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[RP] Une impasse est le lieu de mes plus belles inspirations

Cornelius.de.leffe

SECOND ENGAGEMENT - APRES LE PREMIER CONGE DE CORNELIUS EN ALENCON



Citation:



Le 6eme jour de septembre 1466
De Cornelius de Leffe, Seigneur de Hoflande,
A Chiméra de Dénéré-Malines, Régnante en Alençon



      Ma très chère promise,


    Quand bien même retrouver mes camarades de la Garde Royale me fait plaisir, votre présence me manque déjà ; je ne doute point que vous le sachiez déjà, ayant maintes fois exprimé mes sentiments à votre cou, aussi vous conterai-je plutôt mes journées comme vous me l'avez demandé par le passé.

    Avant hier je retrouvai en taverne mon lieutenant et ami Raeniel, ainsi que sa promise la damoiselle Samaele, et leur annonçai nos fiançailles. Ils furent tous deux ravis de la nouvelle et me prient de vous transmettre tous leurs vœux de bonheur. Le lieutenant est en charge de la Garde Royale en attendant qu'un nouveau capitaine soit nommé ; et si nous regrettons tous le départ de mon cousin, il nous tarde de savoir qui nous mènera désormais. Je prie, pour ma part, que mon lieutenant soit promu Capitaine. Ce serait pour moi un bonheur que de le suivre, car il a déjà ma pleine confiance.

    Hier, comme nous restons quelques jours sur place, Raeniel organisa des combats d’entraînement amicaux en lice, et me jeta son gant. Je le relevai, non sans l'avoir d'abord averti des dangers de courroucer ma promise s'il m'amochait de trop. Au résultat, mon désir de vous épargner toute inquiétude dut décupler mes forces ; j'ai, si l'on en croit les dires des spectateurs in gratibus, "élégamment massacré Raeniel lors d'un magnifique combat". Il est légèrement blessé, et je n'ai point une seule égratignure.... Même si les jours prochains j'éviterai soigneusement la demoiselle Samaele; elle l'a battu en lice deux heures après moi, mais je suppose qu'elle ne souffre point qu'un autre qu'elle blesse son promis. Elle vous plaira, je pense. Cette jeune fille a du caractère.

    C'est en sortant du combat, alors que je prenais un verre en taverne encore tout poussiéreux de la lice, que je rencontrai Amphisbène de Chancelley, un garde royal que je connaissais peu puisqu'il était en congé lors de mon arrivée. Il me parait assez sympathique au premier abord, fort souriant. Votre nom eut sur lui toutefois un effet inattendu, il parut fort mal à l'aise. Mais après lui avoir tiré les vers du nez, il s'avéra que c'est avec votre fils qu'il ne s'entend point. De vous il n'eut que bonnes choses à dire, y compris qu'il trouva indigne la façon dont vous fûtes traitée par certains conseillers. Je n'en sais pas plus, ce jeune homme n'est pas toujours des plus clairs à suivre.

    Nous reprenons la route à la fin de la semaine, au plus tôt. Sachez donc que je suis en ville, en sécurité et bien entouré. Si je ne doute point de votre sécurité physique, j'espère que vous allez bien, que votre charge comtale ne vous pèse point trop et que vous pensez un peu moins à moi que je ne pense à vous... Cela vous empêcherait de faire du bon travail.

    Avec toute mon affection,
    Que le Très Haut veille sur vous en mon absence,





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Chimera
Citation:




A vous,
Cornelius de Leffe, Seigneur de Hoflande,


    Chère âme,

    Vous lire, si vite, si tard, si proche sans doute et pourtant si loin. Voilà un présent qui permet d'affronter bien des incertitudes futures quant à la tenue de nos prochaines rencontres, faute de pouvoir parler encore de durables retrouvailles.

    En avisant l'annonce de la vacance du capitanat, j'ai songé, mon tendre ami, à vous suggérer de candidater à la direction de la Garde Royale. Pourtant, dès lors que vous évoquez la possibilité que Raeniel accède aux fonctions de votre chef de famille au sein de votre office, alors je ne puis que joindre mes espoirs aux votres et probablement aux siens. Assurez-le de tout mon soutien, et saluez la demoiselle Samaele pour moi. La nature de son esprit ne m'a en effet pas échappé. J'espère avoir bientôt l'occasion de la saluer. J'ai en tout cas aimé le futur avec lequel vous l'avez évoquée, sachez. Il est porteur de bien des perspectives qui mettent en joie mon cœur.

    Il est bon de savoir que votre lieutenant d'une a le soucis d'entretenir le corps et l'esprit de ses troupes, et que de deux il n'hésite pas à se remonter les manches. Si vous l'avez dominé cette fois, c'est qu'il vous a bien formé. Mais il n'est pas dit qu'il n'aurait pas le dernier mot si vous deviez réitérer! Courroux, courroux, auriez vous mis mon opposante en pièces si elle m'avait égratignée, l'autre fois? Je ne crois pas. Nous sommes tous deux de grands enfants, et ne foulons pas le sable des lices sans en accepter les probables conséquences. Non pas que vous savoir heurté me laisserait de marbre, tendre seigneur, mais toute force s'exerce et s'entretient, c'est une certitude.

    Ainsi, vous avez fait la connaissance d'Amphisbene. Il a longtemps été l'un des pilliers de la maréchaussée alençonnaise, c'est un homme valeureux. J'entends au nom que vous lui donnez qu'il s'est trouvé parenté avec des âmes dont la droiture m'apparait bien moins évidente. Il m'est amusant, presque, à ce titre, qu'il regrette le traitement qui me fut infligé, quand la main qui tenait le couperet portait ce même nom qu'il arbore. Il l'ignore peut-être. Qu'il continue de l'ignorer, c'est mieux ainsi. Quant à condamner les traitements infligés ainsi à posteriori, cela me parait relever d'une lâcheté presque injurieuse. Alors, quand j'avais le plus besoin du soutien d'une nation que je servais pourtant avec un acharnement et une rigueur manifestes, aucune voix ne s'éleva, ou si mollement. Désormais, les plaies sont pansées, et certainement pas grâce au concours de ceux qui auraient du, ou pu, à défaut, prendre position.

    Je ne me lasse pas de vos récits, Cornelius. S'ils sont pour vous un effort, ménagez-vous, je ne souhaite pas qu'ils vous coutent, mais vous savez. J'ai en effet dans l'espoir qu'à les savoir si doux aux yeux de celle à qui vous les destinez ils vous en seront un jour agréables. Vous savoir en sûreté m'est d'un grand réconfort, pourvu que vous ne commettiez pas trop d'imprudences à vous exposer ainsi sur la lice lors de vos heures sédentaires. C'est presque à croire qu'au sein de la Garde un jour sans lutte est un jour manqué!

    Mes pensées ne vous quittent pas. Fort heureusement pour l'Alençon, en votre absence mes mains ont retrouvé usage plus professionnel, aussi ne souffre-t-il pas des errances de mes songes.

    J'ai pu d'ailleurs constater que la courbe démographique du duché s'était inversée. Après une course au désert que je craignais inexorable, nous voilà revenus à la situation de mes débuts sur le trône d'Alençon. Hasard? Fruit tardif d'une action de fond? Je ne sais trop, mais je m'en réjouis et le ferai annoncer. Pour cette fois, ce ne sera pas pour me montrer alarmiste. Après un début de mandat riches en tensions municipales, les esprits semblent s'être apaisés. Je sais qu'il me faudra dans l'ensemble revoir encore mes ambitions à la baisse, et cela me coute à un point que vous imaginez bien. Trois, pas un de plus, de peur de concevoir à l'égard de cette terre une rancœur qui ne lui rendrait assurément pas service.

    Qu'Il vous garde,
    A vous,


Chimera

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Cornelius.de.leffe
Citation:




De Cornelius de Leffe, Seigneur de Hoflande,
A Chiméra de Dénéré-Malines, Régnante en Alençon



    Ma mie,

    Je lis les mots "incertitudes futures", et quand bien même je sais que vos paroles sont dictées par la raison, tout mon corps se révolte à les lire. Il semble que je n'arrive à tolérer notre séparation qu'en gavant mon esprit de certitudes. Souvenez vous des trois petites phrases que je vous livrai en partant, et des trois petites phrases que vous me répondîtes. Je me plais à me les répéter, souvent. Elles me plaisent d'autant plus qu'elles sont au présent ou au futur, mais toujours à l'indicatif. Pas de subjectif pour nous, ma mie. Pas de conditionnel, je le refuse tout net.

    Lire que vous avez pensé à une candidature pour moi au poste de Capitaine me flatte infiniment, mais me fait également sourire; si un jour, après bien des mois ou années de service, je méritais ce poste, peut-être songerais-je à le briguer. Mais j'étais novice il n'y a pas six mois ! C'est ma barbe blanche qui vous aura trompée, ou votre affection pour moi ; la vérité toute simple est que je ne possède point l'expérience requise.

    Il me plaît infiniment que mes amis semblent vous plaire, et j'ai grand hâte de mieux connaitre les vôtres. Quant au "courroux de ma promise," songez bien que personne ne prit la chose au sérieux, ni ne vous imagine une seconde en colère pour un entraînement en lice. N'y voyez là qu'une plaisanterie, et l'envie de placer le mot "promise" à toutes les occasions possibles. Je plaide coupable, je parle de vous tout le temps.

    Je suis navré d'apprendre que l'une de nos connaissances communes vous manqua de soutien par le passé, et m'en vais profiter de l'entraînement pour lui botter le cul en douce ; si cela n'arrange rien au passé ni à votre humeur, cela fera grand bien à la mienne. Le blondin ne me semble pas mauvais bougre pour l'heure, et si je dois me battre à ses côtés je n'ai plus qu'à espérer qu'il a mûri depuis...

    Vous écrire est toujours agréable, ma Comtesse. C'est un moment durant lequel mon esprit se laisse bercer de la douce illusion que je suis avec vous dans une conversation en tête à tête, et que votre réponse ne prendra que quelques secondes à me parvenir, non quelques jours. Aussitôt la plume reposée l'illusion s'évanouit, peut-être est-ce pour cela que mes lettres sont si longues, quand je ne suis pas interrompu...

    Nos luttes amicales sont sans danger je vous l'assure, elles sont même l'assurance que nous saurons nous défendre dans un vrai combat. En somme, elles nous protègent. Songez-y quand d'aventure le malin voudra vous faire douter et vous inquiéter. Je vais bien, ma Douce. Je suis en pleine forme. En meilleure forme encore à vous lire, et à apprendre que les tensions se sont apaisées autour de vous. J'ai l'espoir que vous réussirez à apprécier ce dernier mandat tout de même. Dernier, oui. Un de plus et ce n'est point la patience que je perdrais, mais la tête. Briguez tous les postes et hautes fonctions que vous voudrez, mienne ; mais de grâce, faites le plus tard, lorsque nous serons mariés et auront eu l'heur de passer quelques temps ensemble...?

    Qu'Il vous garde, ma vie.




    Post-Scriptum : J'apprends que dans un tournoi amical entre la Garde Royale et les l'armées des Lames d'Amahir, j'affronterai nul autre que le nouvel époux de notre Rose. C'est bien ma veine, il va falloir que je retienne mes coups de peur que ma royale petite cousine ne me jette au cachot pour avoir égratigné son altesse royale. Viendrez vous me rendre visite si je ne parvenais à retenir ma force titanesque ? A vous, et à vous imaginer sourire de mes facéties, ma mie. C.





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Chimera
Citation:




A vous,
Cornelius de Leffe, Seigneur de Hoflande,


    Cher Ours,

    C'est le coeur encore tout résonnant de la conclusion de votre dernier pli que je rédige celui-ci. Puisse-t-il vous trouver serein de corps et d'âme auprès de Celle dont vous avez la garde. Il m'a été demandé, savez-vous, de produire les annonces et invitations du couronnement. Savoir quelle perspective l'événement nous offre donne du coeur à l'ouvrage, vous devez vous en douter.

    Quant à notre trinité, j'aime à considérer l'intemporalité du premier fait, et à me dire que chaque jour qui passe nous rapproche des deux dernières. J'y aspire, et suis moi-même surprise de constater à quel point.

    La gestion du conseil est un cauchemar quotidien. Ce jour, j'ai du procéder à un remaniement impliquant pas moins de la moitié du conseil. Je reste solidaire de ceux qui ont consenti à se joindre à moi, mon tendre ami, mais il m'est chaque jour plus difficile d'abdiquer mes projets pour ce duché. Mes mots se font un peu plus amers chaque jour, et j'ai peur de finir par faire peser sur l'équipe péniblement constituée le poids de mes attentes frustrées. J'aspire à la fin de ce calvaire, j'assumerai la médiocrité des résultats finaux, et pourrai donc vous revenir sans m'encombrer davantage la responsabilité pleine et entière du destin de cette terre. Et que dire des mairies et du ban? Si vous saviez. S'en désintéresser serait tellement plus aisé.

    Dans quelques jours débuteront des joutes sur le territoire d'Armagnac. Ne soyez pas fâché et pardonnez ma faiblesse, je n'ai pas eu le coeur à vous demander encore de risquer votre sort pour le duché d'Alençon. D'une, parce que peut-être vous voudrez cette fois jouter en votre nom, de deux parce qu'il me fut bien plus dur que je ne le pensais de vous voir encaisser cette blessure en mon nom chez Sidjeno. Cela n'a, vous vous en doutez bien, pas le moindre rapport avec le résultat final. J'ai sollicité un membre du Conseil Ducal pour se faire le héraut du duché cette fois, et Bastian a accepté de représenter l'Alençon. En tant que prévôt et l'un des rares membres actifs du conseil, cela m'a semblé tout indiqué. J'honorerai ce garçon en fin de mandat en l'intégrant à l'Ordre du Mérite alençonnais. Peut-être serez-vous assez près pour assister. Je le souhaite de tout coeur.

    Quant à mes projets futurs, c'est bien noté.
    Plus tard, lorsque je porterai votre nom.
    Cornelius.

    Qu'Il vous garde,
    A vous,


Chimera

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Cornelius.de.leffe

SECOND ENGAGEMENT - APRES LE CADEAU DE MARIAGE



Citation:




Fait le 26 ème jour de septembre de l'an de grâce 1466
De nous, Cornelius Huibrecht de Leffe,
A vous, Chiméra de Dénéré Malines,


    Ma mie,

    Me voilà sain et sauf avec la Garde, non que j'eus été en danger, mais je sais comme vous vous inquiétez de me savoir seul sur les routes. Cette escapade, prévue seulement pour vous offrir Huèc, a pris une toute autre valeur; je ne pouvais déjà pas passer devant un Saule sans songer à vous, maintenant voilà qu'en sus j'ai semble-t-il un sourire niais au visage si j'en crois les regards en coin que me jettent mes camarades.

    Allons, il sera dit que vous avez trop attendri le vieil ours, mais je n'en ai cure. C'est à peine si j'ai menacé Amphisbène de mon pied au kont tout à l'heure, alors qu'il tentait de m'appeler "Papi Corné". Il ne perd rien pour attendre, votre absence m'aigrit déjà et la prochaine fois je saurai faire usage de cette mauvaise humeur pour lui apprendre à respecter ses aînés.
    Vous vous demandez peut-être pourquoi l'idée lui serait même venue ? Laissez-moi vous conter l'anecdote, vous qui les aimez tant. Il est entré en taverne une fillette pas bien haute, bien maigrelette et fort apeurée. Ma barbe en particulier semblait lui inspirer une terreur glaçante, et comprenant qu'un maraudeur ou un brigand barbu avait du marquer l'enfant pour longtemps, je m’évertuais donc à lui montrer, malgré l'armure, plutôt le visage du vieux moine que du combattant. Pour la distraire de sa peur, je lui parlais de la reine, ce qui lui fit briller les yeux ; je lui contais qu'elle était ma parente, et m'appelait "papi Leffe". Rien n'est plus rassurant pour une enfant que de voir un grand père là où elle voit un maraudeur, m'est avis.

    Et, c'était à prévoir car Amphisbène n'est ni très mûr, ni fort délicat, il sauta immédiatement sur l'occasion pour s'approprier le sobriquet, l'enlaidissant encore en raccourcissant mon prénom d'une bien vilaine manière, dont j'espère qu'elle ne deviendra jamais une mode pérenne. Ah, jeunesse. Je ne m'inquiète en rien. Etant donné que seules les fillettes ont besoin de voir en moi un papi, je l'appellerai donc "fillette", tant qu'il insistera. M'est avis qu'il sera le plus dérangé des deux.

    Mis à part ses enfantillages, nous sommes toujours à Orléans à l'heure où je vous écris, et ne puis bien évidemment vous donner nos projets de mouvement. La Reine confère avec ses conseillers sur la direction à prendre, alors que des nouvelles inquiétantes nous arrivent de toutes parts ; armées rebelles en mouvement, villes qui tombent, le moulin à rumeurs tourne, tourne, et moi j'attends patiemment mes ordres.

    Contez-moi votre vie, douce. Etes-vous en sécurité ? L'Alençon est-il en mesure de se défendre si les échauffourées devaient remonter jusqu'à lui ? Aussi, avez-vous monté Huec ? L'avez-vous montré à votre bonne amie Elisabeth, et l'a-t-elle bien aimé ? Je vous avoue que j'y songe parfois, car je me souviens que vous m'avez conté ce fameux jour des enchères, et qu'elle tenta de vous l'offrir. J'espère qu'elle sera contente que j'aie pu le récupérer et n’éprouvera point de tristesse à ce que le cadeau vienne d'un autre qu'elle, étant fort bien placé pour savoir combien être l'instrument de votre bonheur importe à ceux qui vous aiment.

    Il me tarde que vous rejoigniez le cortège, ma mie. Je compte, pour officialiser la chose, écrire à mon lieutenant et à la reine afin qu'ils confirment par écrit les accords de principe que m'avaient déjà donné Wayllander lorsqu'il était Capitaine, et Raeniel lorsqu'il était lieutenant. Vous ai-je dit qu'il sera très certainement notre nouveau capitaine ? Je le crois, mais ma mémoire ne fut jamais excellente. C'est une question de jours avant que l'annonce soit faite officiellement.

    Souvenez-vous encore de notre trinité, bientôt n'aurai plus à vous faire que deux de ces déclarations... Et j'attends impatiemment le jour où une seule restera.

    Que Dieu vous garde,








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Chimera
Citation:




A vous,
Cornelius Huibrecht de Leffe, Seigneur de Hoflande,


      Arzh,


    Vous en avez des noms, désormais, et je constate en en dressant si souvent l'inventaire que je n'ai jamais vraiment usé de celui qui vous rapproche sans doute le plus des Flandres. Le voici donc en adresse, jusqu'à ce que vous me contiez plus avant l'enfance dont il est l'écho, et que vous puissiez me conduire en les terres qui sont vôtres.

    J'attends avec impatience le jour où je pourrai vous tancer moi-même à constater votre mine aux abords des saules, et ai hâte, pour ma part, de pouvoir n'y voir que ce qu'ils représentent désormais pour nous sans que la pensée soit parasité par l'apport potentiellement non négligeable de l'écorce desdits vénérables dans les dépenses de prestige du duché. Ces données me donnent aujourd'hui la nausée, vous n'avez pas idée.

    Causant de vénérables, mon ami, laissez donc la jeunesse vous taquiner. Vous savez ce qu'on dit du chêne et du vent. Je saurai quant à moi honorer cette sagesse dont vous aurez doublement fait preuve à nos retrouvailles. Je vois en tout cas que vous prenez les railleries de vos compères avec la distance qui va bien, et en suis rassurée. Ils doivent ignorer ce que moi je sais, pour supposer ce qu'ils supposent. Gardez ce secret par devers vous, il n'appartient qu'à nous. Je me doute bien évidemment que c'est le parti par vous pris. Si enfin vous le prenez avec suffisamment de légèreté, j'userai de ce sobriquet au moment que vous savez, que vous puissiez lui faire un sort.

    Le mandat s'achève désormais bientôt. Elisabeth et moi sommes exsangues, usées par le poids de l'administration du duché, et par l'organisation de la mobilisation en cours. Nous sommes en sûreté, n'ayez crainte, j'ai organisé la constitution d'une armée en les murs de la capitale, et nous avons rassemblé plus de quatre lances pleines en les murs, que j'organise, pragmatique, en envoyant qui à la mine d'or, qui aux simples, qui à la pèche. Autant que mobilisation serve au mieux aux intérêts du duché, quitte à nous enquiquiner.
    Savez vous que nos derniers bilans sont positifs en termes de balance globale? J'en aurais bien pleuré de joie, à force de tant d'efforts. La mobilisation actuelle nous empêche malheureusement de confirmer l'essai, mais allez, cela fait partie des choses sur lesquelles nous n'avons pas prise.

    Nous attendons impatiemment de pouvoir vous rejoindre et attendre avec vous les ordres de la reine. Je prie chaque jour pour ma part que les procédures de reconnaissance du futur duc d'Alençon ne tardent pas. Entre la reconnaissance du Duc, la cérémonie d'hommages à la Reine, et le lancement des hommages des nobles au régnant reconnu, je crains qu'une quinzaine puisse aisément s'écouler, et elle me semblera aussi longue, si ce n'est plus, que celle qui me sépare de ma libération. J'aurais souhaité quitter le duché pour venir vous retrouver dès l'issue de mon mandat, mais il me semble important d'être là pour faire mon prime hommage de voix vive. Je l'ai assez reproché à la noblesse du duché pour y manquer à mon tour à la première occasion. Pourtant ce n'est pas l'envie qui manque, car j'ai vis à vis de ce mandat qui s'annonce la plus grande appréhension. Peut-être est-elle infondée, et peut-être mon successeur saura-t-il solutionner ce sur quoi j'ai moi-même failli, ou manqué d'audace peut-être. Aucune campagne n'a été lancée pour l'heure, ni aucun débat, et cela m'angoisse au plus haut point. Je crains pour la communication, je crains pour la pertinence des choix et pour l'ouverture à l'échange de ceux qui gèreront demain, au vu des dispositions radicales dont certains membres de la liste en lice ont déjà fait preuve vis à vis de nous. Serai-je conviée à demeurer au Conseil en tant que régnant sortant? Je ne le pense pas. En ferai-je la suggestion? Je l'ignore encore. Quel est votre avis là dessus?

    J'ai jouté, en Bourgogne, peu après votre départ et avant que la mobilisation ne me cantonne aux murs de la capitale. Je suis au regret de vous avouer que je n'y ai pas brillé, je suis encore bien trop inexpérimentée, mais Huec n'est pour rien, rien de rien dans la mésaventure. Il fut tout bonnement parfait, affrontant sans ciller la charge de mon opposante. Une chose me plait, sur la lice, le plus humble des seigneurs peut faire mordre la poussière aux ducs sans devoir s'en excuser, et j'ai finalement été heureuse d'en faire la démonstration. Je tâcherai malgré tout de ne pas leur donner trop souvent l'occasion de me faire choir, vous savez comme mon orgueil supporte l'échec, quel qu'il soit. Bref, j'ai écopé d'une belle contusion à la poitrine, et espère que la douleur s'estompera vite, si je dois manier l'épée dans les jours ou semaines à venir.

    J'ai eu l'occasion de saluer et féliciter Raeniel lors des premiers échanges à la Connétablie. Il s'est montré très distant, sans adresser aucunement mes mots. J'avoue avoir été surprise et quelque peu déçue. J'espère qu'il fera malgré tout pour la garde un bon capitaine. Vous le soutenez avec ferveur, et j'ai confiance en votre jugement.

    Bientôt. A plus d'un égard.

    Qu'Ils vous gardent,


Chimera

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Cornelius.de.leffe
Citation:



De nous, Cornelius Huibrecht de Leffe,
A vous, Chiméra de Dénéré Malines,


    Gwenn,

    De tous mes noms je crois bien préférer celui que vous me donnâtes, parce qu'il n'appartiendra jamais qu'à vous. Ce qui m’amène d'ailleurs à demander ; lequel portez-vous ? Je vous ai nommée à votre demande mais doute que ce soit là votre nom "officiel" et vous n'en avez parlé du tout ; est-ce parce qu'il appartient au passé, ou peut-être à un autre que moi ? Ne vous forcez point à répondre, je suis juste curieux de votre jeunesse comme vous l'êtes de la mienne.

    Par "celui qui me rapproche le plus des Flandres", je suppose que vous entendez mon second nom de baptême ; mais à vrai dire mes deux prénoms sont tout autant flamands l'un que l'autre, à ceci près peut-être la sonorité bien peu latine d'Huibrecht. On peut le dire, je ne suis pas flamand qu'à moitié ! Je promets de vous y emmener le plus tôt possible, et de vous conter mon enfance si cela vous importe. Pardonnez-moi si je brode un peu pour ce faire, elle est bien loin...

    Ainsi vous comptez me tancer pour ma béatitude, quand la faute vous en revient ? Voyez comme vous me traitez à présent que je vous suis acquis. Ach, offrez votre main à une belle rousse, et elle trouve mille choses à vous reprocher... Je savais bien que c'était un piège ! Me voilà si bien ficelé dans la béatitude pour laquelle on me fustige, que je ne puis même pas songer à me débattre.

    Et parlant de taquineries ; je laisse la jeunesse me taquiner jusqu'à un certain point, et même jusqu'à un point certain. Les plaisanteries auxquelles vous faites allusion glissent en effet bien facilement, quand j'épouse qui j'épouse, et qu'elle m'aime comme vous m'aimez. Le surnom de papi me convient fort bien dans la bouche d'une enfant de cinq ans, ou dans celle de la "petite" Rose et je n'ai en rien l'envie de lui faire un sort ; mais dans la vôtre ? Ne vous avisez jamais, de grâce, d'en user en quelques circonstances que ce soit, vous seriez surprise de ne point me voir m'enflammer au contraire... Il se pourrait même que le papi que je ne suis pas pour vous, fasse sauter sur ses genoux l'enfant que vous n'êtes pas pour moi... Et voir si elle apprécie la plaisanterie !
    En revanche, il est une différence subtile entre taquinerie et manque de respect que, vous me l'accorderez, certains jeunes gens ne voient pas toujours. Quand la fille d'Alvira que je connais à peine, et qui pourtant est dotée d'un esprit aiguisé et affable, me conseille alors que je vais me soulager dehors de ne point oublier de refermer mes braies ou me perdre dans le noir, ou encore me demande si j'ai la courante en des termes crus et imagés que je ne répéterai point ici... La plaisanterie qui serait sûrement acceptée de mes camarades soldats n'est point la même dans sa bouche. Me semble que les jeunes d'aujourd'hui oublient bien trop vite que le droit à la taquinerie se mérite, par la confiance, le temps, l'intimité ; en leur absence il est une certaine dignité et distance à garder que beaucoup ont tôt fait d'oublier dans l'ambiance détendue d'une taverne...

    Je n'aime pas vous savoir exsangue, et si je n'ai point le droit de sermonner Elisabeth, avec vous je ne me priverai point. Mangez, que diable ! Songez au sang d'encre que je me fais à lire ces mots, et mangez. Et ne venez point me dire que c'était une expression, mon courroux serait réel : on ne fait point peur aux promis avec des mots pareils s'ils ne sont point vrai, c'est la règle. Si je suis ravi de vous savoir en relative sécurité, je suis bien évidemment fort peiné de devoir peut-être attendre nos retrouvailles plus longtemps que prévu. Mais vous avez raison, ma mie. Quelques jours de plus ou de moins ne valent pas de vous départir de votre droiture, et si vous avez reproché à d'autres de ne point être là pour leur prime hommage, ne vous infligez pas la culpabilité de ne point y être vous-même. Je comprends, et je vous soutiens dans cette décision. Bientôt serons ensemble, bientôt vous épouserai à l'Eglise. Comment avance votre pastorale ? Mes efforts quant à moi pour régulariser mes papiers avancent, surtout grâce à ma nièce Eliette, dont il faudra que je vous parle, aussi ! Mais l'heure de ma garde approche et je vous dois encore réponse sur plusieurs sujets.

    Quant au mandat qui suivra le vôtre et votre participation ou non au conseil... Je crains de donner mon avis, il est fort égoïste. Si je n'écoute que moi, je vous dirai de prendre vacances bien méritées, de rire et boire et profiter de nos retrouvailles. Sachez toutefois que votre bonheur m'intéresse plus que le mien, et que si vous ressentez le besoin de garder un œil sur votre duché, je vous soutiendrai là encore. Je ne veux point vous voir culpabiliser de l'avoir abandonné, et quand bien même à mes yeux ce ne serait point un abandon il me semble que vous connaissant, vous le ressentirez peut-être comme tel.
    Ach, une contusion à la poitrine et ne suis point là pour la soigner. Dans ces moments là je suis reconnaissant de la présence d'Elisabeth à vos côtés, et si je lui jalouse un peu de pouvoir vous voir et vous parler, au moins suis certain qu'on vous aime de près quand je vous aime de loin. Profitez donc de Huèc, je promets à mon retour de vous apprendre à jouter ; c'est à dire à tomber avec grâce, sans s'en vouloir !

    En ce qui concerne mon capitaine vous me voyez absolument ébahi de ce que vous me dites ; suis persuadé qu'il existe une raison étrangère à vous qui l'aurait enjoint au silence, car cela ne lui ressemble en rien. Raeniel est un homme au sourire chaleureux, qui jamais devant moi n'a jamais fait preuve de froideur inconsidérée envers personne, et je partage votre surprise et votre déception. Je reste persuadé que vous aurez l'occasion de le voir tel que le je connais, et de dissiper cette déception.

    De mon côté, je suis bien vite revenu du début d'affection que je pouvais ressentir pour cette gamine des rues échouée entre nos pattes l'autre jour. Dieu, cette enfant de cinq ans parle à présent comme une pimbêche de quinze, et son tutoiement n'a plus rien d'adorable quand elle se vexe pour un rien, coupe la parole aux adultes et se prend pour leur égale. Autant vous dire que le "papi" gentil a fait long feu. A cette occasion j'ai fait la connaissance de Sancte Von Frayner, dont l'esprit n'a d'égal que l'irrévérence. Il est fort taquin, mais sait recevoir autant qu'il donne, et pour l'instant j'apprécie beaucoup sa compagnie. La petite n'a rien vu venir, et je dois dire que si elle n'était point aussi insolente, j'en eu presque eu pitié d'elle.

    L'heure de ma garde est là. Souffrez que je vous embrasse en pensées.

    Que Dieu vous garde, ma femme.








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Chimera
Citation:




A vous,
Cornelius Huibrecht de Leffe, Seigneur de Hoflande,


      Arzh,


    Souriez si vous le souhaitez, mais j'ai donné plus de noms que je n'en ai reçus. Le vôtre est le premier que l'on m'ait accordé. Occasions manquées, je crois. Je ne l'ai pas commenté, ce nom, lorsque vous me l'avez attribué, aussi je le dois, désormais. Souffrez l'avis, et je manque un peu de mots pour le dire, il me semble un peu ... facile? Complaisant? Votre maîtrise du breton n'y est pour rien, vous avez choisi le mot qui vous vint, et me voilà Blanche, quand, dieux, il me semble que j'en suis si loin. Néanmoins, savoir ce qu'il vous évoque, et savoir aussi qu'il est l'un des deux pendants de ces couleurs qui bercèrent mon enfance -on appelle le blason breton le Gwenn ha Du, lui donnent une résonance toute particulière qu'avec les jours qui passent j'en viens à chérir. Je serai ce que vous dites, car le choix d'autrui dans la façon de nommer est souverain. Exclusif, aussi, vous le dites, et à raison. Vous m'avez donc à plus d'un titre réclamée, sans même le savoir, et j'en suis très touchée. Savez vous que je nomme mon fils Aedhan, et ma fille Kistin? Je vous conterai pourquoi, à nos retrouvailles.

    Flamand, donc, jusqu'au bout des ongles. Je n'aurais pas parié, pour le premier, c'est qu'en effet il me semble moins marqué des accents de votre terre natale. Il vous prédisposait peut-etre, au fond, ce premier là, à rejoindre les ordres, quand bien même je sais à quel point vous auriez aimé échapper à cette voie, du moins du fait des événements vous ayant conduit à vous y engager. Faites vous tisserand, Cornelius, et brodez, vous savez mon goût pour les histoires. Je chérirai la moindre anecdote, fut-elle enjolivée ou lacunaire. Et méfiance, si j'apprends que vous jouez les Pénélope en douce, je ne quitterai pas vôtre côté jusqu'à tout savoir de vous.

    Papi. Pardonnez mes taquineries, mon ami, soyez assuré que je saurai tetenir ce nom qui génèrerait si ... rebondissantes conséquences. A moins que vous n'en veniez à le réclamer vous-même, dans des circonstances que vous aurez choisies. Ou pas, donc. A moins que je ne le mérite pas encore? Va savoir. Soyez et restez Arzh. Et n'hésitez pas à lâcher un coup de patte à qui viendrait trop vite à l'oublier, moi y compris. C'est cela qui fait que je vous ai ainsi nommé, et je sais que vous ne laisserez pas jeunesse vous pervertir. Je veux reconnaitre chacun des adjectifs associés, à votre retour.

    Sachez que je vous écris devant les restes d'un plat de faisan rôti qui vous aurait fait frémir la moustache. Vous me croirez sur parole, je sais, sans qu'il me soit besoin de tâcher ce vélin de sauce ou de confier au messager qui viendra vous trouver les restes du pauvre animal. J'y noie mon désarroi, dans ce repas, voyez.
    Entendez, entendez mon ami, ma détresse à la simple idée de devoir ici m'attarder pour le salut de principes que je sais sur le point d'être allègrement baffoués. Je sais qu'Elisabeth la partage. Elle ne franchit les portes du conseil que par désir de me soutenir, et ce depuis le début, et chaque jour qui passe augmente ma dette à son égard. L'une comme l'autre nous serions disposées à quitter le duché sitôt le nouveau duc reconnu, n'en doutez pas, mais il se trouve que détresse, je disais aussi, n'est que décuplée par les événements récents. Chaque jour qui passe voit mon appréhension s'accroitre au regard de ma succession. A l'heure où l'ouverture des votes approche, aucun programme n'a été proposé par la liste candidate. Aucun débat, aucune réunion. Rien, pas un mot, alors qu'aucun de ses membres n'est tenu par des fonctions ducales. Quel genre de Conseil cela donnera-t-il? Pis, j'apprends, ce soir, en rencontrant l'un des membres du milieu de liste, qu'elle n'était pas même au courant de son intégration au projet avant qu'il ne lui soit demandé de valider sa participation auprès des officiels de la sénéchaussée. La tête de liste m'a fait valider un projet comprenant des gens qui l'ignoraient, Cornelius! Une liste en désaccord avec les lois de l'Alençon comprenant des juristes, et des gens qui l'ignoraient... Dans quelles dispositions donc suis-je censée me trouver, pensez-vous? Je ne parviens pas à me réjouir, ni même à être soulagée. Je le devrais, mais je ne le puis.

    Je l'évoquerai sans doute avec Mondor au fil de nos échanges. Amitié, don de soi, tempérance, foi en l'autre. Je devrais me baser sur l'étude des vertus, mais le malin semble prendre plaisir à me tourmenter en m'envoyant depuis des semaines déjà ces si nombreux signes qui aiguisent ma méfiance. Je m'efforce de la faire taire, et de me concentrer sur notre projet. Je ne suis pas l'Alençon.
    Mais...
    Jusqu'où le suis-je Cornelius?

    J'ai grand hâte de vous lire, et d'en apprendre sur votre quotidien autour de la reine au beau milieu de l'agitation que provoque la tourmente actuelle, et de faire la toute épistolaire connaissance de votre nièce que j'adopte déjà, en ce qu'elle oeuvre présentement à devenir également la mienne. Saluez Sancte, voulez-vous? Nous avons eu quelques fois l'occasion de nous croiser au salon des grands feudataires. Il appartient à mon passé autant qu'à mon présent, cet homme, sans que je le connaisse vraiment. Peut-être nous présenterez vous. Aussi, j'espère avoir bientôt l'occasion de me trouver moins formellement en la présence de Raeniel, que je puisse dissiper cette impression qui semble vous causer du tourment. L'occasion aura sans doute ôté toute simplicité à l'échange. J'étais habituée des lieux, lui non, j'aurais du faire preuve de davantage de retenue. Peut-être aurai-je des excuses à lui présenter, à bien y réfléchir.

    J'en ai, aussi, à vous adresser. A vous surtout. Vous aurez su, peut-être. J'ai fait ce jour parvenir pli à la Reine pour l'implorer de soutenir une patente d'élévation de titre pour la baronne Samsa Treiscan, qui m'a soutenue avec ardeur ces derniers mois, contre ma propre lassitude. J'ignore si elle m'accordera, et lui accordera, la faveur, mais il m'importait d'entreprendre cette démarche. Au fil des mots, une évidence m'a frappé, et j'ai achevé mon courrier, à l'aube de venir vous retrouver et de séjourner à son côté, en lui proposant d'assumer la fonction de Dauphin de France. C'est audacieux, ridicule, sans doute prématuré, mais c'est fait. J'aurais sans doute du solliciter votre accord, ou réclamer votre avis et votre conseil, avant de me laisser aller à pareille effronterie. Puissiez-vous me le pardonner, qu'elle choisisse ou non de donner suite, car j'ignore votre position sur la question.

    Quoiqu'il en soit...
    Qu'Ils te gardent,


Chimera

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Cornelius.de.leffe
Citation:



De nous, Cornelius Huibrecht de Leffe,
A vous, Chiméra de Dénéré Malines,


    Salutations et Paix,

    Ne vous forcez en rien à être ce que je dis : qui voudrait d'un nom facile et complaisant? L'envie de l'utiliser m'est passée, rassurez-vous, et votre volonté à ne pas vous voir si blanche que votre peau baignée de lune a frappé juste. J'en eus proposé un autre, mais ne réussirais pour l'instant qu'à lâcher un coup de patte, en me complaisant de choix trop faciles et ponctuels, comme Divilzin ou Gloazus. Peut-être devriez-vous me rebaptiser également. Que diriez vous de Kikou ? Comme le chien d'arrêt qui rapporte une perdrix au chasseur, et reçoit un coup de pied aux côtes pour sa peine... Cela sera toujours mieux que Pénélope.

    Ou papi. Il me semblait avoir été clair que ce mot sous votre plume me glace, et si un jour vous deviez mériter d'en user à mon égard il signerait la fin de nos fiançailles, puisque de fillette je ne souhaite point. J'épouserai une femme, merci bien. Rousse de préférence. Avec une peau qui pousse à la complaisance, et un humour un peu trop mordant.

    Mon quotidien avec la reine ? Oh, il se résume à avoir l'air idiot devant une taverne pleine, lorsqu'elle déclare, perchée sur les genoux de son "papi", que vous briguez le poste de Dauphin. Nul n'était besoin de me demander avis, surtout que l'idée ne m’apparaît absolument point ni ridicule ni effrontée ; me semble que Rose serait chanceuse d'être servie par tête bien pleine telle que la vôtre. Mais me prévenir.... Et m'éviter d'avoir l'air d'un poisson sans eau devant le beau monde eut été apprécié. La reine jugea bon d'annoncer devant Sancte, et votre amie Jessilia que je rencontrais pour la première fois -entre autres personnes.... Que si elle vous le refusait, ce serait pour préserver mes chances d'obtenir votre main, un tel poste vous rendant plus désirable aux bons partis de France.

    Je passais, vous vous en douterez, une bien charmante soirée et suis en vous écrivant de fort bonne humeur.

    Qu'Il vous garde,







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