Alphonse_tabouret


Sur Breizh ce jour-là, règne un soleil de pierre. Pendu au centre d’un horizon sans tache, astre écrase chaque vallon, chaque tête d’arbre et suspend le chant des moineaux ; téméraires, il n’y a que les insectes à ce premier jour d’aout pour risquer quelques bourdonnements et vols zigzagants à des corolles pressées de lumière.
C’est un jour de rivière, de ces jours clairs que célèbrent les petits courants auquel Alphonse a à se présenter.
De la cruelle leçon infligée, il reste quelques stigmates au page ; il a appris à ne plus s’épancher d’exclamations et d’interrogations que devant ses compagnons de route et désormais, le reste du temps, adolescent drapé de ses extrêmes , il est devenu presque muet devant les étrangers ; sans poids, ni mesure, sans limites autre que celle de ses joues si promptes à le trahir, Jorgen a quinze ans et découvre à la faveur des étés de garçons, la fièvre lascive de ses penchants.
Quinze heures bruissent dans l’onde lourde, reliquat de clochers rythmant ces interminables journées bleues, et Alphonse devrait déjà être en route à son rendez-vous.
Pourtant, Tabouret n’y est pas ; à l’ombre d’un figuier, chat, patiemment, récompenses lardées à la main, tente d’apprendre à son chiot comment s’assoir. Veillée a eu son lot de mots, d’étranges comportements, et il aura suffi d’un rire de Faust pour éveiller une tempe déjà curieuse du comportement d’Archibald en les quittant.
Sourire aux lèvres, Eros empirique autant que pragmatique, Alphonse a lancé un trait de curiosité ; flèche siffle et perce la chaleur d’aout : quelque part, à la rivière, à la broderie d’un mensonge à peine plus coloré qu’un autre, l’on marche l’un vers l’autre.
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C’est un jour de rivière, de ces jours clairs que célèbrent les petits courants auquel Alphonse a à se présenter.
De la cruelle leçon infligée, il reste quelques stigmates au page ; il a appris à ne plus s’épancher d’exclamations et d’interrogations que devant ses compagnons de route et désormais, le reste du temps, adolescent drapé de ses extrêmes , il est devenu presque muet devant les étrangers ; sans poids, ni mesure, sans limites autre que celle de ses joues si promptes à le trahir, Jorgen a quinze ans et découvre à la faveur des étés de garçons, la fièvre lascive de ses penchants.
La veille avait délayé ses heures aux jeux habituels du cadet et de l’ainé, et nouvelle lubie s’était dessinée à la faveur des godets à laquelle n’avait finalement pas résisté Alphonse. Tabouret se bridait depuis le début à chaque fois que s’aventurait trop loin le garçon, et s’il n’avait tenu qu’à lui, Jorgen aurait déjà expérimenté la cueillaison des tempêtes semées ; rien ne valait d’être confronté aux incendies que l’on allume pour se rendre compte de ce qu’est réellement la politique de la terre brulée.
Homme qui rit à moitié dans son lit. , lui avait dit le page en lui arrachant l’amusement d’une voyelle, ce que Chat avait reconnu en lui demandant quelle partie il fallait lui adresser.
Le haut avait tranché Jorgen Pour discuter.
Rire avait fait écho à l’explication et le jeune homme avait alors poussé plus loin la bravade ; Jorgen sans limite avait sauté à pied joints dans les pupilles fendues d’un Faune aux tempes percées de cornes :
Vous avez ri deux fois, vous êtes entier dans le lit maintenant.
Ton lit est trop petit, nous finirions par nous rouler dessus. Cela ne faciliterait pas la discussion…, avait argumenté Tabouret, avant de proposer en guise de draps à la palabre, de rejoindre celui de la rivière.
Tel était le page de Montfort, un adolescent de quinze ans aux pulsions aussi brutales que candides, qui invitait des hommes à la nudité du lit pour converser au fil des heures, car Alphonse en était convaincu : si un rien pouvait tendre le garçon, aorte s’était entravée de voyelles et à ces dernières heures juilletistes, il avait compris que ce n’était pas Faust non plus à qui il espérait donner la voix, mais Archibald.
Quinze heures bruissent dans l’onde lourde, reliquat de clochers rythmant ces interminables journées bleues, et Alphonse devrait déjà être en route à son rendez-vous.
Pourtant, Tabouret n’y est pas ; à l’ombre d’un figuier, chat, patiemment, récompenses lardées à la main, tente d’apprendre à son chiot comment s’assoir. Veillée a eu son lot de mots, d’étranges comportements, et il aura suffi d’un rire de Faust pour éveiller une tempe déjà curieuse du comportement d’Archibald en les quittant.
Sourire aux lèvres, Eros empirique autant que pragmatique, Alphonse a lancé un trait de curiosité ; flèche siffle et perce la chaleur d’aout : quelque part, à la rivière, à la broderie d’un mensonge à peine plus coloré qu’un autre, l’on marche l’un vers l’autre.
Citation:
Jorgen,
Quinze heures, longez le chemin le plus clair à la sortie Ouest de Vannes.
N’emmenez rien d’autre à boire qu’un peu d’eau, je veux être certain que la couleur de vos joues n’aura rien à voir avec celle du vin.
Alphonse.
Quinze heures, longez le chemin le plus clair à la sortie Ouest de Vannes.
N’emmenez rien d’autre à boire qu’un peu d’eau, je veux être certain que la couleur de vos joues n’aura rien à voir avec celle du vin.
Alphonse.
Citation:
Archibald,
Pourriez-vous me rendre service?
Une course inattendue me garde à Vannes pour la journée et j’ai pourtant promis rendez-vous à quinze heures.
Il n’est jamais agréable d’attendre en vain et je m’en voudrais d’infliger pareille torture par ces cruelles chaleurs. Pourriez-vous vous y rendre à ma place et m’en excuser ?
A la sortie ouest de Vannes, le chemin le plus clair mène à une rivière.
Vous y trouverez sans mal la personne qui m’y attend ; si elle y est en train de nager déjà, ne craignez pas de vous avancer. Il n’y a rien à voir là-bas que vous n’ayez déjà vu.
Merci infiniment.
Alphonse.
Pourriez-vous me rendre service?
Une course inattendue me garde à Vannes pour la journée et j’ai pourtant promis rendez-vous à quinze heures.
Il n’est jamais agréable d’attendre en vain et je m’en voudrais d’infliger pareille torture par ces cruelles chaleurs. Pourriez-vous vous y rendre à ma place et m’en excuser ?
A la sortie ouest de Vannes, le chemin le plus clair mène à une rivière.
Vous y trouverez sans mal la personne qui m’y attend ; si elle y est en train de nager déjà, ne craignez pas de vous avancer. Il n’y a rien à voir là-bas que vous n’ayez déjà vu.
Merci infiniment.
Alphonse.
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