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Echanges épistolaires

Petit_bonhomme_blond
Ce RP ne sera, pour commencer, que des échanges de lettres anonymes entre mon perso et le votre; d'où le fait d'utiliser un personnage secondaire.
MAIS un(e) seul(e) personnage pourra participer...
SOIT le premier qui sera motivé ! Merci


L'écriture est petite mais lisible. Écrite à l'encre bleu sur un papier de qualité correcte pour l'époque. Le parchemin est roulé dans une bouteille de verre sellée et laissée dans une rivière nommée la Tiretaine.





    Bonjour,

    J'suis au bord de ma rivière préférée et il fait un peu froid... j'écris et j'sais pas trop pourquoi d'ailleurs. J'ai jamais écris de lettres, c'est ma première. Mon père disait qu'il fallait toujours s'appliquer avec une plume comme avec une épée. Parait que ça plait aux filles, mais moi je m'en fiche un peu des filles. Mon père est mort et ça va bientôt faire un an. Il était gentil mais il criait souvent sur moi... J'avais même demandé au très haut qu'il disparaisse pour me laisser tranquille... mais j'le pensais pas... et pourtant le voilà mort. Maman elle était plus douce et j'adorais passer du temps avec elle, elle est morte avec papa... Heureusement j'ai ma soeur et heureusement... Je sais qu'elle est très triste depuis la mort de papa et maman mais je ne sais pas quoi faire pour lui redonner le sourire.

    Je ne sais pas si quelqu'un lira un jour ma lettre... Mais si vous lisez ma lettre et que vous voulez me répondre, alors vous pouvez l'envoyer à Clermont et metre "A donner au petit pecheur" J'irai voir chaque jour à la volière si j'ai une réponse...

    Je dois retourner travailler... et je ne sais pas comment on termine une lettre à quelqu'un qu'on connait pas...

    Au revoir!

    Moi.
Perceval_aelis
- Si vous ouvrir, vous acheter !
" 'nan mais y a quoi d'dans ? "
- Si vous ouvrir, vous savoir !
" t'prendrais pas pour n'quiche ? "
- Si vous acheter, vous prendre pour ce que vouloir vous.
" Combien ? "
- 20 écus ! Cadeau !

Curiosité quand tu nous tiens. La bouteille n'avais pas vraiment de valeur mais le papier...
Rien d'important sûrement, mais cette curiosité la tenaille.
Implacable. Tant est si bien qu'elle se laisse tenter.


" 5 écus ! Et... "

Fouille dans une poche et en ressort une souris toute aplatie.

" Une sainte relique de la sainte patronne des bestioles crevées. Une Marthe-toute-plate. "

Le marchand grimace et prend l'argent, vu les frusques de la môme, il allait pas en tirer plus.
Et vu ce qu'il y a dedans la bouteille, il n'allait peut-être même pas trouver un autre pigeon pour l'acheter plus chère.
Puis surtout, un homme plus pécunier semble trouver de l'intérêt à quelques étoffes raffinées.

- Va. Toi prendre saloperie relique et bouteille.

D'un geste dédaigneux, il chasse sa cliente pour passer aux affaires un peu plus sérieuse.
Le pognon faut pas le laisser filer.
Satisfaite notre bestiole s'en va avec son petit butin, Anaïs allait sûrement râlé vu l'encombrant bric-à-brac que la môme Montjoye emmenait avec elle.

Lettre lue brièvement. Réponse rédigée.
L'écriture n'est pas élégante, roide un peu, sèche, les lettres sont petites et alignées avec un soin précis presque déconcertant de froideur.


Citation:
Au petit pécheur de Clermont


Citation:
Vous,
Cette bouteille a fini sa course par d'étranges truchements jusqu'en ma possession.
Je suis à Snagov. Au fin fond du monde connu.
Moi aussi j'ai perdu ma mère il y a six ans. J'ai du perdre mon père aussi à ce moment.
Enfin c'est comme tel.
Je ne suis pas la personne la plus... adaptée pour exprimer les sentiments mais si chagrin vous avez, il est toujours plus sain de l'exprimer.
Pour votre soeur. Si c'est comme la mienne, offrez lui une bestiole morte.
Pour réponse, renvoyez le pigeon, il me trouvera.
Son nom est Bref. Le voyage est long. Nourrissez le.
Déos vous garde.

Perceval

_________________
Petit_bonhomme_blond
Des jours, des semaines que ce gars là allait à la volière espérant une réponse... Rien, rien et toujours rien. Pourtant il continuait à s'y rendre chaque jour... puis de jours en jours il intercalait une journée sans prendre la peine d'y aller... puis ensuite des semaines entières n'y croyant plus. Car oui, rechercher un pigeon qui ne vient jamais, c'est décourageant. De toute façon, qui aurait prit la peine de ramasser cette bouteille puis de l'ouvrir, de lire et de répondre ? Beaucoup de gens sont illettrés et auraient jeté le papier dans la rivière.

Ce matin là, il devait s'occuper des chevaux de la mesnie. Allant à l'écurie, il croisa sa soeur et lui sourit avec gentillesse. Après s'être échangés quelques mots, la jeune femme lui ébouriffa les cheveux.


- Ooh mais j'aime pas quand tu fais ça ! J'suis pas un gamin moi!
- Oh vraiment ?


Elle était partie et avait rit sans vraiment se moquer. Retournant à ses occupations, il vit un pigeon se poser face à lui. Les deux paires d'yeux s'observaient. Tout à coup, le dit "gamin" fila à la volière et découvrit un tout nouveau pigeon, un pli en patte, qui semblait épuisé.


Citation:
Au petit pécheur de Clermont


- Oh! Ça y est ! Une réponse!

Il déplia le parchemin et lu la lettre. Une fois, deux fois trois fois... Il n'y croyait pas.

- Perceval... c'est un garçon en plus ! Et j'suis sur qu'il est chevalier !!!

Mettant le pli dans son veston, il se dépêcha d'aller travailler à l'écurie. Durant deux longues heures, il donna le foins aux bêtes, décrotta les sabots et avait brosser les crinières de chaque canasson. Bien qu'il s’appliquait aux tâches qu'il avait l'habitude de faire, il était légèrement déconcentré... oui légèrement... MAIS NON !!! En réalité, cette lettre l’obsédait!

A sa pause, il fila dans la grande bibliothèque de la demeure. Il avait le droit d'y aller bien sur. Il fallait qu'il trouve où se trouvait cette ville de Snagov. Attrapant un atlas où des centaines de cartes se trouvait, il passa de longues minutes à chercher ce S majuscule. Il ressorti la lettre et la relu, sourire aux lèvres. Puis il se replongea dans les cartes :



- Snagov... Au fin fond du monde connu... Snagov, Snagov, Snagov...

Encore et encore à chercher... quand tout à coup, alors qu'il ne croyait jamais trouver la ville, il tomba sur le S majuscule.. puis un N, un A...

- OH ! La voilà !! Snagov !!!!
- Dis donc toi, tu n'as pas cours de géographie aujourd'hui, que fais tu le nez dans ces cartes ?

Le bonhomme leva la tête et regarda un des domestiques de la mesnie.

- Oh mais rien... je .. je révise.. et j'ai fini d'ailleurs !

Sans ranger les cartes, le bonhomme fila dans sa chambre se demandant comment sa bouteille avait pu finir sa course en Roumanie... Arrivé à son petit bureau, il prit sa plume pour répondre.




Bonjour Vous Perceval,

Voilà que nous sommes à des lieux l'un de l'autres. Il est assez incroyable de voir comme le monde est parfois imprévisible. En vérité, après toutes ces semaines, je pensais que ma bouteille avait terminée sa course dans la mer... Mais vous habitez là bas ? Vous voyagez ? Vous avez une mission secrète pour être parti si loin ? Est-ce que vous êtes chevalier ? Et dites moi, vous êtes seul ? Il fait froid ou chaud ? Et est-ce que les paysages sont comme dans mon Royaume de France à moi, c'est à dire avec d’immenses forêts et des champs tout autour ?

Je suis navré d'apprendre que comme moi, vos parents se sont envolés vers le ciel. Il est vrai que je suis triste depuis leur absence. Je fais pourtant tout pour le cacher et ne rien montrer. Le plus dur, c'est le soir en m'endormant, quand je suis vraiment seul et que je sais que personne ne viendra me dire bonne nuit. Ma soeur le faisait depuis leurs morts, mais depuis que je travaille comme écuyer dans une grande famille, on ne se voit plus beaucoup et je ne dors plus avec elle à l'auberge mais à la demeure où je travaille.
En vous lisant, je me suis posé une questions; est-ce que l'on souffre toujours de la mort de ses parents ? Et je vous la pose à vous qui les avez perdu il y a 6 ans.

Oh par contre, votre idée de bêtes morte c'est une mauvaise idée ! J'crois qu'ma soeur seraient dégoûtée pendant de longues heures et qu'elle n'avalerait plus rien. Déjà qu'elle est bien amaigris, je ne lui ferai pas ce mal là. Bien qu'elle m'ai fait beaucoup souffrir il y a quelques mois en m'abandonnant dans une auberge pour elle partir faire la guerre... Pfff.. elle ne sait même pas tenir une épée... Soit disant c'était pour aider à l'arrière.. mais elle devait s'occuper de moi.. Pas de soldat qui font ça pour le plaisir de tuer...

Je ne lui en veux plus... mais je n'oublie pas cette peur que j'ai eu quand j'ai découvert que j'étais seul à l'auberge de Montpensier... (c'était un peu avant que je devienne écuyer)

Je vais bien m'occuper de Bref. C'est un drôle de nom d'ailleurs... Il es à la volière actuellement mais je vais aller lui donner un peu de pain et de l'eau et attendre 2 jours pour vous renvoyer cette lettre.

Merci pour votre réponse qui m'a fait sourire et plaisir.

Belle journée ou belle nuit en fonction de quand vous allez recevoir la lettre.

Moi Jules !
Perceval_aelis
Que d'activité sur Snagov, il y a tant à faire et si peu de temps avant le départ.
Elle s'active, revend une bonne partie de ses biens, inutiles pour le voyage, et à chercher comment caser le reste sur le charroi sans que ça se pète la gueule en chemin.

Entre deux préparatifs, une infusion de menthe séchée rehaussée d'une pointe de miel devant son museau, elle s'attèle à son courrier.
Il lui faut répondre à Gabriel, à Calico aussi mais d'abord, parce qu'il faut bien commencer par un, celui de ce fameux " Jules ".



Citation:
A Jules, petit pécheur de Clermont.



Citation:
Vous, Jules,

Pas Chevalier, juste Cavalier parmi tant d'autres. Et pour vous, Perceval c'est bien suffisant.
Trop de questions en une seule page, je vais tenter d'y répondre.
Pour la bouteille, achetée à un marchand pour cinq écus.

Mission mais point secrète, nous faisons partie d'une des deux armées ayant mis fin au règne de terreur du grand Khan, l'APP en a parlé brièvement.
Je suis de Genève, et y retourne, le départ est sous quelques jours, je dois me faire soigner avant pour la tarraconensis.
Le paysage, plat au désespoir en la cité de Snagov, une forêt dense et insondable, quelques terres cultivables dont les propriétaires avec l'hiver se terrent en leur chacunière. Au delà de Târgovişte, la capitale, une chaîne montagneuse semblant haute assez.
Le temps ne permet pas de se faire une juste idée. La saison ici, se fait d'un froid à vous transpercer les os, humide aussi. La neige recouvre toute vie, lestant le paysage d'une torpeur éreintante.

J'ai manqué de clarté, je m'en excuse.
Il n'y a que ma mère qui soit passée à trépas, mon père vit dans une sorte de léthargie, il est présent sans réellement l'être, parfois il m'adresse la parole et je semble enfin exister.
Après six ans, la douleur fait place à l'absence, et cette absence est une sorte d'omniprésence envahissante, rien n'est fait, n'est pensé, ni entrepris sans que mon esprit se demande ce qu'elle en aurait pensé. Le vide est invasif, béant d'une vile solitude qu'il paraît vain de combler.
Il n'y a juste qu'à vivre avec.

Ma soeur est de ces créatures à qui l'on offre des souris écrasées et des têtes de chat faisandées, cela lui suffit à son bonheur - et quelques boissons fortement alcoolisées aussi - si la vôtre est différente, cherchez ce qui peut lui donner de la joie, lui préparer un gâteau, lui écrire un mot affectueux, en été quelques fleurs ou lui cueillir des fruits, l'important c'est le coeur que l'on met en l'intention.

Vous avez dit être écuyer, préparez-vous à être chevalier ? Servez-vous une grande famille ? Vous traite-t-il bien ? Le labour n'est-il point trop dur ? Quel âge avez-vous ? Vous semblez si jeune.

Pour Bref, c'est qu'il est rapide, et moi peu loquace en général.
Donnez lui une poignée de grain, point de pain qui est mauvais pour leur estomac.

Déos vous veille, tel est mon souhait.

Je, Perceval

_________________
Petit_bonhomme_blond
Le temps passe, les jours, les heures et rien ne change à l'envie de ce petit bonhomme de lire les mots de cette correspondance secrète. Jules aime aller à la volière et s'occuper des p'tits pigeons en les caressant, leur parlant et les nourrissant. Ils sont là, à le regarder, sans trop battre des ailes, pendant que lui leur parle de cette relation épistolaire qu'il affectionne tant. Même si ça avait été écrit en latin il y aurait répondu; et si cela avait été écrit en Turque ou en arabe, il aurait apprit la langue ! Quel plaisir d'attendre quand on sait qu'on va recevoir.

Et ce jour là, le soleil avait fait son apparition. Les rayons du soleil se répandaient à travers les viraux de la volière. Le petit en avait les joues colorées de bleu et de jaune. Et puis... Bref était là. Le messager semblait épuisé. Prenant soin de lui détacher le parchemin, Jules lui sourit puis se mit à lire. Un sourire se dessina sur son visage. Il prit alors la plume et répondit sur le champs :




Bonjour Perceval,

Quel plaisir de vous lire et d'en apprendre un peu plus à chaque échange sur votre vie qui semble à mille lieux de la mienne.
Ainsi vous êtes cavalier! Comment se nomme votre cheval ? Portez vous un écusson ? Je suppose que oui si vous avez fait la guerre. Mon précepteur m'a parlé de cet homme, le Khan, dont vous avez fait allusion dans votre précédent courrier. Ainsi, ce ne sont pas des contes, ces gens là existent vraiment ? Je n'ose y croire.
Vous avez été blessé durant la bataille, est-ce douloureux ? Allez-vous avoir une cicatrice ?
Je sais que je pose 1000 questions mais votre vie est bien plus intéressante que la mienne à vrai dire.

En tout cas, votre description du Royaume de Roumanie ne me donne pas envie de m'y rendre... En plus d'être moche, il y fait très froid si j'ai bien compris! Autant rester dans nos terres où il fait bon vivre. Puis si c'est pour voir des montagnes, c'est pas ce qu'il manque par ici, ni à Genève si je ne me trompe pas !!

J'espère que votre papa sortira de sa torpeur. Il a la chance d'avoir un fils cavalier et courageux comme vous! Il est un peu aveugle à ce qui l'entour mais je suis certain que ça ne l’empêche pas de vous aimer. Puis... au moins vous pouvez lui parler, même si il ne répond pas. Sa présence est tout de même vrai... Moi mon papa, il n'est plus de ce monde et ne reviendra jamais.

Concernant ma sœur, je l'aime! Elle est comme une seconde maman pour moi même si elle fait parfois des erreurs de maladresse. Et après tout, vous avez raison, je vais essayer de lui redonner le sourire. Vos idées sont plus puissantes que les miennes : entre un pissenlit et un gâteau, y'a un monde... Puis comme on dit : "Quand l'appétit va, tout va !!!"

Je suis en effet l’écuyer de messire Timothée de la Serna. Leur symbole c'est un ours. Ils sont très très gentils. Je travaille le plus possible pour en apprendre d'avantage chaque jour. Je m'occupe aussi bien des chevaux, que de nettoyer le materiel, apprendre à monter une tente que les bonnes manières et la géopolitique de notre royaume. J'ai beaucoup de chance d'avoir été ainsi accepté et je remercie chaque jour mes parents de nous avoir guidé, malgré le fait qu'ils ne soient plus là, vers cette digne famille.

Quand à mon âge... j'ai peur que vous soyez déçu... j'suis un p'tit garçon de 9 ans. Et vous ?

Je prendrai bien soin de Bref, pas de pain, c'est noté. Du maïs et du blé alors!

Au plaisir de vous lire,

Heureusement,

Jules.


Perceval_aelis
" Ah ! "

Ouais, elle s'exclame toute seule à la lecture du courrier de Jules.
Bref sur ses genoux se laisse papouiller alors que sa maîtresse lit, quelques moues passagères viennent traverser le minois délicat de la jeune Montjoye, alors que le pigeon gonfle ses plumes d'aise.

La sienne, de plume, est prise, bec trempé d'encre formant une écriture petite, régulière mais sans fantaisie, ni d'alambiqué.


Citation:
A Jules, petit pécheur de Clermont.



Citation:
Jules,

Je crains vous décevoir fortement.
Bien que Perceval soit un nom masculin, je suis d'une nature féminine.
Si cela ne vous gêne point, poursuivons.

Je suis bien ce que l'on appelle un cavalier, dans le sens le plus littéral possible.
J'ai mené une lance en armée et mené mes hommes au combat, mais de touche, aucune, on ne m'en a pas laissé un seul à frapper. Quel sombre égoïsme !
Je possède une monture, un imposant ardennais du nom de " Trotte-sec ", je ne porte pas le blason de ma maison mais mon écu est serti d'un croissant de lune blanche sur fond rouge, il me vient de ma mère, tout comme le canasson qui bien que vaillant se fait vieillissant.
Le Khan a existé réellement, j'ai même trois poils de sa moustache en ma possession pour preuve et pour lui avoir parlé (avant qu'il ne passe à trépas) je l'ai trouvé fort mal'engroin et désobligeant.

La principauté de Valachie a probablement quelques attraits à la belle saison mais il est difficile de se le figurer avec la rudesse de l'hiver où les jours sont écourtés, le soleil peu propice à se montrer et l'horizon au relief blanc au dessus d'un ciel souvent gris.
Nous quittons la Valachie pour entrer en pays bulgare, demain nous serons à Lovètch, belle cité commerçante.

Par Dieu, mon père est ce qu'il est, je l'aime ainsi et ne saurai l'aimer autrement, à sa façon il me démontre son attachement, mon sort est certes plus enviable que le vôtre puisque j'ai un de mes parents à mes côtés.

Il m'est plaisant de lire que votre seigneur vous traite avec égard, tel un bon père de famille. L'instruction vous baillera les perspectives d'un bel avenir, ne rechignez point aux études ni au labour.
Vous apprend-t-on à monter cavale ? A manier l'épée ? L'arbalète (mon rêve !) ?
Vous enseigne-t-on le latin, le grec ?
A neuf ans, l'on n'est plus si petit garçon, l'enfance s'estompe jà, et vous avez quelques responsabilités, ce n'est pas rien.
J'en suis à ma treizième année pour vous répondre, guère que deux paires d'années de plus.

Je vous quitte, le jour s'enfuit et la lumière me fait défaut, bientôt je n'y verrai goutte.

Prenez soin. Et de vous, et des gens que vous aimez.
L'Unique vous veille.

Perceval.

_________________
Jules_de_marsac
- Wow... mais...

Comment était-ce possible ? Perceval est.. UNE FILLE ??? Jules reprend toutes les autres lettres qu'il a gardé précieusement et comprend mieux certain accords ou certains passages... Quelle nouvelle étrange. Le p'tit ne sait plus trop quoi pensé. Lui qui imaginait Perceval comme un grand homme, tel un frère... en fait c'est une fille de 13 ans.


- Mais... elle est juste...

Jules rangea la lettre puis se mit à marcher dans la ville, puis longea la rivière et s'assit sur un rocher.

- Perceval est une fille... une fille avec un courage incroyable...

Jules prit alors un parchemin qu'il déroula sur ses jambes et se mit à écrire avec attention :



Très chère Perceval,

Quelle ne fût pas ma surprise apprenant que vous étiez une fille. Depuis votre première lettre, j'étais certain que vous étiez un homme, bien plus âgé et musclé que vous ne devez l'être à votre âge. Je me sens bien ridicule de penser cela. Je me sens aussi bien bête d'y avoir cru. Votre sagesse me cloue le bec. Cela ne me gène en rien, bien au contraire. Je suis très ravi d'entretenir une relation épistolaire avec une personnalité aussi rare que la votre.

Je suis triste d'entendre que votre nature vous empêche de défendre les hommes que vous avez menez jusqu'au Khan. Vous avez raison, c'est très égoïste comme raisonnement. Il y a des hommes bien plus lâche et moins courageux que vous et pourtant eux ont le droit d'aller combattre. Les femmes n'ont pas le droit alors d'être dans une armée ? Il me semble qu'ici oui... je demanderai à mon précepteur.

Quelle chance avez-vous d'avoir une monture rien qu'à vous. Je rêve d'avoir mon propre cheval et de le monter seul. Je ne sais pas encore monter, mais mon maître Timothée m'a promis de m'apprendre prochainement. Pourquoi ne portez vous pas l'écusson de votre maison mais celui de votre mère ? Y a t-il une symbolique ou une façon pour vous de voir les choses différemment ?

Vous rentrez donc sur Genève ? Quand pensez-vous être rentré ? J'ai regardé les villes et principauté que vous avez mentionnée sur votre lettre et ça parfait tellement loin du monde... Je n'ai aucune idée de combien de temps il faut en cheval... ni même à pied. Allez vous prendre un bateau? J'ai vu qu'une rivière traversait des pays aussi...

Concernant la mesnie où je fais mes premiers pas en tant qu'écuyer, j'y suis très heureux. J'ai un précepteur qui m'enseigne la géo-politique, l'histoire, le latin et le grec. J'apprends également à monter la tente et faire des feux de camps. Je m'occupe des animaux, surtout des chevaux. Je vous avoue que je prend même le temps de faire des tresses à la jument. Et comme ça j'ai pu en faire sur ma soeur ! Elle était contente et elle a sourit. Je vais apprendre aussi le maniement de l'épée bientôt et j'espère apprendre à faire du tir à l'arc. Pour l’arbalète je n'en n'ai aucune idée. J'aime ce que je fais et hier messire Timothée a dit qu'il était très fier de moi et qu'il était heureux de m'avoir embauché. Il me dit que je porte à merveille le blason de leur maison.

Il va y avoir un concours de crêpes et de poème pour le mois de Février à Clemont. Je vais participer à celui des poème par ce que... les crêpes je préfère les manger que les faire! Ma soeur est douée en cuisine, elle gagnera aisément le concours. Quant aux poèmes, cela fait partie de mon éducation de jeune garçon alors j'espère que je rendrai fier la mesnie avec mon poème. Mais les gens se sont moqué de ma participation car le thème est l'Amour; ils disent que je n'y connais rien. Mais je leur ai dis que l'amour c'est aussi d'aimer sa famille et là ils se sont tue.

Il commence à pleuvoir, je me dépêche de vous envoyer la lettre et puis il faut que j'aille nettoyer l'écurie.

Prenez soin de vous, n'attrapez pas froid surtout !

Au plaisir de vous relire Perceval,

Jules

_________________
Jules de Marsac

Ecuyer de messire Timothée de la Serna-Marigny
S&J - Jamais sans ma soeur - S&J
Perceval_aelis
Les jours s'étirent, interminables songes où les âmes s'étiolent.
Après les cités aux marchés animés, après les bourgades chaleureuses, après les petits hameaux reculés où la méfiance de l'étranger y est tenace, il y a le néant.
Ici c'est nulle part. Juste un tracé obscure sur une carte crevassée.
Quelques relais fantomatiques aux chambres miteuses et à la pitance si mauvaise que l'on préfère partir le ventre vide, jalonnent le chemin.

C'est dans l'antre de l'une d'elle qu'une silhouette emmitouflée gratte laborieusement sur un papier.
Les phalanges sont rougies et mordillées par le froid insistant pourtant le délié n'en varie pas d'un iota, l'écriture reste fine, précise et outrageusement abrupte dans ses pleins.



Citation:
A Jules, petit pécheur de Clermont.



Citation:
Jules,

Savez-vous ? Vos lettres sont plaisantes à lire, elles ont encore le parfum innocent et brut de l'enfance. Comme un goût de tartine au miel que l'on trempe dans le lait chaud par une après-midi pluvieuse.
Ce temps là me manque un peu, l'insouciance surtout.

Vous vous méprenez, ma nature ne m'a pas empêchée de me battre, et l'on ne m'a pas empêchée de me battre par cause de ma nature, j'accuserai volontiers mon inexpérience, c'était mon premier chamaillis et sortir en premier du lot afin de froisser le fer n'est pas si aisé que cela y paraît, croyez-moi.
Ce que je suis n'est pas rentré ni en matière ni en débat.

Décidément, votre curiosité est intarissable. Êtes-vous aussi bavard de vrai ?
Je réprouve la caquetade oiseuse, je n'y vois que futilité stérile à brasser du vent, et une sorte d’offense pernicieuse à l'Unique à user ainsi de la parole pour ne rien dire.
Ceci n'est que mon intime sentiment, après tout je ne suis qu'une créature jà trop sérieuse, devenue rance avant l'heure alors que vous m'imaginez emplie de sagesse et de rareté.
Ne grandissez point trop vite, certes, apprenez mais ne négligez pas le drolisou en vous.

C'est par attachement que je porte l'écu de ma mère plutôt que celui de ma maison, il viendra bien assez vite le temps où je devrai en avoir l'usance.
Le poids du sang finit toujours pas nous rattraper.

Vous me conterez de vos apprentissages ?
Le maniement de l'épée est fastidieux et rapidement éprouvant pour le corps, il m'a semblé, mais la pratique régulière estompe facilement ces quelques désagréments.
Pour le cheval, faites vous simplement confiance et surtout soyez confiant en votre animal, j'ai constaté que la monture ressentait les troubles de son monteur.
Si vous avez peur, elle aura peur. Si vous êtes nerveux, elle le sera également.
Votre cheval sera le prolongement de vous même et dans biens des cas, sauvera plus d'une fois votre peau.

Je m'excuse par avance si parfois je tarde à répondre, le voyage est harassant et nous nous octroyons que de brèves moments de répits afin de reposer nos montures et délasser nos corps engourdis par les longues chevauchées.
Le sommeil est bien chiche et de maigre qualité.
Nous avons quitté il y a plusieurs jours les routes fréquentées pour longer un chemin abrupte qui suit le Danube , les portes de Fer dont l'entrée (ou plutôt, notre sortie) est flanquée d'une magnifique forteresse dont j'ignore le nom, nous avons traversé la dangereuse Capitale du Royaume Serbe pour remonter le cours de la Sava qui s'apparente à une traversée du désert.
Pas un seul hameau, ni le moindre village rencontrés depuis des jours et des jours, c'est d'une tristesse sans nom, parfois nous croisons quelques marchands italiens forts étoffés dont l'escorte semble digne d'un prince.

Si je compte bien, lundi nous serons dans le duché de la Styrie et passerons à Marburg an der Drau, de là j'ai compté très approximativement une quinzaine de jours pour rejoindre Genève, tout dépendra du choix des chemins et si nous aurons à faire halte.
Nous cheminons en convoi très serré et fort prudemment, nous sommes chargés et ne pouvons courir le risque de prendre la voie des eaux si nous ne souhaitons pas voir notre précieuse cargaison couler à la suite d'une forfaiture piratesque.

Je dois être dans ma cité avant le quinzième jour de mars, nous participons, Minah et je, au grand tournoi genevois, où on se marave en toute joyeuseté la caboche.
Y serez-vous ? J'en doute un peu mais rien ne me coûte de poser la question

Las je vous quitte, ce qui me sert de carcasse réclame une position plus horizontale, il me faut grappiller une poignée d'heures de repos avant le départ.

Prenez grand soin de vous.
L'Unique vous veille.

Perceval

_________________
Jules_de_marsac

Il voulait la rencontrer! En chaire et en os! Une fille aussi gentille et qui avait tant de similitudes avec lui... C'était décidé, il allait à Clermont. Quand il l'annonça à Solène, cette dernière sembla très étonnée. Pour elle, Genève était un repère de brigands et de malfrats... Mais ça, le p'tit Jules n'en n'avait qu'à faire. Il voulait absolument s'y rendre coute que coute. Après que Timothée ait accepté que son écuyer prenne quelques jours de congés, Jules s'était empressé de dire à sa sœur qu'ils prendraient la route le jour même! Ce à quoi Solène avait dit non... il faut préparer un voyage....

Or, le matin même de leur répart de Clermont, Jules se rendit très tôt à la volière pour voir s'il avait reçu une lettre de Perceval. Et bingo ! Il alla s'installer dans une taverne pour prendre le temps de lire le plie et puis s'empressa de répondre :




Très chère Perceval,

Je vous remercie de ces compliments concernant nos lettres ! Mais vous n'êtes pas si vielle ma chère; ce temps là n'est pas révolu comme vous le sous entendez. Ma sœur est plus âgée que vous mais je lis dans son regard, entre deux fous rires, cette innocence.

Il est vrai que ma sœur me qualifie de bavard! Ce que moi je pense, c'est que je suis de nature curieuse et que cela peut se révéler très intéressant par moment ! J'aime découvrir les gens et les situations. On apprend souvent des choses plus profondes que les simples bavardages de quartier! Tenez, par exemple, j'avais, au travers de conversations futiles entendues, comprit que la veuve Marie notre cuisinière, parlait parlait parlait car elle avait peur du silence depuis la mort de son époux. Et ainsi j'ai compris que perdre un être cher pouvait vous changer...
En tout cas, comptez sur moi pour garder ce drolisou ! Je crois qu'il me définis et fait parti de moi.

Actuellement je suis en voyage avec ma sœur qui veut se rendre à Genève... Drôle d'idée mais j'ai accepté de la suivre. Mais j'ai pris avec moi mon plateau d'échec et je joue la plus part du temps quand nous sommes en ville pour la journée. Je lis aussi quelques conte puis j'écris en latin à mon précepteur. J'ai appris le tir à l'arc au tournois de Lyon et j'ai terminé 12ème ! Je n'étais pas peu fier je l'avoue, mais j'aurai tant aimé faire mieux pour que mon maitre Timothée soit fier de moi...

Je n'ai pas encore appris à manier l'épée, elles sont encore trop lourdes pour mes poignets de jeune garçon. Juste de épée plus petites, comme des aiguilles. Je tape sur un sac de farine pour l'instant. J'ai surtout hâte de commencer à monter à cheval. Merci pour vos précieux conseils, je ne manquerai pas de les suivre au moment propice.

Où en êtes vous de votre voyage ? Fait-ils moins froid à mesure que vous vous rapprochez de l'ouest ? J'espère que vous arrivez malgré tout à trouver le sommeil par moment... Sinon, j'aime bien moi imaginer ma chambre d'enfant, je m'y sentais si bien. Etre dans un endroit où je me sentais en sécurité m'aide beaucoup à aller bien et même à trouver le sommeil.

En tout cas vous devez être à une semaine de Genève ? Peut être nous croiserons nous! Qui sait ?

Je vous souhaite beaucoup de courage pour affronter les dernières étapes de votre long voyage ! Bientôt vous dormiez dans de beaux draps frais et sur un lit et avec un oreiller en plume d'oies!

Au plaisir de vous lire Perceval,
Prenez soin de votre personne,


Jules


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Jules de Marsac

Ecuyer de messire Timothée de la Serna-Marigny
S&J - Jamais sans ma soeur - S&J
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Le jeune homme était installé en taverne Normande à Avranches ce 4 avril. Le coeur lourd depuis la séparation houleuse avec sa soeur, il avait perdu son sourire qui d'habitude magnifiait son visage. Du haut de son tabouret, le garçon repensait à ces dernières semaines qui avait mis un peu d'action et de cadence dans sa vie. Néanmoins, Jules était heureux d'avoir retrouvé Timothée. En effet, son maître lui avait appris à monter à cheval durant le voyage! Le dada se nommait Epiphron, une monture douce et docile, parfait pour le petit bonhomme qui n'avait plus tellement la niaque depuis quelques semaines.

Une jeune femme entra dans la taverne, encapuchonné il ne pouvait distinguer son visage mais une longue chevelure s'échappait du chaperon. Une chevelure rousse et longue, comme celle de... OH! Et si c'était-elle ? Puis la femme releva sa capuche et dévoila un visage disgracieux. Non, ça n'était pas Perceval.


- Tu peux l'remettre ton capuchon...

Perceval. Son nom résonnait dans la caboche du gamin. Non pas qu'il en était amoureux; l'amour à bientôt 10 ans, c'est compliqué de comprendre et de ressentir, mais il la trouvait certe jolie, mais surtout courageuse et forte, puis elle sait être seule et supporte le silence et la solitude sans crise d’angoisse. Une forme d'indépendance qui lui permet de prendre soin d’elle et de prendre des initiatives. Oui, la rousse sait se lancer dans des aventures et entreprendre ce qui lui plait et ce qu’elle aime. Perceval a aussi des valeurs et des fondamentaux dans la vie. Cela détermine qui elle est, quels sont ses principes et ses limites qu'elle assume sans une once d'honte.

Un portrait si élogieux sans être amoureux direz-vous ?

C'est avant tout pour le Jules une forme de respect pour le sexe opposé qu'elle est. C'est là qu'il tient les valeurs de sa mère le garçon, la noblesse du coeur qu'elle lui a enseigné.

Au lieux de continuer à bouder, le garçon prit sa plume. Il sorti alors un parchemin et se mit à gratter avec attention.






Chère Perceval,

Je vous écris depuis la Normandie. J'y suis avec mon maître Timothée, sa soeur ainsi qu'une amie de mon âge se prénommant Cerise. Solène est restée à Clermont. Notre séparation lors du départ s'est mal passé. J'ai appris qu'elle avait donné à un inconnu le collier de notre père. Alors non, elle dit elle lui avoir "prêté"... Qu'importe ce qu'elle a fait, elle l'a fait sans me demander... Je me sens trahis et j'ai l'impression de ne pas avoir mon mot à dire. Pourtant cette chaîne était à notre père, donc autant à elle qu'à moi. Bref, elle a écrit à l'inconnu pour lui demander de lui renvoyé et heureusement, l'bonhomme lui a renvoyé. Et désormais, elle est autour de mon cou, à jamais.

Durant le voyage de Clermont à Arvanches, j'ai appris à monter à cheval. J'ai suivis vos conseils et mon apprentissage se passe bien. Il faut dire que ma monture est obéissante et discipliné. Je l'en remercie avec du pain sec et des carottes. Nous avons une complicité qui se noue et j'espère garder cette bête le plus longtemps possible.

Quant à vous, comment s'est passé votre séjour à Fribourg ? Les bastons se sont bien passées avec votre soeur ? J'espère que tout s'est bien passé pour vous et que vous êtes en pleine forme. Que faites vos désormais ? Où êtes vous ?

Prenez soin de vous,

Jules


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Jules de Marsac

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Perceval_aelis
Depuis combien de temps n'a-t-elle pas montré son museau ?
Elle-même l'ignore, les jours semblables aux nuits s'étirent en longues malencolies.
Notre Perceval reste cloîtrée, se barricade sous sa coite, se refuse même à partager le nid avec son odorante frangine. Elle ne veut voir personne depuis qu'elle s'est empêtrée dans un conflit affectif avec son Gabriel.
Et puis d'autres tourments viennent lui titiller l'esprit comme des vautours sur une charogne, rien de bien plaisant finalement s'augurait dans ce voyage.
Et cela la met dans une sorte de rage triste qu'elle n'arrive pas à comprendre.
Maintenant on dirait simplement que c'est juste tout un tas d'hormones qui la travaillent.

La jeune Montjoye ne pouvant corriger son insatiable hyperactivité, trouve à s'occuper avec quelques courriers en totale déshérence.
A défaut de calmer l'agitation du corps, voilà qui lui occupera l'esprit.
Perceval choisit en premier celui pour lequel elle nourrit une tendre amitié, l'inconnu de la bouteille. Son petit Jules.


Citation:
Jules,

Je suis bienheureuse d'avoir de vos nouvelles alors que quelques peines m'ont traversées par votre départ sans la possibilité de vous faire un adieu.
Bien que ne pas vous voir vous aura épargné le pitoyable spectacle de ma face amochée, j'ai bien ramassé et nous avons distribué nous aussi quelques maraves bien placées.
Trois victoires, pour deux défaites, ça reste honorable, n'est-ce pas ?

Vous trouverez probablement bien chiche et d'humeur malingre ce billet, je ne suis guère versée dans la joie ces derniers jours, chagrins et angoisses se chargent de me nouer de travers la gargoine.
Je me suis chamaillée avec quelqu'un qui m'est cher, et entrevoir la possibilité de rester dans les faubourgs de son affection me navre bien plus que la mêlée genevoise.
Puis pour charger ceci, nous arrivons prochainement à Cambrai et là, un de mes frères nous y attend, de fraîches retrouvailles depuis des années de silence. Ce gredin se permet de revenir, tout de langue de velours avec notre père alors qu'il a lui-même renié ses responsabilités d'héritier.
Cela m'agite d’inquiétude, est-ce un retour sincère ou calculé ? Le temps nous le dira néanmoins je ne lâcherai pas d'un oeil.

Je suis bien aise d'apprendre que votre apprentissage à la monte se passe bien, et peinée par le méfait de votre soeur. Je vous dirai bien de lui pardonner mais qui suis-je pour vous donner pareil conseil alors que la colère m'étouffe avec la perspective de rencontrer monsieur mon frère ? Néanmoins vous l'aimez prou, là et la différence, pesez le dol que vous coutera son absence et goûtez plutôt à la saveur de l'indulgence.

J'espère que mon courrier ne sera point trop détestable à la lecture, et je souhaite lire de vos nouvelles promptement, voilà qui adoucit un peu mes journées.

L'Unique vous veille, ainsi est mon souhait

Votre dévouée amie, Perceval.

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Les jours passaient, les nuits passaient. Jules était toujours écuyer et toujours à Avranches. Sagement, l'enfant travaillait avec plaisir pour la Mesnie De la Serna. Tantôt à l'écurie, en cours de langues, en cuisine ou bien au près de son maître pour des discutions plus intimes.

Le temps passait si vite que Jules en avait presque oublié de répondre à Perceval. A vrai dire, il n'avait plus tellement le temps et le soir, le petit garçon s'endormait rapidement.

Un matin, il se réveilla pile au chant du coq, s'étant promis la veille de répondre à son amie. Installé sur le petit bureau, il prit la plume et répondit :




Chère Perceval,

Solène et moi sommes responsable de vos peines. Nous avons en effet pris la route car mon maître m'a proposé ce voyage en Normandie où j’aunai la chance d'apprendre l'équitation. Figurez vous que j'ai même la chance d'avoir désormais mon propre cheval, celui dont je vous ai parlé dans ma lettre précédente.

Je vous présente mes félicitation quand à vos résultats du tournois de marave. Je vous avoue ne pas bien comprendre le plaisir qu'on prend à savoir qu'on va se faire tabasser, mais peut-être que mon jeune âge y est pour quelque chose. Qu'importe, je vous félicite, vous n'avez pas démérité et n'avez certainement pas terminée dernière.

Il y a bien longtemps que j'aurai du vous répondre mais les journées ici sont courtes à mes yeux. Je travaille beaucoup pour apprendre le plus possible. Le soir je me demande ce que j'ai apprit et ainsi je me rend compte que la journée n'a pas été inutile. Aussi, votre humeur est-elle toujours synonyme de chagrin et angoisse suivre à votre chamaillerie avec cette personne si chère ? Qui est-elle si je ne m'abuse ?

Avez vous été à Cambrai ? Comment étaient les retrouvailles avec votre frère ?

Ma soeur est toujours sur les routes, je ne sais où. Elle m'écrit régulièrement, je réponds. Il semblerait qu'elle soit accompagnée, mais de qui ? Je ne sais...

Quels sont vos projets à venir ? Voyage ? Mariage ? Concoours de peche ?

Prenez soin de vous,
Mes salutations à Minah,

Bien à vous chère amie

Jules

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Il n'avait pas eu de réponse. Entre crainte et tristesse, il se demandait pourquoi elle n'avait pas répondu. Peut-être était-elle malade ? Accidentée ? Peut être avait-elle perdu sa main, comme sa soeur Minah ? Ou alors, avait-elle simplement mis un terme à leur échanges? Peut-être s'était-elle lassé de ces lettres d'un gamin de 10 ans ?

Jules avait quitté Avranches la veille au soir et se trouvait à Bayeux. Il allait visiter la Normandie. Attrapant un vélin et sa plume bleue, il écrivit :




Chère Perceval,

Me voici à Bayeux. Nous avons chevauché une partie de la nuit. Je suis dans la taverne et j'attends. Ici, il y a très peu de monde, trop peux de monde. Une vingtaine apparemment. Ca semble triste mais au moins c'est calme.

A Avranches, j'ai participé à un révolte et nous avons gagné ! Les Angevins ont quitté la ville. D'ailleurs l'une d'entre eux m'avait giflé la veille... une folle...

Sinon, je vais bientôt avoir ma propre épée. Adapté à ma taille, mon âge, ma carrure. J'ai hâte!

Que le très haut vous garde et vous protège,

Mes salutations à Minah,

Bien à vous chère amie

Jules

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Il est vrai qu'elle a laissé le temps filocher, grignoter sur ses devoirs, sur ses envies, et qu'il fallait y remédier.

Citation:
Jules,


Je fais une bien médiocre amie en vous laissant sans l'ombre de nouvelles de ma part, ne vous croyez point relégué aux faubourgs de mon affection c'est juste que l'instant ne se prêtait pas à vous confier le caractère chagrin de ma complexion.
D'ailleurs je ne suis pas certaine de le faire dans ce courrier, cela dépendra des chemins pris par ma plume.

Je suis en voyage, pour ne point déroger à ma prime nature vagabonde, j'avais à faire en Bretagne, une des dernières volontés maternelles qui m'a été douloureuse à accomplir pour plusieurs raisons. En cause peut-être une certaine incompréhension face à ses demandes, les contours de sa personnalités me semblent de plus en plus étrangers, comme si finalement j'avais partagé des années avec une femme qui n'était pas celle que je m'imaginais.
Actuellement, nous sommes sur le Poitou, route est prise pour Bordeaux, où je dois récupérer les vassaux de mon père, ainsi qu'un de mes hommes à Bergerac qui a sans nulle doute accompli quelques margoulineries vu qu'il macère au fond d'une geôle.

Nous remontrons sur l'Artois après cela et j'espère faire un détour cette fois-ci par la Normandie, il me plairait à vous rendre visite et de voir comment le temps façonne l'homme que vous serez demain. Vous me conterez par le menu comment vous avez agi en héro avec les angevins. Avez-vous grandi depuis ? Vous êtes-vous fait de nouveaux amis ? Et votre soeur qu'en est-il ? Et de vos études ? De votre futur ?

Je ? Il me faudra étudier l'arabe et maîtriser les arts de la tactique militaire à mon retour de Cambrai, puis tenter de renouer un lien avec mon aîné, Christos, dont je ne sais toujours pas quoi m'apenser.
J'y reprendrai aussi mon travail à la forge, j'affine actuellement une technique afin de rendre la lame plus souple et donc plus résistante au froissement du fer, si les grosses pièces sont plutôt l'oeuvre de mon maître forgeron, je prends beaucoup de plaisir à travailler le stylet ainsi que la miséricorde, voire même m'atteler à une épée d'une grande finesse pour duelliste.

Je dois vous laisser, il me faut prendre du repos, la route se fait harassante avec la distance et j'ai moins d'énergie ces derniers temps suite à un refroidissement pris en Bretagne.

Prenez soin, que l'Unique veille à vous car ainsi est mon souhait.

Perceval

P.S. : Pourquoi m'avez-vous parlé de mariage ?


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Jules ne s'y attendait pas. Il pensait que cette relation épistolaire avait prit fin. Que la belle Perceval s'était lassé de leurs échanges... Puis un beau matin, un pigeon vint l'embêter alors qu'il travaillait son latin avec son maître. Ce dernier alla ouvrir la la fenêtre et prit le pli :

- Mon cher Jules, je crois que c'est pour toi.
- Oh ? Pour moi...?
- Oui mon grand, mais quand tu auras terminé ta lecture.
- Ah.. eu... oui bien sur...


Encore trois pages de charabia avant de lire LA lettre tant espérée.

- Voilà j'ai finiii !!!

Le garçon se lève de la chaise et file récupérer son pli puis file dans sa tente afin de lire tranquillement les dernière nouvelles.... mais de qui ?

Il déplie la lettre... et... Perceval. Elle n'a pas l'air d'aller très bien. Il lit une fois, deux fois... trois fois pour etre sur. Puis il attrape sa plume bleu foncée et brillante, celle ramassée non loin d'un paon :




Chère Perceval,

Rien ne sert de se fouettez comme vous le faites en vous vulgarisant de médiocre amie. Vous êtes celle que vous êtes et faites ce que vous pouvez, vous n'êtes en rien une amie pitoyable. Je respecte que votre temps vous soit consacré à autre chose qu'à moi et à notre relation épistolaire. Il me semblait assez claire dans votre précédente lettre que votre moral s'affaissait. Je crois qu'il est à ce jour en berne. A vous lire, je ne sens plus votre enthousiasme pétillant et la légèreté de votre plume. Ce voyage semble vous affaiblir aussi bien physiquement que à l’intérieur même de votre tête.

Malgré le fait qu'elles aient semé le trouble dans votre esprit, j'espère que les dernières volonté de votre mère ont été accomplie avec grâce et honneur, ce dont je ne doute pas vous connaissant. Il semble que cela vous ait profondément secoué mais votre force de caractère et votre volonté vous aiderons à surmonter ces douleurs.

Je sais que vous aimez voyager. Aussi, ces paysages de l'ouest François doivent vous apporter beaucoup de paix et de sérénité. Avez vous pu observer et voir l'océan ? Il parait que c'est impressionnant quelque soit le temps. Je devais y aller avec mon père... je le ferai un jour en sa mémoire.

Je suis toujours en Normandie et je vais y rester les deux prochains mois. Désormais, étant toujours écuyer, je suis également garde du corps de la Régente de Normandie, Carmen Esmée, future Duchesse. J'en suis très heureux et prend ce poste vraiment très au sérieux. La mesnie me fait confiance et je cois qu'on me considère enfin comme un jeune homme et non plus comme un enfant. J'en suis soulagé et fier.

Face aux angevins, nous avons gagné, mais je crois que j'ai surtout gardé en courage. Bien sur que j'ai eu peur de me retrouver parmi tous ces gens armés face à des gens malsains et mauvais. Je crois que cette nuit là, j'ai beaucoup gagné en maturité. Aussi, pour vous répondre, je crois que oui, j'ai grandi.

Très bientôt, j'aurai une épée à ma taille et à ma capacité, ma force. J'ai vraiment hâte.

Je ne me suis pas fais beaucoup d'ami. Enfin j'ai cru... une jeune fille de votre âge a été très gentille avec moi. Puis je crois qu'en réalité, elle a jeté son dévolu sur moi... ce que je trouve très étrange pour mon âge, mais elle semblait penser que j'étais plus vieux. Elle voulait que je la protège et que je m'occupe d'elle. Mais elle a eu une attitude très étrange. Après lui avoir proposé de lui trouver un poste dans la mesnie, elle est partie quand je lui ai dis qu'il fallait qu'elle sache faire quelque chose pour nous apporter un peu plus. Elle l'a très mal pris, me traitant de malsain et manipulateur. Mon maître m'a dit de ne pas y prêter attention. Une fille perturbée apparemment.

Quant à ma soeur, elle est partie... Elle a prit la route pour vivre une histoire d'amour avec un gitan. Je préfère pas m'étendre là dessus. Son attitude me déçoit profondément et elle le sait.

Sachez que je ne vous ai pas dis la vérité à mon sujet. Je ne suis pas Jules Leroy. Ce nom, nous l'avons choisi avec ma soeur quand nous avons du fuir le domaine de Marsac à la mort de nos parents. Afin de ne pas être retrouvé, nous avons décidé de garder nos prénoms respectifs mais de s'appeler Leroy. Aussi, je me présente sous mon vrai nom, je suis Jules de Marsac. J'ai décidé il y a peu, d'assumer ce passé, ce nom de traître, mon traître de père. J'ai pour ambition de retrouver notre domaine malgré l'incendie que Solène a déclenché à notre départ. Mais un domaine n'est pas qu'un bien, il est des valeurs, des Terres et un nom: de Marsac.

Enfin, j'avance bien dans mon apprentissage. Je commence à bien maîtrisé le trot et j'ai quelque fois fait un peu de galop avec ma monture. L'escrime aussi commence à devenir plus simple. Fluide et naturelle. Enfin, je lis beaucoup avant de me coucher ce qui fait que mes nuits sont courtes!

Votre recherche sur la nouvelle fabrication des épées est très intéressante. Vos explications semble logique et j'ai hâte de savoir si vous avez réussi. Peut-être un jour vous passerais-je une commande.

Perceval, avant de conclure cette lettre, je tiens à vous demander de prendre soin de vous. Vous êtes plus forte que vous ne le croyez mais si votre corps vous lâche, acceptez le, ne le repoussez pas. Accepter que vous ayez des faiblesses et aimez les. Elles vous aideront bien plus que vous ne pouvez l'imaginer. Puis, vous n'êtes spas seule. Votre soeur est là, vos amis, vos vassaux, aussi nombreux soient-ils et vos hommes de mains. Profitez de leur présence.

Mon père disait, on né seul, on meurt seul, mais on vie entouré.

Je me répète oui, prenez soin de vous,
Que le très haut vous garde,

Jules

ps: je pense que vous êtes en âge d'être promise à un homme et dans votre lettre, je pensais que votre malheur était peut etre lié à une relation dont vous ne vouliez pas. Ce sont peut etre ces contes que je lis, qui me montent à la tête.

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Jules de Marsac

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