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[RP] A l'écart de tout. Et de tous.

Octave.
Il avait réussi à grappiller une heure. Il avait fait le tour de tout et de tous, il avait éclusé sa pile de courrier, donné ses consignes, prodigué ses conseils, prêté allégeance et avait décrété que pour la journée, c'en était fini . Pause syndicale.

Il avait besoin de souffler un peu. De se vider la tête des mauvaises volontés, des rumeurs et des attaques gratuites, quand bien même tout cela tendait à disparaitre, du moins en façade. En attendant, il avait dépensé en quelques jours plus d'énergie qu'il n'en avait en stock, et chose promise, chose due, il décide d'inviter Arseline à le rejoindre pour profiter avec lui du beau temps et du silence.


Citation:
Arseline Lisreux

    Mon bureau vous est ouvert. Mais si vous en avez le temps et l'envie, la consultation du Comte peut également se faire en extérieur, par ce temps.

    Figurez vous qu'Auch aussi a un verger.

    Je serai dans le coin où il n'y aura personne d'autre.


O.


Et comme il écrit, il fait. Il élit domicile dans un coin reculé du verger, bercé d'un soleil qui brule pas, coincé qu'il se trouve par les feuilles des arbres en pleine floraison. Au calme.
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Arseline
Gambadant gaiement sans son amie Glairette, la jeune femme est plus que joyeuse de se voir libérée, délivrée de ce mal que l’on ne peut nommer autrement que maladie. A peine avait elle pris connaissance du pli d’Octave qu’elle en avait laissé ses devoirs armés plus vite qu’elle s’en serait cru capable. Verger en vu, main vide, main vide, bonne tenue, n’oublions tout de même pas dans quel état elle avait fini à sa dernière rencontre avec le nouveau Comte.

Passant la première rangée d’arbre, Lisreux s’arrête, penche la tête sur le côté et se maudit, trouver Charlie, n’est pas vraiment son jeu favoris.


Mais quelle guenille celui là ! C’est pas comme si j’avais toute la journée pour le chercher !

Les méninges s’activent, et ses pas la guident au travers du verger, cherchant de loin, l’homme qui l’attend au détour d’un pommier. Le terrain de jeu finit par se rétrécir, et Arseline trouve, après un bon quart d’heure de marche rapide, le pourquoi du comment elle en est là. Ses lèvres s’étirent en un sourire joyeux, avant de lui faire une révérence comme pour marquer le coup, allant même jusqu'à tirer sur le tissus de ses braies pour une imitation sans faute.

Votre Grandeur, c’est un honneur que d’être là en votre aimable compagnie.

La tête se baisse, le sourire se fait en coin, et Lisreux se mord la lèvre pour ne pas éclater de rire. La situation, ridicule au possible, l’amuse, mais elle reste en position, prête à écouter, parler, ou tout ce qu’Octave trouvera bon à faire durant son temps de liberté. Elle sait combien il est précieux, se fera rare durant les deux mois à venir, pour avoir vu Zoé, puis Thylda en place, l’usure l’aurait lui aussi, alors autant le préserver un minimum.

Que puis je pour vous ?
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Octave.
Le Beaupierre profite de l'instant. A la cool, étendu sous son arbre, il en a failli s'offrir une petite sieste en attendant la jeune Lisreux. D'ailleurs, les mauvaises langues diront que c'est exactement ce qu'il a fini par faire, arguant des paupières closes, de l'air apaisé, du léger ronflement... Bien entendu, Octave niera avec véhémence avoir seulement fermé les yeux. D'ailleurs, il ne cligne même pas. Aux aguets, toute la journée, sans pause, sans rien. Jamais.

Ne serait-ce d'ailleurs le sursaut qui le secoue quand Arseline commence à parler, il aurait eu raison de nier. Maintenant, ça risque de s'avérer un peu plus compliqué. Quand il sera entièrement extirpé de ses songes, peut-être trouvera-t-il une excuse ?


Diantre ! Mais faites donc plus de bruit quand vous marchez, Arseline ! On ne vous entend pas arriver !

La mauvaise foi ? un mode de vie.

Ce que je vous veux ?

Il se redresse sur un coude, l'autre main au-dessus des yeux, afin de distinguer à contre jour la silhouette de sa conseillère.

Vous vous fichez de moi ? Vous me HARCELEZ de courriers, soit disant vous avez TELLEMENT de choses à me dire, et vous attendez que JE vous dise ce que JE veux ?

S'il n'y avait le regard rieur et la barbe qui réussit à peine à masquer le sourire moqueur, on aurait pu croire à ses grognements.

Et puis, oserais-je ajouter que quelqu'une ici présente a fait une promesse à quelqu'un ici présent en échange d'un truc qu'il a réussi à faire, même si franchement c'était pas gagné d'avance ?

Il aurait pu faire plus cryptique. Il aurait pu... Mais hey ho, il sort de la sieste. Faudrait voir à pas trop en demander...
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Arseline
    La réaction du Comte ne se fit pas attendre, toujours à se plaindre, toujours plus haut, toujours plus loin, mais quand finira t-il par retomber ?

    Je ne m’excuserai pas de vous avoir fait sursauter ! Comment se fait il d’ailleurs que vous ne m’ayez point vu, vous dormiez à même cet arbre ?

    Comprendre, apprendre, surprendre, tel pourrait être les préceptes de base de la toute relative amitié qui se joue ici. Lâchant sa pose pour s’approcher du Comte, Lisreux pose ses bras sur ses hanches, prenant une moue presque convaincante de râleuse.

    Oui je me fiche de vous, la preuve, j’en suis même à me demander ce que j’ai fait pour mériter toute votre attention de ces derniers jours. Vous ne faites que m’envoyer vos coursiers, il faut bien que je vous réponde !

    Agacée de se voir accusé, mais tout à fait heureuse de pouvoir s’exprimer librement, voyant bien qu’elle n’est pas la seule à s’en amuser, au vu de cette lueur qu’elle croise en observant son coupable favori. Arseline décide finalement de venir s’installer non loin d’Octave. Cherchant la meilleur façon de lui répondre, dans ce nouveau langage.

    Hum, je crains que cette personne ne puisse donner satisfaction à la demande de ce quelqu’un. Parait il que cette quelqu’une à demander quelque chose en plus de ce truc pas facile à obtenir du tout. Mais si celui ci pouvait donner un peu de lui, sans doute celle ci accepterait elle de répondre à tout ce que quelqu’un souhaite.
    Si ce quelqu’un ne se sent pas de se lancer dans une réponse sérieuse, quelqu’une refusera assurément d’accéder à la requête, soyez en sur.


    Si elle ne l’avait pas perdu en chemin, ce serait déjà bien, à défaut de ne pouvoir esquiver, autant tenter l’embrouille jusqu’au bout. Mais ça Octave maîtrise aussi, faut voir tout ce qu’il arrive à lui faire dire, sans forcer.

    Personne souhaite t-il ajouter quelque chose ?


    Un air de défis, léger, plane dans cette dernière réplique, Lisreux le toise de toute sa petite taille, qui même assise ne fait pas grande différence avec celle du Comte sur son coude.

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Octave.
Goguenard, le Beaupierre la regarde. Qu'est-il donc advenu de la jeune Lisreux timide qui baissait le regard dans son bureau de Commissaire aux mines ? Où est-elle passée, l'Arseline qui fuyait telle une souris devant un chat ? Où a-t-elle donc pioché cette nouvelle confiance qui lui rosit le teint, lui fait briller les yeux, glisse de la malice dans son ton et la rend bravache ?

Regardez la, la Chancelière ! Les bras sur les hanches, la voix moqueuse, en train de se fiche allègrement d'un Comte en exercice ? N'y a-t-il donc plus aucun respect en A&C que les conseillers se permettent de jouer ainsi avec leur Maître à tous ? Décidément, Octave aura eu une très mauvaise influence sur le milieu politique du Comté. Ça gueule dans les couloirs du Conseil, ça discute les ordres, ça fourre son nez partout, et ça répond en plus !

Goguenard, le Beaupierre la regarde. Parce qu'il apprécie de les voir tous comme ça... Effervescents, enthousiastes, de bonne humeur ! Le Comté tourne, et plutôt bien. Nonobstant l'armée qui campe à Saint Liziers, tout va pour le mieux. Les gens s'amusent, rient entre eux, prennent le temps de se rencontrer...

Jusque sous son arbre, il les entend, les vaillants soldats. Les aides arrivées d'ailleurs, les nobles d'Armagnac, ceux du Comminges, les habitants d'Auch, tous, à discuter et se chamailler, se séduire... Le Comté vit.


J'ai l'impression que quelqu'un se fout de la tronche de son Comte.

Il la toise. Oui, même assis, il la toise. Cette discussion a été traitée en taverne : Arseline est minuscule, et arrive à l'épaule d'Octave, et encore. Donc, même à demi allongé, et elle assise, en se concentrant un peu, il la toise.

Vos promesses ne valent-elles donc rien, Arseline Lisreux ? Je devais porter une couronne, c'est chose faite, et ce ne fut pas simple, ni ce jour là, ni les suivants, vous en avez été témoin. Et maintenant que les choses se calent, et qu'il est l'heure de tenir votre parole... vous rajoutez une condition ?

Vous voyez cette trogne plutôt joviale qu'il arbore en temps normal ? Le temps de la tirade, il a laissé le sourire s'affadir, et les traits se durcir, afin de présenter un visage tout ce qu'il y a de plus sérieux à la jeune femme qui lui fait face. A part dans le regard, nulle trace de rire. Jades appellerait ça "Sa tête de Juge". Tu veux être sérieuse ? Soyons le.

Que tenez-vous donc tant à savoir que vous êtes prête à vous parjurer pour l'obtenir ?

Madame est servie.
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Maddenn


Qui a dit que le verger était zone privative du comte ? Personne ! Non, personne n'avait indiqué à Mad qu'il se tramait quelque chose dans le verger de la capitale. Pas de panneaux, pas de gardes, rien. Que dalle. Et bien sûr, quand on ne s'y attend pas, Mad est là. C'est pas beau ça ? Sifflotant, mine de rien, le gamin traine ses pattes entre les arbres bien fournis du verger quand il entend une discussion.

Comme il n'est pas du tout curieux, Mad se planque derrière un arbre bien épais, suffisamment épais pour cacher sa maigre carrure et cherche un moyen d'observer la scène. Un homme, une femme, c'est toujours une histoire qui finit mal ou alors, ça finit d'une manière tout à fait insolite. Pour ça, Mad a le chic pour dénicher les affaires croustillantes. Il aura peut-être un sacré conte à raconter à son nouveau à son retour à l'auberge.

Un oeil vers le haut et une branche accessible lui donne l'idée saugrenue de grimper dans l'arbre. Habile quand même, le potentiel écuyer rêveur saute pour attraper la branche et grimpe sur les premiers échelons improvisés. Quelques feuilles sont arrachées mais rien de suffisant pour trahir sa présence. Y a plus qu'à espionner !

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Arseline
    Mais non, il n’y a pas de parjure ici, Votre Graaandeur ! Mais puisque vous y tenez.

    Les yeux de la jeune femme se posent dans leurs homologues, le sourire s'efface complètement, le ton de ses mots devient distant, comme aux premiers jours de son arrivée ici, elle est là sans l’être.
    Revivre l’instant est un effort qui lui coûtera son entrain et sa toute nouvelle joie de vivre dans les prochains jours.


    Il y a trois ans, un jeune homme m’a fait la cour, comme il est de coutume quand l’on cherche à vivre à deux. Tout était beau, tout était parfait.
    J’étais alors sans trace de Zoé, ni d’aucune personne de ma famille. Je me suis laissée approcher, comme ce petit animal qui fait parfois surface hors de son terrier et à qui l’on tend la main patiemment pour qu’il s’approche.
    A ce stade là, il avait du mal avec mon désir d’attendre le mariage pour tout ce qui est … charnel.

    Voyez vous, j’ai toujours cru en l’amour unique, un homme une vie, et rien de plus, je ne voulais pas de ce genre d’acte sans être sa femme, mais il n’était pas croyant, et la présence d’Aristote devait être une simple flaque d'eau à franchir pour lui.

    Il voulait aller vite, et je ne savais pas vraiment quoi faire, il était le premier de son espèce à franchir ma bulle.


    Doucement, Lisreux inspire, elle s’était promis de ne plus pleurer par sa faute à lui, respirer lui permet de se concentrer sur autre chose le temps de quelques secondes.

    Il a plié le genou et m’a eu à l’usure cette même soirée, me déflorant sans plus de mesure, sans vraiment se soucier que cette action nous liait à jamais devant Dieu, plus que le serment du mariage.

    Fermant les paupières pour retenir ses larmes de colère,laissant un frisson la parcourir, Mini prend le temps de formuler ce qui n’est toujours pas digéré.

    Trois heures tout juste après m’avoir rendu femme, il était au bras d’une autre. La Guyenne m’aura appris et pris beaucoup.

    Aujourd’hui, je sais, du moins je pense que Dieu ne m’aime plus, pour avoir péché avant le mariage.
    Sans doute fera t-il de moi une nonne, plus tard, ou une vieille fille, allez savoir Octave ce que peut réserver celui qui voit, nous entend, mais jamais ne parle. Parce qu’il est clair que je suis destinée à rester seule par la faute de ce..
    Personne n'acceptera cela, personne..


    La tête de Juge est efficace et se voit livrée la confidence qu’il espérait. Elle ouvre les yeux, gardant une tonalité distante et dur, fermant les poings.

    Maintenant que vous savez ce que je cache, ce que je garde à l’abris de tous, consentez vous à me dire comment vous vous voyez dans un an ? Ou..

    Je m’en vais.

    Lisreux mise à nu, passe son tour, prête à lui donner la victoire sans broncher, elle n’a plus le cœur à rien. L’armée peut bien lui rouler dessus dans la soirée, qu’importe, au point de non retour, on accepte même de ne plus être. En parler lui coûte, elle s'en désole en secouant la tête, en proie aux souvenirs qui surgissent de concert. Il ne lui en faudrait pas beaucoup plus pour s'enfuir, redevenir la jeune femme blessée qu'elle était, et abandonner tout ce à quoi elle tenait en Armagnac.

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Octave.
Profitez en, le voir comme ça, c'est rare. D'ailleurs, c'est bien la première fois qu'on l'y surprend depuis qu'on le connait. Octave, abasourdi, et surtout, la chique coupée. Oui, net, comme ça, plus un mot, rien ne sort.

Il s'attendait à tout, mais pas à ça. Clignant des yeux, il cherche à vérifier si c'est bien la jeune Chancelière toute fringante qui était arrivée quelques minutes plus tôt qui se tient encore devant lui. La confession semble avoir couté à Arseline, qui a soudain perdu toute sa superbe chèrement gagnée, qui semble avoir - encore - rapetissé, si c'était possible.

Le ton joyeux résonne comme un triste souvenir, tellement celui là est froid. Le Beaupierre en frissonne, et se redresse, désormais assis, face à une Lisreux au bord des larmes. Si lointaine soudain.

Bien moins que le fond, c'est la forme qui touche le Comte jusqu'à ses tripes. Parce que soyons honnêtes... son premier baiser lui, il vient seulement de se le faire offrir. Alors se prononcer sur la virginité... Pour sa part, il ne connait encore rien à la chose. Enfin rien de plus que ce que des compagnons de chambrée partagent avec les autres soldats, des blagues balancées en taverne, et des allusions grivoises qu'il sied à un homme de sortir de temps à autres en public. Mais dans l'intimité ?

Jeune homme envoyé à l'armée dès sa majorité, il avait passé son adolescence à apprendre le maniement des armes, la formation en escadron, et n'avait jamais été tenté, à l'instar des autres, par les putains qui parcouraient les campements des armées. Il avait alors une vision romantique de la chose, et attendait d'être rentré pour épouser celle que lui auraient trouvé ses parents. Mais ces derniers étaient morts, et il avait mis quinze années à revenir en Comminges.

Depuis, il avait revu sa copie. Mais jusqu'ici, aucune femme n'avait su le faire vibrer suffisamment pour qu'il y songe. Puis il avait oublié. Et comme aucune n'avait eu le courage de venir le chercher... il en était là, à écouter les confessions malheureuses d'une jeune femme qui n'avait aucune idée d'à qui elle venait de confier ses tourments.

Et maintenant, après ce blanc qui semble s'éterniser, il va falloir qu'il parle. Et comme chacun sait... Octave a toujours le bon mot, à défaut d'avoir le mot juste.


Dans un an... Dans un an je n'en sais rien, Arseline. Il y a peu je ne savais déjà pas où je me voyais dans un mois ! Un an c'est une éternité... J'aurai eu le temps de refaire un mandat peut être. Ou deux, qui sait. Je me plais en Armagnac et en Comminges, et je me trouve enfin utile.

Mais peut-être jeune fille que ce n'est pas la réponse que tu attendais ?

Quant à vous... Etes vous déjà allée à Montpellier ? Parce qu'elles arrivent à se faire épouser là bas, et je vous assure qu'elles n'ont pas les mêmes scrupules que vous.

Puis, croyant entendre un bruit, il relève le nez. Ne voyant rien, il poursuit, plus doucement.

Allons, nous faisons tous des erreurs. Pourquoi laisser cela influer sur toute une vie, surtout qu'elle s'annonce encore longue ? Vous êtes jeune, vous n'êtes certainement pas la seule dans ce cas. Et si vous croyez que vous aviez entre vos... Enfin si vous pensez que...

Mais merde, dans quel pétrin a-t-il réussi à se foutre ?

Enfin ce que je veux dire, c'est que ce n'est certainement pas ça qui vous accordait une quelconque valeur. Vous restez une jeune femme pleine de qualités.

Il retient un long soupir. Diantre, il a réussi à finir cette phrase, sans trop s'échouer sur les écueils que contient cette conversation. Et rapidement se bouscule dans sa bouche la suite. Parce que c'est Octave. C'est un Beaupierre. Le Beaupierre. Et qu'il ne peut pas s'en empêcher.

Par exemple, vous faites super bien les courriers et annonces. Franchement, c'est plus utile.

Le pire, c'est qu'il le pense...
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Arseline
    Une main retient l’autre de venir se planter dans la joue du Comte.

    L’envie est là, mais même si elle se permet quelques boutades de temps en temps elle n’en oublie pas qui porte la c.. couronne. Si il était idiot, elle aurait pu comprendre sa réaction, mais elle le savait bien plus intelligent que ça.
    Optimiste, le rire facile, Octave avait le don de remonter le moral de n’importe qui, sauf peut-être de son neveu mais là n’était pas le sujet, mais surtout il venait de rater une occasion de se taire..
    Arseline mêle ses doigts, laissant les pouces se caresser pour se réconforter du mal qui s'installe. Si elle avait su qu’il n’y connaissait rien, elle se serait abstenu, mais comme elle le prend pour ce qu’il n’est pas, il lui faudra attendre qu’il lui en parle pour comprendre ce qu’il se passe à présent..

    La petite a grandi seule dans un couvent, loin des siens, une bouche de trop à nourrir, tout comme ses soeurs. En sortant du couvent elle avait eu le choix, retourner auprès des siens, ou apprendre les aléas de la vie avant de les rejoindre.
    La deuxième solution s’était imposée d’elle même, prenant plaisir à découvrir autre chose que l’intérieur d’un couvent, de ce règlement stricte et imposé, de tous ces gens qui venaient s’y réfugier pour un temps ou pour y mourir.
    Vivre et se sentir libre de tout sans devoir rendre compte à quiconque, voyager aussi loin qu’elle avait pu, pour finir par s’installer en Guyenne et.. vous connaissez la suite.

    La réponse est à la hauteur d’Octave, simple et efficace, bien sûr elle aurait aimé autre chose, mais sans préciser exactement quoi, il était forcé de répondre loin de ses espérances à elle, chacun sa tête.

    Un soupire, long de tout l’air qu’elle avait pu retenir le temps de se calmer. La colère reste, quelques larmes ont filées, et c’est sur un ton plus doux qu’elle reprend.


    Je ne vous en veux pas Octave, vous n’êtes qu’un homme.

    Non ceci n’est une déclaration de guerre, je refuse de l’admettre !

    Je ne cherche pas à me marier pour me marier, mais bien davantage pour vivre à deux sans trop de question. Les filles de petites vertues qui vivent là bas je les laisse à ces marins, ces voyageurs qui n’ont que cela pour se soulager de leurs vices. C'est pour cela que je ne cherche plus, en réalité, je me suis habitué à faire les choses seule.

    Elle fait la moue, Lisreux, la suite ne lui plaît pas, mais pas du tout, pis il faut trouver des mots simples, pour ne pas le perdre totalement.

    Vous devriez demander conseil à vos amies, peut-être arriverez vous à comprendre pourquoi cette erreur puisse autant m’affecter, mais je ne vous en voudrais pas, si vous ne le faites pas et restez dans l’ignorance.
    Après tout, vous considérez la vertu d’une femme moins importante que sa capacité à savoir confectionner des lettres.


    Le regard s’adoucit, avec prudence cela dit, si Octave tape encore à côté de la plaque, il y a fort à parier pour que la main s’échappe plus vite qu’elle n’ait le temps d’y songer, mais le progrès est là, une touche d’amusement venant ponctuer la chose.

    Est ce tout ce que vous vouliez savoir votre Grandeur ?

    Libérant ses mains, elle s'essuie le bord des yeux, laissant un léger sourire flotter sur ses lèvres, l’encourageant à parler, à ses risques et périls.

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Maddenn
Depuis sa branche, le petit homme s'écrase pour écouter et observer. Il a plutôt une bonne vue là où il se trouve. Le feuillage dense offre une bonne cachette et, heureusement, le gars allongé n'a pas remarqué sa présence. D'ailleurs, c'est à se demander ce qu'ils font là, ces deux-là. A-t-on idée de se rencontrer dans un lieu de travail ? Les fruits vont pas se cueillir tout seul ! Quelque chose pourtant trouble l'air, une certaine tension. Les bribes entendues sont plutôt cocasses.

"Votre Graaandeur " … "vous tenez" … "Zoé" … "ce petit animal" … "s’approche" …

Zoé est donc un petit animal qui s'approche. Mad observe les alentours mais ne voit rien venir. Etrange.

"mon désir'" … "charnel" ...

Ah ! Encore une qui a chaud aux fesses ... Bigre !

"vous" ... êtes ? l'"homme" ... de ma "vie" ... "je " ... "voulais " ... "être " ... votre "femme" ...

Au moins c'est clair, dit comme ça ! Là, il y coupe pas le gars !

"Aristote " ... "être une " ... "flaque d'eau" ... ???

Euh ... Elle est dérangée là ? A moins qu'elle ait soif et que l'Aristote est une nouvelle boisson à la mode ?


... " aller vite" ... "le premier" ... " a plié" ... "déflorant" ... "Dieu" ... ???? ... "mariage".

Ouille. Faudrait peut-être fermer les yeux, Mad ? C'est pas vraiment le meilleur endroit pour faire ce genre de truc, non ? Partir ou pas ? C'est que la curiosité, hein !!!

"Trois " ... "femme" ... "au bras" ... de "beaucoup" !!

En plus, elles sont plusieurs !!! Mes aïeux !! Et lui n'est pas tout seul non plus ? Ca devient croustillant !


" je sais' ... "Dieu " ... "aime plus" ... "péché " ...

Ah ouais ? Comme elle blasphème la fille là !!!

"moi " ... " fille" ... de "Octave " ... "celui qui " .... "parle" ... "de " ... "Personne " ...

C'est la fille d'Octave !!! Euh ... mon Octave ? J'savais pas qu'il avait une fille ! Cachotier !

"cache" ... "l’abris" ... "dans un an" ... ????


Là, j'ai loupé un truc ! Qu'est-ce qu'elle va cacher dans un an ?


Mad se gratta l'avant bras parce que l'écorce, ça donne envie de se gratter. Il remua un peu, les feuilles frémirent puis il revint sur ce que l'homme allait répondre à cette déclaration fougueuse.

"Dans " ... "Arseline" ... "Il y a peu je" ... "voyais " ... l' "éternité" ...

Ca c'est de la déclaration ! Un peu cru quand même ... dedans ... !

"le temps de refaire" ... ce qui "me plais" ...

Hum ... avec les trois femmes là, je suppose ?

"à Montpellier" ... "épouser" ... "pas " ... "vous" ...


Arf ! Cruel le gars ! Il a déjà une autre ... mais pourtant, elle est prête à tout ! Profiteur !

"cela" ... " s'annonce" ... "longue" ... "entre vos" ... "quelconque" ... "qualités" ....

Ooooh le fourbe ! Si elle tombe dans le panneau !


Il ne comprit rien de la fin mais Mad s'était presque mis en tête que ces gens-là allaient bientôt se rouler dans les herbes hautes et il n'avait aucunement envie de voir ça.
Aussi, tenta-t-il se rebrousser chemin du haut de son arbre perché.



Tout en italique et gras sont des pensées de Mad.

Toute ressemblance avec un RP dont l'inspiration a été puisée est effectivement la source !

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Octave.
Il est encore tombé à côté de la plaque. La jeune femme, ni jeune fille ni épouse, qui lui fait face, est manifestement déçue, agacée, par sa réponse. Le Beaupierre se doutait bien du piège, mais lui, si habile à éviter les écueils dans toute conversation, s'était pris celui-ci en pleine tronche.

Naïf, il ne voyait rien. Innocent, il ne comprenait rien.

Ce n'était pas de la mauvaise volonté. Il était sincère dans ses interrogations et ses réponses. Le Beaupierre est du genre à aimer les gens, à accorder sa confiance, à tout donner sans se méfier. Il agissait ainsi avec tous ceux qu'il croisait. Et lorsque parfois, les volontés se rencontraient, et que quelqu'un en retour lui accordait confiance, estime et attention, il pensait juste avoir trouvé un ou une ami.e.

Et d'un ami, l'on accepte tout. Se pliant à la règle, Octave ne jugeait pas les siens. Quelles que puissent être les faux pas, les erreurs ou la folie de ses proches, il s'en fichait, il défendait, il conseillait. Il acceptait l'excès d'une Isaure, la folie d'une Dana, l'obstination d'une Lucie, l'humeur d'une Madeleine, l'enfermement d'un Martin... et l'erreur d'une Arseline.

Il ne voyait donc pas où était le problème.


J'écrirai à Isaure, je pense qu'elle me dira pourquoi vous le vivez si mal.

Oui, dans son esprit, Isaure est la mieux placée. La jeune femme a été mariée, elle n'est donc plus pure et vierge. Mais elle a une haute idée de la Foi et des principes en général. Octave l'imagine loin de toute idée de bagatelle et de toute faute à cet égard, la voyant déjà ordonnée, tenant pour acquis les grands discours de la dame de Saint Peyrus sur la bonne conduite, quand bien même il remettait en cause tous les autres.

Et non, il n'imagine pas une seconde que mentionner Isaure, que tout le monde le verrait bien épouser, puisse être la dernière chose à faire devant Arseline, qui a déjà entendu parler de la Dame aux chouquettes.

Mais zut aussi, elle n'avait pas qu'à pas l'enjoindre à demander conseil auprès de ses amies. Car celle qui vient en tête, c'est Isaure.


Et je ne sais pas Arseline. C'est vous qui aviez à me parler. C'est vrai ça ?

Levant les yeux au ciel, il remarque la course du soleil.

Et j'ai l'impression de ne vous répondre que des sottises... Je vais retourner travailler un peu, avant de vous faire fondre en larmes tout à fait, ou de vous facher complètement.

Qui a dit qu'il n'y avait pas un peu de sagesse dans cette caboche ?

Rentrons. Si vous avez des questions... Posez les la prochaine fois. Je réponds toujours.

Se levant tout à fait, il lui tend une main pour l'aider à son tour. Il est l'heure... Pas comme si ça manquait de choses à faire, aussi agréable que soit la compagnie d'Arseline pour Octave. Et puis, jolie Lisreux, il n'aime pas bien te fâcher.
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Arseline.
    Doucement mais surement, Lisreux refait surface,
    non elle ne s’est pas noyée,
    non elle ne pleurera pas,
    non elle ne le frappera pas, pas aujourd’hui en tous les cas.
    Si la mention d’Isaure la touche, ce n’est pas en mal, elle sait que la jeune, ou moins jeune femme a beaucoup d’importance pour le Beaupierre.
    C’est d’ailleurs cette même personne qui revient sans cesse à un moment ou un autre dans leurs conversations, alors non elle ne lui en veut pas, elle s’habitue avec prudence à cette inconnue, préférant se sentir flattée qu’il la choisisse elle pour ses conseils, plutôt qu’une autre qui pourrait lui sembler moins fiable.
    Un hochement de tête accompagne son affirmation, Mini sourit un peu plus, elle l’écoute, le regarde, tâchant d’oublier, de laisser pour plus tard ces choses qui l’agacent.


    Il n’en est rien Octave, ne le prenez pas pour vous, j’ai tendance à être à fleur de peau dès qu’il s’agit de parler de moi.

    Elle ne s’attend pas à ce qu’il suive son idée, en réalité, mettre fin à tout ceci pour se replonger dans le travail l’arrange. La Memento fait des siennes, non loin de la Capitale, et il y a fort à parier que bientôt elle ne puisse plus s’occuper de la Chancellerie autant qu’elle le devrait.
    Si sa main est tendu, Ars ne la saisit pas, évitant toute gène supplémentaire, même pour elle, sa réaction est aussi erratique que ses pensées du moment. Se mettre à rougir après avoir manqué de lui marquer la joue aurait été un sentiment de trop dans cette salade composée de plus et de moins, quelle sauce faudrait il pour accompagner ce supplice ?.
    Au lieu de ça, elle lui attrape le bras et s’y pend, un brin hésitante d’être si proche de lui.


    Rentrons, vous avez raison, pour le reste nous aurons bien d’autres occasions pour y songer, je les souhaite seulement un peu plus joyeuse, je n’aime pas vous voir ainsi.

    Ses lèvres s’étirent enfin sur la bienveillance des débuts, son esprit s’échappe et se prépare, pour ce moment ou elle serait enfin seule, à verser toutes les larmes qui auraient dû s’échapper. Accompagnant Octave jusqu’au château elle n’en montrera rien, mais il s’en doutera peut-être ses prochains jours, Lisreux préférant la fuite à l’affrontement de ses propres sentiments. .

        [Fin]

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