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[RP] " Le Parfum "

Lilye
Entre deux bonds de joie il est évident que la châtaigne avait pris le temps de baver généreusement sur la joue de sa mère puis de sa marraine. Envers sa sœur les preuves d'affection sont plus discrètes, il s'est installé une certaine pudeur et puis Lilye se dit que l'amour entre elles est tellement évident qu'il n'est pas nécessaire de le montrer... alors c'est simplement avec un sourire et un signe de main qu'elle avait salué cette dernière.

Sur trois il en faut une qui relève le niveau et pour une fois c'est Lilye. Il y a cinq ans elle aurait certainement tapé du pied et poussé des hurlements en criant à l'injustice. L'idée de porter une robe et surtout de devoir se faire habiller lui semblait être une épreuve infranchissable. Les gens changent, les mentalités évoluent, la châtaigne n'aime pas la routine et cela se ressent même dans ses attitudes. Depuis peu c'est une jeune femme amoureuse de la mode et des beaux tissus qui se dévoile, on reconnait cependant son côté garçon manqué à sa façon de se déplacer ou de s'exprimer.

Quelques dames s'activent autour d'elle et c'est en imitant à la perfection un épouvantail que Lilye ne bronche pas, excitée et ravie à l'idée de rajouter une robe à sa mince collection. Lorsqu'il s'agit de lui arranger les cheveux les choses se compliquent quelque peu, le sourire jusque là présent s'efface puis on peut l'entendre maugréer :


- Maaaais doucemeeeent c'est pas du crin de cheval ! Arrêtez de me tirer sur la crinière !

Puis elle fini par réussir à s'échapper des mains abusives et s'affiche alors dans la robe imposée. La Duranxie se trémousse un peu avec fierté pour faire son intéressante puis ajoute :

- Je peux la garder hein ?

Puis sur le ton de la confession :

- Elles savent pas coiffer tes servantes, j'ai failli finir chauve !


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Carmen_esmee.
    Carmen observe les jeunes filles les rejoindre, leur mère et elle, elles sont délicieuses. Athéna ressemble à sa mère, l'aisance en moins dans l'écrin de brocard. La lie de bordeaux sied au teint de sa filleule qui se déplace comme si elle glissait, tout en roulant des mécaniques - non mais même moi je sais pas comment elle fait ! - Lilye revendique la robe s'en tarder ce qui amuse Carmen, sauf qu'elle ne peut rire sans qu'un bouton ou une perle de la passementerie ne rompt et prenne son envol sous la vibration de sa gorge..

      "Vous êtes sublimes les filles.. Bon ben votre mère me connait bien ! C'est noir !"




    La brune les couve du regard, jeunes et innocentes toutes deux, elles possédaient pourtant déjà plusieurs facettes de leur mère. Lilye et Athéna, se complètent harmonieusement, Lilye espiègle, gracieuse et coquette, Athéna râleuse, authentique, spontanée, en grandissant elles ressembleront sans doute davantage à la matriarche. Cet instant entre femme ou presque - on n'oublie pas Raeniel, jamais loin - lui plaisait, si on oublie les aiguilles qui la gratouille et la piquouille.

    Carmen avait grandit avec ses trois petits frères et son oncle, son seul modèle féminin fut sa marraine et mère de cœur, Korydwen. Peu de temps après le décès de cette dernière, elle fit la rencontre d'Alvira. Elle passa la première année de deuil non loin de la Pomme Dauphine, bout en train, maternelle et foldingo ! Mais c'est sa douceur qui conquit le cœur sernesque, une nuit, elle trouva refuge et réconfort dans ses bras, la veille du premier anniversaire de la fratrie sans leur mère.. La veille du douloureux héritage pour Timothée.. Elle avait exaucé Carmen, et l'avait accompagné tout simplement.

    Athénaïs semblait assez agacée par le port de la robe, et suppliait du regard sa pauvre mère, elle se garda de la toucher. Lilye se plaignait des caméristes, ce qui amusait la brune, elle passa sa main sur le crâne malmené de sa filleule.


      "On s'habitue à tout, à tes ronflements, à ta mauvaise foi et à ta coiffure au réveil, de fait je te trouve pas si mal coiffée présentement !"


    Carmen sent peu à peu les couturières lui lâcher la grappe, ce qui la fit soupirer d'aise... Elle passa sa main sur son séant, cherchant une quelconque aiguille qui lui percerait la peau, si elle s'asseyait - R.A.S. - Elle s'assied donc et regarde Alvira avec insistance...

      "Alvira - Dans goûter - bien habillée, y a goûter..."


    Elle papillonne pour la couronnée puis enjoint d'un regard à la Chataigne et à la brunette d'en faire autant. Elles avaient largement respecté leur part du contrat ! Et elle méritait un buffet avec des pâtés, des biscuits, bref des bonnes choses, qu'on ne trouve qu'au Louvre ! "On a faim ! On a Faim !"

    La Serna inspire entre deux réclamations, mais se retrouve rapidement limitée... Attendez.. Un regard suspicieux vers les jeunes filles qui n'ont pas de serre-taille incrusté dans la robe - à leur age c'est naturel la taille de guêpe.. Après une grossesse, c'est plus la taille bourdon pour Carmen, avec option "Muffin"- Bref si elle ne peut pas respirer à son aise, elle ne pourra pas manger ! Elle se lève et sourit large.

    "Personnellement, je vais remettre une tenue confortable où la ceinture et les braies se délacent pour faire bonne pitance !"

    Le cœur de la Serna se conquiert soit par les bonnes intentions envers les siens soit en passant par son estomac.. Alvira savait combler sa vassale sur tous les tableaux !

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En deuil de sa Reyne, Alvira
Raimbaut_dmda
    Le hiératique officier de la Couronne avait été mandé par Sa Majesté. Il n'avait eu que peu d'informations, à part une audience uniquement féminine et des histoires de tissu. Des choses qui le dépassaient, hélas, tout à fait. Il aurait ainsi pu composer un mignon goûter de jolies choses sucrées, mais la présence de sa fiancée lui avait également été rapportée.

    Ah.

    Le kawai allait donc devoir être mis de côté. Un échanson se chargea des boissons, la reine ayant été plus directive à ce niveau -à se demander pourquoi- et Raimbaut prit le chemin du lieu de la petite fashion-sauterie, suivi de l'échanson dévoué et d'un valet portant la collation.

    Il entra ainsi dans les lieux, pendant que ça pouffait et piaillait derrière des paravents et que des morceaux de tissu voltigeaient dans les airs comme autant de cerf-volants trop vite renvoyés au sol.

    Raimbaut salua courtoisement le garde royal qui se trouvait là quand il entra dans la pièce, et nota avec déplaisir la présence de Carmen sans que rien toutefois n'altère son visage tranquille. La voix gouailleuse de Lilye le rassura tout à fait, visiblement tout semblait bien se passer. Il alors salua Sa Majesté qui présidait la scène.

    Le valet déposa un assortiment de petites choses : des pâtés de viandes aux épices, du saucisson et du jambon d'Auvergne, des légumes confits, des petites madeleines pleines de charme, des pâtes de fruits, et des darioles. Des dragées ainsi que des fruits séchés complétaient l'ensemble.

    L'échanson prépara les timbales, et se mit au service de celles qui avaient soif.

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Arioce
[Garde Royal – En renfort ?]

Un évènement spécial ? Une réunion secrète de la Duranxie & La Serna ? Des complots ? Que sais-je d’autres ? Dans tous les cas, mouvements il y a eu et je me devais d’aller sur place histoire de porter main forte à Raeniel dont c’était le tour de garde. Et puis, ou surtout… cela me permettrait de voir Lilye, Athénaïs et Carmen. Trois jeunes femmes que j’appréciais.
Ainsi, vêtu de mon armure mais non de mon casque, je me dirigeais vers la salle occupée par la gente féminine. Je passais mes doigts dans ma barbe avant de frapper trois coups, de m’annoncer et d’entrer.

    - Le bonjour Majesté, Lilye, Athénaïs, Carmen ! ... Raimbaut, Lieutenant.

Sourire aux lèvres, je saluais d’abord tous d’un signe de tête presque militaire.

    - J’ai cru comprendre que se jouait ici un complot et que renfort devait été de mise. Mmmh…

Coup d’œil sur les femmes particulièrement bien habillées pour une simple réunion en privé et sur les meubles de la pièce. Mmmh...

    - Trafique de robes royales ?

Léger sourire espiègle puis en avant les salutations à chacune et chacun comme il se devait. En commençant par la Reyne bien entendu par une révérence du buste. Puis, et parce que nous sommes en privé, bise à Lilye - dont j'aimerais prendre des nouvelles par la suite -, bise à Athénaïs - également - et baise main à Carmen - pas deux sans trois. Enfin, serrage de main à Raimbaut qui faisait le service, et au Raeniel qui tenait la pose officielle de la Garde Royale.
Mon regard passant de femme en femme, il s’arrêta près du Maitre d’Hotel et de ses provisions… À boire et à manger ! Une tradition sacrée lorsqu’Alvira est hôte.

Spoiler:

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Lilye
- Gnia gnia gnia.

C'est la seule chose qui s'échappe de la bouche de Lilye lorsque Carmen en termine enfin avec sa liste de détails plus qu'inventés la concernant. Elle sait bien que sa marraine lui en veut toujours pour le tapage nocturne lors d'un voyage en carrosse, bien sûr elle ne prend pas en considération les bronches encombrées de la Duranxie.... Triste vie ! Toute une réputation construite sur des bases instables. Heureusement que celle-ci à la bonne idée de se rattraper en réclamant la pitance, tout effort mérite le réconfort. Bien souvent aux oreilles de Lilye réconfort rime avec pâté, c'est une licence poétique comme une autre. Afin d'encourager Carmen dans ce sens elle ajoute avec conviction :

- Je plussoie !

Elle laisse alors Carmen qui s'évade pour aller se changer puis pose alors toute son attention sur sa frangine, la brunette ne semble pas à son aise dans cette robe pourtant très jolie. La bouche ouverte prête à vider son stock de moquerie et taquinerie en tout genre mais voilà qu'une apparition soudaine la coupe dans son élan.

- Oh ciel ! Mon ma... Ah bah non pas encore.

Sa niaiserie s'éveille soudainement, une expression de chamallow grillé se dessine sur son visage et bien sûr c'est silencieusement qu'elle le reluque. Il faut toujours une tâche pour noircir le tableau, il aurait été trop beau qu'elle puisse profiter de l'assemblage visuel parfait à son goût : Raimbaut + Amuses-bouches. Arioce débarque, fin de la scène. Coupez !

- Hé merde...

Puis très vite la Duranxie se reprend et répond à la bise donnée par le barbu puis avec un ton trop enjoué pour être vrai :

- Ariiiiioooce ! Quelle joie !

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Carmen_esmee.
    La bouffe passe enfin les portes, Alvira respecte sa part du contrat ! Carmen ne veut pas salir la nouvelle toilette.. et surtout, elle veut pouvoir se sustenter comme il se doit, il faut faire honneur aux bons petits plats de Raimbaut et ses petites mains. Un demi tour rapidement exécuté - hop là non stop - elle attrape l'avant bras d'Athénaïs et souffle à son oreille,

      "Garde-moi des mignardises et une tranche de pâté si tu peux.. Je ne peux pas demander cela a ta sœur.. Elle aime sa marraine, mais pas au point de la placer au dessus de la bouffe dans sa liste..."


    Un petit regard suppliant et elle disparaît pour de bon derrière le paravent, elle se battra un long moment avec les étoffes, restera un instant coincé la tête en bas dans une danse de Saint-Guy pour se débarrasser de la dernière couche, elle se glissera dans sa paire de braies en soupirant d'aise, rangera sa chemise dans ces dernières, boucla sa ceinture mais point trop... Revint victorieuse autour de la table !

    Arioce entre, elle est ravie de le revoir, même si elle se méfie de ses plaisanteries maintenant ! Un baise main, une inclinaison de tête en retour.


      "Arioce, bonjour, risquons-nous quelque chose pour que nous soyons si bien gardée ou est-ce ceci qui vous a fait venir ?"

    Du plat de la main, elle désigne le plateau, avec un sourire amusée, elle rejoint ensuite la banquette de la Reyne et Mère, lui donnant un petit coup de hanche, tout en déposant une bise sur la joue de la couronnée.

      "Je ne peux te promettre de la porter un jour, mais elle trônera fièrement dans ma chambre ! Un très beau présent, je penserai à toi, chaque matin, je te remercie."


    Elle se saisit de deux madeleines, en tendant une à Alvira, ajoutant après avoir déglutit et essuyer ses lèvres du trop de beurre, un brin curieuse...

      "Alvi... Une question me brûle les lèvres.. Plutôt plusieurs, comment trouves-tu le temps de faire faire ses robes ? Et où les trouves-tu ? Elles viennent à toi ?"


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En deuil de sa Reyne, Alvira
Athenais_
Tout en disant bonjour à ceux qui arrivent, elle glisse tout bas à la Serna...

Des priorités.. Oui ça je sais, c'est pareil pour moi. Je crois qu'il n'y a que maman qui arrive à la détourner des plateaux repas et encore..

Œil qui vogue de sa mère à Lilye et qui repart sur les gardes dont Arioce avant de finir sur Raimbaut qui vient à lui seul d'attirer toute l'attention. En somme ça l'arrange bien de se retrouver loin des yeux de tout le monde. Alors elle complote et se rapproche l'air de rien près des mets, se sert discrètement laissant tout le loisir à sa frangine de montrer son élégance. Ah l'amour, ça vous fait faire des trucs étranges quand même. A voir cela elle se dit que c'est bien qu'elle ne soit pas encore piqué par ce truc.

Sans faillir, notre Princesse hoche la tête aux propos de tout le monde histoire de continuer ses réserves en paix, la jeune femme compte les morceaux, rassemble ces derniers pour en faire des parts et se sert encore une fois. 5 mignardises, trois tranches de pâté, un peu de pain, le tout sur une assiette qu'elle ramène à la Normande, toujours en indiquant une positive attitude.

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Kronembourg
C'était un scandale.
Un scandale honteux et scandaleux.
Non bon, David n'allait pas refaire le coup des officiers de la marine royale qui envahissaient la Normandie chaque fois qu'ils posaient un pied sur la terre ferme, aujourd'hui c'était une raison toute autre qui le poussait à rejoindre les appartements de la reine en maugréant dans sa barbe.
Pour être clair, en fait, tout allait bien. Depuis qu'il avait endossé la fonction de Grand Maître de France, Monsieur Duranxie-Frère ne s'était jamais porté aussi bien. Dieu sait pourtant qu'il avait traversé des périodes de merrde, que ce soit dans sa vie personnelle ou professionnelle. Mais depuis quelques mois, il avait retrouvé une stabilité d'esprit qui peu à peu avait fait diminuer ses TOCs de grand maniaco-dépressif.

Jusqu'au moment du scandale honteux et scandaleux. Lorsqu'il avait appris au détour d'une conversation anodine ( orientée par lui ) que son statut lui donnait droit à un appartement de fonctions dans le plus beau quartier Parisien. Au sein du Louvre même. Et que personne ne le lui avait dit.

Voilà qui donnait à David le prétexte idéal à visiter sa radine délicieuse reine de soeur pour lui chercher chamaille comme il en avait pris l'habitude, cette fois le motif était beau tant la cause était grande et désespérée. Il avait déjà préparé tout un discours acrimonieux sur Montjoie qui - Elle - Ne devait certainement pas coucher dehors, sur fond d'arguments fallacieux puisque lui-même dormait chez la plus sexy des GARF & se trouvait par conséquent loin d'être à la rue. Mais ça, c'était un détail du récit qu'il espérait bien éluder.
Toujours est-il que notre homme est là, ravi du coup d'éclat qu'il s'apprête à déclencher et montrant patte blanche aux huissiers postés à l'entrée du Louvre.

Des éclats de voix provenaient de l'étage et il ne se doutait pas encore qu'il rencontrerait le roi de la frite ( Raimbaut ) et l'agent secret VP ( Carmen ) ainsi que ses nièces qui semblaient s'adonner à une sorte de pyjama-partie sans pyjama, au milieu de Gardes Royaux qui semblaient bien plus détendus que les huissiers en bas.
Elan coupé.
L'allait quand même pas jouer le Sans Domicile Fixe devant tout le monde.


Bonjorn tout le monde ... Puis-je me joindre à vous ?
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Alvira
La Reyne savait Ô combien le duo qui lui faisait face à cet instant n'était pas emballé par tout ce qui touchait de près ou de loin aux étoffes délicates et onéreuses. Tant que cela parlait cuir, jambière, gambison et autres cela convenait. Plus encore pour sa fille qui adorait les spallières et les plastrons. A sa façon, elle avait bon gout mais dans un registre différent. Il fallait juste mettre le pied à l'étrier. Pour elle ce furent ses diverses charges qui l'y poussèrent. Pour elles se seraient leur condition. Alvira n'avait pas la même naissance, ni le même chemin de vie. On ne peut pas comparer une fille de pute, (née d'un père inconnu ou presque) en Périgord-Angoumois, élevé dans un orphelinat et qui prit les chemins dès que cela lui fut possible à la naissance confortable d'une enfant issu d'un sang noble rendu Princesse de Sang par l'élection de sa mère sur le Trône de France.

Pourtant, Alvira tenait à ce que justement ses filles et sa chère amie puissent mesurer rapidement leur condition mais aussi et surtout en mesurer le plaisir et le privilège. Personne ne les priverait de la simplicité. Tout peut se conjuguer. La Duranxie mère en était la preuve vivante. Aussi, elle effaça bien vite la réticence de la Normande et de sa petite par son habituelle jovialité. D'autant plus quand Lilye fit son apparition se targuant rapidement de vouloir en être. Encore une qui n'avait pas su résister !

Un instant Alvira regarda ce tableau qui semblait sans cesse animé, personne après personne la vie de cette pièce suivait son cours comme un éternel recommencement. Raeniel avait reprit sa place où la sécurité prenait le pas sur tout. Raimbaut avait vaillamment apporté de quoi ravir le palais de tout le monde et Arioce sembla fait preuve de familiarité avec cette petite troupe. Entre temps, les minutes filaient et laissaient découvrir la beauté souligné par les diverses robes choisi par la Souveraine.

Ce fut la voix d'Athénaïs qui attira d'abord l'attention maternelle, découvrant la beauté de la jeunesse. Celle qui n'a finalement besoin de rien ou si peu pour transparaitre et irradier de mille feux faisant fi des récriminations des jeunes femmes pour les caméristes. Alvira se tenait là, observant Carmen, Athéna et Lilye, allant jusqu'à observer chaque couture, chaque détail qu'elle connaissait pourtant par coeur tant parce que les modèles lui étaient familier que parce qu'ils étaient sa propriété. Le temps qu'elle avait pris pour s'asseoir et remercier le Di Maggio s'éclipsa. Plus de pâté, de petits fours, rien ne comptait plus que ce qu'elle pouvait mirer. Pas même Arioce qu'elle salua d'un signe du plat de la main.


Et bien...

La Duranxie se leva et rejoignit ses enfants, la Serna se retrouvait comprise dedans, en ce qu'elle avait touché le coeur de la brune de façon complète. Et si d'aventure, elle ne saurait être sa mère pour des raisons tout ce qu'il y a biologique, il était dans le coeur d'une femme des raisons qui s'ignorent parce qu'elles prennent tout leur sens sans qu'on ait besoin de leur chercher ou de les comprendre. L'instinct à lui seul sait.

A cette seconde précise, une main tendre caresse les joues de ses filles, l'une après l'autre, leur soufflant sur le nez comme elle a l'habitude de la faire depuis qu'elles sont petites, signe de douceur et d'attachement. Ce souffle qui a pris place aux baisers d'esquimaux afin de ne point contrarier l'adolescence pudique qui éclot.


Magnifique ne suffirait pas à vous rendre justice. Je vous les offre en espérant que ces dernières ne seront pas remisé au fond d'une malle.
Mais je dois dire que j'en doute. Maintenant, passons à la contrepartie.


Se tournant vers son Premier Maître d'Hôtel, elle se mordit la lèvre inférieure, retenant une risette.

Raimbaut, je vous laisse servir ces dames. Je prendrais un peu de vin de Touraine et du pain de viande.
Je ne songe pas une seule seconde à ce que vous ayez oublié le noyau de Poissy.


Le sourire qu'elle lui décocha voulait tout dire, et le retour de Carmen confirma ses propos. Trôner dans une chambre, sur un mannequin de bois c'était déjà un bon début. La bataille venait d'être remporté, pourtant la guerre n'était pas fini, il est vrai. Les appétits semblaient s'aiguiser au vu du stock que venait de faire sa seconde petite. C'est la réflexion que la Reyne se fit quand elle attrapa la madeleine tout en se remémorant les commandes ça et là. Chez sa soeur, chez sa filleule, et dans tant d'autres lieux de coutures, ou plus simplement chez elle dans un cadre privé qui permet la confection sur mesure et dans le confort. Alors elle développe.

Oh, et bien cela se compte en année. J'ai attrapé un virus, celui du plaisir des belles choses même si parfois elles peuvent se montrer contraignantes. Tu as au fil de ma garde robe, le fil de ma vie. Valéryane, Elisel, Merveylle, Elysandre, Gauttier, Aemilia, Constance, Jacques Voillot, son épouse et tant d'autres qui ont un talent foisonnant et qui m'ont honoré de leurs aiguilles, de leur créativité et de leur temps. Des cadeaux également comme en Provence. Enfin, il te faut faire les boutiques, nous pourrions les faire ensemble. Tu n'as pas besoin de faire que cela, oh d'ailleurs ! Les galeries Lafayotte sont splendides pour ce genre d'investissement. Une jeune couturière a d'ailleurs de très beaux jours devant elle, je m'y suis acheté une robe délicate et confortable comme tu pourrais les aimer...

C'est à cet instant qu'un homme, son Grand Maître fit son apparition. Habitué du Louvre désormais, il ne dénotait pas dans le tableau, il le complétait à merveille. Sans doute irait-il de son commentaire pour asseoir l'idéal Duranxien ou à l'inverse trouverait-il le tout inadapté. La taquinerie perça une nouvelle fois dans le ton de la Souveraine.

Bien sur que tu peux te joindre à nous même si je doute que le sujet te passionne, fin du moins sous cet angle.
Nous sommes en pleine, fin nous étions en pleine session essayage, maintenant nous passons à plus sérieux encore, le gouter !


Défaire des robes n'est pas les porter. L'intérêt serait-il autant au rendez-vous ? Belle question qui aurait réponse, ou pas. En tous les cas l'invitation était lancé. Après les brochettes de la cantine de la Pairie, il y avait buffet à volonté dans les appartements Royaux. Il suffisait juste d'avoir le bon ticket. Demande fut donc faite pour que Kronembourg ait lui aussi le plaisir de faire vibrer ses papilles en syntonie avec sa soeur, le petit prince, ses nièces et Carmen.
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⚜️ Sa Majesté Alvira de la Duranxie - Ni remords, ni regrets ⚜️
Kronembourg
Rho le guet-apens. Une séance d'essayages entre filles avec de la bouffe grasse et du pinard en pleine journée. Autant dire que le Duranxie ne pouvait pas plus mal tomber. La mâchoire de l'homme se resserra imperceptiblement, même si son regard trouva à s'adoucir lorsqu'il rencontra le visage de ses nièces. Deux petites presque étrangères qu'il ne voyait pas assez souvent pour en être le complice, un peu comme le grand frère qu'il était pour Alvira. Lorsque la vie choisit ses chemins, elle ne les relie pas indubitablement entre les membres d'une même famille. Pour autant, elle mène parfois à des rencontres prometteuses en ce que la terre de Normandie lui était commune à VP.
Un sourire prudent vint brièvement traverser son visage.


Il y a de la patate ?

Référence à la grande bouffe Duranxienne d'il y a quelques mois durant lequel la tanche était avariée ou quelque chose comme ça. Tout le monde en était ressorti malade, d'après l'article à scandales du journal " Chaumières & Chouineries ". A l'époque, David était tombé en indigestion rien qu'à regarder l'image qui accompagnait le titre. Qui se serait douté que autant de mouches trainaient dans les cuisines ce jour là ? Et dire qu'il en avait repris deux fois ...

Quoi qu'il en soit, il regretta plus que jamais de ne pas avoir emmené Exaltation avec lui aujourd'hui. Les robes relevées et les petits-fours, c'était son domaine à elle.


C'est parfait alors, mangeons. Rien que l'odeur de ce pain de viandes ( lui filerait l'envie de dégueuler ) me chatouille déjà les papilles. Dégustons !

C'était ça aussi être GMF. S'enfoncer une fourchette entre la peau et les ongles tout en gardant le sourire.
Adieu appartement de fonctions ! Bonjour friture et canapés. Même pas pour s'allonger.

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Alvira
Impossible de répondre à cette question. La Reyne laisserait donc le soin à Raimbaut de fournir réponse au DSK de la pomme de terre, alias Pa-ta-teuh. Alvira hocha la tête et s'effaça après être venu embrasser son frère sur la joue. Ici, ils étaient dans l'intimité, alors elle se permit ce qu'à la face du monde elle ne s'autorisait pas. Un baiser chaste mais plein de fraternité. Elle allait lui parler des pains de viande mais le sujet principal initié par Carmen et l'évolution de ses pensées l'amenèrent bien ailleurs. Si loin qu'elle secoua la tête ce qui pourrait être pris pour un "non" concernant les frites.

Ce qui lui revint au nez n'avait rien des odeurs de ragouts, ou de cuissons même des plats les plus fins. Ce qui venait s'épanouir dans ses narines était ce parfum. Celui-là même qu'elle avait découvert dans les Galeries Lafayotte de Paris. Une rencontre avec un bel Italien qui avait su lui taper dans l’œil et vendre ses essences sans abuser de ses tarifs. En tête également ses traits et cette mèche rebelle qui avait su attirer son regard. Au-delà, il y avait l'expertise et le verbe mais également ces fragrances. Dieu, elle n'avait pas pris le temps de s'en parfumer avec. Les chaleurs de l'été le lui avaient coupé l'envie, mais la quinzaine était passé si vite qu'après en avoir à peine profité elle l'avait rangé dans un placard pour le ressortir dès que pointerait l'occasion de s'apprêter avec. Des bains chauds, de la détente, l'envie de prendre plus particulièrement soin d'elle. La chaleur de cet hôte atypique, elle avait envie de la partager, alors tout en écoutant son frère, la Souveraine se hâta de rejoindre son secrétaire. Assise sur le siège en damasquin bleu roy, elle ouvrit un tiroir et sortit de ce dernier l'écrin parfait pour en délivrer le flacon. De la pulpe de ses doigts, Alvira toucha le velours et les forme généreuses, la lueur dans les yeux ne pouvait tromper personne quant au plaisir qui l'animait à parler de sa trouvaille.

Revenant vers le noyau familial, elle ajouta comme pour le chahuter, bombant légèrement la poitrine.


L'odeur du pain de viande ne vaudra jamais celle-ci mon cher frère.
Je pourrais même t'en conseiller le Maître Parfumeur pour que tu puisses offrir le spectre floral à Exaltation.


Triomphante, la Duranxie ouvrit une main dévoilant son trésor ajoutant qu'il venait tout droit d'Italie, de Venise plus exactement. Verre de Murano dit-elle faisant exprès d'user de l'accent qu'elle entendait encore chanter dans ses oreilles grâce à Lovisone.

Sans doute trop vite, trop pressée, voir maladroite c'est à quelques mètres de son but et de son envie de dévoiler le trésor qu'elle le laisse échapper et qu'il vient se briser au sol. La chute ne le ménage, la fiole éclate en deux morceaux majeurs dont l'un finit sa course dans le pied d'une banquette et se brise en multiples paillettes. Le réflexe est inévitable, la perte lui coute et c'est sans réfléchir que la Reyne s'agenouille pour constater les dégâts venant instinctivement porter ses doigts sur les éclats. La prise de l'un est aisé, le reste n'est qu'épreuve car déjà se renferme au sein de la chair délicate les bris de ce verre si couteux. Le sang perle, la main s'agite légèrement, un tissu est recherché du regard alors qu'une moue douloureuse se hisse sur les traits de la Reyne mère.

Les onyx se fondent sur le carmin vital qui s'échappe de son corps venant parsemer le sol et épouser l'huile odorante. La néroli s'exprime tout comme la rose qui s'envole par petites touches. Le tissu est trouvé, porté sur les multiples plaies qui jalonnent le pouce, l'index, le majeur et l'annulaire. La paume n'est pas épargné, la ligne de vie profondément entaillée. Celle qui, pour bien du monde est garante de la longévité, de l'énergie, de la force de constitution se voit mise à mal par un loisir et une découverte initialement plaisants.


Ma foi...
Je crois que j'ai eu un petit loupé.


Se relever se fait sans encombre, la Couronnée leur fait un sourire à tous pendant qu'elle tente de retenir son sang qui s'échappe encore tel le flot incessant d'un ruisseau. Les mains sont généralement source de saignements importants par leur vascularisation développée. La preuve se fait en cet instant. De longues secondes passent avant qu'elle ne maitrise l'ensemble et cherche à découvrir ses membres afin d'en jauger l'atteinte. La Reyne s'approche d'une bassine qu'elle remplit d'un peu d'eau portée plus tôt par une servante aussi discrète qu'efficace, les impuretés sont retiré, et les plaies rincées. C'est un linge qui prend désormais le relais.

Une fois fait, et avisant ses filles comme pour les rassurer d'interrogations inquiètes, elle affirme d'une voix calme.


Rien de bien grave visiblement je ferais mieux de prendre garde à tenir un contenant qu'à vouloir en faire découvrir le contenu. Ça m'apprendra.

Le sourire suivant affirma ses dires. Tout autant que les pas de son retour près d'eux. Elle initia un mouvement qui lui parut légèrement étrange, un sentiment nouveau s'emparait d'elle. Alvira ne savait pas le définir. Elle cligna des paupières et se fit la remarque que sa crainte d'une blessure plus important venait par trop de la troublée. Il fallait dire que la tentative d'assassinat sur sa personne quelques jours plus tôt au sein de la salle du Plaid n'avait rien de tranquillisant. Échec il y avait eu peut-être, "et mat" visiblement pas.

Pour en revenir à nos moutons, vous vous doutez bien là que le Jasmin était un des composants de cette beauté. Nous pouvons ouvrir les fenêtres au besoin. J'ai l'impression que cela devient plus entêtant que le fumet de notre collation. En tous les cas, si d'aventure ce parfum te plait, c'est non loin de la Boutique de couture de Céli que vous le trouverez. Il est excellent dans la fabrication de gant également. Il en a fait une paire pour Merveylle, je dois dire que c'est époustouflant...

La volonté d'user de sa main est amputé. Les fourmillements qui l'étreignent vont en grandissant. Les minutes défilent sous les explications de leur journée entre fille. Des précisions affluent, pertinentes ou pas la Souveraine délivre cette parenthèse qui lui a permis de profiter d'une journée sans trop de travail, tournée vers un peu de repos qu'elle avait enfin estimé mériter.

Je n'arrive plus à me souvenir du nom de son échoppe. Mery saura le dire, elle a bien plus de mémoire que moi pour ça.

Les lippes s'engourdissent à leur tour. La Duranxie les pince plusieurs fois entre elles - comme on le ferait pour étaler du rouge à lèvre - afin d'en recouvrer toute la mobilité. Un léger froncement de sourcil vient barrer son visage créant des plis au front qu'elle efface rapidement passant à un autre sujet. Le flottement du moment perdure bien malgré elle. Et subitement, pour détourner l'attention elle questionne.

Du coup les patates ?
Toujours une passion ? Dévorante ?


L'humour fait tout passer parait-il, peut-être que là il lui serait utile contre les picotements persistants et cette irrémédiable bruit de fond qui s'installe insidieusement au fil des minutes. Les iris ne se détachent pas de ses interlocuteurs alors que les valets effectuent le ménage nécessaire. Sa sénestre quant à elle est drapé précautionneusement attendant bons soins qui ne tarderaient pas.
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⚜️ Sa Majesté Alvira de la Duranxie - Ni remords, ni regrets ⚜️
Giuseppelovisone





       - Bien auparavant, le jour de la visite -


       Giuseppe avait répondu pareillement à la Reyne, dans un italien plein de chaleur et de remerciements. Il avait pris l’identité de la jeune femme aux mains délicates - laissant à la brune couronnée l’illusion d’un agréable mystère - et lui avait assuré toute la diligence qui serait apportée à sa commande. Poliment, il les avait raccompagnées pour leur tenir la porte puis, après une révérence emplie de déférence, il était resté là, sous l’auvent de sa boutique, à contempler les gardes se resserrer autour d’elles. Un sourire béat sur le visage, il avait accroché de ses pupilles et ce, jusqu’à ce qu’ils ne disparaissent entièrement derrière les bottes armées, les jupons de la Reyne, chaloupant derrière elle comme un régulier battement d’ailes. Il n’avait pas bougé quand le cortège avait disparu. Il n’avait pas réagi aux regards intrigués des badauds le dardant soudain d’un œil curieux et intéressé. Et sans crier gare, il avait fait volte-face, claquant violemment sa porte au nez de la rue.
       Retrouvant à nouveau le silence de sa boutique, il ne bougea plus... Et tout d’un coup, il se mit à s’exclamer et à tournoyer comme un forcené au milieu de ses cuirs. Les bras enlaçant un corps invisible ou se levant au ciel comme le sommet d’une toupie, Lovisone voltait à un rythme frénétique et gracieux, chantant de sa voix grave et bienheureuse des airs italiens vantant la beauté des femmes et la douceur de leurs charmes. Qui aurait eu l’idée de passer une œillade par le verre épais de sa boutique se serait demandé si l’italien excentrique n’avait pas perdu un boulon au cours de la rencontre. Mais Giuseppe était heureux ! Heureux de cette journée qui avait pourtant si mal commencé ! Rangeant les gants exposés sans arrêter ni de danser ni de chantonner, attrapant le papier annoté de mesures et le parfum invendu qu’il tint tous deux comme une cavalière imaginaire, il se dirigea vers son atelier dans un simulacre de valse future. Se calmant un brin, posant l’ensemble sur établis, il se redressa brusquement avec orgueil, avisant le gant sur lequel il était en train de travailler plutôt, le pointant d’un index méprisant :

       _ Ahaha ! Nei denti, Roscelin !

       Il avait une merveille à confectionner pour une Merveylle et le Maistre Gantier se fera un malin plaisir de délaisser la commande de cet indigne de Pelletier ! Flânant vers quelques cuirs les plus fins, revenant à la table aux fioles inrangées de la veille, fredonnant toujours de ravissement, il s’imaginait déjà leur retour. Oh oui ! Durant les jours à venir, il se sentira fiévreux de passion quand il se dévouera tout entier à sa tâche, emporté par l’imagination et le désir de sortir en ce jour sa plus belle œuvre, mais pour l’heure, alors qu’il se saisit du parfum de rose et de lilas qu’il n’avait pas même tenté de vendre, il se plut à revoir en mémoire la mine chafouine de la Reyne, imaginant alors le doux parfum de jasmin et de néroli flotter sur elle. Ô Dio ! Qu’Elle avait eu raison quand Elle était venue, il y a quelques soirs à peine, pour lui tendre le petit chef-d'œuvre de Murano, en lui disant sobrement :

       _ C’est un véritable...





    Dio : Dieu.
    Nei denti : Dans les dents.

    Musique : "Light of the Seven ", de la série"Game of Throne - Saison 6" composée par Ramin Djawadi..

Anaon


       _ parfum de Reyne…


       Dans un autre lieu, au lendemain d’une journée d’essayage de robes, Elle se tient debout, dans le découpage d’une haute fenêtre aux croisillons de plomb. Le soir nimbé des atours de pluie alourdit le ciel d’une ambiance épaisse de nuages bas. Le vent balaye le paysage de sa menace, la terre attend l’obole rassérénante. L’on a rangé charrues et bœufs avant que ne déferle le déluge et l’on regarde désormais le ciel dans l’attente du premier déchirement d’orage. Le monde retient son souffle sous l’électrique tension, l’air est anxiogène et comme toujours, elle est la seule qui s’en repaît.
       Une seule étoffe pour lui draper le corps, elle ressemble à un oiseau de proie au long ramage replié. Dans ses mains religieusement posées l’une sur l’autre contre son ventre, se tient un pli venu tout droit de Paris. Lovisone exultait encore de sa rencontre avec la Reyne : l’intérêt pour sa boutique avait grandi et cette visite l’avait drapé d’une aura d’allégresse qui semblait ne plus vouloir le quitter. Les narines se gonflent sous l’effet d’une longue inspiration. L’Anaon garde ses iris d’un bleu de Prusse rivées par-delà les pierres spéculaires de sa fenêtre.
       Ce qui lie cette femme au Maistre Gantier est un simple nez. Un nez qui n’a rien à lui envier, si ce n’est l’expérience du métier. Organe maladif tant il ne peut s’empêcher de compulser la moindre odeur passant à sa portée, décortiquant excessivement chaque parfum, chaque fragrance pour en exhumer les notes les plus enfouies... De ses sens, sans doute a-t-il toujours été le plus exacerbé et cela ne pouvait que la rapprocher de Giuseppe. Il y a quelque petits mois de cela, elle avait rencontré le parfumeur et s’il n’avait été séduit par la femme, il avait été conquis par ce sens aussi aiguisé que le sien. Elle connaissait les Senteurs. Elle travaillait le cuir. Elle parlait italien. Les cheveux longs, les doigts fins. Le parler lettré et les belles robes n’avaient cependant pas effacé les balafres qui lui sciaient les joues. Dame de bonnes manières qui traînait sur elle un passé trouble, à la fois intriguait et dérangeait. Souvent, elle était revenue dans sa boutique et toujours leurs échanges s’étaient teintés d’un mélange de cordialité et de rivalité. L’italien appréciait ses connaissances, mais son sang fier et cet aura de concurrence l’empêchait de le reconnaître pleinement. L’Anaon le savait. Et il savait qu’elle le savait...
       Les doigts hyalins froissent doucement le pli entre ses mains alors qu’elle se remémore quelques une de leurs rencontres. De fil en aiguille, l’Ophide s’est plu à titiller l’égo du sanguin lunatique, créant dans sa retenu professionnelle des brèches de familiarités où il était aisé de se glisser. Il avait fini par lui ouvrir les portes même de son atelier, territoire qui ne s’offrait qu’à quelque rares privilégiés. Giuseppe était un homme de grand talent, passionné, excentrique, tempétueux... mais Giuseppe n’en demeurait pas moins un homme comme un autre.

       Ni tout noir, ni tout blanc.

       L’Anaon connaissait ses secrets, à l’insu même de leur propriétaire. Les étagères de droite regorgeaient de parfums innombrables aux étiquettes souvent absentes ou mal notées, des essences les plus pures aux parfums les plus exquis. Celles de gauches, quant à elles, faisaient piédestal aux fragrances d’un marché parallèle aux senteurs plus délétères... Chacun avait son Ombre refoulée quelque part en lui, bien cachée, loin des yeux de sa propre Moralité.
       Le son de trois coups vient résonner presque timidement contre la porte de sa chambre. Les prunelles perdues dans la contemplation de sa mémoire se redressent lentement sur le reflet partiel que lui renvoient les carreaux épais de la fenêtre. A l'intonation du silence, le battement s'ouvre dans une crainte révérencieuse.
       Dehors, la lumière égrotante continue d'exhaler les promesses d’une pluie encore trop nonchalante pour abattre le courroux liquide qui se fait attendre. Les fleurs et les plantes assoiffées de son jardin tanguent au gré des bourrasques d’Eole : les longues corolles frémissent, les hautes tiges puinées se tordent, les inflorescences prunes chancellent…
       Et, impudentes, les clochettes violettes se balancent.




| © Images Avatar & Signature : Mehmet Turgut & Luis Pacho |

A       N       A       O       N
Carmen_esmee.

    Elle reste suspendue aux lippes royales, attendant comme une enfant qu'on lui conte l'histoire des mille et une robes de la Reyne - ben quoi Alvira raconte super bien ! C'est la "Mère Castor" avec option câlin ! - Elle croise les jambes, cale ses fesses au fond de la banquette, balaye les mèches rebelles qui lui chatouillent le front et pause ses paumes sur son genou, se penchant légèrement en avant. Carmen est toute ouïe ! Sauf que voilà, une assiette lui est tendue par la Silly, Adios la position d'attente, elle se redresse et pose l'assiette sur ses cuisses, la suite dans le prochaine épisode donc.

    - Pause Pâté ! -


    La brune offre un grand sourire à Athénaïs, ponctué d'un clin d’œil avant d'enfourner la belle tartine dans son bec. En résumé pour les potins, la sculpture de pipe du Sussex et les soirées arrosées, trop arrosées et saucissonnée, c'est Lilye sa préférée, mais alors pour le partage de la bouffe et du goût pour les braies en cuir, et les armes affûtées.. C'est clairement Athéna ! Elle est comblée par les femmes Duranxie ! En croquant à nouveau dans sa tartine, elle pense à Alexandre, elle aurait été ravie de le croiser pendant sa visite, elle demandera à Alvira où se trouvent les cuisines !

    Elle chuchote à Athénaïs,
    "Il y a autre chose qui la détourne de la nourriture.." un geste du menton vers le premier maître d'Hôtel avant de lancer à sa filleule, "Lilye, le pâté te plait ?"

    Carmen se tourne de nouveau vers Alvira, ben oui le conte des robes ! Faut suivre ! Elle l'écoute avec attention, la penderie de la Reyne est donc une chronologie de robe, des souvenirs, des présents d'artistes, elle n'est pas étonnée, elle pourrait être tentée par une virée avec la couronnée pour "s'habiller" comme une duduche et non plus comme une cavalière.. Elle essayera, elle se le promet à cet instant en échangeant un regard avec Alvira pour sceller cette promesse.. Puis pour la mettre sur la voie de ses pensées,

      "Une robe délicate et confortable. Alors là, je demande à voir, j'accepte l'étape deux, si c'est avec toi."

    Elle songe au dernier souvenir qu'elle a des galeries, peu réjouissant, fort heureusement encore une fois, nous avons droit à une page de publicité, Spéciale DSK - Kronembourg, En tournée dans toute la France - été 1466 - Il sait toujours l'ouvrir pour râler ! Mais il l'amuse, elle le salue d'un petit geste de la main. Faudra qu'elle pense à lui dire qu'il leur faut un signe secret en plus des noms d'agent... Faut faire ça bien..! Elle attrape un verre et s'enfile une généreuse gorgée. DSK et VP, une affaire de poudre blanche normande qui a bien roulé - A quand la reprise ?

    La Reyne se lève pour saluer son grand frère, ce qui lui fait penser à Tim, est-ce qu'il a terminé ses bagages ? Est-ce qu'il est fâché parce qu'elle lui a crié dessus ? Un léger tremblement de la main et elle reprend une gorgée de pinard.. Il est bon - "Touraine" qu'elle a dit, excellent.. Elle fait claquer sa langue, sourit en se resservant. Alvira se dirige vers son secrétaire, la brune fronce les sourcils, se demandant si David est venu pour la faire travailler - Oh nan ! Hin hin ! #Girlstime ! - Les émeraudes la suivent encore lorsqu'elle revient en ventant un beau flacon, elle hoche doucement de la tête, les lèvres pincées dans une petite moue.


      "Très jolie ! Est-ce qu'il sent.."


    Hmm, pas le temps de finir la phrase que le beau flacon plonge, le bouchon le premier, embrasse le sol, l'essence se repend, le mélange est humé involontairement, elle reconnait la plupart des fragrances.. La couronnée se fléchit et la brune se lève, un réflexe innée, elle s'accroupie, heureuse que sa tenue cavalière le lui permette et tend la main vers un morceau de verre, mais Alvira l'arrête d'un regard. Elle comprend et se recule comme tout ceux qui auraient eu l'idée d'en faire autant. Une leçon maternelle pour ses filles, on répare ses erreurs, maladresses seul. C'est ce que la Serna et mère comprend, elle se redresse, et joint ses mains devant son ventre.. Elle donne ce même genre de leçon à Hanna. Il faut montrer l'exemple en tout temps... Être mère en somme.

    Les gouttes de sang éclatent comme des soleils sans se mélanger aux huiles sur le plancher, la font réagir à nouveau. Elle laisse passer Alvira et l'observe silencieusement se laver les mains et les sécher.. Croisant les bras pour s'empêcher tout commentaire sur la maladresse d'Alvira, tournant sa langue par sept fois dans sa bouche. Elle ouvre une fenêtre naturellement, le parfum était entêtant, la brune n'aimait guère le jasmin, elle l'haïssait même, mais il y avait une autre fragrance qui lui prenait la tête en sus, le mélange était puissant, pour sur qu'une goutte aurait suffit à parfumer la pièce pour l'année, la voilà embaumée pour des siècles !


      "Hmpf ça pue.. Screugneugneuh... Pff en plus il va pleuvoir.."


    La parlote reprend sur les galeries, les parfums et les jupons, elle songe à Aedan et les minutes défilent, le temps s'écoule, lui échappe et elle perd le fil de la discussion, le sang sur le plancher l'appelle.. C'est plus fort qu'elle, elle attrape le linge souillé abandonné plus tôt par Alvira et le pose sur le sol, sur la flaque et éponge en appuyant avec la pointe de sa botte, pour qu'il s’imbibe, les valets prennent le relais, elle se détend enfin et rejoint les femmes, attrape son verre, restant debout, se l'enfilant dans une inclinaison de tête rapide.

      "Laisse-moi regarder, tu veux ?"


    La dextre est tendue vers la senestre royale, avec un air tout à fait sérieux, et le séant se pose à côté du sien. Elle se retient de l'engueuler parce que primo c'est la Reyne, secundo la leçon donnée à ses filles, tercio parce que c'est sa suzeraine..

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En deuil de sa Reyne, Alvira
Raeniel
Raeniel répondit à la salutation de Raimbaut par un sourire et une inclinaison de la tête, avant de saluer Arioce à son tour. Un instant, il faillit le réprimander pour l’absence de casque. Mais, à la réflexion, l’heure semblait à la détente et ils restaient en privé. Pas la peine de jouer au Dragon, même si cela avait longtemps été son sobriquet. Et puis cela permettait d’être d’autant plus alerte. Il était de service, et ne comptait pas se laisser emporter par l’ambiance joyeuse de la pièce.

Il adressa un sourire chaleureux à Kronembourg, et une nouvelle inclinaison de la tête. La discussion s’orienta sur patates et fragrances, et l’ancien mamelouk laissa dériver ses pensées vers les essences employées par les maîtres parfumeurs du Caire…

Bris de verre. La Reyne se blessa légèrement. Rien de grave à priori et déjà les conversations reprenaient. Fronçant légèrement les sourcils, le Garde Royal se dirigea vers l’une des portes. Sa démarche était un peu raide, souvenir de la récente tentative d’assassinat contre Sa Majesté. La blessure mettrait du temps à pleinement cicatriser, mais au moins pouvait-il marcher et accomplir son devoir sans trop de gêne. Ouvrant la porte, il ordonna à un huissier d’aller quérir le médecin royal sur le champ.

Il retourna ensuite à sa place, non sans avoir ouvert une fenêtre au préalable. L’entourage de la Reyne s’occupait de la fameuse coupure, tandis que les conversations reprenaient bon train. Comme si de rien n’était. Pourtant… son instinct le titillait. Une pensée fugitive traversa son esprit : aurait-il dû faire quérir Sahaddein, son vieux frère d’armes ? Mais il n’était plus au Louvre, de toutes façons. Il était reparti pour Toulouse, s’occuper de leurs affaires. Et puis Constance ne tarderait pas...

Son regard pers posé sur Sa Majesté, le vétéran entendait sans réellement écouter. Il mémorisa l’adresse évoquée. Qui sait, peut être s’y rendrait-il pour trouver un cadeau pour Samaële. Même s’il préférait d’ordinaire user de son ancien réseau de négoce mamelouk.

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