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[JDR fermé] La délivrance d'une enfance bafouée

Louis.t
En même temps qu'il avait volé, sa dague lui était tombée de la main. A taton, il la cherche, s'attendant à essuyer une pluie de coups, ne cherchant pas vraiment à les esquiver, mais il voit la fureur du Maître dont il a souvent entendu parler, mais s'il avait entendu des cris, il n'y avait jamais assisté ainsi.

C'est assis, la dague dans la main droite, tremblant de peur qu'il le regarde, n'osant plus bouger. Lorsque le papier lui est jeté à la tête, il le prend, arrivant à peine à lire, tellement il est terrorisé... mais fini par réussir à apercevoir les mots "père inconnu" et "850 écus".

Les mots du Maître raisonnent dans sa tête, le murmure est menaçant, il le sait, ça va lui coûter cher... Il se lève, lentement, silencieux, baissant la tête et s'approche de son Maître, rangeant sa dague à la ceinture de ses braies, puis lève des yeux embués une nouvelle fois vers son Seigneur et Maître, et ouvre la bouche pour parler, mais la referme pour déglutir, avant de murmurer d'une voix à peine audible.


J'vous d'mande pardon.

Un léger soupire, un frisson qui lui parcourt l'échine, la rudesse du coup qui l'a à moitié sonné, il redevient le toutou obéïssant, complètement sous la coupe de cet homme. Louis se sait pris au piège, englué, et lui tend le document prouvant son achat d'une main incertaine, bien que ce soit sa main gauche, il n'a plus aucune maîtrise de l'angoisse qui l'a saisi et l'envahit toujours.

Je... Je rangerais si vous voulez.

Il tourne la tête pour regarder le désordre provoqué par la fureur du Maître, sachant que c'est lui qui l'a provoquée, puis regarde son Maître, sans moufter, dompté, pour le moment.
Mj_
D'Ormeval essayait toujours de se contenir. Tout l'agaçait, tout l'énervait, il avait envie de casser quelque chose mais se réfrénait. Il sera les poings, serra la machoire, serra tout ce qu'il pouvait serrer pour ne pas exploser de nouveau.

Louis le menaçait ? Il ne supportait pas... surtout après son petit jeu mielleux. En quelque sorte, cela le renvoyait à son propre échec. Louis avait cru pouvoir insinuer une menace en visant l'entrejambe du maître. Finalement, il ne s'était pas soumis totalement à sa volonté... D'Ormeval l'avait vécu comme un affront à son génie manipulateur ! Comment ? Ce vermisseaux n'était pas venu manger dans sa main en rampant ? C'était plus qu'une menace, la marque de la faillite de ses compétences de persuasion. Et ça, il en enrageait.

Louis se soumettait ? Il le méprisait, aurait volontiers écrasé sa petite gueule sous sa botte. Il murmurait des excuses ? D'Ormeval voulait lui en coller une autre.

Bref, d'Ormeval était un éternel insatisfait. Il ignora tout bonnement ce que pouvait lui raconter Louis. Il en avait marre, il voulait se défouler... Tiens, si je croise Jacques et qu'il me sort la moindre niaiserie, je lui en met plein la gueule, se dit-il. Quand aux gardes ils ont intérêt à filer droit... et ma chère épouse... tu vas voir ce que tu vas prendre... Il ouvrit la porte, en silence et se dirigea vers le hall pour descendre les escaliers. Sans se retourner, se disant à lui même, "tu me suis, tu vis, tu m'suis pas, tu crève".
Louis.t
Silencieux, il se sent complètement égaré, et l'humeur de son Maître n'est pas au beau fixe, c'était le moins que l'on pouvait dire. N'importe qui pouvait s'en rendre compte. Lentement, il se met en marche, emboîtant le pas à celui qui semble prêt à tuer. Lui, il ne l'était pas, il n'avait pas pu. Donner la mort, il en avait eu l'occasion, il aurait pu le faire, mais quelque chose l'en avait empêché.

C'est donc une chape de plomb qui s'était abattue, un silence pesant, et le jeune homme en devenir n'arrivait plus à penser, abasourdi par la tempête à laquelle il venait d'assister, terrorisé, tel un lapin dans les lueurs d'une lanterne, pris alors qu'il venait pour chercher des réponses, ne les ayant pas obtenues, loin s'en fallait, et pire que tout, coupable.

Coupable d'avoir menacé celui qui l'avait acheté, cher ! Jamais il n'avait pensé valoir autant. Il soupire légèrement, respire lentement pour tenter de calmer son appréhension, et le suit. Le Hall, les escaliers, autant d'épreuves pour Louis. Chaque pas le rapproche inexorablement vers la sanction qui l'attend, mais il n'a plus la force de se révolter.
Mj_
D'Ormeval descendait les escaliers principaux, en pierre taillée, recouvert d'un tapis rouge, avec Louis sur les talons. Ce qui avait le don de le contenter. Rien ne pouvait plus satisfaire le maître des lieux que des domestiques soumis. Karl et Conrad se trouvaient aux pieds des escaliers... Autre source de contentement. Jacques avait fait son boulot. Lorsque Louis passa à leur hauteur, il leur dit.

Saisissez vous de lui.

Les deux gardes attrapèrent Louis par les bras.

Inutile de te débattre mon garçon... ou je ne serais plus en mesure de te promettre de ne pas employer la violence. Puis, il cria,

Jacques ! Jérôme ! Philibert ! Ici ! Tout de suite ! Comme on aurait pu appeler un chien pour qu'il rapporte la baballe. Les trois hommes déboulèrent (du North Lobby).

Jacques, ma femme est bien dans sa chambre ?

Oui messire.

Bon... suivez moi.

Il se dirigea dans la grande salle de réception qui se trouvait au sud-est du manoir (Living Room). La salle était somptueusement aménagée. Des tentures sur les murs, un grand tapis magnifiquement brodé ornais le sol. Les boiseries, les meubles, les miroirs, les lustres, tout concouraient à rendre l'endroit splendide. A travers les fenêtres, on pouvait apercevoir les nuages noirs qui s'étaient rapprochés. Une fine oreille aurait pu discerner les premiers coups de tonnerre.

Une fois sur place, d'Ormeval demanda à Jérome et Philbert de déplacer le mobilier, pour libérer la pièce. Une fois fait, il demanda à Jacques de rouler le tapis. Au centre de la pièce, sous le tapis, se trouvait une sorte de plaque munie d'un anneau. Jérôme dû passer le manche d'une hallebarde, qui se trouvait originellement sur le montant d'une cheminée, dans l'anneau et avec Philibert, ils soulevèrent une chape de pierre de forme ronde d'un diamètre d'environ un mètre cinquante, qui devait bien peser dans les cent kilogrammes... laissant un trou obscure dans le sol.


Nous y voilà mon ptit Louis... comme je t'ai promis, pas de châtiment corporel. Juste un petit séjour pour que tu réfléchisse à la portée de tes actes.

Vous deux, fourrez le moi dedans !
Dit-il à Karl et Conrad.

Messire ! ...

Vas-y Jacques, vas-y... fait moi plaisir... juste un mot, encore juste un et tu l'accompagne.


Les deux gardes jetèrent Louis dans le trou, qui fit une chute d'environ deux mètres cinquante. Son agilité lui permit de bien se réceptionner et de s'en sortir indemne. Le sol était froid et humide, formé de gros blocs de pierre grossièrement taillés. La salle dans laquelle il se trouvait ne possédait pas d'issue et avait une taille d'environ sept mètres sur quatre, de forme rectangulaire. D'Ormeval s'approcha du trou, observant Louis qui était éclairé par la seule ouverture.

Tu sais mon ptit Louis que ça ne me plait pas. Je fais ça pour ton bien. Je te laisse méditer sur tes actes. Il y a des choses qui sont acceptables, et d'autres non. Ce que tu as fait était mal, il faut que tu apprennes la différence entre le bien et le mal. Tu resteras là le temps qu'il faudra, que tu comprenne bien la leçon.
Louis.t
Il allait tenter de s'échapper, pour où, aucune idée, mais le rappel à l'ordre, la menace de le tuer ou pire, violenter, oui l'ordre des priorités n'est pas le même pour tout le monde... suffisent à mettre en veilleuse, toute vélléité de révolte ou de rebellion. Il se laisse emmener.

Emporté comme un paquet de linge sale, tenu par Karl et Conrad, il marche, non sans regarder autour de lui. L'orage menaçait, mais Louis ne ressentait plus rien, vidé... Un coquille vide, voilà ce qu'il était en cet instant, même si son regard caressait les meubles, que son coeur battait la chamade.

Lorsqu'ils le jettent dans la cave, il serre les dents pour ne pas crier, et se roule en boule pour ne pas se casser quelque chose. Se blesser, c'est la mort assurée, c'est du moins ce qu'il pense. Soulagé de pouvoir se relever, il regarde vers l'ouverture, puis la salle où il se trouve enfermé. Aucun moyen d'en sortir, à première vue.

Trop choqué pour pouvoir répondre, trop angoissé à l'idée de mourir là, il ne peut rien dire, n'arrive plus à formuler une pensée, et se contente de s'asseoir sur le sol humide, les bras entourant ses genoux, la tête posée dessus.

Dormir, fermer les yeux et ne plus penser à rien.

Il ne reste plus qu'à attendre la faucheuse. Son Maître, il n'arrive même plus à comprendre ce qu'il dit.

D'en haut, ils n'entendront rien, pas une plainte, pas un mot, pas un gémissement. Il est muet comme une carpe.
Mj_
Louis ne disait rien. D'Ormeval songea qu'il était en état de choc... ce qui le fit sourire. C'est bien, tout allait bien, tout était en ordre, chacun à sa place. La réalité est une souffrance sans besoin d'en rajouter se dit-il. Inutile d'en dire plus, la leçon serait terrible... il le savait et en jouissait d'avance. Le froid, la solitude, le silence, l'obscurité... De quoi rendre fou, ou éternellement servile... ou encore...

On verra comment Louis va gérer la situation se dit-il, ayant le sentiment de jouer avec un rat de laboratoire. Pour certains, un an, cela avait suffit... pour d'autres... et puis, il y avait toujours l'autre possibilité. Même si d'Ormeval n'y croyait plus.

Il fit signe aux gardes de refermer la trappe. Un bruit sourd de la pierre contre la pierre se fit entendre accompagné d'un raclement strident. Puis un gros boom assourdissant lorsque l'ouverture fut scellée. Puis enfin... rien... le néant...
Louis.t
Seul dans le noir, il se relève, et tatonne contre les murs, vérifie que sa dague est bien là, mais les gardes ne l'ont pas prise, il la laisse où elle est, vérifiant les pierres, guettant de voir s'il y a un courant d'air, quelque chose qui prouverait un tunnel ou un moyen de sortir de cette cave.

Son Maître est un homme loin d'être stupide.... Une cave sous le manoir... Mais ça peut aussi servir de sortie, sans doute. Alors il cherche, entend un rat et sursaute.

S'il y a bien un truc qu'il n'aime pas, c'est les rats, c'est plein de maladies ces bestioles, c'est pire que tout.

Alors il tente de grimper sur la paroi, glisse sur les pierres humides, retente, cherche, et fini par se mettre sous la trappe, ou du moins, là où il pense qu'elle est, et se rasseoit.

Le jeune homme ourdit un plan. Dès qu'il sortira, s'il sort, il mange, prend des forces et il le tuera cette fois... Il tuera d'Ormeval. Cet homme est le diable en personne, et il sursaute de nouveau, émettant un léger son, avant de se remettre sur ses jambes pour donner un coup de pied dans le rat...

Mais qui dit rat, dit entrée, non ? Et il ne l'a pas trouvée, alors il fait le tour de la pièce, lentement, encore, pour chercher une issue potentielle, se disant qu'il pourrait désceller des pierres avec sa dague.
Mj_
Deux jours plus tard...


Un grincement sourd... Un grondement de la pierre... un rayon de lumière...

Non ! Pas comme ça ! Les pieds d'abord ! Vous voulez lui rompre le cou ? Déjà que vous y êtes pas allés de main morte !

Messire, c'est vous qui nous avez dit de...

Je sais ce que j'ai dit ! Suffit ! Allez-y doucement...

S'il lève les yeux vers l'ouverture, vers la lumière, Louis peut voir une paire de bottes apparaître... puis deux jambes... puis... un plongeon et une masse inerte qui vient s'effondrer au sol. Il reconnait Pierre... Sont-ce des traces de sang, les taches sombres sur les vêtements ? De la masse inerte s'échappe une faible respiration...

Maintenant le panier !

Oui messire...

Une main passe par l'ouverture... à son bout, une sorte de baluchon. Le bras se tend pour que la chute soit moins haute. Le baluchon tombe sur Pierre et répand au sol son contenu, une grosse gourde pleine d'eau et deux grosses miches de pain.

Aller, c'est bon, on va laisser mijoter tout ça... En espérant qu'il clamse pas trop vite.

Louis a t-il dit quelque chose entre temps ? C'est le dernier des soucis de d'Ormeval. D'ailleurs, il a d'autres préoccupations... Heureusement que Jacques est là pour lui rappeler qu'il faudrait peut être nourrir le garçon.

La dalle se referme...
Louis.t
En entendant des pas, Louis, quasiment inerte, rampe vers un mur. Cela fait longtemps qu'il est là, il est sale, il dort à peine, de crainte des rats, et n'a aucune idée du temps qui a passé depuis qu'ils l'ont jeté là. Peu de temps avant, il avait de nouveau donné un coup de pied dans un rat, mais n'avait plus la force.

Lorsqu'on lui balance quelqu'un pour lui tenir compagnie, il lève les yeux vers l'ouverture, il rampe vers Pierre, et s'approche, pour le toucher. Il respire, mais il est blessé.

De sa dague, il coupe un autre morceau de sa chemise dégeulasse de boue, ayant du uriner dans un coin de sa "cellule". Il a vu une gourde et du pain, reste plus qu'à les trouver. Il tatonne et fini par les retrouver, les pose près de Pierre, qu'il tourne pour le mettre sur le dos.

Il le secoue un peu.


Pierre... Pierre...

Sans pouvoir parler plus, la gorge sèche, il boit une longue gorgée d'eau, et mouille le bout de tissus pour nettoyer le visage de son maître d'armes, puis il tente de lui verser un peu d'eau dans la bouche, avant d'en reboire lui-même, et de prendre un pain pour le manger lentement, assis dans le noir total.

Déglutir lui fait mal à la gorge, mais il mange, lentement, petit bout par petit bout, et manque soudain de s'étouffer, tousse, se tape sur le torse, se racle la gorge et reprend une gorgée d'eau, veillant à l'économiser, puis il s'allonge près de Pierre, posant sa tête sur le torse masculin, écoutant la respiration irrégulière et faible.


Pierre... Ca va aller...


Eternel optimiste ? Il tente surtout de se convaincre lui-même.
Mj_
Pierre à la tête dans le coton... Mais il est solide, dans la force de l'age. Il entend Louis. Le tissu humide sur son front lui fait du bien... l'eau lui rafraichit la bouche. Il entend Louis tousser... reprend ses esprit tout-à-fait.

Merci Louis... Oui, ça va aller, j'en ai vu d'autres...

Il se frotte la tête, cherche quelque chose sur quoi s'adosser dans le noir.. Rampe jusqu'à un mur. Y pose le dos, tient la position assise, les genoux pliés devant lui.

T'inquiète pas, il m'ont fait morfler... mais pas tant qu'il croient. Je sais aussi jouer la comédie. Dit-il en riant, ce qui provoque une toux grasse. Je suis... désolé Louis, c'est ma faute... ça ne s'est pas... exactement passé comme je l'imaginais... tu vas bien ? Il ne t'on pas fait de mal ? Ce chien d'Ormeval est une vipère... il n'y a pas trente six manières d'opérer avec une vipère, on lui écrase la tête sous la botte et on lui tranche la tête.

Il allonge les jambes en soupirant lourdement.

Le principal, c'est que nous soyons là... je... j'ai des trucs à te dire, mais avant, il faut que je sache ce qui s'est passé. As tu trouvé quelque chose ? D'Ormeval a-t-il évoqué quelque chose ? Nous avons encore une carte à jouer... et je peux t'assurer que c'est une carte maitresse. Nous ne croupirons pas ici longtemps... La fin de sa phrase se fit moins sûre... et s'il s'était trompé ?
Louis.t
Rassuré d'entendre la voix de Pierre, de sentir qu'il est toujours l'homme fort que son Maître d'armes demeure à ses yeux, Louis hoche la tête, mais vu qu'ils sont dans le noir, son compagnon de cellule pour le coup ne peut rien en savoir.

Il l'entend, et rampe pour se rapprocher de lui, emportant les pains contre lui, trainant la gourde sur le sol humide, et vient poser la tête sur la jambe de Pierre. Il tente de parler, mais c'est plutot le poisson qu'il fait, ouvrant et fermant la bouche, sans sortir un son, alors il se redresse très légèrement, et prend une gorgée d'eau. Instinct de survie sans doute, mais il est à bout de force.


Pas blessé.

850 écus qu'il a acheté.


De nouveau une quinte de toux, il boit une nouvelle gorgée d'eau, la gourde entre ses jambes.

C'est dans sa tête. le tiroir de son bureau... voir des parchemins... un tas de parchemins... Ca volait les parchemins... ça faisait comme des oiseaux, mais il y avait l'orage... et il fait noir...

Doucement, il s'allonge sur le sol, rassuré par la présence de Pierre, après avoir posé les pains et la gourde près de lui.

Il a pas pris ma dague... c'était beau les oiseaux blancs, crème, plein de couleurs

Après deux jours sans manger et dans le noir, il n'arrive plus à réfléchir, il a agit d'instinct pour Pierre mais rassuré, il sombre doucement dans un état second.
Mj_
Pas blessé... Pierre eut un soupir de soulagement. Connaissant d'Ormeval, tout était possible, surtout le pire.

850 écus... Pierre laissa échapper un silence lourd de sens tout en serrant les poings à s'en faire blanchir les phalanges. Le reste, ce que Pierre en compris, c'est que Louis était à bout de force...

Il t'as pas prit la dague ? Il est si sûr de lui qu'il néglige les évidences... Il se croit si intelligent, si rusé, si malin... soupir amusé. Sa trop grande confiance en lui sera sa perte.

Pierre glisse ses doigts dans les cheveux de Louis. Repose toi mon garçon, tu n'as plus rien à craindre, je suis là. Repose toi, ça te fera du bien.

Pierre avala une gorgée d'eau, mordit dans un morceau de pain qu'avait ramené Louis près d'eux, avant de sombrer lui-même dans un sommeil réparateur. Ils avaient tout le temps devant eux avant de passer aux choses sérieuses.
Louis.t
Trop faible pour répondre, trop fatigué pour faire le moindre geste, il se blottit contre Pierre, roulé en boule, en position foetale que l'on dirait plus tard, prenant un peu de repos.

La fatigue, l'hébétude, la tension des derniers jours, le noir, le manque d'eau et de nourriture ont eu raison de lui, et de toute volonté. Il est sans force, et s'endort presque paisiblement.

Au bout d'un instant, ou d'une éternité, il n'en a aucune idée, il se réveille en sursaut et crie.


Pierre !


Tatonnant, il le cherche, et sourit en le touchant.

Tu es là... J'ai cru que j'avais rêvé.

Il se redresse et prend la gourde pour en boire une gorgée d'eau, et la repose entre eux.

Il reste un peu de pain ? J'ai faim.
Mj_
Pierre sursauta... porta instinctivement sa main droite à sa hanche pour en sentir le pommeau de son 'épée qu'il n'avait pas. Le noir... Une chaleur blottie contre sa jambe... Louis... le cachot... tout lui revint en tête. Il tendit ce qui restait de pain à Louis.

Tiens Louis, mange, tu as besoin de prendre des forces.

Il se releva, fit quelque pas dans l'obscurité... au bruit de ses pas, on sentait qu'il boitait. Le bruit de ses bottes sur la pierre résonnait dans l'enceinte. Puis il s'arrêta, et revint s'asseoir près de lui, ôtant sa botte droite.

J'ai une longue histoire à te raconter Louis... Installe toi confortablement... enfin, dans la mesure du possible. Il laissa quelques temps à Louis, soupira, le moment de vérité était venu.

Je ne suis pas celui que tu crois Louis... Comme toutes les grandes personnes, j'ai un passé... Un passé que je ne renie pas, mais il y a certains actes dont je ne suis pas fier. Je pense que l'on peut dire que je suis, ce que les gens bien prononcent du bout des lèvres, un brigand. J'ai détroussé des voyageurs... A de rares exceptions, je ne m'en suis jamais prit aux pauvres paysans. Mais... bien des nobles personnes ne méritaient pas de se faire voler. Le vol... mais c'est un jugement tout-à-fait personnel, mais je le considère comme la redistribution des richesses accaparée entre quelques mains. Parfois, je me suis trompé de cible. Tu sais, il existe des salopards dans toutes les strates de la société. Je... C'est la même chose avec la religion, tu sais. Si je te parle de moines, je sais comment tu vas réagir. Pourtant, tu peux me croire, il existe des hommes d'église exceptionnels. Je te ferais rencontrer un curé, quand on sera sorti. Un homme de Dieu, un vrai. Dieu est un être tout puissant, en qui l'on peut remettre sa confiance. Un être bon et généreux, vraiment généreux... et qui ne demande rien. Enfin, je ne suis pas là pour te parler de tout ça...

Je suis un brigand, je vole... ou plutôt je volais. Je me suis enfuis d'une région lointaine pour venir ici. Et puis, j'ai appris l'histoire de ce manoir...
Pierre fit une pause, puis reprit.

Il y a plus d'un siècle de cela, naviguait sur les eaux un pirate dont le simple nom faisait se dresser les cheveux sur la tête de tous les marins. Son nom, aujourd'hui oublié, était Alcantor. Cet Alcantor avait réussi à fédérer autour de lui de nombreux déshérités, depuis les miséreux qui n'avaient plus d'espoir jusqu'à des hommes d'armes qui avaient le sentiment d'avoir été trahis par leur hiérarchie militaire. Il réussi à réunir une flotte colossale d'au moins une vingtaine de navires. Il s'attaquait aux bateaux de commerce et mettait en échec les navires de guerre et accumula ainsi une fortune monumentale.

Un jour cependant, le royaume de France et d'Angleterre conclurent un pacte pour s'en débarrasser. Les vaisseaux d'Alcantor tombèrent dans une embuscade, attaqués par une armada d'une cinquantaine de navires de guerre. La bataille fit rage. Chacun luttait pour sa survie... pas de quartiers. Les hommes d'Alcantor, voyant la situation désespérée, finirent par déserter en masse. Le petit cercle de fidèles fut taillé en pièce et Alcantor fut fait prisonnier... par la couronne de France.

Le Roy de France y vu un signe. Il amena Alcantor enchainé à Paris et lui proposa le marché suivant. Alcantor serait désormais un corsaire, aux ordres du Roy et se battrait contre l’Angleterre. Le Roy n'était pas à une trahison prêt. S'il refusait, lui et sa famille seraient exécutés. Il devait aussi révéler le lieu où se trouvait l'ensemble du trésor qu'il avait accumulé durant toutes ces années. Il avait cinq enfants, dont Elonora, sa dernière, la benjamine, sa préférée. Il céda.

Durant les années qui suivirent, il fit son travail sans enthousiasme. Ses enfants résidaient à la cour du Roy, une sorte de prison dorée... otages. Il révéla l'emplacement de son trésor. Les richesses étaient abondantes, mais ce fut de la part du Roy une déception. La légende prêtait à Alcantor des richesses inimaginables... Il raconta que les gens avaient déformé la réalité, dans le but de magnifier des actes héroïques. Il sympathisa avec le Roy, et celui-ci le cru. Pourtant, nombres étaient ceux qui pensèrent qu'il n'avait pas livré tous ses secrets.

Lorsqu'il devint vieux, il s'établit ici, dans le Bourbonnais-Auvergne... A Thiers... et fit bâtir ce Manoir... te rappelles tu avoir vu sur le fronton du manoir une fresque stylisée en forme de vagues ? C'est un clin d’œil à sa vie passée sur les mers...
Pierre laissa à Louis le temps de bien saisir de quoi il parlait.
Louis.t
Louis l'écoute, quasiment religieusement si l'on peut dire. Pierre est le seul homme, la seule "grande personne" qui lui parle sans lui aboyer dessus en règle générale, qui lui parle simplement, pour lui dire les choses. Là, il s'agit d'une légende, mais le jeune homme, tout en grignotant un bout de pain, comprend qu'il doit écouter, qu'il y a forcément une réponse.

Adossé contre les pierres humides, le séant sur le sol boueux, Louis cherche à suivre Pierre, se repérant au son de ses pas et de sa voix.


Mon Maître serait son descendant ?

Il écoute sagement la suite. Les vieilles habitudes ont la vie dure, et il n'arrive plus à appeler d'Ormeval autrement après la soirée et les jours passés dans le cul de basse fosse dans lequel ils sont.

Pour le jeune homme, il est son Maitre, et il ne voit pas trop comment ils vont sortir de là, donc il s'est fait une raison. Il est condamné, et pire, Pierre l'est à cause de lui. Il se sent vraiment inutile et petit pour le coup, mais écoute son mentor avec une attention qu'il tente de garder concentrée.


Alcantor... Il serait donc très riche, d'Ormeval ?

Ayé, la tete est remise à l'endroit on dirait même s'il reste faible après sa captivité dans le noir et sans manger ni boire depuis il ne sait combien de temps.
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