Maywenn
Toutes les choses ont une fin, vi vi même dans le monde des fées et des anges.
En accord avec Jd Silverangel, dont je le remercie grandement et chaleureusement pour ces 6 années de jeu.
En accord avec Jd Silverangel, dont je le remercie grandement et chaleureusement pour ces 6 années de jeu.
Mercredi 01 aout
Une journée qui commençait comme les autres.
Tôt ce matin, elle avait déposé son protégé Constantin chez Maître Skip pour son instruction. Son fils Elendil et sa fille Elerinna eux sont restés à Montluçon auprès de Soeur Sawda et de tante Elenwe. Elle avait donné à son fils un travail d'écriture pour l'occuper au moins la matinée avant d'aller chasser le dragon dans la ville où la petite famille ainsi que des amis, avaient posés pour un temps leurs baluchons.
Le temps s'écoula doucement jusqu'à arriver en début d'après-midi, elle attendit avec impatience la fin de cette journée, pour retrouver son protégé, sa famille, ses amis dont Ormeline qui était de passage, tous autour de quelques délicieuses tartes de cette dernière et échangeant tout un tas de nouvelles et de bêtises entre deux rires et quelques bières, mais en attendant, elle tria tranquillement les casiers judiciaires dans son bien silencieux bureau à la greffe, institution totalement indifférente, normal, elle ne fait pas entrer d'écus, quelque fois elle se disait à quoi bon... quelque fois elle aurait bien voulu tout lâcher, mais son côté teigne et son affection pour la justice lui en empêchèrent, pour l'instant.
Entre deux notations sur le grand registre des archives, elle laissa son esprit se balader sur les divers évènements à venir, tout d'abord, ce grand baptême pour ses enfants. Elle avait souvent négligé ce point, non pas par désintérêt, mais le temps file si vite entre vos doigts et elle n'avait jamais senti le besoin.
Jusqu'à l'arrivé de cet orphelin qu'elle a recueilli quelques semaines plus tôt. Il avait vécu bien des peines et des violences du haut de ses 8 ans. Le baptême était d'une grande importance pour lui, sans doute est-ce un moyen pour lui de se sentir à nouveau en sécurité sous la bienveillance du Très-Haut, pour plus qu'il ne l'oublie ?
De là, autant faire toute la brochette ! Elle avait pratiquement trouvé tous les parrains et marraines, il ne lui resta à cette heure-ci que quelques retours avant de songer à préparer la cérémonie où à la louche il y aurait bien près 25 personnes...
Elle trempa son calame pour prendre une goute d'encre...
Elle songea aussi au projet d'adopter officiellement Constantin, elle avait déjà recueilli quelques informations sur les démarches à effectuer. Elle avait réfléchi avec tendresse, comment elle lui annoncerait la nouvelle, peut-être lors d'une petite réunion de famille ou une petite fête, elle se voyait lui remettre son blason des Walburghe ainsi que celui de la Sainte Guilberte pour qu'il se sent lui même un Walburghe à part entière et qu'il sache que dorénavant, il n'était plus seul, jamais plus.
Enfin, fallait-il encore que son époux, se décide enfin à quitter le monastère, qu'il puisse faire sa connaissance, et décider de la suite, à deux. Puis en parler sérieusement aussi aux enfants... même si comme tout Walbrughe, ses enfants avaient du cur, ils restent des enfants et ils n'étaient pas à l'abri d'une certaine jalousie de devoir partager leur môman et leur pôpa.
Elle posa son calame et se massa doucement la nuque en fermant les yeux....
Il y avait aussi la naissance prochaine d'un petit Traps ou d'une petite Elenwe qui se profilait à l'horizon, il était tout de même grand temps de libérer sa pauvre tante qui avait de plus en plus de mal à se déplacer. Elle se demanda si cette fois-ci encore, le plus controversé des cousins, Théodoric allait débarquer le jour J à bord de son fauteuil à roulette pour assurer sa mission attitrée : Enterrer son "gâteau" autrement dit, le placenta. Mission de la plus haute importance pour chasser le mauvais il !
A cette idée, la Walburghe se mit à sourire.
A cet instant, elle ne savait pas que c'était son dernier sourire de la journée...
Le dernier sourire avant longtemps...
On frappa à la porte. Un page.
Dame Maywenn ?
Oui Louis ? Si c'est pour un fruit confit.....Je suis désolée j'ai déjà tout mangé...
Non... je vous remercie... je... hum.
Deux frères de votre prieuré sont là. C'est au sujet de votre... époux.
*
**
**
Une pièce vide, spacieuse et austère. Elle est au prieuré, à Esteil, entourée de quelques frères, moines où qu'importe elle n'avait ni retenu leur rang, ni même leur nom. Ses azurs fixent une table à quelques mètres d'elle, recouverte d'un draps blanc avec une légère bosselure en son milieu.
Madame Angel, cette nuit nous avons essuyer un terrible orage, comme vous avez pu le voir en arrivant. La foudre est tombée sur l'aile ouest du prieuré, celle où nous avons quelques cellules où se reposent quelques personnes dont faisait parti votre époux.
Un incendie c'est déclaré, empêchant les quelques résidents de s'enfuir et votre époux... en homme bon et courageux, les a aidé à quitter l'aile. Il a fouillé chaque cellule et malheureusement...
Malheureusement, le temps lui a manqué.
Et nous n'avions rien pu faire pour..
Madame Angel, sachez que nous sommes profondément désolé, nous vous adressons nos profondes et sincères condoléances, votre époux était un homme altruiste, il a donné sa vie pour sauver celle des autres résidents, il est à présent au près du Très-Haut au paradis solaire.
Elle resta silencieuse, inerte, son visage n'avait exprimé aucune émotion aux paroles de cet homme. Elle fixa toujours cette table devant elle.
Je... je ne comprends pas... vous m'aviez dit... hum....où est son corps ?
L'homme exprima un profond malaise.
C'est tout ce que nous avons retrouvé de... lui....
Plait-il ?
Son avant-bras gauche... et une chevalière....A cause de l'effondrement... et de l'incendie...
Quelques secondes s'écoulèrent avant qu'elle prenne à nouveau la parole.
Je ne suis pas certaine d'avoir tout ..... bien saisie... voyez vous....
Je vous ai confié mon époux, entier... et vivant qui plus est... vous deviez veiller sur lui, prendre soin de lui et là... vous êtes entrain de m'expliquer qu'une ...qu'une... pu-tain de foudre est tombée... qu'elle a écrasée et brulée mon époux et que maintenant.... vous me le rendez ... mort... et en morceaux ?
Que dis-je ? Même pas en morceaux...
juste un morceau...
juste un bras ... même pas un bras... juste son avant-bras....
Vous vous foutez de moi... ?!
Bordel ... comment c'est possible qu'il ne lui reste... qu'il ne lui reste qu'un bras !! Un bras ! C'est un sportif, un athlète... il fait au moins 3 voir 4 fois mon poids ... Ses bras sont aussi épais que ma cuisse ....je suis aussi épaisse qu'une de ses cuisses...
Comment... peut-il n'être plus qu'un ...
Comment peut il être m....
Elle ne pouvait pas prononcer ce mot. Elle ne comprenait pas pourquoi le sort s'était ainsi acharné sur son pauvre époux, ça ne pouvait pas être vrai, ni possible, elle devait être encore entrain délirer sous l'effet de l'alcool ou du chanvre.
Nota : Angel n'était pas forcément une armoire à glace, n'oublions pas que la petite May est un petit gabarie alors forcément, les proportions...
Je vous en prie ma fille...
L'homme posa sa main sur son épaule.
Ne... ne me touchez pas.... je vous l'interdis ....et je ne suis pas votre fille... je...je ...
Laissez moi seule.... laissez moi seule....je vous en prie...
Laissez moi !!!
Elle se retrouva seule, en tête à bras avec lui.
Elle était comme totalement sonnée. La nouvelle n'arrivait pas à entrer dans la réalité.
Le déni.
Elle marcha lentement, s'approchant pas à pas de lui. Sur le draps, cachée dans un plie, elle vit sa chevalière avec cette pierre turquoise à moitié calcinée. Il n'y avait plus de doute, c'était lui... c'était un restant de lui qu'elle avait sous les yeux. Elle ne soulèvera pas le drap.
Elle leva ses azurs vers le ciel, elle essaya de gérer cette vague violente qui fracassa l'intérrieur de sa poitrine. Elle ne pouvait plus tenir debout, elle tomba sur ses genoux, elle colla sa main gauche contre sa poitrine pour empêcher son cur de s'emballer, de s'éclater, le souffle lui manquait, ses yeux la brûlèrent, elle ne voyait plus rien, ses joues étaient humides.
Son époux n'était plus.
Cet homme d'une élégance naturelle, au sourire taquin, au regard ténébreux malgré ses beaux yeux bleus et à la chevelure sombre un peu sauvage.
Discret en public, sauf en compagnie d'armagnacais, mais dévoué pour sa famille et ses amis.
Il vivait simplement mais avec passion. Il vivait pour ceux qu'il aimait et pour la beauté de la soule. Un herboriste, un médecin, un capitaine de soule, un charpentier, un homme, un mari, un père généreux et bienveillant présent pour son épouse et ses enfants, il avait aussi la "main" pour transformer les poires en une délicieuse liqueur ou en savoureuse tarte.
Il était sa moitié, il était raison quand elle était déraison. Il était justesse quand elle était excessive. Il était tendresse quand elle était fracas. Il était l'épaule quand elle était faiblesse. Il était le roc quand elle était angoisse. Il était l'amant quand elle était licencieuse.
L'angelot a pris son dernier vol pour Là-haut.
La fée, elle, reste ici bas, avec le Chérubin et la Perle.
Si elle pouvait, elle arracherait la chair qui compose son corps, elle ne le supportait plus, il était devenu trop petit et trop étroit pour contenir toutes ses émotions dont elle n'arrivait même plus à analyser ni contrôler.
La culpabilité.
Si elle ne s'était pas absentée aussi longtemps, si elle avait réussi à battre une fois pour toute ses démons, jamais il aurait été las de l'attendre, jamais il ne se serait réfugié ici, il serait encore au près d'elle, vivant et entier.
Je suis désolée.... je suis tellement désolée... c'est ma faute.... Mon pauvre amour... que t'est-il arrivé ? Qu'est ce que je t'ai fait ....
Elle ne saura vous dire, combien de temps elle est restée à genoux, ni même s'il fait nuit ou encore jour. Elle ne saura dire si dans cette pièce vide, dans les ruines de son esprit, le murmure qu'elle a entendu était réel ou non. Mais sans nul doute, , elle se plaira à croire que c'était lui, dans un dernier flottement d'âme, dans un dernier bruissement d'aile, il lui a glissé au creux de son oreille leur phrase à eux, la petite expression qui résumait à la perfection leur union. Une histoire, que ni la séparation, ni même la mort ne pouvait ni emporter, ni effacer.
Elle restera dans son cur.
Elle perdurera dans ses souvenirs.
Elle se transmettra par ses dires.
Il était une fois une histoire Angéliquement Maygique....
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