Alphonse_tabouret
Depuis plusieurs secondes, Alphonse ne respire plus; apnée nocturne sest immiscée aux berceuses conjuguées, rompant la mélodie, et Vésone nest plus troublée que du souffle discret de Faust.
Sous les paupières brunes frémit une tempête, un tourment nourri de sang, de nuit, une lame de fond que les mois ont cru dissipée et qui, aux angles des tempes, a enflé si démesurément quil semble aujourdhui impossible de la contraindre; lanterne rouge ondule aux vents et tapisse la cave dune lueur saumâtre.
Senestre sous le drap frémit dune secousse, qui, en quelques secondes étend ses lianes jusquà ravir les doigts ; muscles tissés déchardes, resserrent plus indistinctement chaque seconde à la suivante et bientôt, le corps éprouve une première douleur, se crispe inexorablement dun faible gémissement. Lair raréfié affole la cervelle ; Alphonse sasphyxie à ses années passées et quand sa main convulse sans maitre pour la faire taire, elle tord jusquau bras qui lenchaine, brisant le sommeil comme une feuille de verre.
Immenses, égarés, les jais se dissolvent à la densité du rêve et trouvent un plafond quils nidentifient pas ; orage gonfle et se couronne dune panique blême.
Poumons opprimés réclament dune exaspération asthmatique et dans un geste tremblant, les doigts se rassemblent à la gorge inerte pour y chercher de lair : échec obscurcit jusquau noir et voile la raison dune angoisse souveraine. Félin se redresse à la couche, cherchant loxygène dinaccessibles goulées, front perlé dune sueur démente, et quand il sextirpe du lit, cest pour chanceler, sans force, et tomber au sol, agenouillé, suffoqué, confondu.
Vésone nexiste plus, tout ici ressemble à Paris, jusque dans les odeurs humides dun mois de mars exsangue qui lui prennent le nez et épatent sa langue dun parfum nauséeux, floral ; dans la chambre, fenêtre ouverte claque un air chaud dune journée de canicule et brule la peau à vif qui lui barre les poignets, pique los cassé dune ultime bravade.
A ses mauvaises heures, Alphonse a vingt-trois dans les caves de Paris.
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Sous les paupières brunes frémit une tempête, un tourment nourri de sang, de nuit, une lame de fond que les mois ont cru dissipée et qui, aux angles des tempes, a enflé si démesurément quil semble aujourdhui impossible de la contraindre; lanterne rouge ondule aux vents et tapisse la cave dune lueur saumâtre.
- A cheval sur lui, Leozan sest hissée jusquà cueillir les noirs dun sourire assombri ; elle pèse sur ses poumons comme un quintal de pierre et rit sans quaucun son ne lui vienne aux oreilles.
Alphonse est sourd, ses membres sont de plomb et si ce nest son cur qui bat à en fendre les côtes, il se croirait mort. Encore.
Donzelle tousse et à sa bouche ouverte, avancent les pétales mauves du poison Mandragore. Régurgitée au-dessus de son nez, fleur sétire, plante ses racines aux commissures béantes et saccouche, enduite dune salive liquide qui déborde au menton, gouttes tombant sur sa gorge tendue.
Alphonse est aphone, son corps se fond au sol et quand la corolle tombe à sa gorge, elle lobstrue, létouffe, tentacules galopant le long de la trachée pour se répandre aux poumons.
Il est vivant et en regrette chaque seconde.
Senestre sous le drap frémit dune secousse, qui, en quelques secondes étend ses lianes jusquà ravir les doigts ; muscles tissés déchardes, resserrent plus indistinctement chaque seconde à la suivante et bientôt, le corps éprouve une première douleur, se crispe inexorablement dun faible gémissement. Lair raréfié affole la cervelle ; Alphonse sasphyxie à ses années passées et quand sa main convulse sans maitre pour la faire taire, elle tord jusquau bras qui lenchaine, brisant le sommeil comme une feuille de verre.
Immenses, égarés, les jais se dissolvent à la densité du rêve et trouvent un plafond quils nidentifient pas ; orage gonfle et se couronne dune panique blême.
Leozan est partie, la laissé presque mort, pas tout à fait vivant, brumes enroulées à chaque variation, et il danse à sa mémoire trouble des visages balafrés de sourire, écumant de soleil, poinçonnant à liris les traces éblouissantes des taches de lumière.
Alphonse est aveugle, il ne discerne plus que le pourpre dun horizon plat et sa main brisée pend en un angle grotesque sur un poignet brulé davoir trop tiré sur le fer de ses chaines.
Poumons opprimés réclament dune exaspération asthmatique et dans un geste tremblant, les doigts se rassemblent à la gorge inerte pour y chercher de lair : échec obscurcit jusquau noir et voile la raison dune angoisse souveraine. Félin se redresse à la couche, cherchant loxygène dinaccessibles goulées, front perlé dune sueur démente, et quand il sextirpe du lit, cest pour chanceler, sans force, et tomber au sol, agenouillé, suffoqué, confondu.
Vésone nexiste plus, tout ici ressemble à Paris, jusque dans les odeurs humides dun mois de mars exsangue qui lui prennent le nez et épatent sa langue dun parfum nauséeux, floral ; dans la chambre, fenêtre ouverte claque un air chaud dune journée de canicule et brule la peau à vif qui lui barre les poignets, pique los cassé dune ultime bravade.
A ses mauvaises heures, Alphonse a vingt-trois dans les caves de Paris.
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