Ana.lise
Laube se levait à peine lorsquAna.Lise sétait alors installée dans la grande cuisine qui servait de pièce commune à cette charmante famille qui lavait accueilli, elle et les petits, la veille au soir. Il faut dire que le chemin séternisait et que la fatigue commençait à se faire sentir chez elle comme chez les enfants lorsquelle avait croisé un vieil homme tirant une charrette remplie de bois. Le paysan, qui rentrait après une bonne journée à couper du bois, sétait arrêté à sa hauteur puis avait engagé la conversation, amicalement, se renseignant sur ce que faisait une jeune dame avec deux petits sur cette route alors que le soleil commençait à descendre vers lhorizon. Ana.Lise lui avait alors expliqué quils se rendaient à Sainte Ménéhould. Lhomme avait souri, manquant même déclater de rire et avait fait un signe de la tête afin que tous les trois grimpent dans la carriole que tirait un buf.
Csoir, vous y srez jamais ! Par contre, jpeux vous donner dquoi vous remplir lventre et même vous y offrir un ptit coin pour que vous et vos drôles y puissiez vous rposez comme il sdoit. Ma femme elle sra contente davoir du monde à la maison pour lsouper !
Ana.Lise, bien que méfiante dans un premier temps, avait jaugé le bonhomme de haut en bas, dévisageant lintéressé attentivement pour savoir si elle pouvait faire confiance à cet inconnu sortit de nulle part puis avait reporté son regard sur Flavien dabord qui, bien que plus âgé que sa sur, commençait à porter les marques de la lassitude. Par la suite, elle regarda Jehanne quelle tenait dans ses bras et la petite fille cala sa tête contre lépaule de la nourrice. Son cur de femme se serra car elle savait cette épreuve longue et difficile pour eux mais quel bonheur cela serait quand la route toucherait enfin à sa fin et quils pourraient retrouver celui pour qui ils faisaient tout ça. Alors, contre toute attente, la nourrice sourit au paysan et accepta son offre avec bonheur. Il serait bien temps de se défendre si lhomme tentait quoique ce soit à leur encontre. La main sur la dague quelle portait à la ceinture la rassura un peu, toutefois elle garda, telle une mère poule, les enfants non loin delle lorsquelle prit place dans la charrette. Leur père lui avait confié à elle la responsabilité de soccuper de ses enfants et elle navait aucunement lintention de décevoir cet homme.
Le soir venu, ils se retrouvèrent à partager un bon brouet ainsi que quelques légumes que le vieux couple cultivait eux-mêmes ainsi que des fruits fraichement ramassés. Les enfants avaient encore joué quelques instants avant que la nourrice ne les mette au lit puis elle avait encore fait quelques travaux de couture pour réparer leurs vêtements un peu usagés par endroit par le voyage. Puis la nuit était venue la chercher, à bras le corps dans la chaise sur laquelle elle était installée. Même si le confort ny était pas vu la position dans laquelle Ana.Lise sétait endormie, au moins, la chaleur de lâtre et labri que leur offrait la maison avaient eu un effet bénéfique sur ces petits voyageurs.
Et donc au petit jour, assise devant la table de la cuisine, la jeune femme avait sorti un parchemin et une belle plume quelle conservait constamment dans sa besace depuis que son oncle lui avait permis dapprendre lart de mots avec la complicité du curé de la paroisse. La main légèrement tremblante, lesprit cherchant ce quelle allait dire avec précision, Ana.Lise apposa sa plume sur le papier et commença à rédiger son courrier.
Citation:
Quelque part entre Troyes et Sainte Ménéhould, 17ème jour du mois de juillet de lan de grâce 1457
Messire Ghost,
Je prends la plume en cette heure matinale où le soleil se lève à peine afin de profiter des quelques instants de solitude quil me reste pour vous écrire ces quelques mots et vous donner ainsi des nouvelles concernant notre voyage vers Compiègne.
Je tiens à vous rassurer de suite, vos enfants vont bien. Ils dorment encore et dici un petit moment, je les réveillerai afin de leur donner un solide petit déjeuner puis nous pourrons reprendre notre chemin, direction Sainte Ménéhould.
La route depuis Troyes est bien longue pour qui se déplace à pied mais heureusement, nous avons trouvé refuge chez un gentil couple de paysans qui ont accepté aimablement de nous offrir le gîte et le couvert pour la nuit. Il va de soit que jai pris quelques piécettes de mes fonds personnels afin de remercier ces gens de leur sollicitude à notre égard. Ils nétaient pas obligés de nous accueillir ainsi et il est normal de ma part de contribuer à lachat des vivres de remplacement. Cest que les petits ont bon appétit, ce qui fait plaisir à voir, mais trois bouches supplémentaires à nourrir nest pas une mince affaire pour des personnes qui travaillent aussi durement pour avoir de quoi se nourrir. Et puis, grâce à ces bonnes gens, Jehanne et Flavien ont pu dormir dans un bon lit et reprendre les forces quils avaient dépensées la veille, en cela je leur serais toujours reconnaissante.
Je dois avouer messire que ces enfants métonnent un peu plus chaque jour. Jamais ils ne se plaignent, jamais ils rechignent à faire ce que je leur demande et ce, malgré leur jeune âge et même si je sais que pour eux cela doit être dur de faire un si long trajet. Sans doute le fait de vous revoir bientôt motive vos petits et, si je puis me permettre, ils sont obstinés au possible, ce qui nous aide dans notre déplacement. Sûrement un trait de caractère qui vient de votre personne ma-t-on fait comprendre. Bien sûr messire, je ne me permettrai point de porter jugement sur vous-même mais il est amusant de voir combien ses enfants ont de qui tenir. Vous pouvez être fier deux, je vous lassure.
Vous savez que lorsque vous mavez offert cette place auprès de Jehanne et Flavien, je doutais un peu de cette aventure. Mais je suis heureuse aujourdhui que votre chemin ait croisé ma route. Pour rien au monde, je ne voudrais changer davis. Vos enfants sont très attachants et ce voyage nous permet de faire vraiment connaissance et je lespère, se rapprocher un tant soit peu les uns aux autres. Même si cela parait une expédition bien longue, je ny vois là que du bonheur. Juste petite nuance à apporter au tableau, il faudra sans doute de nouvelles chausses aux enfants comme à moi-même à lissue de cette aventure. Heureusement, sur la route nous croisons souvent carrioles ou chariots qui vont de village en village et nous prennent avec eux afin de rendre notre voyage supportable et calme le feu de nos pieds. (petit sourire)
En toute sincérité messire, je pense que le Très Haut veille sur vos petits et nous protège afin que votre famille soit réunie et dès notre arrivée, jirai de ce pas prier afin de remercier le tout puissant de sa bienveillance à notre égard. Si toutefois votre temps le permet, serais-ce trop vous demander de faire brûler un cierge en léglise de Compiègne afin de nous placer sous la protection du Très Haut le reste de notre route ? Jen ferais de même à Sainte Ménéhould, ceci afin que notre chemin soit des plus sûrs. Je vous remercie par avance de votre bienveillance messire.
Ah, Messire Ghost, je dois vous laisser maintenant, jentends les chuchotis des petits et il me tarde de les voir. Cest que nous avons une longue route encore à faire aujourdhui et il nous faut nous préparer. Heureusement, le ciel semble chasser les nuages de la nuit et nous aurons donc un beau soleil pour nous accompagner. Jespère pouvoir vous donner quelques nouvelles dès notre arrivée à Sainte si la fatigue ne se fait pas trop sentir, sinon je le ferais comme ce matin, juste avant que le jour ne se lève.
Dans lattente de vous voir bientôt.
Votre dévouée Ana.Lise,
nourrice et gardienne de la vie de vos enfants.
Messire Ghost,
Je prends la plume en cette heure matinale où le soleil se lève à peine afin de profiter des quelques instants de solitude quil me reste pour vous écrire ces quelques mots et vous donner ainsi des nouvelles concernant notre voyage vers Compiègne.
Je tiens à vous rassurer de suite, vos enfants vont bien. Ils dorment encore et dici un petit moment, je les réveillerai afin de leur donner un solide petit déjeuner puis nous pourrons reprendre notre chemin, direction Sainte Ménéhould.
La route depuis Troyes est bien longue pour qui se déplace à pied mais heureusement, nous avons trouvé refuge chez un gentil couple de paysans qui ont accepté aimablement de nous offrir le gîte et le couvert pour la nuit. Il va de soit que jai pris quelques piécettes de mes fonds personnels afin de remercier ces gens de leur sollicitude à notre égard. Ils nétaient pas obligés de nous accueillir ainsi et il est normal de ma part de contribuer à lachat des vivres de remplacement. Cest que les petits ont bon appétit, ce qui fait plaisir à voir, mais trois bouches supplémentaires à nourrir nest pas une mince affaire pour des personnes qui travaillent aussi durement pour avoir de quoi se nourrir. Et puis, grâce à ces bonnes gens, Jehanne et Flavien ont pu dormir dans un bon lit et reprendre les forces quils avaient dépensées la veille, en cela je leur serais toujours reconnaissante.
Je dois avouer messire que ces enfants métonnent un peu plus chaque jour. Jamais ils ne se plaignent, jamais ils rechignent à faire ce que je leur demande et ce, malgré leur jeune âge et même si je sais que pour eux cela doit être dur de faire un si long trajet. Sans doute le fait de vous revoir bientôt motive vos petits et, si je puis me permettre, ils sont obstinés au possible, ce qui nous aide dans notre déplacement. Sûrement un trait de caractère qui vient de votre personne ma-t-on fait comprendre. Bien sûr messire, je ne me permettrai point de porter jugement sur vous-même mais il est amusant de voir combien ses enfants ont de qui tenir. Vous pouvez être fier deux, je vous lassure.
Vous savez que lorsque vous mavez offert cette place auprès de Jehanne et Flavien, je doutais un peu de cette aventure. Mais je suis heureuse aujourdhui que votre chemin ait croisé ma route. Pour rien au monde, je ne voudrais changer davis. Vos enfants sont très attachants et ce voyage nous permet de faire vraiment connaissance et je lespère, se rapprocher un tant soit peu les uns aux autres. Même si cela parait une expédition bien longue, je ny vois là que du bonheur. Juste petite nuance à apporter au tableau, il faudra sans doute de nouvelles chausses aux enfants comme à moi-même à lissue de cette aventure. Heureusement, sur la route nous croisons souvent carrioles ou chariots qui vont de village en village et nous prennent avec eux afin de rendre notre voyage supportable et calme le feu de nos pieds. (petit sourire)
En toute sincérité messire, je pense que le Très Haut veille sur vos petits et nous protège afin que votre famille soit réunie et dès notre arrivée, jirai de ce pas prier afin de remercier le tout puissant de sa bienveillance à notre égard. Si toutefois votre temps le permet, serais-ce trop vous demander de faire brûler un cierge en léglise de Compiègne afin de nous placer sous la protection du Très Haut le reste de notre route ? Jen ferais de même à Sainte Ménéhould, ceci afin que notre chemin soit des plus sûrs. Je vous remercie par avance de votre bienveillance messire.
Ah, Messire Ghost, je dois vous laisser maintenant, jentends les chuchotis des petits et il me tarde de les voir. Cest que nous avons une longue route encore à faire aujourdhui et il nous faut nous préparer. Heureusement, le ciel semble chasser les nuages de la nuit et nous aurons donc un beau soleil pour nous accompagner. Jespère pouvoir vous donner quelques nouvelles dès notre arrivée à Sainte si la fatigue ne se fait pas trop sentir, sinon je le ferais comme ce matin, juste avant que le jour ne se lève.
Dans lattente de vous voir bientôt.
Votre dévouée Ana.Lise,
nourrice et gardienne de la vie de vos enfants.
Quelques rires, quelques chuchotements, les enfants se réveillaient alors que le soleil réchauffait doucement la petite maisonnée de ses rayons. Il était temps pour elle daller soccuper deux, la suite du voyage les attendait.
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