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[RP] Le dernier vol de l'Ange Argenté

Maywenn
Toutes les choses ont une fin, vi vi même dans le monde des fées et des anges.
En accord avec Jd Silverangel, dont je le remercie grandement et chaleureusement pour ces 6 années de jeu.



Mercredi 01 aout

    Une journée qui commençait comme les autres.
    Tôt ce matin, elle avait déposé son protégé Constantin chez Maître Skip pour son instruction. Son fils Elendil et sa fille Elerinna eux sont restés à Montluçon auprès de Soeur Sawda et de tante Elenwe. Elle avait donné à son fils un travail d'écriture pour l'occuper au moins la matinée avant d'aller chasser le dragon dans la ville où la petite famille ainsi que des amis, avaient posés pour un temps leurs baluchons.

    Le temps s'écoula doucement jusqu'à arriver en début d'après-midi, elle attendit avec impatience la fin de cette journée, pour retrouver son protégé, sa famille, ses amis dont Ormeline qui était de passage, tous autour de quelques délicieuses tartes de cette dernière et échangeant tout un tas de nouvelles et de bêtises entre deux rires et quelques bières, mais en attendant, elle tria tranquillement les casiers judiciaires dans son bien silencieux bureau à la greffe, institution totalement indifférente, normal, elle ne fait pas entrer d'écus, quelque fois elle se disait à quoi bon... quelque fois elle aurait bien voulu tout lâcher, mais son côté teigne et son affection pour la justice lui en empêchèrent, pour l'instant.

    Entre deux notations sur le grand registre des archives, elle laissa son esprit se balader sur les divers évènements à venir, tout d'abord, ce grand baptême pour ses enfants. Elle avait souvent négligé ce point, non pas par désintérêt, mais le temps file si vite entre vos doigts et elle n'avait jamais senti le besoin.
    Jusqu'à l'arrivé de cet orphelin qu'elle a recueilli quelques semaines plus tôt. Il avait vécu bien des peines et des violences du haut de ses 8 ans. Le baptême était d'une grande importance pour lui, sans doute est-ce un moyen pour lui de se sentir à nouveau en sécurité sous la bienveillance du Très-Haut, pour plus qu'il ne l'oublie ?
    De là, autant faire toute la brochette ! Elle avait pratiquement trouvé tous les parrains et marraines, il ne lui resta à cette heure-ci que quelques retours avant de songer à préparer la cérémonie où à la louche il y aurait bien près 25 personnes...

    Elle trempa son calame pour prendre une goute d'encre...
    Elle songea aussi au projet d'adopter officiellement Constantin, elle avait déjà recueilli quelques informations sur les démarches à effectuer. Elle avait réfléchi avec tendresse, comment elle lui annoncerait la nouvelle, peut-être lors d'une petite réunion de famille ou une petite fête, elle se voyait lui remettre son blason des Walburghe ainsi que celui de la Sainte Guilberte pour qu'il se sent lui même un Walburghe à part entière et qu'il sache que dorénavant, il n'était plus seul, jamais plus.
    Enfin, fallait-il encore que son époux, se décide enfin à quitter le monastère, qu'il puisse faire sa connaissance, et décider de la suite, à deux. Puis en parler sérieusement aussi aux enfants... même si comme tout Walbrughe, ses enfants avaient du cœur, ils restent des enfants et ils n'étaient pas à l'abri d'une certaine jalousie de devoir partager leur môman et leur pôpa.

    Elle posa son calame et se massa doucement la nuque en fermant les yeux....
    Il y avait aussi la naissance prochaine d'un petit Traps ou d'une petite Elenwe qui se profilait à l'horizon, il était tout de même grand temps de libérer sa pauvre tante qui avait de plus en plus de mal à se déplacer. Elle se demanda si cette fois-ci encore, le plus controversé des cousins, Théodoric allait débarquer le jour J à bord de son fauteuil à roulette pour assurer sa mission attitrée : Enterrer son "gâteau" autrement dit, le placenta. Mission de la plus haute importance pour chasser le mauvais œil !
    A cette idée, la Walburghe se mit à sourire.
    A cet instant, elle ne savait pas que c'était son dernier sourire de la journée...
    Le dernier sourire avant longtemps...

    On frappa à la porte. Un page.

    Dame Maywenn ?
    Oui Louis ? Si c'est pour un fruit confit.....Je suis désolée j'ai déjà tout mangé...
    Non... je vous remercie... je... hum.
    Deux frères de votre prieuré sont là. C'est au sujet de votre... époux.



    *
    **



    Une pièce vide, spacieuse et austère. Elle est au prieuré, à Esteil, entourée de quelques frères, moines où qu'importe elle n'avait ni retenu leur rang, ni même leur nom. Ses azurs fixent une table à quelques mètres d'elle, recouverte d'un draps blanc avec une légère bosselure en son milieu.

    Madame Angel, cette nuit nous avons essuyer un terrible orage, comme vous avez pu le voir en arrivant. La foudre est tombée sur l'aile ouest du prieuré, celle où nous avons quelques cellules où se reposent quelques personnes dont faisait parti votre époux.
    Un incendie c'est déclaré, empêchant les quelques résidents de s'enfuir et votre époux... en homme bon et courageux, les a aidé à quitter l'aile. Il a fouillé chaque cellule et malheureusement...
    Malheureusement, le temps lui a manqué.
    Et nous n'avions rien pu faire pour..


    Madame Angel, sachez que nous sommes profondément désolé, nous vous adressons nos profondes et sincères condoléances, votre époux était un homme altruiste, il a donné sa vie pour sauver celle des autres résidents, il est à présent au près du Très-Haut au paradis solaire.

    Elle resta silencieuse, inerte, son visage n'avait exprimé aucune émotion aux paroles de cet homme. Elle fixa toujours cette table devant elle.

    Je... je ne comprends pas... vous m'aviez dit... hum....où est son corps ?

    L'homme exprima un profond malaise.

    C'est tout ce que nous avons retrouvé de... lui....

    Plait-il ?

    Son avant-bras gauche... et une chevalière....A cause de l'effondrement... et de l'incendie...

    Quelques secondes s'écoulèrent avant qu'elle prenne à nouveau la parole.

    Je ne suis pas certaine d'avoir tout ..... bien saisie... voyez vous....
    Je vous ai confié mon époux, entier... et vivant qui plus est... vous deviez veiller sur lui, prendre soin de lui et là... vous êtes entrain de m'expliquer qu'une ...qu'une... pu-tain de foudre est tombée... qu'elle a écrasée et brulée mon époux et que maintenant.... vous me le rendez ... mort... et en morceaux ?
    Que dis-je ? Même pas en morceaux...
    juste un morceau...
    juste un bras ... même pas un bras... juste son avant-bras....

    Vous vous foutez de moi... ?!
    Bordel ... comment c'est possible qu'il ne lui reste... qu'il ne lui reste qu'un bras !! Un bras ! C'est un sportif, un athlète... il fait au moins 3 voir 4 fois mon poids ... Ses bras sont aussi épais que ma cuisse ....je suis aussi épaisse qu'une de ses cuisses...
    Comment... peut-il n'être plus qu'un ...
    Comment peut il être m....


    Elle ne pouvait pas prononcer ce mot. Elle ne comprenait pas pourquoi le sort s'était ainsi acharné sur son pauvre époux, ça ne pouvait pas être vrai, ni possible, elle devait être encore entrain délirer sous l'effet de l'alcool ou du chanvre.
    Nota : Angel n'était pas forcément une armoire à glace, n'oublions pas que la petite May est un petit gabarie alors forcément, les proportions...


    Je vous en prie ma fille...

    L'homme posa sa main sur son épaule.

    Ne... ne me touchez pas.... je vous l'interdis ....et je ne suis pas votre fille... je...je ...
    Laissez moi seule.... laissez moi seule....je vous en prie...
    Laissez moi !!!



    Elle se retrouva seule, en tête à bras avec lui.
    Elle était comme totalement sonnée. La nouvelle n'arrivait pas à entrer dans la réalité.
    Le déni.
    Elle marcha lentement, s'approchant pas à pas de lui. Sur le draps, cachée dans un plie, elle vit sa chevalière avec cette pierre turquoise à moitié calcinée. Il n'y avait plus de doute, c'était lui... c'était un restant de lui qu'elle avait sous les yeux. Elle ne soulèvera pas le drap.

    Elle leva ses azurs vers le ciel, elle essaya de gérer cette vague violente qui fracassa l'intérrieur de sa poitrine. Elle ne pouvait plus tenir debout, elle tomba sur ses genoux, elle colla sa main gauche contre sa poitrine pour empêcher son cœur de s'emballer, de s'éclater, le souffle lui manquait, ses yeux la brûlèrent, elle ne voyait plus rien, ses joues étaient humides.

    Son époux n'était plus.
    Cet homme d'une élégance naturelle, au sourire taquin, au regard ténébreux malgré ses beaux yeux bleus et à la chevelure sombre un peu sauvage.
    Discret en public, sauf en compagnie d'armagnacais, mais dévoué pour sa famille et ses amis.
    Il vivait simplement mais avec passion. Il vivait pour ceux qu'il aimait et pour la beauté de la soule. Un herboriste, un médecin, un capitaine de soule, un charpentier, un homme, un mari, un père généreux et bienveillant présent pour son épouse et ses enfants, il avait aussi la "main" pour transformer les poires en une délicieuse liqueur ou en savoureuse tarte.
    Il était sa moitié, il était raison quand elle était déraison. Il était justesse quand elle était excessive. Il était tendresse quand elle était fracas. Il était l'épaule quand elle était faiblesse. Il était le roc quand elle était angoisse. Il était l'amant quand elle était licencieuse.

    L'angelot a pris son dernier vol pour Là-haut.
    La fée, elle, reste ici bas, avec le Chérubin et la Perle.

    Si elle pouvait, elle arracherait la chair qui compose son corps, elle ne le supportait plus, il était devenu trop petit et trop étroit pour contenir toutes ses émotions dont elle n'arrivait même plus à analyser ni contrôler.
    La culpabilité.
    Si elle ne s'était pas absentée aussi longtemps, si elle avait réussi à battre une fois pour toute ses démons, jamais il aurait été las de l'attendre, jamais il ne se serait réfugié ici, il serait encore au près d'elle, vivant et entier.


    Je suis désolée.... je suis tellement désolée... c'est ma faute.... Mon pauvre amour... que t'est-il arrivé ? Qu'est ce que je t'ai fait ....

    Elle ne saura vous dire, combien de temps elle est restée à genoux, ni même s'il fait nuit ou encore jour. Elle ne saura dire si dans cette pièce vide, dans les ruines de son esprit, le murmure qu'elle a entendu était réel ou non. Mais sans nul doute, , elle se plaira à croire que c'était lui, dans un dernier flottement d'âme, dans un dernier bruissement d'aile, il lui a glissé au creux de son oreille leur phrase à eux, la petite expression qui résumait à la perfection leur union. Une histoire, que ni la séparation, ni même la mort ne pouvait ni emporter, ni effacer.
    Elle restera dans son cœur.
    Elle perdurera dans ses souvenirs.
    Elle se transmettra par ses dires.




    Il était une fois une histoire Angéliquement Maygique....



_________________
Elendil_angel
Jeudi 02 aout - Baronnie d'Uxelle


Je m'appelle Elendil, mais on m'appelle Endy, j'ai 6 ans presque 12 et je suis un chasseur de dragon.
Hier, j'ai perdu mon papa.

Hier, nous étions encore dans cette auberge à Montluçon, la Cave à Vin. Il faisait nuit, maman est rentrée tard, très tard. Elle nous a appelé, elle n'était pas bien elle avait les yeux rouges, Constantin il avait l'air en colère, je me suis demandé si c'était lui qui avait fait pleurer maman et j'allais lui péter les dents.
Mais non. Il n'y était pour rien.
Nous étions tous assis sur nos lits, tous ensemble, ma sœur Elerinna, ma cousine Gabrielle, Tino, il y avait aussi tante Elenwe que j'appelle Tatie Wewe et oncle Traps était pas loin. Je me souviens de cette atmosphère lourde et de la tristesse sur le visage de maman. Elle était à genoux, en face de nous. Elle a mis du temps pour parler, comme si elle avait perdu les mots ou qu'ils ne voulaient pas sortir de sa bouche.
Elle nous a expliqué qu'il y a eu un accident au prieuré, là où se reposait papa.
Elle ne nous a pas dit les détails.
Elle nous a dit qu'il avait aidé et sauvé des gens.
Elle nous a dit qu'il y a eu un accident.
Elle nous a dit, qu'il ne reviendra pas. Là, je n'avais pas compris.
Elle nous a dit, que le Très-Haut avait décidé qu'il était l'heure pour papa de le rejoindre, et qu'il était au paradis, au près de Sainte Guilberte, les parents de Gabrielle et Kory-Kory la gentille maman d'Alexandre. Là j'avais compris.

Je m'en souviens plus alors que c'était juste hier, mais je crois qu'on a tous pleuré, même ma petite sœur, mais je suis pas sûr qu'elle a compris pourquoi. Je me souviens, on s'est tous pris dans les bras, je ne sais pas vraiment si c'était longtemps. Et nous avons parlé je ne sais plus vraiment de quoi, mais on l'a fait.
Ensuite, nous avons fait nos baluchons, nous avons quitté l'auberge et on a fait route jusqu'à Uxelle, le château de tatie Wewe. C'était le petit matin quand nous sommes arrivés. Ma petite sœur dormait dans les bras de maman. Chez tatie Wewe, il y a des domestiques et c'est un château plus grand qu'à Esteil. On avait nos chambres, tout le monde était très gentil avec nous, on nous demande toujours si on a faim ou si on a besoin de quelque chose. Ma petite sœur dort dans une chambre avec Sœur Sawda.

Maman voulait que je dorme un peu, mais j'en avais pas envie. Je voulais rester avec elle, elle n'a pas insisté.
Je me suis trouvé un coin tranquille, sur une marche d'escalier, au fur et à mesure qu'avance la mâtiné, je vois du monde arriver et repartir, j'ai vu la nouvelle intendante d'Esteil, elle s'appelle Venance, elle a des grosses rides, des véritables malles, mais elle gère très bien les affaires d'Esteil, elle a discuté avec maman pour les travaux du prieuré et pour lui adresser ses con... quelque chose, le mot est compliqué et je sais pas ce que ça veut dire, mais je l'entends souvent.
J'ai vu Léo le garde aussi, il m'a dit qu'il était triste pour papa que c'était un type bien que je pouvais être fier de lui et que je devais prendre soin de maman maintenant. Il a raison, papa il était gentil.
J'entends aussi des brides de discussions entre maman et tatie Wewe dans ce qui je crois est un grand salon...


...Je dois encore informer ses filleules... je crois que Dexeryl est toujours en Bourgogne mais Rosy... la dernière fois que j'ai eu de ses nouvelles elle s’apprêtait à partir en voyage pour le Grand Khan....


Tatie Rosy, elle est gentille je l'aime beaucoup.

...Je crois que ... qu'il ne lui restait plus aucun ami en Armagnac....

C'est vrai, papa il n'avait pas autant d'amis que maman.

...Je dois aussi me rendre à la Fédération de Soule...

La soule. Papa était un grand capitaine et j'en suis trop fier. D'ailleurs je tiens une de ses soules dans les mains, elle est vieille, elle est abimée, elle est un peu décousue, mais je m'en fiche, sur le vieux cuir il y a une marque, je crois que c'est la marque de son pouce et je crois que j'aime bien poser mon pouce dessus, ça me fait du mal mais ça me fait du bien aussi.

Quelque fois, je croise le regard de maman, elle est tellement fatiguée mais elle trouve toujours un instant, pour poser ses yeux sur nous, pour nous adresser un mot, elle aimerait rester avec nous, je le sais, mais elle est très occupée. Je me sens inutile, je voudrai l'aider, mais je suis encore trop petit, alors je vais faire ce que me disent les grands, de veiller sur maman...

Je manipule ma soule et je me demande où est Tino ? Gaby ? Et si d'autres personnes vont venir ...

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Constantiin
La veille au soir.. le gamin avait été misérable voir exécrable.. Après avoir réveiller toutes là petite famille, May leur expliqua ce qui était arrivé à Angel, le père de Endy et Ely mais aussi le mari d'elle même. Tino regarda la tristesse de chacun.. il pouvait la comprendre lui qui avait perdu une personne proche de son cœur. Différents sentiments l'envahirent ensuite. Dans un premier temps de la tristesse que de la compassion, ils avaient perdus quelqu'un à qui ils tenaient plus que tous. Endy et Ely n'auront pas leurs père pour grandir et avoir certains repère que lui seul pouvait leur donner, de plus il avait vu de nombreuses fois May espéré que son mari revienne, mais il ne reviendra jamais. Le deuxième qui l'envahit fût un sentiment de frustration, il avait été si vilain la veille avec sa bienfaitrice qui devait mentalement être au fond du rouleau.. Après il ne pouvait pas deviner mais il aurait dû se douter que quelque chose de grave était arrivé.

Il se promena dans la Baronnerie d'Uxelle toujours suivit par Léo, le garde qui avait pour mission de le garder. Il avait l'impression que il commençait même à devenir son ombre.. mais bon depuis hier, il n'y faisait presque plus attention.

Tino arriva prêt d'un escalier et il aperçut quelqu'un assit sur une marche..

Il retrouva Endy, il ne savait pas comment l'abordé.. un petit "ca va Endy" aurait était un peu déplacé en ces temps ci, il le regarda et ne sachant pas quoi dire, il lui demanda d'un air attristé :


Heu Endy.. Il était comment ton papa ?
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Maywenn
    Installée devant un secrétaire, le calame coincé entre ses doigts engourdies, elle enchaina les missives et les divers notes pour l'organisation des funérailles.
    Elle ne s'était pas arrêtée depuis Montluçon, elle ne pouvait et ne voulait laisser son esprit cogiter, la nuit fut une des plus horribles depuis bien longtemps, elle ne voulait pas ré-entendre le pleurs de ses enfants ni leurs questions et leurs peines, ni même écouter sa propre peine, non, elle devait assurer, elle devait tenir, faire une chose à la fois, à la suite, lui permettra de tenir le choc, d'être à la hauteur du drame qui venait de les frapper sans préavis.

    Elle n'avait aucune idée du comment, du qui et du où, c'est la première fois qu'elle devait se charger de ce genre de ... chose. Elle était toujours à la rue avec ce qui avait de près ou de loin un rapport avec le religieux, puis elle était devenue depuis quelques semaines sa seule référence en qui elle avait également confiance pour la guider.


    Citation:
    A Sœur Ariana Del Casalièr
    De Maywenn Angel de Walburghe,

      Ma chère sœur,

      C'est le cœur lourd et l'esprit déboussolé que je prends plume.
      Durant la nuit du 31 juillet, un incendie s'est déclarée au prieuré où mon époux séjournait depuis quelques semaines.

      Il semblerait que le Très-Haut ait jugé que mon époux était arrivé au bout de son chemin et qu'il a décidé de nous le prendre.

      Je n'ai aucune idée si vous pouvez vous charger d'officier pour ce genre de circonstance, ou peut-être pouvez-vous me guider sur les bonnes personnes à qui je dois prendre plume ou langue, ou si il y a des démarches particulières à effectuer.

      Aussi, pourriez-vous en informer votre époux. Nous allons rester en famille durant quelques temps à Uxelle, chez ma tante Elenwe. Malgré les épreuves et les malheurs, je sais que la vie doit malgré tout continuer, Constantin reprendra ses leçons quand la situation le permettra.

      En vous remerciant profondément.
      Bien à vous

      Fait à Uxelle
      Le 02 aout 1466








    Elle relut la missive qui malgré le fait qu'elle ne faisait que quelques lignes, elle y mit du temps pour former ses lettres, pour choisir ses mots, car elle ne pouvait ni écrire le mot " mort", "funéraille", "enterrement" ou tout mot qui pouvait entrer dans ce champ lexical, sans parler qu'elle ne se voyait pas lui écrire tous les détails. Il était encore trop tôt de ce fait, elle avait vraiment l'impression d'écrire de la chiure.
    Songeuse ou hébétée, elle aurait bien écrit un PS : Ne restant que l'avant-bras gauche de mon époux, en sera t'il handicapé au paradis ?

    Next !

    Au suzerain. Au fur et à mesure que le temps passe, la nouvelle allait surement arriver jusqu'à Usson avant de passer par Vichy, il fallait prendre les devants.

    Citation:

    A Ysa,
    De May,



      J'espère que tu recevras cette missive avant que la nouvelle ne s'étende sur l'ensemble de tes terres.
      Durant la nuit du 31 juillet un incendie c'est déclaré au prieuré d'Esteil.
      Angel y séjournait depuis quelques semaines.
      Il s'en est pas sorti.

      Ma famille et moi même sommes à Uxelle, auprès de tante Elen. Je me suis dit, que c'était surement mieux d'être dans un cadre "nouveau", loin de tout, en famille, peut-être que ce sera plus "simple" pour les enfants...
      J'ai confié la gestion d'Esteil à mon intendante Venance le temps de mon absence, le temps de ...

      Voilà.

      Bien à toi.

      Fait à Uxelle
      Le 02 aout 1466








    Merde. C'était vraiment de pire en pire...
    Oui, la présentation est tout sauf réglementaire, et encore, d'habitude elle commence ses missives par un " A mon canard" et d'un "De ta petite poule" suivit d'une multitude d'âneries qu'ils pouvaient échanger.
    Là c'était concis, à la relire, elle était presque dénuée d'émotions alors que son cœur était bien meurtri. Peut-être croira t'il qu'elle en avait rien à cirer du décès de son époux ou bien qu'elle avait quelque peu perdu pied et devenue une folle déconnectée de la réalité.
    A vrai dire, c'était encore ce sentiment bizarre de ne pas vouloir le déranger, elle ne pouvait expliquer le pourquoi, car il a toujours été présent et à l'écoute surtout durant un temps où elle était si perdue dans sa vie, il était là quand vraiment elle avait besoin de lui, mais c'était ainsi et même dans un moment pareil, aussi terrible soit-il, elle avait encore ce sentiment. Elle n'y pouvait rien...

    Next !

    Les choses sérieuses.
    Les filleules. Là, elle ne pouvait se permettre un écrit formaliste ou minimaliste.
    Elle se tourna une seconde vers sa tante qui était au près d'elle....


    Je ne vais jamais y arriver... je ...je... ne suis pas sûr de trouver les mots...

    Elle posa à nouveau ses azurs sur le vélin.
    Il lui fallut un peu de temps avant que la pointe du calame caresse le vélin d'abord a sa filleule Dexeryl, elle la connaissait un peu, davantage lors d'un séjour qu'ils avaient fait dans le Périgord il y a de cela bien longtemps....


    Citation:

    A Dexeryl,
    De Maywenn,


      Ma chère Dexy,

      J'espère que le coursier aura réussi à te remettre ce pli.
      Voici bien longtemps que nous ne nous sommes pas revu, aux derniers échos tu serais de retour en Bourgogne, puisse que ce soit vrai.

      Dexy, j'imagine qu'il n'existe aucune formule, aucune phrase toute faite pour t'annoncer cette nouvelle.
      J'ai le regret de t'annoncer, que notre Angel, notre Ange, a pris son dernier vol. Il s'est envolé durant la nuit du 31 juillet.
      Un incendie s'est déclaré au prieuré où il résidait depuis quelques semaines, sache que, il est parti comme il a vécu, en pensant d'abord aux autres avant lui-même.

      J'espère que tu recevras cette missive, je sais que tu comptais pour lui, tu es un peu la dernière personne qui le liait à sa province d'origine, l'Armagnac et je sais qu'il t'aimait beaucoup. Je ne doute pas que de là où il est il continuera à garder une aile sur toi.

      Que le Très-Haut veille sur lui.
      Bien à toi

      Fait à Uxelle
      Le 02 aout 1466












    Elle poussa un soupire. C'était mieux. Du moins, elle le croit. Mais le plus dur était à venir, Rosy.
    Rosy était leur filleule, ainsi qu'une amie inestimable, elle l'avait toujours vu comme une petite sœur.
    La main tremble davantage et sa gorge se serre un peu. Elle prit une inspiration avant de coucher ses mots.....


    Citation:
    A mon amie, ma filleule, ma petite sœur Rosy,
    De May,


      Ma Rosy,

      Je ne sais quand cette missive sera ouverte et lue. Peut-être es-tu loin, peut-être es-tu arrivée là-bas, loin à l'Est chez ce Grand Khan.

      J'aurai aimé écrire sur ce vélin des jolies choses, j'aurai aimé t'écrire des mots doux et tendres, des nouvelles agréables voir même souriantes.

      Malheureusement, c'est d'une main épuisée et un cœur inconsolable que je dois te l'annoncer.
      Durant la nuit du 31 juillet, un incendie c'est déclaré au prieuré d'Esteil. Ton parrain séjournait là- bas depuis quelques temps, depuis mon absence à vrai dire.
      Les frères du prieuré m'ont raconté, qu'Angel était venu en aide aux autres résidents du prieuré pour qu'ils puissent s'échapper des flammes.
      Il a réussi à les aider, à les sauver, mais le prix aura été son sacrifice.
      Il a laissé sa vie, pour sauver celle des autres.
      Il est parti comme il a vécu, en pensant aux autres avant lui.

      Ma chérie, sache qu'il a toujours été fier de toi et qu'il t'aimait, même si je sais qu'il était discret et qui ne devait pas te le dire ou te l'écrire bien souvent, nous parlions régulièrement de toi, je sais qu'il était honoré de t'avoir eut pour filleule et amie et je sais que de là où il est à présent, il veillera toujours sur toi.

      Je t'enverrai prochainement une missive pour t'informer du jour de la cérémonie.

      Rosy ma chérie, je prie pour que cette missive t'arrive entre les mains, car ce jour là, j'aurai besoin de toi.
      Ma petite sœur, si tu savais....


      Fait à Uxelle,
      Le 02 aout 1466










    Elle lâcha son calame dans l'encrier avant de prendre son visage entre ses mains pour retenir ses larmes, elle n'arrivera pas à terminer cette phrase.
    Il lui fallut quelques instants pour reprendre contenance, se redressant sur son siège, ne pas se laisser aller, tenir.
    Veuillez à ce que l'encre soit sèche, les missives bien enroulées et scellées, les confier ensuite aux coursiers.
    Étape par étape.


    Celle-ci à Clermont, celle-là à Vichy.
    Cette missive doit partir pour la Bourgogne, malheureusement je n'ai pas plus d'informations... vous allez devoir chercher.
    Pour celle-ci, vous devez considérer cette missive comme la prunelle de vos yeux, elle doit absolument arriver à Blois en Orléanais.


    Pause.
    Elle ferme les yeux, elle respire. Elle tourne la tête, elle voit son fils et Tino. Cette image la console, ils sont ensemble.
    Elle posa ensuite ses azurs sur sa tante.
    Ensemble.



_________________
Elenwe
Sa tante qui, croisant le regard de sa nièce, lui sourit légèrement. Pas un de ces sourires compatissants, non..un de ceux qui montrent que quoi il arrive, elle serait toujours là, dans le meilleur comme dans le pire. Et là justement, le pire venait de se produire. Angel ne donnait plus trop de nouvelles ces derniers temps, préférant rester cloitrer chez les moines. Mais au moins Maywenn le savait vivant et en bonne santé. Il était son époux, le père de ses enfants et elle tenait à lui plus que tout.
Sauf que maintenant...il était mort. Bel et bien mort, puisqu'il ne restait plus rien, ou presque, de lui...


May...tu devrais peut-être...

Elle voulait lui dire de se reposer mais elle doutait fort que la jeune veuve arrive à dormir. Elen connaissait ce sentiment de tristesse infinie, cette solitude même si on était bien entouré. La perte d'un être cher de manière aussi brutale était terrible et seul le temps apaiserait son cœur et son âme.

...aller voir les enfants...

La future mère se leva, en grognant légèrement sous le poids du bébé, puis s'approcha de Maywenn.

S'il reste des choses à faire, je peux m'en occuper...


Ses mains se posèrent délicatement sur les épaules de la jeune femme et les serrèrent doucement. A cet instant, des cris et des rires d'enfants fusèrent à l'autre bout du couloir. Partis très tôt le matin, le père et ses deux fils revenaient d'un pseudo entrainement de soule, à quelques lieues du château.

Gabriel et Guillaume vont être surpris de te trouver là avec les enfants. Ils reviennent de jouer à la soule avec Traps. Et du coup...aucun des trois n'est au courant...

Même pas le temps d'en dire plus que la porte s'ouvrit sur un Guillaume tout sale avec un sourire jusqu'aux oreilles.

Maman !! J'ai gagné !

Suivi d'un Gabriel aussi crotté mais beaucoup moins enjoué.

N'importe quoi il a triché !!

Et alors qu'ils commençaient à se chamailler, Elenwë vint s'immiscer entre eux et posa une main sur chacune des têtes de ses garçons. Ce qui les calme aussitôt, d'autant qu'ils avaient aperçu Maywenn assise.


Oh bonjour Tata May !

Oui bonjour Tata May ! T'es venue toute seule ?

La Brune les laissa quelques instants parler avec May puis les expédia voir leurs nourrices, histoire de se changer et de ne plus sentir le bouc qui s'est roulé dans la fange.
Elle revint ensuite vers sa nièce et se pencha légèrement pour déposer un baiser sur le haut de son crâne.


Allez viens...tu as assez écrit pour ce jour...allons prendre l'air.
_________________
Rose.may
[Târgovişte, capitale du Principat de Valahia]

Parti de Blois depuis plusieurs semaines, pour un voyage vers le Camp du Grand Khan, le groupe touchait au but. La chaleur était écrasante,les haltes en pleine nature étaient nombreuses et trouver un peu de fraîcheur était parfois un parcours de combattant. Aussi, chaque passage dans un village était un bonheur pour Rose car elle pouvait profiter de prendre un vrai bain dans une auberge et se reposer un peu sans avoir à participer aux corvées des campements.

Nky était parti au marché chercher quelques provisions pour la suite du voyage. Les rideaux tirés derrière une fenêtre ouverte d'où montaient les bruits de la rue et des voix dont Rose ne comprenait pas un mot. Etendue dans la pénombre bienfaisante, les yeux clos, elle somnolait quand des coups sur la porte la firent sursauter. Elle se leva en soupirant pour ouvrir la porte.

Un homme se tenait devant elle avec un pli à la main qu'il lui tendit en prononçant son nom. Rose prit le pli en souriant, reconnaissant la fée sur la cire. Elle lui fit signe d'attendre et lui donna quelques pièces. Des nouvelles de sa marraine.

Elle s'installa sur le lit, brisa le cachet de cire, déroula rapidement le vélin et commença la lecture. Au fur et à mesure que ses iris bleus marine glissaient sur les mots, sa gorge se nouait, sa respiration devenait plus rapide, elle manquait d'air comme un poisson hors de l'eau, sa vue s'était brouillée, ses joues ruisselaient de larmes et un seul mot sortait de ses lèvres "Non!"

D'abord ce ne fut qu'un murmure, un souffle à peine audible qui s'intensifia pour devenir un hurlement... NOOOONNNNNN!!!

La porte s'ouvrit en grand et Nky entra précipitamment, lâchant les provisions qu'il avait dans les bras. En deux enjambées il fut près de Rose et la prit dans ses bras.

- Que se passe t il ? Je t'ai entendu hurler.

Secouée par les sanglots, Rose n'arrivait pas à lui répondre. Elle lui tendit le vélin que Nky parcouru rapidement. Serrant Rose contre lui, il caressait doucement ses cheveux en lui parlant doucement.

- On va prendre la route de suite mon étoile. On ira chercher le petit dragon au passage et on file en BA. Je prépare nos affaires et on s'en va.

Il prit le visage de Rose entre ses mains et posa un baiser sur son front. Puis se mit à rassembler leurs affaires. Quand tout fut prêt...

- Aller viens mon étoile. Ta marraine a besoin de toi...
Elendil_walburghe
Alors que j'étais entrain de scruter ma vessie de porc, Tino arrive et s’assoie à côté de moi.

Heu Endy.. Il était comment ton papa ?

Papa...
Il était grand et fort. Il avait les cheveux comme moi, beaucoup et un peu en bataille.
Mais il était aussi très intelligent, c'était un grand capitaine de soule, il réfléchissait beaucoup pour ses plans de jeux, les autres équipes avaient peur de lui, et de maman, parce qu'elle frappe fort.
Une fois, on a failli gagner la coupe de Soule Royale, mais on est arrivé deuxième, mais papa il était content, car c'était la première fois qu'on jouait. Je te monterai le maillot de l'équipe des Mordus, c'est maman qui l'a dessiné, il est drôle et joli....

Mais... il étudiait les plantes aussi comme maman, c'est dans un endroit, qu'ils appelaient la Guilde qu'ils se sont rencontrés. Il était médecin aussi.

Puis... il était charpentier, il nous fabriquait des jouets en bois...quelque fois... je le regardais travailler.


Je fais une petite pause.

Il faisait aussi des tartes aux poires, il adorait la poire, ça lui rappelait son ancien chez lui.
Avant, je distribuais la Gazette de Clermont avec dame Gypsie, il venait l'acheter et il me m'apportait un chausson aux pommes...

Il m'a appris à jouer à la soule...
Il m'a appris à faire le mignon pour faire craquer maman si jamais je faisais une "chérubétise"... ça le faisait rire.
Il était gentil... c'était mon papa....


Je renifle et j'essuie mes yeux avec ma manche.
De là j'entends mes cousins dans la pièce.


Ce sont les enfants de tatie Wewe...mes cousins, Gabriel et Guillaume.

J'entends la voix de maman...Puis je la vois arriver....
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Constantiin
Tino écoutait Endy parlait de son père, sa avait l'air d'être un père super chouette! rien à voir avec le sien.. enfin si l'on pouvait vraiment appeler cela un père, il ne l'avait jamais considéré en tant que tel pour son cas.

Plus il avançait à raconter comment était son Papa, plus Tino avait mal au coeur, il avait perdu vraiment.. un père qu'il admirait et qu'il aimait vraiment.

Endy fît une pause à un moment, sa devait-être très dur pour lui de raconter tous cela, Tino dans l'espoir de le réconforter posa sa main sur son épaule voulant lui montrer qu'il était là pour son meilleurs ami.

Il continua ensuite à raconter au gamin ce qu'était son Papa, ce qu'il représentait et il voyait bien que celui avait mal au coeur.. mais ou avait-il eu l'idée de lui demander comment était son père, il était tellement triste.


Sa avait l'air d'être vraiment quelqu'un de super chouette ton papa Endy..

Il entendit ensuite des voix émanant de la salle pas trop loin. Endy lui dit que c'était ses cousins. Tino ne les avais jamais vu auparavant mais comme ils sont de la même famille que de May, Endy et Elen, ils devaient être super cool aussi!

Entendant une voie vers eux s'approcher, ils virent May arrivaient
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