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Baptême sous l'auspice du Lys et de l'Aigle

Arnarion
Arnarion sourit, le spectacle enfantin qui se déroulait sous ses yeux commençait à attendrir l'inattendrissable qu' il était d'habitude. Un fin sourire s'étendit.

Le corps pour temple de Dieu ? Et l'âme alors ? Elle ne compte pour rien, hmm ? Non, petite. Je ne sais pas qui est ta mère, mais sache que le seul temple de Dieu réside en l'âme.

Il se défit de son galero et le maintint en main. Et comme l'âme, tu l'apportes partout avec toi, le temple de Dieu est partout autour de toi. Tu saisis ?

Et la voilà qu' elle faisait la révérence. Brave petite ... Elle était encore plus attendrissante qu' elle avait cette agile maladresse qui constitue l'innocence de l'enfant.

Mon chapeau te plait ? Alors je te le prête, si tu veux.Il lui plaça son galero aux trente pompons sur la tête. Brave petite...

Brave pet...Montjoye ? Hein ? Le cardinal tête nue se rendit à l'évidence. Mais alors, ta mère, c'est ...
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--Percy_aelis
Petite moue de la huguenote.
A s'accroire que ce séhner se moque de son accent, elle reprend, de son air le plus professoral possible.


    Non pas le corps, soumis aux tourments de la tentation - copier coller des propos maternelles que Perceval récite sans savoir du tout de quoi elle parle, mais le còòòòr.

Le bleu des yeux se fait perçant.

    L'âme ? Qu’es aquò ? N'est pas certaine de connaitre la signification et en cherche une approximation. Un peu comme... l'esprit ? Hein ?

Le galuro sur la tête l'amuse bien plus que la conversation, la théologie et autres bondieuseries, elle en a à toutes les sauces avec sa génitrice. Du matin au soir.
Alors, si l'enfant peut y échapper et elle en profite allégrement.
Les doigts jouent à pousser les pompons alors que la tête dodeline pour donner quelques rebonds amusants à ces mêmes pompons.

Distraite, elle lui répond.

    Oc, Maire elle sait.

Elle sait plein de choses, d'ailleurs Perceval ne comprend pas trop pourquoi l'homme de rouge s'en étonne.
Il est bien connu, les mères savent tout, entendent tout et sont au courant de tout. Une sorte de pouvoir magique, quoi.

    Cela commence bientôt ici ? Vos savez ?



Traduction : Qu’es aquò = qu'est-ce que c'est
Arnarion
Arnarion s'attendrissait encore plus pour l'enfant qui s'agitait devant lui en faisant la moue. Dans une autre vie, il aurait pu être son père.

Le coooor, le cooor ... mais c'est quoi, le coooor, si ce n'est pas le corps ? Tu veux dire le coeur ? Tu as raison dans un sens, le coeur est à l'âme ce que l'âme est au coeur, la vie naturelle, la vie surnaturelle comme témoignages de notre condition depuis Oane. Et l'âme c'est l'esprit, oui. Pas au sens des coureurs des bois païens des temps jadis qui vénéraient tout et n'importe quoi, ou ces druides, là, à l'Ouest, qui vénèrent des arbres et des cailloux, mais l'esprit, le pur, la partie du divin qui est en nous.

Il balaya tout ça quand il comprit à qui il avait à faire. Oui, je sais que ta mère c'est ... enfin bon. Si tu es là, j'imagine qu'elle n'est pas loin. Il jeta un regard curieux dans les alcôves derrière eux. Il connaissait la bête et ne serait pas surpris si elle jaillissait de derrière une colonne. Pour qui connaissait leur histoire, la compréhension de cette curiosité était compréhensible.

N'observant rien, il reporta son attention sur la bambine. Il s'amusait à la voir jouer avec les pompoms de son galero.


Tu sais, petite, le chapeau du clergé est en fait ce que la couronne est aux nobles. La couleur change et plus de pompoms il y a, plus haute est la fonction au sein de l'Eglise. Alors à partir de là, il te suffit de regarder et de compter.
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--Percy_aelis
Il suffit de regarder et compter ?
Son petit nez se fronce et de ses doigts courts et agiles, Perceval commence à compter à voix basse.


    Un, dos, tres, quatre, cinc, siès, sèt... un à un les petits pompons glissent entre les phalanges enfantines, avec soin, elle les dénombre... trenta... Trenta ! Boudu ! C'est vos le patron des papistes ?

Le transperce de son regard bleu, l'étudiant avec soin et se demandant comment cet extra-papiste peut éventuellement connaître sa méga-réformée de mère.

    Y comment vos connaissez ma Maire ? C'pas vos mon papet quand même ?


Et comme si quelqu'un venait de lui tapoter la joue, elle se raidit tout en pinçant ses lèvres avec force.
La curiosité, c'est péché !
De vergogne, elle en rougit son teint, sa paupière s'abaisse légèrement dans une posture humble.


    Perdon, séhner. C'est bien mal de chachar ainsi.



Traduction : papet = pépé / chachar = parler trop
Elias.
Et on arrive, votre Majesté Impériale.

Quel fort dommage qu'il soit sorti de sa torpeur, de son repos quasi immaculé si la formule ne fut pas usée par le passé pour qualifier une autre personne et un tout autre considérant. La journée n'avait guère avancée, dû au départ initial de son escorte fait à l'aube, et de profonds sentiments contradictoires tiraillaient le souverain, son immuabilité n'était nullement atteinte par les événements, mais il lui faudrait bien sourire faux, ne serait-ce que...

Bah, peu importait, l'escorte faisait ronde, les lansquenets dans leurs lourdes cotes avaient oeuvre plus difficile à descendre de leurs montures que lui de son coche, alors peu lui importait, l'effort de lui-même était ridicule, bien autre chose allait sans doutes requérir ses talents, et des talents qui l'avaient porté de lui-même au gouvernement puis jusqu'au trône impérial.

Entrant en la cathédrale accompagnée d'une réduite et modeste délégation, il marcha d'un pas clair et mesuré, intimant une certaine pulsation parmi les quelques échanges qui pouvaient encore s'y dérouler. Il tourna d'abord ses azurs, par bienséance puisqu'il se trouvait en la maison de l'intemporel vers le cardinal de Valyria, inclinant le genoux pour embrasser l'anneau cardinalice en tant que défenseur de l'Eglise, se relevant par la suite pour saluer comme l'exigeait le protocole la Reine de France.


Votre Majesté, c'est là un réel plaisir d'apprendre que vous serez la marraine de cet enfant, il n'est point à douter de cet heureux hasard.


Puis, de prime vers le père dudit enfant, son Altesse, son visage d'une solennité incroyable, puisque la politique s'était invitée dans la maison du Tout-Puissant, mais cela à son insu.

Votre Altesse, il me sera un plaisir de rendre votre héritier, fier de son protecteur.


La formule choisie étant suffisamment flexible pour saluer l'heureuse mère, qui ne devait pas s'attendre à voir tant de sang bleu protéger le fruit de ses entrailles, par la même, une salutation vers Melchiore de Montmorrency, qu'il n'avait pas souvent rencontré, du fait de cérémonies différentes.

Il fallait bien finir par la délégation royale, ainsi que les invités qu'il connaissait. Désormais mieux valait ignorer l'enjeux devenu trop politique de cette cérémonie, quid de ces foutaises. Il n'avait accepté cela que parce que cette obligation lui plaisait en tant qu'homme. Les invités dont l'intérêt pour les affaires d'état avoisinaient la profondeur d'une mange à cochons n'avait guère à subir cela.

Il s'adapterait non sans mal à cet état de fait, repoussant tout le reste. Il l'avait dit lui-même un beau mois d'août, et le pensait plus encore aujourd'hui, le poids de la couronne était moins lourd à porter que le chemin qui y conduit.

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Elianor_de_vergy
Il y a parfois des nouvelles qui, censément heureuses aux yeux du tout-venant, avait le don de plonger leur récipiendaire dans un état fort lointain du bonheur. Prenez par exemple cette invitation à un baptême princier. A première vue, il y aurait là motifs à se réjouir: l'arrivée d'un héritier, son entrée dans la communauté aristotélicienne, le tout accompagné d'une armada de têtes couronnées, c'est plutôt engageant non?

Et bien non, pas forcément. En tout cas, ce n'était guère attractif pour la quintefeuille qui n'envisagea pourtant pas un instant de se dérober. D'abord parce qu'elle tenait à honorer ses devoirs familiaux, même par avance. Et surtout parce qu'au fond elle appréciait Charlemagne dont elle partageait de plus nombre de visions que d'aucuns auraient qualifié de rétrogrades.

Et puis elle avait honteusement profité de l'occasion pour convaincre le vicomte de Messey d'abandonner les dossiers du Palais pour se joindre à elle, et cette perspective là la réjouissait. Le Renard était à ses yeux l'un des membres les plus intéressants du ban alençonnais. Déjà, c'était l'un des seuls qu'on voyait régulièrement et dont elle écoutait avec plaisir les interventions souvent frappées au coin de l'humour en même temps que du bon sens. Une qualité en perte de vitesse de nos jours, le bon sens!

Enfin, cerise sur le gâteau, ce genre de festivités était l'occasion toute trouvée pour étrenner sa nouvelle robe, tout droit sortie du Lys. Ayant réquisitionné l'une de ses plus jeunes suivantes pour lui en confier la traîne, elle jugea bon d'éclairer l'enfant en quelques mots sur le rôle qui serait le sien.


Bien Pétronille, ce que tu as à faire est simple: tu te tiens derrière moi à environ trois pas. Tu prends une mine avenante et surtout, surtout, tu ne dis pas un mot! C'est bien compris?

Satisfaite du hochement de tête vigoureux de la gamine, la duchesse de poche quitta son logis, monta en litière et prit la direction de la Cité. La foule était déjà compacte aux abords de Notre-Dame et le petit cortège aux quintefeuilles eut un peu de mal à se frayer un passage jusqu'au parvis sur lequel s'assemblaient les nobles invités. Profitant de sa situation surélevée, la poupée prit soin de repérer le vicomte avant de quitter son abri car une fois au niveau du sol, sa visibilité se restreignait drastiquement. Suivie d'une Pétronille muette et concentrée sur sa tâche, elle s'approcha de l'élégant renard et le salua, sourire aux lèvres.

Le bonjour Vicomte! Et encore mille mercis d'avoir accepté de vous joindre à moi ce jour.

Désignant l'assemblée d'un petit geste discret de la main, elle ajouta malicieusement.

Je ne me sentais guère le courage de plonger là-dedans seule!
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Linoa
Un peu en retard, cela semblait devenir habituel ces derniers temps mais la Valten n'était pas ce que l'on pourrait qualifier de "en forme", la tête souvent ailleurs, son page lui rappelait seulement au dernier moment pour éviter quelques soucis, les évènements auxquels la duchesse était invitée et que, si elle ne se dépêchait pas ou ne partait pas sur le champ - alors que tous ses bagages étaient préparés en parallèle - cela poserait de gros problèmes enfin, surtout pour lui à cause des répercussions. Assurer de sa présence lorsqu'on ne faisait pas le déplacement n'était pas du tout dans les habitudes de l'Amoureuse.

Apprêtée pour l'occasion car il y aurait le gratin le plus haut que le royaume de France puisse accueillir, entre la Reyne de France et l'Empereur, il y avait de quoi, de prime abord, sans parler des autres invités notamment le principal intéressé et ses parents.

Dans les temps, fort heureusement, tous déjà arrivés ou en place, il n'y avait qu'à suivre le mouvement, le pan de sa robe relevé, la Pair de France pénétra dans l'édifice le plus silencieusement possible, seule, une fois de plus, ce n'était pas comme si cela changeait des quatre dernières années sauf en de rares exceptions, par la force des choses, l'habitude des regards ne lui faisait pratiquement plus rien.

Un hochement du chef aux personnes croisées et salutations de rigueur à qui de droit, la Reyne et l'Empereur en train de discuter, une étrange sensation se dégageait de l'instant lors que l'on connaissait les derniers évènements, une réconciliation temporairement officielle? Ou comment rendre une baptême de marque, politique.
Là, ne lui restait qu'à prendre place et de rester attentive au dénouement qui aurait lieu, ravie de trouver la duchesse de Bellesme qu'il était toujours un plaisir de côtoyer après tant d'années.

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[HRP : Présence en pointillée jusque fin juillet environ]
Arnarion
Et voilà qu'elle recommençait avec son parler du Sud ... à n'y rien comprendre. La petite parlait moitié français moitié dans une sorte de patois de patelin du Sud, incompréhensible parfois, que le cardinal le comprit plus rien.

Boudu ... qu'est-ce que c'est que ça encore, boudu ... le nom de ton chien ? Et non, je ne suis pas le patron des papistes. Le patron des papistes c'est ... et bien c'est notre Saint-Père le Pape, Innocentius le huitième. Et moi je suis un de ses conseillers avec mes frères cardinaux, formant le Sacré-Collège.

Il lui colla une patte gantée de velour sur le sommet de la tête. En gros ça veut dire que trente bonhomme en rouge de tous les royaumes connus se rassemblent autour du Pape pour diriger l'Eglise de Dieu dans la Foi et l'obédience divine.

L'enfant la regardait de ses azurs, d'un regard qui lui était familier et qu'il réussi sans peine à faire remonter à la source, maintenant qu'il avait connaissance de sa génitrice.
Je connais ta mère, oui. Nous avons eu nos heures en Lorraine pendant la guerre. Elle ne t'a jamais parlé de moi ? Voilà que je suis outré ... dit-il en souriant en coin ... mais non, je ne suis pas ton père. Dans un sens, je suis le père de tout le monde et ne peut m'attacher à un seul enfant en particulier...

Ils étaient trop loin placés pour qu'il puisse voir ce qu'il se tramait au-devant du parvis de la cathédrale. Néanmoins, à demi étonné et râvi de le voir, Arnarion aperçu l'Empereur se diriger vers lui. Il répondit à son geste d'hommage à la Sainte Eglise par un inclinaison prononcée du buste. Cardinal il était, mais aussi vassal d'Empire et c'était là son Monarque qui venait au-devant de lui.

Votre Majesté Impériale ... avez-vous fait bon voyage depuis Strasbourg ?

Néanmoins il lui semblait que l'heure approchait à grand pas et pensait-il, qu'il était temps de faire bouger les choses. Et tandis que le Saint-empereur s'en alla saluer la Reine de France, Il se tourna vers la gamine.

Bien, mon enfant. J'ai bien aimé te parler et j'espère que nous aurons à nouveau l'occasion de nous parler, mais le devoir m'appelle et je ne puis m'y dérober. Néanmoins, puisque tu es là et que tu débordes d'énergie, tu nous aiderai bien en te constituant enfant de choeur, hmh ?

Il fit signe à un des présents de la guider jusqu'en la sacristie, et avant qu'elle ne puisse émettre une objection, la salua et se dirigea vers le parvis de la cathédrale ... avant de revenir chercher son galero qu'il avait laissé dans ses petites mains languedociennes.

Merci d'avoir gardé ça pour moi. Allez, je compte sur toi ! Et il reparti aussitôt sans laisser mot dire.

Tout en se dirigeant vers l'entée, il observa les personnes présentes. Il s'arrêta non loin d'une dame, qu'il ne connaissait pas, mais dont le portrait lui avait été narré. Il s'approcha donc, toujours tapant le sol de sa canne à mesure qu'il marchait.

Bonjour loin de moi l'envie, madame, de vous importuner, mais il me semble vous reconnaître, enfin sans vous connaître ..de vue du moins. Ne seriez-vous pas, par le plus grand des hasard, duchesse en Touraine ? ... Un confrère récemment déconfréré répondant au nom de Robert de Medicis m'a fait son portrait.

Il s'arrêta à son niveau. Et, ce n'est pas peu dire, vous lui ressemblez. Pas à Robert, au portrait.
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Louison._
Ils avaient été invités. Elle n'y connaîtrait sûrement personne et n'était pas bien à l'aise aujourd'hui. Ils étaient arrivés tard la veille. Le chemin de la Lorraine n'était pas facile. Elle profiterait des jours passés pour faire emplettes d’habits avant de repartir, pour elle et pour leur fils. Elle adorait la mode française et en profiterait.

En attendant il fallait faire bonne figure et non pas provinciale. Sa couturière avait copié une des plus belles robe vues en cérémonie. D'un bleu franc, avec fourrures blanches pour braver le froid glacial de cette saison, elle entourait harmonieusement sa silhouette. Une chaude et lourde cape ainsi qu'une coiffe bordée de perles finissaient la tenue.

Elle s'avançait au bras d'Angel d'un pas mal assuré. La vue d'Arnarion la rassura un peu. Au moins une personne connue. Il était occupé et elle murmura assez fort pour qu'il entende mais pas plus:


Bonsoir Monseigneur, heureuse de vous revoir.

Puis continua sa route vers les bancs. Voyant l'empereur, elle alla le saluer en faisant une pour une fois, une révérence réussie.

Votre Majesté.
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Linoa
Si on lui avait dit, que la première personne à lui adresser la parole serait l'officiant, qu'il s'agirait d'Arnarion de Valyria-Borgia, "juste" Cardinal, en plus lui parlerait d'une personne exécrable, qui elle-même aurait dépeint un portrait assez complet et précisément ressemblant pour qu'une personne ne l'ayant jamais vu, la reconnaisse.
Cela faisait beaucoup en somme, ce n'était pas comme si elle redoutait la notoriété - un peu trop tard pour le coup - mais si le portrait n'avait été que trop complet, imaginer l'argumentaire l'accompagnant l'aurait fait frémir.


Le bonjour votre Éminence, fit elle en le saluant dignement, j'ose croire que ledit Robert de Médicis a fait un portrait plus proche de la vérité que ce qu'il a pu dire pour se couvrir de tout reproches. Je suis même étonnée qu'il n'ait point ajouté quelques crocs ou cornes enflammés pour rendre le tout plus... comment dire, sympathique, oui, oui, c'était bien le mot qu'elle avait choisi à la place de festif.

Je suis effectivement duchesse en Touraine et était présente face à cet homme, manquant d'ajouter le qualificatif d'opportuniste à sa réponse, ce n'était pas comme si elle avait envoyait les informations demandées lors de l'enquête contre lui.
La Valten ne l'avait jamais qualifié d'Archevêque de Tours tellement il avait fait honte à la dignité accordée à ce moment là par l’Église Aristotélicienne, cependant, il ne servait plus à rien de le charger de mots fleuris, surtout quand on ne souhaitait que passer inaperçue, ou du moins, éviter de se faire remarquer pour une raison de cet acabit.
Dans le même genre, voler la vedette au gratin gratiné présent et subir quelques paires d'yeux royalo-império-ecclésiasticos foudroyants ne la tentait guère.

Raaa, même pas un complice à ses côtés auprès de qui elle aurait pu s'épancher de quelques mots acides envers la bande à Basile après le départ du prélat. Pester lui faisait du bien et la radoucissait - puisque sinon, la duchesse ne pouvait qu'être un ange - mais discrètement ou en privé or là, aucune des deux conditions n'était présente et le Cardinal semblait la dévisager, il lui fallait renchérir.


Vous n'auriez précisé la ressemblance avec le portrait plutôt qu'avec votre ancien confrère que j'eus été vexée, si nous avons notre caractère, il n'en reste pas moins que sa pilosité n'a d'égal que dans la gente masculine.
Alors pourquoi cette phrase, cela resterait un mystère, sortie de nulle part avec la volonté instantanée de repartir dans l'oubli, volonté traduite par un raclement de gorge instinctif, les mots avaient été prononcés, la réception excellente du fait de la proximité usitée en l'instant ne manquerait certainement pas d'un retour fort rapide.

Mayday, mayday, missile en approche!

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[HRP : Présence en pointillée jusque fin juillet environ]
Sabaude
Des abords de la foule un petit cortège se fait aiguille délicate quand d'autres sont éperons prêts à fendre les imprudents.
Habitué à saisir les détails, l'oeil de Renard subtilise celui-ci au décors, l’intègre à la réalité retrouvée sous les traits de celle qu'il est venu cueillir telles ces fleurs fragiles sorties de terre sous les premiers frimas.

Lui qui ne s'étonne presque plus de rien ne peut retenir son sourire de surprise à sa vue. La jeune femme est élégante, raffinée et O combien fluette, aspect renforcé par le rassemblement alentour quand il ne la rencontre habituellement qu'au calme des rassemblements de la noblesse alençonnaise. Ses instincts de protection grimpent alors sur leurs grands chevaux, et le regard aux aguets il en oublierait presque qu'ils se rendent à un baptême. Presque. Comment ne pas être ramené les pieds sur terre quand une telle coiffe couvre si petit chef, fut-il bien fait et bien rempli.

Dextre au ventre il s'incline légèrement.


Le bonjour Duchesse. Ma bouche exprime ce jour ce que ma plume a couché sur le papier, c'est un honneur pour moi d'être votre chevalier servant.

Messey avise alors la suivante, les lèvres étirées sur les propos espiègles à venir.

Faites attention vous êtes suivie et la bougresse semble prête à vous dépouiller de vos atours.

Sérieux repris, un bras est présenté à Elianor.

Si vous le permettez, glissez le votre sous le mien avant que je ne décide de vous hisser sur mes épaules, que je vous mène dans ce grand bain où vous allez devoir me guider entre petits et gros poissons pour ne point nous échouer. Contez-moi le petit bout d'histoire de l'enfant et votre lien avec lui, si vous le voulez bien.

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Arnarion
Le cardinal restait debout, appuyé à moitié sur sa canne qui ne lui servait jamais vraiment que pour la panoplie ... le "staïle" comme diraient les jeunes de nos jours. Il était donc devant la duchesse, main perchée sur le pommeau et, le faisant tourner, jouait avec la position du bout de fer sur les dalles de la cathédrale.

Il finit par sourire en coin.
A vrai dire, il a brossé portrait de vous bien pire, et que par bienséance, je ne puis dire en ces lieux, ni devant vous, sans risquer de choquer et Dieu et votre Grâce. Après vous le connaissez, de son oeil expert, il vous a attribué charme et beauté. Que je ne puis décemment nier au demeurant.

Mais prenez donc ceci comme sorte de ... consolation ou compensation... Il a récemment demandé à être défroqué, reniant donc ses voeux majeurs. Vous voilà donc sauvée de lui et la pilosité que vous semblez abhorrer.


Plus il l'observait plus il avait l'impression que la duchesse souhaitait se faire oublier, prête à faire partie du décor. Il se trompait peut-être, mais il n'aimait pas les personnes solitaires. Il lui tendit donc son bras princier afin qu'elle y pose sa main et sourit.

Votre Grâce, à moins que vous ne le connaissiez déjà, je vous ferai un plaisir de vous présenter à Sa Majesté Impériale.
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Linoa
    « Vous savez c'que c'est, mon problème ? Trop gentil.» Léodagan, Kaamelott

Si le Cardinal avait été un vieux croulant, le tableau aurait été des plus complets, sauf que ce n'était guère le cas, il semblait même trôner devant elle avec sa canne pour sceptre et ses yeux perçant sa carapace de tissus, l'armure étant restée au placard pour la journée.
Les finitions au peigne fin la firent presque frémir, soit il avait lu en elle, soit sa gêne se trouvait trop exacerbée pour être contenue sans aucune trace.

Ah, fut sa prime réponse, la surprise provenant majoritairement de l'attention du prélat à ne pas la froisser dès le départ plus que par le véritable portrait dicté par Robeeeeert, plus Robert que Redford.*

Quoiqu'il pouvait advenir, le Bonnet Rouge savait y faire pour l'amener là où il le voulait, prévu ou pas, il serait difficile de faire autrement et de refuser ou bien assumer le double affront fait envers Arnarion et envers l'Empereur.

Doucement, l'étau se resserre.

Ce bras tendu n'en était qu'un maillon et la chaine, la distance à parcourir jusqu'à la personne nommée. Il y avait toujours pire, celui du jour serait ainsi d'accepter le bras tendu et la présentation qui allait avec par la force des choses, il serait toujours temps d'aller voir la Reyne à postériori pour éclaircir tout cet enchainement qu'elle ne contrôlait pas franchement plus que sa fille.


Non point mais cela sera un plaisir et un honneur que de lui être présentée, même pas vrai! Sauf que la bienséance et surtout, la diplomatie en ces temps troublés, ne sauraient subir un poignard dans le dos, surtout de sa main.
Une moue intérieure après avoir fixé durant quelques secondes le siège qui devait accueillir son fessier, il lui tendait les bras, sans pouvoir l'atteindre puisque son regard se posait sur Arnarion comme son bras senestre sur le sien dextre.

Plus à ça près.



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* Les Inconnus

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[HRP : Présence en pointillée jusque fin juillet environ]
Arnarion
Ah, si le cardinal avait été un vieux croulânt, s'il avait d'avantage de bouteille, s'il était petit, unijambiste et borgne, peut-être les choses auraient été différentes ... mais le cardinal n'était pas un vieux croûlant, pas plus qu'il n'était âgé d'ailleurs, ni même petit sur une jambe ou doté que d'un seul oeil. Non, le cardinal n'était rien de tout ça, et il le savait, au moins à travers les yeux de la gente féminine, et c'est peut dire, son voeux de célibat était cause de déception de bien d'entre elles. Néanmoins il serait mentir - et c'est bien là pêché - que de nier qu'Arnarion était charmeur et qu'il s'y plaisait à en jouer. Il se prit pourtant à avoir une dernière pensée pour l'ex-archevêque de Tours. Ah, Scolopius, vieux brigand, t'était-il vraiment impossible d'agir autrement que tel que tu aurais pu le faire autrement ?* Quel gâchi.

Alors qu'il la portait vers l'Empereur, du coin de son oeil fugace, il l'observait et ses lèvres s'entrouvrirent pour laisser s'échapper la parole.


Vous êtes ravissante, madame. C'est peut-être là une spécialité française que de voir de si belles damoiselles auprès de la Couronne, mais je pense plus que c'est là le manifeste de l'amour de Dieu pour nous. C'est peu dire, il n'aura point chômé à la tâche lors de la création.

Un instant après cette sortie que les plus vaillant ennemis du siècle jugeraient bien téméraire de la part d'un homme d'Eglise, il découvrit avec désapointement qu'il avait écorché l'étiquette en proposant son bras à une demoiselle sans même s'être présenté. Il s'arrêta donc un instant et fit face à la duchesse.

Mais madame, pardonnez-moi, voici que je manque à toutes les politesses du monde. Si je connais votre nom, voici que je ne vous ai livré le mien, me rendant ainsi l'égal de cette gente masquée qui, à Venise, se plaît à cultiver le plaisir du secret pour mieux dissimuler leurs vices. Je suis cardinal de la Sainte Eglise et conseiller de Sa Majesté Impériale. Voici ce que je suis, omettant de vous préciser qui je suis, cela reste plus appétissant à découvrir.

Et il continua de l'entraîner, comme une danse sur les dalles de Notre-Dame, à destination de l'aigle bicéphale.

Sire ! Dit-il une fois arrivé jusqu'à lui. J'ai l'honneur et le plaisir d'introduire auprès de votre auguste Majesté, Sa grâce Linoa, Duchesse tourangelle et Pair de France.

* Les Inconnus aussi
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Charlemagne_vf
Il y a bien du monde à Notre-Dame, aujourd'hui.

Peu spirituelle, cette remarque fut lancée à l'envi, à qui la voudrait entendre et saisir, parce que l'Aiglon perdu dans ses songes avait un peu cessé de s'inquiéter des nouvelles arrivées. Les gens passaient, il les saluait, et ce ne fut qu'à l'arrivée des monarques, l'un après l'autre, que ses yeux retrouvèrent un semblant de vie. Sancte Iohannes vint accompagnant Lafa de Bussac ; la reine de France qui naguère avait été favorite royale, et envers laquelle le Grand Chambellan d'alors, Charlemagne, n'avait pas eu bien des égards. Il n'en avait du reste pour personne, ne supportant les vices que siens, et ceux des autres, les abhorrant.
Faire baptiser Auguste sous le regard des saints qui ornaient la cathédrale parisienne était un geste pieux, rien moins que mondain, aussi. Jamais le premier prince du sang ne s'était beaucoup inquiété du salut de son âme. Un évêque - le bienheureux Lotx - l'avait clandestinement marié à un homme sur les hauteurs de Chastellux ; il avait été élevé par son aîné, écoutant avec ferveur les préceptes de la réforme ; il avait dans sa famille d'éminents membres de l'église aristotélicienne ; et l'être qu'il aimait entre tous, Melchiore, était spinoziste.
Toutefois, attaché aux symboles, le Fils de France avait voulu réinscrire la Maison von Frayner dans une certaine tradition, plutôt romaine, acceptant leur faste joufflu et les abus de cette église ; fermant les yeux sur les extravagances des cardinaux, il honorait son fils de la présence de deux d'entre eux et parmi les plus sages : Arnarion, dont il ne savait rien, et Aymé, qu'il aimait bien et qui portait son nom.

Montmorency fut étrange, et discret. Si bien qu'il subtilisa l'enfant sans que Charlemagne ne s'en aperçut, ni personne non plus. Les babillards ont tous la même bobine, et bien en peine eût été le prince, pour deviner qu'en ses bras, on avait remis l'enfant de la nourrice, le frère de lait de l'élu. Ce qu'on baptiserait alors, en l'ignorant tout à fait, ce serait un rien du tout. Mais était-ce important, en réalité ? Que valait la filiation ? La question que chacun avait sur les lèvres soulignait bien l'important : que l'enfant soit de Charlemagne ou pas, cela n'avait aucune sorte d'importance ; que le sang si chéri des von Frayner et des Castelmaure coulât légitimement dans ses veines n'y changerait rien : ce que chacun attendait, ce que les institutions demanderaient, c'était qu'un nourrisson non-identifiable avant un certain âge soit reconnu comme l'unique fils du prince. Et le prince, lui, reconnaîtrait volontiers ce qu'il avait dans les bras. Melchiore, par son rapt, changeait une vie ; mais ce n'était pas celle de Charlemagne. Il fut néanmoins touché, de croire que la Buse offrait au petit oisillon une médaille aristotélicienne. Il l'aimait, ce seul être blessé qui savait l'aimer. Le voir là, perdu dans ce monde, lui brisait un peu le coeur. L'enfant de l'Anjou n'aime pas Paris, comme Paris n'aime pas l'Anjou.
Alors qu'il se retire dans la foule, le prince meurtri doit, lui, accueillir la reine, qui s'approche, qui est déjà là.

L'Aiglon s'incline quelque peu, autant qu'on peut le faire, chargé d'un si précieux fardeau, dans des hardes si jolies et riches.

Votre Majesté, vous me faites bien de l'honneur d'être là ce jour.

Derrière apparut l'Empereur. Petit rai solaire que Charlemagne ne détestait pas. Mais qu'il soit seulement second derrière la reine de France avait quelque chose de savoureux, comme si l'un et l'autre n'avait pas saisi la charge symbolique, la course que représenterait ce baptême.
Qui tiendrait le mieux l'enfant ? Qui lui déposerait le plus élégamment sur le crâne ce qu'il devait recevoir pour le bénir ? Qui prononcerait le plus distinctement son serment de parrain ou de marraine ? Enfin qui casserait la tête de l'autre sur le baptistère, assurant ainsi l'annexion de l'empire ou du royaume de l'autre au sien propre ?
Il fallait donc répondre à Elias.


Votre Majesté Impériale. Qui ne rêverait de pareil protecteur ?

Je ne doute pas un instant, Majestés, que les forces réunies des plus grands monarques de toute l'Europe mèneront cet enfant vers le salut, et lui assureront sur terre les plus belles promesses de gloire et d'honneur. Puisse-t-il être, lui-même par son action, digne de vos Empires, et les bien servir. Et si je puis en votre présence unie appeler, sous le regard de Notre-Dame, de mes vœux la paix la plus sûre entre la France et l'Empire, alors qu'il me soit permis de le faire, et que nos prières d'aujourd'hui soient dirigées vers cet heureux but.


On sait que Charlemagne de Castelmaure est un garçon froid, antipathique, peu enclin à l'amitié et à la douceur, fier et dédaigneux même des monarques. Mais cela n'empêchait jamais de savoir placer et tourner sa flatterie.
Son frère en savait quelque chose, qui avait servi tant de rois différents, avec tant de proximité.

On finit par entrer dans la cathédrale, et la nef où se massaient quelques belles personnes avait des airs de salon. Le cardinal-prince causait avec telle duchesse, telle duchesse causait avec tel galant, et d'autres encore semblaient se courtiser derrière les colonnes.
A la solennité voulue avait répondu une sorte de familiarité, que pour son plaisir, le prince vit tout aristocratique. C'était la nonchalance de la noblesse, sa liberté fondamentale et sa supériorité qui s'exprimait là, avec les airs d'amitié que l'on prend dans un cénacle où l'on s'entre-reconnaît. Aussi salua-t-il avec un tout petit peu de chaleur la duchesse de l'Aigle. Il salua avec moins de chaleur le Renard qui lui tenait lieu de compagnon.
Il avisa de loin la princesse Madeleine, et invita d'un mot son épouse à la rejoindre. Inutile chose, Tempérance. Fardeau. Ventre qui, ayant accompli son oeuvre, pouvait se retirer, et profiter de la cérémonie de baptême pour nous offrir des funérailles.

Et alors que le Borgia présentait Madame de Lavardin - car il n'en irait jamais autrement pour Charlemagne - à l'Empereur, l'Adamantin tenta de mettre fin aux réjouissances, ou du moins de les lancer.


Je sais grand gré à votre Éminence de présenter Sa Seigneurie à Sa Majesté, mais Leurs Majestés sont là pour présenter Monseigneur mon dauphin à Dieu. Si vous voulez bien, nous pourrons commencer.
Sire, Madame...


Il s'inclina, et s'en alla prendre sa place, un rien derrière celle des souverains, mais devant tous les autres.
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S.A.R. Charlemagne Henri Lévan de Castelmaure-Frayner
Premier prince du sang.
&c.
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