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[RP] Pigeonnier Vénitien II

Dante.tommaso
"Appelez-moi petit poucet, je sème de la donzelle sur les chemins"
Dante Tommaso Ceresa



- Perigord - Mars 1465 -




Ça ne lui était pas arrivé depuis combien de temps en fait ?
Les voyages, il en faisait constamment et ces derniers mois, il n'avait perdu personne. Mais il suffisait que le passé repointe son nez pour qu'il sème à tout va...

Au petit matin, en pleine campagne, il enrageait le Vénitien. La vieille il n'avait pas voulu attendre plus que de raison. Ellis savait comment il était et il s'était mis à penser que finalement, elle ne voulait plus l'accompagner. Il fallait bien avouer qu'il lui avait forcé la main mais de là à le lâcher. Et la réponse à ses éternelles questions arriva alors qu'il tentait de faire du feu pour que Seleste et lui puissent se réchauffer.



Citation:


Dante,

Je n'ai pas fuis. Mon groupe arrière a eu quelques soucis et je n'ai pas eu le temps de vous prévenir.
Je vous rejoinds dès que possible.

Faites attention à vous.
E
.


Mais elle allait prendre des baffes la blonde à lui jouer ce genre de tour. Depuis qu'elle lui avait parlé de ceux qui les suivaient, il était sur des charbons ardents le Vénitien. Il voulait percer le mystère mais il savait Ellis plus têtue qu'une mule. Et il ne pouvait se permettre d'employer les méthodes d'autrefois afin de la faire parler. Quoi que…


Citation:


Bella Mia,

Sur le coup, je me suis dis que tu voulais me laisser seul avec la pie-voleuse mais je suis rassuré de voir que ce n'est pas le cas. Bien que rassuré soit un mot incongru car je vois que tu te fais du souci et que tu deviens présente pour ce groupe dont je ne connais rien. J'envisage une nuit de torture afin de te faire parler et éclairer ce mystère qui t'entoure…

Ceci étant, ne bouge pas, je retourne te chercher. Que cela te plaise ou non, tu ne feras pas le chemin seule. Je n'ai jamais laissé personne sur le bord de la route. Je ne vais pas commencer maintenant. En prime, il faudra te faire pardonner.

Médite bien sur mes derniers mots Bella en attendant mon arrivée !
D
.


La réponse qu'il venait d'écrire avait bien fait sourire Dante. Mi figue, mi raisin, elle était à l'image du Vénitien. A voir si Ellis allait se montrer à la hauteur de ses espérances… l'oisillon était-il toujours au fond de son âme ? Mais la jolie blonde ne lâchait pas si facilement le morceau. Sans doute que leur séparation de quatre ans avait œuvré dans le bon sens… pour elle.


Citation:


Dante,

Bien-sûr que je me soucis d’eux et – à l’heure actuelles – ils sont probablement les seuls à pouvoir vous détrôner. En écrivant cela, je sais attiser plus encore votre curiosité, si ce n’est plus, mais le formuler autrement serait mentir et n’oubliez pas que vous m’avez laissé jusqu’à Tour.

Tour, pas avant.

Il n’est pas utile que vous fassiez demi-tour. Ce n’est pas dans vos habitudes, soit, mais j’ai voyagé seule plus d’une fois et saurais vous retrouver. Essayez de ne pas être trop dur avec Séleste en attendant.

Quelle contrepartie à mon retard souhaiteriez-vous ?
Vous n’êtes pas de ceux à prévenir sans avoir déjà une idée à l’esprit.

A demain au Sud d’Angoulême.
E.


Dante avait failli recracher le vin qu'il était en train de boire à même sa gourde quand il lut les quelques mots sur Seleste. Voilà donc autre chose, l'oisillon se préoccupait de la pie-voleuse maintenant. Elle allait ravaler ses mots rapidement avant de lui sortir toute une batterie d'arguments dont il savait d'avance qu'il n'apprécierait qu'à moitié la justesse du ton donné. Et donc, il s'empressa de lui signifier.

Citation:


L'oisillon,

Peu importe que tu ais quitté le nid depuis longtemps, si tu bouges une plume de là où tu es, je te les arrache une par une et je serais heureux de t'entendre hurler si ce n'est de plaisir au moins de douleur. Donc l'affaire est entendue, je fais demi-tour et toi tu te tiens tranquille.

Et puis, tu n'oserais pas me laisser seul au milieu de la campagne avec Seleste… imagine ce que je pourrais être tenté de lui faire subir pour passer ma colère ?

Ça y est, tu es d'accord avec moi maintenant ? Bene, on va pouvoir parler sérieusement donc je te dis à demain et surtout soit sage… j'ai bien vu comment certains te regardaient…

D.


Le vénitien était satisfait de lui et souriait même en allant jusqu'à la rivière afin de se dévêtir puis de se jeter dans l'eau froide qui le ravigoter. A son retour, un nouveau pigeon picorait quelques graines en attendant qu'il lui arrache le nouveau pli.


Citation:


D.

Un, je suis sage si je le souhaite.
Deux, n’ayez même pas l’idée de vous en prendre à elle à cause de moi. Je cède pour votre frère puisqu’il m’est cher mais faites en autant pour elle et vous pourriez aisément trouver une ville sans moi la pochaine fois.
Trois, vous n’avez pas répondu à la contrepartie. Alors ?

Quatre : A demain ici. Faites attention.

E.


Oh joie, oh bonheur, Ellis cédait. Son oisillon revenait tel qu'il l'avait connu, cédant à tous ses caprices. Pour un peu il l'aurait emporté pour une danse joyeuse, pour un peu il aurait déposé un baiser sur la tendresse de sa bouche, pour un peu… maudits souvenirs qui venaient lui arracher quelques moments de satisfaction, ces souvenirs d'une nuit où il avait tout détruit… et ce fut agacé finalement qu'elle puisse penser à Seleste et le menacer avant d'admettre sa défaite qu'il attrapa un godet de vin tout en lui répondant.


Citation:


Bella Mia,

Jamais personne ne pourra te remplacer dans ma vile Ellis, non personne. Et même si je te sais pétri de bonnes intentions, il y a toujours cette petite touche de toi qui apporte cette combativité touchante et presque désarmante. Tu pars en guerre mais au final, tu baisses les armes dès que je montre un peu trop le bout de mes crocs. Je t'aime rien que pour ça!
Tu as toujours été la seule à pouvoir être ainsi devant moi. Reste toujours ainsi, avec tes convictions et tes certitudes même si je te dis le contraire… sans le vouloir tu me permets de rester moi.

Pour ce qui est de la contrepartie, que dirais-tu d'un bain avec moi, on pourra se rappeler le bon vieux temps dans une eau parfumée et un verre de vin. En toute tranquillité.

En attendant, fais attention à toi.

D.


Voilà, les choses étaient posées. Au moins elle savait désormais à quoi s'en tenir. Si elle tenait à creuser encore ce qui pouvait l'être, Ellis ne serait pas déçue. Et lui non plus ! Il savait qu'elle allait cogiter et se sentir peut être même au bord du précipice mais tant pis, quatre années s'étaient écoulées, ils avaient suffisamment perdu de temps.

Une nouvelle fois, l'oiseau facteur vint à se poser près de l'Italien qui tout sourire prit possession de sa nouvelle lecture.



Citation:


*Troublée et secouée par son dernier courrier, elle avait mi bien plus de temps à y répondre qu’au précédent. Ne trouvant finalement qu’un mot adéquate.*

D.

Le bain ne serait accordé qu’en fonction de votre attitude avec Seleste. Quant aux restes … Merci.

Que le Ciel vous veille.
E.


Cette fois-ci, l'étincelle de satisfaction brilla au fond des pupilles céruléennes. Dante ne mentait pas, surtout pas à Ellis quand il lui disait qu'il l'aimait. A l'époque où il vivait un amour passionné et torturé avec sa propre sœur, Ellis avait été la seule à pouvoir enrailler cette passion en s'immisçant entre eux au grand damne d'Eliane qui avait tout fait pour éloigner le vénitien de l'oisillon. Et pourtant, il avait fait son choix.

Inspirant profondément, Dante fit une réponse rapide avant de sceller son cheval pour le voyage qui allait bientôt démarrer.


Citation:


Bella Mia,

Arrête donc de t'en faire pour ta petite protégée, je ne la toucherais pas. Et si tu as encore des doutes sur ce que j'ai en tête, dis-toi que c'est en rapport avec toi. Mais il fallait bien s'y attendre non ? Nous n'avons plus qu'à remercier mon cher frère d'avoir rallumé la flamme entre toi et moi.

Que mes pensées t'accompagnent.

D.


Clair, net, précis. Si avec ça elle ne comprenait pas l'attachement qu'il lui portait toujours malgré les erreurs du passé, malgré le mal qu'il avait fait germer entre eux... Il était l'instigateur de leur souffrance commune mais il pouvait aujourd'hui y mettre fin. Malheureusement Dante était un obstiné, de ceux qui allaient jusqu'à s'arracher les ailes en plein vol pour mieux tomber et sombrer. Ellis était et resterait cette part de folie qui était sienne. S'il avait pu lui dire qu'elle était inscrite dans son sang, que pour elle il aurait tué, qu'il aurait pris les armes pour mieux la défendre et se repaitre de ses ennemis le sourire aux lèvres mais il était certain qu'elle ne l'aurait jamais cru. Pas après tout ce gâchis et pourtant, souvent dans les geôles en Orient c'était son visage qu'il revoyait comme ce jour où l'amnésie l'avait frappé et qu'elle était venue le chercher…

Pliant ses effets afin de les remettre dans sa besace, Dante observa de loin Seleste qui vaquait à ses occupations. Quand cette dernière lui avait demandé de lui pardonner et de la reprendre près de lui, il avait failli lui rire au nez et puis, il avait cédé. Ellis était déjà réapparu dans sa vie, l'obligeant à le suivre au nom de leur passé et il avait pensé que cela ferait du bien à Seleste de s'aventurer sur le chemin d'une amitié avec une femme. Il n'avait rien à apprendre à cette pie-voleuse si ce n'était les bonnes manières. Ellis saurait être une oreille compatissante pour elle bien plus que lui. Peut être que l'idée était saugrenue mais elle marcherait peut être… Et en attendant, il profitait des quelques instants que la blonde d'antan voulait bien lui offrir, entre mystères et secrets, qui un jour bientôt seraient dévoilés.

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Dante.tommaso
Elle lui avait demandé ce matin encore s'il avait écrit à son frère et la réponse n'avait été que négative. Dante en voulait trop à Lupino pour se forcer à lui écrire mais en même temps, il savait qu'Ellis préviendrait le traitre donc… il fallait qu'il se bouge et s'exécute.

Quittant la taverne pour sa chambre à l'auberge, le Vénitien s'était installé à une petite table avec de quoi incendier son frère. Après tout il l'avait bien mérité. Et ce fut plume en main qu'il se mit à réfléchir à comment entrer dans le vif du sujet.



Citation:


Traitre, vendu, faux-frère,

Quand je pense à ce que notre père nous a fait promettre, d'être toujours là l'un pour l'autre, et toi, toi tu fais tes petites magouilles dans mon dos. Tu m'es qu'un vil menteur qui plus est !

Que croyais-tu que ça me ferait d'apprendre que de une, tu étais à Bordeaux pour non pas me voir mais pour conter fleurette, de deux que tu avais tellement couru dans les champs que tu en avais cueilli la fleur d'une dulcinée quelconque qui allait bientôt te faire porter le poids de responsabilités que tu n'étais pas prêt à concevoir et que de trois, tu porterais sans doute des cornes au premier voyage que tu ferais ?

Que tu ais osé fomenter un plan pour te soustraire à tout ceci ne m'étonne guère, on n'a jamais eu toi et moi envie de se poser mais merd.a, que tu fasses appel à Ellis… Pensais-tu à nos santés mentales à tous ? Que croyais-tu qui allait se passer mio fratello ?

Tu sais très bien que depuis quatre ans, je vis avec son souvenir qui me hante. Je voulais tellement lui rendre justice pour ce que j'ai fais… Ça me bouffe tellement que je n'en dors presque plus la nuit mais comment pouvais-tu le savoir, tu as oublié de me dire que tu étais encore en contact avec elle, que tu savais où elle était… Menteur, menteur, menteur. Tu as enfoncé toi-même la lame dans mon cœur car tu aurais voulu me détruire, tu ne t'y serais pas mieux pris. Sérieusement. Ellis c'est mon oisillon, cette toute petite chose qu'il faut protéger d'elle-même et toi, tu la remets sur mon chemin. Bien sur que j'en suis ravi, j'ai l'opportunité de peut être lui montrer que je ne suis pas un monstre ou bien moins que celui que je fus mais elle… elle est toujours la même au fond d'elle-même. Et j'ai peur de la détruire définitivement… Pourquoi avoir fais ça ? Il aurait suffit de me dire où elle vivait et je lui aurais écris, j'aurais envoyé un de mes hommes de lois mais j'aurais absolument tout fait pour ne pas la revoir… la revoir… tu savais ce que ça me ferait et tu sais ce que ça lui ferait à elle.

Je n'ai pas l'âme charitable Lupino, bordel tu le sais et tu sais qu'en mettant Ellis en ma présence je risquais de lui faire du mal… Ellis reste ma faiblesse tu m'entends, la MIENNE. Et je sais que de l'avoir avoir moi c'est comme si ces quatre années n'avaient pas existé, comme si elle et moi on pouvait encore envisager un avenir ensemble, comme si son corps pouvait continuer à hanter mon esprit afin d'éveiller en moi la plus douce des tortures… J'ai tellement peur que tout s'arrête, qu'elle disparaisse à nouveau, qu'elle décide que tu sois le seul en qui elle pouvait avoir confiance.

Pourquoi avoir fait ça Lupino, pourquoi nous replonges-tu dans la tourmente, pourquoi mio fratello ? Et pourquoi ne m'as-tu pas dis que tu allais devenir père ? Pourquoi faut-il que je sois mis devant le fait accompli ? Tu sais bien que si tu as un héritier, il nous faudra prendre des décisions pour lui, plus que pour sa mère sauf si tu décides de l'épouser mais ça… c'est encore à voir…

J'ai tant de question à te poser, il faut que tu reviennes.
D'abord, je te fracasse la tête et après, seulement après, nous pourrons discuter.




Dante scella le courrier puis chercha un coursier afin de faire envoyer cette missive au loin, jusqu'à son frère.
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Euphorbe
« Oups »


C’était la seconde fois de leur voyage que la Scipio se faisait la male avant le départ, laissant le convoi partir sans elle. Et si, à la première, c’est Ellis qui avait fait ce choix, devant s’assurer à tout prix de la sante de son plus jeune fils. Cette fois, c’est Euphorbe qui avait agis et la jeune femme savait qu’elle n’obtiendrait pas la même tolérance venant du Vénitien. Pourtant, malgré ça, elle ne regrettait pas. L’information était tombée en fin de soirée - Orius ayant encore laissé trainer ses oreilles – et le coup valait de l’or.

Concrètement.
Pour l’or.
Et pour les coups.

Les doigts qui tâtonnaient sa pommette bleuie se portèrent aux crucifix. Sur socle, l’objet était imposant, lourd et richement ciselé. Tout d’or et de pierre, sa revente ne serait pas facile mais très rentable. Joli butin. Mais avant ça, l’ancienne Moulinoise avait des arrières à sauver. Si seulement, ils l’étaient.



Citation:

    Neptune,

    N
    e râlez pas. S’il vous plait, ne râler pas trop. Une petite affaire imprévu s’est présenter à moi hier et il aurait été fou de ma part de la laisser passer. Et si je ne vous en ai rien dit avant le départ, c’est pour deux raisons : La première, il est toujours préférable que les garçons ne soient pas trop prêts dans ses moments là. Demandez à Orius. La seconde est que je doute que vous m’auriez permis de le faire. Et s’il vous vient l’idée de me faire payer mon silence volontaire, sachez que je me suis déjà acquitté d’une partie de ma dête. Mais j’ai réussis !

    Autrement, que pensez-vous de cette nouvelle dénomination ? Neptunus, dieu des océans et des mers agitées. Quand on étudie son tempérament, je trouve qu’il vous ai bien adapté. Dans la même idée, Mercure irait très bien à votre frère.

    N
    e m’en voulez pas trop.
    Faites attentions à vous, tous.

    Euphorbe cette nuit.
    Ellis aujourd’hui.


    Fait à Guéret, le troisième mois de l’an mille-quatre-cent-soixante-cinq.


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Dante.tommaso
Les jours s'éternisaient et avec elle, une certaine lenteur c'était installée dans la vie de Dante. Bien sûr il y avait les garçons et Ellis, véritables rayons de soleil dans son existence mais le Vénitien avait perdu quelque chose, quelque chose dont il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Et quand la lettre de son frère lui parvint, il s'en voulu légèrement de ne pas avoir donné signe de vie à Anselme durant des semaines et de laisser son frère gérer leurs affaires à sa place. Mais pour l'heure, il prit connaissance des courriers un par un.



D,

Puisque tu ne daignes pas t'intéresser à ce qu'il ce passe, sache quand même que tu me devras bien plus qu'une simple explication afin d'apaiser ma colère contre toi. Mais comme j'ai de la conscience pour deux, voici les dernières nouvelles qui sont arrivés ici et dont tu dois IMPERATIVEMENT prendre connaissance.

Je te transmets aussi quelques informations sur une personne qui propose le Rouergue comme lieu de vie à l'affaire dont tu prendras connaissance en lisant ton courrier. Le Rouergue Dante, s'il te plait, ne laisse personne y aller là-bas c'est… enfin vois ça mieux que moi mais… le Rouergue !

Au plaisir de te voir dans cette vie ou dans l'autre parce qu'au rythme où tu vas, j'irais à ton enterrement avant qu'on ce soit reparlé !

Ton frère
L.


Un soupir plus loin, vint le pli du gosse qu'il avait éduqué et qui, à force, avait fini par lui ressembler un peu.
Prenant un verre de vin et se mettant à son bureau, dans la petite maison qu'il avait acquis à Limoges, Dante s'installa afin de garder le contact avec le "moussaillon" du Phoenix
!



Ettore, Ettore, Ettore,
A toi jeune déserteur de poste,

J'ai été surpris d'apprendre que tu restais à terre quelques temps mais il va s'en dire que je ne m'y opposerais point. Tu as retrouvé ta famille et je pense sincèrement que vous avez beaucoup de choses à régler. Aussi bien avec ta mère qu'avec ta sœur. L'éloignement que tu t'es infligé durant ces dernières années ont pu leur paraitre insoutenable et je ne doute pas qu'elles espèrent retrouver le petit Erwan de Courcy qui mettait du piment dans leur vie. Et à ce que je vois, elles vont vite savoir que ce dernier n'est plus et qu'il leur faudra apprendre à composer avec le jeune Ettore que tu es devenu ! Dio mio que j'aimerais être une petite souris pour voir tout ceci, tu sais toute l'affection que je porte à ta famille !

Ceci étant, j'imagine que tu vas avoir encore plus de difficultés avec ce que tu manigances car oui je suis au courant de ton affiche l'ayant vu en gargote du Limousin. J'ai d'ailleurs souris à ces mots et m'aurais bien proposé moi-même afin d'offrir une demoiselle de compagnie à ma chère et tendre Ellis mais n'étant pas noble, je ne pouvais jouer le jeu. Et puis ta mère m'en voudrait éternellement. Déjà que lorsqu'elle a comprit que tu naviguais sur ma flotte, elle voulait m'arracher les yeux… Elle et moi n'avons décidément rien en commun. Elle prend de haut le monde, je vois d'en bas comment faire ma vie. Et entre les deux, aucune compréhension pour l'un comme pour l'autre. Donc ceci pour dire de faire attention. Elle a de nombreux amis et tu risques d'en entendre parler un moment. Courage moussaillon et rappelle-toi que cela ne peut pas être pire qu'une attaque de pirates sur le Phoenix avec quelques coups de poignards que tu as déjà reçu ! L'adversité forge le meilleur des caractères Ettore, tu en es conscient et je le sais.

Je te joins à ces quelques mots sans grande importance une lettre arrivée cachetée au comptoir. Mon frère me l'a fait parvenir telle qu'elle, je pense que c'est en réponse justement à ton annonce. Et puis sache qu'une personne s'est présentée à Paris en vantant la mesnie pour laquelle elle-même officiait. Il s'agit de celle du comte sortant du Rouergue, le Comte de Calmont d'Olt, qui a pour cousine l'actuelle comtesse du Rouergue et bientôt pour épouse une vicomtesse… Cela serait donc à cette future épouse que ta sœur serait attachée. Je ne te cache pas mon gars que le Rouergue c'est pas la mort mais presque donc renseigne-toi avant de lâcher l'agneau au milieu des loups !

Voilà Moussaillon les premières offres qui nous sont parvenues. Je pense que tu peux déjà commencer à échafauder quelques plans sur la comète. Et fais attention à toi, un faux pas et je doute que ta chère mère te le pardonne. Mais le cas échéant, tu sais que la mer te tend les bras et qu'Ardghal sera heureux de t'avoir à nouveau à ses côtés. Ce vieux loup a tendance à cacher ce qu'il ressent mais il s'est attaché à toi comme un père à son fils.

Prends soin de toi gamin et ne fais rien de ce que je ne ferais moi-même.

Che Dio ti protegga Ettore





Spoiler:
Citation:
Maison Ceresa, Paris.

A l'attention d'Erwann de Courcy.


Briana n'ira dans aucune maison, ta sœur n'est pas une des bonniches crasseuses que tu tires à la nuit tombée. Il ne t'appartient pas de décider de son sort, elle n'est pas ta chose, elle n'a pas à subir les conséquences malheureuses de ta frustration et de ton ennui. Si tu avais suivi le groupe quand je te l'avais demandé, tu ne serais pas en train de te tourner les pouces en jouant à pile ou face avec l'avenir de ta sœur. J'ai été patient et compréhensif, le tout avec beaucoup de sincérité et d'honnêteté, ce qui fait que je n'apprécie pas du tout d'apprendre que tu mets en vente ta sœur dans mon dos, alors que je ne suis plus en ville, et alors que ta mère me l'a confiée ! C'est inadmissible, lâche et déloyal. Des mots qui entachent sérieusement le nom que tu portes.

Si tu t'ennuies à ce point, je ne saurai que trop te conseiller de monter à bord d'un navire, ou bien d'intégrer un groupe, et d'aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte. Mais ce sera sans Briana, car je suis responsable d'elle.

Par conséquent et au cas où tu ne l'aurais pas encore compris, l'annonce que tu as déposé pour ta sœur est annulée sur l'instant, et sois assuré que ta mère sera avertie de tes agissements.

Stromboli




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