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[RP] " Le Parfum "

Raimbaut_dmda
    Raimbaut acheva de tout disposer, lorsque Arioce arriva à son tour, et l'officier le salua volontiers.

    Bonjour Arioce.

    Il eut un sourire pour Lilye qui était passée en mode "bisounours" à son arrivée, et entreprit de servir Sa Majesté en premier (l'avantage du poste, elle n'avait pas à attendre). Elle eut ainsi son verre de vin de Touraine, accompagné d'un beau pain de viande encore fumant. Le Noyau de Poissy et les cotignacs viendraient plus tard.

    Il dut par contre décevoir le GMF, en lui annonçant qu'il n'y avait pas de patate, la faute aux peu de fournisseurs et à la saison, mais que la prochaine fois, il ne devait pas hésiter à prévenir la Bouche Royale.

    Alvira renversa alors une bouteille de parfum, tuant nette toute autre fragrance dans la pièce. Les valets s'agitèrent, ainsi que Carmen, pour ramasser le verre et éponger l'entêtant liquide.
    Raimbaut alla ouvrir une fenêtre pour permettre d'aérer un peu les lieux, créant un léger courant d'air avec celle que Carmen venait également d'actionner. Il saisit que quelque chose s'était brisé également dans l'ambiance de l'instant.

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Alvira
A force de mouvement, et de ce petit accident, la Reyne avait délaissé son assiette. Les volutes qui annonçaient la chaleur du met s'étaient détaché définitivement de ce dernier. Le vin en revanche avait pris de l'air. Alvira avait toujours apprécié le boire bien aérer. L'habitude de le faire tourner et virevolter dans son hanap revint et c'est de sa main valide qu'elle fit valser le contenu carmin. Les onyx se posèrent sur le cépage avant de revenir sur son frère puis Carmen. Les patates il n'y avait plus, à l'inverse l'odeur qui embaumait la pièce faisait changer le sujet inévitablement. Et c'est inévitablement que sa senestre fut offerte au regard de la Serna, les meurtrissures étaient franches, un bout de verre bleuté avait échappé au regard Duranxien. Elle grimaça et croqua dans son pain de viande pour détourner son attention des vilaines plaies, fines, insidieuses presque sournoises. Le gout qu'elle s'attendait à ressentir ne fut pas au rendez-vous comme si elle se trouvait désormais privé d'un sens. La bouche pâteuse, la Souveraine garda un faciès paisible. Loin d'elle l'idée de vouloir contrarier Raimbaut.

C'est d'ailleurs dans le but de se libérer la bouche d'un repas fade qu'Alvira porta son verre à ses lippes, les plongeant dans le contenant pour en soutirer quelques gorgées. Là encore les arômes étaient différents, rien ne vint fleurir dans son palais. Un nouveau froncement de sourcil souligna cette constatation pendant qu'elle déposait le tout sur la petite table devant elle. Le bruit, la chaleur, cette sensation de ne plus être elle la rendit fébrile. Les fenêtres une fois ouvertes extorquèrent un soupire de soulagement.


Dieu quelle lourdeur...

Les minutes lui semblaient être des heures...

5, 10 minutes peut-être 15, s'écoulent encore avant que la Couronnée ne retire sa main pour enfin se lever. La manipulation de ses chairs lui semble devenir d'insupportables brulures. Elle se passe machinalement le bout des doigts sur les lippes, posant par la suite le plat de sa paume contre son menton puis sa mâchoire, épousant à la perfection son visage. Les pas succincts que la Duranxie effectue en suivant pour rejoindre le mur derrière elle activent son métabolisme, les frissons qui la parcourent, l'odeur suave visiblement tronquée qui lui parvient aux narines abandonnent l'état de chaleur. Le froid s'immisce désormais au sein même de son être, la vision se trouble, la langue s'engourdit plus encore. La Souveraine qu'elle est ne comprend pas, s'agace intérieurement de cette faiblesse qui l'étreint présentement. Celle qui maitrise sa vie, s'est fait forte d'une exigence de tous les instants envers elle même ne veut pas savoir. Qui le voudrait ? L'arrête du nez est pincé avant que la main ne capitule rapidement et reparte le long du corps généreux. Les sombres qu'elle pose à cet instant précis sur le fameux tableau qu'elle se plaisait tant à contempler sont différents.

Le temps se suspend.


Raimbaut, je crois que nous pouvons vous remercier pour... Tout ça, les patates aussi.

L'envie qui la saisit comme un besoin vital d'écarter le monde de cet endroit, de ce que l'instinct laisse entrevoir lui fait briser le silence d'une manière totalement décousue, trop forte et brutale pour être innocente. Les prunelles voguent de l'une à l'autre des silhouettes présentes. Il y a trop de monde, et ce n'est pas le moment. Il faut mettre un terme à tout cela se fit-elle la remarque. Les pensées s'enchainent à la vitesse d'un coeur qui s'affole. Étoufferait-elle un hurlement au loup ? Personne ne saurait le dire mais déjà elle s'élance vers ses filles, les embrasse, les serre à l'étouffer avant de les relâcher alors que ses yeux s'emplissent de larmes qu'elle efface d'un battement de paupière.

L'aveu d'une mère se fait dans l'écrin d'un Louvre écrasant, la conscience est là, plus forte que jamais, plus forte qu'elle ne l'aurait voulu, alors elle leur caresse les cheveux, enregistre tant bien que mal la douce odeur de celles qui l'ont rendu femme. Dieu, elle ne veut pas se trahir, elle ne veut pas qu'elles la voient perdre soudainement pied pour la première fois. La pudeur de celle qui aux yeux du monde est volubile, pleine de vie et de joie ne se défait pas.

Il y a la force, la persévérance dans le bien au-delà du mal. Le mal la ronge, elle le sait désormais...
Mes chéries... Je vous aime.

La voix s’éteint, la Reyne tache au mieux de se reprendre pour ne pas affoler ses enfants et d'une voix plus assurée... Carmen sors-les d'ici je t'en prie.

A contre coeur, elle se détache de leur chaleur et leur souffle sur le nez avec toute la tendresse exacerbée dont elle est capable en cet instant. L'enchainement et l'organisation de son esprit se font plus difficilement encore. La vue se restreint dangereusement, là où à l'inverse le sifflement qui s'installe dans ses oreilles ne fait que s'amplifier. Laconique, elle exhorte.

Vous tous, sortez.
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⚜️ Sa Majesté Alvira de la Duranxie - Ni remords, ni regrets ⚜️
Carmen_esmee.
    La senestre dans ses paumes, la brune observe les meurtrissures, elle fronce les sourcils, Alvira devrait souffrir le martyr avec de telles blessures, mais elle continue de porter les mets et le vin à ses lèvres comme si de rien n'était, quelques grimaces peut-être.. Cela semble plutôt être de la contrariété, fâchée d'avoir briser un flacon surement hors de prix.. Doucement elle se penche sur la paume, le scintillement d'un éclat de verre l'attire, elle s'en saisit utilisant ses ongles pour extirper le morceau de verre. Il roule dans sa paume, elle le laisse glisser de cette dernière pour chuter dans un récipient déjà vide. Les mets du Maître d'Hotel furent victimes de leur succès. La Reyne se lève, elle déambule, les regarde, marche encore un peu.. Les contemple sans pour autant se fixer sur un visage en particulier, les pupilles dilatées rendent le regard hagard mais aussi brillant d'un éclat qui échappe à la Serna.

      "Alvira ?"

    La Couronnée s'adresse a Raimbaut, le discours n'est pas fluide, ne lui ressemble pas, il n'est pas empreint de la jovialité qui aurait du, toute fois, être présente. Tout s'enchaîne, Alvira se jette sur ses filles comme si on allait les lui arracher.. Quelque chose ne va pas, Carmen s'est levée sans s'en rendre compte et s'est approchée.

    Toujours dans son étreinte, Alvira l’apostrophe et lui demande de faire sortir ses filles, son cœur rate un battement, elle répond par un hoquet.. Elle a compris.. Ce parfum qu'elle ne reconnaissait pas, elle l'utilise comme sédatif... Mais pour des contusions, a défaut d'arnica.. Les entailles, l'aconit, la poitrine s'ébranle, elle saisit les mains des jeunes filles, les larmes lui montent aux yeux, elle cherche la tâche huileuse sur le parquet... Un assassina ? Un Accident ?


      "Non.."


    Les larmes se répandent sur ses joues, elle arrache Lilye et Athénaïs à leur mère, elle a peur, qui sait si elle pourrait les empoisonner à leur tour, elle fait ce que Alvira lui ordonne, mais les jeunes filles sont réticentes... Elle les comprend, elle n'arrive pas à les priver de leur mère.. Carmen n'arrive plus à réfléchir...


      "Alvira, allonge-toi, s'il te plait..!"

    Sa voix est pleine de trémolos, puis d'un coup d'un seul, elle hurle, perd son sang froid,

      "Vite, faites quelque chose ! La Reyne !"


    Mais quoi, qu'attend t-elle d'eux, qu'ils suspendent le temps, qu'ils le remontent, que quelqu'un de vif attrape ce flacon au vol avant qu'il ne cause l'irréparable ! Alvira leur demande de sortir, tous.. la tête fait non.. Elle ne peut pas envisager de ne pas essayer de la sauver, de ne pas être là, de l'abandonner, une Mère ne devrait jamais mourir seule !


      "On ne te laissera pas ! Où est le médecin !?"


    Elle les regarde, elle panique car il n'y a rien qu'ils puissent faire, l'impuissance l'assaille, elle serre les poignets des filles avec force, puis les relâche, elle cède sa place, elle ne veut pas priver Lilye et Athéna d'un dernier instant avec leur mère.
    Korydwen s'était éteinte dans son sommeil, un réconfort pour les siens mais aussi un drame, car la mort vint la cueillir sans crier gare, sans qu'aucun adieu ne puisse être formulé. Elle le regrettait amèrement.. Elle aurait souhaité une mort paisible à son amie si elle avait pu imaginé que cela arriverait si tôt.. Mais plus encore, elle ne peut retiré aux jeunes filles l'opportunité de dire au revoir...

    Elle recule encore, laisse les filles soutenir leur mère et parle comme pour elle, mais c'est un avertissement pour tous... et surtout pour David..


          "Le parfum.."




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En deuil de sa Reyne, Alvira
Constance..
Pendant que la Reyne et ses très proches faisaient journée froufrous et nourriture à volonté, l'Orsenac, elle, tournait la manivelle... d'un nouveau trépan qu'elle venait de recevoir, et ce sur un crane humain afin d'en apprécier la maniabilité. Missives à envoyer avaient été abandonnées sur un coin de son bureau dès la réception de l'engin de torture pouvant servir à soigner ou à faire le mal. L'opération était délicate, il fallait procéder avec minutie afin de ne pas percer trop brutalement le crâne, sinon elle devrait recommencer l'exercice. Mais, c'est toujours dans ces moments précis que l'on se retrouve dérangée par un bruit quelconque, ou par une personne. Et ce fut le cas ici, deux coups violents furent portés sur le bois de la porte derrière laquelle elle s'entraînait à percer des trous, des p'tits trous... Puis une voix tonitruante ou presque, s'éleva pour lui annoncer la raison de ce dérangement.

Le médecin royal est demandé, la Reyne s'est blessée !

Et là c'est le drame... CRAAACK ! La surprise fait se porter plus de poids sur l'instrument dont l'embout perforateur entre violemment dans le crâne vide causant un trou, tout sauf propre et net. Il était heureux qu'il ne s'agissait ici que du crâne d'un squelette, s'il était advenu qu'une personne s'était retrouvé sous l'instrument, celle-ci aurait subi des dommages irréversibles.
Laissant donc là ses « travaux pratiques » elle s'orienta vers sa besace contenant toujours l'essentiel après avoir ouvert la porte à la volée.


Qu'a-t'elle ?
Je ne sais Comtesse.
Pffff... Décidément, personne ne sait jamais rien !
Ceci étant en rapport avec la tentative d'assassinat ratée quelques jours auparavant.
Bien j'arrive.

Sa sacoche en cuir sur l'épaule, elle traverse les couloirs prestement à travers le Louvre, puis se retrouve rapidement aux côtés de sa Reyne. Beaucoup de monde est présent dans la suite Royale qui empeste le parfum à plein nez. Et au moment où elle s'apprête dans les appartements dont les portes lui sont ouvertes par l'huissier venu la chercher, elle entend une Alvira imposant un « Vous tous, sortez. » Ah... Il faut rentrer ou sortir donc ? Non, la Reyne avait été blessée, l'Orsenac devait donc entrer, même si elle souhaitait la foutre dehors, elle regarderait d'abord sa blessure.
Sauf que voilà, les événements se sont précipitées durant son trajet, la panique semble s'être emparée de quelques personnes, Carmen se met à hurler puis appelle le médecin au moment même où justement l'Orsenac les a rejointes. Lilly et Athénais sont auprès de leur mère.


Ma Reyne...

Un regard interrogateur est adressé à Carmen qui parle d'un parfum à David. Le Premier Médecin Royal ausculte rapidement sa Reyne, qui semble au plus mal. D'abord visuellement, puis le pouls, les blessures, les pupilles dilatées, écoute le souffle... Elle se tourne vers Carmen.

Mais que lui est-il arrivé ? Puis question directe à la Reyne. Alvira, comment vous sentez vous ?

Bien évidemment elle ne sait rien encore de ce qu'il s'est passé pour le moment, mais retient juste l'odeur entêtante qui annihile tout autre fragrance alors que le débit des paroles est rapide.
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Blason en réfection par mes petites mimines !!
Carmen_esmee.
    Carmen a les bras le long du corps, droite comme un I, elle oscille légèrement, se berce elle-même pour se calmer, elle est en état de choc, elle ne veut pas voir ça, elle ne veut pas partir.. Elle oscille, elle fixe la Reyne. Les phalanges blanchissent, les ongles s'enfoncent dans les paumes.. Les yeux sont écarquillés quand Constance entre, elle ne la voit même pas jusqu'à ce qu'elle s'adresse directement à elle.

    Elle la regarde, la détaille, comme si elle voyait Constance pour la première fois, elle apprécie ses traits, elle a ce quelque chose de bienveillant, elle fait un pas vers elle et ouvre la bouche, mais rien ne sort.. Carmen déglutit, elle ferme les yeux un court instant et tache de se souvenir de ce que la jolie blonde vient de lui demander...

      "Le Flacon il s'est brisé, elle l'a acheté à Paris..."

        *Oui - bon ça franchement - on s'en fout pour l'heure... Carmelita raccroche ta charrette..*

      "C'est de l'Aconit... La Tore bleue.."


    La brune attrape la main gauche de la Couronnée, posant le dos de la main dans sa paume, montrant les coupures à Constance.

      "C'est entré.. là.."


    Alvira n'aurait pas pu faire pire, même en l'ingérant, ils auraient pu la faire vomir, lui faire avaler des charbons... Mais là, a part la vider de son sang... La senestre, la main du cœur, le poison se rependait surement encore.. Elle en aurait presque oublié que cette main vivait encore, son regard rejoignit celui d'Alvira..

      "Je suis désolée, tellement désolée Alvira..."


    Elle pleure cette fois, elle ne peut rien faire, elle sait qu'aucun antidote n'existe... la tête se baisse, elle lance un regard à Constance, un dernier espoir, peut-être ?

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En deuil de sa Reyne, Alvira
Raeniel
Le temps s’écoulait lentement, au rythme du goûter familial. S’il était de garde et restait attentif, le Garde Royal n’en appréciait pas moins l’instant. Il régnait une ambiance chaleureuse et bienveillante sur les lieux. Rassurante. Tellement rassurante qu’elle avait fait taire l’instinct de l’ancien Mamelouk…

Son regard pers, d’ordinaire si perspicace, n’avait vu les signes que bien tardivement. Mais lorsque la pièce s’anima presque soudainement, son esprit reconstitua la scène et les conclusions s'imposèrent à lui. De même que l’inéluctabilité de ce qui se déroulait sous ses yeux...

La Reyne leur ordonna de sortir, à l’instant où Constance les rejoignit. Carmen semblait en proie à la panique… Un bref instant d’hésitation. Son devoir d’une part. L’Ordre de la Reyne d’autre part. Les deux auraient dû aller de paire, mais ils s’affrontèrent en ce fugace moment. La statue s’anima.

Il posa une main qui se voulait rassurante sur l’épaule de Carmen. Un simple regard. Calme. Posé. Assuré. Les prunelles du vétéran semblaient comme un puit de quiétude... L’habituel éclat malicieux s’était éteint. De même que ses émotions, qu’il avait reléguées dans un obscur recoin de son esprit. Ce n’était pas l’heure de leur lâcher la bride.

Il se dirigea vers le mouchoir abandonné où demeuraient quelques débris de la fiole de parfum. Il s’en empara de sa dextre gantée de cuir. Il huma les débris, non sans faire attention. Non qu’il eut un réel doute sur l’origine du poison. Mais il avait toujours préféré les faits aux certitudes, fussent-elles siennes. Et il n’avait pas le droit à l’erreur. Il savait qu’il était trop tard, au fond de lui. Mais il ne comptait pas renoncer pour autant.

Il eut quelque peine à distinguer les odeurs les unes des autres. L’une d’entre elles évoquait cette substance dont ils usaient parfois dans le désert, contre le venin de scorpion. Comment oublier ? Il avait failli en mourir, un jour, il y a bien des années de celà. Non du poison lui-même, mais bien du remède. Quel était son nom en Français? Il n’aurait su le dire.

Son regard s’attarda un bref instant sur les filles de Sa Majesté, auprès de leur Reyne. Il vint mettre un genou à terre, près de Constance, tout en rangeant avec soin le linge dans une de ses sacoches. Il ne voyait rien à ajouter aux propos de Carmen....

Il leva les yeux vers un serviteur qui lorgnait par la porte entrebâillée. La voix est ferme, impérative.

    « Vous. Allez quérir le Capitaine de la Garde. Maintenant ! »

Son regard pers se reporta sur Sa Reyne, ne laissant transparaître combien son impuissance le rongeait...
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Alvira
La fatigue s'abat sur elle à mesure que son corps cède aux différents troubles, elles se sent affreusement lourde. Ses filles près d'elle, l'encadrant, elle hésite, cherche à s'adresser à son frère, lui montre le bureau, là dans le tiroir. Elle bafouille, essaye de trouver ses mots désormais. La paralysie s’étend davantage, chaque minute un peu plus si bien qu'elle est saisie d'une fièvre de palpitation. Son cœur s'emballe en une torsion douloureuse qui remonte jusqu'à la trachée. L'incompréhension prend sa place, perdue, perdante, la Duranxie ouvre le pas vers Kronembourg et chancelle, ses jambes ne la portent déjà plus. C'est son soutien physique qui lui permet de rester à la verticale présentement, elle s'accroche à lui apposant une dextre ferme sur son avant-bras, alors qu'elle indique en référence à son Peuple.

Publie, publie dès que je ne serais plus..
Qu'ils sachent..


La vérité de l'instant n'épargnera personne, sa réflexion s'intensifie, elle a tant de chose à lui dire, à leur dire mais comment. Sa bouche ne coopère pas. Ahurie la Reyne les regarde tous les uns après les autres trahissant son attachement. Lilye sa fille, celle qui avant d'être la sienne fut sa protégée durant des années, deux destins qui se croisent. Bien sûr elle ne la pas porté au sens propre, pourtant c'est dans son cœur qu'elle s'est niché et qu'elle réside. Les souvenirs de Gascogne, de leurs péripéties tantôt en bouteille d'alcool, tantôt en poule et autres trocs. La Châtaigne a égayé des jours et des nuits, nul doute qu'elle égayera ceux de Raimbaut, heureux homme.. Athénaïs n'a rien à lui envier tant parce qu'elle ressemble physiquement que moralement à sa mère. Son indépendance, son caractère tranché, son verbe entier. Elle se souvient encore combien de fois elles ont pu échanger sur leur passion commune et leur fierté d'être des Duranxie. Chauvines qu'elles sont. Et puis il y a son frère, un ours qui s'est laissé apprivoisé par une sœur encombrante, bavarde et câline. Une loyauté sans faille, un homme de l'ombre œuvrant sans contre partie. A bien des égards, il lui fait penser à Acrisius, pour sa rigueur, sa force d'analyse, ses idées sans cesse renouvelés et sa clairvoyance. Perdant son regard dans celui de Kronembourg elle souffle quelques mots incompréhensibles mais il sait, oui il sait. Tout comme les Beauharnais le savent. L'amour inconditionnel, la tolérance, la confiance parfaite qu'implique leur union. A la vie, à la mort. La mort est au menu du jour, après cette vie bien rempli Alvira ne peut guère la bouder. Après tout on vit et on ne meurt qu'une fois. Le temps c'est de l'amour, le sien est l'image même.

A peine le temps de savoir qu'il est déjà trop tard...

La Reyne n'entends plus personne, pas plus Constance que Raeniel qui fait quérir Leffe, ou Arioce qu'elle ne distingue pas. les mots de Carmen restent la dernière vision muette qu'elle se fait du monde, son profil bienveillant, sa bonté, cette amie fidèle et touchante qu'elle se trouve être, son égale. Cette main rivée à la sienne, ses filles auprès d'elle et son frère qui la soutient alors qu'elle glisse dans l’obscurité d'un monde sans fin. Celui qu'elle ne connait pas, celui qu'il faudra dompter et conjuguer à une absence déchirante pour les mortels. Si jusque là son cœur tambourinait dans ses tempes au rythme effréné de ses souvenirs qui défilent, au rythme de sa vie trépidante, il se fait soudain plus discret, le palpitant se met en sourdine, il rate quelques battements, elle tousse, elle les entend à nouveau, sent qu'on la berce de caresses rassurantes.. Elle serre la main qu'on lui tient, ultime regain de force, de vie, elle entraperçoit les visages de tous ses enfants, le souffle se fait court, la poitrine se soulève une dernière fois. Une dernière salve tonitruante sera joué par le cœur avant qu'il ne s'arrête, le souffle est retenu, un espoir suspendu.. Le fil se rompt. La poitrine s'abaisse lentement, le corps tombe mollement dans les bras de David.

Au centre de Paris, d'une vie active, la Souveraine rend son dernier souffle, les onyx légèrement visible, le visage éternellement poupon de celle que la joie de vivre préservait des turpitudes et des mesquineries. La force de faire de l'acidité un état neutre. Si d'aventure elle avait souhaité ne pas donner cette vision voilé de limbes si crainte à ses proches, la culpabilité s'efface au même titre que sa lucidité, et c'est sereine qu'un très léger sourire à peine perceptible se dessine sur les carmines Royales pendant que cette dernière sensation, celle du flottement et de l'élévation de l'âme ne l'attire vers le tunnel par trop présent. Il l'irradie, l'appelle, et l'engloutit. Elle ferme les rideaux, elle passe de l'autre côté du décor, pour d'autres ailleurs, vers d'autres cieux. Plus de peur, ni de larmes, une béatitude infinie la transcende.

Les dernières pensées s'envolent pour sa famille, ses amis, et un questionnement tout aussi existentiel pour elle, qu'il est incongru pour nous : Est-ce que le Paradis Solaire saura lui plaire et la révéler comme son Eden, la Touraine avait su le faire ?

Sans étoiles, ni couronne, ni fleur, dans l'air flotte une même couleur.
De sa naissance à sa mort, elle fut, demeura et périt sous ce même drapeau.
Celui du Royaume de France, avec, par et pour ce Peuple qui enrichit son existence.

Over.

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⚜️ Sa Majesté Alvira de la Duranxie - Ni remords, ni regrets ⚜️
Lilye
Le fracassement du verre détourne son attention de la nourriture quelques secondes à peine. Rien de surprenant dans le fait d'avoir quelques maladresses de temps à autre, cela arrive à tout le monde. Lorsque sa mère se blesse la main et que Lilye aperçoit le sang qui peu à peu se fait trop présent c'est en fronçant les sourcils, immobile, qu'elle guette l'inquiétude qui la submerge. Elle sait que sa marraine saura faire ce qu'il faut, une coupure même un peu profonde ne devrait pas lui poser de problème. La châtaigne reste calme et tente par l'exercice d'une respiration soutenue de maîtriser son palpitant cardiaque qui tente parfois de s'affoler. Si pour Alvira les minutes semblent durer des heures il en est tout le contraire pour Lilye qui ne parvient pas à réfléchir suffisamment vite pour en comprendre la scène. L'attitude de la Reyne est anormal, cette façon de se mouvoir, de parler, cette étreinte soudaine et apaisante ajoute une dose d'angoisse à la jeune femme. C'est sans doute un coup de chaud, peut-être à t'elle bu trop vite, Lilye répond à l'appel de cet instant de tendresse, Alvira n'a jamais été avare en affection mais le moment semble décousu et inapproprié...

- Je t'aime aussi... 'man.

Cette réponse s'échappe naturellement mais la suite reste bloqué au fond de sa gorge. Elle voudrait lui demander pourquoi ce sentiment que tout bascule soudainement ? Lilye ne parvient pas à faire la mise au point et la suite ne l'aide pas, la tétanise. Le décor s'effondre et la panique dans les voix de sa Reyne et de sa Marraine lui semble irréel. Alors que Carmen lui étreint le poignet la châtaigne cherche à se libérer, sa tête ne fonctionne plus mais son corps est en automatisme et si le pire ne lui frôle pas un seul instant l'esprit il lui semble que ses pieds refuseraient sous aucun prétexte de quitter cette pièce.

L'agitation perdure, la Pestouille se trouve toujours non loin des plateaux de nourriture apportés plus tôt, déconnectée de tout. Si ses yeux restent plantés sur sa mère ses autres sens sont en veille. Sa respiration saccadée semble lui remplir les oreilles elle n'entend plus que ça et son cœur qui voudrait s'échapper de sa poitrine, sa conscience reste bloquée sur une certitude fausse mais apaisante : Ce n'est qu'un vilain coup de chaud... Ne panique pas, tout va bien... Et dans un murmure pour elle même :


- Oui tout va bien... C'est évident.
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Carmen_esmee.

    Elle perd pied, elle se noie littéralement dans ses sanglots, Raeniel pose sa main sur son épaule, il l'oblige par ce simple geste à se resaisir, elle lui offre un regard et hoche une fois de plus la tête dans un éternel non. Parce que non, ça ne va pas, ça n'ira pas, elle ne peut pas sauver son amie, elle ne peut pas empêcher que Athéna et Lilye, Adrian, Béatrice, Francia et Louis deviennent des orphelins dans l'heure, elle ne sert à rien et ça la bouffe, la colère commence à monter. Les paumes se referment sur la main meurtrie d'Alvira, comme pour la réchauffer, lui insuffler un peu de vie.. Sa colère aussi peut-être... Non son désarroi.

        *Pourquoi elle a fait tomber ce fichu flacon ! Pourquoi elle a ramassé les morceaux !? Non mieux pourquoi elle a acheté ce parfum !?*

    La brune s'interroge, suivant l'investigation de Raeniel du regard, C'est une succession d'accidents ou un attentat rondement mené par un parfumeur, qui qu'il soit, il entendra parler du pays.. Si seulement elle avait écouté quand Alvira avait donné des détails, le nom de Celi lui revient, l'atelier serait non loin ? Elle se sent mal, la nausée la gagne, le parfum est entêtant mais pour rien au monde, elle ne quittera cette pièce. Les galeries, l'odeur du sang, Aedan, c'est un autre souvenir qui percute, bouscule l'esprit de la Serna, ce souvenir elle l'avait enterré, les galeries, elle ne peut y mettre les pieds.

    La Reyne se meut, les réflexions s'évanouissent, elle se raccroche à la main d'Alvira, le pouce effleurant le dos de la main comme elle le fait avec Hanna pour que cette dernière s'endorme... Elle ne veut pas que son amie souffre, elle sait la fin proche, elle fixe ses traits dans sa mémoire. Les dents sont serrées, elle ouvre de temps en temps la bouche pour prendre de grande goulées d'air, les épaules s'animent, elle ne fait pas de bruit, elle se contient autant qu'elle peut. Respectant le silence...

      Alvira plie ses doigts dans les paumes sernesque, Carmen la regarde, les yeux larmoyant, elle veut parler, elle...


        "Oui. Alvira ?"


    Les paupières se ferment, la tête retombe contre le torse duranxien, les filles sont là, tous se resserrent autour de la Reyne, la soutenant. Debout, elle restera debout jusqu'à son dernier souffle.. David soutient de plus en plus sa Soeur, la senestre devient molle, la gravité la rattrape, Carmen ne se résous pas à la lâcher... Combien de temps resteraient-ils ainsi, entourant leur Soeur, leur Mère, leur Amie.. Leur Reyne.

    Le souffle est rendu, le silence est rompu, Carmen laisse échappé un léger couinement, les lèvres closes, les paupières plissées sous l'effort, La Serna lutte, elle doit se contenir encore, elle ne veut pas troubler le repos d'Alvira..
    Lentement le corps de celle qu'ils ont aimé et chéri, est allongé sur la banquette grâce à plus de paume que nécessaire, dans le plus grand respect. Carmen place les mains d'Alvira sur son ventre... elle regarde David, elle sait les responsabilités qui attendent le frère mais plus encore le GMF... Tout ira très vite, elle se redresse, se glisse entre Lilye et Athéna, elle se hisse sur la pointe des pieds et encadre à son tour les jeunes filles de ses bras, ses paumes sur leur tempe, elle embrasse leur front, leur cheveux.

    Elle ne trouve pas les mots... Alors doucement, elle s'agenouille... Les mains sont jointes..

      "Dieu dont la miséricorde est grande, Tu as rappelé auprès de Toi Alvira, accueille-la dans Ton royaume d’éternité.
      Apporte réconfort et tendresse à ceux qui, sur la Terre, pleurent sa disparition avant de la retrouver au firmament de Ton palais.
      Sur nous tous réunie pour témoigner de notre affection et dire un ultime au revoir terrestre, apporte la compassion et la force de vivre selon les vertueux préceptes que Tu nous as donné.
      Dieu le père, Christos et Aristote, bénissez Alvira, notre Soeur, Notre Mère, Notre Amie, Notre Reyne à tous..

          AMEN"


    Perdre sa mère, le premier chagrin qu'on pleure sans... Elle...

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En deuil de sa Reyne, Alvira
Lilye
Les sanglots de Carmen ne suffisent pas à éclairer la situation au sein de la caboche Duranxienne. Stoïquement elle promène ses iris sur tout les visages présents dans la pièce pour tenter d'y lire une once d'espoir mais tous affichent une mine déconfite. Les mâchoires sont serrées et la Reyne perd doucement de son éclat. Lilye ne veut pas y croire, ça ne peut pas être si rapide, si facile, que font-ils tous là ? Personne ne bouge ? Personne pour tenter l'impossible ? Peu à peu et malgré elle c'est la colère qui remplace l'angoisse et l'étreinte chaleureuse de sa marraine n'arrange en rien le flux de questionnement qui se prépare à la chute. La jeune femme se dégage de l'emprise de Carmen d'un simple pas sur le côté puis très vite c'est en relevant le menton et en affichant un air déterminé qu'elle interroge celle-ci :

- Pourquoi tu ne soignes pas sa main ? C'est juste un malaise... Hein ? Elle va bien maman ! Pourquoi personne ne fait rien ? Marraine ?!

Elle s'efforce de croire que demain tout sera oublié, Carmen va lui répondre que ce n'est finalement rien de grave juste un moment de panique. Ce parfum était trop fort et puis le sang à trop coulé, la fatigue, le vin.... Lilye fait l'addition puis s'éponge les joues pour chasser le ruisseau de larmes qui s'échappent sans son consentement. Si pour une fois il lui faudrait affronter le pire scénario elle n'est pas certaine d'être à la hauteur de ce rôle, si sa lumière s'éteint ce sera bien trop difficile de franchir les obstacles. Sa réflexion se met en sourdine alors qu'elle recule pas à pas en espérant pouvoir fuir ce cauchemar.
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Carmen_esmee.

    La brune se signe et se relève doucement suite à sa bénédiction pour le salut d'Alvira, elle croise doucement les bras en les frictionnant un peu pour se réchauffer, les courants d'air refroidissent la pièce, font virevolter les mèches rebelles des jeunes femmes, elle observe cette danse partant de nouveau dans un souvenir.
    Un soir, assise à la coiffeuse de sa marraine, les bras croisés, le menton reposant sur ses derniers, elle boudait. Rick lui avait tendu un piège et l'avait présenté à un vieux joueur de soule-ragoutant pour la marier.. Elle râlait donc avec sa Marraine qui s’évertuait de l'apaiser en lui brossant les cheveux..

      "Si Maman avait été là, elle ne lui aurait pas permis !
      - Il est vrai.. Mais Carmen, ta mère est là..
      - Non, elle m'a abandonné.. Elle me manque..
      - Carmen.. Ne dit pas.. Carmen ? Regarde dans le miroir, tu vois les petits cheveux là, comme il danse sur ton crâne, fébrilement.. Je suis certaine que c'est Elda, chaque soir, accorde lui un moment, un mot dans tes prières, pour ne pas l'oublier, et tu verras, elle te fera signe, t'enveloppera de son amour. Seules les mères ont ce droit depuis l'au delà."


    Lilye s'écarte d'elle pour lui faire face, Carmen la regarde, navrée et confuse face à ses questions. Les mains se posent sur ses joues, reculant avec elle, s'éloignant d'Alvira, ses pouces balayent doucement les larmes duranxiennes, elle navigue d'une iris à l'autre, elle est si proche de sa filleule qu'elle peut sentir son souffle, sa panique..

      "Ma toute belle.. Je ne peux rien faire..."

    Elle se hisse, bien que cela ne soit pas nécessaire, et embrasse le front de Lilye,

      "Ta mère sera toujours avec toi, je te le promets.. mais elle..."

    Non. Non c'est au dessus de ses forces, elle ne le dira pas ! Comment le dire, comment lui faire entendre, comment brise t-on le cœur d'une enfant ? Je vous le demande... Elle anéanti l'espace entre elle et la serre contre elle, cette vérité, Lilye voudra la combattre, Carmen accepte d'être le réceptacle de sa colère d'assumer ses mots..

      "Je soignerai sa main, que rien n'y changera.. Lilye, écoute-moi bien... Ta mère t'aime, elle.. tout à l'heure, elle t'a serré fort.. elle savait.. elle t'a dit au revoir.."

    Les bras se resserrent, elle doit le dire... Sa joue contre la tempe de la Chataigne, les lèvres murmurent à son oreille, "Ma chérie, elle est parti.." Lentement, elle desserre son étreinte, cherchant derrière Lilye, son fiancé.


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En deuil de sa Reyne, Alvira
Wayllander
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_____[Pendant ce temps - Grande Prévôté]

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La chaleur était étouffante.
Enfermé dans son bureau, dans les locaux de la Garde royale, Leffe suait à l'intérieure de sa lourde armure, en faisant du rangement dans ses dossiers. Son côté maniaque ; il détestait le désordre. Il profitait là d'un de ses rares moments de calme pour s'y atteler, Sa Majesté l'ayant prévenu qu'elle recevrait quelques amies dans l'après-midi, au Louvre ; rien de bien dangereux, et il avait toute confiance en son lieutenant pour veiller sur elle au cas où la réunion tourne à la rixe générale. Mais paradoxalement, c'était dans cette tâche paisible, et somme toute simple, qu'il sentait plus le poids des ans, ses pensées toutes tournées vers sa souffrance dans ce cadre sans distraction. Le front trempé, le genou chancelant qui faisait de chacun de ses allers-retours jusqu'à son armoire un laborieux périple et la gorge sèche, il se sentait las, et faible. Il haïssait le mot, comme il haïssait sa signification. Mais il ne pouvait en trouver de plus adapté. Sa blessure récoltée en Champagne le faisait plus souffrir qu'il ne l'avouait à ses proches, et d'autres, plus anciennes, se réveillaient peu à peu. Elles lui rappelaient toutes les fois où il avait su repousser la mort alors qu'il sentait son souffle froid au plus profond de son être ; et elles lui faisaient la promesse qu'il y aurait un jour un prix à payer.
Il commençait seulement à avoir une idée du montant.


-Votre Seigneurie ! Le lieutenant vous mande de toute urgence !

Plusieurs coups, répétés, contre la porte.
Si le message n'avait été aussi inquiétant, connaissant le sang-froid de Raeniel, le Capitaine aurait certainement gratifié le page de l'autre côté du bois d'une remontrance qu'il aurait pu raconter à ses petits-enfants. Mais il n'en fit rien, saisit sa canne et se précipita dans le couloir. Les sourcils froncés, il ordonna d'un geste sec au garçon de se mettre en marche.
Il fût rapidement mené jusqu'à la Reyne, dans ses appartements.
Là, dire que l'ambiance était lourde aurait été peu dire. Lilye dans les bras de Carmen, en pleurs, la seconde fille, biologique, de Sa Majesté semblait en état de choc, et Alvira… Alvira, dans les bras de son frère, était absolument inerte. Le Capitaine eut un regard, encore dénué de tout sentiment, vers son lieutenant. Ce qu'il y vit ne lui permis aucun doute quant à ce qui était arrivé. Il n'était heure aux questions.

Sans un mot, l'austère flamand avala sa salive et se signa, les yeux fermés.

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    L'accent de Wayllander ? Une petite idée là.
Alexandre_serna
Couloir du Louvre

Le jeune Serna trainait au Louvre, encore et toujours pour faire son travail de goûteur, même si il n'était pas très demandé.
Au contraire, il était plutôt au chômage technique pour le moment, rien de bien passionnant ne se déroulait, il se demandait si il n'allait pas rentrer en Auvergne, ne serait-ce que pour voir quelques personnes et puis faire un tour sur les terres de son frère.
Mais pour quitter le Louvre, il faut une permission, comme son chef direct, son « N+ 1 » comme le disent les entreprises se trouve être la Reyne, il devait trouver la Reyne.

Trouver la Reyne dans le Louvre !
Un vaste, vaste vaste, vaste travail.
Heureusement qu'il avait un plan du palais, sur lui, sinon il ne trouverait jamais la bonne direction, il avait aussi un compas et une boussole, mais dans un palais, cela ne servait pas à grand chose.
Il se glissa à côté d'une colonnade et déplia la carte, il passa son doigt dans les différents endroits dans lesquels pouvaient se trouver la Reyne, quelques endroits à sa connaissance.
Mais cela en faisait déjà un bon nombre et un grand paquet et bien évidemment comme d'habitude, les laquais, valets, valets de pieds et autres personnes en livrée ne savaient jamais où se trouvait la Reyne !

Il replia la carte et décida de se rendre tout d'abord en direction de la salle du plaid.
Plusieurs pas plus tard, personne ou tout du moins pas de Reyne et naturellement personne ne sait malheureusement lui dire où se trouve la Reyne !
Mais elle est partie où ?
Elle a fait une fuite !
En avait-elle marre de la couronne ?
Ou alors, elle avait décidé de faire un cache-cache géant dans le Louvre et elle n'avait pas prévenu son goûteur !
Pour la peine, il allait goûter un fruit moisi et dire qu'il est formidable et tout cela avec un large sourire pour « punir » la Reyne de s'amuser sans lui !

Il quitta le plaid pour se diriger vers la salle du trône !
Là encore personne, à part les huissiers, des anciens collègues, il agita sa main pour les saluer avant de quitter la salle du trône car le trône était vide !
Trèèèèès vide !
Bien trop vide !!!
Haussant les épaules, il tapota son index contre sa joue, où aller à présent ?

Les jardins ?
Bien trop chaud en cette saison !
Elle risquait de se déshydrater la pauvre Reyne ou pire encore : bronzer !!
Etre aussi coloré que le gueux qui travaille au champ, de quoi faire un véritable scandale !!!
Il agita son index en guise de négativité !
Fausse Bonne Idée !

Le cabinet royal ?
Chou blanc !!
Elle avait vraiment décidé de lui faire faire le tour du palais !

Cependant en revenant sur ses pas et en approchant des appartements royaux, non royaux, de la Reyne et de tout le monde, il nota une certaine agitation.
Pas forcément pire que d'habitude, ou moindre, différente peut-être ?
Mais pas de quoi s'inquiéter, la Reyne devait recevoir ou demander quelques choses d'extraordinaires que personne ne trouvait et si la chose extraordinaire c'était le goûteur ?
Tout simplement parce que si la Reyne dégustait des choses avec des amis, de la famille il devait être là !
Enfin techniquement !

Il suivit le mouvement de foule, de valets, tout ça tout ça et s'arrêta non loin de la porte des appartements de la Reyne, l'atmosphère avait une certaine lourdeur, une drôle de chose.
Alexandre passa sa main sous son nez pour agiter l'air.
Le parfum ambiant était tenace, digne de l'échoppe d'un vendeur de parfum qui dans le futur sera connu pour puer à 200 km à la ronde : Sephora !
Toussotant, il s'approcha tout en agitant l'air avec ses bras.
La porte étant ouverte et un bruit de tristesse lui parvenant aux oreilles, il jugea bon de ne pas frapper, qui lui répondrait de toute façon ?

Il fit quelques pas avant de se trouver devant un paysage de désolation, son regard fit le tour de la pièce, il y avait du monde, bien trop de monde.
Athénaïs non loin d'Alvira qui semblait dormir, une nouvelle façon de faire la sieste ?
Après tout ce qu'un Souverain faisait finissait par devenir tendance.
Carmen avait Lilye dans ses bras, il y avait le fiancé de Lilye, trois gardes...
Constance qu'il savait médecin.
C'était tout de même étrange cette situation, finalement ce n'était peut-être pas franchement le moment de demander une permission pour aller en Auvergne.
Que faire ?
Il resta planter devant le désastre sans réellement comprendre la scène qui se jouait sous ses yeux.
La partie de cluedo semblait avoir débuté sans lui.
Le Colonel Moutarde avec la clé anglaise dans la chambre de la Reyne !

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Serna un jour, Serna toujours.
Giuseppelovisone





        - Au même instant -


       Les drames ne demeurent jamais secrets bien longtemps. Tels une poudre inflammable, ils embrasent les bouches et les oreilles, semant sur leurs passages discorde et incompréhension. Alors que le Louvre entier se gèle dans sa stupeur et que les domestiques relaient l'événement tragique, une servante affolée vient trouver en cuisine son mari chargé d'y livrer le pain. La voix horrifiée s'immisce dans l'esprit du bougre qui, aussitôt, abandonne l’ouvrage pour partir ventre-à-terre dans les rues de Paris. Percutant un nombre innombrables de badauds auxquels il ne prête aucune attention, perdant chapeau et dignité quand suinte à ses tempes la sueur froide de sa course et du malheur, le petit homme s’écrase comme un oiseau aveugle contre la porte du Maistre Gantier.

       _ JOSEPPE ! JOSEPPE !

       Hurlant son nom de son habituelle mauvaise prononciation, le livreur de pain tambourine contre l’huis, ne sachant plus trouver la poignée dans la panique, puis, bourrant le battant plus qu’il ne le pousse, il pénètre en trombe dans la boutique, hélant le Parfumeur comme un damné manquant de se noyer.
       Dans son atelier, Giuseppe a le nez penché sur de petits flacons. La ride du lion pincée sous sa concentration, il s’évertue à accorder parfaitement la Tête et le Cœur de sa toute nouvelle senteur. L’attention braquée sur le compte-goutte comme un alchimiste approchant la découverte de la pierre philosophale, il tient le compte précis de son mélange à l’osmose fragile et…
        … le carnage sonore vient soudainement percuter son esprit. Il sursaute avec violence, le cœur loupant son battement. Les doigts se referment avec réflexe, renversant essences et fragrances dans un camaïeu d'odeurs sur l’établi souillé. Se tenant raide comme un cadavre au-dessus de ce gâchis, l'italien file au blanc… avant de virer au rouge. Son sang ne fait qu’un tour, ses prunelles balayent ce triste dégât, puis, la poitrine contractée d’une soudaine colère, il se lève, prêt à talocher l’impudent coupable de ce massacre. A-t-on idée de débarquer de la sorte ?! Vraiment ?! Repoussant d’un geste rageur la tenture séparant sa tanière du reste de sa boutique, Lovisone déboule, la mine fermée et la voix grondante :

       _ Qu’est-ce que…

       Il n’a pas le temps de finir sa phrase qu’un petit homme lui fond dessus pour l'agripper par le col du pourpoint. Il lui faut une longue seconde pour reconnaître son ami Roland.

       _ Joseppe ! La Reyne ! Ton… Ton…Un grand malheur !

       Immédiatement dérangé par cette poigne viscérale et ce souffle haletant qui lui agresse le visage, le quadragénaire mécontent s’arrache sèchement à l’étreinte de Roland, reculant d’un pas, armant ses paroles de grands gestes emportés.

       _ Bon sang ! Roland ! Calme-toi ! Qu’est-ce qu’il te prend de débarquer ainsi, imbécile !

       Tremblant de confusion, les mains crochetées comme des serres sans plus de proie à écharper, le petit homme n’ose plus émettre le moindre geste, si ce ne sont ceux de sa cage thoracique qui peine à reprendre son souffle.

        _ La Reyne… elle… elle… elle… Elle est morte ! Elle s’est coupée avec… avec… avec ton parfum !

       De colère, Giuseppe passe à la circonspection. Incrédule, demeurant coi quelques instants, il regarde le livreur rouge de sa course, persuadé qu’il a dû prendre un mauvais coup de soleil sur la tête. Et pourtant, sans en comprendre la raison, une sensation reptilienne lui gèle sournoisement la colonne. Sans réfléchir, il répond d’une banalité presque absurde :

       _ Allons ! On ne se coupe pas avec du parfum !
       _ Il était brisé ! Eclaté ! Elle s’est coupée… il… il était empoisonné ! Par le Très-Haut, mon ami, dit-moi que ce n’est pas toi !

       La sensation reptilienne lui comprime soudainement la moelle épinière d'un féroce étau de glace. Se détournant, balayant l’air de sa main comme l’on voudrait chasser un parasite, le visage bourru plus renfrogné encore, Lovisone regagne le chemin de son atelier.

       _ Cesses tes âneries ! Mes parfums n’ont jamais tué personne contre ma volonté !

       Roland savait, comme l’on sait une rumeur que l’on prend pour acquise sans s’en questionner d'avantages. Giuseppe était un homme comme un autre… Ni tout blanc, ni tout noir. La seule différence étant que pour arrondir ses fins de mois, il jouait de temps à autre les apothicaires et receleurs de sorcières. Il préparait, achetait, vendait, mais jamais de ses propres mains n'empoisonnait. Une manière de s’en dédouaner pour garder l'âme propre et digne. Il gagne la hauteur du rideau, mais le livreur se précipite pour lui saisir le poignet avec une force qu’il n’aurait jamais soupçonné chez lui.

       _ C’est bien ton parfum Joseppe ! Celui dont tu m’as parlé, avec le verre de ton pays ! Seigneur ! Ils vont venir te chercher ! Ils vont venir ! Ô Seigneur…

       Et alors que pour la seconde fois, Giuseppe songe à se dégager de la poigne tremblante du livreur, la lueur sincèrement confuse et terrifiée qu’il lit dans les prunelles camarades le fige pour de bon. L’italien comprend qu’il ne lui fait pas là une bien mauvaise plaisanterie… Lentement, irrémédiablement, une insidieuse stupeur l’envahit. Les prunelles d’ambres se relèvent sur le vide. Les murs de sa boutique, enguirlandés de cuir et de peaux aux odeurs prenantes, semblent soudainement se rétrécir et se refermer sur lui.

       _Non…

       Il sent la poigne de Roland se desserrer, l’air autour de lui se faire aussi palpable que du coton.

       _ Ce n'est…

       Il ne finit pas. Une main passe fiévreusement sur son visage.
       Elle était venue quelques soirs auparavant pour lui vendre ce parfum. Elle lui avait laissé le loisir de l'accorder à sa guise, et par orgueil de s’en octroyer la finalité, plus que par nécessité, Giuseppe avait choisi la néroli. Exhalant déjà la note du jasmin, il n’en avait pas besoin : il n'était ni entêtant, ni oppressant comme l’était habituellement sa fragrance, mais plutôt doux et persistant, comme un simple voile d'orient. Mais il l’avait tout de même accordé. La main toujours posée sur sa bouche, il tourne sur lui, avec nonchalance, les jambes comme prise dans l’entrave d’un bourbier. Il contemple le rideau quelques secondes avant de le repousser brutalement pour faire irruption dans son atelier. Il se dirige vers la haute table qui avait recueilli, ce jour-là, le contingent de fioles qu'il n'avait pris le temps d'étiqueter immédiatement. Elle était venue quelques soirs auparavant pour lui vendre ce parfum… une bouteille de Lambrusco à la main. Péché mignon offert à son palais en mal du pays, ensemble ils avaient bu jusqu'à plus soif. Il n'était pas rare que, rendu frénétique d'inspiration, bonne ou mauvaise, Giuseppe se mettait à composer après quelques verres… Ce soir-là, qu'avait-il fait ?
       Les yeux s'arrondissent d'horreur. Il regarde ses deux hautes étagères. Sa senestre rendue nerveuse repousse une mèche sur son front d'un mouvement haché. Puis il fond brutalement sur les étages, attrapant fougueusement chacun flacon qu'il débouche à la volée. A chacun il porte le nez, pris d'un doute abominable qui lui vrille les entrailles. Quels étaient les flacons posés-là ce jour-là ? Aurait-il confondu ? Non ! Comment aurait-il pu… et pour confondre avec… quoi ?

       _ Non, non non… Ce n'est pas… Je… Je n'ai pas…Non ho...

       Lovisone scande quand de l'autre côté Roland gémit des prières et des supplications. La pupille italienne s'est agrandie sous le coup de la peur et de l'adrénaline. Il n'est plus qu'un fou en quête désespéré de vérité. Les bouchons de lièges volent comme des balles, il débouche le flacon de néroli et sa douce odeur d'oranger, pur et innocente. Il recule sans comprendre. Et alors son regard se pose sur l'étagère à sa gauche.
       Distordu par son affolement, elle semble prendre des proportions démesurées. Là, sans rien de visuel pour les distinguer du reste, le nargue une pharmacopée bonne à faire condamnée tout un sabbat de sorcières. Il n'avait rien fait... ou point volontairement. Mais s'ils venaient… Diable, s'ils venaient comment les convaincre de son innocence devant tant d'aveux étalés en bouteille ? La situation le prend à la gorge dans une ironie cruelle. L’accusera-t-on du seul crime qu’il n’a pas cherché à provoquer ? Est-ce donc bien lui… L'effroi lui tiraillant les membres, il explose dans un réflexe irraisonné. Pris de peur, il se met à renverser et à jeter toutes ses preuves qui le mèneront à la potence. Ils ne doivent pas voir, sinon ils ne le croiront pas ! Le Maistre Gantier ne voit pas la tête de Roland qui, alerté par tout ce raffut, passe la barrière du rideau. Il s'en convainc, son atelier purifié, il pourra tout expliquer ! La méprise. L'horrible méprise. L'incompréhension. Le flacon. Le flacon devait être empoisonné avant même qu'Elle ne s'en serve ! Pour quelles raisons ? Cela il l'ignore. Mais ils ont été dupés !
       Ouvrant ses placards, récoltant plantes séchées et correspondances douteuses, il jette le tout dans le foyer de la cheminée éteinte. Les gestes rendus maladroits, il s'acharne à en allumer le feu, s'y brûlant les doigts à plusieurs reprises. Et quand les flammes prennent mollement, il se sent enveloppé d'un soulagement presque dérangeant. Il recule d'une grande enjambée, sentant ses jambes taguées, le coeur à ses tempes. Le souffle rendu court, la mèche hirsute, il couvre enfin d’un large regard son atelier baignant dans un foutoir incommensurable. La respiration se fait plus profonde quand une évidence s'insinue doucement dans son esprit… N'a-t-il pas là l'attitude d'un parfait coupable ? Les éclats d'ambre reviennent au feu. Un homme qui n'a rien à se reprocher se sentirait-il obligé d'en arriver à de pareilles extrémités ?
       Une autre aura glacée se saisit de lui. Les traits marqués de l’italien se tirent plus encore. Rien ne va plus… Lentement, puis de plus en plus vite, la panique lui empoisonnant doucement les veines, le Maistre Gantier se résout à la seule vraie solution qui semble s'offrir à lui. Il empoigne une besace et y fourre quelques affaires attrapées çà et là. S'ils viennent, il ne pourra plus rien expliquer. Ils ne pourra plus les convaincre. Commandé par son seul instinct de survie, Giuseppe Lovisone prépare sa fuite. Prenant de quoi tenir sur les routes et payer quelques cochers, le Maistre Gantier abandonne sa fortune, ses secrets et ses travers. Il n'éteint pas le feu, espérant même dans une pensée folle qu’il ne s’attise de plus bel et ne dévore tout. Tout. Que plus rien ne reste de cette journée de drame, que tout devienne de cendre et que tout s’oublie !
       Roland, aussi perdu que lui le suit au dehors, par la porte de derrière, et s’y plante, pantois et bras ballants, contemplant la haute sa haute stature voilé d’un long mantel.

       Giuseppe Lovisone, le talentueux Maistre Gantier et Parfumeur, charmé par l’aura d’une Reyne un beau jour d’été, disparaît fougueusement par les lacis de Paris, comme un rat se faufilant dans les cales d’un navire. Les drames ne demeurent jamais secrets bien longtemps. Paris bientôt s’embrasera. Puis le royaume de France suivra. Tout prendra l’odeur empoisonné du Jasmin de Damas.
       Derrière lui, ne reste qu’un atelier éventré d’une tentative douteuse de dissimulation.
       Et à ses tempes : l’abominable doute de l’erreur…





    Non oh : Je n'ai pas...

    Musique : "Light of the Seven ", de la série"Game of Throne - Saison 6" composée par Ramin Djawadi..

Constance..
Les explications de Carmen , bien que décousues, mettent la jeune femme en alerte. Elle parle d'un flacon, d'un parfum, de Paris... Puis un mot, sonnant comme le glas de la fin, un mot qui la fait pâlir : Aconit...

Et pendant que la brune continue ses explications, elle comprend. Elle comprend que la tentative d'assassinat avait échoué, elle comprend que là, c'était la seconde, l'ultime, celle qui réussirait là où la première avait échoué en son but final, et dont l'issue létale était la seule fin possible. Aucun antidote, aucun remède n'existait pour éradiquer cela, le poison étant passé directement par le sang. Pas d'ingestion de feuilles, ou de racines écrasées, impossible de la faire vomir... Et Alvira se meurt. Le regard renvoyé à Carmen est sans appel, les symptômes décrits, l'attitude de la Reyne, tout concorde sur le mal qui la ronge.

Une mort sans traces, sans preuves... Quoique, le flacon, le parfum, doivent encore contenir des traces du poison. A voir ultérieurement, pour le moment c'est la Duranxie qui fait preuve de toutes les attentions, l'Orsenac étant aux petits soins pour celle-ci, les gestes, le regard, se voulant bienveillants pour celle qu'elle avait toujours appréciée, considérée comme une amie depuis des années. « Ma Reyne... Alvira »... Il n'y a rien à faire, rien du tout. L'impuissance se fait ressentir avec une telle violence devant la mort assurée de la brune que le palpitant résonne à ses oreilles, à ses tempes. L'azur glisse sur Carmen, sur les filles de la Reyne, sur David qui la soutient, sur Raeniel à ses côtés faisant appeler le Capitaine, et le faciès s'anime face à ce petit monde en un geste de négation, de fin, alors qu'Alvira la belle, Alvira la joyeuse, Alvira l'aimante les quitte.

Puis le rougeoyant s'affole, s'excite en un dernier soubresaut... La Reyne n'est plus.

Une douce caresse sur le dos de la main Duranxienne, et le Médecin impuissant se signe, et s'éloigne. Quelques pas sont effectués vers l'arrière afin de laisser les très proches d'Alvira l'entourer, la serrer dans leurs bras. Elle se recule, est stoppée par une table trônant dans la pièce, le visage reste impassible, mais l'azur crie toute la peine, toute la rage qui est sienne. Droite comme un soldat au garde à vous, les bras pendent le long du corps, les poings sont serrés à s'en faire blanchir les phalanges, les ongles blessant les paumes de ses mains, elle ne dit rien, elle reste là, livide. Les cils se bordent de liquide salin, emplissant l'azur de larmes qui finissent par glisser en silence le long de ses joues.

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Blason en réfection par mes petites mimines !!
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