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[RP] Taverne du Prisonnier Sans-Nom

Kelel
Jouer le jeu; ne pas s'égarer pour se perdre; maintenir le cap bien droit pour ne pas se heurter aux rochers que représente la méfiance de la donzelle. Hélas, il est bien simple de perdre pieds, là.

Les deux vautours sont bien trop entreprenants. Il faut calmer le jeu et vite, sans quoi la femme glisserait entre leurs doigts comme un savon humide. Le problème dans le fait de se tenir quand on n'en est pas coutumier, c'est qu'on fait souvent plus de bourdes qu'autre chose, et là, c'est semble-t-il le cas. Mais ! rien n'est jamais perdu pour qui sait s'adapter, et s'il est bien une chose pour laquelle l'Azur est douée, c'est ça. Changer de facettes et se rattraper aux branches, aussi fines puissent-elles être.

Ainsi soit-il. Kelel, grande Maîtresse des Masques, montre-nous l'étendu de ton talent, quitte à te faire passer pour ce qui n'arrive jamais : Bourrée au point de devenir gentille, aimable et surtout dans un état de détresse imposant une aide imminente. Surtout ce dernier point d'ailleurs. Le reste viendrait ensuite ... ou pas.


" Hem hem hem... "

La Pâle termine son verre et s'en sert un nouveau, écoutant distraitement la conversation voisine; jaugeant ce qui se passe autour afin de trouver une échappatoire à la situation dans laquelle ils se sont maladroitement mais sûrement ancrés. Hélas, il n'y a rien de transcendant, tous sont plongés dans leur beuverie habituelle et ... rien. Foutrement rien pouvant l'aider. Il va falloir improviser du début à la fin, mais d'abord il faut laisser l'idée germer. " Magne, Kelel, réfléchis là... Z'êtes en train d'merder grave... Magne, magne, magne, magne, maaagne ... "

Récapitulons les choses: Donzelle farouche alcoolisée. Bougre con avec une grande gueule alcoolisé. Puterelle masquée alcoolisée. Tonnelet d'Amarante. Jeu de dés. Qu'est-ce qu'on peut faire avec ça, mis à part un sacré foutoir ? En soit c'est déjà pas mal. Partons là-dessus !

Godet en main et l'oeil rivé sur le contenu, elle commence à le faire trembler discrètement. Gâcher la boisson ? Manquait plus que ça pour parfaire une soirée déjà bien médiocre... " Aux grands maux, les grands remèdes hein... " Elle hausse vaguement les épaules et " laisse malencontreusement " basculer la boisson sur elle. Un cri suraigu s'échappe d'entre ses lèvres, une sorte de " Gnihiii ! " bien connu des pucelles et autres gamines emmaillotées dans des corsets trop serrés pour elles. D'un bond, elle se lève, envoyant valser son tabouret en arrière et commence à tituber au milieu du passage, bousculant qui le veut bien pour finalement se rattraper à l'épaule de son compère et s'y accrocher d'une main ferme. Appuyée contre lui, elle affiche une mine décontenancée, cherchant à feindre l'embarra - sentiment qu'elle ne connait aucunement, notons-le.


" Oulah... J'cherche à rien montrer d'puis tout à l'heure mais... j'crois bien que j'en abuse c'soir... Une âme charitable pour m'mener dehors ? Sinon j'vais... j'vais gerber là... j'crois..."

Mimer le rejet pour appuyer l'effet est important, alors elle s'affaire, rentrant le ventre et se penchant vers l'avant, une main devant la bouche pour feindre le malaise.

" Une âme charitaaable ? Féminine d'préférence ! Pour m'tenir les ch'veux... L'aut' il va m'laisser m'dégueulasser l'connaissant... "
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Sandino
…La Taverne du prisonnier sans nom, jeune il y était venu quelque fois, du moins devant, envoyé pour en surveiller l’entrée par « Le Scorpion » roi des miracles de l’époque, un gitan comme lui, à peine plus âgé mais avec un don pour le lancer de couteaux. Art qui lui avait valu de prendre la couronne sans le moindre opposant.

Bien des lunes sont passées depuis et à nouveau devant la taverne du prisonnier sans nom, le jeune espion gitan devenu vieux, se remémore la conversation au camp, suite à sa première journée de surveillance du tord boyaux.

Ce soir là, affirmant connaître le nom du prisonnier dont la taverne disait ignorer le blase, il se souvient avoir déclenché un rire général en proposant une suite de nom possible, de Cépamois Gérienfé en passant par Jesuis Inocent pour finir par Voudevai Confondre.

Souriant à l’évocation de la scène qui s’est rejoué dans sa tête, Sandino observe un moment l’entrée de la taverne et les alentours, puis pénètre dans l’établissement dont le dallage noir et blanc lui rappelle celui d’un temple qu’il a fréquenté jadis.

Dans l’âtre de la cheminée de marbre, un feu poussif s’étiole. Attablées, le vieux gitan compte trois ou quatre personnes qu’il fait semblant de ne pas remarquer, préférant s’assoir assez loin d’eux pour ne pas devoir composer avec, mais assez prés pour les écouter. Car la raison de sa venue c’est d’avoir confirmation de la rumeur qui circule depuis quelques temps aux miracles, la cour aurait un nouveau roi autoproclamé après des années de vacance du pouvoir.

Derrière le comptoir, la silhouette longue et maigre d’Alton, le gérant du lieu et recéleur en chef est absente. Le patriarche gitan se demande si l’homme est toujours en vie, le plus souvent sur les routes avec son clan il a sans doute loupé l’annonce de sa disparition.

Muet depuis son entrée dans la taverne, il compte bien le demeurer et fait claquer sèchement un écu sur la table devant laquelle il s’est installé, signal sonore que tout tenancier comprend, étant lui-même patron d’un estaminet aux miracles.
Alwyne.
Elle écoutait l'homme avec amusement. Le voilà proposant deux bout de "carte au trésor" en échange de son nom. S'il y avait un fabuleux trésor et qu'il pariait la moitié de la carte contre un nom, soit il est idiot soit c'est une belle arnaque. Evidemment, elle pensait immédiatement à la seconde option Alwyne, alors elle secouait la tête, mais s'amusait malgré tout de ce qu'elle entendait. Une nouvelle chope est portée à ses lèvres, et elle la vide aussi d'une traite. Elle aussi commence à être ivre, mais elle ne joue pas la comédie. Quelle idée aussi de boire autant ? Le liquide dévastateur s'insinuait en elle, sournoisement, prenant possession de ses sens sans même qu'elle ne puisse s'en apercevoir.

Il était évident aussi que la pâle jouait la comédie. Elle qui était si calme et posée depuis le début, qui ne laissait jamais rien transparaître, elle ne pouvait pas subitement et sans aucune raison se laisser envahir par la détresse ainsi. La rouquine était loin d'être idiote, néanmoins plutôt que de se méfier, elle voyait là une belle porte de sortie. Ses adversaires voulait quelque chose d'elle, mais l'alcool rendait la prude... intrépide ? Sans doute, puisqu'elle pensait pouvoir rouler une Azzurro et s'éclipser au nez et à la barbe de celle-ci et de son compagnon. De toute façon elle n'allait pas s'enfermer ici, si elle voulait sortir en les évitant, elle avait là une belle opportunité. La pâle veut une présence féminine, de quoi séparer les vautours, les diviser pour mieux leur échapper.

Une nouvelle chope est servie, qu'elle garde en main alors qu'elle se lève. Elle feint l'exaspération, soupirant bruyamment et levant les yeux au plafond. Puis elle s'approche de la pâle et enroule son bras autour des épaules de celle-ci, faisant passer le bras de l'ivrogne autour du cou de la rousse en échange. Elle jette un regard vers le gros et lui adresse un sourire forcé.


Ta copine a besoin d'aide, et elle veut une femme visiblement. Reste là, j'm'occupe d'elle et je reviens... Pour mon nom, appelle moi Alwyne.

Puis la Pâle est entraînée vers la sortie. En réalité, c'était surtout la rouquine qui avait besoin d'un support, alors qu'elle titubait légèrement. Elle ne s'en rendait pas compte grâce au support de celle qui semblait vouloir rendre son dernier repas. A la sortie, elle croise un homme qui entre et le regarde passer. Elle attend sagement, puis une fois la sortie libre elle y entraîne l'Azur. Elle sait que dès qu'elles seront à l'abris des regards, tout se passera rapidement. Elle se doute aussi que le gros ne tardera pas à lever ses fesses et à venir les rejoindre. Il fallait agir plus vite encore, les prendre de vitesse. D'où la chope qu'elle a encore en main, souvenez vous.

Encore sur le seuil de la porte, à la vu de tous pour être sure que Kelel n'agira pas avant elle, la rousse lève la chope à ses lèvres, comme pour boire, mais au dernier moment jette le contenu subitement au visage de sa voisine... Le contenu et le contenant aussi, d'ailleurs. Elle n'attend pas de voir si elle a fait mouche ou si la femme a eu le temps d'esquiver, ou même de se protéger. elle ne regarde pas le résultat de son action, elle se détourne plutôt rapidement pour tenter de s'éloigner et de s'éclipser dans les rues sombres et mal éclairées. Mais c'était sans compter sur l'effet de l'alcool fort, qui la faisait tituber.


Ahahah... Adieu l'AZZURRO ! Je n'ai pas l'intention de te servir de proie!


Toujours narguer ses adversaires... Bon c'est idiot je vous l'accorde, mais c'est plaisant. Elle n'avait pas assez bu pour avoir la tête qui tourne ou pour voir double, mais c'était déjà suffisant pour mettre à mal son sens de l'équilibre, réduisant largement la vitesse de sa fuite...
Kelel
L'Azur était peu convaincue de sa prestation, elle ne pouvait nier que cela devait paraître plus louche que véridique, néanmoins elle ne s'en formalisa pas, le but n'était autre que de faire sortir l'un ou l'autre des deux individus. Elle entretenait un espoir infime qu'il puisse s'agir de la donzelle, cela faciliterait clairement la tâche et éviterait de devoir se montrer sous un mauvais jour au sein de la taverne. Non pas qu'elle ait tenu à se faire passer pour mieux qu'elle ne l'était, mais cela simplifiait grandement les manoeuvres quand la populace croyait ne rien avoir à craindre ou presque. La mécanique était bien huilé et lorsqu'elle vit cette Alwyne décidait de lui venir en aide son coeur ne fit qu'un tour. Ainsi donc l'étau se resserrait lentement et emprisonnerait bientôt la jeune fleur. Cette dernière s'était montrée jusque là méfiante et ce revirement de comportement ne laissait présager qu'une vile entourloupe pour prendre la poudre d'escampettes. Heureusement pour eux, le jeu était une part importante de la vie à la Miracle et si la partie avait débuté quelques temps auparavant il était clair que ce serait une fois le seuil de la porte passé que les dés seraient réellement jetés.

" Hum ... "

La traversée de la taverne fut rapide, mais rien n'aurait pu l'empêcher de remarquer le dernier arrivant. Elle avait déjà vu cet homme dans le passé, sans doute ici-même à Paris lorsqu'elle portait un masque, mais pas que, non. Ce visage... Narbonne, pardi ! Elle l'avait aperçu à plusieurs reprises dans le Sud du pays. Hélas, l'heure n'était pas aux salutations et elle se contenta de le saluer d'un sourire avant de gagner la sortie et passer la porte. Feintant une maladresse peu commune, elle se rattrapa à la poignée et s'appuya ensuite contre le mur, lorgnant la jeune femme du coin de l'oeil. Charmante fleur que celle-ci, pour sûr il ne fallait pas la laisser filer. Il fallait se méfier et ... *SPLASH.BOWM* ... Et là, elle venait de se prendre dans la tronche le godet et la pisse qu'il contenait. Décidément cette soirée était de plus en plus louche. On lui aurait dit " Attention, t'vas te r'trouver tremper avant même d'avoir touché la gonzesse " elle ne l'aurait pas cru. Ca n'arrivait jamais. Enfin si, c'était même très courant, peut-être même trop, mais pour le coup elle tombait des nues. Elle restait là, plantée dans l'entrée -dégoulinante et légèrement agacée de voir sa tenue ainsi souillée- à écouter les mots balançaient au vent par la fuyarde.

" Rrrah ! Chiabrena ! Et merde... Elle va m'faire courir... Cause chérie, cause ! ... On va jouer à chat ... "


[ Extérieur | Plus loin dans les ruelles ]

Bien, il était donc temps de se mettre au travail et de s'activer un peu, même si l'idée de devoir pourchasser son futur déjeuné ne l'enchantait guère. Il lui vint à l'esprit la possibilité de lancer une dague et de voir ce qu'il adviendrait, mais en l'état et avec autant d'amarante dans le sang, elle préféra éviter et renferma cette idée dans le coffre de son subconscient. Ce serait un coup à lui ôter la vie à la petite si jamais la lame faisait mouche et ça arrivait souvent puisque c'était le but premier. " Enfin bref ! " Elle claqua des mains et s'élança dans la même direction que la Rousse, le pas sautillant au départ pour se muer progressivement en grandes enjambées afin de combler l'écart qui s'était gentiment formé depuis le lancé de chope. Un sourire au coin de ses lèvres, elle prenait le temps de décrire Alwyne de dos, chose qu'elle n'avait pas encore eu le plaisir de pouvoir faire et qui l'aurait laissé sans voix si elle n'était pas en train de courir. C'est que la donzelle avait de la ressource derrière ses airs renfrognés et pas qu'un peu.

" Arrête toi ! Tu fais qu'aggraver ton cas ! C'est là que j'vois d'où viens le terme " coureuse de jupons " ... Inté ... re ... ssant ... J'vais pas m'essouffler maintenant chérie, tu m'excuseras mais ça suffit ! "

Faire preuve de patience était normal, mais pas en ces circonstances et en voyant la jeune femme tourner brusquement dans une ruelle qu'elle connaissait bien elle déclara intérieurement que la course-poursuite prendrait fin sous peu. Pourquoi ? C'était pourtant simple, la ruelle en question ne menait qu'à une autre qui la ramènerait dans l'artère principale. Il s'agissait d'un détour plutôt qu'un raccourci. Non mécontente, la Pâle continua tout droit jusqu'à gagner le croisement suivant et s'y engouffra sans se faire prier. Avec un peu de chance, l'oiselle n'aurait rien remarqué et lui tomberait dans la gueule avec une facilité à la hauteur de son manque d'envie de traverser la Cour à cette allure. Elle n'aimait pas courir, vraiment pas. Machinalement et tout en continuant de sautiller elle extirpa l'une de ses dagues de son dos, juste " au cas où ". Hors de question d’abîmer la petite, un simple coup du pommeau suffirait sans doute à la calmer.

Dans le virage, qu'elle ne fut pas sa fausse surprise de tomber nez-à-nez avec son invitée. Nez-à-nez c'était clairement le cas puisqu'elles se percutèrent et reculèrent toutes deux à l'opposé l'une de l'autre dans un fracas qui ne manqua pas de raisonner entre les murs. *Arrrg*
A la base l'idée était bonne, elle aurait juste dû songer à attendre -coude le premier- dans le tournent plutôt que de s'y élancer bien gentiment. Amarante et Choc ne font pas bon ménage, c'est que ça tournait un peu là. Secouage de crinière et raclement de gorge pour reprendre bonne tenue et dès que ses esprits se repositionnèrent elle s'avança, portant une main vers les cheveux de la jeune femme pour refermer ses doigts sur ceux-ci. Une prise facile pour la maintenir en place avec un minimum d'effort. Il ne lui restait plus qu'à lui porter un coup en pleine tête pour la faire voyager dans les étoiles.


" Allons, allons ... Cara mia ! J'vais pas te malmener en pleine rue chérie. Tu devrais songer à te tenir tranquille avant que j't'assomme pour avoir la paix.
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Alwyne.
La rouquine fuyait en rigolant, grisée par l'alcool qui tournait dans son sang. Elle ne pensait pas au danger, pas plus au fait qu'elle avait pu foutre la Pâle en rogne. Avait-elle envie de la tuer maintenant? Allait-elle vouloir se venger? S'il faut, la blonde n'avait aucunement eu l'intention de s'en prendre à Alwyne, et celle-ci était paranoïaque? Pour ce qu'elle en savait la rousse... Justement, tout ce qu'elle en savait, c'était que son geste l'avait amusée, et qu'elle fuyait maintenant à travers les rues à toutes enjambées, bien que n'allant pas très droite.

Quel bonheur, quel plaisir de rire autant, de jeter une chope au visage d'une personne aussi dangereuse que la Pâle puis de s'enfuir en courant ! Bien sur, elle ne remettra pas les pieds dans le quartier de sitôt, mais en dehors de ça... La soirée s'était bien déroulée, non? Et entendre râler et pester l'Azzurro dans son dos, quel délice. S'arrêter? et puis quoi encore? Devait-elle aussi poser elle même la carotide contre la dague que portait certainement une personne comme elle? Et puis, elle n'était pas entrain d'aggraver son cas, mais de le sauver. Parce que si les intentions de la pâle pouvaient possiblement être louable en début de soirée, ce n'en était plus le cas à présent, c'était certain.

La course effrénée et l'air frais sur son visage était grisant et lui donnait des ailes, et quiconque voyant la scène de l'extérieur sans apercevoir la meurtrière qui la pourchassait pouvait croire Alwyne devenue folle. Il n'en était rien, elle avait jouée, et elle avait gagnée, rien de plus. La victoire est toujours agréable, et se savoure pleinement, d'autant plus avec quelques grammes d'alcool! Et puis finalement les pas dans son dos s'éloignaient en même temps que quelques mots parvenaient à ses oreilles.. "Pas m'essouffler..." "...ça suffit..."

Elle se demandait, la Pâle abandonnait-elle la poursuite? Cela signifiait donc une victoire totale? Voilà qui excitait encore davantage Alwyne et égayait sa nuit. Malgré tout, elle jetait des coups d’œils fréquent dans son dos, on est jamais trop prudent. Et prudence est mère de sûreté non? Mais la Renarde ne le savait pas, le danger ne se trouvait pas dans son dos mais bien devant elle... Elle fixait toujours derrière elle, avant de hurler, folle de joie.


J'ai gagnée! J'ai gagnée! J'ai....

BAMM

La rouquine ne comprenait pas tout, elle venait de heurter quelque chose... Ou quelqu'un. Sa phrase ne franchit pas ses lèvres, son corps repartait en arrière et elle manqua de s'effondrer au sol de justesse. Tournant le dos à son obstacle, elle posait un genou au sol en émettant un grognement de douleur. tout tournait autour d'elle, et elle s'apprêtait à râler.

Je... Regardez devant vous quand vous...

Mais déjà sa tignasse était saisie par une poigne de fer, ce à quoi elle répondit par un nouveau grognement de douleur et de mécontentement. Qui pouvait donc s'en prendre à elle...? Un regard en coin lui dévoilait la Pâle. Son sang ne fît qu'un tour dans ses veines. voilà que la rousse était passée en quelques secondes de l’exaltation de la victoire à l'effroi de la défaite, tout en passant par l'énervement de cette personne qui lui avait rentré dedans. Une belle douche froide donc, l'effet était immédiat, il n'y a rien de mieux pour dégriser totalement et reprendre ses esprit embrumé par l'alcool !

Encore un peu sonnée, elle écoutait l'Azzurro en silence.. Un plan, il lui fallait un plan... Se tenir tranquille était hors de question, la partie n'était pas finie, pas encore. Elle le disait elle même, elle ne la malmènera pas en pleine rue. La stratégie sera donc la même que celle de la taverne. Attaquer vite, et par surprise! Y'avait-il des ennemis des Azzurro dans le coin? Qui sait? Il fallait essayer...

Le genou toujours au sol et la tête tirée en arrière par la poigne dans ses cheveux, la rouquine fixait la Pâle avec un sourire étrange sur le visage.


Tu te crois déjà victorieuse ma belle? Désolée de te décevoir... HEEEEE! TOUT L'MONDE ! SACHEZ QUE LA BELLE DANS MON DOS LA, C'EST UNE....

Tout en parlant, son coude parti dans son dos pour frapper le ventre de la Pâle juste sous le sternum et lui couper la respiration. Le but étant de la faire lâcher sa poigne, pendant que la rousse alertait tout le monde sur l'identité de Kelel. Avec un peu de chance, elle avait des ennemis dans le coin et serait forcée de fuir. Mais dans son plan, la rousse avait oubliée la dague que portait encore à la main la femme dans son dos...

Celle-ci, en retour du souffle coupé et certainement par réflexe plus que par autre chose, lui asséna un coup de pommeau sur la tempe. Un coup sec qui sonna la Renarde. Sa vue se brouilla, tout tournait autour d'elle, même des chandelles et des étoiles! Elle ne pu finir sa phrase, la douleur lui vrillait les tempes et son corps s'affaissa, alors que la poigne sur sa chevelure la lâcha, sans doute dû au coup de coude qui a tout de même porté ses fruits.
Peu après alors que la pauvre rousse se demandait encore ce qu'il était entrain de lui arriver, une main la saisit de nouveau et la releva sur pieds. Elle se laissait faire désormais, elle voulait se débattre, mais ses forces lui revenait lentement, de même que la vue. Les yeux à peine entrouvert, alors qu'un bras se glissait sous ses épaules, elle était emmenée...


Tu... Ne perd rien... Pour... Attendre...
Cornaline
Voilà quelques temps que la grande blonde filiforme travaillait pour l'AAP. Le petit boulot de coursière lui convenait à merveille grâce à sa langue bien pendue, et elle s'employait à mener à bien les missions qui lui étaient confiées, minaudant bien souvent auprès du journaliste qui l'avait employé sur son insistance.

Fallait dire qu'elle était d'un naturel facile, et le blond non dépourvu de charme lui avait tapé dans l’œil. Difficile de ne pas souhaiter en faire son casse croûte, peu importait tout ce qu'il y avait autour, elle n'était pas du genre à s'embarrasser de telles choses, trop égoïste pour ce faire. Line avait bien remarqué qu'il ne semblait pas dans son assiette ces derniers temps, et elle en avait bien sûr profité pour essayer de lui mettre le grappin dessus.

A la sortie du journal, le soir venu, après avoir usé de double sens toute la journée, la jeune fille, jeune mais pas si innocente que cela, avait réussi à trainer le journaliste avec elle, en direction de la Cour des Miracles. Elle n'avait pas craint une seconde qu'il soit réticent, après tout c'était là qu'ils s'étaient vu la première fois.


Là! Tu verras ils font des breuvages à réveiller les morts.

***

Sa paye fut utilisée à bon escient, et elle se montrait généreuse au point de vue des tournées servies à la table, même si elle même ne consommait pas beaucoup, peu amatrice d'alcool, et préférant le lait. Puis c'était meilleur pour la peau et le teint! Pas noble pour un sou, elle s'employait toutefois à paraitre parfaite aux yeux des hommes, très à cheval sur son apparence, et de sa peau laiteuse, elle était plutôt fière, sans compter la blondeur de sa crinière. Bon, elle n'avait malheureusement pas les formes qu'elle aurait aimé, bien trop maigre, mais on ne pouvait pas tout avoir dans la vie.... Ou presque.

Elle a fini par s'adosser à son siège, tout en buvant une gorgée de lait, et se doucement se laissa glisser, pour mieux tendre la jambe sous la table et jouer de son pied déchaussé pour caresser le blond. Son sourire en disait long sur ses intentions, et elle ne pouvait s'empêcher de lui glisser des œillades tout en minaudant de plus belle.


Au fait, j'ai réservé une chambre. C'est qu'un lit, mais... C'est au cas où hein...

"Innocemment", elle leva une main et ses doigts se mirent à jouer avec le bord de son col.

La fatigue... Ou...

Line plissa un instant les yeux, essayant de jauger le journaliste puis sourit large avant de se lever avec un clin d’œil.

Ça te dit que j'te montre?

C'était là l'instant de vérité. Est-ce que tout son petit jeu depuis des jours allait fonctionner?? Elle voudrait bien!
Raymond_de_petrus
Paris vous prenait tout et ne vous laissait rien. Il était facile de s'y prendre, la tentation était à portée de main, et ce soir-là, Raymond avait décidé d'y céder. Il n'était pas dupe du jeu de Line à son encontre, dès l'instant ou ils s'étaient rencontrés. Elle n'était pas tellement son genre, mais c'était flatteur qu'une femme se mette en quatre pour lui. C'était bien pour cela qu'il l'avait laissé lui tourner autour, se contentant les premiers temps de s'en tenir à une relation monétaire : elle faisait du petit boulot pour l'AAP et il la payait.

Sa vie des jours présents étant des plus chaotiques, bercée d'opium, d'alcool et d'une bonne dose de je-m'en-foutisme, il avait accepté l'offre de Line, sachant parfaitement comment cela allait se terminer. L'alcool l'avait enivré, et le babillage de la blonde avait été distrayant, et il ne lui demandait pas autre chose, à vrai dire. Toutefois, il serait incapable au lendemain de se rappeler ce qu'elle avait pu dire...

Elle se leva, lui proposant de passer à la suite des choses et il eut un petit sourire, la regardant brièvement d'un air narquois.


Montre-moi donc.

Il attrapa sa main et la suivit et bientôt la porte d'une chambre se referma sur eux. Ils ne s'embarrassèrent pas de mots ou de précaution, ni de tendresse, ils étaient là tous les deux pour une unique raison. Il n'y eut pas la timidité propre aux amoureux, l'effroi de l'adultère, la galanterie ou la retenue, et cela leur convint tous les deux.
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Cornaline
Comme quoi, s'entêter ça n'apportait que de bonnes choses! Elle n'était pas du genre à chercher quelque chose de tendre, et étant d'un naturel plutôt franc et direct, elle n'hésita pas à être crue dans ses demandes. Elle n'était pas catin, mais il faut bien le dire, appréciait se vautrer dans la luxure, et s'en donnait à cœur joie. Le journaliste se montrait plutôt directif, et elle se laissait aller de bonnes grâces à le satisfaire, sans toutefois être en reste.

Étendue à côté de Raymond, Line soupirait son bien-être et son plaisir, malgré genoux et bas du dos brûlés sur la paillasse de médiocre qualité, mais elle y retournerait avec plaisir. D'ailleurs, elle attrapa la main du journaliste pour la coller sur elle après avoir retiré la chemise dont ils n'avaient même pas pris le temps de se débarrasser.


Tu es bien hargneux, patron. Je sais pas ce qui te met dans ces états mais j'aime beaucoup!

Si elle se contentait de titiller le journaliste du bout de ses longs doigts fins, ses gestes se firent plus francs et elle prit rapidement les rennes, ne laissant que peu d'options à son chef quant à poursuivre ou non. Pas bien vieille, à peine une petite vingtaine à peine atteinte, mais déjà aux faits de ce qui peut plaire. Elle chevauchait donc le blond, à se mouvoir sans s'ébaudir de quoi que ce soit, simplement de ses ressentis, et elle profitait de sa position pour aviser les affaires du patron, , cherchant la bourse du regard. Il n'était pas pauvre, sa bourse ne devait pas être bien maigre. Autant se rembourser les frais d'alcool de la soirée! Mais pour l'heure, la voilà qui se fait renverser!
Raymond_de_petrus
La nuit ne fut pas des plus reposantes et il y eu fatalement un moment ou Raymond piqua du nez, sans vraiment le souhaiter. Il se réveilla en sursaut, pour constater que la chambre était vide de sa conquête. Ce n'était pas si mal, cela lui évitait les demandes genre "quand est-ce qu'on se revoit ?", auxquelles il aurait fatalement mis un vent. Il commença à se rhabiller et...

Elle m'a piqué mon blé...

Mais ce ne fut pas tout, alors qu'il commençait à passer en revue ses vêtements.

Ah la salope !

L'argent, il s'en foutait, mais il allait falloir expliquer à un moment ou un autre pourquoi il s'était fait tirer son alliance, restée dans une poche. Il s'insulta beaucoup, vu que tout de même, il aurait pu être plus prudent, au lieu de se faire détrousser tel un mari infidèle par la première pétasse venue.

Rhaaa le con !

Étrangement, cela lui faisait relativiser la nuit passée. Il ne demanda pas son reste, finit de s'habiller et quitta les lieux, blasé par les événements.
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Judicael.
A visage découvert, sans qu'aucune capuche ne dissimule les crins rouille , Renard avait trouvé le chemin de la taverne du Prisonnier Sans nom, juste à coté du bordel incendié. De l'eau avait coulé sous les ponts, ruisselé sur les pavés. L'illustre avait naquit de nouveau des cendres, et pourtant la fréquentation de la taverne n'avait pas changé.

Les cages étaient toujours là haut, bien qu'aucune femme n'y soit enfermée. Les dalles de pierre sombres s'alternaient toujours avec les claires. Et les mêmes sales trognes venaient ressasser leurs mélancolies.



    Cet ennemi là, tu ne peux pas le vaincre. Tu peux juste l'enfouir profondément en toi.



Nul besoin de se cacher ici. Judicael était chez lui aux Miracles. A la cour, il n'y avait pas de prison. Que des repris de justice. Comme tous les autres, il avait franchi l'imposante porte en chêne gravée en son centre du fameux blason représentant un crâne sur fond rouge et d'où sortaient des orbites des entraves métalliques.

Il n'attendait personne. Personne ne l'attendait. Il avait juste besoin de s'éloigner de quelques pas de la Rose Pourpre et de son agitation, pour poser les pavés de son existence. Une de ces moments où les hommes se retrouvent seuls face à leur verre, et refont le chemin à l'envers. On lui servit l'alcool fort qu'il demanda. Les pensées gagnèrent comme à leur habitude les bras d'une rousse. La terre retournée. Les cris d'enfants muets. Et se noyèrent dans une gorgée.

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Owenra
    Solitude le gagne. Et pourtant les bras de la rousse lui tiennent compagnie. Quand l'alcool lui monte à la tête, la présence, bien qu'irréelle, se fait sentir. Là, au creux de l'oreille coupée, paroles sont soufflées :


Eh bien, cher Cael, tu es bien morne. Que me vaut cet air morose ?

    Et alors, soudain, elle est là. Assise face à lui comme si elle y avait toujours été. Comme si elle n'avait pas bougé. Comme il l'avait toujours connue : cadavérique au teint gris. Malade et dans le dernier habit qu'il l'avait vue porter : dans son linceul. Elle est là, dans cette position qu'elle prenait de son vivant : les jambes croisées l'une sur l'autre, déposées nonchalamment sur la table. L'illusion est parfaite en tout point, elle dégage même cette odeur légèrement chanvrée qu'il avait maintes et maintes fois respiré contre sa peau. Et toujours, sur les lèvres charnues, ce sourire en coin, moqueur. Comme si elle bafouait la tristesse qui l'habitait.

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Judicael.
Tu as laissé un grand vide.

Un grand vide que la colère n'avait pas manqué de saisir, de combler. Un de ces vides béant, qui laisse tout exsangue. Sans saveur. Sans défi. Judicael ne s'en remettait pas. Ne s'en remettait pas... Le grand mechant Renard était devenu le grand Absent de la Cour. Reclu dans son bordel, il sortait parfois boire et s’enivrer, quand dans l'écho du vide, résonnait les restes d'une peine mal digérée. Quand le dépit lui faisait un collier. Un noeud papillon dans la gorge.

Catin était partie, n'était plus de la partie. Il fuma son amertume dans les murmures d'autres gens, en fond sonore, caressant du plat d'une main calleuse le bois du comptoir.

Son fils, qu'elle avait enterré près du Limousin, resterait pour toujours perdu sous terre. Renarde avait emporté avec elle son secret. mère à tout jamais. Le poumon se gonfla plus fort. Senestre frotta le visage avec lenteur. S'attarda un peu. Peut-être pour frotter les yeux sous les paupières. Peut-être a-t-il trop bu. Il ne veut pas la regarder. Il ne veut pas de cette Owenra là. Sous les rideaux fermés, seule la rousse des plus beaux jours a ses faveurs. puta-madre.


Un grand vide.

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