Perceval_aelis
[Auberge Peiffeschof - Arlon]
Il y a peu d'hostelleries en la prospère cité d'Arlon, quelques unes sont réputées, de bonnes ou de mauvaises manières, d'autres comme l'Auberge Peiffeschof jouissent d'une réputation patinée, sans éclat.
La chaire y est bonne, l'endroit est connu pour y être propret, bien tenu mais les chambres ont un confort sommaire et la patronne, veuve de son état, peu encline à la grivoiserie, est de ces caractères secs et tranchants.
L'établissement se trouve non loin de la porte du Luxembourg, dans une des rues descendantes du Knippchen où les meurtrières crevant les courtines sombres de la forteresse semblent jeter une oeillade froidureuse aux alentours, revêche en sans appel.
L'endroit choisi par les bons soins de notre jeune Montjoye, ne l'était pas par hasard.
Plutôt fréquenté par quelques hobereaux désargentés de passage, ou par de petits marchands précautionneux de leur pécune, il reste néanmoins loin du chemin habituellement emprunté par les gens de la mesnie.
N'ayant que peu vécu à Arlon, Perceval y passe relativement inaperçue, son visage n'évoque guère plus qu'une vague impression de déjà-vu troublant pour le commun ayant fait la rencontre avec feue la Marquise.
Attablée dans un coin loin de la populace, notre jouvencelle attend son hôte avec patience, se distrayant l'esprit devant une tarentelle, les cartes posées avec un soin précautionneux.
Quelques jours plus tôt, il lui avait signifié le jour de sa venue et préférant être là pour l'accueillir, la pucelle n'avait point attendu le message attestant de son arrivée.
Une porte ouverte après l'autre, Perceval lève son museau avec régularité, guettant son invité avec assiduité jusqu'à finalement entrapercevoir sa silhouette caractéristique et l'aviser d'un signe de la main pour le faire approcher.
La jeune Montjoye n'en mène pas large, et sent en elle pointer quelques agaçantes piques de nervosité qui lui picorent la tripe, elle redresse lentement et déroule ainsi sa longue carcasse afin de le recevoir dignement.
" 'jour Siméon. Z'avez fait un bon voyage ? "
D'un mouvement, elle retire l'ample capuchon qui lui recouvrait la chevelure, dévoilant le cuivre flamboyant qu'elle porte désormais court légèrement en dessous de la nuque et sans attache pour l'heure.
Le sourire qu'elle lui adresse, est bref, assez pour se montrer aimable, mais point suffisant pour marquer une familiarité prononcée.
Notre aimable visiteur notera -ou pas- que la pucelle a pris également quelques pouces en hauteur et que la rondeur enfantine qui ornait son visage a quasiment disparu au profit de traits plus affirmés et à la fois plus semblables encore à ceux de sa mère, par malheur elle n'est toujours faite que d'angles et d'os aux entournures sauf le parpal qui s'arrondit de manière fort subtil -si subtil que cela pourrait en être invisible-.
" Souhaitez-vous prendre quelques forces ? Un rôt, un flacon de vin ? "
Pendant que la bouche questionne, anodine, l'oeil d'azurite le sonde, soupèse chacune de ses réactions, traque la moindre mimique qui pourrait traverser la face de l'artésien.
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Il y a peu d'hostelleries en la prospère cité d'Arlon, quelques unes sont réputées, de bonnes ou de mauvaises manières, d'autres comme l'Auberge Peiffeschof jouissent d'une réputation patinée, sans éclat.
La chaire y est bonne, l'endroit est connu pour y être propret, bien tenu mais les chambres ont un confort sommaire et la patronne, veuve de son état, peu encline à la grivoiserie, est de ces caractères secs et tranchants.
L'établissement se trouve non loin de la porte du Luxembourg, dans une des rues descendantes du Knippchen où les meurtrières crevant les courtines sombres de la forteresse semblent jeter une oeillade froidureuse aux alentours, revêche en sans appel.
L'endroit choisi par les bons soins de notre jeune Montjoye, ne l'était pas par hasard.
Plutôt fréquenté par quelques hobereaux désargentés de passage, ou par de petits marchands précautionneux de leur pécune, il reste néanmoins loin du chemin habituellement emprunté par les gens de la mesnie.
N'ayant que peu vécu à Arlon, Perceval y passe relativement inaperçue, son visage n'évoque guère plus qu'une vague impression de déjà-vu troublant pour le commun ayant fait la rencontre avec feue la Marquise.
Attablée dans un coin loin de la populace, notre jouvencelle attend son hôte avec patience, se distrayant l'esprit devant une tarentelle, les cartes posées avec un soin précautionneux.
Quelques jours plus tôt, il lui avait signifié le jour de sa venue et préférant être là pour l'accueillir, la pucelle n'avait point attendu le message attestant de son arrivée.
Une porte ouverte après l'autre, Perceval lève son museau avec régularité, guettant son invité avec assiduité jusqu'à finalement entrapercevoir sa silhouette caractéristique et l'aviser d'un signe de la main pour le faire approcher.
La jeune Montjoye n'en mène pas large, et sent en elle pointer quelques agaçantes piques de nervosité qui lui picorent la tripe, elle redresse lentement et déroule ainsi sa longue carcasse afin de le recevoir dignement.
" 'jour Siméon. Z'avez fait un bon voyage ? "
D'un mouvement, elle retire l'ample capuchon qui lui recouvrait la chevelure, dévoilant le cuivre flamboyant qu'elle porte désormais court légèrement en dessous de la nuque et sans attache pour l'heure.
Le sourire qu'elle lui adresse, est bref, assez pour se montrer aimable, mais point suffisant pour marquer une familiarité prononcée.
Notre aimable visiteur notera -ou pas- que la pucelle a pris également quelques pouces en hauteur et que la rondeur enfantine qui ornait son visage a quasiment disparu au profit de traits plus affirmés et à la fois plus semblables encore à ceux de sa mère, par malheur elle n'est toujours faite que d'angles et d'os aux entournures sauf le parpal qui s'arrondit de manière fort subtil -si subtil que cela pourrait en être invisible-.
" Souhaitez-vous prendre quelques forces ? Un rôt, un flacon de vin ? "
Pendant que la bouche questionne, anodine, l'oeil d'azurite le sonde, soupèse chacune de ses réactions, traque la moindre mimique qui pourrait traverser la face de l'artésien.
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