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[RP] Terres promises.

Danyhel
    Est-ce qu'on en sait d'avantage sur l'incident ?
    On dit Signore Alzo, que cela est survenu alors que des enfants jouaient. Ce ne sont pas les premiers à y entrer. Tout le monde sait qu'il est dangereux de s'y aventurer.
    Les enfants. Où sont-ils ?
    Quelques hommes tentent encore de les trouver…
    Bien.

La silhouette sombre se redresse dans un calme olympien. Tout le paraître. En interne, la tempête brusque les îlots de l'âme Alzonienne. Aixe avait été laissé à ses soins en l'absence des Zolen ; veiller à la bonne vie en ces terres, veiller à ces habitants, et à l'image qu'il en ressort. Cape aux épaules l'ombre quitte le bureau des appartements qui lui sont dédiés ; le vassal intendant songe d'abord au pire. Un éboulement à Meillhac impliquait un déplacement ; une présence, une voix, un songe d'espoir quant aux vies éprises des pierres.

    Préparez Eole.


D
étaché de ce qui l'entour, les billes minérales sombrent dans une bulle étanche ; ce même regard qui avait couronné chaque Alzo du temps de l'anniversaire de la jeune Vittorina. Celui qui rendait les enfers lumineux d'un danger mortel mêlé à une douceur maladroite. Passant les portes du château, l'air frai de l'hiver s'installant claque de plein fouet l'italien oublié depuis de nombreux jours dans une solitude dorée, coupé du monde dans lequel il avait pourtant le souhait de se voir grandir. Les gants épousent les larges phalanges, alors que déjà, l'étalon est présenté au devant.

Et si sur le chemin menant à la Seigneurie Alzo n'avait qu'imaginer le pire de cette situation, un soupire de soulagement s'échappa par mégarde des lippes. Autour de la grotte, plus loin après l'église du bourg, les gens des terres attendaient, lanternes dégoulinantes à son entrée. Dans les bras d'une femme, un enfant se fait cajolé ; le visage masqué de suie, quelques égratignures aux mollets révélés sous des fripes trouées. Pieds à terre, Danyhel abandonne totalement le fidèle animal, bottes s'enfonçant dans les boues molles.

    Que s'est-il passé ?
    Où sont les Zolens ! Qui êtes vous d'abord ?
    Votre prochaine seigneur, donc. Que s'est-il passé ici ?


L
e silence plane un instant à la révélation, comme une bourrasque suffisamment brusque pour oublier un instant, que les terres ne seront plus sous surveillance alternées des Comtes. N'ayant de réponse, Alzo s'approche doucement de l'enfant. Repoussant la cape tout en s'accroupissant, la main dénudée se pose calmement contre le bras du jeune homme.

    Raconte moi mon garçon. Que s'est-il passé quand vous êtes entré..
    On jouait. On f'sait rien d'mal m'sieur.
    Allons, je ne vais pas te disputer. Je veux juste m'assurer qu'aucun autre enfant ne soit prisonnier. Tu comprends ?
    Ben… On a fait une cabane dedans. M'man nous avait dit d'pas aller là. Quand Eudes il a envoyer l'gros cailloux dans l'mur, y a que'ques bouts qui sont tombés du plafond. Mais ça f'sait pas peur ! On est des chevaliers d'la grotte, alors on a continuer. Sauf, qu'l'entrée elle était bouchée après. Eudes est t'jours dedans, mais il va bien. Il veut sortir. Il faut qu'y sorte m'sieur !


Minérales se posent sur la bouille mi figue mi raisin de la mère, puis reviennent au jeune garçon. Tout en se redressant, les lippes se posent en un baiser rassurant le front sale.

    Emmener cet enfant au château. Qu'il prenne un bain, ainsi que son frère quand il sera sorti d'ici. Je veux un garde devant l'entrée, et un roulement tout les jours pour retirer les rochers. Qu'ensuite ils soupent, avec leur parents.


Parce qu'ils méritaient au moins cela ; parce qu'ils lui rappelaient sauvagement Lorenzo et lui quelques années de cela maintenant. Parce qu'ils étaient jeunes, et vivants.

    Pourquoi vous faites ça ?
    Je l'ai dis. Je serais votre Seigneur. Il n'est pas question que des drames se jouent sur mes terres.
    Cela vous ferait d'l'ombre, hein
    Je suis alors assez stupide pour vouloir protéger mes gens. Mêmes les plus ingras. Apprenez toute fois à ne pas trop en jouer, où les geôles reprendront du service. Vous en exemple. Songez plutôt à apprécier les mains tendues.


Froideur derrière lui, le retour à Aixe s'était fait dans le silence le plus total. Il était temps maintenant d'accueillir Vittorina.
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    Merci JD Eldie ♥
Vittorina
En pleine campagne, et au beau milieu d’un convoi bruyant et joyeux qui avait quitté La Trémouille pour rejoindre Limoges, seule une voiture semblait participer à un cortège funèbre. A l’intérieur, malgré la présence de deux femmes qui n’étaient pas ennemies, c’était un silence assourdissant qui cognait aux parois. Quand Josefa se torturait à garder sa langue liée pour ne pas déplaire à sa compagne de route, Vittorina, elle, imposait la tranquillité à force de prières au chapelet et de songes aux yeux reposés. Tranquillité d’apparence uniquement, puisque depuis deux jours, son esprit n’en pouvait plus d’accélérer le fil de ses pensées, de revenir à des détails passés, d’y superposer des détails présents, de concorder certains faits, certain écrits.
Si la florentine avait souvent marqué son souhait de vite atteindre Limoges, désormais, et malgré la fatigue d’un long voyage et de la fièvre, elle n’était plus si pressée d’yarriver. Aussi ne sourcilla-t-elle pas lorsque la diligence marqua un temps d’arrêt et qu’on vint les prévenir d’une dernière halte en auberge, ni même quand Josefa profita de ce bref échange comme d’une bulle d’air pour enfin libérer quelques mots
.

- tout de même, nous aurions dû prévenir de notre retard !
-
- rendez-vous compte, nous aurions dû arriver hier matin ! et à l’allure où nous allons nous n’arriverons qu’en toute fin d’après-midi
-
- j’en viens à m’affoler à votre place et vous ne dites rien.
- … vous m’ennuyez…

En trois mots, Vittorina venait de livrer le fond de sa pensée, laissant sa compagne bretonne interdite. Le ton était las, plus sec qu’à l’accoutumée et ne souffrez d’aucune réponse. Josefa devrait se contenter de cela si elle ne voulait continuer le voyage à pieds.
En sortant de voiture, l’Alzo donna consigne au cocher de descendre la malle désignée de l’index, puis elle se dirigea vers l’auberge, ravie de pouvoir un peu se dégourdir les jambes. Le repas se passa sans heurt, et au milieu de tout ce beau monde, seize personne s’il fallait le préciser, au milieu de tous ces chants, ces rires et diverses taquineries, l’italienne n’avait eu aucun mal à faire profil bas en prétextant sa migraine qui ne la quittait plus. C’est ce même prétexte qu’elle servit en souriant pour s’excuser de quitter la table précipitamment, préférant profiter pour une heure, du calme de la chambre louée.

Mais lorsque les panses furent suffisamment régalées, et que Josefa la rejoignit pour prendre de ses nouvelles, Vittorina n’affichait pas le visage malade, mais une mine soucieuse devant plusieurs robes sorties de son coffre.


- Ah vous voilà ! Déshabillez-vous.
- Je … pardon ?
- S’il faut nous rendre à Aixe, vous n’allez pas y aller ainsi.
- maintenant vous vous préoccupez de…
- Josefa, vous n’êtes ni ma servante, ni mon esclave. Vous m’accompagnez et je ne compte pas que vous me fassiez honte. Alors choisissez … n’importe laquelle. Nous avons des mesures similaires, toutes feront parfaitement l’affaire.

L’italienne avait elle opté pour une robe drapée en lin rouge, fort simple mais seyante qui lui donnait un air de prêtresse antique, un modèle particulièrement apprécié puisqu’il lui arrivait tout droit de sa belle Firenze. A son contraire, Josefa jeta son dévolu l’une des plus jolies robes offertes à ses yeux ébahis, à l’inspiration beaucoup plus parisienne. Vittorina lui avait permis d’emprunter n’importe laquelle et l’occasion de porter une pièce d’aussi belle manufacture ne se représenterait sans doute plus, elle aurait eu tort de s’en priver.

La parenthèse chiffons et dentelles refermée, le voyage reprit, toujours sous silence. Il devint même plus austère encore lorsque le convoi se sépara pour laisser tous les autres prendre le chemin qui menait au coeur de la capitale limousine quand le couple italo breton prenait le chemin qui menait chez les Zolen.
La fin d’après-midi était déjà bien entamée, le domaine d’Aixe ne devrait plus se cacher encore bien longtemps à la vue de la muette mais curieuse Vittorina. Et plus ils s’approchaient et plus son coeur s’affolait, impossible à lui faire reprendre une cadence prudente. Elle jeta un énième regard derrière le rideau qui la coupait de l’extérieur, remarqua qu’ils longeaient une chapelle et s’empressa de crier :


- Arrêtez vous !!

L’ordre était si soudain que le cocher tira sur les rênes sèchement, provoquant légère secousse, et le hennissement bruyant d’un animal surpris.

- Il y a un problème madame ?
- Sommes-nous encore loin ?
- Pas plus de quelques minutes madame.
- Même à pieds ?
- euh .. oui, mais ..
- Bene

Sans plus d'hésitation, la cousine florentine descendit du véhicule et referma la porte aussitôt derrière elle pour inviter Josefa à rester à l’intérieur. Un rapide coup d’oeil droit devant lui confirmait effectivement que la résidence était toute proche, même sans voiture.

- j’ai besoin de quelques minutes de prière
- très bien nous attendr…
- non ! j’accuse déjà beaucoup de retard, vous l’avez dit vous même. Alors allez nous présenter et m’excuser.
- Vittorina, c’est de la folie !
- je vous ai empêchée de parler de longues heures durant, je suis sûre que vous trouverez quoi dire pour justifier et combler mon absence.

De la folie oui. De l'insolence peut-être. De l'inconséquence sans doute. Elle imaginait bien quelques colères qu'elle aurait à essuyer, mais cela ne pesait que peu face à la lourdeur de son âme. Un pas en arrière, elle fit signe au cocher de reprendre son chemin malgré les protestations de la bretonne inquiète. Sans attendre que ceux-ci s’éloignent, Vittorina se précipita vers la dite chapelle, déserte à première vue, et fila s’agenouiller sur le prie-Dieu comme si elle n’avait pu prier depuis des semaines. S’il fallait un signe qu’elle se trompait, c’était maintenant qu’elle l’attendait. Elle implorait qu’on la guide, qu’on la protège, agrippée à son chapelet dont les grains laissaient déjà des marques sur sa paume. Mais au bout de quelques minutes, et à court d’invocations, force était de constater que rien n’avait perturbé la tranquillité des lieux, rien qui aurait pu être interprété,
La fille de Forence desserra alors le cordon dévoué et de ses doigts libérés fila jusqu’à un repli de sa robe dans laquelle elle avait rangé la chevalière des femmes de la famille Alzo dont elle avait hérité. Le bijou retourna tout naturellement autour de son auriculaire, comme s’il ne l’eut jamais quitté, puis elle baissa la tête pour un dernier recueillement.
Le soleil allait bientôt se coucher, car déjà les cloches pour les Vêpres sonnaient.



*******************



Au même moment, la voiture aux couleurs neutres s’arrêta aux portes du domaine d’Aixe et une jeune femme en descendit. Dans une robe rose pâle aux broderies discrètes mais raffinées, elle semblait nerveuse et malhabile. Ses grands yeux bleus, entourés de mèches noires corbeau, dévoraient la bâtisse, tandis que ses mains froissaient nerveusement les tissus de sa jupe.
Danyhel
    Je vous le demande, une dernière fois.. Pulpes de pouce et d'index viennent pincer l'arrête du nez dans un soupire. Où se trouve Vittorina ?
    Attendeeez ! J'avais pas finis l'histoire ! Je disais, dans le bateau, elle a hurler à la vague. Votre cousine, elle est courageuse. Parce qu'elle n'a bougée elle ! Bon après, c'est vrai que les chemins ils ont pas fait de cadeaux, et maintenant elle est un peu malade. Mais c'est une femme forte la petite !


Du haut d'Eole, Alzo observe avec autant d'intérêt qu'il ne peut la nommée Josefa, dont la langue semble infatigable. Las, il ballait d'un revers de main les paroles tombant aux oubliettes, et guide la monture à contourner le moulin ambulant.

    Où allez-vous comme ça ?
    Je n'en peux plus de vous entendre. Comment diable a t-elle pu tenir aussi longtemps à vos côtés ?


Laissant derrière lui la femme soigneusement habillée pour un bien piètre parlé, Alzo laisse les sabots frapper les terres d'Aixe au petit pas. Si elle n'était dans le coche, si elle n'était point à Limoges, l’Ébène était prêt à parier qu'elle ne se trouvait guère loin. Point dans une auberge, la fatigue l'aura gagnée si souvent après mer et chemin, que le brouhaha l'en tuerait. Si elle était restée la bonne enfant qu'elle fut à leur dernière rencontre à Vérone, la bonté l'aurait menée près de certains bambins curieux. Traversant le chemin dont seul l'avancée suave de la bête trouble le silence, minérales examinent les alentours ; lui même se faisant observer tel une bête de foire, jusqu'à ce qu'une chapelle se dessine, et se fasse évidence. Secoué par le souvenir d'un grand-père pointilleux de l'amour de Dieu, un sourire lui fend les lèvres. Rome avait été de nombreuses fois l'objet de visite familiale ; les messes dans les lieux les plus Saints de l'Italie, les rencontres avec les Cardinaux, et Évêques furent nombreux. Danyhel y avait reçu la-bas même, son propre livre des vertus, d'une meilleure qualité que ce qu'il avait pu voir aux abords des quelques bancs.

    Suis-je étonné de vous trouver ici, Vittorina…


Aux portes de la chapelle, Alzo se dresse dans son éternelle accoutrement sombre ; gants en mains.
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    Merci JD Eldie ♥
Vittorina
ô douce quiétude venue envelopper son âme, sérénité chérie qui aura su l’envahir et l’apaiser,
dis nous pourquoi sur quelques mots, tu t’échappes et tu t’enfuis, la laissant seule et désarmée.

Comme on rate une marche, son coeur venait lamentablement de se louper, manquant une mesure, imposant maintenant une cadence troublée et chaotique, loin de la mécanique tranquille qu’elle était venue quérir en priant.
En réponse avait-t-elle tressailli ? S’était-elle relevée d’un bond ? S’était-elle retournée vivement ? Elle aurait pu, mais non.
Seule la pression plus forte de ses doigts sur son chapelet confessait l’agitation provoquée par la surprise, elle qui pensait encore avoir quelques minutes pour mentalement se préparer à le revoir.
Confusion mise à part, toujours aucun cataclysme ni apocalypse à l’horizon. Ainsi soit-il ! Le signe de croix fait pour en terminer avec ses prières, l’italienne se redressa doucement, abandonnant ici et devant Dieu la possibilité d’un autre chemin.
Depuis ce jour à Brest où elle avait prit la plume pour lui écrire, cent fois, mille fois elle s’était joué la trame de leurs retrouvailles. Bêtement, elle avait d’abord songé à un instant joyeux et chaleureux. Certes, Danyhel n’était pas l’homme le plus démonstratif qu’elle eut l’occasion de rencontrer mais deux âmes d’un même sang qui se retrouvaient après cinq longues années de silence absolu, cela ne pouvait donner lieu qu’à un bon moment, non ? Puis la correspondance avait pris une autre tournure, et interprétation faite, les tons employés semblaient s’être dégradés sans qu’elle ne comprenne pourquoi, peut-être en cause la futilité de ses réponses, et alors les scènes réjouies de son esprit se tâchaient d’ombres, pour ne plus au final songer qu’au spectacle d’une confrontation avec la dernière missive reçue. De toutes ces possibilités, quelle serait finalement la réalité de cette rencontre ?
Les yeux rivés au sol, elle fit les quelques pas qui la séparaient de son cousin, s’arrêta à distance raisonnable, le salua d’une inclinaison polie et soignée avant de se décider à lever les yeux sur lui, et de lui accorder un sourire en demi teinte.


J’aurais été fâchée d’arriver à Aixe sans une prière pour le Très Haut, bienheureuse qu’il m’ait menée au terme de ce périple. se justifia-t-elle avant de poursuivre dans un second souffle C'est un plaisir de vous revoir après toutes ces années, Danyhel.

La florentine prit quelques secondes pour le détailler. Elle avait eu tout le voyage pour rassembler ses souvenirs en images, lui ajouter quelques années pour en imaginer un fidèle portrait. Le trouverait-elle différent, même au point de ne point le reconnaître ? il n’en était rien. Le Danyhel Alzo qui se tenait en face d'elle était bien celui qu’elle avait laissé à Verone. Toujours cette allure élégante et fière. Toujours le même bleu dans ses yeux qui n’avait pas terni le moins du monde, bien au contraire, il était toujours aussi agréable que déstabilisant d’y plonger même un peu. Il ne s’était pas non plus défait de sa mine sérieuse à laquelle il était difficile de faire afficher un sourire, bien qu’elle s’y était évertuée plus d’une fois étant enfant. Seul détail noté, il avait malheureusement délaissé ses boucles adolescentes qu’elle lui adorait pour quelque chose de plus conventionnel. Les changements capillaires devaient être le lot de tous, elle avait elle-même bien abandonné à regret ses boucles libres au profit de coiffure plus strictes.
Observation faite, Vittorina se garda bien de soutenir davantage son regard. Elle n’était pas bonne comédienne encore, et aurait bien du mal à faire mentir son visage plus longtemps. La jeune femme aurait tant aimé avoir le coeur en joie, mais ce n’était pas écrit comme cela.


Avez vous rencontré Josefa ? aura-t-elle pris soin de vous présenter nos excuses pour le différé de notre arrivée ?
Danyhel
Elle était là. Agenouillée comme il le fût dans la chapelle bordant la demeure Alzonienne de Vérone. A ce souvenir, un léger sourire fendit les lippes chaudes ; prier le Très Haut avait toujours été une source de repos, une lumière dans le chemin brumeux. Et si Dieu avait souhaité que les deux êtres qu'ils étaient ne se retrouvent, en France, alors qu'il en soit ainsi. Quittant les portes de la chapelle, Danyhel s'avança. Elle était là. Changée du souvenir du passé, quoi que toujours Elle. Si les boucles n'étaient plus, la grâce féminine s'était encrée en Vittorina faisant grandir la jeune enfant qu'elle fût.

    Le plaisir est partager, Vittorina.


Plaisir qu'il ne savait point traduire comme s'il y avait une barrière entre l'esprit et le parlé ; comme si les deux n'étaient pas compatibles. L'expression des sentiments n'était plus choses aisé pour lui ; et pour cause. Le traumatisme de voir cette jeune sœur, articulant à peine mieux qu'un enfant de quatre ans, passer dans la faille du balcon de la demeure avait tâché tant son âme, que son coeur. Contes avait été à sa naissance, le trésor de Danyhel pourtant bien jeune lui aussi. Il s'était imaginé être le chevalier d'une jeune femme à la toison d'or, au rire cristallin et lèvres carmines s'alliant au bleu profond des iris. Il avait rêver, cajoler les premières peines de sa cadette, et lui conter que tous les hommes ne sont point tous des goujats. Il avait rêver. Et il s'y était enfermé à tout jamais. Alors, il aurait adoré vivre la venue de sa cousine de façon plus festive, il aurait désirer lui démontrer combien il était heureux que la famille qu'ils étaient, restait la même, loin de leurs racines.

    Josefa. En effet. Il me faudra me conter comment est-ce que vous faites pour supporter sa compagnie. Elle a langue si bien pendue qu'elle pourrait marcher dessus par mégarde.


Amusé à cette pensée définissant si bien la compagnie de cette femme, il posa les gants sur le bois d'un banc. D'un geste délicat, la paume se posa contre la joue de porcelaine, tans dis ce que les lèvres déposèrent un chaste baiser appuyé sur le sommet du crâne dissimulant un murmure affectueux.

    Bienvenue chez vous Vittorina.

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    Merci JD Eldie ♥
Vittorina
Josefa n’avait donc presque point failli : Impeccable dans l’art de distraire, ou dans celui de faire perdre son temps à quiconque aurait le malheur de lui tendre une oreille. Vittorina en avait fait la longue, très longue expérience, et aurait bien entendu préféré que la bretonne au parler vrai explose tout son talent volubile au point de retenir Danyhel jusqu’à ce que la pieuse arrive d’elle-même aux portes du domaine,au lieu d’être surprise en plein recueillement, mais tout de même lui avait-elle fait gagner quelques temps nécessaires.
Plaisir non feint. Tête basse, elle reçut ce baiser avec tout le soulagement d’une enfant qui semblait porter jusqu’alors le poids du monde sur ses frêles épaules. Jusqu'à même oublier qu'il savait des choses qu'elle ignorait et qui pourtant la concernaient directement.Il n’était pas son père, il n’était pas son frère, mais il devenait ce jour un peu des deux, la béquille sur laquelle elle pourrait se reposer un peu même si le temps gorgé de silence avait certainement laissé des marques. Il n’était pas un étranger, mais si, plus jeune, elle avait su s’accorder à sa personne et à son caractère tout particulier de façon toute naturelle, puisque élevés sous le même toit de la maison familial à Vérone, aujourd’hui, elle devinait qu’il faudrait composer avec l’impassible.
Son murmure pourtant sonnait comme une belle promesse, celle d’un bel avenir, d’un futur heureux. Même si elle n’arriverait jamais à faire une croix sur sa Toscane, Limoges serait son foyer, c’est elle qui lui ouvrait les bras.


...J’ai appris pour Benvolio.. souffla-t-elle après avoir un moment hésité.

Quitte à faire descendre encore d’un cran la liesse et l’euphorie du moment, l’italienne tenait fermement à présenter ses condoléances au plus vite puisqu’elle n’avait pas su trouver les mots pour s’en affranchir sur papier. Personne ne l’avait bien sûr avertie, elle en avait fait la découverte tandis qu’elle préparait ses malles à Brest et s’appliquait à trier la correspondance de son père. Et parmi elle, une lettre du banquier de la famille qui s’était curieusement chargé de la funeste annonce, mais Vittorio n'avait pas cru bon de devoir la tenir informée. Encore une branche de la famille qui avait disparu ... les Alzo se faisaient poignée .. tristesse.

j’en suis navrée pour vous. Même si notre oncle ne m’aura jamais portée dans son coeur, je sais qu’il aura été beaucoup plus à votre égard, et que vous étiez pour lui tout comme un fils.

L'ambiance venait de passer sous zéro, mais au moins elle était soulagée du devoir fait.
Danyhel
Main portée à la joue de l'Alzo, Danyhel se force dans un sourire de remerciement. Si Benvolio avait tout misé sur le jeune homme qu'il était, il avait accomplit un travail de père ; celui qu'il n'était pour personne en ce monde. Jamais Benvolio n'avait souhaité trouver épouse, car les affaires étaient les affaires. A cela, l'interdis se reconnaissait plus amplement au fil des âges. Vingt-quatrième année entamé, il n'avait toujours point mit en marche, le coche de l'amour et d'un héritier. Parce qu'il ne voulait s'en accommoder, ni même se retrouver dans l’embarras d'obligations qui ne lui plaisaient point. C'était bien là, l'avantage d'être un homme. Et pourtant il savait les Comtes d'Aixe au derrière de ce suivit sentimental, prêt à lui dégoter gourgandine pour passer le temps. Folie.

Quittant le contact de Vittorina, Danyhel se pose sur le banc à leur côté. L'évocation de Benvolio n'avait jamais plus été fait depuis la lecture de son testament. Héritage durant lequel, il avait apprit l'existence d'un frère qui ne donnait à l'heure, plus aucun signe de vie quant à l'idée de se rencontrer. Et cela, il n'était pas encore tout à fait prêts à en parler.

    Benvolio était un tout. C'était le roc sur lequel je m'appuyais. Il vous estimait à sa façon, maladroite.


Minérales rivées sur l'une des sculptures religieuse de la chapelle, il profite du calme imposé de l'endroit. Ici, il était dans un cocon de plénitude ; apaisé par les hauteurs et la richesse d'un Dieu à toutes épreuves.

    Votre chambre est prête à Aixe. J'imagine que le voyage aura été éprouvant, en tout cas c'est ce que laisse entendre votre amie. J'étais inquiet de point avoir plus de nouvelles. On sait la mer capricieuse.

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    Merci JD Eldie ♥
Vittorina
Drôle comme les souvenirs de moments identiques étaient jugés de façon bien différente selon le point de vue. Ce que Danyhel appelait l’estime de Benvolio, Vittorina, l’âge aidant aux interprétations, ne l’avait assimilée qu’à du mépris exacerbé. Et la question qui parfois lui restait, et lui resterait sans doute ad vitam aeternam maintenant, était de savoir si l’amour inconditionnel d’un père pour sa fille avait causé cette aversion, ou l’inverse.
Tandis qu’il s’asseyait, la cousine choisit de rester debout, légèrement en retrait. De là, elle avait un angle d’observation qui ne lui causait aucun embarras, elle pouvait l’observer à loisir sans gêne, et ainsi pouvait-elle aussi dissimuler plus facilement les quelques trahisons de son visage qui lui viendraient sans doute. A commencer par le rouge léger d’un mensonge.

    Je n’imaginais pas les inquiétudes, d’autant que la mer offrait la plupart du temps un spectacle tranquille. Et je ne souhaitais vous retenir en lectures inutiles.

La mer s’était bien souvent passionnée durant son voyage. Par deux fois, et sans crier gare, l’océan s’était décidé à gronder, montrant toute sa colère, ce qui avait donné lieu à un tableau grandiose. Et par deux fois, elle avait bravé ses faiblesses pour pouvoir contempler à souhait ce qu’elle n’avait jamais vu jusqu’alors. Le dangereusement beau, n’était-ce pas ce qu’elle avait souhaité garder en mémoire de sa traversée ? Cette scène à peine croyable, les éléments qui se déchainaient à quelques pas d’elle, spectatrice impuissante, dépendante. Un souvenir grisant qui, s’il était su, la ferait sans doute passer pour névrosée. Mais un souvenir qu’elle garderait précieusement comme l’un des plus beaux.
    La terre ferme m’aura moins réussie c’est vrai, mais j'étais bien entourée ... il ne faut guère prêter grande foi dans les propos de Josefa. Elle a tendance à l’exagération, et fait d’un rien une montagne.

Chapelet toujours bien en main, la florentine le serra fort entre ses doigts, consciente qu'elle s'arrangeait avec la vérité, en lieu où le faux était prohibé. Elle ferait pénitence pour cela.
    Vous savez Danyhel, mon père ne m’aura jamais dit de vive voix de venir vous trouver. En réalité, c’est en triant ses affaires que je suis tombée sur un brouillon duquel est sorti ce que je vous ai confié dans mon premier envoi. J’ai été surprise d’ailleurs d’y voir votre nom. Je pensais toute communication rompue depuis longtemps. Suis-je dans le faux ? Avez-vous quelques nouvelles ? de lui, ou de mon frère ?
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