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[RP] " Le Parfum "

Giuseppelovisone




       _Mi fa cagare !

       Le souffle exaspéré se perd en accent étranger dans l'atmosphère étoupé de l'atelier. Malgré l'injure et l'agacement, Giuseppe Lovisone ne relève pas le nez de son ouvrage. Le visage, où se disputent les rides de l'âge à celles de la sévérité, demeure figé dans une expression concentrée digne des plus austères statues romaines. Seul avec sa tâche, la lumière éclatante du jour pour ciseler ses contours burinés de dorures, il anime avec une minutie chirurgicale la lame poinçonnée d’un reflet miroitant de son couteau à parer. Sous l'orfèvrerie de son doigté, le cuir s’affine de couches délicatement ôtées.
       Les peaux d’agneaux, de veaux et de chevrettes pendent çà et là comme des voiles accrochés dans les airs, scindant la lumière en une myriade de faisceaux. L’odeur lourde de leurs cuirs emplit l’atelier de senteurs animales, tannées et âpres, douce et chaude pour l’agneau, imposante et brute pour le chevreau ; une subtile symphonie de fragrances, saisie par le nez italien qui sait en savourer et en distinguer chaque note, chaque accord dans leurs moindres singularités. Giuseppe est un truffier de cuir, cela va sans dire et un fin associateur d’odeurs. Dans l’ouate cuiré qui étoupe l’atelier, un îlot herbacé fleurit à la narine, presque noyé par l'implacable bestialité des exhalaisons tannées.
       Soudain, le grand homme se lève et quitte son établi pour gagner l’étagère et la table haute juste à côté où trône une farandole de fioles et de pâtes odorantes. Dans l’art de la ganterie italienne, l’on aimait à agrémenter le cuir de parfums délicats, masquant l’abrupte odeur de la matière première des plus belles fragrances florales. Si Lovisone n’était pas le meilleur créateur de senteurs, il était sans aucun doute un génie de l’association, trouvant à chaque cuir et chaque personnalité le parfum qui savait s’y mêlé, harmonisant sans annihiler cette odeur si particulière qui savait tant régaler son museau. Ses sourcils de broussailles grises se fronçant, il prend un flacon à l’étiquette vierge qu’il s’apprête à ouvrir.

       _ Camphre ou narcisse ?

       Le liège se défait, soufflant une bouffée puissante que le Maistre Gantier renferme aussitôt.

       _ Canfora !

       Immédiatement, la main saisit la plume, indiquant la précieuse mention sur l’étiquette pure de toute nomenclature. Et alors, délaissant son ouvrage comme s’il ne l’avait jamais commencé, Giuseppe continue d'identifier et de la classer flasques et bombonnes éparpillées sur la table. Ainsi était l’italien : il commençait une tâche puis se jetait sur une autre, comme il vous commençait une phrase sans la finir pour en enchaîner sur une seconde ; la pensée virant d’un intérêt à un autre comme un papillon fou et nerveux attiré par trop de lumières. L’esprit de Lovisone était un chaos, mais un chaos surprenamment ordonné. Tous ses détours abscons le menaient toujours à bonne destination, semant derrière lui des autres penauds et surpris, incapables de comprendre comment cet homme impossible à suivre pouvant systématiquement arriver avant eux, plus vif et plus talentueux. Il était fidèle à son excentricité, même quand il était dans sa boutique : une seconde jouant les vendeurs au charme bien rodé, la seconde disparaissant brutalement dans son atelier comme un asocial pressé et bourru, pour réapparaître à la troisième en terminant ses palabres comme si de rien était.
       Il avait continué, jusqu'à tard dans la nuit à archiver ses accords, certains faits par ses soins, d’autres achetés à des tiers et parfois arrangés à sa manière. Le Maistre accordait une attention particulière à chaque emplacement, certaines substances ne devant être mêlées à d’autres sous peine d’infliger à quelques clients malchanceux des effets forts peu désirés. Le désordre à peine remis en ordre, l’artiste volage retourne brusquement à son ouvrage, dardant d’un œil à l 'ambre impétueux la découpe du gant sur lequel il s’appliquait tantôt. Les mains se pinçant dans une mimique clichée que l'on voue volontiers aux sudistes à sang chaud, Giuseppe peste plaintivement à nouveau de son accent violent, incriminant le gant comme s’il était coupable de cet état :

       _ Tu n’es qu’une perle deliziosa jetée aux maiali !

       Cette commande, il la réalise pour un bourgeois ayant ses habitudes chez lui depuis fort longtemps, mais Roscelin Pelletier n'avait été touché que par la fortune : s'il avait de quoi s'offrir de belles vêtures, on ne pouvait pas dire qu'il avait les manières pour aller avec. Les gants, il était plutôt du genre à se moucher dedans d'après Lovisone, et lui vendre pareil chef-d’œuvre, à ses yeux, relevait d'un infâme sacrilège ! Cependant, le nanti payait rubis sur ongle le luxe de son art, et Giuseppe ne pouvait se permettre de faire la fine bouche devant pareil salaire. Cela ne l'empêchait pas pour autant de se rendre malade à chaque fois qu’il devait vouer un ouvrage à cet oiseau endimanché. Marmonnant de contrariété dans sa barbe cendreuse, affecté, pourtant, d'un professionnalisme et d'une passion à toute épreuve, le Maistre Gantier et Parfumeur reprend son ouvrage avec un soin d'orfèvre, tentant de faire fi de l'image des mains courtaudes et indignes destinées à s'en parer, priant, au fond de lui-même, pour que plus noble clientèle l'interpelle à l'avenir…



    Mi fa calare : Ca me "débecte".
    Canfora : Camphre
    Deliziosa : Délicieuse
    Maiali : Cochons
    Musique : "Distilling Roses ", du film "Perfume: The Story of a Murderer" composée par Reinhold Heil, Johnny Klimek et Tom Tykwer.

Alvira
Tout est une question de temps, il ne se rattrape pas mais se partage et il n'est jamais trop tard pour bien faire. Alvira voulait profiter d'un instant privilégié avec sa filleule, seule à seule. Bras dessus - Bras dessous, elles avancent, se promènent dans le quartier. Depuis combien de temps n'était-elle pas venue ? Tout lui était apporté dans sa chambre, sans qu'elle ait toujours voix au chapitre sur ce qu'elle allait porter, les cérémonies, les obligations, les horaires.. elle se rendit compte qu'elle avait oublié le plaisir qu'il y a à flâner, de prendre le temps.

Elle attire Merveylle contre elle, en penchant doucement la tête vers elle.


Je suis ravie de passer cet après midi avec toi. Dis-moi ? Qu'est-ce qui te ferait plaisir ? Une robe ?

Un rire lui échappe. Non personne ne saurait répondre à tes désirs, tu as ton couturier-époux pour cela et puis... Tu fais toi même des merveilles. Bien donc un bijou ?

Alvira dodeline de la tête souriant malicieuse en prenant la main de sa filleule dans la sienne. Non Dekhaer va m'en vouloir si je fais cela ! Les onyx fixent ladite main, frêle et douce, dont le bout des doigts a été pour le moins piqué de trop nombreuses fois ! La langue mécontente claque contre le palais mais les yeux s'éclairent ! Eureka !

Je sais ! Des gants ! Il te faut des gants ! Les plus élégants que nous trouverons !

Encadrées par la garde royale la Reyne et sa filleule fendent la foule en un rien de temps, écartant les badauds, vous pensiez vraiment que la Reyne faisait son shopping sans protection en plein Paris ?! Ben voyons !

La porte est poussée par Alvira, un léger tintement de cloche et dans l'instant les odeurs l'assaillent, elle fronce le nez en lançant un regard à Merveylle, il faudra choisir vite ! Les peaux sont étendues un peu partout, la dextre se pose sur le nez, alors que le regard se porte sur quelques fioles aux noms attrayants et fleuris, des Parfums sans aucun doute.


Un peu de parfum ne sera pas du luxe qu'en dis-tu ?

Elle effleure quelques fioles, lisant les inscriptions.. Consonance Italienne, un regard pour Merveylle pour guetter son assentiment.

Regarde pour toi, je te laisse choisir, c'est Marraine qui paye !

Une noble clientèle interpelle le créateur dans un mauvais italien. Buongiorno ?
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⚜️ Sa Majesté Alvira de la Duranxie - Ni remords, ni regrets ⚜️
Merveylle_mirandole
    La dernière fois qu'elle était venue dans ce quartier, dans ces rues, c'était pour une sortie entre filles. Elle en était arrivée le ventre rond et en était repartie poupon entre ses bras de nouvelle mère attendrie et fatiguée par l'accouchement. Depuis elle partageait son temps entre la Maison Royale et sa famille, ce qui lui laissait fort peu de temps pour tout ce qui était balades d'agrément. Pourtant, c'était bien de ce genre de sorties dont elle avait besoin ces derniers temps, alors quand sa chère marraine lui proposa une sortie de ce genre, elle se mit à sourire jusqu'aux oreilles.

    La jeune Mirandole savait combien un règne pouvait être éprouvant et demandeur de temps. Au Louvre, on faisait tout pour simplifier la vie de la souveraine en lui apportant tout ce dont elle avait besoin. C'était comme grosse ruche toujours en ébullition et là dedans, parfois, effectivement ou oubliait le plaisir que l'on pouvait avoir à procrastiner, juste prendre son temps, profiter d'un air de musique ou d'un livre à but non-éducatif par exemple. Sa mère elle-même n'eut jamais vraiment de temps à lui accorder, ne prenant même pas la peine de rédiger elle-même l'une des rares lettres qu'on lui avait envoyées. Ses frères et soeurs n'étaient pas venus à son mariage non plus et ne s'intéressaient que peu à elle. Fille de l'ombre, elle s'était habituée à être dévouée sans rien attendre en retour, à donner sans s'attendre à recevoir. En y réfléchissant, il n'y avait que son époux et sa fille qui soient un parfait miroir de l'amour qu'elle pouvait donner. On pouvait bien dire ce que l'on voulait, comme le fait qu'elle soit née avec une cuillère en argent dans la bouche par exemple, ce n'était pas vrai et elle, au moins, le savait. Au bout du compte, elle n'était riche que de l'amour de ses proches. Alors voir que sa Marraine ne l'avait pas oubliée, mieux, qu'elle s'était aménagé un trou dans son emploi du temps pour elle, la remplissait de joie.


      - Moi aussi je suis contente de passer cet après midi avec toi. Rien que flâner comme ça toute les deux... ça suffit amplement à me faire plaisir.

    Il lui en fallait peu finalement à la petite Louveterie, mais si elle continuait sur cette lancée de sentimentalisme, elle finirait par fondre en larmes. Elle en avait déjà quelques unes qui lui picotaient les yeux, pressées de se déverser sur ses joues. Blottie contre sa marraine adorée, c'était tout ce qu'elle pouvait souhaiter. ça et son merveilleux époux bien sûr, sa Reyne l'avait bien deviné. La Douce fit un sourire en coin. Ses azurs suivirent la direction des yeux d'Alvira et se posèrent sur ses mains. Lors d'une sombre période, après un incendie, elle avait été trop brûlée et pendant un temps, elle ne pouvait plus coudre. Aujourd'hui elle avait complètement guéri mais ses mains en conservait la marque indélébile d'une peau qui resterait rougie pour l'éternité.

      - Des gants oui ! bonne idée, ce sera parfait !

    Entrées dans la petite boutique, les narines de la Boisée sont prises d'assaut par les senteurs ambiantes. D'un air entendu avec sa marraine, elle opina d'un signe de tête. Par la suite ce furent ses yeux qui furent sollicités de toutes parts, la dame cherchant de-ci de-là quelque chose qui pourrait l'intéresser. Un parfum ? Et pourquoi pas ! Si elle ne trouvait pas son bonheur en cuir, peut être aurait-elle plus de chance avec l'un de ces fioles ?

      - Pourquoi pas... Je regarde !

    La jeune femme glissa ses doigts sur quelques peaux pour en apprécier la texture pendant que la Reyne saluait le tenancier de l'échoppe.

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Giuseppelovisone




       Le tintement clair résonne dans un frémissement cristallin qui fait sursauter la haute stature de l’italien. Il lâche soudainement son ouvrage, sentant une désagréable couleuvre froide lui remonter le long de la colonne vertébrale. Voilà ! C’est Roscelin qui est là ! Il va débarquer, bedaine en avant, bardé de ses couleurs criardes et de son mauvais parfum, réclamant ses gants comme un enfant capricieux et impatient ! Les mains vides et écartées en suspension au-dessus de l’établi, Giuseppe demeure mi-coi, mi-paniqué, le regard virant de gauche à droite, indécis sur la conduite à tenir. Feindre l’absence, la concentration et ne pas répondre ? Obsédé par l’image du bourgeois, il n’envisage pas un seul instant qu’il puisse s’agir de quelqu’un d’autre, mais alors qu’il se résout à prendre un torchon afin d'ôter de ses mains les moindres résidus de cuir, une voix bien plus douce que celle du Pelletier émane surprenamment de la boutique.
       Repoussant d’un geste un peu brusque la tenture séparant la boutique de l’arrière-atelier, le Maistre Gantier-Parfumeur apparaît, se figeant dans l’embrasure encadrée de part et d’autre par les deux grandes étagères contenant la majeure partie des bouteilles de parfum. La rusticité des peaux étendues çà et là contraste avec l’élégance des gants présentés sur leurs “mains de fer” trônant fièrement sur le comptoir central, mais elles jurent plus encore avec les deux présences ayant pénétré le cénacle de sa boutique. Et alors qu’il avise avec délice qu’en lieu et place de cet impotent de Roscelin attendaient deux colombes aux plumages bien soignés, le visage bourru de Lovisone s’éclaire comme un rayon de soleil perçant un ciel d’orage.

       _ Buongiorno Signore !

       Les bras s’ouvrent en signe d'accueil et la voix claironnant de ravissement. Il aimait les femmes, non pas qu’il fut un coureur de jupons, et ce malgré l’absence d’anneau à ses doigts, mais elles avaient le nez plus fin et bien plus de sensibilité pour son art que les hommes ! Ces messieurs voulaient “quelque chose pour monter ou pour parader”, comme si ce “quelque chose” n’eut pas d’importance : objet futile, quelconque et accessoire, pour peu que ça ne sente pas trop la chèvre et que ça ne rompt pas lors d’une chasse. Les femmes, elles, savaient ce qu’elles ne voulaient pas et si elles se montraient parfois indécises et souvent tatillonnes, leurs manières ne faisaient que démontrer l'intérêt réel qu’elles portaient à son travail et tout le soin qu’elles en attendaient.
       Dextre se posant sur sa poitrine, Giuseppe s’approche, s’arrêtant près du duo pour courber le buste en une respectueuse salutation, se parant de son plus beau sourire et de son timbre naturel le plus charmeur :

       _ Le printemps lui-même n’aurait pu m’apporter plus jolies fleurs !

       Compliment de circonstance, certes, mais aussi de sincérité : en plus d’être en tout point charmantes, voilà qu’elles l'arrachaient à la désagréable commande de Pelletier, faisant, de ce fait, resplendir sa journée ! Se redressant de toute sa hauteur, l’italien pose un regard pétillant de noisette sur la jeune demoiselle portant son intérêt sur les cuirs et dont la toilette laisse présager une bien noble naissance.

       _ Que puis-je faire pour ravir vos envies, Signore ? Je puis vous présenter des cuirs et des peaux venus de…

       Les mots, soudain se font moins sûr : l'inconscient s’est mis en branle, tiquant sur un détail perturbant que le cerveau n’a pas encore saisi avec réalité. Est-ce la rangée d’ombre qui obstrue étrangement une grande partie des fenêtres de sa boutique qui le titille ? Ou bien le fait qu’elles appartiennent à des gardes armés, mieux garnis que pour la sécurité de “simples” nobles dames ?

       _ … toutes les régions du monde connu ainsi que les... plus beaux parfums qui...

       Le visage rude de l’artisan, lentement, a bifurqué vers l’aînée des deux clientes. Perplexes, les prunelles ambrées la détaille avec intrigue. Et c’est alors que l'inconscient devient conscience : l’évidence fuse dans son esprit avec la violence d’une claque qui lui décolle un instant les couleurs du visage ; le temps d’un battement de coeur, le hâle s’est enneigé, la pupille arrondie, et quand le sang revient, il délaye dans le cuivré quelque nuance de pourpre.

       _ Sancto cielo !

       Tels sont les seuls mots parvenant à sortir de la bouche d’un Giuseppe chantant devenu soudainement carpe...



    Signore : Dames.
    Sancto cielo : " Mon dieu"

Alvira
S'essayer à l'italien n'était pas chose aisé, enfin à son début de règne. Toutefois, entre son Amiral et les marins auxquels elle rendait visite et qu'elle croisait en Normandie il lui avait fallut se dégourdir un peu. Ce qui donnait des formules maladroites mais compréhensibles. Les échanges se faisaient bon gré, mal gré entrecoupé de fou rire. Sauf qu'ici, elle se doutait que cela ne se passerait pas autour d'alcool venu du monde entier dans une ambiance détendue. L'atelier sentait le travail et la recherche du détail sans cesse désiré.

Les narines royales s'épanouissaient allègrement sous les senteurs qui leur parvenaient. Elle avait pris l'attente pour songer et profiter de cette parenthèse. Si bien que lorsque l'homme apparut la Reyne sursauta lorsque la tenture s'ouvrit brutalement. Elle offrit des yeux ronds à son interlocuteur alors que ses épaules se tendirent sous l'effet de la surprise.


Diantre, quelle énergie !

Bien vite, elle se voit rassuré par l'attitude du bonhomme. Un homme charmant au demeurant. La mèche de cheveux qui venait balayer son front la perdit un peu plus dans l'inattendu de cette rencontre. La chaleur qui se dégagea des mouvements de l'italien la firent sourire et c'est donc sans la moindre crainte qu'elle s'approcha un peu plus.

De jolies fleurs dont vous ne sauriez en faire un bouquet, encore moins un parfum.

La taquinerie est palpable, la lueur rieuse dans l’œil totalement décelable et dénotait de l'acclimatation de la Duranxie qui se mit à son tour à observer un peu plus autour d'elle, jaugeant de l'environnement. Sa senestre se posa sur un gant exposé là. Un mouvement doux qui permit à notre Souveraine d'apprécier la qualité du cuir étendu.

Nous cherchons une paire de gant pour la demoiselle, quelques chose qui pourrait se porter en tout temps et dont les coutures ne lui saigneraient pas les mains. Elle en a de besoin pour user de son talent de créatrice. Une peau souple, suffisamment légère pour s'adapter à chacun de ses mouvem...

A mesure qu'elle expose le motif de leur venue elle sent que quelque chose se passe sans savoir y mettre le doigt dessus. Un instant de flottement qui perdure, elle se sent détailler dans le moindre détail, que ce soit son visage ou ses vêtements. Le regard la transperce jusqu'à ce qu'elle cesse de parler par l'interjection qui frappe la pièce.

   _ Sancto cielo !

Pom, pom, pom... Qu'est-ce qui se passe maintenant ?

Pardon ?

De nouveau, Alvira est prise au dépourvu. Elle se demande un instant si elle est responsable de l'exclamation. Elle en lèverait presque les bras en signe d'aveu de son innocence. Néanmoins, elle n'a pas vraiment l'opportunité de le faire voyant que le gantier s'enferme dans un mutisme tout à fait étrange. Les onyx royaux se posent sur l'homme qui leur fait face. A leur tour ce sont elles qui œuvrent pour comprendre. Un sourcil s'arque, les lippes se pincent faisant se tordre légèrement le nez en une moue mi-figue, mi-raisin.
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Giuseppelovisone




       Pantois, ses billes d'ambre braquées sur la femme brune, Giuseppe semble plus inanimé que les peaux écartelées dans son atelier. Il croit l'avoir reconnue, aperçue, une fois, lors d'une apparition dans les rues de Paris… Elle n'est pas de ses souveraines guindées et attifées d'un trop grand sentiment de supériorité qui la garde loin du peuple et de ses gens. Les dépêches du Royaume le prouvent et le crient sur tous les toits : la Reyne est de celle qui partage son verre sur le banc même des tavernes. Serait-ce bien elle qui a franchi ainsi le seuil de sa boutique ? Les prunelles doutent de ne point trouver couronne ou opulence pouvant lui confirmer son rang. Ragaillardi – entre-autre - par l'arrivée de nouvelles senteurs sur ses étagères, il avait commencé à rédiger une invitation qu'il comptait envoyer au Louvre, assorti d'un présent, avec le culot de l'humilité, dans l'espoir qu'elle daigne visiter son petit atelier. Un somptueux hasard l'aurait donc ainsi devancé ? Peut-être se trompe-t-il, peut-être fabule-t-il, peut-être…

       _ Pardon ?

       La voix claire l'ébroue dans son mutisme et conscient du malaise qu'il a provoqué, Lovisone accepte le doute et se fend d'une révérence plus profonde que la précédente, comme pour s'excuser de la gêne ainsi crée :

       _ L'éblouissement, Signora ! J'en ai perdu mes mots…

       Être ou ne pas être sûr… qu'importe ! Bien qu'étourdi par ses pensées, le Maistre Gantier se redresse, tout dévoué à la tâche qui lui est confiée. L'attention se porte sur la jeune dame qu'il gratifie d'un sourire aimable.

       _ Une peau souple et légère !

       La tempête italienne se met en branle, vive et précise, attrapant deux pièces de cuir d'un bout à l'autre de la boutique, se faisant douceur quand il les dispose avec délicatesse sur le comptoir central. Saisissant deux gants comme s'il s'agissait de deux pièces de cristal, il les place précieusement sur l'une et l'autre des deux coupes pour en illustrer le résultat. Balayant l'air de sa main droite pour présenter l'ensemble, il les invite ainsi à se rapprocher de lui.

       _ Cuir d'agneau : extrêmement fin et d'une souplesse absolue ! Vous pouvez voir que son toucher est très doux. C'est une pièce noble et sans défaut, sans doute le cuir le plus élégant et le plus pur de tous ! Ici, du veau : il peut aussi avoir une très grande finesse – nous ne l'utilisons pas pour le vélin pour rien. Son aspect est plus brillant que l'agneau, mais il peut être aussi plus résistant, cependant il tient un peu plus chaud. Tous les cuirs peuvent être ornés à votre guise.

       Senestre ayant présenté l'une et l'autre des deux pièces, il redresse le visage sur la jeune femme dont il détaille les mains à la délicatesse remarquée.

       _ Votre art vous fait-il jouer de l'aiguille ? Si c'est le cas, nous pourrions peut-être imaginer pour vous une pièce spéciale. Le cuir le plus fin, ou un beau tissu, pour ne point vous faire importuner par les chaleurs de l'été, sur lequel nous pourrions rajouter un cuir plus épais, uniquement sur le bout de vos doigts pour le renforcer. Il serait fort dommage que vos jolis doigts finissent comme les miens !

       Giuseppe avait des mains d'artisans : l'âge et l'expérience les ont couturées de rudesse, mais n'en ont pas amoindri le délié et l'agilité. Plus élancés que ceux d'un travailleur de champs, ses doigts pas moins solides arboraient une myriade de petites lignes blanches ou rosées, vestiges des maladresses passées des longues heures affairées dans le cœur de son atelier.
       Le visage se tourne vers l'Ainée rayonnante, la pupille pétillant de malice : s'il y a bien une chose de délectable quand l'on taquine une dame de compliments, c'est d'y trouver du répondant :

       _ Et soyez rassurée, Signora, je ne suis point homme mufle à faucher une fleur pour la voir dépérir dans une pauvre prison de vase : je préfère chérir la beauté pour la voir s'épanouir, dussé-je en partager la contemplation avec d'autres ! Mais offrez-moi du temps et je saurai faire de vous deux le plus beau parfum que femme ait jamais porté, et même les plus belles dames de Firenze ne sauraient vous rivaliser !




    Signora : Dame.
    Firenze : Florence.
    Musique : "The 13th Essence", du film "Perfume: The Story of a Murderer" composée par Reinhold Heil, Johnny Klimek et Tom Tykwer.


Merveylle_mirandole
    Marraine prenait les choses en main et ça lui convenait très bien ainsi. En matière de gants, elle ne s'y connaissait que bien peu, les siens étaient généralement de tissus, en maîtresse des étoffes qu'elle était. Mais l'idée d'en avoir de plus robustes était alléchante. Docilement, la jeune brune s'approcha du comptoir central où l'italien a disposé deux gants. Tout en écoutant les explications, elle tendit timidement la main pour caresser les deux cuirs et se faire une idée.

      - Pourrais-je les essayer ?

    Oui les passer à ses mains lui semblait être la meilleure façon de se décider même si rien qu'avec les explications qui lui avaient été données elle semblait déjà s'être décidée. Néanmoins, rien ne valait d'expérimenter les choses par soi-même, c'est ainsi que l'on pouvait au mieux prendre ses décisions. Respectueuse du travail de l'homme, elle attendrait néanmoins son aval avant de faire plus que de simplement effleurer de la pulpe de son index les deux cuir pour en comparer la douceur et la texture.

      - En effet il m'arrive de coudre.

    Beaucoup moins qu'il y avait un an, mais toujours un peu quoiqu'il en soit. Elle déplorait de n'avoir plus assez de temps pour cela. Peut être aussi avait-elle quelques peu perdu l'envie d'une certaine façon. Les raisons en était obscures mais une chose était certaine, tout était lié dans sa vie. Alors, il y avait fort à parier que cela ait un lien de près ou de loin avec son époux. En effet, avant elle n'avait de cesse de vouloir se faire belle pour lui à toutes les sorties qu'ils pouvaient faire. Mais aujourd'hui Dekhaer n'était plus comme avant. Les sorties mondaines l’ennuyaient et il les fuyait au possible. Les dernières en date, elle avait eut l'impression de devoir le traîner et même si sa présence était aussi rassérénant que les rayons du soleil, au fond, elle en était peinée. De sa peine découlait sa démotivation et cette désagréable sensation de ne plus rien vouloir. Alors dans le choix qu'elle ferait, l'aspect visuel serait le dernier de ses critères.

      - C'est une idée qui pourrait être réfléchie, mais je pense que l'une des deux pièces que vous me présentez fera très bien l'affaire. Je manipule beaucoup de tissus et j'ai envie de cuir. Ne vous en faites pas trop pour mes doigts, avec l'expérience, je ne me pique presque plus et quand bien même, je n'ai qu'à enfiler un dé à coudre...

    Un fin sourire s'étira sur ses lèvres et la Grand Chambellan tourna ses yeux d'azur vers sa marraine pour avoir son avis.

      - Qu'en penses-tu ?

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Alvira
Embarrassée, autant que l'artisan, elle le regarde dans les yeux, essayant de remonter le fil de ses pensées. Ce n'est que lorsqu'elle voit le regard du brun se poser sur son front qu'elle rejoint ses pensées. Aucun bijou ne lui ceint le crâne, indiquant son rang ou sa fonction. Une attention particulière pour rappeler à Merveylle le temps où elle n'avait pas a partager sa Marraine.
Un regard vers la vitrine, ses loupiots en armures rutilantes furent un sacré indice, lorsqu'elle revient à son interlocuteur, il est en pleine révérence, elle hausse une épaule en pinçant les lèvres pour toute réponse à la question muette... Le sourire s'étire davantage, elle est reconnaissante qu'il accepte de jouer sur le doute.


Flatteur ! Je vous retourne le compliment, vos œuvres, car oui ceux sont de véritables œuvres étourdissantes !

Le créateur s'anime, il virevolte avec grâce entre les comptoirs, et les peaux tendues, les sombres le suivent avec peine, c'est comme suivre une abeille qui papillonnerait près d'une jolie fleur, et Merveylle est la plus fraîche des fleurs dans cette boutique. Elle le rejoint dans un froissement d'étoffe rapide... Près de sa filleule, elle lui laisse le privilège d'apprécier les ébauches, la première.

   _ Et soyez rassurée, Signora, je ne suis point homme mufle à faucher une fleur pour la voir dépérir dans une pauvre prison de vase : je préfère chérir la beauté pour la voir s'épanouir, dussé-je en partager la contemplation avec d'autres ! Mais offrez-moi du temps et je saurai faire de vous deux le plus beau parfum que femme ait jamais porté, et même les plus belles dames de Firenze ne sauraient vous rivaliser !

Comme c'est agréable, du temps, je peux vous en offrir, si vous promettez de rendre justice aux mains de ma ravissante filleule, en leur offrant le parfait écrin.

Pendant qu'ils échangent sur ce qui serait possible de faire et ce qui est souhaité par la jeune cliente, elle en profite pour effleurer l'agneau, puis le veau, elle revient à l'agneau, dodeline de la tête, et soulève son premier choix, pour le présenter à Merveylle.

Je pense que celui-ci ferait l'affaire.. Il faut l'orner à ton goût. Mais la base me semble excellente.

La Reyne avise l'Italien, courtoisement avec un fin sourire aux lèvres en mode vendeuse de glace, elle demande.

Combien de temps vous faudra-t-il ? Nous pourrions faire en sorte de repasser, je vois que... Les onyx tracent le chemins, elle indique d'un mouvement habile de sa senestre. Que vous faites aussi les parfums. Pourrais-je en sentir quelques uns ? Accepteriez-vous de conseiller une novice que je suis en la matière ? Je ne saurais dire ce dont j'ai exactement envie. En tous les cas rien qui ne donne mal à la tête.

La question semblera peut-être bête pour le Maistre Gantier-Parfumeur mais déjà elle observe les deux larges étagères qui débordent de flacons en tout genre, avec tous une particularité voir un éclat spécifique. L'intérêt s'éveille, grandit, ils sont presque à portée de main, pourtant ils demeurent insaisissable sans le concours du brun. Portant un index à sa lèvre inférieure, Alvira l'observe avec attention comme l'on attendrait sagement à 5 ans un bonbon après avoir vidé le lave-vaisselle.
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⚜️ Sa Majesté Alvira de la Duranxie - Ni remords, ni regrets ⚜️
Giuseppelovisone




       - Pourrais-je les essayer ?
       _ Certo Signora, mais laissez-moi vous en trouver qui soit un peu plus à votre taille.

       L’oreille consciencieusement rivée aux dires de sa cliente, Giuseppe recule d’un pas pour tirer un tiroir sous le comptoir. A cette époque bien loin de la mercantile consommation de masse, les artisans oeuvraient pièce par pièce, sur mesure, mais il y avait toujours quelques réserves à présentée à l’imprévu : ouvrages anticipés ou encore de commandes finalement refusées par les commanditaires, jamais Giuseppe ne se retrouvait le bec dans l’eau. Le nez se relève le temps d’offrir un sourire radieux au compliment de la… marraine.

       _ Ah ! Vous de me flatter Signora !

       Leurs dévolus semblent ainsi se porter sur l’agneau. Des secrets de ses tiroirs, le Maistre-Gantier extrait deux pièces plus fines et plus petites que celles précédemment exposés aux yeux de ces dames. L’une est d’un beige tendre, aux bordures ornées d’arabesques cousues d’un fil d’une même teinte, le second, à la couleur plus mordorée, ne dévoile que la sobriété élégante de ses surpiqures. Il les dépose du plat de ses deux mains comme il offrirait un précieux présent, puis, fouillant un peu, il présente tout de même une autre paire en peau de veau.

       _ Ceux-ci devraient mieux vous aller Signora, mais une pièce sur mesure pourra vous être faite afin qu’elle vous convienne pleinement ! Tous les cuirs peuvent être teints ou présenter naturellement bien d’autres nuances. Quant à l'embellissement, il n’aura pour limite que votre imagination.

       L’ambre noisette de ses prunelles se pose sur la jeune dame. Une délicatesse infinie se dégage de sa personne, non pas fragile - il n’aurait pas l’audace de lui prêter une quelconque faiblesse - mais ses manières respectueuses, la tranquillité de sa personne et sa retenue presque timide devaient éveiller chez bien des hommes des élans de douceurs presque protecteurs. L’attention reprise par l’Aînée pétillante, l’italien tourne le nez et s’apprête à répondre à sa première question quand son regard se fait happer par la direction désignée par les pupilles féminines : les parfums. Lovisone s’égaye plus encore .

       _ Ah ! Vous me ravissez ! Pour vous répondre d’abord, quelques petits jours me suffisent pour faire à cette délicate paire de main le plus beau des écrins ! Vous serez ma pri-o-ri-té ! Et dans ce cas, j’espère que vous me permettrez de vous offrir la paire de gant d’appoint qui vous séduira.

       L’accent roule de ses modulations marquées et alors qu’il s’apprête à nouveau à fuser sur ses fioles tel un martin-pêcheur sur sa proie, il se fige un instant, charmé par le minois ainsi barré d’un doigt. Les hommes aiment les femmes aux doigtés de l’expérience, mais Diable sait comme ils les adorent plus que tout quand elles se parent de manières toutes innocentes. Se reprenant dans un soubresaut intérieur de contenance, il fond vers ses étagères désignant par de grands gestes la multitude offerte à leur convoitise.

       _ Des teintes fraîches et herbacées tirées du romarin, de la sauge ou de la lavande ; des fragrances antiques qui ont ravi le doux nez de Cléopatre : myrrhe, cardamome, kyphi ! Du capiteux et du voluttuoso , mais Signora je vous apporte de ce pas la “crema de la crema” !

       A qui s’y serait penché, il aurait pu constater que les senteurs étaient classées dans une logique toute relative à notre personnage. Mais avant qu’il n’est pu prendre le temps d’exposer quoi que ce soit, le grand brun disparaît dans un claquement de rideau. Retrouvant l'épaisse ambiance cuirée de son atelier où se mêlent tanneries et entêtants parfums, Giuseppe se précipite vers la table où il triait tantôt ses senteurs. La main plane d’hésitation sur les divers contenants étalés à sa vu puis s’en saisit de deux se démarquant du lot. Comme un diable sortant de sa boîte, l'inépuisable italien revient dans la boutique, déposant avec fierté, tout à côté des gants, ses deux précieuses trouvailles :

       _ Celui-ci a les notes florales : composée de la précieuse rose et du capiteux du lilas, mais j’aimerai surtout attirer votre attention sur celui-ci.

       Religieusement, il pose sur le plat de sa senestre une petite fiole ouvragée sans ostentation. De ses deux mains, il la soulève, telle une relique Sainte, l’approchant du regards des deux Dames.

       _ En Italie nous aimons parfumer les gants. Le cuir a une odeur qui ne plaît pas à tout le monde, alors nous le masquons de parfum souvent forts car ils sont plus couvrants et tiennent plus longtemps, mais celui-là a su donner la subtilité à la puissance.

       Les pupilles se relèvent, mesurant l’intérêt de ses vis-à-vis, puis d’une voix profonde et calme il continue, comme s’il dévoilait un secret.

       _ Il est composé principalement de jasmin, une fleur orientale dont il est difficile d’extraire l’essence la plus pure, ce qui en fait sa richesse. Son parfum peut-être très entêtant, mais ne vous inquiétez pas, il a été dosé avec doigté : vous en aurez la finesse mais pas la puissance parfois trop présente. S’ajoute à lui avec symbiose l’odeur si caractéristique de la néroli : c’est la fleur de l’oranger amer, trésor encore des Orientaux, dont l’essence est la plus difficile à obtenir avec celle de la rose. Son odeur a des vertus très apaisantes et relaxantes. Et regardez son contenant. Du véritable verre de Murano issu des Maistres-Verriers de Venezia !

       Miroitant sa semi-transparence dans les petits rayons du jour, la fiole agite entre ses flanc hyalin un petit flot huileux de la couleur de l’or.

       _ C’est un véritable parfum de Reyne, je peux vous l’assurer. Nulle personne en ce Royaume ne portera égale senteur...




    Certo : Bien sûr
    Voluttuoso: Voluptueux
    Crema de la crema : la crème de la crème
    Venezia : Venise




       Au Moyen-âge, le parfum à vaporiser ( à alcool ) tel que nous le connaissons n'existait pas encore. Il se présentait sous forme d’huile, d’eau, solide, de savon parfumé…
       Si les eaux parfumées sont plus communes, les essences ou “huile essentielle” sont plus dures à obtenir. De nos jour encore, la Rose de Damas est la plus chère au monde et la Néroli la suit de très près. L’absolu de Jasmin n’est pas en reste.
       Le verre aussi transparent que nous le connaissons n'existait pas non plus, les verres les plus “transparents” étaient un luxe royal, le verre de Murano étant le plus réputé de tous.



   
Alvira
La Reyne secoue la tête très légèrement aux paroles de l'Italien. Elle n'est pas du genre à flatter mais estime qu'il faut savoir dire aux gens ce qu'ils font bien. On peut lui reprocher son exigence, sa fermeté, mais guère la dénuer de sa bienveillance.

Je ne cherche pas à vous flatter, j'aime simplement affirmé ce qu'il me semble juste.
A mon sens dans votre cas, ça l'est.


Les explications sont écoutés, Alvira se délecte de ce moment qui lui fait apprendre bien des choses sur ce qu'elle est amené à porter sans même savoir exactement toutes les subtilités de l'ouvrage. Un temps pour tout, celui-ci devient même l'instant pédagogique. L'homme endosse la couverture "Les Gants pour les Nuls". Pas de quoi se vexer tout du moins car l'apprentissage est passionnant. La Reyne repasse une main sur le coupon de peau et soumet quelques idées pour le fameux embellissement. Pourquoi pas des fleurs en référence au Jardin de France ? Le tout accompagné d'un lys ? Elle sourit puis rit avant de proposer une belette de façon tout à fait blagueuse. Sachant que ça ne serait pas forcément ce qu'il y a de plus heureux à porter sur des dextres fines.

Déjà de nouvelles paroles fusent, la Souveraine s'en amuse, les onyx pétillantes en sont le témoin. Elle ne manque pas d'observer la mèche de Guiseppe qui ne cesse de lui faire de l'oeil à virevolter au gré des mouvements de son propriétaire. Le charme semble s'opérer dans les deux sens ce qui n'a rien de désagréable bien au contraire. La voix Duranxienne se fait moins joyeuse, elle se teinte de profondeur dû sans doute à cette contemplation. Il développe, énumère, semble s'animer de sa passion plus encore qu'il ne l'avait fait auparavant.


J'aime beaucoup les fragrances antiques, je ne porte par contre jamais de Lilas bien trop fort et entêtant comme vous dites. Il suffit de quelques grosses chaleurs pour que des migraines me prennent à porter ce genre de Parfum. Et les affaires du Royaume ne peuvent souffrir d'absences chroniques dû à ma coquetterie.

Pour dire tout cela il est évident que le doigt qui barrait la bouche généreuse avait fondu sur le poignet. Désormais, il était auprès des autres posé tout contre le poignet qu'il enserrait délicatement. Du fait de sa déclaration, elle relève la dextre dans un mouvement d'arrêt comme pour signifier qu'elle ne veut pas sentir. Une offre potentielle qu'elle décline avec la grâce de la féminité pour, quelques secondes plus tard lorgner un flacon qui attire toute son attention. L'objet est un de ceux qu'elle n'a eu que peu d'occasion de voir.

Murano...

L'imitation de son interlocuteur, l'accent et l'intonation furent parfaite. A ce mot, Alvira s'était approché de l'Italien jusqu'à le toucher de sa robe qui vint épouser les jambes de ce dernier. Le minois relevé, l'on aurait dit un chaton inspiré par la pâté du jour. Non point d'air de demeuré mais l'envie visible d'en sentir les délices promis. De sa senestre, sauvage et implacable, usant et abusant d'un sourire matois, la Reyne chaparde la fiole, l'ouvre précautionneusement pour découvrir les notes florales.

Gardant le précieux à une bonne distance des ses narines, elle fait un peu d'air pour que ce soit en douceur que sa découverte s'opère. Les paupières s'abaissent, tout comme le menton. Les inspirations se font doucettement. La rencontre se fait avec le ravissement de la révélation d'une fresque se peignant aux couleurs des mots et des senteurs.

Voilà qu'elle se perds dans des décors rares et étrangers pour mieux revenir dans la réalité.


Je vous le prends.

Quatre mots qui font tout. Lier et délier.
Le contenant se voit refermé, la Duranxie semble retrouver ses esprits. Elle restitue le flacon à Giuseppe dans une geste drapé d'élégance afin qu'il l'emballe. Bientôt, Alvira reprends sa place aux côtés de Merveylle, venant avec la tendresse qu'on lui connait, lier son bras à sa douce filleule.

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⚜️ Sa Majesté Alvira de la Duranxie - Ni remords, ni regrets ⚜️
Merveylle_mirandole
    La jeune femme n'avait pas exprimé clairement lequel des deux gants avait sa préférence, attendant l'autorisation de les essayer, elle regarda sa marraine et écouta son avis. Ses lèvres fines s'étirèrent en un doux sourire à la préférence de la Duranxie, en effet, à priori elles avaient la même concernant la nature du cuir et la Mirandole confirma le choix d'un hochement de tête. Avec un intérêt certain et une curiosité non cachée, elle observa l'italien fouiller dans ses tiroirs qui semblaient remplis de petits trésors pour qui savait en apprécier le contenu. Deux gants furent déposés devant elle et entre les deux teintes aussi plaisantes aux yeux l'une que l'autre, son coeur balança.

    Savoir qu'il ne faudrait que quelques jours pour lui en confectionner une paire parfaitement à ses mensurations la rassura. Il ne lui restait plus qu'à se décider. Giuseppe se lança dans de longues explications sur les parfums pour la Reyne et la Douce Merveylle tendit l'oreille pour profiter également de l'enseignement et des informations qui leur étaient donnés. C'était rafraîchissant d'entendre ainsi les paroles d'un passionné connaisseur. Pendant les explications, la jeune femme prit les deux gants l'un après l'autre pour les enfiler et en apprécier la légèreté et la souplesse. L'agneau était parfait comme elle l'avait imaginé, suivant le moindre de ses mouvements sans les entraver. Elle en était encore à s'extasier devant les deux pièces lorsque sonnant comme une clochette de réveil, le "Je vous le prends" de sa marraine la sortit de ses pensées. Tout en délicatesse elle retira les gants et les déposa sur le comptoir. Puisque qu'Alvira avait fait son choix, c'était à son tour de faire le sien, liée à sa bras à présent qu'elle ne prêtait plus son nez aux effluves charmeuses.


      - Je préfère celui-ci, le plus clair, il me correspond plus je trouve. J'imagine une pièce aux bordures identiques ornées d'arabesques et j'y verrais bien ajouté quelques damasquinures au niveau du dos de la main. Peut-être de belles arabesques encore qui viendraient lier les doigts à la bordure du gant si c'est possible.

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Giuseppelovisone




       “Les affaires du Royaume ne peuvent souffrir d'absences”...

       Voilà qui semble confirmer ses doutes : celle qui lui fait l’honneur de sa présence ici, n’est pas une simple Dame à la toilette trop bien soignée… l’homme pourtant ne s’en émeut pas, gardant sur lui l’égale retenue dont il a fait preuve jusque-là. L’aubaine est belle et son désir de satisfaire n’en est que plus décuplé. La bouche s'entrouvre puis se scelle à nouveau au geste féminin, et les mains en piédestal, Giuseppe attend au bon vouloir de sa cliente. L’élocution est parfaite et flatteuse à l’oreille italienne : il est toujours si agréable d’entendre le soin apporté à la langue de son pays, le désir de bien faire quand on s’adresse à lui, c’est un petit honneur fait pour ses souvenirs. Souriant à sa proximité, ses lèvres commencent :

       _ Je puis vo…

       Et se coupe au larcin qui le laisse bouche bée. Les mains pantoises ne soutenant désormais plus que le vide, Lovisone reste muet d’avoir ainsi été soufflé ! Cielo ! Ces vieux compagnons de bombance en auraient ri de voir qu’une femme venait de couper la chique à cet homme à qui, d’ordinaire, l’on ne rivait pas son clou comme ça ! Mais à cliente deux fois Reyne l’on ne peut rien refuser !
       Les mains se joignent alors, dans l’attente, presque prieuse de connaître le verdict : la sanctification ou la condamnation. Un oeil guettant la jeune femme aux gants, l’autre surveillant les réactions de la seconde, le Maistre Gantier se sent soudainement libéré d’un poids de plomb au triomphal “ Je vous le prends “ qui résonne jusque dans sa poitrine.

       _ Perfecto !

       Reprenant doucement le parfum tendu qu’il repose sur la table avec la même précaution, il reporte son attention sur la plus jeune.

       _ Damasquinures ! Ce peut être une bonne idée ! Mais cela se travaille ordinairement sur le métal, mais une technique et un motif semblable peuvent être utilisés...

       Se perdant dans ses réflexions au fil de sa phrase, Giuseppe commence à penser à voix haute, se parlant en italien, les yeux levés au ciel et ses doigts pianotant sur sa barbe au rythme de sa cogitation. Ré-atterrissant brusquement comme s’il n’avait jamais quitté terre, il reprend :

       _ Vous faites un bon choix. Et chose promise, je vous offre ceux-ci, cela me fait plaisir. Ils sont à bonne taille et j’espère qu’ils vous feront patienter le temps que je confectionne vos nouveaux gants ! Une seconde paire n’est jamais de trop.

       A la courbe sincère qu’il affiche à nouveau sur ses lèvres, il tire un second tiroir, toujours de son côté du comptoir. Il en sort une grande feuille et une mine de plomb, puis extrait de la petite escarcelle battant sa hanche un petit mètre de couture. Tendant sa paume rugueuse en direction de la jeune Dame, le visage se voulant d’une pleine confiance, il demande :

       _ Vous me permettez ?

       Approchant la main pour l'inciter à lui offrir les siennes, ils les lui saisit doucement, avec la toute la déférence due à une femme au doigt cerclé d’hyménée, pour les apposer délicatement sur le comptoir. Avec application, il relève la moindre de ses mesures, de ses doigts, de ses poignets, étudiant chaque main soigneusement, traçant leurs contours sur la feuille déposée puis essuyant lui-même du bout d’un linge propre la trace noir laissée par la mine de plomb sur les doigts fins.

       _ Bene ! Je vais pouvoir vous faire une paire qui n’ira qu’à vous ! Ils seront comme une seconde peau.

       Se détournant, il gagne les étagères aux senteurs dont il ouvre un placard au bas de l’une d’elles. Il revient avec une petite boîte hexagonale faite d’un bois ivoirin, légèrement ouvragée pour ne pas en briser la ligne épurée, le socle discrètement estampillé de sa griffe aux initiales calligraphiées. Ouvrant devant les yeux des deux clientes son ventre de velours bleu, il y dépose le parfum choisi plutôt, ainsi parfaitement protégé par les matelassures généreuses. Le petit moraillon doré se referme. Le prix sera échangé, peut-être négocié. Giuseppe connaissait la valeur de son ouvrage, mais plus encore celui de sa clientèle : s’il le pouvait, il ne se nourrirait que de sa passion, mais puisque seul le sonnant et trébuchant pouvait nourrir son homme, il avait appris l’art du marchandage. Pour ces deux Dames qui ont si largement - et sincèrement - égayé sa journée, c’est honnêtement qu’il baissera grassement son prix espérant grandement leurs visites régulières.
       Echange convenu, ravi et radieux, l’italien bourru aux pupilles cuivrées tend l’écrin à sa nouvelle propriétaire. Une chaleur dans la voix et une profondeur sibylline pour habiller son timbre :

       _ Paris tout entier se pâmera à votre passage, Signora… Il est des Parfums que l'on oublie jamais.

Alvira
Un nouveau "Perfecto" tinte aux oreilles de la Reyne qui sourit. L'échange se poursuit, les embellissements pour les gants sont choisi. La fiole passe de l'un à l'autre, se voit entouré d'un écrin protecteur. L'achat se fait dans les discussions feutrés. Chacun y trouve son compte. Un dernier jeu de regard et de charme. La Souveraine se trouve conquise par son escapade du jour.

En sortant de cette boutique inoubliable, la Marraine et la filleule feront de nouvelles affaire. Cette fois, taillées dans des longueurs d'étoffes aussi somptueuses que couteuses dans la boutique de Couture de la talentueuse Céli dite Artiste Styliste Vie Haï Pie évidemment.

Pour l'heure c'est une inclinaison charmante du buste qu'elle offrit à Lovisone. Les règlements effectué, l'esprit libre, la voix de la Duranxie frappa la pièce, chantant tel un rossignol.


Grazie di tutto, Giuseppe.
A molto presto !


La journée ne cesserait pas d'être attrayante, comme un Italien qui - par un simple tour de passe-passe, une mine attirante, une aura bien à lui - arrive à vous vendre un Parfum inconnu et à l'image d'un lieu marquant. Le bonheur se poursuivit avant que cela se termine comme toutes les bonnes choses. Le Louvre retrouva son Monarque, ainsi que son Grand Chambellan non sans que le premier dise au second tout son amour et lui bise le front tendrement. Le reste de la soirée fut offerte à ses enfants avant que de nouveaux dossiers méritent la sempiternelle attention Royale.

Une fois tout ce joli monde endormi c'est en sirotant un hanap de vin qu'elle rédigea un pli qui prendrait la direction de la Normandie. Il était temps, il était l'heure. Athéna qui plus est était dans le secteur. Une rencontre d'un autre genre s'imposait. Aussi, à la lueur des bougies c'est vers minuit que des courbes élégantes s'apposèrent sur un vélin de haute qualité.

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⚜️ Sa Majesté Alvira de la Duranxie - Ni remords, ni regrets ⚜️
Carmen_esmee.

        [Normandie]


    A sa table de travail, Carmen allonge ses jambes et chiffonne un énième vélin, le gardant froissé dans sa paume alors qu'elle réfléchit à la rédaction de son testament.. Désespérées, les émeraudes balayent la pièce. Ronan avachi dans un fauteuil, porte sa tête en arrière, la bouche légèrement ouverte, réfléchissant - dira t-il - profondément. Joueuse, elle se mord la lippe inférieure, plisse les yeux et tente de viser son intendant.. La première boulette survole le torse qui se soulève paisiblement... la seconde frôle à peine son épi.. Elle grogne, se lève et rejoint l’Écossais, les poings sur les hanches, elle le surplombe.. admire ses traits, sourit doucement et se penche pour souffler à son oreille, d'une voix suave...

      "Ronan.. bheil u dùisgte ?" [êtes vous réveillé ?]


    Un fin sourire se dessine sur les lèvres du brun, avec un petit soupire d'aise.. Elle compte jusqu'à trois dans sa tête, et donne un coup dans le pied du fauteuil.

      "RONAN !


    Le pauvre Ronan sursaute et se redresse en beuglant, "Gàidhealtachd neo-eisimeileach !" [Highlands Indépendants !] Un regard circulaire, il remonte jusqu'à la trogne hilare de La Serna.

      "Je dormais pas ! Je rêvais de ce que vous comptiez me laisser.."


    Carmen cesse de rire, et arque un sourcil. Elle est surprise qu'il ait deviné.. Pourtant elle devrait savoir depuis le temps que son intendant est une vraie fouine. Cela à ses avantages, il donne l'illusion d'exaucer ses vœux avant qu'elle les formule, bien trop souvent. La Serna s'éloigne, saisit la clenche de la porte et prend le temps de trouver une réponse à la hauteur de l'audace écossaise avant d'ouvrir la porte.

      "Ce que je vous laisse ? Facile ! Rien du tout si ce n'est beaucoup de chose à mettre en ordre ! Et vous voulez entendre le pire, je vous léguerai à Hanna !"


    Un rire nerveux et elle claque la porte derrière elle, sitôt dans le couloir, elle grimpe les marches qui mènent au déambulatoire du Château Ducale. Un large sourire, elle regarde derrière elle pour vérifier qu'elle n'est pas poursuivit, tout en continuant d'avancer. Distraitement, un domestique en livrée la percute, et tombe à la renverse dans une pluie de missive. Carmen 1 - Domestique 0 !

      "Oups, toutes mes excuses ! Je vais vous aider à ramasser."

    Elle rassemble et tasse l'ensemble des missives contre sa cuisse avant de les lui retendre, mais il les refuse en agitant une main, se frottant le séant avec l'autre. "Tout est pour vous.. Bonne journée.. Pff elle pourrait regarder devant elle..."

    Carmen s'appuie contre la balustrade, et effectue un premier tri.. Les invitations pour les joutes chutent au sol avec autant de violence que son séant a pu choir aux dernières ; les missives ducales sont glissées sous son aisselle, un scel retient son attention, la dextre se porte à son cou, elle fait glisser la Belette avec amusement sur sa chaîne et presse la lettre contre sa poitrine, les yeux clos.

        *Qu'est-ce que tu as bien pu me réserver encore..*


    Le métal que l'on frappe, et les bâtons de bois qui s'entrechoquent parviennent à ses oreilles, résonnant entre les murs de pierre qui ceignent la cour. Le son se fait plus précis lorsqu'elle ouvre les yeux sur l’immense cour carré qui accueillait avant les animaux, reçoit maintenant le maître d'arme pour le massacre... enfin l'entrainement des recrues. Elle sourit et monte aux créneaux pour lire cette lettre à l'abris des regards.

    Citation:
    Au Louvre, le 18 Juillet 1466
    De nous Alvira de la Duranxie, Reyne de France
    A vous, Carmen Esmée de la Serna, MA Vassale mal juponnée Normande

    Votre Grâââce.

    Le sujet de cette missive ne vous étonnera pas, ni même le vouvoiement qui, au sein de ce courrier très formel, mérite d'être employé.
    En somme, je vous exhorte de venir le plus rapidement possible au Louvre afin de pourvoir à votre habillement plus que contestable, chose qui ne m'a pas échappé lors de votre allégeance. La tyrannie à des côtés parfois étonnant. C'est impératif, impérativement.

    En bref ; Je ne veux plus voir tes fesses !
    Qu'on se le dise !

    Qu'il vous garde & guide vos pas vers l'art de la mise de qualité, et les robes en soies brodées.


    S.M. Alvira


    La tête bascule dans un grand éclat de rire, assise à califourchon sur le montant des remparts, elle cherche la direction de l'Est, et gueule à l'horizon : "Cap !", pas sûr qu'Alvira ait entendu mais c’était plaisant de gueuler depuis les remparts !


        [Quelques jours plus tard - Appartement Royaux du Louvre]


    Conduite par un valet en livrée à travers les milliers de couloirs, pièces, escaliers... jusqu'aux portes du bureau de la Reyne, elle zieute les gargouilles qui encadrent la porte, hausse les épaules en montrant qu'elle est désarmée, elle sourit en coin et soudain les portes s'ouvrent, le sourire s'agrandit.. Mais pas d'Alvi.. Un couloir et une porte.. Un autre valet... Le valet frappe le sol de sa canne et se prépare à annoncer la Montoise. Carmen lève la main pour le couper.

      "Non non ! Attendez ! Elle est derrière cette porte ?"



_________________

En deuil de sa Reyne, Alvira
Huissier Alfred, incarné par Carmen_esmee.




        [Devant les portes des appartements de la Reyne]


    Droit comme un "I", impassible, j'attends devant les portes. La Reyne n'est pas sortie depuis plusieurs heures, je vérifie de temps en temps qu'elle y est toujours en collant mon oreille à la porte. Un collègue arrive et derrière lui, une grande brune. Je ne la connais pas, sa tête ne me revient pas et encore moins son accoutrement ! Je la regarde de pied en cap et lève les yeux au ciel. Je lève ma canne en inspirant profondément m'apprêtant à frapper le parquet pour annoncer une visite à la Reyne. Mais l'intruse m'arrête.

      "Non non ! Attendez ! Elle est derrière cette porte ?"


    Je la regarde, en fronçant les sourcils d'incompréhension.


      "Oui, je dois vous annoncer.

      - C'est obligé ?

      - Euh ben.. c'est la Reyne, on entre pas sans se faire annoncer..."


        *Non mais elle sort d'où ?*


      "Vous inquiétez pas, je vais m'annoncer."

        *Voilà.. Je m'inquiète.*


      "Non.. Ce n'est pas le protocole !"


    Elle me sourit, je devrais surement prendre peur. Elle tire sur mon col et me souffle des mots à l'oreille - Okay elle me fiche la trouille ! C'est une folle... Et en plus j'ai rien compris à son chuchotis...

      "Si on ne fait pas comme je vous dis, elle n'ouvrira pas. C'est un code, vous comprenez ?

      - Bien mais faites vite et si y a un pépin ou un os, ben je feindrais l'évanouissement avec un index pointé vers vous !"


    Elle s'agenouille et je détourne le regard vers une autre brune, c'est quoi un défilé ? Elle s'en vient dans ma direction, je regarde l'invitée puis la princesse, l'invitée, la princesse, je hausse les épaules, paume vers le ciel.
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