Eloin
Quelques heures après le passage de Gabrien, l'église de Saint-Jean le pauvre reçu une nouvelle visite.
Tout juste revenue des joyeuses festivités des royales épousailles de Sa Majesté, puys du couronnement d'icelle, la cistercienne pourprée était venue s'installer à Agen. Enfin, elle avait acquis ce précieux statut de pasteur de la Foy récemment instauré comme condition indispensable par Sa Sainteté pour devenir évesque, après s'estre arrangé avec le prieur de Sainte-Illinda pour en gérer l'abbaye quelques temps. L'effort avait payé, et elle avait pu remplacer Sa Sainteté au diocèse agenais. Elle avait donc arrêté sa monture au pied de l'église, tandis que le fidèle Gabriel allait inspecter la maison de l'évesque en vue de préparer son arrivée. L'endroit était beaucoup plus petit que le palais archiépiscopal de Bordeaux, mais elle s'en satisferait très bien, elle avait bien vécu des années dans le petit presbytère de Montmirail, qui n'était en fait qu'une seule pièce séparée en deux par un rideau accroché aux poutres du plafond !
La porte de l'église poussée, faisant ainsi entrer un rayon de l'éclatant soleil de cette belle mais froide journée, l'abbesse gagna l'autel de son pas lent mais assuré par la canne qu'elle ne quittait plus depuys longtemps, et fit le tour du choeur. Une grimaçe luy échappa lorsqu'elle constata que la poussière avait envahi le lieu, mais elle n'en fut guère étonnée. Un bon coup de chiffon sur les statues et un bon balayage du sol aurait tôt fait de redonner un bel aspect à l'intérieur du lieu saint.
D'un air songeur, Eloin laissa sa main libre courir sur la pierre dure et froide de l'autel, des images luy revenant en mémoyre, autant de souvenirs qu'elle laissa, pour une foys, prendre le dessus sur sa raison. Et de murmurer quelques mots que seuls, luy et le Très-Haut entendraient.
Tu vois, mon cher Thibauld_, j'ai tenu promesse, Agen n'est point abandonnée...
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Illustrations Religieuses
Tout juste revenue des joyeuses festivités des royales épousailles de Sa Majesté, puys du couronnement d'icelle, la cistercienne pourprée était venue s'installer à Agen. Enfin, elle avait acquis ce précieux statut de pasteur de la Foy récemment instauré comme condition indispensable par Sa Sainteté pour devenir évesque, après s'estre arrangé avec le prieur de Sainte-Illinda pour en gérer l'abbaye quelques temps. L'effort avait payé, et elle avait pu remplacer Sa Sainteté au diocèse agenais. Elle avait donc arrêté sa monture au pied de l'église, tandis que le fidèle Gabriel allait inspecter la maison de l'évesque en vue de préparer son arrivée. L'endroit était beaucoup plus petit que le palais archiépiscopal de Bordeaux, mais elle s'en satisferait très bien, elle avait bien vécu des années dans le petit presbytère de Montmirail, qui n'était en fait qu'une seule pièce séparée en deux par un rideau accroché aux poutres du plafond !
La porte de l'église poussée, faisant ainsi entrer un rayon de l'éclatant soleil de cette belle mais froide journée, l'abbesse gagna l'autel de son pas lent mais assuré par la canne qu'elle ne quittait plus depuys longtemps, et fit le tour du choeur. Une grimaçe luy échappa lorsqu'elle constata que la poussière avait envahi le lieu, mais elle n'en fut guère étonnée. Un bon coup de chiffon sur les statues et un bon balayage du sol aurait tôt fait de redonner un bel aspect à l'intérieur du lieu saint.
D'un air songeur, Eloin laissa sa main libre courir sur la pierre dure et froide de l'autel, des images luy revenant en mémoyre, autant de souvenirs qu'elle laissa, pour une foys, prendre le dessus sur sa raison. Et de murmurer quelques mots que seuls, luy et le Très-Haut entendraient.
Tu vois, mon cher Thibauld_, j'ai tenu promesse, Agen n'est point abandonnée...
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