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[RP ouvert] Combat d'Aveugle : La bataille des Thermopiques

Grayne
blalalalalalalalalallalalalala f,kjfkzjfRP MEGA ouvert : tout le monde est invité à participer, mettre son grain de sel,
blalalalalalalallalalaalaalalallala f,kjfkzjfregarder, parier, parasiter... Que ça fasse un pavé ou trois lignes !


blalalallalalallalalalallalalalalalalalalalalalalalalalalalallalala f,kjfkzjfRP rédigé à quatre mains par JDGrayne et JDBossuet



[Dans la rase campagne Angevine, à quelques pas d'un chemin de terre boueux]




"Fichtre-cul d'truie faisandée !"

Grayne, balance le marteau qu'elle avait en main au hasard dans la pâture et suce son pouce meurtrit. Les bons mots comme les coups de marteaux avaient rythmé la journée. Forcément, Bossuet et Grayne travaillant côte à côte ne pouvait se passer autrement que dans un concert d'insultes, l'un ou l'autre s'efforçant tour à tour de tirer au flanc.La scène était fin prête pour le grand spectacle. Elle recule de quelques pas et admire le travail terminé.

Un chapiteau de fortune avait été monté en plein milieu d'un champ en friche, savant assemblage de toiles usées, de draps volés à même les cordes à linge et de poteaux dont on a à peine prit le temps d'ôter les branches. Dans un angle, une charrette remplie de tonneau de piquette semble faire office de bar et au centre, dessinée avec soin dans la boue mêlée à l'herbe piétinée, un cercle en guise d'arène.

La nouvelle salle de paris mobile angevine, installée en dehors de la ville pour éviter les désagréments d'une maréchaussée curieuse d'un concurrent déloyale ou d'un prévôt qui s’ennuie, était fin prête à recevoir ses clients. Qu'ils soient soudards en goguette, flambeur en quête de prétexte pour jeter ses derniers deniers, bourgeois en mal d'aventure et d'endroit où s’encanailler, jeunes coqs qui cherche des sensation forte, paysan qui a vu de la lumière sur le chemin, tricheur compulsif ou même simple curieux...

Au dessus de l'arène, une large banderole de tissu tâchée sur laquelle le poète s'applique à mettre la touche finale - un colvert en toge antique aux yeux bandés - par dessus les mots : "Grand combat d'Aveugle : La bataille des Thermopiques !"

Réunir les combattants n'avait pas été si simple. Les deux frangins avait écumé tout les rades miteux et tout les squats odorants, avaient surveillé les parvis d'églises et de chapelle attrapant chaque mendiant pour l'examiner comme un cheval de trait à une vente de bétail. Mais à force d'effort et à renfort de promesses vaseuses et de coups de gnôle, il avaient de quoi faire tourner la soirée. Même si pour le dernier, borgne de son état, il avait fallut toute la diplomatie de l'archipoète et une double ration de gnôle bien tassée pour qu'il accepte de se séparer de son dernier œil. S'il n'avait pas eu un glaucome, la négociation aurait été plus difficile.
C'est donc pas moins de cinq aveugles qui s'efforcent d'enfiler leurs tenues de gladiateurs, aidé d'un gamin rachitique au visage de mulot engagé pour l'occasion contre un bol de bouillon gras.

Parce qu'il y a des costumes, les Piques ne font pas les choses à moitiés. Et déjà les premiers parieur s'amènent, picolent et se fendent la poire, reluquant les athlètes en connaisseurs même s'ils n'y connaissent rien, tous un gobelet de picrate à la main, dans une ambiance de fête de campagne.
Grayne trimbale une cassette fendue et une ardoise, prenant les paris, non sans prodiguer ses "conseils" sur les combattants les moins cotés...

"Nan mais, t'vois, au fond de l’œil vitreux, il a un truc... Genre mauvais et dangereux... Et j'l'ai sentis tout d'suite quand on l'a vu s'matin. Sans déconner.... Alors ouais, il a pas l'air comme ça, on dirait qu'il va s'péter en deux en toussant... Mais c'est qu'un air j'te dis. Sans déconner, y s'donne un air... S'pour tromper l'ennemi...


Pendant ce temps, C'est le frangin qui fait ce qu'il fait le mieux : s'égosiller pour hurler un tas d'inepties que les bonnes gens écoutent comme des bigots les prêches du pape....
_________________
Bossuet
"Approchez, gentes dames et demoiselles, gentils seigneurs et autres amateurs de grand spectacle, approchez !

Ce soir, cher public, les frangins vous proposent un divertissement inédit dans vos campagnes ! Ce soir soyez les nobles invités d'un spectacle à l'antique ! "


Debout sur un tabouret au centre de l'arène - disons un cercle de bouillasse piétinée délimité par quelques poteaux et ficelles, l'archipoète harangue comme un crieur de marée, faisant de grands gestes et désignant de temps à autres la petite troupe de mal-voyants attifés de guenilles les plus colorées possibles adjointes de divers morceaux d'armure de récupération.

"Devant vos yeux ébahis, dans cette glorieuse arène de… dans cette mirifique arène légendaire, nos braves gladiateurs vous feront vivre les minutes éreintantes de la célèbre bataille des Thermopyles sans rien y voir !

Car oui cher, très cher public, je vous le dit, aucun de ces cinqs guerriers, de ces monstres sanguinaires ne voit autre chose que les ténèbres du sombre tartare ! Uniquement grâce à leur autres sens supérieurement dévellopés, ils devront terrasser leurs adversaires jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un !

Qu'on amène les gladiateurs !"

Le mioche à figure de rongeur traine la petite troupe habillée de pieds en cape au centre de l'arène, non sans que l'un d'eux, une sorte de mirmillon coiffé d'une marmite – dans laquelle Grayne avait commencé à percer des trous avant de s'interrompre en se disant que de toute façon ça ne servait pas à grand chose – se vautre en butant sur caillou.
Bossuet saute de son perchoir pour saisir le bras du premier.

" Admirez cher public le fabuleux Rétiaire, armé de son filet et de son trident, terrible tueur renommé pour sa … ruse implacable !
Un petit homme maigre s'avance d'un pas, un slip de cuir clouté par dessus les braies et un casque à pointe rouillé sur le crâne. On lui a mis dans les mains un vieux filet de pêche et une fourche en guise de trident. Il salue la foule avec ferveur, malheureusement tourné vers les latrines, tandis que Bossuet passe au suivant.

- Voyez ici le mortel Secutor, plus résilient qu'une montagne, plus tranchant que la lame d'un barbier ! Ayez confiance en sa fatale célérité !

Un homme voûté, s'avance, manquant de heurter son voisin. Torse nu, les côtes saillantes, le pauvre vieux tremble de froid sous la casserole qui lui sert de casque. Il lève un vieux coutelas rouillé tandis que son bras gauche pendouille sous le poids d'un lourd bouclier de bois, sans doute un couvercle de latrines vu l'odeur qui s'en dégage.

- Et ici, le terrifiant Mirmillon ! Clame le poète en attrapant le petit homme ventripotent coiffé d'une marmite. Il l'avance au centre de l'arène, plein d'entrain dans ses braies trop courtes, portant fièrement un vieil écu armorié et un gourdin ferré.

- Là, admirez la belle Hoplomaque, qui de sa sanglante sarisse tue géant et dragons sans trembler ! Reprend t il en désignant un grande femme osseuse flottant dans une robe crasseuse surmontée d'une cuirasse rouillée, agitant un grand épieu de chasse autour d'elle, la tête couverte d'un vieux bassinet du siècle dernier d'où s'échappent quelques mèches grises.

Enfin, tout en évitant l'épieu de la précédente, L'archipoète pousse dans l’arène un tout jeune homme rachitique, tête nue aux yeux vitreux, collants rayés et cape jaune, titubant sous le poids d'une énorme masse qu'il tient à deux mains au dessus de sa tête en poussant des cris d'orfraie


- Et enfin devant vous le favori de chaque combat, l'invincible Provocator ! S'égosille le poète tandis que le Provocator en question s'en va l'air de rien vers le chariot-bar en agitant sa massue comme un forçat, poursuivi par l'assistant à tête de mulot.

- Mesdames et Messieurs il est temps pour vous de placer vos mises, et d'encourager vos champions, car dans quelques instants, ce glorieux festival de violence va commencer !

Les règles sont simples, le dernier debout est seul vainqueur !

Faites vos jeux, rien ne va plus !"

_________________
Shanephillips
Magnifique Porte Parole d'Anjou à la crête flamboyante de mille feux, tu as ce truc à faire là, tu sais bien, mais siiiii, cette masse informe et franchement pas très chouette que le Vieux ragondin t'as donné à faire. Cette fameuse tache à accomplir. Traquer et exécuter quatre Angevins méritants ?! Ouiii, c'est ça ! Sauf qu'il ne faut pas véritablement les refroidir hein. D'une, ça peut devenir drôÔôlement salissant et de deux, c'est carrément pas ce qu'on t'a demandé à la base. Mais PAS du tout. Dégoter quatre acteurs de l'ombre œuvrant pour le bien de l'Archiduché et qui, parce qu'ils œuvrent dans l'obscurité noire et obscure justement, ne sont pas récompensés comme il se doit. Je suis sur l'affaire mon bon, mais à tout ça j'ai envie de répondre.

Oui, mais... combat d'aveugles tout pourri combattant en costume miteux dans une arène quasi intégralement composée de bouillasse et organisé par les Piques.

Et puis tu as l'organisation de la chouille de remise des fameuses récompenses des quatre Angevins méritants. Même que t'as pas la moindre foutue idée de comment tu vas le monter ce merdier donc faudrait pas t'y prendre trop à la dernière minute non plus. Parce que ces noms, tu les as pas non plus. As-tu seulement commencé ?

Oui, mais...combat d'aveugles tout pourri, se foutant sur la gueule en costume miteux dans une arène composée d'une bouillasse merdeuse.

Sans oublier de rassembler tous les compte-rendus des conseillers en vue de confectionner un bilan de mi-mandat au poil de fion comme tu sais...si bien les faire. Là, t'as la partie du cerveau qui est entièrement destinée à papillonner des mirettes qui se met en marche, mais ça se voit pas. C'est pour ça que je te le dis.

Oui. Mais. Combat. D'aveugles MOISIS ! DANS. UNE ARENE. DE. MERDE !

Malgré les apparences, toute cette intense cogitation intrabulbaire fut de courte durée. Non, vraiment pas longtemps. Une chiure. Pour les amateurs de précisions et autres énergumènes friands de détails croustillants, elle se déroula sur une période comprise entre lever de guibole à environ 45° et craquage de meule pour une détonation et une déflagration plus charismatique, comprendre une tonitruante bombarde qui pique les yeux et couler le nez. Faire le vide intérieur afin d'avoir une meilleure emprise sur son quotidien et l'esprit serein, voilà une chose qu'elle est bien. Mieux se connaître pour prendre LA décision qui vous sied le mieux au teint. Non, n'écoutez pas ça, je raconte de la merde. Le choix du Shane avait été vite fait, en effet, dès que l'annonce de l'arrivée d'une arène ambulante lui avait chatouillé le lobe des esgourdes, le rouquin était déjà tout entièrement conquis à la cause. Fallait qu'il s'y rende à grande poulainée avant que l'un des participants ne se fassent mal tout seul comme un gros gland et ne décède de mort. Ou d'avoir été mainois. (Cf. Gros gland, donc)

Avant de s'élancer dans les rues de Saumur, la Crête Rousse avait pris grand soin de fourrer des pleines poignées de couenne velue dans un sac. Vue l'épaisseur du bordel, si jamais tu te la manges en pleine mouille, ça va te fouetter le museau à t'en faire circuler le sang de façon vivifiante (on parle d'un torgnole à mach 4 minimum) et avec un peu de chance, te planter les poils dans la peau. Au gras de barbaque vint s'ajouter un peu de caillasse aussi, ramassée sur le chemin, on sait jamais. Si le rouquin n'était pas une flèche au ricochet, ni à l'arc d'ailleurs. L'irlangevin en avait encore fait les frais à Craon, il y a quelques jours à peine. La douleur dans la région du grand glutéal était encore fort sensible. Oui, il avait encore mal au cul d'être passé de la première place au néant en l'espace d'aussi peu de temps. La douleur, c'est moche en plus. Raison de plus pour se divertir du triste sort de ces combattants diminués. Y a pas de mal à se fendre la gueule au figuré pendant que...bref, vous avez compris. Et avec tout ça, j'ai perdu le fil. Pas doué au ricochet, ni à l'arc, mais il sait viser quand même suffisamment pour exploser des chicots à coup de galets. Voi-la, on s'y retrouve!

Une fois les portes de la ville derrière le râble, Shane se laissa guider par les intonations de la voix de l'Archipoète Bossuet. Qu'est ce qu'il braillait le salopard, mais le spectacle valait le déplacement. Ce chapiteau tout déglingué semblant sortir de nulle part et cette sale engeance qui pullulait, grouillait un peu partout, ça refoulait le vice à plein bec, c'était comme à la maison. Le programme s'annonçait de toute beauté. Gardant un œil sur la présentation des fiers guerriers, parce que les siens fonctionnaient encore très bien contrairement aux aveugles hein, la Crête déambulait ici et là, tendant ses quatre doigts pour choper un godet de vinasse au passage. A l'image du lieu, le picrate était infâme, c'est pourquoi il était parfaitement adapté à l'occasion. Les combattants avaient tous leur charme propre mais la cape jaune avait quand même une toute autre prestance dans l'arène, il fallait tout simplement qu'il comprenne où elle se trouvait et on pourrait peut être en faire quelque chose.


PRO-VO-CA-TOR !!
PRO-VO-CA-TOR !!


Le poing en l'air remuant en rythme et marquant chaque syllabe prononcée.

L'un d'entre eux a dit que les collants ne t'avantageaient pas. Mais j'te dis pas qui, c'est pas drôle sinon.
Y en a un autre qui questionnait même le fait que tu sois véritablement un homme, vu les raisins secs que tu te trimballes. Mais le pire... Je sais pas si je dois te le dire ou pas.


Fait un légère pause, pour la beauté du drama.

Hoplomaque se vante d'en avoir une plus grosse paire que toi.
Haaan, comment ça me plairait pas d'entendre ça.


Et de conclure par une goulée bien bruyante de picrate qui accroche dans le gosier. Et qui s'écoule aussi sur le menton de l'Archicanard, parce que boire proprement n'était bien évidemment pas une option dans un coin pareil.
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Le_lorrain
Symph avait failli oublié que l'homme qui l'avait traité de laideron (ou tout du moins de tête carré) au Cloaque lui avait parlé d'un combat aussi terrible que magnifique entre aveugles. Mais l'odeur et le bruit fait aux portes de la ville par l'arène, parce que bon, même en étant sympa et en voulant joué le jeu des gladiateurs et tout et tout, on pouvait quand même pas parler d'un Colisée. Bref, le bruit et l'odeur lui avait rappelé qu'un combat était organisé et il décida donc de si rendre.

En arrivant il constata le Porte Parole était déjà là et beuglé pour son favori le Provocator... dommage un homme aveugle que ces sens poussaient à aller vers le chariot bar était forcément un homme de talent, mais quel intérêt de parier comme Shane...son regard porta donc sur les autres participants:
- Le rétiaire: pourquoi pas mais Bossuet lui avait conseillé de parier sur lui ce qui, bien évidemment, sentait le tuyau percé. Il passa donc au suivant
- Le sécutor: avec son bouclier qui pue la pisse, même un aveugle n'aura pas de mal à le localiser, au suivant
- Le mirmillon: pas mal mais un peu gros, même sans trop de précision un aveugle pourrait le toucher
- L'hoplomaque: si elle est encore vivante à son age en étant aveugle c'est qu'elle doit envoyer!

Son choix était fait:


HO-PLO-MAQUE
HO-PLO-MAQUE
HO-PLO-MAQUE


il était temps de lui donner quelques conseils

COMMENCE PAR CELUI QUI SENT LES LATRINES ET MEFIE TOI DU PROVOCATOR, IL T'EN VEUT D'ÊTRE MIEUX MONTE QUE LUI!

Comment ça tu voit pas qui c'est? c'est celui qui a des collants!... ah oui merde t'es aveugle, bah demmerde toi mais fait gaffe à lui
Ninon_
L’Humain vous savez, la lumière les fascine. Les primates aussi. De retour après un long voyage, il règne une certaine effervescence en Anjou.
Premier salut, première révérence. C’est à Eireen que va ma priorité, celle-ci m’informe que nos murs renferment deux « Piques » depuis un certain temps, qu’ils font parler d’eux et montent en ce moment un drôle de combat dans un bourbier non loin d’ici.
Pas grand-chose à faire depuis mon retour. Eluhanne étant partie se resourcer chez les nonnes, je me dis que pourquoi pas finalement…

Automatiquement mes pas me conduisent vers le lieu indiqué où se déroule cette énigmatique animation, et en effet, à l’endroit décrit, une sorte d’arène s’est improvisée et deux personnes qui me rappellent quelque chose haranguent longuement le maigre public s’étant déplacé pour l’occasion, Shane et Le Lorrain.

On présente des espèces d’énergumènes énormes ou squelettiques, hommes ou femmes, barbus, échevelés ou rasés, mafflus, certains ont les yeux sanguinolents, les lèvres épaisses, édentées le plus souvent ou dents cariées, paupières lourdes, et surtout, chose inouïe, toute cette Cour des Miracles semble aveugle…
Au centre de la scène improvisée, deux personnes : une femme et un homme. J’ai dû rencontrer déjà la femme, mais impossible de me rappeler où et quand.
Quant à l’homme… je regarde. Je conjugue le verbe regarder. J’y mets mes deux prunelles bien saines
– ce qui n’est pas le cas des êtres humains qui n’ont plus rien d’humain au milieu du bourbier – et les déplace dans leurs orbites.
Toute ma personne s’irise. Je me coagule, me pétrifie, me solidifie. Ma bouche s’entrouvre toute seule comme une huître au soleil.


- Incroyable… Bossuet souffle-je.

Des souvenirs atroces, douloureux me reviennent en mémoire. Mes pensées vacillent. Je me rappelle alors… Cour Brissel, Rue de la Mortellerie, Tord-Fer, la ruelle sordide, innommable, des rats plus gros que des chiens, l’horrible vision du vicelard Tord-Fer ; mais avant… une taverne, mon arrivée en Anjou et Bossuet sous ses airs enchanteurs, ses paroles séductrices, son intelligence et sa culture qui impressionnaient des jeunes filles comme moi, ses poésies à la Villon, sa maîtrise de la Langue… C’est lui qui m’avait entraînée dans ce taudis, qui m‘avait livrée en pâture à toute cette faune pestilentielle de la Cour des Miracles.

Ô miracle de l’humain égoïste qui expulse tout le douloureux, tout le déplaisant de l’existence.
Il était revenu accompagné cette fois d’une femme sans âge, de volume frustre.

La Loire avait coulé depuis ce sinistre jour de janvier 1462, époque où je sortais de l’enfance, à peine pubère.
Je le fixe dans les yeux. Me reconnaîtrait t ‘il ? J’en doute. J’avais bien changé depuis. En mieux ! Lui non !

Je ne peux m’empêcher de lancer :


- La caresse de tes sornettes
- Grince à rebrousse-pensées Bossuet
- L’air a donné des pichenettes
- A ta vieille âme cassée…


Je me poste à côté du Lorrain attendant la suite de cette foire aux monstres grotesque dont les deux protagonistes au milieu de l’arène semblaient être les organisateurs cyniques.
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Euridyce
    Il y a toujours dans une assemblée, qu’elle soit vaste ou réduite, une présence qui dénote. Une carcasse qu’on n’attend pas, qui n’a ni le profil ni la face à s’harmoniser à la masse ambiante. Un « trop », une « pas assez ». Et chacun déplore, à sa vue, l’écart béant, car chaque détail trahit la différence. Dans ce patchwork de gueules branlantes, vient à s’incruster petite nobliotte comme un poil dans la soupe. Un petit caillou dans la godasse. Une troupe de poux planquée entre deux mèches. Dans ce ballet de figures canardesques, Lucie s’est faite toute petite. Menée ici par le plus heureux des hasards, la demoiselle n’a pas quitté l’usuel voile qui joue de bleu dans ses cheveux. Elle rasait les toiles -à défaut de murs tangibles- accompagnée de son commis, un gras garçon silencieux. L’étriqué couplet se fond au mieux aux marginaux rassemblés, et ne reste que la douce odeur d’un parfumage intensif à la lavande et le grain tendre et préservé de sa peau pour trahir l’oisiveté noble du tendron.

    Et ça gueule, et ça braille, et Canéda s’extasie devant tant d’exotisme en comparaison à sa petite vie du bourg. C’est qu’ici, ça vit, et ça sue pour le prouver. Ça suinte la fourberie à chaque palabre, ça cogne pour du blé bien plus que pour le mirage de l’honneur. Il ne réside dans les mirettes candides de la Canéda qu’une étrange fascination, que son peureux et sensé commis ne semble pas bien comprendre. Le jeune homme se presse à la droite de son employeuse pour faire rempart à son flanc ; parce qu’à l’imprudence de traîner ses bottines dans un nid à emmerdes, Lucie ajoute l’inconscience de s’y promener blessée d’un récent brigandage ayant tourné au vinaigre. Prête à observer les corps harassés lui offrir le divertissement qu’elle était venue chercher, elle vient à persifler, quand Clement l’aurait préférée silencieuse :
    « Trente écus sur le champion ! »
    On vous précise que les écus, elle ne les a plus (ou pas encore) ?
    Au loin, près du pathétique héros, une crête rousse se détache du cirque désordonné. Shane semble dans son élément, et l’aise qu’il tient rassure un poil la Canéda qui s’est trompée de monde. Tirant son accompagnateur bouffi par la manche, l’esquintée rejoint l’irlandais, pour se planter tout près. Ce qui n’a rien de plus prudent que le reste, mais côté idées moisies, jeunette est rodée. Il n’y a qu’elle pour se trouver moins inquiétée aux côtés d’un faucheur palmipède, cernée d’une troupe de joyeux lurons castagneurs.
    « Tu ne sais même pas boire. La honte. »
    À l’engloutisseur de picrate, une moue mutine et Lucie tend l’oreille. Écouter les souffles rauques et les mâchoires claquer. On veut du spectacle.

_________________
Grayne
S'il faisait une température moins que décente dans ce pré boueux angevin en plein mois de Janvier à la tombée de la nuit, on aurait pourtant juré du contraire. Massé et déjà ivre, le public hurlait devant le défilé de champions aussi branques que branlants, à en réchauffer l'atmosphère d'haleine chaude. Des badaud commençaient même à arriver, certains bien plus chic que le pouilleux de base constituant le gros de l'assemblée... Grayne nota l'information pour plus tard, qui sait, il y avait peut être un beau poisson à ferrer !

Pendant que le poète continuait à arroser le public d'hyperboles alambiquées, Grayne elle, continuait de ramasser piécettes et promesses de paiement.


"Allez les gueux, qui veux s'faire du pognon ramène son fion ! "
-Puis vers le poète-"T'as vu frangin? d'la POESIE ! et PAF !"

Puis se tournant vers les quelques trognes familières qui commençait à arriver...

"Hey ! Tête carrée ! "
-elle désigne le lorrain-" Mise l'double, la côte est bonne pour la fripée !"


Elle lui lance un regard entendu. L'édentée se tourne alors vers la dernière donzelle arrivée et lance d'un ton chantant :

"Eeet 30 écus ! C'est notééé !"


Elle saute alors sur le chariot-bar et continue de faire ce qu'elle fait le mieux : crier.

Pendant ce temps, les combattants arrêtent à peu près de faire de tours sur eux même, guidés par l'assistant à tronche de mulot qui esquive les coups avec une dextérité extraordinaire. Grayne se dit un instant qu'il y a peu être du potentiel pour un prochain spectacle... Mais elle est tirée de ses pensées par le cri tonitruant de son frangin.

" PLACE AU COMBAT ! QUE LE MOINS MAUVAIS D'ENTRE VOUS RESTE LE DERNIER DEBOUT !"

Et c'est alors un véritable festival qui se déchaîne. Les pauvres diables commencent à donner des coups dans le vide, moulinant comme des brutes dans tout les sens en un balais saccadé.

Il ne faut pas moins de trois minutes pour que Secutor se prenne violemment les pieds dans le filet du Rétiaire, s'étalant de tout son long emporté par le poids de son énorme porte-bouclier. Le pauvre vieillard se fait rapidement piétiner par les combattants qui commencent aussi à vaciller dangereusement en cognant contre ce nouvel obstacle bruyant.

" Eeeeet Un au soool ! "

Le Rétiaire quand à lui, en voulant essayer au départ de dégager son accessoire fini par faire quelques tours sur lui même avant de repartir donner des coups de fourches étourdis d'un pas titubant vers le public, l'assistant mulot est lui, recroquevillé dans un coin n'essayant pas cette fois d'intervenir.

Hoplomaque, trébuchant sur Sécutor, perd une dent et un jet de salive ensanglantée en se cognant dans son propre épieu, qu'elle agite alors furieusement en poussant de grands cris rugueux. S'ils n'étaient pas déjà tous aveugle, un d'entre eux aurait surement été éborgné.

Pendant ce temps, Provocator et le Mirmillon continue de brasser le vide, essayant de viser quand ils heurtent un concurrent pendant que le public hurle des directives dans un fracas inaudible de directions et d'insultes.



"Allez, encouragez votr' champion, c'est que l'début, rien n'est joué !"
_________________
Bascot
D'ordinaire le Bascot n'est déjà pas bien jouasse, mais à se peler les genoux sur les chemins boueux depuis une semaine, il n'en peut plus de râler sur tout ce qu'il voit. Et donc, en arrivant à Craon, et s'étant paumé plusieurs fois, il tomba par hasard sur le chapiteau branlant des deux vieux larrons.

Ce qu'il y a de bon à la vie de traine-savates, c'est qu'on a rien de mieux à faire que d'entrer dans tout les rades en espérant y trinquer à l’œil, ou dépenser ses quelques derniers sous dans un paris perdu d'avance. Et donc, Bascot est accoudé au chariot bar, à écluser la piquette lorsque le combat commence. Il se lève aussitôt, et vient se masser au bord de l'arène pour encourager son poulain, le ventripotent mirmillon.


"Mais à Gauche bougre de fiente ! Secoue toi les roustons ! Hurle t il pour tenter vainement de couvrir les autres cris. Aller ! sur ta gauche Foutu empaffé !"

Devant inefficacité du Mirmillon, le Bascot s'échauffe. Il arrache des mottes de terre pour les balancer accompagnées de chapelet d'insultes sur le pauvre combattant

- Mais cogne bon sang ! Mords y l'oeil ! Sur ta gauche foutu ahuri !

Mottes de terre sur tout les combattants. De toutes façons, Bascot vise comme un pied.

- A TA GAUCHE ! A TA G... AH !


Il se baisse juste à temps pour échapper à la fourche du rétiaire, qui pour le coup semble le prendre pour son adversaire et tente à nouveau de l'enfourcher en grognant. Le Bascot lui balance son godet de picrate et s'écarte, se planquant derrière son voisin.

Décidément, on sait s'amuser dans ce Patelin, se dit il. Pourquoi pas poser son baluchon ici après tout, au moins pour voir la fin du combat.
Le_lorrain
Symph s'entend conseiller par l'espèce d'édentée qui semble mener le spectacle avec le sieur Bossuet de doubler sa mise sur la vielle: Ca marche machine, 20 écus sur l'Hoplo!

Le combat commence alors et c'est parti pour les directives:
Vas-y Hoplo tape partout tu finiras bien par toucher quelqu'un!
Mais viens pas vers ma voix bourrique, je suis dans le public, les combattants sont de l'autre coté.... fais gaffe derrière toi, c'est pas une flaque d'urine que tu sens, c'est le séctuor! Et merde.... redresse toi maintenant! Mais arrête de frapper partout t'as bien senti que t'avais marcher sur un type, forcément il est à tes pieds, finit le!


Tout d'un coup son voisin qui depuis 5min balancait des mottes de terre aussi bien sur les combattants que sur le public, le saisie par les épaules pour le mettre entre lui et le rétiaire qui essaie de l'enfourcher: esquive puis double esquive et symph se retourne bien décidé à se dégager du lanceur de mottes et démarre ainsi une bagarre au sein même du public....

Décidément il avait bien fait de venir, on rigole pas mal ici
Bossuet
"La caresse de tes sornettes
Grince à rebrousse-pensées Bossuet
L’air a donné des pichenettes
A ta vieille âme cassée… "

Mon nom dans un quatrain ? Ma vieille âme cassée ? Et puis quoi encore, se dit à lui même le poète en cherchant qui le nomme. Il y en a bien une joliette pour le manger du regard, une admiratrice sans aucun doute, mais le visage est familier... Il se fend d'un sourire de vieux chat et adresse à Ninon quelques vers pour la forme.

- De pichenettes je n'en fais qu'en douze pieds
Tes petits vers sonnent juste et valent bien,
Sauf en verve, métrique et gentil jobelin,
Les babillages niais d'un enfant attardé !


De son tonneau, il termine par un salut du chapeau, s'inclinant bas dans une révérence puant l'ironie à onze lieues. Et enfin il reprend le fil du combat.


Pendant que le Rétiaire, persuadé de tenir un adversaire dans son giron, s'acharne sur le public, la vieille Hoplomaque finit à force de brasser de l'air par cueillir le furieux Provocator du bout de son épieu en plein visage. La pointe rouillée fait sauté un morceau de nez et crève un des yeux vitreux du pauvre homme qui se met à poussée des hurlements bestiaux, lachant de fait sa masse pour tâter son visage sanguinolent en courant en cercle.

Oh le beau geste ! Le Provocator est sérieusement touché !

En courant, ce dernier heurte le ventripotent Mirmillon de plein fouet. Ce dernier, comme guidé par les cris, lui abat son gourdin ferré sur le coté du crâne de toutes ses forces. Le Provocator s’arrête net de hurler, s'immobilise, la tête enfoncé, son visage sanguinolent exprimant plus la surprise que la douleur. Debout devant un Mirmillon le cherchant à tâtons, il compisse ses collants rayés et s’effondre.


Le Bossuet s'exclame, débout sur un tabouret: "ET un de moins cher Public ! Le provocator bouffe les pissenlits par les racines !
Admirez le pétulant Mirmillon ! Admirez cette bête fauve ! Ce mâle dominant ! Il est temps d'augmenter la mise sur celui là !


Et le combat continue de plus belle...

Le Sécutor, se relève, recouvert de boue, la casserole de travers et des traces de sandales un peu partout. Le pauvre vieux au cotes saillantes se jette en avant en rugissant d'une petite voix incertaine et rencontre l'assistant à tête de mulot qui essaye de s'enfuir en poussant des petits cris.

-Haha ! On dirait que Sécutor reprend du poil de la bête ! Bonnes gens inutile de lui hurler dessus, parce que ce misérable empaffé est aussi sourd qu'il est aveugle haha !"

Et avec ça, voilà que le public s'y met. Nous avions le mauvais pinard, les paris sordide et la violence gratuite mais voilà ce qu'il nous manquait pour un vrai spectacle des Frangins Piques: des hooligans dans le public.

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Kayhan
Des clodos, des traine-patins, et du mauvais vin.
Il avait donc fallu qu'elle y aille.
Lâchant pour une journée la paperasse de son bureau de procurette, fermant pour quelques heures le calepin où elle consigne les trucs à faire pour la paroisse de Saumur, elle a enfourché son vieux louvet.

Sur place, elle a lâché quelques pièces à un gosse presque aussi crasseux qu'elle pour qu'il veille sur sa rosse, et le fauchon passé à la ceinture, elle a déambulé au milieu des badauds jusqu'à repérer une crête rousse familière.

Saluant les têtes connues au passage d'un levé de nez crasseux pour certains, et d'une patte sale sur l'épaule pour d'autres, elle se plante à côté de Shane, bras croisés, pour contempler les combats en cours.


Crénom, y a pas que la justice qui est aveugle.
Qué-j'ai raté ?


Et en attendant une éventuelle réponse, elle avise le vieux miro muni d'un filet qui se taule avec le public.

Ah putain... 40 écus sur le slip clouté là !!!

C'est ce détail qui l'aura convaincue qu'elle mise sur le bon.
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Shanephillips
Le Provocator allait sortir victorieux de ce terrible combat des Thermopiques, la Crête rousse en était persuadé. Suffisait de le regarder un peu, la cape jaune savait manier l'art de passer pour un nul à chier comme personne. C'était là le signe que seul un éleveur de champion ou fin connoisseur comme Shane pouvait repérer parmi cette fange humaine toute niquée des yeux.

Flutain mais reluquez moi un peu ce mignon de catin, il évite le plus gros des bourres-pifs en passant au large, sa stratégie est d'une telle beauté. L’œuvre d'un génie !

Une nouvelle goulée de rouge dégringola dans ce puits sans fond qu'était le gosier de l'Archicanard qui entre deux rasades, parvenait à scander une fois et demi, le nom de son poulain ou une insulte bien savoureuse à l'attention des futurs perdants.

PROVOCATOR !
A LA FIN DE CE COMBAT, TU VAS CROULER SOUS DU CUISSOT ET TIRER COMME JAMAIS !
PREPARE LE BAUME POUR TA NOUILLE, CA VA FROTTER !!


Mais quel foutu merdier que c'était ce bordel là, les combattants incomplets et incompétents brassaient tellement d'air au lieu de se foutre sur la gueule, que le vent créé faisait frétiller la crête de l'irlandais. Quand il ne recrachait pas une fine brume de mauvais picrate sur la populace peu recommandable agglutinée en masse, éructante, beuglante, tant le spectacle était désopilant, son rire moqueur de sale canard cancanant de bon cœur emplissait les environs nauséabonds. Au bout d'un temps certain, ces foutus éclopés finirent par piétiner le Secutor qui venait de s'emberlificoter les sandales dans le filet de pêche du Rétiaire, tout seul comme un gland, avant de se vautrer sur le sol comme une misérable mouise. *Son spongieux et dégueux.mp3* Peu de temps après, la chute de la burnée Hoplomaque et l'envol spectaculaire de l'une de ses ratiches fut acclamée par un tonnerre d'applaudissements. Enfin un peu d'action, c'était pas trop tôt, mais ça valait largement la peine de patienter.

Parmi ce tas de viande informe, Provocator , véritable champion incontestable en devenir, brillait par son ingéniosité d'ivrogne et son indiscutable talent en matière d'esquiver le combat, préférant de très loin étancher sa soif. Bravo ! Il n'était pas encore nécessaire de l'aider à se remuer le cul en lui balourdant dans la tronche, de pleines poignées de couenne velue rehaussées en goût et en jus, savamment collectée et affinée par un maître aviné mais principalement affineur, pour une meilleure pénétration dans l'air et un écrasage facial des plus éclatants. On ne dirait pas comme ça, mais c'est du boulot. La plupart des adversaires de la cape jaune embrassant le sol, il était temps de placer son pari.


VINGTS ECUS SUR PROVOCATOR !!!

Une poignée de secondes plus tard, une petite voix contrastant carrément avec les gueulantes qu'il n'arrêtait pas de pousser depuis le début des combats, se fit entendre dans le dos de l'Orpilleur. Et elle se foutait de son bec en plus, notez l'insolence du bouzin. La crête, un fin sourire sur le bec, pivota pour faire face à Lucie les yeux bleus, oui ils sont marrons je sais, c'était rapport aux gnons qu'elle s'était bouffé en pleine mouille sur la route.

Et vous ne savez pas vous battre.

Reportant juste à temps les mirettes sur la boue de l'arène pour assister à la défaite inattendue par cessation de toute vie chez Provocator. Mutilé, énucléé par Hoplomaque et la trombine éclatée par Mirmillon. Une alliance de perdants pour terrasser un champion parti trop tôt. A présent carcasse aux yeux vides, caboche renfoncée et face sanguinolente contre terre, baignant dans une mare de sa propre pisse mais ayant toujours aussi fière allure dans sa cape jaune. Adieu l'artiste.

Tournant le dos aux combattants restants, non sans filer un léger coup d'épaule à la vilaine vachette au passage, c'était gratuit. le rouquin mit la Kaykayte au parfum.


Ce que t'as raté ?
Moi qui ai parié une vingtaine d'écu sur un bigleux qui s'est fait planter et exploser la caboche à peine dix secondes plus tard. C'était une belle mort et un beau spectacle.
Mais foutreboule, j'aurais préféré le pognon.


Et de torcher le fond de son godet de vinasse qui accrochait toujours autant au gosier.

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Bascot
C'est tout Bascot ça, à peine arrivé dans un patelin, pas fichu de se divertir devant un bon combat d'aveugle sans se faire de nouveaux amis.

Voilà qu'il se fait empoigner par son voisin, toujours assailli par un rétiaire aussi aveugle qu'en colère. Se tortillant comme une anguille, se faufilant comme la vilaine lavette qu'il est assurément, le Bascot s'esquive avant de prendre un mauvais coup. C'est que ce type avait l'air content de cogner et on sait bien que quelqu'un qui sourit quand commence la bagarre, soit il sait ce qu'il fait, soit c'est un fou dangereux. Dans les deux cas, il ne vaut mieux pas trop s'y frotter.

Et donc il s'en retourne au bord de l'aréne, jouant des coudes avec l'autre coté de la foule, dont un drôle de type avec une crête rousse - faut pas juger - taillant une bavette à un genre de bourgeoise exhalant de puissants relents de lavande - chacun ses gouts - et reporte son attention au spectacle. Et quel spectacle !
Voilà que son Champion, le bedonnant Mirmillon, gomme définitivement le sourire du jeune Provocator !


"AHAH ! ÇA c'est min gros poulain ! ÇA c''t'un bougre d'guerrier ! Hurle t il en refilant un coup de coude cagneux à sa nouvelle voisine. Et aussitôt d'interpeller Grayne, tout galvanisé qu'il est par cette probable rentrée d'argent. Hé euh... C't'vilaine avec ses chicots pourris ? non trop dangereux, elle a pas l'air commode... Hé la Taulière ! Double ma mise sur l'gros là, le Marmaillon ! "

Galvanisé peut être, éméché probablement, mais la lavande ça sent fort. Il se tourne vers la bourgeoise parfumée avec une grimace incommodée.

"Et dis donc Machine, qu'est c'tu vous direz d'aller vous caler l'séant sous mon vent ? Il se racle l'arrière gorge et crache à ses pieds un ignoble mollard délicieusement jaunâtre. C't'y pas qu'la p'tite noblesse vient s'faire une pastorale la gueule enfarinée, faut encore s'frotter la crevasse avec un gros tas d'fleurette pour empester l'bon air campagnard?"
Le_lorrain
Décidement la journée se passait bien, l'hopplo était en train de défoncer 2-3 mouilles et il allait pouvoir s'amuser un peu en filant quelques mandales quand tout à coup le lanceur de glaise se faufile comme une anguille et fui une bagarre qui s’annonçait si amusante:

Mais... mais... regarde d'un air désemparé autour de lui lorsqu'il croise le regard de bossuet: q'est-ce qu'il me fait celui là!? il aperçoit alors le fugueur à l'autre bout de l'arène à coté de shane et kayhan et çà lui donne une idée:

HEY KAYHAN! Content de te voir - oui, toi aussi Shane - Dis moi, en tant que Proc, est-ce que tu crois qu'on peut inculper quelqu'un pour avoir refuser de se battre avec le prévôt?
Euridyce
    Spectatrice des spectateurs, Lucie guettait autant l’agité public que la valse désordonnée des gladiateurs du jour. C’est que, non loin, une rixe grondait déjà. Bousculades et jets de motte n’annonçaient rien de bon. Alors que sa patronne fronçait d’emblée du pif à la vue de cette vaguelette, Clément frémissait d’effroi devant la gueule fracassée du malheureux Provocator dont le sobriquet ridicule rappelait qu’à trop provoquer son destin, l’aveugle avait récolté la sèche baffe réservée aux présomptueux ou aux imbéciles. Penchons plutôt pour la seconde catégorie. Le commis n’avait jusqu’alors jamais hasardé sa grasse binette dans un événement pareil, où craquaient nez et articulations sans que ne fusent d’autres échos que ceux d’insultes et d’encouragements intéressés. Épouvanté, il l’était, davantage que la Canéda.

    L’attention de celle-ci fut rappelée par un léger coup à l’épaule. Mirettes retrouvèrent l’habituelle balise de signalement rousse au milieu de ce foutoir. Shany. Un coin de sourire se dessinait à la mention passée du baume, autant qu’à la réponse qu’il lui réservait. Fichtre, non, sans son épée, Lucie ne valait pas mieux que l’un de ces aveugles. Elle ne savait manier des poings, ni n’avait particulièrement l’envie de le faire ; elle tenait à ses précieuses menottes autant qu’à son minois, quoi que temporairement moucheté de bleu au coin de l’œil. Et, alors que Mademoiselle s’apprêtait à envoyer nouvelle pique au Pique, un mollard digne d’une pneumonie carabinée s’écrasa à quelques millimètres des bottines cirées de notre nobliotte. L’œil (assurément noisetté) de Canéda s’intéressait enfin à l’énergumène crachoteur qui, depuis quelques minutes, gigotait tout près sans qu’elle ne l’eut remarqué. Bouille mécontente et atrocement méprisante : ok. Discours véhément ? À venir.

    « Fichu faraud. Votre constitution est donc si faible, que vous venez m’en déposer la preuve devant les chausses ? C’est votre langue qu’il faudrait frotter, et fort. » Et le gus s’enfonçait un peu plus, à mots dire sur la senteur chérie de la jeunette. C’est qu’entre transpiration moite et alcools renversés, Canéda toute parfumée qu’elle était aurait eu grand mal à embaumer la pièce. Imprudente de renchérir : « Allez donc traîner votre chlamyde plus loin, si l’odeur de votre propre sueur vous manque. »
    Et abandonnant, le menton haut, toute nouvelle attaque verbale à l’irlandais palmé, Canéda de se retourner vers les combats sans attendre réponse qui, pourtant, peut-être viendra. Tendron n’est pas Pique, mais bien piquée.

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