Arnarion
[Baptême - Auguste Charles Guise de Castelmaure-Frayner]
Le jour se levait sur la cité parisienne, et les premières lueurs du soleil qui annonçaient un jour éclatant, perçaient doucement les ouvertures de l'imposante cathédrale. Peu à peu, la lumière se fit dans la pénombre des alcôves et des hautes voutes, et les statues de pierre et les gargouilles allèrent enfin se reposer, fatigués de leur longue veille. Les rayons du soleil s'engouffraient à présent dans les chapelles latérales et gagnaient ensemble la nef, propageant par le filtre coloré des imposantes rosaces, une douce lumière bleutée qui donnait au saint des saints une odeur d'imaginaire et d'iréel.
Mais au milieu de ce spectacle enluminé, déjà l'homme s'affairait. Les premiers chanoines levés depuis Laude récitaient leurs heures et tandis que les uns rendaient grâce, les autres, repentant d'une longue nuit, la demandaient. Le train de la routine s'installait dans la cathédrale aristotélicienne. Mais pour la créature de Dieu sous le ciel douée de curiosité, l'imposante bâtisse n'avait pas l'aspect des jours communs.
Un bonhomme en rouge, galero sur la tête et canne en main, assis sur un banc à l'extrémité du choeur, contemplait le spectacle matinal du réveil d'une cathédrale. Le regard portant au-devant de lui par-delà le jubé de pierre, il observait avec attention les allées et venues du peuple de Dieu en pensant à la raison de sa présence ici. Le Prince avait été invité afin d'officier un baptême aristocratique en France, et il l'avait accepté, ne refusant jamais ses services à quiconque les solliciterait. Il avait même fait le déplacement depuis Rome, qui le retenait depuis quelques temps au détriment de Strasbourg qu'il rejoindrait bientôt avant de gagner sa cathèdre de Besançon. Car ce baptême allait être bicéphale. Aujourd'hui, sous le regard de Dieu, le Lys rencontrait l'Aigle et ce, plus que n'importe quelle cérémonie, se promettait d'être un évènement, du moins symbolique.
A cette occasion, l'allée centrale de la nef fut élargie et deux imposantes chaires munies de part et d'autres de leurs faudesteuils attitrés, trônaient devant le baptistère de Saint-Jean-le-Rond, et d'imposantes et lourdes tentures de laines frappées aux armes et couleurs de France et d'Empire pendaient accrochées aux murs.
Entouré par son secrétaire et les membres de son conseil, le cardinal de Saint-Jean patientait.
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Le jour se levait sur la cité parisienne, et les premières lueurs du soleil qui annonçaient un jour éclatant, perçaient doucement les ouvertures de l'imposante cathédrale. Peu à peu, la lumière se fit dans la pénombre des alcôves et des hautes voutes, et les statues de pierre et les gargouilles allèrent enfin se reposer, fatigués de leur longue veille. Les rayons du soleil s'engouffraient à présent dans les chapelles latérales et gagnaient ensemble la nef, propageant par le filtre coloré des imposantes rosaces, une douce lumière bleutée qui donnait au saint des saints une odeur d'imaginaire et d'iréel.
Mais au milieu de ce spectacle enluminé, déjà l'homme s'affairait. Les premiers chanoines levés depuis Laude récitaient leurs heures et tandis que les uns rendaient grâce, les autres, repentant d'une longue nuit, la demandaient. Le train de la routine s'installait dans la cathédrale aristotélicienne. Mais pour la créature de Dieu sous le ciel douée de curiosité, l'imposante bâtisse n'avait pas l'aspect des jours communs.
Un bonhomme en rouge, galero sur la tête et canne en main, assis sur un banc à l'extrémité du choeur, contemplait le spectacle matinal du réveil d'une cathédrale. Le regard portant au-devant de lui par-delà le jubé de pierre, il observait avec attention les allées et venues du peuple de Dieu en pensant à la raison de sa présence ici. Le Prince avait été invité afin d'officier un baptême aristocratique en France, et il l'avait accepté, ne refusant jamais ses services à quiconque les solliciterait. Il avait même fait le déplacement depuis Rome, qui le retenait depuis quelques temps au détriment de Strasbourg qu'il rejoindrait bientôt avant de gagner sa cathèdre de Besançon. Car ce baptême allait être bicéphale. Aujourd'hui, sous le regard de Dieu, le Lys rencontrait l'Aigle et ce, plus que n'importe quelle cérémonie, se promettait d'être un évènement, du moins symbolique.
A cette occasion, l'allée centrale de la nef fut élargie et deux imposantes chaires munies de part et d'autres de leurs faudesteuils attitrés, trônaient devant le baptistère de Saint-Jean-le-Rond, et d'imposantes et lourdes tentures de laines frappées aux armes et couleurs de France et d'Empire pendaient accrochées aux murs.
Entouré par son secrétaire et les membres de son conseil, le cardinal de Saint-Jean patientait.
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