconque présent. Lui qui était peu inspiré ces derniers temps n'aurait pas su que répondre. Les femmes étaient des créatures bien gourmandes. Saisissant d'un coup d'oeil la mise très féminine de Vivia, il se rappela qu'il y avait de cela quelques mois, elle portait ventre légèrement rond. Et nota - enfin ! - qu'il était là, désespérément plat... L'idée émergente, l'attente d'une réponse et les points de suspensions nombrilaires lui firent un peu froncer les sourcils. Il était des sujets qu'il demeuraient néfaste d'aborder. D'un côté comme de l'autre.

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Vivia
Renard efficace. Sans un mot, ce dernier s'était niché jusqu'à l'étage et regagna, tel un pacha néanmoins sur ses gardes, cet amas d'étoffes et de coussins. D'un geste, elle referme donc la porte de cette salle et invite la servante à fermer le cabinet le temps de cette entrevue. Cet échange-ci, elle ne souhaitait nullement l'ébruiter ou l'exposer.

Silencieuse, elle se contente de l'observer quelque temps. Déformation professionnelle oblige, c'est soucieuse qu'elle le dévisage. Le teint, les cernes, les expressions, les mouvements..Tout est ainsi analysé, déchiqueté, avant de finalement se résoudre à s'en approcher. De tout ces confrères, Vivia était de ceux qui, sans crainte ou sans raison, osait s'aventurer là où d'autres préféraient s'abstenir, tant par compassion que par crainte. Jeni en avait d'ailleurs fait les frais et c'était désormais au tour du Goupil de goûter à cette verbe perfide, à ce venin de Hyène.

D'un geste, elle s'installe à ses côtés, calant son corps contre le sien avant de tendre la pipe déjà bourrée et prête à emploi. La main libre quant à elle, se porte sur les environs pour saisir sa bouteille et la déboucher. Quelques gorgées sont avalées et les hostilités..lancées.

Alors comme ça...Tu as éventré une donzelle pleine ? A la question, qui finalement n'a l’attrait que d'une simple mise en bouche plutôt abrupte et maladroite, Vivia ne peut s'empêcher d'observer les traits fermés du Goupil. Si de cet acte-ci, elle en connaissait les conséquences médicales et avait, malgré elle, connue le goût sanglant et morbide d'un accouchement prématuré, elle se trouvait incapable d'entendre et de projeter les maux de cette inconnue comme s'il s'agissait des siens. Devait-elle être inquiète que le Goupil lui-même ne soit atteint d'aucune compassion ? Cela aurait pu être le cas pour un médecin lambda encore doté de sa raison..Mais Vivia avait pour devise qu'un esprit déterminé, assurément vil et froid était un Mal nécessaire pour la survie des Miraculés..Autant dire que malgré son air insipide et son attirance étrange pour ce nid qu'il ne souhaitait quitter, le Goupil avait toute les qualités d'un prédateur.

Langue acerbe, Vivia n'avait que faire de la susceptibilité supposée du Renard. Au contraire. A sa manière, elle préférait tâter les contours d'une plaie béante avant d'y enfoncer ses phalanges pour en extraire le Mal. Qu'importe les moyens de soigner le Mal, à ce stade-ci..Il ne restait qu'à l'acculer et à le contraindre à sortir de ces gongs. Sans compter que si Goupil souhaitait reprendre la direction d'une troupe, il allait falloir qu'il relève l'échine et soulage son esprit de maux encore trop corrosifs.

Plus sérieusement, Judicael... Lentement, les traits cyniques de la Sicilienne se dissipent pour se faire plus sobres et neutres. La dextre repose la bouteille et le menton féminin finit par se poser contre l'épaule adverse pour abandonner son souffle vipérin et pourtant bienveillante contre la gorge d'albâtre. Pourquoi cette amertume envers la vie ou ceux qui peuvent la donner ?..Serait-ce un moyen de te venger ? De faire entendre que tu ne souhaitais pas que la vie elle-même LA reprenne à ses côtés ?

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Judicael.
Perfide. . Veritable


Vivia est, demeure, perfide mais véritable. Car tous, autant qu'ils sont, ont en eux cette noirceur, mais s'évertuent à la cacher. Là où elle, compose avec.

Le menton est accueilli sans bouger. L'épaule ne proteste pas. Cael non plus. Dissocié reconnait encore les associés quand ils frappent à sa porte.

Pourtant, diable sait qu'il l'a détestée. Qu'il continue, parfois, de s'en méfier. Cette femme. Car elle en veut. Et dans le vouloir, aucune place pour les femmes. Comme dans le pouvoir. mais Barbier sait manœuvrer. Cael se tait. Ecoute. Qu'elle ferme tout à clef. Il est fermé à clef, lui aussi. Il se figure, que personne; non personne ne saura le déloger de son mutisme tant qu'il ne l'aura pas décidé. Dur. Roc. Buté. Renard a bâtit des remparts qu'il rechigne à céder. Il y a cependant des choses qu'il aime chez cette femme là. Elle demeure sa meilleure ennemie, et il doit lui reconnaître une certaine puissance. Une célérité qui lui est propre. Vivia a des ressources qu'il se plairait à déloger. Vivia a su se faire aimer de la renarde. Et pour ça, il concède un peu... Oui. Un peu.

Les mots sont accueillis sans réaction. Il a éventré. Oui. Une femme qui appelait la vie. Une chaumière qui abritait de bons et beaux petits. Renard a fait du sale, renarde pourtant cette unique fois aurait approuvé, aurait été fière de lui. Par esprit de vengeance, par honneur à ses femmes, bafouées comme lui. Tigist a payé le tribut communautaire. La haine démultipliée. Il a perdu un fils. Elle lui a cédé le sien. Et ce qu'il en a fait? Un carnage. Elle a trahi. Elle a payé.

Il dépose un baiser sur la joue de Vivia. Quelle réponse? Que lui dire... Pourquoi la haine? Et pourquoi les injustices, hein?


Donne moi à fumer.

Dit- il simplement. Il n'est pas ivre. Il n'est pas drogué. Il est pire. Judicael est faible. Pour les rares fois de sa vie.

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Vivia
Accepte la douleur...Car elle est tienne. Accepte la, car quand bien même passée et pourtant si présente, elle te forgera.

Le baiser se dépose sur sa joue et en contre partie la pipe est tendue. Durant un temps dont elle ne serait préciser la durée, ils restent ainsi figés dans les étoffes, noyant ce silence dans des effluves aussi douces qu'éphémères. La dose est volontairement lourde, tout comme les maux du Renard et les bouffées partagées à tour de rôle finissent par apaiser le souffle de la Sicilienne.

Là, lovée contre lui, elle n'attend rien. Ne demande rien. Comme si finalement ce silence et cette intimité déroutante faisaient partie intégrante d'un dessein que seul le Barbier, aussi troublé soit-il, avait pu imaginer. Les esquisses pourtant seules se dessinent, incertaines et le fil d'Ariane pourtant résistant et tenace, lui semble difficile à maintenir.

De temps à autre, la dextre se perd contre le goulot de la bouteille qu'elle lui tend avant de finalement se reposer contre son torse et y abandonner quelques arabesques, là où autrefois d'autres fils s'étaient liés à sa chair pour en resserrer les berges.

Puis, sans un mot de plus, elle relève légèrement l'échine et s'installe de manière à lui faire face. La nuque est dégagée, la main masculine est saisie et volontairement guidée contre sa propre échine. Des faiblesses, ils en avaient tous. Les Miraculés étaient ainsi fait...Certains les portaient sur eux, visibles et perceptibles, d'autres au contraire, se faisaient plus discrètes et profondes..

Nous avons tous nos faiblesses..Nos craintes et nos haines. Certaines forgent, construisent comme celles que tu vois sur mon échine d'autres au contraire..Détruisent. J'ai mis plusieurs mois pour accepter ces flétrissures et des années pour entendre mes propres faiblesses et enfin, les dompter. Froide, cynique, folle, cruelle, sadique, perfide, vile, perverse..Malsaine..Vivia avait au cours des années hérité de bien surnoms, tous fondés, tous vrais et pourtant rares étaient ceux qui la connaissaient fragile, courageuse et dévouée. La Rousse l'avait compris et pour cause, cette façade aussi solide soit-elle, leur était commune.

Pourtant, à l'heure actuelle, c'est cette façade qu'elle abaisse...Je ne vais pas te regarder te détruire à cause de l'une d'elle... A ses mots, la main mâle est relâchée et le corps finit par chevaucher le sien, surplombant alors le Renard meurtri d'une aura aussi déterminée que nuisible.

Alors dis-moi...Que cherchais-tu réellement en arrachant cette vie ? Te venger ?...De qui ?..A ces mots, durs et volontairement cinglants, elle saisit l'arête de la mâchoire mâle pour contraindre son regard à épouser le sien. ..Une vie pour une vie ? Mais laquelle ? ..Celle de ton enfant ou celle..d'Owenra ?..

Pause.

Aucune vie ne les ramèneront...En revanche à en voler ainsi et à te noyer dans cette indifférence et ce mutisme...C'est ta vie qui risque d'être écourtée..Est-ce cela que tu désires finalement ?... Dans son propre regard, la froideur autrefois familière se dissipe pour laisser entendre une certaine compréhension, une douleur qui loin de lui être étrangère fût également la sienne..Les faiblesses..forgent...mais encore faut-il les accepter, les entendre.. pour mieux les dépasser...Je ne cherche ni à te sermonner, ni à te juger...Juste à t'éviter une haine qui fut la mienne des années durant et qui n'apporta rien de bon sinon ce trouble qui est mien..Ne finit pas comme moi où tu n'auras pour seul allié, que ton cynisme et ta solitude...

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Judicael.
Ils fumèrent ensemble, comme il aimait à le faire avec la disparue. Ces moments propices à parler loin des oreilles, ces moments où elle savait le conseiller. Le sermonner aussi. L'éduquer, en quelque sorte. Owenra lui avait appris plus qu'elle ne l’imaginerait jamais. Car Judicael avait été buvard à son contact, et se sentait encore inachevé à son départ. Trop tôt pour s'en aller. Les doigts se laissent guider, toucher les marques. Identiques aux siennes. Les marques visibles n'étaient pas les plus douloureuses. Jamais. La vie difficile dans la crasse, dans les rixes et la vermine non plus. Etrangement, ce qui rendait la vie insupportable aux homme était un mal invisible. La mélancolie. La tristesse. Le détachement et finalement, l’indifférence et l'absence. Rien que ne puisse soigner le meilleur des barbiers.

Je ne tiens pas à ma vie autant que tu l'imagines.

Dit il en relâchant la légère pression dans le dos de la blonde.

Si tout s'arrêtait demain, qu'est-ce que cela y changerait? Le monde ne s'arrêterait pas de tourner. La Cour ne changerait pas. Elle le chevauche, lui prend la mâchoire. Les yeux se fixent, et rien ne se passe. Judicael n'amorce pas l'ombre d'un mouvement, ni de fuite, ni de profit. Rien ne semble émaner de ces gestes. Le roux n'est pas dans l'état d'esprit combatif de ses bons jours. Et s'il n'aime pas les aises que prend parfois Vivia, à se comporter "comme un homme" comme il se plait à le dire, il entend les paroles muettes. Blonde aujourd'hui, veut prendre soin de lui. Les doigts qui habituellement aiment à appuyer sur ses blessures dans le sens propre du terme sont caressants. Vivia a compris qu'elle n'avait ce jour pas d'adversaire, et que sans adversaire, il n'y avait pas de combat.


Je me suis vengé d'elle parce que je l'avais juré devant les nôtres. Devant la rousse. Les enfants sont chers. Elle s'est servi d'eux comme excuse pour justifier ses actes... Alors j'ai frappé là où je savais que cela ferait le plus mal. Elle n'oubliera plus le prix de la trahison. Ni ce qu'il en coûte de faire du mal aux miens. Et si je n'ai pas eu l'honneur de connaitre mon premier fils, s'il m'a été arraché malgré que je l'attendais, malgré que celle qui le portait était la plus pure âme que je connaisse... Une chienne telle qu'elle ne méritait pas cette joie.

Cela l'avait soulagé. malgré tout, il restait à genoux. Incapable de se redresser. Le temps devait œuvrer. Et si cela surprenait tout le monde, c'est que personne ne pouvait voir par dessous l'armure. Tel qu'il l'avait toujours souhaité. La pipe retrouva le sol. Les lèvres leur mutisme.

    "Qu'est-ce que tu veux que je te dise Vivia... ma douleur ne vous regarde pas."

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