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Les premiers pas de la tzigane espagnole sur les routes françaises.

[RP] Les aventures et mésaventures d'une nomade

Asra_seana
... Tranche de vie passée et/ou du temps qui passe.




    Puigcerdà

Les adieux avaient été déchirants.
Comme un ciel gris, si lourd de nuage de pluie, que l'essence de l'âme en avait pris la même teinte et c'est sous ce ciel couleur de pierre humide, qu'elle avait décidé que c'était le bon moment.
Des rivières de larmes avaient parsemés les joues de ce petit clan de nomade.
Clan qui avait essuyé tant de misères et de bonheurs, que les chemins avaient empreints leurs cœurs de doux sentiments, comme une volonté inébranlable d'être, ce que peu avait... Une famille... aux membres tout aussi disparates, les un que les autres.
Asra en avait une, de sang, de cœur, et de peur, saupoudrée d'un lien profond, mais rien n'est plus. La mort vient vite chez les gens du voyage et la chance n'est pas toujours au rendez-vous.
Chassé bien souvent des terres des petits seigneurs.
Repoussés aux portes de cités.
Emprisonnés, bien souvent à tord comme à raison.
Orpheline...
Du moins dans son cœur, car le clan en était une, à sa façon.
Maints conseils, maintes invitations à rester, maints rêves étalés et mis à jour pour une veine tentative de garder un cœur dans le giron, mais l'espagnole, têtue, voulait tenter une nouvelle expérience, voir des horizons autres que ce qu'elle avait déjà vu.
Allez toujours plus loin.

Vêtue d'une chemise rouille, moutarde et noire, rapiécée à nombreux endroits, d'une jupe plus bleu que ciel, plus profond que la Méditerranée, des bas jaunes criards troués à force d'avoir usé dans ses chaussures et des bottes d'un rouge sanguin à la semelle aminci par la force des choses. Un châle vert aux franges aussi jaune que ses bas et son baluchon sur l'épaule tout aussi dépareillé que le reste de sa mise. Elle avait embrassé enfants, femmes et hommes puis avait pris le chemin sans un regard derrière sur la route de Vic.


    Vic

Une frénésie municipale battait son plein alors qu'elle pénétrait les portes de la ville de Vic. Banderole colorée et crieurs de rue, enjoignant de voter pour tel ou tel citoyen, proclamant des promesses électorales qui ne seraient probablement pas tenues.
Elle attirait l'attention l'espagnole, avec ses habits trop colorés pour être discrets. Les passants la regardaient tantôt d'un œil torve, tantôt d'un regard amusé ou encore curieux. Quelques sourires, car les cœurs libres n'ont pas peur des qu'en dira-t-on et ce n'était que routine que d'être ainsi dévisagée.
Elle s'installa donc sur le bord de la fontaine, tout près de la place du marché ou bon nombre de gens y passaient. Des femmes rondes sous leur atours nobles et des paysannes au pas rapide avec un enfançon cloué à leurs hanches, des hommes de tout niveau social. Le brouhaha était encore plus intense. Les marchands criants leurs aubaines et la qualité de leurs denrées. Les yeux noirs de la tzigane parcourait la foule, reposant ses pieds d'avoir marché toutes ses heures, une jeune demoiselle à l'air avachi s'approcha plus près, reconnaissant à la vêture de quelle communauté elle appartenait.

« ¿Sabes cómo leer las cartas, señora? » *
« ¡Si si! ¡Estaré en el galán pony esta noche! Dilo a tu alrededor, jovencita ... »**

Elle était repartit, emportant avec elle ce parfum de fleur de la noblesse. Assurément, les affaires seraient bonne ce soir et la tzigane comptait bien entourlouper quelques pièces en racontant les boniments habituels. Lorsque les cloches de l'église sonna none (c'est-à-dire 3h15), l'espagnole se leva et s'installa à l'auberge dites. Un repas constitué d'un ragoût de mouton et une chopine de bière qui avait été brassée dans un monastère non loin de là. Le repas copieux terminé et une autre chopine posé près d'elle, la brune installa ses cartes à plat sur un foulard, alors qu'elle voyait entrer la jeune fille de toute à l'heure. Une procession de femmes et de gamines se défilèrent devant elle, leur racontant les fables tant attendues. À l'une qu'elle connaîtra le grand amour et qu'elle se marierait dans l'année, à l'autre qu'elle ferait fortune car ses récoltes seraient outrageusement bonnes cette année et encore une à qui elle relata qu'elle porterait son premier enfant dans les trois mois à venir. Tout n'était qu'une question de perception et d'être à l'écoute de ce que que les visages révèlent plus que la bouche. Les gadjos ont cela, d'être très expressifs avec leur visage. Une petite fortune avait glissé d'une bourse à l'autre et quelques chopines de bières consommées pour faire taire l'aubergiste qui ne voyait rien de bien veillant en son commerce divinatoire.

Quelques heures de repos... Demain, Barcelona l'attendait.




* Vous savez lire les cartes madame?
** Oui, oui! Je serai au Poney fringant ce soir! Dis le autour de toi jeune fille
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   Hija del viento / Fille du vent      Tzigane      L'ombre va là où veut le soleil   
Asra_seana
La tzigane avait pris la route pour Barcelona en compagnie d'une petite famille de marchands itinérants alors que le soleil s'éteignait sur le littoral Méditerranéen. Grimpée à l'arrière de la charrette, adossée contre un mont de paille qui cachait des cageots de fruits et de légumes, les trois enfants de Maria et Alphonso, couraient autour du chariot en chantant sous l’œil bienveillant de leur mère. La voix de la nomade s'était jointe aux leurs et ses mêmes voix s'étaient tuent, sous la fatigue alors qu'Asra et les trois enfants dormaient dans la paille jusqu'à leur destination.



La capitale de Cataluña était surpeuplée et elle avait eu du mal à trouver une chambre dans une auberge. Elle fini par trouver mais la pièce n'était guère plus grande qu'un placard où s'y trouvait une paillasse mal rembourrée et le broc, sur la petite table bosselée, était craquelé. La chaleur qui régnait dans la pièce était immonde puisqu'elle était directement sous le toit, que toute la chaleur des étages inférieurs y montait et que la petite fenêtre percée dans le pignon ne laissait passer aucune brise.

Barcelona avait toujours été une ville qu'elle avait aimé et elle était pleine à craquer pour les festivités de ce début d'été. Concours de beauté féminine, tire à l'arc, musique, danse, chants, tout était là pour rendre la tzigane heureuse et avec cette masse de gens, elle comptait bien sortir ses cartes à nouveau et profiter de l'opportunité. La journée, sous le soleil flamboyant, donnait soif et nombreuses bières furent au rendez-vous et la belle se laissa gagner par l'ambiance. Dès que le concours fut terminé, la musique prenait toute la place et l'espagnole, passablement ivre, dansa au milieu des autres danseurs, roulant des hanches au rythme de la musique, laissant ses bras dessiner des figures complexes autour d'elle alors que ses pieds frappaient la mesure saccadée des luths et des tambours. Finalement, cette soirée là, aucuns écus ne gagna sa bourse... Sinon la menace d'un mal de tête épouvantable, d'avoir mélangé tant d'alcool et d'avoir chanté à tue tête avec les autres barcelonais. Elle réalisa que la soirée était bien avancée et qu'il lui fallait dormir un peu avant d'entreprendre la route vers Girona. Le sommeil ne tarda guère, la chambre surchauffée l'amortissant bien plus que le simple désir de dormir.


    Girona

La route fût silencieuse en comparaison de la veille. Que les sons nocturnes qui l'entouraient et ses sifflements, reprenant des airs entendus lors des festivités et une fois sur place, elle trouva une petite chambre toute simple. Lorsque l'on voyage seul, autant profiter des installations car, soyons honnête, une jeune femme demeure vulnérable d'une certaine façon, bien qu'elle ne soit pas, à proprement parlé, sans ressources pour se défendre.
Et au lendemain matin, revoir Girona, cette petite ville aux couleurs flamboyantes mais bien calme en comparaison avec Barcelona. La tzigane croit même que le village au complet s'est absenté pour les festivités de la capitale tant les lieux semblaient calmes et désertiques. Elle n'avait donc guère espoir de se faire quelques écus avant d'entreprendre la suite de son voyage. Elle savait, pour avoir déchiffré la carte qu'elle s'était procurée à Puigcerdà avant de quitter, qu'elle serait deux jours en pleine campagne, à dormir à la belle étoile à moins de trouver des compagnons de route.
La place du marché ne laissait pas grand choix en denrée, preuve évidente que les artisans du coin avaient déserté. Elle parvint tout de même à négocier quelques miches de pains et une bouteille de vin. La tzigane en profita donc pour reprendre le sommeil qu'elle avait négligé la veille et prépara son départ pour la France. C'était sa prochaine étape, mais d'abord, les deux jours en pleine nature.

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Asra_seana
Quelques provisions supplémentaires avaient été nécessaire. Sa bourse fondait à vue d’œil mais d'un autre côté, voyager avec trop nombreux écus, n'était pas le bienvenu non plus. Elle était attablée à la grande salle de l'auberge en bas lorsqu'elle le vit ou plutôt qu'il la vit... Le jeune homme, à première vue un paysan ou peut être un apprenti... Blond comme le blé, des yeux bleus comme un ciel d'été, un sourire qui ne demandait qu'à être répondu, il n'avait rien à voir avec les espagnols. Elle lui rendit son sourire.


    En route pour la France - Sous le soleil et le ciel étoilée      ♬♪  >



Richard était son nom. Il sentait le clair de lune et la mer, il avait tout au plus vingt ans et il avait refusé son refus de l'accompagner. Ainsi, les deux comparses de fortune avaient entrepris le voyage. Ils bavardèrent de leur vie respective. Lui, était français et apprenti chez un scribe espagnol, il avait fuit des responsabilités qu'il ne voulait pas. C'était donc une occasion comme une autre de pratiquer la langue, du moins, ce qu'elle en connaissait. Nombreuses erreurs mais rien qui ne lui permettrait pas de se débrouiller une fois sur place. Il lui faisait la leçon, comme le professeur improvisé qu'il était. La tzigane a bonne mémoire et elle sait apprendre rapidement, ce qui lui a toujours été un avantage. Ils finirent par installer un campement en s'éloignant un peu de la route. Un petit feu fût allumé et un lapin embroché à griller. Richard l'avait chassé pendant que l'espagnole mettait en place un campement rudimentaire. La bouteille de vin qu'elle avait acheté fût bu de moitié et ils s'endormirent blottis l'un contre l'autre après un échange gourmand de quelques baisers et caresses.

À l'aube, les oiseaux pépiaient allègrement puis se turent soudainement alors qu'un convoi de marchands passait. Ils défirent le campement et reprirent la route en continuant la conversation de la veille et les leçons de français. Il prenait un malin plaisir à corriger les erreurs qu'elle faisait et à féliciter les bonnes réponses avec affection. Un peu trop d'affection peut être pour son goût à elle. Il lui faudrait trouver les bons mots pour l'abandonner lorsqu'elle serait arrivée dans une ville française. La deuxième nuit ressembla à la précédente bien qu'il n'y eu pas de lapin au repas et que la demi bouteille restante fut rapidement consommée. Blotti l'un contre l'autre, avec pour seul toit la voûte étoilée.

« Je pourrais rester avec toi Asra. Voyager avec toi et te faire découvrir la France que je connais. »lui souffla-t-il entre deux baisers fougueux.
« No Richard, tou aura des problémes avec ton maestro et je continouerai de mon côté. Tou retourneras apprendre ton écritoure. » Lui avait-elle répondu d'un tons qui ne laissait place à aucun retour en arrière.

Il se figea et lui tourna le dos, déçu. Elle avait risqué qu'il parte en pleine nuit et sincèrement, elle aurait presque préféré qu'à cet air de gamin blessé. Au matin, ils reprirent la route en silence. Lui vers Girona et elle vers Narbonne. Elle se retourna une fois tout de même pour le regarder s'éloigner. Le beau français dont la chevelure brillait sous le soleil matinal, avait la démarche d'une victime. Elle sourit malgré tout, elle aurait préféré des adieux plus chaleureux et repris sa marche, d'un pas vif, impatiente de découvrir ce nouveau destin.
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Asra_seana
« Voyager est un palliatif dérisoire à la routine.
La vie est trop courte.
C'est une erreur de croire qu'on peut l'étirer
En transportant son ennui dans ses bagages. »
Robert Brisebois (L'Amour c'est tout, le hasard c'est autre chose, p.195, Éd. Stanké)




    Narbonne 


Plus ses pas avançaient, plus elle la voyait s'approcher. Narbonne, la France, son souhait. Une pensée amusante traversa l'esprit cabotin. '' Si les souhaits avaient des ailes, les moutons voleraient '' * Dès son arrivée, elle trouva la France exotique. De son point de vue à elle, plus rien ne ressemblait à ce qu'elle avait déjà connu. Épuisée, elle se trouva une chambre et dormi longtemps. Au matin, elle avait toute la journée pour découvrir la ville mais si las, la tête lourde, qu'au finalement elle ne fit rien d'autre que de ce rendre au marché avant que les artisans et commerçants ne ferment leurs étales pour la nuit. L'appétit l'avait quitté, elle ne mangea pas ce jour là et retourna dormir le peu de temps qu'il lui restait avant le prochain départ.

Les jours se suivent, mais ne se ressemblent pas. Fort heureusement, c'est un adage qui s'avère véridique.


    Bézier


[i]La tzigane était prête à découvrir, dès qu'elle ouvrit les yeux, elle descendit dans la grande salle pour se restaurer et prendre la température de cet exotisme qui l'entourait. Elle pouvait déjà entendre les discussions alors qu'elle descendait l'escalier. Cet accent unique ... Le même que le beau français blond rencontré à Girona. Des salutations courtoises, cueillir les regards curieux en vue des couleurs criardes qui la seyaient.
Tout cela la faisait sourire.
L'accueil fut tout de même chaleureux. Comme si les français avaient une vision du monde toute différente des autres pays.
Un vent de fraîcheur.
Une jeune femme aux cheveux comme de la soie en feu et des yeux foncés avait attiré son attention. Il n'y a pas de roux en Cataluña. La tzigane se reteint avec peine d'avancer ses doigts vers une mèche flamboyante.

Les discussions allaient bon train, les éclats de rire, l'alcool. Rien ne goûtait comme ailleurs. Les trois femmes lui indiquèrent où trouver le marché, la mairie si elle voulait un emploi, tout le nécessaire finalement comme si elle avait déjà parcouru ces rues. Le brouhaha du marché, c'est toujours un son qu'elle aime.
C'est la vie, c'est l'abondance, les rencontres.
Après avoir acheté viande séchée, pain, pommes juteuses et vin, elle s'installa près d'un arbre qui siégeait comme un roi pratiquement au beau centre de la petite ville. La brune regardait deux enfants qui y jouaient. La brune sourit, leur innocence est touchante et au bout d'un moment, les deux enfants repartirent avec leurs parents.

Il était temps de préparer la suite du voyage.







*WoT Tome 1 - Robert Jordan
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Asra_seana
La brune avait repris la route seule, elle trouvait de toute façon que c'était beaucoup moins contraignant. Ainsi, elle pouvait écouter le vent, suivre son inspiration et les joies du hasard. Ainsi, à la brunante, elle avait pris la route se dirigeant vers Montpellier. Une trajectoire logique en suivant la côte Méditerranéenne.




C'est là que la tzigane connu son véritable choc des cultures. La ville était bondée et ce n'était pas un euphémisme de le prétendre. Il y avait des gens partout, la langue colorée et les manières fort étranges. Des gens sympathiques et d'autres qu'elle aurait préféré ne pas avoir rencontré. Mais ainsi va la vie, les attentes ne sont pas les même d'une personne à l'autre.
L'espagnole n'y resta qu'une seule nuit et ne sachant pas quelle direction prendre, elle se fit joueuse et prit un dé avec lequel elle instaura des règles pour distinguer le nord du sud et l'est de l'ouest. Le hasard a voulu qu'elle prendrait la route pour Lodève. Elle quittait donc la côte Languedocienne.



    Lodève


La ville calme, bien que jolie, ne lui donna guère envie d'y séjourné longuement. Ainsi, elle dormit la plupart du temps qu'elle s'y trouva. Une petite visite, pour que tout de même son regard puisse apprécier l'architecture, le marché et les tavernes propres par manque de clientèle. Quelques verres de vin plus tard et un repas copieux, elle était déjà prête à partir et lança le dés à nouveau.



    Millau
 

La ville ressemblait presque trait pour trait à la précédente. Pas pour son architecture, qui elle, était différente par ce calme lourd. Était-ce parce que la mer lui manquait ou bien c'était ce manque de vivacité qui déprimait l'espagnole? Une courte visite, un court passage en taverne où elle s'enfila, seule, quelques verres sans même prendre le temps de les déguster. Un plat régional et elle se reposait pour la suite.

Peut être aurait-elle plus de chance à Rodez.

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