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Pupitre Ansoald cursus des poisons

L_aconit

Voleur avait pris ses quartiers à la faculté, et tout séjour devait se payer de l'étude ou des soins, ainsi allait la dure vie à l'Ostel dieu.

Pas religieux, l'Ansoald ne serait d'aucun secours au chapelain, si ce n'est en augmentant significativement le nombre des prirères quotidiennes.

Pas médecin et aborrhant la maladie, il ne traînerait pas non plus du coté des salles de soins et de l’hôpital des indigents...

Le jardin le verrait alors peut être se prélasser brin d'herbe à la bouche, la bibliothèque chercher fameux ouvrage à revendre, mais ici point de Decameron, tout au plus quelques grands et précieux traités de médecine.

Un pupitre avait donc été préparé par les sœurs, pour l'étude des poisons, cursus faisant de l'oeil à notre tire-laine préféré...
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Chapelain de l'Ostel Dieu à Paris, Evêque de Perigueux, apprenti exorciste
(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar -Recueil

Ansoald

Passées les indispensables flâneries dans les couloirs de l'Ostel, il parvient enfin à son pupitre. Il règne en cette salle une atmosphère sereine, propice aux réflexions les plus profondes sur le bien-être de l'humanité. On entend à peine et pourtant si bien la course des calames sur les fibres de parchemins comme le bruissement des pages des grands livres, tournées avec déférence par des étudiants au grave maintien. Parfois, une toux déchire ce silence studieux et chacun de former diagnostic en son coin avant de reprendre une vaillante et laborieuse pérégrination sur les hauts sommets d'un savoir millénaire. C'est beau...Croisant les bras sur son bureau, Ansoald s'imprègne si bien de cette tranquillité qu'il tombe tête première dans le sommeil.
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L_aconit

Bien... Par quoi commençons-nous...

L'art des plantes?

murmura-t-il en déposa sur le front du dormeur une couronne de fleurs fraîchement cueillies. Quelle auréole inattendue. Ainsi affublé, tête brune ressemblait au petit christos. Les yeux s'attardèrent longuement sur cet élève pas comme les autres, sur la quiète respiration.

A quoi rêves tu, Ansoald de Nulle part...

Les mains claires, qui s'étaient reposées l'une sur l'autre au genou dans l'instant contemplatif, finirent par se défaire pour n'en loger qu'une dans une poche dissimulée. Agiles, les doigts se saisirent d'un coupe chou, aiguisé à l'extrême qu'ils déplièrent, offrant à la clarté relative de la pièce l'éclat du métal.

Peut-être une leçon de Barberie.

Et l'index vint caresser une langue de cheveux bruns, délayant la mémoire de ces traîtres instants où le voleur lui avait spolié sa belle chevelure blonde, longue à l'époque, pour s'en aller butiner dans d'autres champs de blés mêlés de colza, de longs tournesol... La gorge déglutit tandis que la lame accusa un léger tremblement.

A que tu fus si cruel envers moi... Que je fus si bon de te pardonner.

Et tandis qu'il s'égarait dans ses plaines noires, où les boucles comme les ronces se chevauchaient pour en interdire l'accès, Faust étira un sourire absent. Une conversation de sourd s'installa alors.

Je suis seigneur, sais tu? moi qui n'avait pour possession à l'époque qu'un Dé...

La paume vint cueillir la joue blonde, tandis que la lame restait en suspend.

Je ne sais pas ce que le Prince en penserait...
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Ansoald

Il est vrai qu'on peut aussi être comme toi : jeune en nombre d'années et vieux en nombre d'heures.*

Embarqué dans la dinguerie d'un rêve, ceux qui flottent comme bouchon en surface du sommeil, Ansoald s'étalait sur la page d'un grand livre et se sentait très las, la tête bandée par une volée d'oiseaux aux becs en métal; ils léchaient son front de leurs ailes parfumées; l'un d'eux poussa l'audace à se nicher dans son cou. Drôle d'oiseau, en vérité, que ce volatile qui prononce des mots sur un ton conspirateur et prodigue des caresses occipitales, telles des pré-éliminatoires.

La tête sur le billot se rebelle un peu. Ouvrant les yeux, il aperçoit, dans une brève lueur métallique, le coupe-chou. Ni une, ni deux, le bras d'Ansoald, dans un élan soudain, se redresse et la main larronne empoigne les bijoux du blondin qui lui cherche des noises.

Quand je vais chez le barbier, je m'assure toujours que sous son tablier se trouve bien un homme du métier.*

Mon nom est Personne

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L_aconit

- Humpf! Tout .... Doux ...!

Dit-il en figeant sa main sur celle, fermée tenant ses précieuses. La badinerie s'est fêlée, dénonçant un moment d'effroi.

C'était une plaisanterie.. Juste une.. Plaisanterie.

Balbutia-t-il. Plus banc que blanc, l'Aconit? Si peu. C'est que ces bourses là avaient plus de valeurs que n'importe quelles remplies d'écus. Senestre invite les jumelles à lâcher prise dans un sourire contrit. Voleur de de bons réflexes. Peut-être l'a-t-il réveillé au beau milieu d'un délicieux rêve?

- Tu voulais un professeur, le voilà.

Il pencha un peu la tête, glissant la charte à portée d'yeux du brun au bois dormant. Ainsi qu'un ouvrage. D'un geste encore un peu fébrile, il remit en place le tissus de sa soutane, et redressa les épaules. L'heure des choses sérieuses avait sonnée. Vraiment? Y parviendraient-ils?

- Signe ton contrat de mariage... Et je commencerai par t'enseigner la barberie. Les barbiers sont les médecins du petit peuple. Ils exercent sur tous une chirurgie rudimentaire, certes, mais la seule qui existe. Leurs attributions sont plus larges que la simple « barberie » : ils rasent et coupent les cheveux mais pratiquent aussi les saignées, les soins dentaires, pansent les blessures et donnent les lavements et purgations. Ils sont bien souvent les premiers intervenants auprès du peuple ou dans les campagnes reculées. Il y a une Bibliothèque en libre accès sur le palier, de nombreux ouvrages y dorment, dont certains peuvent t' être utiles. Veux tu que je te laisse étudier seul ou que je te fasse... Les leçons?

Lippe s'étira, tandis que la mise avait retrouvé un peu de dignité.
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Ansoald

Plus banc que blanc? Le siège épiscopal est certes confortable, mais ce n'est pas d'un accoudoir dont le larron a besoin, plutôt un coup de pouce. Un léger sourire effleure le visage d'Ansoald tandis qu'il relance le précieux pendule à ses oscillations.

Je ne suis pas prêt à me faire moine...

En voulant trancher une part de ta beauté, n'ai-je pas consacré ta vie? Je parviens encore à te toucher et pourtant...Ce qui nous sépare me parait infranchissable.

L'élan audacieux du réveil est rangé sur le pupitre. L'autre main tient une plume hésitante entre ses doigts. Une charte? Quelles punitions sont prévues? Servir de soupe aux lépreux, fertiliser le champ des mandragores, devenir l'ancêtre de Martin squelette*?
Décontenancé, il écoute sans comprendre le chapelain ragaillardi en son armure de vieilles pierres, quand celui-ci lui débite sur un ton égal son laïus bien appris...Barbier? Un petit clystère émollient pour que l'on administre à des barbons? Pouah!
Heureusement, Nicolas aux pieds ailés apporte avec célérité de la lumière à son esprit fatigué. Longues études signifie long séjour, cela tombe bien, il n'est pas pressé. Aussi, il opine du museau, alors que son oeil avisé repère déjà où les bonnes soeurs se trouvent..Et où elles pourraient, la vertu les rend gredines, se cacher.

Très bien, mon cher professeur....Ou faut-il vous appeler Maître? J'accepte que vous me fassiez les leçons....Mais à la condition, une fois acquis quelques diplômes, de disposer ici d'une tanière..Enfin d'un bureau où je puisse trouver la tranquillité d'esprit nécessaire à mes recherches. En contrepartie, je pourrais répéter à quelques étudiants des bouts de grimoire...Faire l'âne, je sais faire.

A-t-il poussé trop loin l'insolence? Sa désinvolture le rend parfois détestable. Mais entre ces murs où il se sent petit, l'aisance intellectuelle de Nicolas le déconcerte, au mieux, le désespère, au pire.

*Les disparus de Saint-Agil, de Pierre Véry

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L_aconit

Hausse une épaule.

Apprends, et tu feras bien ce que tu veux.

En es-tu sûr Nicolas? N'est-ce pas périlleux? Et que saurais tu lui refuser... Faible.

Ce n'est pas aussi passionnant qu'un Decameron, mais ça mène aussi loin...

Voilà où l'avait mené le maudit livre. Loin de toute liberté, sauf peut-être... Celle de se payer ce qu'il voulait. Hélas, les choses qu'il affectionnaient le plus ne s'achetaient pas. Loin d'étudier la hauteur des murs qui séparaient ceux qui avaient été si proches, Berliner pose un doigt autoritaire sur la charte. Il se penche à l'oreille, et taquine d'une langue fourchue et habile en quelques sarcasmes les souvenirs Ansoaldiens.

maitre. Voilà qui pourrait me plaire.

Car Ansoald connait bien les propensions du pur, de l'innnnnnnnocent Nicolas. Il se redresse derechef. Désigne plume et vélin du menton, et d'un ton autoritairement magistral donc, ordonne :

Copie.

Et faisant un petit aller retour , dicte d'un ton plus qu'habitué.

Cours 1 : Généralité sur l’Hygiene
1) D’où vient la signification d’avoir les longs cheveux et pourquoi ?
2) Citez les ingrédients nécessaire pour un bain destinés à soigner les engelures ?
3) Pourquoi s'épile-ton?
4) Peut on utiliser l'épilation à la chaux vive sans risque? (Justifiez votre réponse)
5) Pour soigner les boutons de la puberté, quelle plante utiliseriez-vous ?
6) Pour soigner des coups de soleil, quelle plante utiliseriez-vous ?

Cours 2 : Les soins dentaires
1) Citez-moi au moins 3 soins dentaires que peut être amené à effectuer un barbier.
2) Qu’est ce que le Syzygium aromaticum ? A quoi peut-il servir chez un barbier ?
3) Que doit-on conseiller a un patient pour qu’il prenne soin de ses dents ?

Cours 3 : Les lavements
1) Citez quelques raisons de purgation? et dans quelles parties du corps?
2) Quand effectue-t-on lavements et purgations (vomissements)?
3) Que signifie "humeurs peccantes "?

Cours 4 : La saignée
1) Quels sont les différentes saignées?
2) Dans quel cas pratiquer une saignée ? Et inversement ?
3) Comment doit-on procéder pour une saignée générale ?
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A que tu fus si cruel envers moi... Que je fus si bon de te pardonner.

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Il est vrai qu'on peut aussi être comme toi : jeune en nombre d'années et vieux en nombre d'heures.*

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*Les disparus de Saint-Agil, de Pierre Véry

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