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[JDR fermé] La délivrance d'une enfance bafouée

Mj_
Son descendant ? Pierre sourit. Louis qui à certains égards a grandit trop vite, est resté sur bien des points un enfant. Il se promet intérieurement que s'ils parviennent à s'en sortir, il fera en sorte que Louis puisse retrouver un peu de cette insouciance innocente. Pierre ne connait pas tout de l'histoire de Louis... Récupéré par les moines à six ans... Six ans... c'est jeune et vieux... Pierre se doute bien que si Louis garde la tête sur les épaules, c'est que les premières années de sa vie ont été marquées par un être cher qui a laissé une emprunte rassurante dans l'âme de Louis... Une tante ? Une grand-mère ? Ou tout simplement sa mère ?

Non... Alcantor n'a pas eut de descendance. Pas à ce que j'en sache en tout cas. Ses enfants sont morts... prématurément pour la plupart. La couronne, dont le nom d'Alcantor mettait pour le moins mal à l'aise, a fait en sorte que le nom ne se perpétue pas. Et puis... les filles d'Alcantor, ne furent jamais vraiment courtisées. La noblesse de la cour n'avait aucun intérêt à s'associer avec des otages réprouvés... Leur fortune, s'il en restait une cachée, n'était qu'une spéculation. Peut être existe t-il d'obscurs bâtards, mais je n'en n'ai jamais entendu parler. La dernière, Elonora s'éteignit seule, dans sa résidence surveillée, probablement morte de tristesse, méprisée de tous.

Pierre s'agite un peu, sa botte droite entre les mains.

Tu peux me passer la dague, s'il te plait ?

... Tu sais, j'ai eu l'occasion de fouiller, d'étudier cette histoire de près. J'ai consulté de nombreux documents qui m'ont permis d'avoir une idée assez précise de toute cette histoire. J'ai laissé suffisamment d'indices à d'Ormeval pour le laisser croire que j'en savait long... Si je suis en vie, c'est parce qu'il veut savoir ce que j'ai dans le ventre. Pour répondre à ta question, d'Ormeval n'est pas riche... Enfin, comment t'expliquer... Il y a autant de différence entre toi et lui qu'entre lui et les gens les plus riches du royaume, si tu veux. D'Ormeval n'est qu'un être de petite envergure gonflé d'un orgueil démesuré. Ce n'est que le troisième propriétaire des lieux. Le château après la mort d'Alcantor est passé entre les mains de quelques riche bourgeois et autres nobles qui se sont cru plus malins et croyaient pouvoir y découvrir un trésor caché ou du moins déchiffrer quelque mystérieuse énigme passée jusque là inaperçue qui leur indiquerait le lieu où Alcantor aurait caché le reste de ses richesses. D'Ormeval n'est que l'un deux. L'acquisition de ce château a été un investissement non négligeable pour sa trésorerie... Aujourd'hui, il jongle avec ses dettes, s'est lancé dans la politique pour chercher des soutiens. Il n'est pas dans une posture très confortable en fait.
Louis.t
Le jeune homme écoute, tente de suivre où se trouve Pierre dans cette obscurité qui lui tape sur les nerfs, mais la voix de son ami est rassurante. Il lui en faut peu pour se rassurer, il a l'habitude de se contenter du minimum vital en ce qui concerne l'amitié ou le reste d'ailleurs. Un bout de pain et un peu d'eau, il se sent heureux d'avoir pu manger. Une chemise même trop grande, il se sent habillé. Survivre était jusque là son seul souci.

Le reste n'a pas d'importance, il ne faut pas faire confiance, à personne, parce que de toutes façons, tout le monde attend quelque chose.
Les curés attendaient une obédience.
Le Maître attend une obéissance.
Les femmes attendent une jouissance.
Les autres membres de la mesnie n'acceptent que son silence.
Mais Pierre ? Pierre lui, attend autre chose, et Louis ne sait pas ce qu'il attend.
Seule sa mère dont le visage s'effaçait dans sa mémoire n'avait rien attendu et lui avait tout donné, y compris sa vie pour le protéger.

A la demande de Pierre, il prend la dague dans sa main, et tatonnant, se levant péniblement, se dirige au son de la voix pour venir près de l'homme, touche son torse, puis le bras, et lui glisse la dague dans la main. C'est pas si difficile, sauf que dans le noir complet, il est perdu, et désorienté.

J'veux sortir...

Sa voix s'étrangle, le noir, la peur qui l'envahit, il n'en peut plus de ce trou dans lequel ils sont enfermés. Il écoute Pierre, mais son esprit n'enregistre pas tout, il est à bout de nerfs, de force, il manque d'air, et commence sérieusement à se sentir oppressé. La panique n'est pas loin de le gagner, il a tenu jusque là, mais étrangement, la présence de Pierre lui ayant apporté du réconfort, cela l'a affaiblit dans le sens où, habitué à ne compter que sur lui-même, il a fait confiance à Pierre, il a compté sur lui, et que là, ils sont dans la merde à cause de la riche idée de son ami de l'envoyer voler dieu seul sait quoi, qu'il n'a pas trouvé en plus. Il se sent comme un moins que rien, déçu de lui-même, et se rassoit, adossé contre une paroi, la tête posée sur ses genoux entourés de ses bras.
Mj_
Pierre sent bien que toutes ces explications passent un peu au dessus de la tête de Louis... qu'il l'embrouille peut être, que tout n'est pas clair, pas nécessaire d'ailleurs. Après tout, l'essentiel est ailleurs... sortir. Pierre se tait donc. Il sent la main de Louis tâtonner, il sent le froid de la lame et se saisit de la dague.

Merci Louis.

Pierre avait découpé la tranche de la semelle de sa botte pour y cacher quelque chose... puis l'avait recousue. Il glisse ses doigts sous la semelle pour y sentir les petites aspérités. Tente de couper les fils. C'est fastidieux.

Toc ... Toc

Est le petit bruit sourd des fils qu'il sectionne. Puis, il manque son coup, une estafilade sur le pouce, lâche un juron. Il sent qu'il faut qu'il explique ce qu'il fait.

Quand j'ai vu que tu ne revenais pas... Je... Pierre ne dira pas qu'il a hésité, qu'il a eut peur, qu'il a été à deux doigts d'abandonner Louis... pour finalement se résoudre à ne pas le laisser tomber. La seule chose que je craignais c'est qu'il me foutent à poil...

Toc

Il m'ont bien fouillé mais...

Toc toc

Je crois qu'on va bientôt sortir...

Toc

... Si tout va bien...

Toc toc

Si tout va bien... on va même récupérer ce que tu étais venu chercher.


Ça, il en est moins sûr... mais s'ils trouvent, Pierre pense qu'il y aura probablement un moyen d'accéder certaines parties du château... Les derniers liens rompus, la semelle s'ouvre en deux. Pierre en sort l'objet qu'il y avait dissimulé et le met dans la main de Louis et lui rend la dague.

Tiens, ne le fait pas tomber. C'est notre joker pour la liberté.

Puis il se relève, et fait glisser lentement sa main sur les murs, sentant du bout des doigts chaque aspérité.

Je cherchais cette salle Louis, depuis que je travaille pour d'Ormeval. Il m'en parla un jour en m'expliquant qu'il y avait une sorte de cachot où il laissait croupir tous ceux qu'il voulait mettre au pas... Quelques jours avant de mourir, Alcantor envoya à sa fille cette fine clef que tu as entre les mains, accompagné d'un poème dont j'ai appris par cœur la partie la plus importante...

De là où règne l'obscurité, la lumière jaillira.
De là où règne la misère sordide, la richesse se révèlera.
Et comme il est dit dans les textes sacrés
C'est par le chat d'une aiguille qu'il faudra passer
Un cœur noble, c'est là la clef...


Je ne te raconterais pas comment j'ai réussi à récupérer ça... se serait trop long... mais, il nous faut trouver une fine fente, quelque part le long de ces murs... Je suis sûr, je sais qu'elle y est.


Spoiler:
Ni Pierre ni Louis ne parviennent à trouver le trou d'une serrure
Louis.t
Toujours assis, Louis sent la clé que Pierre lui met dans la main, il joue avec, et prend garde de ne pas la faire tomber. Là, ce serait juste impossible de remettre la main dessus, dans le noir, sur ce sol humide, et il hoche la tête, incapable de parler. Pierre aura pu sentir qu'il bouge un peu, même s'il ne parle plus, qu'il préfère se taire pour ne pas laisser place à l'ombre qui grandit en lui.

Trahir Pierre, voilà à quoi songe Louis en cet instant. Il cherche un échappatoire. D'Ormeval serait sans doute satisfait, et il pourrait sortir de ce trou, il pourrait respirer un meilleur air, manger à sa faim, survivre...

Mais quelque chose l'en empêche, une loyauté, un lien que Pierre a su tisser, patiemment, et qui fait que Louis s'en veut de penser à le trahir. Complexité de cette loyauté, de ce serment non prononcé, de ce lien entre le jeune courtisan et le vieux brigand.

Il se relève, rangeant la clé au fond de sa poche, veillant à ce qu'elle y reste, et répète le poème.


De là où règne l'obscurité, la lumière jaillira.
De là où règne la misère sordide, la richesse se révèlera.
Et comme il est dit dans les textes sacrés
C'est par le chat d'une aiguille qu'il faudra passer
Un cœur noble, c'est là la clef...


Le chat d'une aiguille, de la couture... Il cherche où il a senti quelque chose... Il glisse ses doigts sur les parois, entre les pierres.

Il faut trouver une serrure ? J'pense plutôt que c'est encore une légende... ou alors... C'est plus haut... Juste sous le plafond...
Mj_
Malgré leurs efforts... rien. Pierre commence à désespérer. Sous le plafond ? Pourquoi pas, il cherche, tâtonne... jure, s'énerve, hurle de dépit... se rassoit, reste silencieux, puis se relève, machinalement repasse la main sur ces foutus murs. La repasse encore, croit percevoir des fentes, demande la clef à Louis, tente de l'introduire, rien ne rentre. Il sent que Louis devient taciturne... Il sent qu'il sont dans la merde, au sens premier, comme au sens figuré. Il sent qu'il s'est peut être trompé. Il se fend de paroles rassurantes, mais lui-même commence à ne plus y croire. Pierre se sent fébrile, désorienté... il sait que ce n'est pas le moment. Il a tout raconté à Louis... il sait que Louis pourrait le trahir... Il sait qu'il s'est laissé emporté par l'affection qu'il voue au gamin. Il sait qu'il a été trop confiant, il sait... il sait mais ne sait pas se contrôler, il est comme ça Pierre. Il ne calcul pas les autres, il agit selon ses intuitions, toujours prompt à réagir devant l'injustice.

Le temps passe... et avec lui, la probabilité que Louis le vende la prochaine fois que la dalle sera ouverte. Il sait, et se sent impuissant. Après tout, Louis pourrait peut être s'en sortir de cette manière...


Le lendemain


Le bruit de la pierre sur la pierre... la lumière du jour aveuglante... On est donc de jour... Pierre discerne Louis, lui fait signe de ne rien dire en plaçant un doigt devant sa bouche... avec un air qu'on pourrait qualifier d'implorant. Pierre s'approche de l'ouverture tout en restant hors du cercle lumineux projeté sur le sol.

Ah ah ah, non sérieux ? T'es trop con !
Mais, si ! Attends, on va se marrer... ouf... ça pue la merde là dedans ! Hey les pouilleux ! Alors, c'est sympa en dessous ?
Dit Karl en se marrant, s'adressant à Pierre et Louis par l'ouverture.
Toujours vivants ? Tenez, pour vous ! Dit Conrad, avant de balancer deux miches de pain et une gourde par l'ouverture qui tombent sur le sol à la verticale de l'ouverture. Puis s'adressant à Karl. Non, sérieux, si le maitre apprend ça... fait pas le con. Dit-il en se marrant.
Un peu plus, un peu moins... ça change quoi ? Lui répond Karl, hilare. Quelques secondes plus tard un jet d'urine vient éclabousser le sol, et se répandre sur les miches de pain.

Fumiers ! Vous me le paierez ! Bande de chiens ! Fulmine Pierre.

Spoiler:
Contrainte: Pour respecter le background de Louis, il ne vend pas Pierre à ce moment de l'histoire !
Louis.t
Louis observe le silence de nouveau, cherchant un moyen pour sortir de là. Il frole les parois du bout des doigts, tente de rester calme, d'utiliser sa tête comme lui en a souvent fait la réflexion Pierre. Ce n'est pas la force brute qu'il doit utiliser, il n'est pas taillé pour, il doit utiliser sa tête, sa dextérité, en l'occurence, sa senestrité, vu qu'il est gaucher. Ce sont tous ses sens qu'il met en éveil, la vue étant bloquée depuis près de trois ou quatre jours, il ne sait plus trop. Lorsque des pas s'approchent, il recule contre une paroi, et lève la tête vers le haut, la lumière l'aveugle presque, alors il porte son bras pour faire une ombre sur son visage, et regarde les parois hors de son atteinte. Les deux gardes qui viennent les nourrir sont des dégénérés finis à l'urine, et ce qu'ils font pour les affamer le prouve.

Hey Conrad ! Dis au Maitre que je refuse de bouffer ça. Il va perdre son investissement si je crève.

T'y a pensé avant d'agir comme un fot-en-cul, Karl ?


Et il reste contre la paroi, loin d'un potentiel jet d'urine ou d'autre chose de la part du garde, non sans jeter un regard à Pierre, discret, mais suffisant pour lui faire comprendre qu'il ne le trahira pas. Le môme a pris sa décision, plutôt crever que de bouffer de la merde, plutôt crever que de trahir celui qui est son seul ami en ce monde, qui partage sa captivité en prime.
Mj_
Les deux compères rigolent. Les remarques de Pierre et Louis leur semblent venues d'un autre monde... le monde sans espoirs qu'ils regardent de loin, à la fois craintifs et ironiques. Craintifs car... ils ne sont pas maîtres à bord. Ce sort détestable ils pourraient un jour le partager. Leur maitre est fou, ils le savent. Sauf que eux, ils ne se laisseraient pas faire, ils en sont convaincus. Sauf qu'ils sont repus, ont bien dormi, ont bien mangé. Alors ils se moquent, ils sont ironiques comme ils pourraient revendiquer, clamer leur position à cet instant enviable. En humiliant les faibles ils prennent la position des forts, cela les rassurent... sans aucune considération pour la souffrance de leurs semblables, ou plutôt en la reniant, en l'évacuant de leurs pensées. D'ailleurs, si on leur demandait, ils refuseraient le qualificatif de semblable aux deux prisonniers. Semblables ? Rien à voir... les deux captifs sont réduis à l'état d’animaux. Conrad pourtant cesse de rire. Tandis que les deux gardes referment la dalle.

Non, mais c'est pas faux... si d'Ormeval apprend ça...
T'inquiète pas, ils n'en ont plus pour longtemps de toute manière. D'Ormeval pense que Pierre n'a fait que bluffer. Il ne sait rien. C'est un bouffon, quand au gamin... Jérôme m'a dit qu'y a un moine qui devrait passer demain pour...


Puis le silence... la dalle est refermée. Obscurité, odeur insoutenable à laquelle Pierre s'est pourtant habitué... on s'habitue à tout, même au pire. Le moral est au plus bas. Pourtant... pourtant Louis ne l'a pas vendu.Pierre a les larmes aux yeux. Le gamin préfère donc mourir avec lui que de le vendre... Personne, il n'avait jamais rencontré personne prêt à un tel sacrifice. Et c'était lui, ce gamin, perdu, sans repères, qui lui avait offert ce cadeau.

Merci... Il n'eut pas la force de terminer sa phrase, qu'un sanglot jailli de sa poitrine. Il n'y plus qu'à attendre la mort. Pierre cherche Louis dans le noir là où il l'a vu avant que la dalle se referme pour le serrer contre lui...
Louis.t
Les sanglots de Pierre le surprennent. Lui, il ne pleure pas, il n'a pas pleuré depuis longtemps, des années.

Parce que ça ne sert à rien.

Parce que ça montre qu'on est faible.

Parce que ça fait de vous une proie.

Parce qu'il refuse d'être une proie et qu'il veut être fort, comme Pierre ! Sauf que là, son modèle s'écroule. A croire que les adultes sont pas si forts qu'ils le montrent, finalement.

Le jeune homme s'approche de Pierre, et énonce une simple évidence.


Si on dort, on a moins faim.

Pour lui, c'est la survie seulement qui compte, il n'a pas compris le remerciement de Pierre, il ne comprend pas les sanglots.

D'Ormeval nous laissera pas crever, il nous veut vivants. Ces connards perdent rien pour attendre.

Habitué à peu manger, le gamin va chercher la gourde, et malgré l'odeur, l'ouvre et en boit une gorgée, puis revient près de Pierre pour lui en faire boire un peu, avant de s'allonger pour tenter de dormir, de ne pas céder à la panique qui l'envahit, de ne pas craquer lui aussi, même si les larmes lui montent aux yeux, il ne faut pas. Il renifle, et les essuie d'un revers de main sale.
Mj_
Pierre écoute Louis énoncer des évidences... Bons dieux, ce gamin a des tripes se dit-il. Pierre ne voit plus d'issue, mais c'est Louis qui y croit encore, c'est Louis qui le rassure, c'est Louis qui lui apporte de quoi boire. Il se ressaisit. Ce môme lui donne de la force. Il se battra jusqu'au bout. Pierre voudrait tant lui montrer tout ce que la vie a de beau, tout ce dont il a été privé. S'il avait de l'affection pour le gamin, il a désormais du respect, de l'estime.

Tu as raison. Est la seule réponse qui lui vient aux lèvres, alors qu'il récupère la gourde. Non, il n'abandonnera pas. Alors que Louis s'allonge, Pierre reprend son manège et tâte pour la énième fois les murs de sa main.

Il est de ces bruits qui n'attirent pas l'attention, de ces bruits qui passent inaperçus, de ces bruits qui sont une évidence à laquelle on ne prête pas d'importance... et pourtant... le sol était recouvert d'urine en son centre... un liquide s'écoule... un liquide qui s'écoule fait un bruit de goutte... quoi de plus naturel ? Quoi de plus normal ? Mais Pierre s'arrête... la main posée sur un pan de mur. Un léger tremblement. Comment ce liquide infâme pourrait-il s'écouler sur un sol tel que celui du cachot ? Pierre croit la folie le gagner...

Il se précipite au milieu de la pièce. A force de l'arpenter, même sans la voir, il a fini par en connaître les recoins, la dimension en est imprimée dans sa tête. Il se met à quatre pattes, tend l'oreille, patauge dans l'urine. Les cheveux qu'il porte jusqu'à l'épaule trainent sur le sol. Il rejette les deux miches souillées, suit de sa main imprégnée le sol jusqu'à la source de l'égouttement... pose le doigt sur une fente.


LOUIS !! La clef ! vite ! Lui demande t-il. Pierre est fébrile, il n'ose y croire et pourtant, à peine s'est-il emparé de la clef qu'il cherche à l'introduire dans la fente. Ses doigts tremblent... ce n'est pas le moment de la laisser glisser des mains. Il prend le temps de respirer. Inspire, expire. Elle fini par rentrer. Il la tourne et... un bruit de mécanisme...

Bing bing bing bing... CLAC.

Trop concentré, Pierre n'a pas fait attention d'où venait ce bruit dont la réverbération sur les murs du cachot rend un son confus... mais un son... de loquet qui se débloque.

Où c'était ? Tu as entendu ?

Spoiler:
Louis a perçu le son provenir du sud-sud ouest de la pièce. S'il pousse sur le mur, un pan de celui-ci se laisse pivoter sur lui même... laissant entrer une légère lueur blafarde dans la pièce permettant de discerner les silhouettes... donnant sur un petit couloir pas très long avant d'arriver dans une petite pièce de quatre mètres carré, sans fenêtres, ou trône au centre une statue de Poséidon trônant sur les mers. Le couloir continue de l'autre côté.
Louis.t
Il est un peu abasourdi par la scène que Pierre vient de lui faire, lui qui se contente de survivre, n'a pas de rêves. L'espoir ? Il n'en saisit pas trop le concept. Pour lui, la vie n'est pas faite de rêves ou d'espoirs, pour lui, la vie n'est que survie, alors il ne se prend pas à rêver, il n'en ai pas capable en fait. Il est bien plus terre-à-terre : manger, boire, dormir, voilà son horizon au jeune homme. Difficile donc de l'atteindre réellement, personne n'y est jamais arrivé, pas dit que quelqu'un y arrive un jour. Il est caché derrière un masque, une armure, enfoui tout au fond de lui-même, et n'est qu'apparence, apparence pour survivre.

Comme Pierre, il a entendu les gouttes, mais sur le moment, ça n'a eu que l'effet de l'agacer, comme une sorte de supplice, vous espérez dormir, et il y a ce goutte-à-goutte qui raisonne dans votre tête.

Tendant la clé à son ami, il guette les bruits, et lorsqu'un pan de mur pivote, Louis s'y dirige et murmure :


Ici... chut... Il y a du monde...

Il tatonne, se glisse de l'autre côté, tend l'oreille, mais c'est un chat famélique qui passe entre le mur et la paroi qui a pivotée.

[i]Lentement, il entre dans le couloir, observe les silhouètes, cherchent à reconnaître les voix, et poursuit, silencieux, son exploration. Observateur, il caresse la statue qu'il ne connait pas mais devine une sorte de machin dédié à la mer. Poséïdon ? Connait pas. Il n'est pas si érudit, même s'il sait lire, il n'a pas vraiment d'idée, mais pour lui, une vieille divinité pour la mer, voilà ce qu'il en devine du bout de ses doigts.


Alcante était pirate, non ? Ca doit être à lui, ce truc... Faut refermer le cachot... Qu'ils sachent pas par où on est sortis...


Ouaip, effacer les traces, survivre, encore.
Mj_
Pierre récupère la clef, se relève suit Louis, le cœur battant. Enfin... il a du mal à y croire... le pan de mur pivote. Il franchit le pas, le repousse derrière lui. Cherche le mécanisme de verrouillage, l'enclenche. Ils sont sortis... Cette sensation est exquise. Ils sont sortis. Il avait vu juste. Pierre, malgré la fatigue et les privation retrouve sa fougue. Plus de trois jours dans ce trou à rat... enfin la fin, et quelle fin ! La statue est là, comme il l'avait lu...

Oui, c'est... Poséidon, le dieu antique de la mer.

Pierre pose sa main sur les pieds de la statue. Du plâtre. Le temps et l'humidité l'a rendue friable... Il tape du doigt dessus... elle sonne creux. Il la prend de ses deux bras, tire vers lui puis la repousse et recommence. La matière s’effrite, craque puis cède. Le buste se détache. Il le pose sur le sol. Et là... gros comme l'ongle du pouce, des cailloux... des cailloux translucides.

Louis... quand j'ai pensé à t'emmener avec moi, je savais que je ne pourrais te proposer qu'une vie d'errance et de misère. Désormais, nous vivrons humblement, je t'apprendrais ce que je sais, tu apprendras d'autres choses... des choses qui te plairont, je connais des saltimbanques qui te montreront à jongler ou a cracher du feu. Mais... nous n'aurons pas d'inquiétude, nous mangerons toujours à notre fin et dormiront sous un toit quand nous en aurons envie. Dit-il en contemplant le contenu de la cachette.

Pierre inspira, il avait encore une dette à payer. Il laissa là ce qu'ils avaient trouvé et continua de l'autre côté.


Allons récupérer ce que tu étais venu chercher. La sortie menait à une bifurcation. Sur la gauche un tunnel qui continuait tout droit en pente descendante, Pierre en déduisit qu'il s'agissait de la sortie. Sur la droite un escalier très étroit qui montait en colimaçon d'où provenait la clarté. Impossible de le monter de face, il fallait y passer de profil tant il était étroit.

La luminosité provenait d'une fine fente dans la pierre, si fine qu'il était difficile de percevoir quoique se soit à travers. On y devinait juste le bleu du ciel et le vert des arbres. Des voix étaient discernables... mais pas leur contenu. Plusieurs personnes se trouvaient visiblement là, quelque part derrière ces murs, à l'extérieur.

En continuant l'ascension, Pierre arriva sous une trappe. Il décrocha le petit loquet et la souleva. La lumière jaillie... Ils se retrouvaient sur le toit. Celui-ci était plat, la dalle soulevée était une parmi toutes les dalles qui couvraient le toit. Scellée de l'intérieur, celle que Pierre avait soulevé était indiscernable des autres.

Il s'allongea sur le toit. En face d'eux, entre les grilles ouvertes, à l'entrée du domaine, les quatre gardes et le majordome entouraient madame d'Ormeval ainsi qu'un inconnu qui étaient montés sur leur chevaux, prêts, visiblement à partir en promenade. Pierre attendit que Louis le rejoigne.


C'est une occasion en or... As tu atteins le bureau de d'Ormeval ? Y a t-il quelque chose qui a attiré ton attention ? On va commencer par là. Il y a une trappe là bas. Elle mène directement à coté de son bureau. Garde la dague à la main.
Louis.t
Le jeune homme suit son ami, observe les pierres qui tombent de la statue qu'il démoli, et en prend un entre les doigts, puis le met dans sa poche. Simple réflexe, il aime les jolis cailloux, il en a quelques uns, des quartz, des feldspath brillants, des cailloux blancs, ronds, bref, une lubie et ce cailloux brillant rejoint sa poche sans même qu'il s'en préoccupe plus que cela, c'est juste un cailloux pour lui.

Il grimpe à la suite de Pierre, se hissant plus difficilement que son ami, mais y parvient, et le rejoint sur le toit, s'allonge près de lui pour regarder le ciel, les yeux fermés un instant, la luminosité l'aveuglant légèrement.


J'ai vu un tiroir dans son bureau, il y avait un coffret, mais j'ai pas eu le temps de regarder ce qu'il y avait dedans... Il m'a jeté à la tête les papiers de l'armoire, c'est donc que c'est le coffre du tiroir qui contient ce que je cherche, à mon avis.

Observant la trappe indiquée, il s'y dirige, en rampant pour ne pas attirer le regard et que son ombre paraisse sur le sol de la terrasse, prenant sa dague en main et attend Pierre.
Mj_
Pierre hoche la tête en réponse à Louis, puis le suit en rampant jusqu'à la trappe. Celle-ci s'ouvre sans difficulté. Oreille tendue, petit coup d’œil à travers l'espace entrouvert... rien.

Pierre se glisse comme un félin à travers l'ouverture et descend les marches en répartissant son poids sur ses quatre membres pour éviter au maximum de faire grincer les escaliers... Silence... Il connait les lieux... à gauche la chambre de madame, à droite le bureau de monsieur... Pas de bruits, puis...


Les enfoirés, les enfoirés... j'aurais leur peau.

Peuvent-ils entendre à travers la porte du bureau. C'est la voix de d'Ormeval. Pierre regarde autour de lui, se dirige vers le réduit près des escaliers à pas de loups (sewing room) ouvre la porte et s'empare d'un balai. Revenant près de la porte du bureau il observe à travers le trou de la serrure. Il aperçoit la fenêtre en face et le bord du bureau qui fait face à la fenêtre... mais ne voit pas d'Ormeval. Il fait signe à Louis de se tenir près. Puis le regarde droit dans les yeux. La grande leçon est pour maintenant. Il lui fait un signe, en faisant glisser son pouce le long de sa gorge puis en pointant son index vers la porte du bureau.

Enfin, avec toutes les précautions du monde, il exerce une légère pression sur la poignée de la porte. Celle-ci s'abaisse lentement... cela semble prendre une éternité. Une fois la porte entrouverte, il aperçoit d'Ormeval. Il est face à la cheminée, accroupi... il jette des papiers dans le feu... un par un. Il leur tourne le dos.

Pierre réfléchit une fraction de seconde... C'est à Louis de régler ses comptes se dit-il. Il le suivra de près si cela tourne mal. Il lui fait signe de la tête d'y aller.


Spoiler:
Louis se déplace discrètement sans être repéré.
Louis.t
Louis imite Pierre, il ne connait pas les lieux aussi bien que ce dernier, et en le voyant faire, le jeune homme comprend que Pierre a préparé ça depuis longtemps.

Lentement, se mouvant sans bruit, il observe les lieux où il était venu de nuit. La clarté du jour l'aveuglait sur le toit, ici, elle est moins vive, et il peut regarder.

Louis se demande à qui d'Ormeval parle. Se pourrait-il que leur fuite ait déjà été révélée ? D'habitude, les gardes ne passent pas très souvent. Il se demande combien de jours il a passé en bas, visiblement plusieurs.

Lorsque Pierre lui fait le signe de tuer, Louis fait non de la tête, ouvrant de grands yeux. Tuer ? Non, il ne veut pas, il ne se sent pas prêt pour ça, il n'est pas un tueur... C'est quelque chose qu'il n'a pas réussi à faire plusieurs jours auparavant, il n'a pas pu le tuer, le pourra-t-il aujourd'hui ? Il n'a pas vraiment le choix.

Mais trop tard, la porte s'ouvre, et Louis aperçoit d'Ormeval face à la cheminée qui brule des papiers, peut-être les siens ! Furieux, le jeune homme se précipite alors et le bouscule, tentant de renverser d'Ormeval au sol, en mode taureau en colère, avide de sang, cela se voit dans les yeux du môme. Il a la rage, la haine, pour les jours de captivité, pour les papiers qui brulent, pour tout, et il se sent fort, parce que Pierre est là, à ses côtés. Il vient tenter de mettre sa dague sur le cou du Maître des Lieux.
Mj_
D'Ormeval est totalement prit au dépourvu, lorsque Louis se jette sur lui, lui qui était en équilibre sur ses pieds, accroupi, tombe en se cognant la tête contre le marbre de la cheminée, ce qui le laisse groggy. Entrainé par le choc, il se retrouve sur son séant, adossé à la cheminée. Louis a toute latitude pour lui glisser la dague sous la gorge. Pierre veille au grin... Il referme la porte derrière lui et vient se placer de l'autre côté de d'Ormeval. Lui inflige deux trois claques pour le sortir de sa torpeur. Puis plante son regard froid et à ce moment dénué de toute humanité, dans celui de d'Ormeval.

Les mains derrière le dos. Dit-il d'un ton qui ne souffre pas de réponse. D'Ormeval s’exécute, puis ouvre la bouche dans l'intention visible de dire quelque chose.

Un mot... un seul, et c'est le dernier qui sortira jamais de ta misérable bouche de vipère. D'Ormeval referme la bouche.

Où sont les papiers qui concernent les origines du gamin ?

Silence... d'Ormeval sent la lame sur sa gorge. Il réfléchit vite, il sent que Louis est fébrile. Peut être prêt à tuer cette fois-ci ? Il n'en est pas sûr... malgré le coup du cachot. Mais la présence de Pierre est un autre problème. Pierre coupe court à ses réflexions.

Tu dois t'être renseigné sur moi. Tu sais ce dont je suis capable. Tu coopère, tu pourras vivre... peut être. Tu joue au con, t'es mort. Tu auras juste réussi à nous faire perdre un peu de temps. A toi de voir si ça en vaut le coup.

D'Ormeval transpire à grosse gouttes... puis jette un regard sur le dernier tiroir du bureau.

Il me semble que tu avais raison Louis... Au moindre geste, tu lui tranche la gorge. Dit-il sans états d'âme en se tournant vers le bureau qui se trouve à un pas de distance. Le tiroir est fermé à clef. Pierre lâche son bâton, récupère l'épée de d'Ormeval qui se trouvait posée à coté, force le tiroir, l'extirpe totalement, le pose sur le bureau et le vide. L'épée toujours en main, un petit coup d’œil à Pierre suffit de voir que les documents présents ne concernent pas Louis... En revanche, le fond du tiroir semble bien épais.

Pendant ce temps, d'Ormeval qui sait sa position très délicate, sinon désespérée tente sa dernière chance. Louis sent une main glisser le long de sa jambe en direction de sa main. Il n'a qu'une fraction de seconde pour réagir.
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