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[RP] Tel est mon destin

Isaure.beaumont
Comment Nicolas pouvait-il seulement penser une seconde qu’Isaure allait accepter une pareille condition ? Le nez levé vers le jeune évêque, le visage grave, Isaure accusa la surprise de cette demande avec un calme surprenant quand on la connaissait. Elle ne broncha pas mais il ne fallait pas pour autant croire que son silence valait acceptation. Bien au contraire. Personne, avait-elle décidé, n’avait le droit ni le pouvoir de se glisser entre elle et la bretonne. Nicolas pouvait bien essayer de gouverner le cœur, l’esprit et l’avenir de sa sœur, la Beaumont n’hésiterait à aucun moment à venir assiéger le couvent dans lequel il retenait Dana, dut-elle enfoncer elle-même la porte qui la séparait de sa liberté.

Elle coula son regard vers Octave, espérant qu’il conserverait lui aussi une indifférence feinte, qu’il tairait leurs protestations pour que la journée achève de se dérouler sous les meilleurs auspices. Elle observa avec une certaine appréhension les traits du visage du comte qui présageaient d’une vive contestation, mais le silence poursuivit son règne, sans heurt, et le Montfort en sembla satisfait. Elle gratifia le Beaupierre d’un sourire soulagé et d’un regard énamouré avant déjà d’emboîter le pas de l’évêque.
Nicolas avait du souci à se faire. Si le Beaupierre ne baissait pas le bras, la Beaumont était obstinée. Qui savait ce que donnerait alors leur coalition ?

Elle marchait lentement et se retournait tous les deux pas pour le regarder, pour se repaître de son image, comme si elle doutait encore de la réalité des derniers événements, comme si elle s’étonnait encore de sa présence après tant de mois loin l’un de l’autre. N’était-il pas merveilleusement beau son… pouvait-elle vraiment le dire ? son fiancé ? Elle le dévorait furtivement du regard, chaque fois que l’occasion lui en était donnée, et elle dût presser le pas pour avaler la distance qui s’était creusée entre elle et le jeune évêque. Au moment de se tourner pour la dernière fois, son attention fut détournée du dos séduisant du Beaupierre pour venir se fixer sur cette silhouette, qu’elle reconnut immédiatement : Archibald.

Elle s’immobilisa alors, soudainement pétrie d’une culpabilité qui irait grandissante. Ne venait-elle pas de se parjurer en accédant à son bonheur ? Si elle avait laissé entrevoir, dans un moment d’égarement, de pure folie, la possibilité de mariage à Archibald, elle avait senti bien vite elle avait senti bien vite le déclin de ses aspirations et la faiblesse de ses sentiments à son égard. Incapable de formuler de façon claire et définitive sa décision, elle lui avait fait la promesse de n’épouser que lui sinon d’embrasser la religion. Comment aurait-elle pu savoir qu’Octave surgirait sur son chemin et l’éclairerait ?

Et le bonheur parfait laissa place au désespoir, le regard volant de l’un à l’autre, le cœur douloureusement serré par l’angoisse. Il n’était pas trop tard pour tenir parole, elle pouvait encore revenir sur sa décision. Il suffisait de demander à Nicolas de procéder à son ordination comme prévu. Or, pour respecter la promesse faite à Archibald, il lui fallait renoncer à Octave. Et à leur bonheur.

Elle avait rejoint Nicolas, l’esprit préoccupé, encore incertaine de son choix.

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Octave.
Dos à lui se joue son salut, mais cela, le Beaupierre l'ignore. Quand c'est à son tour de se retourner pour la regarder, ce sont les épaules menues, le dos fin et la démarche isaurienne auxquels il sourit, sans se douter une seconde qu'il aura suffi d'une silhouette pour faire chavirer l'espoir d'un bonheur qui semblait pourtant si sur quelques instants auparavant.

Et parlant de silhouettes, d'autres s'avancent désormais dans l'allée. Et l'ombre gagnant les nouveaux arrivants, il reconnait Lucie, dont pourtant les formes ont bien changé depuis leur dernière entrevue. Irradiant de bonheur quand elle l'aura vu pétri de doutes, heureux comme un pinson, quand elle l'aura subi stressé par la guerre et la défense, les retrouvailles sont chaleureuses côté Beaupierre et il lui fait une place dans sa rangée, saluant poliment Dédain qu'il n'a fait qu'apercevoir, et dont au final, il ne sait que eux choses : c'est le mari de Madeleine, et le suzerain d'Isaure. En ferait-ce son futur suzerain ? Hum. Peut être qu'il pourrait le saluer plus cordialement que cette inclinaison de la tête ? Peut-être.


Lucie ! Prenez place, prenez place... le bon jour à vous deux. J'espère que la route a été bonne ? Tu ne veux pas parler du temps qu'il fait aussi ? Je pensais vous l'écrire... j'ai retardé ma réponse, Lucie, pour ne pas avoir à vous faire subir l'attente... Mais je n'avais pas pensé que vous seriez là aujourd'hui. Et de sourire, encore, l'oeil brillant. Il va prononcer les mots à voix haute, et par là même, les rendre réels, faire exister les faits, rendre impossible toute dénégation future. Elle a dit oui, Lucie ! ELLE A DIT OUI !

Personne dans l'église n'aura perdu une miette de la nouvelle, voire même personne de Périgueux. Si les habitants de l'Armagnac et du Comminges envisagent comme surnom le Tonitruant ou le Beuglant, ce n'est pas pour rien. Octave a la voix qui porte et l'enthousiasme bruyant.

Elle va prononcer des voeux mineurs, elle ... elle a accepté de m'épouser. Vous rendez-vous compte ? Vous aviez raison... Vous aviez raison ! Elle m'aiME !

Tant d'amour, de naiveté, de soulagement et de joie dans ces quelques mots, qu'il en consolerait les âmes les plus tristes, qu'il en soulagerait les malheurs les plus grands, ne serait-ce que par capillarité. Il peine encore à y croire, et pourtant, il partage la nouvelle, il sourit, il en presse la main de sa voisine, qui aura il y a peu supporté les questionnements hésitants et les naïves interrogations d'un Beaupierre tout à fait maladroit dans le domaine du sentiment.

Et vous ? Il en oublie la fin de la phrase... Et vous... elle vous aime ? Vous aimez ? Vous allez bien ?

Elle n'en a pourtant pas l'air, Lucie. Mais Octave, tout à sa chance, tout à son courage, tout à ses... fiançailles ? Ne remarque pas les traits tirés, le teint brouillé, ou met ça sur le compte du récent accouchement.

Glissant malgré lui un regard vers la nef, il admire encore le profil isaurien. Moins serein, moins rayonnant. Le sourcil se fronce, vaguement, un instant, avant qu'il ne décide qu'il est tout à fait normal qu'Isaure soit un peu tendue. Même mineurs, des voeux restent importants. Tout comme ceux qu'ils prononceront, bientot, l'un envers l'autre. Il n'en doute pas. S'il savait...

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Madeleine_df
Elle a dit oui.

C'est la première chose qu'entend Madeleine en pénétrant dans l'église. Et elle ne peut s'empêcher de sourire, en y reconnaissant la voix de son filleul. Encore aveuglée par la lumière du dehors, elle met un certain temps à s'habituer à la pénombre des lieux, mais finit par reconnaitre les différents protagonistes, qui tous lui tournent le dos, sauf peut être le Montfort. Archie est là, et malgré tout le bonheur qu'elle peut éprouver pour Octave, son coeur se serre en songeant aux sentiments que doit éprouver son futur vassal. Voudrait-il encore seulement l'être, à présent que la compétition était terminée ?

Elle ne va pourtant pas le réconforter, quand bien même cela avait été sa première intention. Pieds nus, et en tenue de pénitente (l'ordination n'était qu'une étape de son pèlerinage), la princesse aux cheveux courts s'avance discrètement et s'installe sur l'un des bancs du fond, en espérant que personne ne l'ait remarquée. Et surtout pas lui, son mari, qui caracole aux côtés de Lucie dans les premiers rangs de l'assemblée. Ce n'est pas le moment ni le lieu pour des retrouvailles. Trop de reproches à faire, et trop de choses à cacher, comme le fait qu'elle ait repris, sur les conseils de l'évêque ici présent, la flagellation pénitentielle. C'est qu'elle avait estimé en avoir plus que besoin, mais le simple fait d'appuyer son dos meurtri au dossier de l'assiste lui était douloureux, aussi décide-t-elle finalement de s'en détacher, et pour mieux se cacher, plonge le visage dans son missel.

Une bien belle bande de déglingués.

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Hazell
Un chiot sous chaque bras, sourcils froncés, la petite muette marquait chacun de ses pas avec une certaine mauvaise humeur.

C'est qu'elle avait attendu Archibald pour venir l'aider à la coiffer et à l'habiller, mais il est vrai que ce dernier avait un air absent ces derniers jours et elle ne comptait plus ses oublis. Elle se retrouva donc seule, livrée à elle-même dans une lutte acharnée avec la tenue qu'on lui avait préparée, et elle espérait de tout coeur, après tant d'efforts, que la robe était au moins dans le bon sens.

Sa marche se fit moins assurée à chaque fois qu'elle croisait une personne en chemin, exécutant un long détour en cloche à distance respectable, dévisageant l'inconnu familier d'un regard appuyé et craintif, soutenue par ceux des chiots, langues au vent. Puis elle se vêtait à nouveau de son irritabilité, avant de finalement l'abandonner définitivement en entendant les cloches retentir.

Passé le rideau d'obscurité aveuglant en pénétrant dans la bâtisse, elle reprit son souffle, sans lâcher le lévrier et le danois -penchant du côté danois à cause du poids-, s'approcha du bénitier pour leur permettre de se désaltérer. Puis, elle s'avança dans l'allée, passant à côté de Madeleine sans la voir, le regard tourné vers Isaure et Nicolas qu'elle reconnut et voulut rejoindre, ignorant les convenances bien qu'on lui ait expliqué le déroulement de la journée.

Les églises avaient toujours un drôle d'effet sur elle, à la fois paisible et terrifiant de ce sentiment d'une présence invisible, de ces vitraux énigmatiques et de ces rosaces hypnotiques.

- Vous aviez raison ! Elle m'aiME !

Elle se figea soudainement en entendant une voix près d'elle dépareiller avec les murmures et la tranquillité du lieu.
La blondine tourna la tête, puis la penchant, pour apercevoir Octave, le dévisageant d'un drôle d'air.
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Archibald_ravier
On lui passe à droite, à gauche, alors qu'il est planté là au milieu du passage, et il ne réagit pas. Il ne voit pas Dédain ni Lucie, il ne reconnait pas Madeleine.
Il faut que Caia, bancale, lui passe sous le pif pour qu'enfin il réagisse.
Quelques enjambée plus tard, il s'empare de la main d'Octave et la serre vigoureusement.


C'est pas faute de vous l'avoir dit d'puis des mois, mon vieux. Félicitations.

Voilà. Ça, c'est fait. Maintenant il va pouvoir aller se planquer au dernier rang et pleurer toutes les larmes de son corps pendant le mariage.
Non ?
Non.
Parce qu'il y a Isaure, qui a l'air inquiète, et Caia, qui va finir par céder sous le poids d'un danois. Parce qu'il n'était pas là pour lui faire ses nattes : il arrive tout juste de Bordeaux où il a récupéré ses affaires afin de s'installer à Périgueux. Pour mieux séduire Isaure.
Merde. Pour être proche de Dana. Finalement, c'est elle qui a le plus besoin de lui.

Il lâche la main du fiancé, et se dirige vers la future et l'évêque. Il plaque un sourire sur son visage, du mieux qu'il peut. Et en passant, il se penche pour féliciter Caia sur sa jolie tenue, avant d'aborder la brune.


Bonjour, Isaure. Je n'vous dirais pas "je vous l'avais ben dit" mais quand même. Félicitations. J'suis très heureux d'assister à vot'mariage plutôt à votre prise de voile. Mais vous n'devriez pas aller passer vite fait une robe plus... hum... éclatante ?

Regard vers le prêtre. L'ami. C'est bon, je joue bien la comédie ? Tout le monde comprendra que nonnonnonnonnon je ne me sens pas trahi ? Ni malheureux comme les pierres ? Oui ? Non ? Je passe pour un con ?
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Alphonse_tabouret
Sur le parvis, la nouvelle s’est répandue à chaque bouche et s’est amplifiée aux voiles des murmures ; Octave a demandé Isaure en mariage au seuil de son ordination et a reçu un "Oui" en guise de bénédiction.

Au fond, les cheveux courts de Madeleine et ses épaules rentrées écornent le fil de la pensée sans pour autant joindre l’intérêt à la salutation ; princesse, le nez à son ouvrage, semble chercher formule pour se faire plus menue qu’elle ne l’est, et pour connaitre le désir désespéré des disparitions jusqu’à la dissolution, Tabouret lui abandonne la politesse et lui laisse la paix des solitudes recherchées.
Pas assez intime pour se joindre à la Cène où il discerne les proches, silhouette se dissout au rang le plus reculé, et s’assoit au frais des voutes sombres , au contraste ardent d’un soleil de juillet fendant l’allée d’un sourire inconscient ; l’odeur de l’encens s’y dilue comme une fleur d’hiver et semble promettre à chacun le parfum des inédites journées. D’ici, la silhouette de Faust a quelques élans qu’il préfère observer de loin, Faune à l’abri des regards au constat d’une gourmandise subite ; il ne lui a jamais ôté des épaules, cette robe-là.


Dans l’entrée, la silhouette d’Archibald est restée immobile quelques instants, statue aux grèves d’une Gorgone brune qui n’a pas eu besoin d’un regard pour le changer en pierre ; une simple évidence a transpercé le cœur quand il en rehaussait un autre. L’amour est une chose injuste qui récompense rarement tous ses participants et Archibald ce jour git dans une flaque de cristal quand Beaupierre touche un astre du doigt.
Les mots ne feront rien, peut-être même pire . Aucun pansement n’a jamais su étancher une aorte fébrile et rendre le sourire au choc des collisions mais Tabouret en est sûr, Garçon au cœur brisé vient de s’épargner un long chemin de croix et le gouffre assuré ; jamais Beaumont ne l’aurait épousé malgré ses qualités.
Il y a quelque chose d’héroïque dans la marche de l’éconduit, dans sa poignée de main en guise de reddition, dans la preuve de ces indéfectibles affections que l’on piétine tôt ou tard en s’autorisant l’ignominie du bonheur, et à cet étrange spectacle, cette pantomime forcée, en ce jour de silencieuse défaite, pour la première fois, Alphonse trouve Archibald superbe.

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Isaure.beaumont
La voix du Beaupierre s’éleva et résonna sous les voûtes de l’église et jusque dans le cœur tourmenté de la Beaumont. Les yeux clos, la joue mordue à sang, elle essayait de refouler ses larmes qui menaçaient de trahir son état émotionnel. Elle ne s’était pas attendue à ce qu’il crie à toute l’assemblée, au reste du monde même, son bonheur et leur embryon de projet commun. Elle resta raide dans l’allée, à attendre un geste ou un mot de Nicolas. Elle se refusait à regarder en arrière, à croiser son regard, à le voir éclatant de bonheur. Comment pouvait-elle seulement songer à détruire l’homme qu’elle aimait pour sauver son âme du parjure ?

Allons Isaure, petite égoïste, qu’est-ce qui est le plus important pour toi ? Lui, ou ton salut.

Et après tout, la promesse faite à Archibald n’était plus vraiment actuelle, n’est-ce pas ? Puisqu’il ne l’aimait plus, puisqu’il avait abandonné toute prétention maritale, elle ne trahissait plus tant sa parole ? Toute à ses pensées, elle n’avait pas entendu le Ravier approcher et elle sursauta quand il s’adressa à elle. Elle lui jeta un regard de bête effarouchée avant que l'éclat de peur ne soit peu à peu remplacé par l’incompréhension :


- Félicitations ? Heureux ? Mariage ? Ma… robe… ? Mais grand dieu, que racontez-vous… Archibald ?!

En arrière-plan, elle le vit, entouré de ceux qui composaient son monde. Elle le vit parmi les siens, si beau, si lumineux, si tout. Elle se prit à sourire, tout doucement, sans s’en rendre compte. Il ne dépareillait pas dans la noble assemblée de ses invités ; il s’accordait au tableau, le magnifiait même. Et une larme coupable s’échappa, roulant sur sa joue : comment avait-elle seulement pu douter sur ce qu’il convenait de faire. Comment avait-elle pu ne serait-ce qu’une seconde songer à le sacrifier ?

    Je préfère mille fois l’Enfer Lunaire à l’idée de me passer de vous Octave. Je préfère endurer mille morts douloureuses que de renoncer à la douceur de vos lèvres, à la chaleur de vos mains, à la puissance de vos bras, au courage et à la noblesse de votre cœur.

Les mots d’Archibald firent enfin sens et lui ôtèrent le dernier poids qui demeurait. Il était heureux. Pour elle. Pour eux. N’était-ce pas là une amnistie ?

- Je prononce mes vœux. Mineurs. L’aube me semble donc tout à fait appropriée. Laissons la robe éclatante à d’autres vœux, ne pensez-vous pas ?

Elle lui sourit alors, totalement rassérénée et elle l’embrassa du regard, reconnaissante.

- Pour ce qui est de la date, je crains n’en avoir aucune idée, mais j’imagine que…


Elle glissa de nouveau son regard sur le tonitruant comte d’A&C. Le cœur de nouveau gonflé d’espoir et d’amour, elle acheva :

- Mais j’imagine que nous fixerons rapidement une date. Vous en serez averti bientôt.


La jeune femme coula un ensuite bref regard vers Nicolas puis se pencha bientôt à l'oreille d'Archibald pour y glisser quelques mots, sans que Nicolas ne puisse en saisir le sens:

- Savez-vous quand Dana doit arriver ?

Elle n'imaginait pas que sa plus précieuse amie, cette sœur de cœur, soit absente pour ses vœux, même mineurs. Ni même qu'elle manque le baptême de Caïa dont elle devait être la marraine.
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Arnauld
A l'entrée de l'église, Arnauld esquissa une légère grimace. Il n'en avait pas encore tout à fait passé le seuil, mais il voyait déjà évoluer plusieurs silhouettes à l'intérieur, en plus de celle d'Archibald au milieu du passage. Décidément, ce n'était vraiment pas son monde. Lui, le fils de paysans devenu artisan, que faisait-il ici au milieu de ce gratin de nobles et d'ecclésiastiques ? Il avait certes mis ses plus beaux vêtements, avec son gilet en cuir brodé, mais même dans cette tenue qui pouvait faire vaguement illusion, il était envahi par un fort sentiment de... De quoi, au juste ? Un décalage, en quelque sorte, une dissonance. Il pensait d'abord que cela venait de l'écart entre sa condition et celles des invités, mais à présent qu'il était là, à quelques instants du début de la cérémonie, il songea que ce sentiment venait sans doute avant tout d'Isaure elle-même. Cette femme si passionnée et dramatique, bien que si prude, qui couchait en cachette avec Archibald sur la route l'automne dernier et qui se faisait arracher des sangsues sur tout le corps après une énième crise existentielle, qui donnait des noms horriblement tendancieux à ses tavernes et qui pouvait se lancer dans de véritables crises d'hystérie, jurait avec la platitude sans nom de la vie monacale à laquelle elle allait se vouer. Idéaliste et romantique comme il était, Arnauld ne parvenait pas à comprendre qu'on puisse renoncer à jamais à l'amour et aux bonheurs de la vie conjugale, et bien qu'il n'ait jamais vraiment sur pourquoi Archibald était aussi amoureux d'Isaure, il avait souhaité que son ami puisse l'épouser et qu'ils vivent heureux tous les deux, même s'il était certain qu'un tel mariage serait loin d'être un long fleuve tranquille.

Cependant, c'était le choix d'Isaure, et puisqu'il ne pouvait pas la forcer à embrasser sa vision optimiste du mariage, la seule chose qui lui restait à faire était de la soutenir et de souhaiter que la vie de nonne la rende enfin heureuse. Ça, et veiller aussi à ce qu'Archi tienne le coup. Il était toujours au milieu du passage, et Arnauld s'apprêta à le rejoindre quand il entendit une voix inconnue et fort excitée crier : ELLE A DIT OUI !

Il avait lui-même suffisamment hurlé ces mêmes paroles sur le même ton pour savoir que ce genre d'exclamation se rapportait à une demande en mariage. La suite ne laissa plus de doute sur l'identité des futurs mariés : le propriétaire de la voix et... Isaure.

D'accord. D'accord. D'accord... Foutredieu de mes deux, mais c'était qui, ce type ?

Les yeux écarquillés, les sourcils haussés, la tête légèrement inclinée sur le côté, il assista sans y comprendre goutte à la poignée de main entre Archibald et l'inconnu, puis à son échange avec Isaure, sans entendre toutefois tout ce qu'ils se disaient.

Eh bien, lui qui avait se sentait déphasé en arrivant ici, il avait encore de quoi faire.
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Archibald_ravier
D... Dana ? Elle doit venir ?

Il coula un regard en coin vers l'évêque.
Non, elle ne devait pas être prévue aux festivités.
Il tâta le fond de sa poche, lourde d'une clé. de LA clé. Celle qui détenait le pouvoir. Celle qui détenait Dana.

C'est grisant, le pouvoir.


Elle n'peut pas v'nir, Isaure, et vous le savez comme moi.


Et je n'irais pas la chercher.
Il n'avait pas envie de faire ça pour Isaure. Il faisait des efforts pour prendre les choses du bon coté, il prenait sur lui autant qu'il pouvait. Mais là, non.
Aller chercher Dana. Avoir l'air de fuir, donc. Passer pour un lâche. Et revenir avec Dana, déplaire à Nicolas, prendre le risque d'une crise de folie au milieu de la foule - il se souvenait encore de celle qui l'avait prise dans le cloitre, juste après qu'elle lui ait demandé de lui couper les cheveux ! - devoir gérer la crise, devoir assumer l'erreur.
Non.
Isaure pouvait bien prononcer ses vœux sans son âme sœur : elle avait son fiancé pour la réconforter.


J'vous laisse avec Monseigneur.

Et tant pis pour vous.

Il hocha la tête en guise de salut, et s'en retourna vers les sièges. Il remarqua Arnauld, qui venait d'arriver. Il lui tapa sur l'épaule et l'entraina vers les sièges du fond et... Madeleine ?


Salut, Altesse. Toujours partante pour fonder l'club des laissés pour compte ? chuchota-t-il en s'avachissant sur le banc près d'elle.

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L_aconit
Le jeune évêque salua toutes les personnes présentes d'un signe de tête respectueux, laissant parfois traîner ses yeux plus longtemps sur de précis détails. De précises personnes. Le roux de madeleine, abominablement saccagé, la pâleur d'un inconnu concurrençant directement la sienne, l’œil taiseux d'un Archibald vaincu. La marquise, l’innocence de Caia ou encore le retrait étudié d'Alphonse ne lui échappèrent pas pour autant, malgré la main qui guidait une Isaure distraite, l'arrachant à ses messes basses vers le choeur de l'église. Non, Dana ne viendrait pas. Il était heureux qu'il ne put pas entendre la question posée à l'oreille de l'évincé.


- Amis, fidèles, je suis heureux de venir célébrer ce matin cette messe et d'introniser une nouvelle sacristine qui officiera en cette église Saint Front. Ici se sont joués moults beaux engagements, et vous êtes venus ce jour assister à l'un deux, qu'Isaure ici présente a accepté de partager avec vous.


Il désigna la jeune femme, qu'il ne manqua pas de gratifier d'un bienveillant regard. Oui. Nicolas était un petit con. mais un petit con bienveillant. Toutes ces situations inextricables où; buté, il tenait tête au monde entier pour telle ou telle cause, n'étaient souvent que l'aboutissement d'un grand attachement qui perdait son recul au profit de l'emportement. Et s'il était si froid avec le Beaupierre, c'était sans aucun doute parce qu'il lui en voulait secrètement d'avoir été si beau un soir où lui fut si malheureux, le premier soir où leur routes s'étaient croisées. Tous les fils qui reliaient les gens présents les uns aux autres tissaient d'immenses toiles qui n'avaient pas le même ensecret observé de tel ou de tel point de vue. Un beau merdier. Oui.


- Une grande mission l'attend et nous savons tous qu'elle sera à la hauteur de cette tâche. Je vous invite à prier ensemble. Prions pour les fidèles aristotéliciens qui grandissent dans la foy, que le clergé leur transmette le message des Prophètes afin de les faire grandir plus encore dans l'observance du Livre des Vertus.


Il se mit alors en prière, invitant des yeux la st Peruys à l'imiter.



Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
Le fils de Nicomaque et de Phaetis,
Envoyé pour enseigner la sagesse
Et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés;
En la Vie Eternelle.

AMEN

_________________

Chapelain de l'Ostel Dieu à Paris, Evêque de Perigueux, Exorciste de Rome
(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
Isaure.beaumont
A l'annonce de la non-venue de Dana, son sourire s'était immédiatement fâné, son bonheur écorné. Elle aurait voulu convaincre Archibald d'aller la chercher, mais depuis qu'elle avait mis à mort tous ses espoirs, il était bien moins enclin à la satisfaire. Elle tendit la main pour essayer de le retenir mais déjà il lui échappait, insensible à sa détresse. Archibald, s'il vous plaît...

Elle le suivit du regard, prenant alors conscience qu'ils étaient tous arrivés et si l'absence bretonne la peinait terriblement, la présence de tous ses autres proches lui redonna du baume au coeur. Ils étaient là. Elle les embrassa du regard avant de le dévier sur celui qu'elle avait aimé dès le premier regard, là, tout au secret de son coeur, tout au fond, enfoui sous une triple calotte de glace. Toute absorbée à sa contemplation du comte qui venait de la ravir au Créateur, elle mit quelques secondes à comprendre que la cérémonie commençait.

Au geste de l'Evêque, elle tourna le dos à ses invités et s'agenouilla à ses côtés, joignant les mains, fermant les yeux.


    - Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
    Créateur du Ciel et de la Terre,
    Des Enfers et du Paradis,
    Juge de notre âme à l'heure de la mort.

    Et en Aristote, son prophète,
    Le fils de Nicomaque et de Phaetis,
    Envoyé pour enseigner la sagesse
    Et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

    Je crois aussi en Christos,
    Né de Maria et de Giosep.
    Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
    C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
    Il est mort dans le martyr pour nous sauver.
    Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut.

    Je crois en l'Action Divine;
    En la Sainte Eglise Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
    En la communion des Saints;
    En la rémission des péchés;
    En la Vie Eternelle.

    AMEN

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L_aconit
Faust ouvrit un peu les bras. Un peu de théâtralité aiderait à ne pas perdre les fidèles en route. Il fit signe en douce à Salomon d'y aller doucement sur l'encens.


Ce jour nous réunit également pour confirmer le baptême d'Isaure et pour que soit fait table rase du passé, je vous invite à confesser à notre Seigneur vos péchés et à vous en soulager. Faites maintenant pénitence et repentance de ces actes, de ces dires, ou de ces pensées que vous avez regretté. Dieu est Amour et Amitié, alors il nous permet de nous confesser et de demander le pardon et d'obtenir l'absolution. Il n'y a rien que le Tout Puissant ne puisse pardonner.

Si vous pensez être un modèle de vertu, alors vous êtes prétentieux. Si vous pensez n'avoir jamais péché, alors vous êtes hypocrite. La créature Sans Nom est toujours là, tapie dans l'ombre, elle peut prendre toute les formes pour nous tenter, et nous faire sortir du droit chemin, de nous faire oublier l'amour. Elle prend parfois des formes étranges et trompe ainsi ceux qui croient en l'égalité des hommes, les détournant de l'ordre établi par le Tout Puissant.

Dieu sait que l'homme est par nature imparfaite... Il aura toujours du mal à trouver le juste équilibre entre humilité et prétention. Je vous invite donc à vous confesser à travers la prière. Bien évidemment, je reçois aussi en séances confessionnelles privées, et séances d'exorcismes à la mode Romaine.


Envoyez les oboles. Héhé...

Le blond se mit donc à prier à haute voix:

"Je confesse à Dieu Tout-Puissant, à tous les Saints, et à vous aussi, mes amis,
parce que j'ai beaucoup péché, en pensée, en parole, en action.
Je supplie tous les Saints, et vous, mes amis, de prier le Créateur pour moi.
Que le Très Haut nous accorde le pardon, l'absolution et la rémission de tous nos péchés. Amen ."


Et de murmurer à Isaure :

- Isaure! Qui est votre parrain ou votre marraine pour cette confirmation?!

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Chapelain de l'Ostel Dieu à Paris, Evêque de Perigueux, Exorciste de Rome
(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
Isaure.beaumont
Elle les avait confessés, tous ses petits péchés. Et ses plus gros aussi. Mais ces deniers ne semblaient pas vouloir s’effacer. Il lui collait à l’âme et il lui semblait parfois qu’ils s’apposaient ou plutôt se gravaient en lettres de honte sur son front et que chacun pouvait alors les lire et la juger. Etait-ce le cas aujourd’hui ? Remarquerait-on autour d’elle son aura pécheresse ? Octave verrait-il son front s’orner de ses pires fautes ? Dédain verrait-il l’éclat terne de son âme salie par les manquements et ses égarements ? Et les autres, que verraient-ils tous ces autres tout aussi chers à sa vie et son cœur ? Ses pensées honteuses virevolter autour d’elle ?

- Je confesse à Dieu Tout-Puissant, à tous les Saints, et à vous aussi, mes amis,
parce que j'ai beaucoup péché, en pensée, en parole, en action.
Je supplie tous les Saints, et vous, mes amis, de prier le Créateur pour moi.
Que le Très Haut nous accorde le pardon, l'absolution et la rémission de tous nos péchés. Amen .


Sa voix mourut avec celle de Nicolas, et quand il se pencha vers elle, elle le regarda étonnée et se penchant à son tour à son oreille, lui répondit sur le même ton :

- C’est que… j’ignorais qu’il me fallait avoir un parrain et une marraine pour une confirmation… Ma marraine est décédée il y a de cela fort longtemps… et mon parrain est en Béarn et je ne lui ai pas parlé depuis tant d’années… Il est vivant, je ne peux le remplacer. Puis-je demander à Madeleine de l’être ? Elle est l’épouse de mon suzerain et est si vertueuse que je ne vois personne ici plus à même de me guider dans le chemin de la vertu.
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L_aconit
- Oui bien sûr, madeleine? madeleine avancez. Venez . Vous serez la marraine confirmée d'Isaure. Là.

Pas le choix.

Prières récitées , il poursuivit la cérémonie, d'une droiture absolue, petit nez dressé.


- Est venu le temps que vous préférez tous: lire un passage du livre des vertus. Salomon, tu me réveilles ceux qui s'endorment je te prie.

Citation:

- Vita de Christos, chapitre 12 a écrit:

Quand cette foule se dissipa, la place se vida, laissant place aux gardes du procurateur romain qui gouvernait cette ville. C’est alors, mes amis, que j’eus l’une des peurs les plus profondes de ma vie. Les soldats, rouges, en habit de sang, faisaient irruption sur la place par les multiples ruelles.

Certains surgirent sur les murailles et d’autres sortirent de différents bâtiments, bloquant toutes les issues et toutes les portes. Un tribun descendit alors les marches du palais du gouverneur, accompagné d’un robuste centurion.

Arrivé au milieu de la place, le tribun arrêta sa marche, et se pencha du côté de son centurion. Ce dernier prit alors la parole et nous dit de sa grosse voix brutale :

" Toi, Christos, qui te dis le messie et le guide ! Je t’accuse de nuire à la cité. Tu es un fomenteur de révoltes, un dangereux révolutionnaire, un homme de troubles. Aussi je te demande de me suivre ! "

Nous autres, ses apôtres, étions paralysés par la peur. Nous n’entendions que le sifflement de la brise qui faisait s’agiter les capes des romains. Et nous guettions, inquiets, la réaction de Christos. Daju était terrorisé, lui qui avait été vexé de ne pas avoir été choisi par Christos pour construire son Eglise, un peu comme Lotx l'a été lorsque j'ai pris sa place d'évêque.

Christos dit alors au centurion :
" En vérité, je te le dis, homme de peu de foi, je ne te suivrai pas, mais c’est toi qui vas me suivre ! "

Alors, le tribun ordonna au centurion de se saisir de Jeshua, et l’officier, à la mine féroce s’approcha de nous d’un pas lent. Je respirais au rythme de la cadence de ses pas, essayant de calmer mon cœur qui s’affolait. Lorsqu’il se trouva face à Christos, le Centurion le regarda dans les yeux, intensément et assez longuement. Lorsque soudain, il ôta son casque et s’agenouilla en embrassant la robe de notre messie.

" Maître, supplia-t-il, à la plus grande surprise du Tribun, je voudrais vous suivre et faire partie de cette communauté de fidèles. Comment dois-je faire ? Je sais que je suis pécheur et que j’ai servi un mauvais maître, mais je t’en prie dis-moi comment me faire pardonner ! "

Alors Christos le releva et sous le regard médusé des romains, il prononça ces mots :
" Pêcheur, je te le dis, tu viens de faire la première chose que les fidèles devront faire ; se montrer humble et confesser leurs pêchés. Ainsi, si ton repentir est sincère, Dieu te pardonnera. "

Christos se tourna vers ses apôtres, et continua :
" Et vous, que les fautes commises par vos ouailles leurs soient pardonnées si elles viennent les confesser à vos oreilles, et qu’elles sont prêtes à en faire pénitence."

Alors, Christos s’approcha de la fontaine, et dit encore au Centurion :
" Par la grâce de l’éternel, je vais te laver de tes péchés, te ceignant d’eau, source de vie. "

Et Christos plongea ses mains jointes sous le jet de la fontaine. Il aspergea la figure du Centurion de cette eau en chuchotant ces paroles :

" Seigneur, daigne laver cet homme de ses péchés, et lui donner ainsi une nouvelle naissance parmi les croyants ! Au nom du Très Haut. Amen "

Puis, Christos nous appela à lui, nous, ses apôtres et, les uns après les autres, il nous ceignit de l’eau de la fontaine, nous faisant naître à nouveau. Il nous dit: " Mes apôtres, tant hommes que femmes, par la grâce de Dieu, vous voici lavés de vos péchés. A vous de Lui montrer que vous saurez vous montrer digne de cet honneur qu’Il vous fait, car le sacrement du baptême pourra être retiré à quiconque en trahit l’essence. "

Ce fut une journée intense que je n’ai jamais oubliée tant elle est gravée dans ma mémoire. Notre émotion était à son comble quand nous nous aperçûmes en plus que les soldats avaient déserté la place.


Nicolas observa le petit oblat secouer comme des pruniers les contrevenants à l'attention, dans un sourire satisfait. Il continua donc.

- Avant d'accomplir ce rituel, il me faut vous demander, Isaure, si vous désirez, en toute conscience des engagements que cela implique, confirmer votre engagement dans la communauté des fidèles, chanter juste, respecter le dogme ainsi que le droit canon de l'Église et défendre dès lors la Vraie et Unique Religion Aristotélicienne contre ceux qui s'y opposent ou la mettent en doute... Si tel est le cas, veuillez répéter après moi le serment du baptisé :


"Je reconnais en Dieu le moteur du monde, la pensée suprême et la cause efficiente et finale du monde.
Je reconnais l'Eglise Aristotélicienne comme mon guide dans la connaissance de Dieu, et je jure de lui rester fidèle ainsi qu’à son autorité, seule représentante sur terre de l'Etre divin.
J'accepte tout cela de ma propre volonté pour le salut de mon âme en vue de ma résurrection près de Dieu dans la contemplation éternelle de Sa Beauté.
Je désire que mon nom apparaisse comme baptisé et serviteur de Dieu tout puissant."

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Chapelain de l'Ostel Dieu à Paris, Evêque de Perigueux, Exorciste de Rome
(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
Isaure.beaumont
Elle écouta la lecture d'un oreille distraite, repensant au début de cette étrange journée. A quelques pas de prendre le voile, elle se ferait finalement passer la bague au doigt. Octave... Elle tourna la tête vers ses invités et le chercha du regard, le coeur s'emballant quand elle le vit. Ce fut l'allusion à Lotx qui la ramena à la réalité et elle tourna un regard surpris vers Nicolas, surprise de ce passage dont elle ne se souvenait pas. Et enfin, d'une voix forte et assurée, elle répéta lentement:

- Je reconnais en Dieu le moteur du monde, la pensée suprême et la cause efficiente et finale du monde.
Je reconnais l'Eglise Aristotélicienne comme mon guide dans la connaissance de Dieu, et je jure de lui rester fidèle ainsi qu’à son autorité, seule représentante sur terre de l'Etre divin.
J'accepte tout cela de ma propre volonté pour le salut de mon âme en vue de ma résurrection près de Dieu dans la contemplation éternelle de Sa Beauté.
Je désire que mon nom apparaisse comme baptisé et serviteur de Dieu tout puissant.

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