Isaure.beaumont
Comment Nicolas pouvait-il seulement penser une seconde quIsaure allait accepter une pareille condition ? Le nez levé vers le jeune évêque, le visage grave, Isaure accusa la surprise de cette demande avec un calme surprenant quand on la connaissait. Elle ne broncha pas mais il ne fallait pas pour autant croire que son silence valait acceptation. Bien au contraire. Personne, avait-elle décidé, navait le droit ni le pouvoir de se glisser entre elle et la bretonne. Nicolas pouvait bien essayer de gouverner le cur, lesprit et lavenir de sa sur, la Beaumont nhésiterait à aucun moment à venir assiéger le couvent dans lequel il retenait Dana, dut-elle enfoncer elle-même la porte qui la séparait de sa liberté.
Elle coula son regard vers Octave, espérant quil conserverait lui aussi une indifférence feinte, quil tairait leurs protestations pour que la journée achève de se dérouler sous les meilleurs auspices. Elle observa avec une certaine appréhension les traits du visage du comte qui présageaient dune vive contestation, mais le silence poursuivit son règne, sans heurt, et le Montfort en sembla satisfait. Elle gratifia le Beaupierre dun sourire soulagé et dun regard énamouré avant déjà demboîter le pas de lévêque.
Nicolas avait du souci à se faire. Si le Beaupierre ne baissait pas le bras, la Beaumont était obstinée. Qui savait ce que donnerait alors leur coalition ?
Elle marchait lentement et se retournait tous les deux pas pour le regarder, pour se repaître de son image, comme si elle doutait encore de la réalité des derniers événements, comme si elle sétonnait encore de sa présence après tant de mois loin lun de lautre. Nétait-il pas merveilleusement beau son pouvait-elle vraiment le dire ? son fiancé ? Elle le dévorait furtivement du regard, chaque fois que loccasion lui en était donnée, et elle dût presser le pas pour avaler la distance qui sétait creusée entre elle et le jeune évêque. Au moment de se tourner pour la dernière fois, son attention fut détournée du dos séduisant du Beaupierre pour venir se fixer sur cette silhouette, quelle reconnut immédiatement : Archibald.
Elle simmobilisa alors, soudainement pétrie dune culpabilité qui irait grandissante. Ne venait-elle pas de se parjurer en accédant à son bonheur ? Si elle avait laissé entrevoir, dans un moment dégarement, de pure folie, la possibilité de mariage à Archibald, elle avait senti bien vite elle avait senti bien vite le déclin de ses aspirations et la faiblesse de ses sentiments à son égard. Incapable de formuler de façon claire et définitive sa décision, elle lui avait fait la promesse de népouser que lui sinon dembrasser la religion. Comment aurait-elle pu savoir quOctave surgirait sur son chemin et léclairerait ?
Et le bonheur parfait laissa place au désespoir, le regard volant de lun à lautre, le cur douloureusement serré par langoisse. Il nétait pas trop tard pour tenir parole, elle pouvait encore revenir sur sa décision. Il suffisait de demander à Nicolas de procéder à son ordination comme prévu. Or, pour respecter la promesse faite à Archibald, il lui fallait renoncer à Octave. Et à leur bonheur.
Elle avait rejoint Nicolas, lesprit préoccupé, encore incertaine de son choix.
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Elle coula son regard vers Octave, espérant quil conserverait lui aussi une indifférence feinte, quil tairait leurs protestations pour que la journée achève de se dérouler sous les meilleurs auspices. Elle observa avec une certaine appréhension les traits du visage du comte qui présageaient dune vive contestation, mais le silence poursuivit son règne, sans heurt, et le Montfort en sembla satisfait. Elle gratifia le Beaupierre dun sourire soulagé et dun regard énamouré avant déjà demboîter le pas de lévêque.
Nicolas avait du souci à se faire. Si le Beaupierre ne baissait pas le bras, la Beaumont était obstinée. Qui savait ce que donnerait alors leur coalition ?
Elle marchait lentement et se retournait tous les deux pas pour le regarder, pour se repaître de son image, comme si elle doutait encore de la réalité des derniers événements, comme si elle sétonnait encore de sa présence après tant de mois loin lun de lautre. Nétait-il pas merveilleusement beau son pouvait-elle vraiment le dire ? son fiancé ? Elle le dévorait furtivement du regard, chaque fois que loccasion lui en était donnée, et elle dût presser le pas pour avaler la distance qui sétait creusée entre elle et le jeune évêque. Au moment de se tourner pour la dernière fois, son attention fut détournée du dos séduisant du Beaupierre pour venir se fixer sur cette silhouette, quelle reconnut immédiatement : Archibald.
Elle simmobilisa alors, soudainement pétrie dune culpabilité qui irait grandissante. Ne venait-elle pas de se parjurer en accédant à son bonheur ? Si elle avait laissé entrevoir, dans un moment dégarement, de pure folie, la possibilité de mariage à Archibald, elle avait senti bien vite elle avait senti bien vite le déclin de ses aspirations et la faiblesse de ses sentiments à son égard. Incapable de formuler de façon claire et définitive sa décision, elle lui avait fait la promesse de népouser que lui sinon dembrasser la religion. Comment aurait-elle pu savoir quOctave surgirait sur son chemin et léclairerait ?
Et le bonheur parfait laissa place au désespoir, le regard volant de lun à lautre, le cur douloureusement serré par langoisse. Il nétait pas trop tard pour tenir parole, elle pouvait encore revenir sur sa décision. Il suffisait de demander à Nicolas de procéder à son ordination comme prévu. Or, pour respecter la promesse faite à Archibald, il lui fallait renoncer à Octave. Et à leur bonheur.
Elle avait rejoint Nicolas, lesprit préoccupé, encore incertaine de son choix.
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